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Le motgaucho est attesté pour la première fois en 1771 sous la plume du commandant du fort de Maldonado dans une lettre adressée augouverneur du Rio de la PlataJuan José de Vértiz y Salcedo (1718-1799), en référence à des « malfaiteurs » (malhechores) réfugiés dans la montagne : « habiendo noticia que algunosgauchos se habían dejado ver a la Sierra[1] » (ayant été informé que quelquesgauchos se sont laissé voir dans la Sierra).
Le mot espagnol se prononceˈɡawtʃo (« gAoutcho »), le mot portugaisɡaˈuʃu (« gaOUchou ») (l'accent tonique ne porte pas sur la même voyelle).
Ce terme aurait pour origine
soit le motquechuahuacchu (« orphelin, solitaire »),
soit le motcaló (gitan)gacho (« homme », « type »), dérivé du motromanigadjo (« non rom », « paysan »).
Il existe une forme féminine :gaucha. La compagne du gaucho est le plus souvent appeléechina.
Si l'on s'intéresse aux activités traditionnelles, on peut essayer de dénombrer les divers types de personnages de la culture gaucho. Il faut faire la différence entre ceux qui parcourent la pampa et la ville, et ceux qui travaillent dans la ferme.
Gauchos compagnons de boisson jouant de la guitare dans la pampa argentine (vers 1890).Le gaúcho brésilien, statue du Laçador,Porto Alegre,RS (Brésil).
Le baquiano
Grand connaisseur de sa région, il en était le guide et était notamment utilisé par les forces militaires pour les guider lors de leurs campagnes. Il connaissait chaque chemin, bois, gué, montagne.
Le chasque
Lechasque ouchasqui (mot quechua signifiant messager) était le nom donné au cavalier de la pampa qui transportait des messages et courriers aux autres régions.
Il s'agissait d'une sorte de chanteur, accompagné d'une guitare, qui improvisait sur n'importe quel sujet. Quand deux « payadores » se rencontraient, ils faisaient des duels de « payadas » dont la durée dépendait du talent des interprètes. C'est le « payada de contrapunto » (le match de chant). Ces joutes sont à rapprocher dubertsolarisme.
Le pulpero
Lepulpero était le gaucho qui aidait dans une pulpería. Peu de ces hommes étaient instruits. Ils vendaient de la nourriture, du vin et d'autres boissons alcoolisées et dumaté. En été il était vêtu d'une chemise sans gilet, d'unechiripá faite de matériaux légers.
Le rastreador
C'était un expert pour retrouver les animaux ou personnes perdues, volées ou fugitives. Il « lisait » avec beaucoup d'habileté les pistes laissées sur le sol ou les environs, ce qui en faisait une aide efficace pour la police.
Ledomador est le seul travail gaucho qui se soit maintenu à travers le temps. Il dresse les chevaux. Avant de commencer la formation le gaucho doit attacher le cheval sauvage aupalenque (un poteau), le brosser, le laver et le caresser. Puis il fait sentir au cheval le poids de la selle et le monte.
Le capataz
Lecapataz (contremaître) était la personne responsable de la gestion d'un ranch ou d'une ferme. Cet homme connaissait les travaux des champs, lescorrals et le rassemblement ourodeo, à pied comme à cheval, et employait plusieurs travailleurs.
L'estanciero
Ce gaucho était le propriétaire d'un ranch. Dans la ferme il était vêtu d'unechiripá fait d'un poncho, de gilets luxueux, d'un large chapeau, d'une écharpe qui fermait sa chemise au col large. Il coiffait souvent ses cheveux longs en une tresse appeléecoleta.
Le marucho
Lemarucho était la personne qui prenait soin des bœufs et mules quand ils mangeaient, dormaient ou lors d'un mauvais temps quand le bétail ne pouvait bouger à cause du mauvais état des routes. Comme il s'agissait d'un travail léger, le marucho était souvent un jeune homme.
Le mayordomo
Il était le gaucho administrateur dont dépendaient les travaux de la ferme. Non seulement il dirigeait les ouvriers mais il maîtrisait aussi lapiala (lasso), ladoma (l'apprivoisement) ou layerra. Il faisait également des rondes la nuit pour surveiller la ferme et éloigner les éventuels cambrioleurs.
Le puestero
Lepuestero est l'ouvrier de la ferme qui occupe un poste dans l'estancia. Il peut posséder un troupeau de moutons ou il peut s'occuper d'eux, partageant une moitié ou un tiers de la laine et de qu'il obtient dans l'année avec le propriétaire.
Le resero
Il était letropero (cowboy) qui devait sortir les vaches et guider ensuite le troupeau. Son nom dérive de « res » (animal) et « tropa » (troupeau).El Caballo est le cheval du gaucho. Ils participent ensemble a l'entretien du bétail.
Aussi bonne cavalière que lui, c'est elle qui s'occupe de faire pousser les céréales (blé etmaïs), les pastèques, les oignons, de faire cuire le pain au four, et de tisser lesponchos de son compagnon. On peut la reconnaître à la chemise qu'elle porte par-dessus un sous-vêtement, assortie d'une ample et longue robe à franges, avec une écharpe de coton. Sa coiffure est le plus souvent faite de deux tresses.
Les vêtements et les éléments de la selle ou du harnais sont généralement appelés lespilchas. Êtrebien empilchado (en français : habillé) signifie, revêtir de bons vêtements ou avoir une selle luxueuse, ou les deux.
Lesbotas de potro étaient faites d'une seule pièce de cuir, sans couture, des extrémités postérieures des ânes, chevaux, juments, chats sauvages, dupuma ou du « yaguareté » (nom argentin dujaguar).
Lesbotas fuertes étaient des sortes de bottes en cuir auxquelles étaient rattachées des éperons en argent.
Lesalpargatas (espadrilles) sont des chaussures populaires rurales de la région durío de la Plata, faites de toile avec une semelle en corde et d'originebasque, qui succéda dans les années 1830 à labota de potro. C'était la chaussure favorite pour jouer au jeu de la « Pelota a paleta ». Contrairement à d'autres vêtements, l'alpargata est devenue une pilcha essentielle pour les deux sexes, et accompagnait essentiellement la bombacha.
Les bas : leCalzòn, leCalzoncillo Cribado, leChiripà(es) (sur-pantalon), leLeon,Pantalon Bombacho oubombacha (les bombachas, pantalons bouffants, provenaient, à l'origine, des surplus des régiments de zouaves français, vendus par Napoléon III au général Urquiza en 1856, après la guerre de Crimée[2].).
Les hauts : la Chemise, leChaleco, laChaqueta, lePoncho.
Les ceintures : laFaja,Tirador, laRastra.
Les accessoires : l'écharpe, le chapeau, laBoina ou lebéret.
Lematé dans les pays hispanophones (ou chimarrão auBrésil) est uneinfusion traditionnelle issue de la culture desindiensguaranis. Cette boisson, consommée chaude auBrésil et enArgentine, de goût fort et amer est préparée avec des feuilles deyerba maté. Elle se boit dans unecalebasse grâce à une paille métallique qui sert aussi de filtre, labombilla. Pour le savourer, les Gauchos s'organisent en cercle où il passe de main en main selon un rituel très précis qui invite par exemple les participants à faire circuler lacalebasse dans le sens anti-horaire afin de faire passer le temps moins vite.
Cette boisson traditionnelle aiderait à supporter le froid de l'hiver et symbolise par ses rites de consommation la fraternité et l'hospitalité des Gauchos.
La viande grillée : les Gaúchos cultivent encore aujourd'hui la pratique régulière du barbecue (churrasco). Laviande de bœuf etd'agneau, assaisonnée de grossel, est cuite enfilée sur une pique métallique placée au-dessus ou à côté du foyer.
Autres plats : lacarbonada (la carbonade flamande aurait-elle un rapport avec l'occupation espagnole des Pays-Bas ?), lacarne con cuero, lecharque, leschicharrones, lesempanadas, lelocro, lamazamorra, lespasteles, lepororò opochoclo, lestortas.
Alessia de Biase,Gauchos-Vénitiens : anthropologie d'une double identité au Rio Grande Do Sul, Brésil, EHESS, Paris, 2003, 281 p. (thèse de doctorat d'Anthropologie sociale et ethnologie)
Alberto Gerchunoff,Les gauchos juifs (traduit de l'espagnol par Joseph Bengio), Stock, Paris, 2006, 181 p.(ISBN2-234-05913-5)
Maria Eunice de Souza Maciel,Le gaucho brésilien : identité culturelle dans le sud du Brésil, Université Paris 5, 1994, 529 p. (thèse de doctorat de Sociologie)
Nick Reding,Patagonie : les derniers gauchos (trad. de l'américain par Pierre Girard), Albin Michel, Paris, 2005, 341 p.(ISBN2-226-15665-8)
Le gaucho dans la littérature argentine, Centre de recherches interuniversitaire sur les champs culturels en Amérique latine et le Centre d'études des littératures et civilisations des Pays du Rio de la Plata, Presses de la Sorbonne Nouvelle, Paris, 1992, 218 p.(ISBN2-87854-021-2)
↑Citation plus complète sur la page espagnoleGaucho.
↑"Les gauchos portaient des bottes plissées comme des concertinas et des bombachas noires (les bombachas sont des pantalons bouffants, provenant, à l'origine, des surplus des régiments de zouaves après la guerre de Crimée."En Patagonie (Chap.15) - Bruce Chatwin (1977)