Gênes offre une façade méditerranéenne dans le nord de l'Italie, à 193 km deNice au sud-ouest, à 155 km deMilan au nord, à 518 km deRome au sud-est. Gênes est située en bordure dugolfe de Gênes, partie septentrionale de lamer de Ligurie. La ville correspond à l'inclinaison de l'arc de cercle formé à cet endroit par la côte. Au nord de la ville commencent lesApennins, débouchant à proximité sur laplaine du Pô. La ville de Gênes couvre une superficie de 243 kilomètres carrés entre la mer Ligure et les montagnes des Apennins. La ville s'étend le long de la côte sur environ 30 kilomètres du quartier de Voltri à Nervi, et sur 10 kilomètres de la côte au nord le long des vallées Polcevera et Bisagno.
La ville est traversée par plusieurs ruisseaux, les plus importants étant lePolcevera à l'ouest, leBisagno et le Sturla à l'est.
Comme dans la plupart des villes, le passant dans les rues de Gênes voit sur l'entrée de chaque immeuble un numéro (numero civico). À Gênes, celui-ci est soit noir soit rouge. Les immeubles abritant une activité professionnelle portent les numéros rouges, et tous les autres, principalement résidentiels, portent un numéro noir[16].Dans les documents administratifs ou pratiques, les numéros rouges — moins nombreux que les noirs — sont transcrits suffixés d'un "r" minuscule : un immeuble résidentiel est situé "via Garibaldi 12" et porte un numéro noir, tandis qu'un restaurant ou une assurance peuvent avoir pour adresse "via Garibaldi 12r" indiquant un numéro rouge.
L'occupation humaine de la région de Gênes est précoce. Les plus anciennes traces de sédentarisation retrouvées dans la région de Gênes sont datées de l'époquenéolithique auVe millénaireav. J.-C. Des vestiges d'habitations plus récentes datées de l'Âge du bronze (un mur enpierres sèches[17]) ont également été retrouvés à l'embouchure duBisagno.
Le port fait le commerce des peaux, du bois et du miel, produits convoyés vers des villes commeTortona etPlaisance.Strabon dit de la ville qu'elle est l'emporium (du grecἐμπόριον /empórion, « marché ») de la Ligurie.
Après la chute de l'Empire romain d'Occident, Gênes est occupée par lesOstrogoths jusqu'à la reconquête de l'Italie parJustinien en 553. Quand lesLombards envahissent l'Italie en 568, l'évêque de Milan se réfugie à Gênes mais les Lombards du roiRothari prennent Gênes et la Ligurie vers 643. En 774, le royaume lombard est annexé par l'Empire carolingien. Le premier comte carolingien de Gênes est Ademar, qui reçoit le titre depraefectus civitatis Genuensis. Ademar meurt en Corse en combattant les Sarrasins. À cette époque, les remparts romains détruits par les Lombards sont reconstruits.
Au Moyen Âge, Gênes est l'une des quatrerépubliques maritimes italiennes avecVenise,Amalfi etPise dont elle devint la plus puissante pendant plusieurs siècles à la suite des Croisades. Elle connaît en particulier deux apogées, tout d'abord de 1284 à 1381, militairement et politiquement, puis de 1550 à 1630 environ, financièrement cette fois. On appelle cette dernière période « le siècle des Génois ».
Les Génois sont fermement implantés dans le nord de la Sardaigne, l'extrême Sud Corse avecBonifacio, enBalagne avecCalvi qu'ils fondent auXIIIe siècle et dans lecap Corse avecBastia. Ils possèdent en outre l'île de Capraia en face de Bastia. Les Pisans possèdent le reste des îles. La vie des institutions de la « Commune » est dominée par les rivalités entre ces quatre grandes familles : lesFieschi,Grimaldi,Doria etSpinola.
Cependant, Gênes écrase la flotte dePise lors de la plus grande bataille navale du Moyen Âge, labataille de la Meloria. Le, près de l'îlot dit de la Meloria, les 88 galères d'Oberto Doria affrontent les103 galères de Pise commandées par le podestat vénitien,Alberto Morosini. La victoire de Gênes est totale. Pour Pise, la défaite est catastrophique : non seulement elle déplore 5 000 tués, 9 000 prisonniers et sept galères coulées mais la cité perd à tout jamais son indépendance et sa puissance.
Son port,Porto Pisano, est comblé et les chaînes le fermant sont longtemps exposées sur la façade deSanta Maria di Castello. Gênes récupère alors, outre le port de Livourne, les droits de Pise sur la Corse et sur la Sardaigne, droits qui seront cependant très vite contestés par la papauté et le roi d'Aragon, investi roi de Corse et de Sardaigne. La Sardaigne est abandonnée en 1320 aux Aragonais mais la Corse reste génoise malgré de longues luttes sur terre et sur mer entre la cité et l'Aragon.
Dans lesannées 1350, le doge de Gênes, Jean da Murta, reçoit la soumission du peuple de Corse. Désormais, Gênes, par l'intermédiaire d'offices financiers (laMaona jusqu'en 1453 puis labanque de Saint-Georges jusqu'en 1561), s'efforce de réduire la noblesse insulaire.
Sa puissante flotte affronte également larépublique de Venise à plusieurs reprises, sans qu'aucune des deux rivales puisse dominer l'autre. Depuis 1270, les deux cités renouvellent des trêves successives, tout en sachant l'affrontement inévitable. Les croisades apportent à Gênes une immense prospérité grâce au transport des troupes chrétiennes outre-mer. De cette activité sont issus les nombreuxordres militaires encore aujourd'hui représentés dans la cité. Lesmarins génois prennent une part considérable dans la prise de Saint-Jean d'Acre en 1191.
Le commerce génois s’avère florissant dans le sud des royaumes latins. En 1261, par letraité de Nymphée, les Génois obtiennent dubasileusMichelVIII Paléologue des avantages commerciaux considérables ainsi que le quartier deGalata àConstantinople, de l'autre côté de laCorne d'Or. Bien vite, le comptoir de Galata attire plus de navires queConstantinople elle-même.
Lamer Noire devient le domaine réservé des Génois. Ceux-ci s'assurent le contrôle des routes terrestres et duDanube (maîtrise de l'estuaire du Danube et fondation deSan Giorgio) dans le cas où la route desDétroits serait inaccessible. Cette domination sans partage, malgré les tentatives deVenise et de l'empire de Trébizonde, s'achève en 1481 quand la population deCaffa ouvre la ville aux assiégeants ottomans.
L'empire génois a pour principal concurrent celui deVenise, dominant enmer Égée, sur les marchés deConstantinople et deTrébizonde, et àChypre ; de leur côté, les Vénitiens veulent chasser les Génois de leurs possessions deSyrie. Gênes se rapproche deByzance (traité de Nymphée) tandis que Venise se rapproche dePise. Les deux cités s'affrontent par intermittences depuis la fin duXIIIe siècle et plus particulièrement depuis le printemps1294 où les navires vénitiens attaquent les colonies génoises deChypre puis, le, mettant les voiles vers laCilicie. Ils rencontrent les Génois sur la côtearménienne : la bataille est désastreuse pourVenise qui perd25 navires, un nombre important de combattants dont son général Marco Basagio.
Face à la défaite, la ville réagit en donnant ordre à tous ses armateurs d'entreprendre une guerre de course, tandis que la cité reconstruit une nouvelle flotte de 65 galères. Gênes, qui a ainsi triomphé de Pise et de Venise, est alors à l'apogée de sa puissance militaire. Cependant, si elle n'a rien à craindre de Pise, alors divisée en factions, Venise est parfaitement capable de s'opposer à nouveau à elle et, dès l'année suivante, les deux cités s'affrontent dans une série de coups de main jusqu'à ce que Gênes batte à nouveau Venise le 8 septembre1298 devantCurzola, bataille remportée parLamba Doria, frère d'Oberto Doria, vainqueur dePise à laMeloria.
Le nouveau type de galères génoises, dites « à la sensile », est largement responsable de la victoire. Le bilan pour Venise est lourd : 18 navires coulés, 66 navires brûlés par les Génois qui ne peuvent les remorquer à Gênes, 7 400 prisonniers dont Marco Polo (qui rédige ses récits de voyage dans les prisons génoises) et Andrea Dandolo, fils du dogeGiovanni qui préfère se tuer en se fracassant la tête à son banc plutôt que de figurer au défilé triomphal de Lamba. Une médiation dupape et deCharles d'Anjou amène les deux cités à signer la paix de Milan en1299, faisant planer sur Gênes toujours en proie aux luttes entre factions, l'ombre des souverains de Milan, lesVisconti.
Une troisième guerre éclate, de1350 à1355, émaillée de victoires incertaines de part et d'autre, jusqu'à ce que les deux républiques signent une paix temporaire à Byzance, en1355, puis qu'elles concluent des accords commerciaux en1361. De1372 à1378, une nouvelle période de tensions amène successivement une défaite vénitienne devantPola en1374, puis de Gênes près du cap d'Anzio en1378. L'année suivante voit Gênes s'imposer mais, en1379, commence entre les deux villes laguerre de Chioggia s'achevant par la défaite génoise en1380, Venise assurant sa souveraineté sur la Méditerranée orientale.
Lapaix de Turin de 1381 permet à Venise de rentrer à nouveau en possession de tous ses privilèges àConstantinople et même de se faire reconnaître le droit de commercer librement enmer Noire. Durant cette guerre, Venise ne doit son salut qu'à la mort du général génois,Pietro Doria, tué lors de la bataille finale et au retour opportun deVettor Pisani et de son escadre. Pour sauver leur patrie, les Vénitiens se saignent autant financièrement que physiquement, induisant de profondes et irréversibles modifications des institutions.
En 1339,Simone Boccanegra avait été acclamé premierdoge de Gênes. Le doge, élu à vie, devait être plébéien et de la faction gibeline. On appelle cette période ledogat populaire. Aucun doge ne put rester durablement en place. Chaque coup d'État entrainant la perte de l'indépendance dans un mouvement irréversible de décomposition. En 1390, devant la perte de ses positions commerciales enTunisie en faveur de Venise, Gênes organisa une expédition militaire voulant lui donner le caractère d'une nouvellecroisade au prétexte de venger la piraterie desBarbaresques contre lesChrétiens. Elle obtint l'assistance d'un corps de seigneurs franco-anglais dontLouis II de Bourbon prit le commandement et qui mit le siège devantMahdia. Par le traité du, Gênes se donne au royaume de France qui y place en 1401 comme gouverneurJean II Le Meingre, ditBoucicaut. Éclate une révolution en 1409 et la ville proclame son indépendance.
Toutefois, la république reste étranglée entre de puissants rivaux. Et finalement, elle se résout à se déclarer sous la protection de la France. Celle-ci nomme le comme nouveau gouverneurJean d'Anjou, duc deCalabre ; il a six successeurs, dont Antonio Ardorno (1513-1515) et Octavio Fregoso (1515-1522). Toutefois, Gênes se rebelle le. À partir du, c'est le duc de Milan qui impose son protectorat sur la république jusqu'au.
Par la suite, Milan parviendra à nouveau à imposer son protectorat du au. L'intervention en Italie de Louis XII permet à la France de rétablir sa tutelle du jusqu'au. Une brève reconquête eut lieu par les Français en1527. La ville reprend définitivement son indépendance en1528 quandAndrea Doria oblige Adorno et Fregoso à changer de nom et transforme les institutions. Gênes est une ville particulière, marquée par les luttes intestines. C'est un port où règnent les riches familles d'armateurs ; la ville grimpe vers le ciel pour voir arriver les navires ; c'est, avec ses palais à huit étages, la « New York » duMoyen Âge. Il n'y a pas de rues rectilignes à part lavia Garibaldi (Strada nuova) mais des palais, tours, véritables quartiers fortifiés des familles patriciennes avec leurs églises et sanctuaires.
LaPorta Siberia, porte de la ville, construite entre 1551 et 1553.
La population de la ville tombe à 40 000 âmes en 1528. Andrea Doria offre à sa cité l'indépendance. Il proclame la formation d'un unique corps civique et veille à supprimer les luttes de factions. Désormais, larépublique estaristocratique. Est noble oupatricien tout homme de18 ans révolus dont la famille a exercé des charges politiques avant la révolte populaire de 1506. 400 nobles sont tirés au sort et forment le grand conseil, renouvelé par quart tous les ans. Le petit conseil ouSénat de 100 membres est formé par tirage au sort au sein du grand conseil. Laseigneurie est formée dudoge, de deuxprocurateurs et des gouverneurs, tous élus pour deux ans. Le pouvoir prend une forme collégiale.
Organe très puissant de contrôle des institutions, lesyndicato est composé entre autres de deuxcenseurs. Le doge est de rang royal, il lui est interdit de sortir de la cité pendant son mandat de deux ans non renouvelable avant dix années. Or, on élit généralement des hommes fort âgés et seulGiacomo Maria Brignole sera élu deux fois, en 1779 et 1795 ; il sera le tout dernier doge de la République.
« ...L’étonnante beauté de cette ville dont les maisons paraissent enchâssées dans le roc comme diamants dans l’or. » in lesNouvelles exemplaires deMiguel de Cervantès.
En 1575 et 1576 se déroule laguerre civile génoise. Au début de la république, la succession de « nouveaux nobles » (tels lesSauli,Brignole Sale) et d'« anciens nobles » (tels les Doria, Grimaldi, Spinola,Centurione) fut respectée mais les « anciens nobles » accaparèrent rapidement le pouvoir. Les « nouveaux nobles » s'enrichirent considérablement en faisant commerce du coton et de la soie tandis que les « anciens nobles » s'adonnaient à la banque. Après cette crise, anciens et nouveaux nobles se virent égaux et lesalberghi disparurent. À cette époque, Gênes est une cité splendide qui mérite à nouveau son surnom de « la Superbe », c'est-à-dire l'Orgueilleuse.
LaStrada nuova, seule rue droite de la ville dontMadame de Staël disait « la rue des rois et la reine des rues », abrite les plus somptueux palais (Palazzo Rosso desBrignole-Sale,Palazzo Bianco des Grimaldi). Rubens puis Van Dyck font les portraits de son riche patriciat.Rubens y séjourna pendant les quatre années qu'il passa en Italie de 1604 à 1608. Il réalisa lePortrait de Brigida Spinola Doria, conservé à laNational Gallery deWashington, et lePortrait de Maria Serra Pallavicino.Antoine van Dyck, qui partit fin 1621 pour six ans enItalie, séjourna surtout à Gênes. Il y commença sa carrière de portraitiste à succès et décora les palais somptueux des nobles génois de tableaux religieux. Dans ses portraits, il mettait toujours en valeur la position sociale importante de ses modèles dans un style de portrait en pied, s'inspirant duTitien et deRubens.
La Marquise Spinola-Doria (1606, Rubens). National Gallery, Washington.
La population croît rapidement (140 000 habitants en), ce qui nécessite la construction de la plus impressionnante muraille d'Italie : le nouveau mur, s'étirant sur 12 km et protégeant la cité de tous côtés. Il fut édifié entre et. En 1637, le dogeGian Francesco I Brignole offre la souveraineté de ses États à laVierge Marie. AuXVIIe siècle, la république soutient deux guerres victorieuses contre la Savoie. Le riche plébéien Vacheron, avec l'aide de la Savoie, tente en 1628 d'assassiner tous les patriciens afin de permettre une invasion victorieuse de Gênes par la Savoie. Mais il est découvert et exécuté avec ses complices.
Néanmoins, cela ne décourage pas le duc de Savoie et en 1672, Raffaele Della Torre tente de faire sauter la salle du Conseil à l'aide d'une « machine infernale » (bombe). Au cours de sa fuite, il est assassiné d'un coup de poignard à Venise[19].
En, ledoge de Gênes (Francesco Maria Imperiale Lercari) commet l'erreur de défierLouis XIV en fournissant desgalères à l'Espagne, ennemie de la France. Au même moment, il traite avec désinvolture l'ambassadeur français François Pidou, chevalier de Saint-Olon. Sur ordre du roi, le marquis de Seignelay, intendant de la marine, accompagné du lieutenant général des armées navalesAbraham Duquesne, organise en une expédition punitive. La ville subit un violentbombardement.
Le doge doit venir s'humilier à Versailles en. Le doge se rend à la présentation au Roi, en plein mois d'août, avec un vêtement de velours, une action publicitaire adroite qui détermina le début d'une période de grande exportation develours de Gênes à la France. Pendant la visite, le roi, montrant au doge le nouveau palais royal de Versailles, lui demanda quelle était la chose qui l'avait le plus étonné pendant sa visite. Le doge répondit d'une formule lapidaire, caractéristique du sarcasme génois : « Mi chi » c'est-à-dire « Moi ici ».
Le gouvernement génois se limite désormais à assurer la sécurité et à prélever l'impôt, tandis que la haute classe dirigeante s'adonne au grand commerce et à la finance. Le blé acheté en grande quantité et à bas prix au royaume de Naples suffit à approvisionner la cité qui, ainsi, ne pense pas à mettre en valeur la Corse où elle construit tout de même routes, forts et ponts. La maîtrise de la Corse est nécessaire à la survie de Gênes, car toute nation possédant l'île serait en mesure d'exercer le blocus de la métropole.
Gênes cède à titre « provisoire » sa séculaire souveraineté sur l'île de Corse en. En,Giacomo Maria Brignole est élu, pour la seconde fois (après 1779), dernier doge de Gênes. La République continua d'exister moralement malgré l'occupation française et au Congrès de Vienne en-,Antoine Brignole Sale défend vigoureusement mais sans succès l'indépendance de la Ligurie ; il est le dernier ministre de l'antique République et il poursuivra une brillante carrière commencée aux côtés de Napoléon, comme ministre et maire de Gênes. Par la Constitution dorienne de 1528, le choix du doge devait être équiprobable entre les membres du grand conseil mais, vers la fin de la République et l'augmentation du nombre de patriciens pauvres, certains suffrages se monnayaient, parfois même à vil prix.
1 doge : Assereto - Ayroli - Canevaro - Chiavica Cibo - Cicala Zoaglio - Clavarezza - Da Passano - De Ferrari - De Fornari - De Marini - Della Rovere - Di Negro - Ferreti - Franzoni - Frugoni - Garbarino - Giudice Calvi - Odone - Promontorio - Saluzzo - Senarega - Vacca (ou Vaccari) - Vivaldi
À Gênes, où ne s'affirma pas une seigneurie et où l'union tardive de l'oligarchie préférait taire les guerres fratricides du passé, il n'y eut pas d'historiographie officielle qui aurait projeté dans le passé les gloires de la noblesse génoise. Ainsi, par cet aspect, véritableomerta du passé, des gloires comme des violences, l'histoire de la Superbe République semble moins glorieuse que celle de Venise, sa Sérénissime sœur rivale. Mais cela n'est qu'apparence trompeuse.
République ligurienne, royaume de Sardaigne et royaume d'Italie
Chebec genois. Le Chebec avec sesvoiles latines est un navire typiquement méditerranéen aux origines mêlées, italiennes et arabes.
En 1797, les armées de la République française avancent en Italie et un comité jacobin proclame uneRépublique ligurienne à Gênes, renversant ainsi l'ancienne république au profit d'une « république sœur ». Les aristocrates génois, dont le dernier dogeGiacomo Maria Brignole, continuent la lutte en se disséminant dans l'Italie du Nord. Les Génois, attachés à leur république aristocratique, acceptent d'abord mal ce nouvel état calqué sur le modèle français. En novembre 1799, il y a une tentative de révolte de la Ville de Gênes, sous le commandement du noble Pasqual Adorno. Le complot pour le 5 novembre a été découvert et déjoué[20].
L'année suivante, Gênes se donne un doge pour cinq ans en la personne d'un membre de la famille Durazzo. En 1802, il obtient un mandat à vie, comme le mandat de l'Empereur français. En 1805, la république est annexée à l'Empire français. En 1814, le territoire de l'ancienne république de Gênes ne retrouve pas son indépendance et est annexé auroyaume de Sardaigne (Piémont). Le soulèvement génois contre la maison de Savoie en 1821, réprimé avec une grande effusion de sang, a éveillé les sentiments nationaux de la population.
LeXXe siècle pour la ville de Gênes commence par l'Exposition Internationale de 1914. Sous lefascisme, la Grande Gênes est constituée. Pendant cette période, de nombreuses œuvres urbaines ont été réalisées et en 1931, les chantiers navals deSestri Ponente lancent le transatlantiqueRex. Au cours de laSeconde Guerre mondiale, la flotte britannique bombarde Gênes et un obus tombe dans la cathédrale San Lorenzo sans exploser. Une copie est maintenant visible pour le public dans le collatéral droit de la cathédrale[22]. La ville fut libérée par lespartisans, le, quelques jours avant l'arrivée des Alliés.
Après la guerre, la ville de Gênes devient un des sommets dutriangle industriel avecTurin etMilan. Les chantiers navals de Sestri Ponente construisent le transatlantiqueAndrea Doria. À la fin des années 1990 commence le développement de laFiera di Genova, zone d'expositions (par exemple le Salon Nautique etEuroflora) à l'embouchure du Bisagno.
En, le27e sommet du G8 se tient dans la ville. Il est éclipsé par de violentes manifestations au cours desquellesCarlo Giuliani, un militant altermondialiste, sera tué lors d'une confrontation avec la police italienne (voir l'article « émeutes anti-G8 de Gênes de 2001 »). En 2007, quinze fonctionnaires, parmi lesquels figuraient des policiers, agents pénitentiaires et deux médecins, ont été reconnus coupables par un tribunal italien d'avoir maltraité des manifestants. Un juge a prononcé des peines de prison allant de cinq mois à cinq ans[23].
En 2004, l'Union européenne a désigné Gênes comme capitale européenne de la culture, avec la ville française deLille.
Le, lepont Morandi, section autoroutière qui surplombe plusieurs quartiers de la ville, s'effondre, provoquant la mort de 43 personnes. Le, leviaduc Gênes-Saint-Georges est inauguré à la place de l'ancien pont.
La toile dejean doit sans doute son nom à la ville de Gênes[25]. D'abord utilisé par lamarine génoise pour ses voiles et les vêtements de ses marins, ce tissu a aussi servi pour l'habillement des plus pauvres, comme le montrent les tableaux duMaestro della tela di Genova. La toile est aussi présente dans l'art religieux, soit en support (La Déposition du Christ deTeramo Piaggio), soit en représentation (Martyre de saint André de Teramo Piaggio etAntonio Semini).
Le centre historique de Gênes s'articule en un dédale de places et decaruggi étroits (ruelles génoises typiques)[26].
Les symboles de la ville sont laLanterna (phare de 117 mètres de haut), l'un des plus anciens encore en fonction, visible au loin de la mer (au-delà de 30 kilomètres), et la fontaine monumentale de laPiazza De Ferrari, récemment restaurée, véritable cœur de la vie citadine. Près de la Piazza De Ferrari et duTeatro Carlo Felice se trouve lagalerie Mazzini, un passage couvert typique du XIXe siècle avec de nombreuses boutiques élégantes et des cafés. Dans les quartiers principaux du centre historique, médiéval, Renaissance et du port :
Les ruelles,i vicoli, celles duSottoripa descendant vers le port.
LePorto Antico (Vieux Port) avec le plus grandaquarium d’Italie et d'Europe et leGalata - Museo del mare consacré au monde maritime.
LaLanterna, un des phares les plus anciens encore en fonction, haut de 117 mètres, il domine la ville et la mer depuis leXVIe siècle.
Les palais et leSystème des palais des Rolli : les célèbresStrade Nuove sontvia Garibaldi (Strada Nuova),via Cairoli (Strada Nuovissima) etvia Balbi (Strada Balbi). A Gênes, il y a 114 palais nobles dont 42 sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Parmi les palais les plus importants figurent :
C'est à Gênes en 1574 que la première Guilde des Pastai fut formée avec son propre statut (Capitoli dell'arte dei Fidelari). Outre la paternité revendiquée dupesto, de lafocaccia génoise, du jean et du jeu de loterie, Gênes lie également son nom à la naissance, avec d'autres villes, de la coutume de l'apéritif.
Les premières formes organisées d'enseignement supérieur à Gênes remontent au XIIIe siècle, lorsque les collèges privés avaient le droit de décerner des diplômes en médecine, philosophie, théologie, droit, arts. Aujourd'hui, l'Université de Gênes, fondée en 1481, est l'une des plus grandes d'Italie, avec 11 facultés, 51 départements et 14 bibliothèques. En 2007-2008, l'université comptait 41 000 étudiants et 6 540 diplômés.
L'ensemble du Grand Gênes (Grande Genova) - c'est-à-dire la ville qui s'étend d'un bout à l'autre dugolfe qui porte le nom de Gênes, depuis les falaises deNervi jusqu'à la plage de galets deVoltri - remonte à l'époque dufascisme, en 1926, quand ont été réunies au chef-lieu plus de vingt communes, jusque là autonomes, qui sont aujourd'hui des quartiers (delegazioni) mais qui sont depuis toujours dans le cadre du centre-ville et comprennent les vallées adjacentes et les deuxrivieras.
Par extension, on utilise parfois le terme pour l'ensemble de l'agglomération autour de la commune de Gênes, avec les myriades de petites municipalités qui s'étendent sur flancs des collines et les hauteurs des environs (comme lemont Figogna, où se trouve lesanctuaire Nostra Signora della Guardia) ou encore les lieux touristiques divers, falaise ou plages de sable au-delà deVesima, à l'ouest, ou deBogliasco, à l'est. En fait, le réseau d'autobus et la ligne ferroviaire qui les desservent marquent le mieux l'unité de ces divers quartiers de l'actuel « grand Gênes ».
La ville possède deux clubs de football professionnels, leGenoa CFC, fondé en 1893 et qui est le plus vieux club de football italien, et l'UC Sampdoria, fondé en 1946. Le derby entre les deux équipes est appeléDerby della Lanterna.
La ville possède plusieurs installations sportives, tels que leStade Luigi-Ferraris (qui accueille le Genoa et la Sampdoria) ou encore leStade La Sciorba.
Depuis 1990, Gênes est équipée d’uneligne de métro (8 stations) gérée par la compagnie Transdev. Le réseau comporte aussi trois navebus (Pegli-Centro, Genes-Camogli, Genes-Portofino), plusieurs lignes d'autobus et une ligne detrolleybus. La nature vallonnée de la ville a influencé ses transports en commun, qui comporte deuxfuniculaires (Zecca-Righi etSant'Anna), une ligne àcrémaillère (Principe-Granarolo), et dixascenseurs urbains.
Le port de Gênes est le premier port italien. Le port de Gênes comprend le port de commerce et le port de passagers. Plusieurs lignes de croisières et de ferries desservent les terminaux passagers du vieux port, avec un trafic de 3,2 millions de passagers en 2007.MSC Cruises a choisi Gênes comme l'un de ses principaux ports d'attache, en concurrence avec la compagnie génoiseCosta Cruises, qui a déménagé son port d'attache à Savone.
L'aéroport de Gênes est situé à 6 km du centre-ville, il est construit sur une péninsule artificielle. En 2017, il a accueilli 1,2 million de passagers.
Les principales gares ferroviaires sont Gênes Brignole à l'est et Gênes Principe à l'ouest. Gênes Brignole est proche des quartiers d'affaires et du parc des expositions, tandis que le Principe est proche du port, de l'université et du centre historique. De ces deux gares partent les principaux trains reliant Gênes à la France, Turin, Milan et Rome. La ville de Gênes comporte 23 stations ferroviaires réparties le long de la côte :
↑Jean Létanche,Les vieux châteaux, maisons fortes et ruines féodales du canton d'Yenne en Savoie, Le livre d'Histoire-Lorisse, 1907(ISBN978-2-84373-813-5)p. 89.