Lagéologie est la science dont le principal objet d'étude est laTerre, et plus particulièrement lalithosphère. Discipline majeure dessciences de la Terre, elle se base en premier lieu sur l'observation, puis établit des hypothèses permettant d'expliquer l'agencement des roches et des structures les affectant afin d'en reconstituer l'histoire et les processus en jeu. Le terme « géologie » désigne également l'ensemble des caractéristiques géologiques d'une région, et s'étend à l'étude des astres.
La pétrographie désigne l'étude descriptive des roches. Selon le type de roche étudiée, on parle de « pétrographiemagmatique », de « pétrographiesédimentaire » ou de « pétrographiemétamorphique ». Une étude pétrographique consiste à décrire les différentes caractéristiques d'une roche (texture, assemblage minéralogique, porosité…) par le biais d'observations directes, macroscopiques comme microscopiques, et d'acquisition de données par soumission des échantillons à différentes méthodes d'analyses (diffractométrie de rayons X,microsonde…).
Si la pétrographie ne cherche qu'à décrire les roches, la pétrologie est la discipline dont l'objectif est de déterminer les mécanismes de formation et d'évolution d'une roche. Une étude pétrologique est expérimentale et cherche à modéliser les conditions de la formation et de l'évolution d'une roche au cours de son histoire, en se basant sur les données issues de diverses analyses (pétrographique, chimique…). On distingue la pétrologie exogène, qui s'intéresse aux processus de formation des roches sédimentaires à la surface de la Terre[3], de la pétrologie endogène, qui est axée sur les processus de formation des roches magmatiques et sur lesprocessus métamorphiques au sein de la lithosphère[4].
Les différentes couleurs montrent les différentes roches qui composent la montagne Ritagli di Lecca vue deFondachelli Fantina, Sicile.
Branche associée à la fois à lachimie et à la géologie, la minéralogie désigne l'étude et la caractérisation desminéraux, substances solides et homogènes généralement inorganiques, dont l'assemblage forme les roches. En conséquence des nombreuses caractéristiques et propriétés chimiques et physiques des minéraux, ainsi que leur très grande diversité, la minéralogie s'appuie sur de nombreuses sous-disciplines, comme lacristallographie (structure), laphysique (propriétés optiques, radioactivité…) ou encore la chimie (formule chimique…). La place des minéraux étant primordiale en géologie, la minéralogie est une discipline quasi-incontournable au sein de toute étude géologique et permet de renseigner sur de nombreux paramètres (dureté, clivage, cassure, chimie…) des différentes phases minérales et sur leurs interactions.
Les couches géologiques se superposent normalement de la plus ancienne (bas) à la plus récente (haut).
La stratigraphie, parfois nommée géologie historique, est une branche pluridisciplinaire étudiant l'agencement des différentes couches géologiques afin d'en tirer des informations temporelles. Elle se base sur plusieurs types d'études différentes, comme lalithostratigraphie (étude de la lithologie), labiostratigraphie (étude des fossiles et desbiofaciès) ou lamagnétostratigraphie (études magnétiques), dont la corrélation des informations permet de dater les couches géologiques de façon relative entre elles et de les placer de manière précise sur l'échelle des temps géologiques. Ces études reposent sur un certain nombre de principes qui permettent d'expliquer la logique de l'agencement des couches géologiques : le principe de superposition, le principe de continuité, le principe d'identité paléontologique, le principe d'uniformitarisme…[5].
La stratigraphie trouve de nombreuses applications, aussi bien scientifiques qu'industrielles. L'élaboration de l'échelle des temps géologiques s'effectue par le biais des différentes informations stratigraphiques acquises tout autour du globe ; c'est ce que l'on nomme lachronostratigraphie. L'utilisation des méthodes sismiques permet aussi d'étudier des séquences de dépôts à la bordure des bassins sédimentaires, où les successions de séquences sont contrôlées par les variations du niveau marin et les variations tectoniques ; on parle alors destratigraphie séquentielle. Les études de ces agencements de couches sont par ailleurs utiles dans la recherche d'hydrocarbures[6].
La paléontologie est une discipline conjointe à la géologie et à labiologie, dont le champ d'étude se concentre sur les êtres vivants disparus, à partir de l'analyse defossiles, pour en tirer des conclusions sur leur évolution au cours des temps géologiques ; dans le cas de l'étude de fossiles microscopiques, on parle de micro-paléontologie. Les objectifs de la paléontologie sont de décrire les espèces fossilisées, afin d'en déduire des conclusionsphylogéniques, et de déterminer la relation entre les êtres vivants disparus et actuels pour réfléchir à propos de leur évolution[7].
La paléontologie se raccorde à la géologie par le fait que l'utilisation de fossiles caractéristiques, nommésfossiles stratigraphiques, permet de dater précisément une couche géologique. Les types d'espèces présentes au sein de ces couches permettent également de reconstituer lepaléoenvironnement correspondant à l'époque du dépôt de la couche étudiée. Par l'étude de l'évolution des espèces de fossiles, les chercheurs peuvent aussi obtenir des informations sur les variations desmilieux et duclimat au cours des temps géologiques[7],[8].
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La géodynamique n'est pas une discipline scientifique, mais une approche, dont l'objectif est de caractériser les forces et phénomènes impliqués dans l'évolution générale du système Terre et leurs interactions mutuelles[9].
La tectonique est la branche traitant des déformations au sein de lacroûte terrestre ; elle se focalise principalement sur la relation entre les structures géologiques et les mouvements et les forces qui sont à l'origine de leur formation. La tectonique s'applique aux déformations à toutes les échelles d'espace et de temps au sein du globe terrestre. Selon l'échelle de l'objet étudié, on parle de microtectonique, pour les structures microscopiques, ou de tectonique globale, pour les structures de plusieurs milliers de kilomètres[10].
Cette discipline fait appel à de nombreuses notions dephysique des matériaux et demécanique des milieux continus qui permettent d'étudier la nature des contraintes sur une roche ou un ensemble de roches et d'étudier la réponse de ces dernières aux contraintes qu'elles subissent. Ces études permettent de localiser spatialement et temporellement les contraintes et les déformations qu'elles induisent ; par extension, elles permettent de renseigner sur les conditions de formation des roches, qui sont souvent conditionnées par le contexte tectonique.
Parfois utilisée comme synonyme de « tectonique » dans la littérature française, la géologie structurale se démarque de sa consœur par une approche plus géométrique des déformations. Bien que les objets d'étude de la tectonique soient communs avec ceux de la géologie structurale, cette dernière reste sur une description purement géométrique des structures géologiques[10]. Les études structurales, réalisées à partir de données acquises sur le terrain, permettent de déterminer la géométrie des différents types de déformations (pendage d'une faille, plongement d'un axe de pli…). Ces résultats permettent de déterminer la direction des contraintes principales et fournissent des informations utiles dans le cadre d'une étude tectonique.
Les temps géologiques résumés sur une horloge de 24 h.
L'échelle des temps géologiques est une classification temporelle utilisée principalement en géologie, mais également dans d'autres sciences, pour situer les événements de l'histoire de la Terre de sa formation (4,54 Ga[note 1]) jusqu'à la période actuelle. Cette échelle est subdivisée en quatreéons (Hadéen,Archéen,Protérozoïque etPhanérozoïque), eux-mêmes subdivisés enères, dont la durée moyenne est de quelques centaines de millions d'années ; leurs limites correspondent à de grands bouleversements dans labiosphère et/ou dans la lithosphère et l'atmosphère. Au sein des ères, on retrouve des subdivisions (périodes,époques etétages) qui correspondent à des modes de sédimentation globaux dans les océans et qui sont définis par desstratotypes. Le découpage de l'échelle est détaillé sur le dernier éon, le Phanérozoïque, qui correspond aux 542 derniers millions d'années. La période antérieure, correspondant aux trois autres éons, est également nommée lePrécambrien[15].
Les principaux événements ayant marqué l'histoire de la Terre sont souvent utilisés comme limite entre deux subdivisions de l'échelle :
La datation relative sert à hiérarchiser a priori les âges de strates voisines les unes par rapport aux autres. Elle permet de rapidement établir une chronologie du terrain étudié. Elle se résume en quelques principes :
les couches sédimentaires supérieures sont postérieures à celles qui leur sont inférieures. Autrement dit, la couche sédimentaire qui en recouvre une autre est plus jeune que celle recouverte ;
tout événement géologique qui en recoupe un autre lui est postérieur ;
La datation absolue permet d'établir plus ou moins précisément l'âge d'une roche. Elle est très utile dans le cadre de lachronostratigraphie et dans l'élaboration d'uneéchelle des temps géologiques, mais aussi dans l'étude de l'histoire et de l'évolution des roches.
L'une des manières les plus courantes fait usage de lagéologie isotopique. Une infime fraction desatomes présents dans lesroches sont dans une formeisotopique instable. Cetisotope est voué à se transformer par le biais d'une émission radioactive en un autre élément, qui peut être lui-même sous la forme d'un isotope instable ou radioactif. Ces émissions radioactives ont lieu à une fréquence aléatoire que l'on peut statistiquement déterminer. L'idée est alors de mesurer la proportion du premier élément (l'élément père), puis du second (l'élément fils) : au cours du temps, l'élément père va voir sa proportion diminuer, et l'élément fils va voir la sienne augmenter. Par conséquent, une roche où l'élément père est très présent est une roche récente, et inversement une roche où l'élément fils est très présent est une roche ancienne. Par le calcul et la comparaison par rapport aux modèles établis en laboratoire, on va pouvoir alors estimer l'âge de la roche avec une précision de l'ordre du million d'années.
Les caractéristiques des enveloppes inaccessibles directement par l'Homme (manteau et noyau principalement) ont été déduites à partir de l'analyse des ondes sismiques. Ces dernières traversent le globe en se déplaçant avec des vitesses variant selon les couches qu'elles franchissent et subissent des phénomènes deréfraction et deréflexion au niveau des discontinuités. La corrélation des données obtenues par les stations de mesure disposées tout autour du globe a principalement permis de déterminer l'épaisseur, les caractéristiques physiques et la constitution générale du manteau et du noyau[16]. D'autres méthodes géophysiques ont par la suite approfondi la connaissance de la structure interne de la Terre et des mécanismes en jeu, comme latomographie sismique ou lagravimétrie.
Tableau récapitulatif des enveloppes de la Terre interne et de leurs principales caractéristiques[16],[17]
La croûte terrestre (aussi parfois appelée « écorce terrestre ») est l'enveloppe la plus externe de la Terre interne, en contact direct avec l'atmosphère et l'hydrosphère à la surface, mais aussi la moins épaisse et la moins dense. Elle est distinguée en deux entités de nature différente : la croûte continentale, de composition acide, et la croûte océanique, de composition basique.
Lacroûte continentale se caractérise par une structuration complexe et une forte hétérogénéité lithologique. Elle est cependant principalement constituée de roches magmatiques et métamorphiques acides, formées essentiellement pendant les épisodes desubduction et decollision continentale. Sa partie superficielle est irrégulièrement constituée de roches sédimentaires et desols. Les parties profondes de cette croûte peuvent être mises à l'affleurement, à la faveur de la mise en place, puis du démantèlement d'unechaîne de montagnes. La croûte continentale est aussi subdivisée en trois entités, déterminées à partir de leurs caractéristiques mécaniques : la croûte supérieure (de 0 à 10 km), la croûte moyenne (de 10 à 20 km) et la croûte inférieure (de 20 à 35 km).
Lacroûte océanique se forme au niveau des dorsales océaniques, par fusion partielle des péridotites du manteau sous-jacent ; le magma remonte vers la surface et cristallise pour donner des roches basiques (basaltes et gabbros essentiellement)[20]. Au fur et à mesure qu'elle s'éloigne de la dorsale, la croûte océanique s'épaissit, se refroidit et devient plus dense ; lorsque la densité générale de la lithosphère océanique (dont fait partie la croûte océanique) dépasse celle du manteau asthénosphérique, le processus de subduction s'engage et la lithosphère pénètre dans le manteau où elle est progressivement recyclée[21]. La croûte océanique peut être exhumée à la faveur d'uneobduction, où elle chevauche la croûte continentale, ou d'unecollision continentale, où des lambeaux de croûte océanique peuvent être conservés et mis à l'affleurement.
Le manteau terrestre est la plus importante enveloppe de la Terre, représentant 82 % du volume et 65 % de la masse de la planète[22]. Il est constitué de roches ultrabasiques, dont le type change avec la profondeur, principalement du fait de la hausse de la pression et de la température qui réorganise le système cristallin des minéraux. Le manteau est partiellement étudié de façon « directe » grâce aux inclusions de roches mantelliques préservées présentes dans certains complexes magmatiques affleurants aujourd'hui à la surface (pipeskimberlitiques…). Cependant, aucun échantillon n'a une provenance supérieure à 400 km de profondeur ; au-delà de cette valeur, l'étude du manteau se fait exclusivement par des techniques géophysiques et de la modélisation.
Le noyau est constitué en très grande majorité de fer, ce qui le différencie chimiquement des autres enveloppes (croûte et manteau) qui sont parfois regroupées sous le nom de « Terre silicatée » pour souligner le contraste chimique entre ces dernières et le noyau. Le noyau externe et le noyau interne (aussi appelé la graine) sont chimiquement très semblables et se démarquent surtout par l'état de la matière, qui est liquide dans la partie externe et solide dans la partie interne. Le noyau interne se forme au détriment du noyau externe où la matière en fusion cristallise ; cette réaction émet de la chaleur qui induit des mouvements de convection dans le noyau externe qui sont à l'origine duchamp magnétique terrestre.
Voyage au centre de la Terre, roman descience-fiction de l'écrivain françaisJules Verne paru en 1864, a pour personnages principaux un géologue allemand, le professeur Lidenbrock, et son neveu Axel. Leur voyage dans les profondeurs de la Terre est l'occasion pour l'écrivain d'évoquer les théories scientifiques de l'époque, notamment sur la composition de l'intérieur de la Terre et sur sa température, mais aussi sur l'évolution des espèces et l'apparition des hominidés, par l'intermédiaire de découvertes defossiles (puis d'animaux fossiles vivants).
Dans la plupart des pays du monde se trouve un organisme public de référence pour les Sciences de la Terre. En France, c'est leBureau de recherches géologiques et minières (BRGM), placé sous la tutelle de plusieurs ministères.
A l'échelle européenne, EuroGeoSurveys (EGS,The Geological Surveys of Europe) est une association de droit belge regroupant 37 services géologiques européens.
↑Ga = milliards d'années ; Ma = millions d'années ; ka = milliers d'années.
↑L'oxygène est également présent dans toutes les enveloppes, ce qui en fait le deuxième élément le plus abondant sur Terre (classement de l'abondance déterminée par fraction de masse).
↑Valeur de la profondeur d'une croûte continentale stable (craton) ; celle-ci peut être réduite à quelques km seulement dans les zones de rift ou dépasser les 70 km sous les racines crustales orogéniques.
↑Avec la hausse de la pression, la structure cristalline de l'olivine change pour se présenter sous des phases minérales de même composition chimique, mais de structure différente (polymorphes).
G. Gohau,Une histoire de la géologie, Collection « Points – Sciences », No. S66, Éditions du Seuil, Paris, 1990(ISBN2-02-012347-9)
Alan Cutler,La montagne et le coquillage : comment Nicolas Sténon a remis en cause la bible et créé les sciences de la terre, JC. Lattès, Paris, 2006, 282 pages. Traduction par Stéphane Carr de l’ouvrage anglaisThe seashell on the mountaintop, William Heinemann, London, 2003.
↑Plaziat J.-C., « Bernard Palissy (1510-1590), près de trois siècles de malentendus de la part des géologues, qu’il convient de dissiper à l’occasion de son500e anniversaire »,COFRHIGÉO (3e Série, tome XXIV),no 7,,p. 21(lire en ligne[PDF]).
Simon Winchester,La carte qui a changé le monde, William Smith et la naissance de la géologie, JC. Lattès, Paris, 2003, 390 pages. Traduction deThe maps that changed the world, Viking, 2001(ISBN2 7096 2353 6)