Cet article est uneébauche concernant lagéographie et l’histoire.
Unefrontière naturelle est une notion éminemment politique. Elle légitime l'existence de frontières et une certaine vision de celles-ci par des caractéristiques géographiques, des éléments topographiques majeurs introduisant des ruptures dans la continuité de l'espace et peuvent ainsi représenter des obstacles à la circulation. Ces éléments peuvent être lelittoral, une chaîne demontagne, unfleuve ou cours d'eau.
La géographie médiévale accorde une grande importance aux fleuves et aux montagnes, qui servent à définir des ensembles géographiques. Ainsi la Gaule est-elle limitée par lesAlpes, leRhin et lesPyrénées. Dès leXIVe siècle, les pouvoirs médiévaux utilisent l'argument. En1312 dans leVal d'Aran entreFrance etEspagne ou en1422 dans la vallée de laVaraita entre leDauphiné et lemarquisat de Saluces, la frontière s'appuie sur la ligne de partage des eaux locale[1].À partir desXVIe et XVIIIe siècles, l'argument de la frontière naturelle sert à déplacer les frontières. Autraité d'Utrecht, la frontière franco-savoyarde est fixée sur la ligne de partage des eaux générale desAlpes. La notion est utilisée de manière fréquente à partir duXIXe siècle, afin de discuter et de légitimer l'étendue du territoire des différents États européens ou territoires coloniaux. L'intérêt d'une frontière naturelle serait d'être plus facile à défendre[2]. La géographie contemporaine a montré comment, malgré les argumentations politiques, le tracé des frontières évolue au gré des évènements politiques et n'est pas déterminé par des phénomènes naturels. Elle a également montré comment les espaces que l'on considère comme "frontières naturelles" sont parfois au cœur du territoire d'une société : c'est le cas duNil en Égypte.
Pendant des siècles, la France a été définie par des frontières fluviales, lesQuatre Rivières : l'Escaut, laMeuse, laSaône et leRhône. Cette définition est portée par la monarchie pour justifier le pouvoir du roi au sein du royaume, elle n'est pas expansionniste[3]. Au contraire, le concept defrontière naturelle pour la France, exposé pour la première fois en1642, fait référence à la Gaule dont les frontières s'appuient sur le Rhin et englobent la Suisse. Il est clairement agressif et expansionniste. Dans le testament apocryphe deRichelieu[4]. À l'époque, laSomme est près de la frontière et sert un rempart contre lesEspagnols qui tenaient laFlandre auXVIIe siècle[5]. Ce rempart naturel sera entretenu avec l'aménagement ducanal de la Somme au sud de celle-ci. Et les grands conflits de1870 et1914, se sont cristallisés sur cette barrière naturelle, exemple àPéronne.
La “doctrine” des « frontières naturelles » est exposée le par Danton à la tribune de la Convention nationale. « Les limites de la France sont marquées par la nature, nous les atteindrons des quatre coins de l’horizon, du côté du Rhin, du côté de l’Océan, du côté des Alpes. Là doivent finir les bornes de notre République. »
LaPibor a été choisie comme frontière naturelle en1899 et confirmée en1902 entre leSoudan et l'Éthiopie.

LefleuveAmour matérialise la frontière entre laChine et laRussie sur 1.600km