| Frontière entre la France et le Suriname | |
Saut sur leMaroni en aval deGrand-Santi. | |
| Caractéristiques | |
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| Délimite | |
| Longueur totale | 510 km |
| Particularités | Tracé contesté au niveau de la frontière sud |
| Historique | |
| Création | 1713 (traité d'Utrecht) |
| Tracé actuel | 1891 |
| modifier | |
Lafrontière franco-surinamienne est lafrontière terrestre et maritimeséparant la France — plus précisément laGuyane —du Suriname. Elle est l'une des deux frontièressud-américaine de laFrance, l'autre étantcelle avec le Brésil.
La frontière franco-surinamienne terrestre s'étend sur 510 km, à l'ouest de la Guyane et à l'est du Suriname.
Elle débute au nord à l'embouchure duMaroni, au niveau de l'océan Atlantique (5° 44,3′ N, 53° 58,1′ O). Elle remonte ensuite le cours du fleuve suivant une direction générale vers le sud, puis le cours duLawa à sa confluence avec leTapanahoni (4° 22,1′ N, 54° 25′ O).
Au niveau de la confluence entre l'Itany et leMarouini qui forme le Lawa (3° 17,6′ N, 54° 05,2′ O), le tracé de la frontière fait l'objet d'un désaccord entre la France et le Suriname, la première estimant qu'elle remonte le cours du Litani, le second celui du Marouini.
Elle se termine au sud aupoint de trijonctionBrésil - France - Suriname (2° 18,3′ N, 54° 31,5′ O selon la position française) d'où partent lafrontière entre le Brésil et le Suriname et lafrontière entre le Brésil et la France[1],[2].
Il n'y a aucune route ou voie ferrée la franchissant, la frontière étant marquée par le fleuveMaroni et la rivièreLawa qu'aucun pont ne franchit. Le principal point de passage, par bac (La Gabrielle), étant entreSaint-Laurent-du-Maroni (côté français) etAlbina côté surinamien. Elle marque néanmoins un changement dusens de circulation automobile, le Suriname avec leGuyana limitrophe étant lesdeux seuls États d'Amérique du Sud roulant à gauche.
La frontière maritime fait l'objet d'un décret publié le 12 janvier 2022[3]
La frontière entre les deux États a été fixée auMaroni par letraité d'Utrecht de1713 (le Suriname était alors une colonienéerlandaise). Cette frontière était peu précise car de vastes portions de laforêt amazonienne étaient alors inexplorées. Un arbitrage d'Alexandre III de Russie en1891 a précisé cette limite, qui doit être entendue comme suivant leLawa en amont de sa confluence avec leTapanahoni[4],[5].
Cet arbitrage n'a pas complètement réconcilié les deux États, la France estimant que l'Itany constitue le cours supérieur du Lawa, tandis que lesPays-Bas (puis le Suriname) jugent que ce cours supérieur est constitué par leMarouini. Il subsiste donc une zone d'approximativement 6 000 km2 en pratique contrôlée par la France mais revendiquée — sans insistance — par le Suriname, entre les rivières Itany et Marouini[réf. à confirmer][6].
La modification de la superficie de la Guyane française, autrefois estimée à 91 000 km2, n'est pas liée à cedifférend frontalier, mais à une erreur commise par l'ancien Service géographique des Colonies, qui avait effectué une mauvaise estimation de la latitude des sources de l'Oyapock. L'erreur a été corrigée dans les années 1960 par l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), ce qui explique une « amputation » théorique de 7 400 km2 environ[7].
En février 2019, des tensions renaissent à la suite de la destruction par l'armée française d'un site d'orpaillageillégal sur un des îlots du Maroni. LesBushinengue surinamais estiment que l'armée française a agi en territoire surinamais, donc illégalement. Face à la pression populaire, le présidentDésiré Bouterse suspend la coopération avec la France le. Face à cet incident diplomatique, la France négocie avec le Suriname pour établir un tracé définitif de la frontière. Il s'agit de déterminer l'appartenance des centaines d'îlots le long du fleuve à l'un ou l'autre pays[8].
Une mission conjointe franco-surinamaise est alors lancée pour définir la souveraineté sur les 950 îles et leurs 2 000 habitants. Parmi les paramètres utilisés pour attribuer une île à la France ou au Suriname, le sentiment d'appartenance national des insulaires, mais aussi la nationalité des puits, groupes électrogènes, débarcadères, etc. trouvés. Des données satellite sont utilisées pour fixer précisément la frontière[5]. Un protocole d'accord est signé le, qui ne concerne cependant pas la section contestée des rivières Itany et Marouini[9],[10].
Le contrôle de la zone est important car« cette région transfrontalière à l’ouest de la Guyane constitue (...) une plaque tournante du trafic de cocaïne et de l’immigration clandestine dans le département »[8].
En 2025, un livre scolairesurinamais est édité, dans lequel figure une carte d'illustration annexe de la zone duLitani pourtant revendiquée par laGuyane[11].
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| Outre-mer |
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| * Frontière terrestre dans letunnel sous la Manche. | |||||||
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| Terrestres et maritimes | |
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