Il fait partie des grands classiques de la langue allemande[1]. D'abord célèbre pour ses pièces de théâtre, il est aussi l'auteur de nombreux poèmes et ballades devenus des incontournables du patrimoine littéraire allemand. À cette œuvre poétique et théâtrale s'ajoutent des essais philosophiques traitant de questions esthétiques et sociales, en particulierLa Grâce et la Dignité et lesLettres sur l'éducation esthétique de l'homme, qui influenceront l'idéalisme tout autant que le romantisme allemand[2]. Il enseignera aussi l'histoire, mettant en avant l'idée d'une « histoire universelle »[3]. Son amitié avecJohann Wolfgang von Goethe, autre figure centrale de la culture allemande, marque fortement la fin de sa vie et de son œuvre[4].
Johann Christoph Friedrich Schiller[5] est né en 1759 à Marbach am Neckar, dans le Saint-Empire romain germanique, d’un père militaire dans les armées duWurtemberg Johann Kaspar Schiller (1723-1796)[réf. souhaitée]. Quelques années plus tard, vers 1766, sa famille s’installe àLouisbourg et y reste jusqu’en 1780. Bien qu’il passe son enfance et sa jeunesse dans une certaine pauvreté, il attire l’attention du duc de Wurtemberg,Charles-Eugène, qui lui propose d'intégrer les rangs de l'établissement qu'il a créé, la Karlsschule. En 1773, Schiller commence à étudier le droit puis, à partir de 1775, la médecine.
En 1780, il écrit sonDiplomarbeit (Thèse de fin d'études qui est présenté à un jury) et devient médecin militaire àStuttgart. En 1781, il publieLes Brigands anonymement et ses relations avec le duc de Wurtemberg se tendent. En 1782, Schiller, médecin militaire, se retrouve en détention quelques jours àAsperg pour cause d’éloignement non autorisé (presque de la désertion). Il était allé assister àMannheim, ville de l'Électorat de Palatinat, à la représentation de sa pièceLes Brigands sans autorisation.
En 1783, il travaille comme bibliothécaire et obtient un contrat jusqu’en 1785 comme poète de théâtre àMannheim au service de l'électeurCharles-Théodore de Bavière. À partir de 1784, et durant plusieurs mois, il entretient avecCharlotte von Kalb une relation placée sous l'angle de la passion, dont témoigne leur correspondance[6].
En 1798, il apprend que, depuis six ans (le), la France de laRévolution française lui a accordé la citoyenneté française[7], à la suite de ses nombreux écrits contre les tyrans.
En 1799, il retourne à Weimar où Goethe le convainc d’écrire de nouvelles pièces de théâtre. Il prend avec Goethe la direction duthéâtre de la Cour ducale qui se place très vite à la pointe de la scène théâtrale allemande, permettant une renaissance du genre dramatique. En 1802, il est anobli : la particulevon est ajoutée à son nom. Il reste à Weimar jusqu’à sa mort de latuberculose, à l'âge de 45 ans.
1794 :Sur l’éducation esthétique de l’homme (dansLettres sur l'éducation esthétique de l'homme),Sur les limites du beau,Sur le danger des mœurs esthétiques etSur l'utilité morale des mœurs esthétiques
Le nécromancien, ou Le prince à Venise, mémoires du comte d'O*** traduit de Der Geisterseher (Aus den Memoiren des Grafen von O**) et terminé parIsabelle de Montolieu, 1811,Texte en ligne sur Wikisource
Intrigue et amour (Über naive und sentimentalische Dichtung), trad.Alexandre Dumas, 1847
Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme(Briefe über die äesthetische Erziehung des Menschen), trad. Robert Leroux, 373 p.,Éditions Aubier-Montaigne, 1992 •(ISBN978-2-70071-100-4)
De la grâce et de la dignité (Über Anmut und Würde), trad. Constance Chastenet, coll.Savoirs : Lettres, 108 p.,éditions Hermann, 1998 •(ISBN978-2-70566-371-1)
De la grâce et de la dignité: De la cause du plaisir que nous prenons aux objets tragiques (Über Anmut und Würde), trad. A. Rénier, 108 p., éditions Sulliver, 1998 •(ISBN978-2-70566-371-1)
De la poésie naïve et sentimentale (Über naive und sentimentalische Dichtung), trad. Sylvain Fort, coll.Tête à tête, 128 p.,éditions de L'Arche, 2002 •(ISBN978-2-85181-513-2)
Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme(Briefe über die äesthetische Erziehung des Menschen), trad. Adolphe Régnier, 53 p., Éditions Croisées, 2020 •(ISBN979-8-67369-452-7)
Les problèmes que traite l’œuvre de Schiller, qu’ils soient politiques, éthiques ou tout simplement esthétiques, ont contribué de façon majeure à l’avancée des idées à la fin duXVIIIe siècle. Plus encore que Goethe, il a influencé leromantisme allemand. Dans les dernières années de sa vie, Schiller a voulu doter l’Allemagne d’un « classicisme » qu’elle n’avait pas connu. Il traduit laPhèdre deRacine pour Weimar, et emprunte des méthodes dramatiques à latragédie grecque. D’où son double statut de classique et de romantique, et sa place centrale dans la littérature allemande et européenne.
De la grâce et de la dignité, traduit de l'allemand parAdolphe Régnier, 1998.
Du sublime, Éditions Sulliver, 2005. Ce volume inclutFragment sur le sublime etDu pathétique (1793) ;Sur les limites du beau,Sur le danger des mœurs esthétiques etSur l'utilité morale des mœurs esthétiques (1795) etDu sublime (1798).
Olga Gortchanina.L’identité culturelle d’Ivan Tourgueniev : entre la Russie et la France, inLittératures. Université Charles de Gaulle - Lille-III, 2014. À lireici
Pierre-Aubin Paillart,Étude littéraire sur les tragédies de Schiller (traduction en vers de M. Th. Braun), par M. Paillart, 1867.