Friedrich Engels/ˈfʁiːdʁɪçˈʔɛŋl̩s/[1], né le àBarmen (Prusse rhénane) et mort le àLondres, est unphilosophe, sociologue, anthropologue et un théoriciensocialiste etcommunisteallemand, grand ami deKarl Marx. Après la mort de ce dernier, il assure, à partir des brouillons laissés par son ami, la rédaction définitive et la publication des livres II et III duCapital.
Il est issu d'une famille d'industrielsprotestants, son père ayant fait fortune dans l'industrie du textile Engels[2], maintenantpatrimoine historique dumusée de l'industrie de Rhénanie[3],[4]. Il quitte le lycée d'Elberfeld pour raisons familiales en1838. Tout en travaillant comme commis dans une société commerciale àBrême, il commence à étudier laphilosophie en profondeur. Il se rapproche particulièrement de la philosophie deHegel, qui prédomine alors dans la philosophie allemande de l'époque, au détriment de celle deSchopenhauer.
Cet ouvrage suscite l'intérêt deKarl Marx qui propose la même année à Engels de contribuer au journalAnnales franco-allemandes qu'il édite et publie àParis. Les deux hommes se rencontrent à Paris et découvrent qu'ils partagent les mêmes vues et décident de collaborer plus étroitement. Après l'expulsion de Marx hors deFrance, ils s'installent enBelgique, où la liberté d'expression est plus grande que dans d'autres pays d'Europe.
En, Engels propose à Marx un voyage en Angleterre. Engels y retrouve Mary Burns avec laquelle il vivra en couple jusqu’à sa mort en 1863. Il s'installe ensuite avec sa sœurLizzie Burns, jusqu'à sa mort en 1878. Elle est remplacée comme hôtesse chez Engels par Mary Ellen, la fille de Lizzie, surnommée « Pumps ».[pas clair] Marx et Engels retournent àBruxelles en où ils fondent le Comité de Correspondance Communiste. Le but est d'unifier les socialistes des différentes pays d'Europe. Influencé par les conceptions de Marx, laLigue des justes, organisation socialiste, se transforme enLigue des communistes, à laquelle Marx et Engels adhèrent.
Sur demande de la Ligue des communistes, Marx commence en 1847 à rédiger un pamphlet fondé entre autres sur lesPrincipes du communisme d'Engels. Cet ouvrage, terminé en six semaines, est écrit de manière à rendre les principes communistes accessibles à tous. Il est intituléManifeste du parti communiste et publié anonymement en.
En raison de larévolution de 1848, Engels et Marx sont expulsés en mars de Belgique. Ils s'installent à Cologne, où ils fondent un nouveau journal, laNeue Rheinische Zeitung (laNouvelle Gazette rhénane).
En 1849, Engels et Marx sont contraints de quitter la Rhénanie et partent pour Londres. Les autorités prussiennes pressent le gouvernement britannique d'expulser les deux hommes, mais le Premier ministreJohn Russell refuse.
Afin d'aider financièrement Marx, Engels retourne travailler avec son père à Manchester, avant de repartir pour Londres en 1870. Il s’intéresse particulièrement auféminisme. Il considère par exemple l'institution dumariagemonogame comme résultant de la domination des hommes sur les femmes.
À partir de1864, il milite au sein de l'Association internationale des travailleurs (appelée rétrospectivement Première Internationale), jusqu’à sa dissolution en1876. Il publie en 1878Monsieur E. Dühring bouleverse la science (dont trois chapitres sont extraits pour former un ouvrage sous le titreSocialisme utopique et socialisme scientifique en1880).
Après la mort de Marx en 1883, il réunit les brouillons de celui-ci pour assurer la publication posthume des livres II et III de l'ouvrageLe Capital. Il assume aussi l'édition et la traduction d'autres écrits de Marx. Il se charge d'« exposer les résultats des recherches deLewis H. Morgan en connexion avec l'étude matérialiste de l'histoire »[6]. Ce seraL'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État, paru en 1884. Il travaille à l'unification des différents partis ouvriers marxistes au sein de laDeuxième Internationale.
Il meurt à Londres en 1895, sans enfant. Ses cendres sont dispersées en mer. Il laisse àLaura Marx, fille de Marx et épouse dePaul Lafargue, une partie de sa fortune[7].
Critiques d'Engels : une simplification et déformation de la pensée de Marx ?
Friedrich Engels reste pour beaucoup une référence dumarxisme, que cela soit par son militantisme, ses propres écrits et surtout son important travail de publication posthume de textes de Marx. Ce dernier est cependant l'objet de critiques. La publication parDavid Riazanov des manuscrits originaux de Marx a montré que Engels avait modifié des textes de ce dernier avant de les publier, en altérant parfois le sens[8]. Par ailleurs,Maximilien Rubel accuse Engels d'être l'inventeur du marxisme idéologique[9] et d'avoir ainsi dénaturé la pensée de Marx. Selon Norman Levine, les idées d'Engels sont une version simplifiée de celles de Marx desquelles elles divergent en partie. Ce sont pourtant ses conceptions qui ont grandement influencé le mouvement communiste, et notammentKarl Kautsky, puisLénine et les léninistes. Commentant un ouvrage de Lénine,Pierre Souyri écrit qu'Engels« crut prolonger Marx alors qu'il le réinterprétait en fonction de ses propres présuppositions philosophiques et fondait, avec innocence, le marxisme vulgaire »[10].
↑Frédéric Engels traduit par Bracke,L'origine de la famille, de la propriété et de l’État, Paris, Alfred Costes,, préface de la première édition (1884)
Square Enix,Nier: Automata, 2017. Jeu vidéo dans lequel un personnage du nom d'Engels tente de mener une guerre contre les oppresseurs de la race des machines.