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Lafraude à la viande de cheval de 2013 est unefraude alimentaire commise à l'échelleeuropéenne en faisant passer de laviande de cheval pour de laviande de bœuf. Portant sur environ 4,5 millions de plats préparés, elle touche, à des degrés divers, des dizaines de millions de consommateurs.
Connue depuis 2007, cette affaire éclate dans lesîles Britanniques à la mi-, et connaît plusieurs rebondissements. Révélée enFrance sur deslasagnes de la marqueFindus contenant 100 % de viande de cheval, elle implique toute la chaîne du commerce alimentaire européen dont desabattoirs, des intermédiaires (Draap Trading), des négociants (Spanghero) et des transformateurs (Comigel). De très nombreusesmarques agroalimentaires sont concernées. Le motif est essentiellement économique, la viande de cheval étant moins chère à l'achat pour les fournisseurs et fabricants que laviande bovine. Le, l'enquête se conclut par lamise en examen de deux responsables de la société Spanghero et de deux intermédiaires commerciauxnéerlandais, qui ont modifié l'étiquetage sur des lots deminerai de viande afin d'augmenter leurs bénéfices. Les derniers jugements sont rendus en 2019.
Survenant plus de vingt ans après lacrise de la vache folle, cette fraude met en relief les insuffisances persistantes des structures de contrôle relatives à latraçabilité de laviande transformée enUnion européenne, et les carences structurelles d'une information objective permettant de protéger les consommateurs. Elle s'inscrit dans un contexte de tricheries généralisées en matière d'abattage des chevaux.Les irrégularités constatées dans la filière de la viande chevaline persistent, d'après différentes enquêtes menées notamment en 2015 et 2017.
Cette fraude constitue le scandale alimentaire le plus médiatisé des années 2010[Br 1], et l'un de ceux dont l'impact a modifié l'opinion publique à l'échelle mondiale[Ta 1]. L'implication ducheval contribue vraisemblablement à sa médiatisation, et à l'attention internationale qu'elle a suscitée[Ta 2].
Les médias et chercheurs britanniques[Br 1], ainsi que certains médias français[1], l'ont surnommée « Horsegate », d'autres médias français l'« affaire Findus »[M 1],[2] et l'« affaire Spanghero »[Fi 1], après que la responsabilité de ce groupe a été établie. Findus a fait pression sur des groupes de presse et des journalistes pour qu'ils cessent d'associer la société à ce scandale[3],[M 2],[4].Le nom « lasagnegate » est utilisé par la presse[5] et à la télévision suisse[6], celui de « Chevalgate » par la journaliste d'investigation française Anne de Loisy, dans le chapitre de son ouvrage récapitulant l'affaire,Bon appétit ![AdL 1].
La fraude à la viande de cheval porte sur 800 tonnes, environ 4,5 millions de plats cuisinés distribués par des grandes marques dans une quinzaine de pays européens, pour plusieurs dizaines de millions de consommateurs trompés, rien que pour le trio Comigel-Spanghero-Findus[AdL 2]. Au total, plus de 40 pays sont touchés[Ta 3].
En Europe, la viande de cheval frauduleuse a circulé au moins de 2007 à 2009, par l'intermédiaire de la société de Jan Fasen[AdL 3], puis régulièrement dès l'année 2011. Une très grande partie a donc été consommée avant la révélation du scandale, en 2013[AdL 4]. Le déroulement de l'affaire suit celui de tous les scandales alimentaires, avec des promesses de mesures pour calmer l'opinion publique, qui n'ont pas toutes été tenues[FI 1]. À commencer par Findus, chaque entreprise impliquée dans la circulation des denrées frauduleuses a accusé son propre fournisseur d'être responsable[AdL 5].
Cette fraude met en relief la manière dont l'industrie européenne produit les plats préparés à la viande, un article duNew Scientist considérant que le scandale réel porte sur ces méthodes de production, plutôt que sur les tabous alimentaires et la présence éventuelle de résidus de produits vétérinaires[E 1]. La tromperie économique est motivée par un gain financier, cette fraude ne constituant pas une crise sanitaire comme ont pu l'être lacrise de la vache folle et celle de lagrippe aviaire[An 1] : le fort bénéfice résultant de cette substitution de viande constitue la motivation principale[FI 2].
D'un point de vuesociologique, elle appartient à la catégorie des « délinquances en col blanc », et témoigne de la capacité des industriels fraudeurs à rechercher et à s'adapter aux failles de la traçabilité et de la sécurité alimentaire[E 2], cette fraude délibérée et sophistiquée étant menée par des délinquants chevronnés, dans l'objectif de tromper leurs clients et consommateurs sur ce qu'ils achètent[Br 1].
L'enquête a été extrêmement complexe, en raison des très nombreuses ramifications dans le parcours de la viande frauduleuse[Vo 1].En 2019, Glenn Taylor publie un ouvrage chez laRoyal Society of Chemistry, récapitulant les grandes lignes de cette affaire, la décrivant comme la première affaire criminelle basée sur la nourriture :The Horse Who Came to Dinner: The First Criminal Case of Food. Une critique du commissaire européen Hendrik Emons parle de ce livre comme« décrivant les problèmes [causés par cette fraude] pour le bon fonctionnement du marché et la confiance des consommateurs »[E 3].
Les prémices de la découverte de l'affaire de laviande de cheval surviennent en quand Alan Reilly, directeur de l'autorité de sécurité alimentaire irlandaise, est surpris par les prix de commercialisation très bas de certains hamburgers. Il lance une série de tests et d'analyses[AdL 6]. Les premières preuves de fraude sont collectées le[Ta 4]. Un inspecteur sanitaire deNewry enIrlande du Nord constate un problème d'étiquetage et d'emballage sur un stock de viandesurgelée d'originepolonaise[M 3]. Cette viande appartient à l'entreprise McAdams, basée enIrlande[M 3]. Le dossier est transféré quelques semaines plus tard d'un pays à l'autre[M 3]. Trois mois sont nécessaires aux autorités irlandaises pour remonter la filière[M 3]. Un laboratoire d'analyses irlandais détecte del'ADN de cheval dans dessteaks hachés « pur bœuf »[Note 1] vendus dans les îles britanniques, vraisemblablement en raison d'additifs alimentairesprotéinés fabriqués à partir de carcasses équines enPologne[7],[8].
Le scandale éclate le, faisant la une des journaux britanniques[AdL 7], avec la révélation publique de ces découvertes de traces d'ADN équin et de viande chevaline, jusqu'à 29 %, dans les steaks hachés étiquetés au bœuf des supermarchésTesco,Lidl et Iceland[M 3]. Le contexte britannique implique donc un mélange entre viande bovine et viande chevaline[Ta 5].
Bien que des carences et des irrégularités graves soient déjà détectées dans la filière équine française en 2012[9], l'affaire deslasagnes éclate les7 et 8 février 2013[AdL 7].Findus rend publics les résultats d'un test ADN de contrôle réalisé par la marque. Ce test, bientôt confirmé par laFood Standards Agency (FSA), montre que certains lots de plats préparés à base de bœuf (lasagnes, moussaka, hachis parmentier) contiennent en réalité jusqu'à 100 % de viande de cheval[Fi 2].Comigel, sous-traitant de Findus, retire les produits incriminés et porte plainte contre X, s'estimant victime d'une fraude, tout en mettant en cause la sociétéSpanghero[10],[AdL 8]. Le circuit d'approvisionnement, d'acheminement, de transformation et de commercialisation est long et complexe[AdL 9],[Ge 1]. Il permet à certaines sociétés d'utiliser à leur profit les différences législatives et réglementaires des États[Ge 1] comme le démontre le tableau ci-après :
| Nom et localisation de la société | Rôle | Action |
|---|---|---|
| CarmOlimp[11], Doly-Com[M 4] (Roumanie) | Abattoirs / Ateliers | Abattage d'animaux et découpe de la viande, production deminerais de viande de bœuf et de cheval. |
| Draap trading Ltd (Chypre) | Intermédiaire commercial | Achat de minerais deviande de cheval aux abattoirs roumains, en sous-traitant avec la filiale néerlandaiseWindmeijer Meat trading. |
| Spanghero (France) | Négoce | Négoce deminerais de viandes. |
| Comigel (France - Luxembourg) | Préparateur | Préparation desplats cuisinés pour de nombreuses marques (Picard, Findus, Tesco, etc.), via son usine luxembourgeoise Tavola[12]. |
| Findus (Suède) | Vendeur en gros | Vente en gros des plats cuisinés préparés par Comigel aux supermarchés et hypermarchés. |
| Picard Surgelés (Europe, Asie) | Vendeur au détail | Vente au détail aux consommateurs de produits alimentairessurgelés dans ses propres magasins. |
| E. Leclerc,Auchan,Carrefour,Casino,Cora etc. | Grande distribution | Vente au détail aux consommateurs de plats cuisinés de grandes marquesagroalimentaires (Davigel, Nestlé, William Saurin, etc) ensupermarchés ethypermarchés dans de nombreux pays européens. |
Cette viande provient originellement de CarmOlimp[11] et Doly-Com[M 4], deuxabattoirs roumains. L'enquête diligentée par le gouvernement français montre qu'en quittant la Roumanie, la viande était correctement étiquetée comme du cheval[13],[M 4]. La viande est achetée par Draap Trading Ltd, une société néerlandaise qui la fait transiter parChypre[Ge 2].
Après avoir livré la viande de cheval à une compagnie d'entreposage deBréda, Draap la revend congelée àSpanghero[14], qui l'envoie congelée àComigel, dont l'usine de fabrication de plats cuisinés Tavola a ensuite fourni Findus et ALDI[15]. Spanghero est mis en cause dans la falsification des documents en rapport avec cette viande[16].
À la suite des contrôles coordonnés par l'Union européenne après une réunion de crise le, plusieurs pays dont la France, l'Allemagne, l'Autriche, la Norvège, la Suède et la Suisse[17], découvrent que des lots de lasagnes surgelées vendus dans leurs points de vente contiennent eux aussi de la viande de cheval, alors qu'ils sont étiquetés « viande de bœuf »[Fi 3]. Des lasagnes Findus produites par Comigel sont retrouvées et retirées de la vente hors d'Europe, notamment àHong Kong[18].

Dans la foulée, de nombreuses autres marques retirent des plats préparés qui contiennent de la viande de cheval : Picard, Panzani, Nestlé, Carrefour, Auchan, Cora, etc.[19],[M 5]. D'autres fournisseurs sont mis en cause. Le, 86 kilos de lasagnes vendus enBulgarie sont retirés de la vente en raison de présence non-déclarée de viande chevaline. D'autres découvertes révélées par l'AFP le portent sur un lot de cent kilos de viande de cheval frauduleusement étiqueté « bœuf » vendu sur les marchés locaux deRoumanie, sur la dissimulation de viande de cheval dans deskebabs vendus àVienne en Autriche, et sur une tonne de hamburgers surgelés à la viande de cheval, vendus dans les hôtels et restaurants desîles Canaries[18]. Le, 130 clients sont identifiés aux Pays-Bas et 370 dans le reste de l'Union Européenne, pour 50 000 tonnes de viande frauduleuse au total. Les acheteurs qui ont transformé ou revendu la viande sont à leur tour tenus d'informer leurs propres clients, et de rappeler les produits[20].
De nombreuses sociétés, fabricants, fournisseurs et revendeurs, sont concernés par cette fraude dont :
La plupart des pays européens sont concernés de façon plus ou moins importante par la fraude :
Mais aussi hors d'Europe :
Certaines usines ont été identifiées :
| Groupe parent | Nom de l'usine | Estampille | Adresse | Localisation | % de viande frauduleuse dans l'échantillon |
|---|---|---|---|---|---|
| ABP Food Group[21] | |||||
| Silvercrest Foods | IE 565 EC[E 4] | Ballybay, Irlande | 54° 07′ 57″ N, 6° 54′ 25″ O | 29,1[21],[E 4] | |
| Dalepak | UK HN012 EC[E 4] | Leeming Bar Industrial Estate,Northallerton, Angleterre | 54° 18′ 17″ N, 1° 33′ 59″ O | 0,1[E 4] | |
| Liffey Meats | Liffey Meats | IE 325 EC[E 4] | Ballyjamesduff, Irlande | 53° 51′ 10″ N, 7° 12′ 23″ O | Traces[E 4] |
| Comigel | Tavola | — | Capellen, Luxembourg | 49° 38′ 52″ N, 5° 59′ 08″ E | 30–100[24]. |
| Wholesaler Willy Selten BV | Wholesaler Willy Selten BV | - | Oss, Pays-Bas | - | -[E 5] |

La société Findus effectue le 4 des tests ADN sur ses produits : 29 produits de la marque, censés être fabriqués à base deviande de bœuf, contiennent du cheval. Parmi eux on trouve deslasagnes, duhachis parmentier et de lamoussaka. Les lasagnes contiennent notamment 100 % de viande de cheval (issue deminerai de viande en provenance deRoumanie). Ces trois produits sont retirés des circuits de vente[36],[Fi 3]. La marque adopte une stratégie decommunication de crise visant à se présenter comme une victime, notamment en portant plainte contre ses fournisseurs[FI 3],[E 6]. Elle communique abondamment sur l’absence alléguée de risques alimentaires, et le rôle de Findus qui aurait permis de démasquer la fraude[O 2].
SelonJean-Marc Sylvestre, Findus est bien« la première victime de cette fraude » mais la société l'a favorisée en faisant pression sur les prix de ses fournisseurs[37]. D'après Christophe Ginistry, elle est également coupable« de proposer ce type de produit ». Il estime que la marque a commis une erreur : alors que Findus est« censé s’entourer de toutes les précautions possibles pour assurer une qualité optimale », le fait de se présenter en victime en disant avoir été« trompé » par ses fournisseurs représenterait« un aveu de faiblesse voire d’incompétence », au détriment des consommateurs[38]. Au contraire, d'autres spécialistes estiment que la communication de crise de Findus était particulièrement bien maîtrisée[39].François Allard-Huver analyse la « contre-offensive » menée par la société Findus afin d'apparaître en victime comme « intéressante », notant que l'industriel a ensuite misé sa communication sur la notion de « transparence »[E 7].
Le,Benoît Hamon, ministre délégué chargé de l'économie sociale et solidaire, accuse la sociétéSpanghero de s'être rendue coupable d'une « tromperie économique » en vendant sciemment de la viande de cheval étiquetée « viande de bœuf » : lecode douanier présent sur le minerai de viande arrivant chez Spanghero est bien celui du cheval, mais en partant, la viande porte un code douanier correspondant à du bœuf[FI 4].Stéphane Le Foll,ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, décide aussitôt la suspension de l'agrément sanitaire octroyé à cette société, lui permettant de traiter de la viande[40],[41]. La fraude porte sur 750 tonnes deminerai de viande de cheval, dont 550 ont servi à la fabrication parComigel de plus de 4,5 millions de plats préparés vendus dans treize pays européens[42] et 200 tonnes ont servi à la préparation demerguezsurgelées commercialisées par Spanghero sous la marque « À la table de Spanghero », depuis retirées du marché[E 8]. Le PDG de la société, Barthélémy Aguerre, affirme aux journalistes venus l’interroger que la fraude« vient d'ailleurs »[AdL 2],[FI 5]. Cependant, l'enquête établit clairement la responsabilité de la société, déjà mise en cause en 2008 pour non-conformité dans l'étiquetage de ses produits[An 2], puis en 2010 pour des faits similaires portant sur 4 000 tonnes de cheval écoulées comme bœuf halal entre 2006 et 2009[AdL 12].
Le, Stéphane Le Foll annonce avoir« suffisamment d'éléments » pour rétablir en partie les agréments sanitaires de Spanghero sur les plats cuisinés, la charcuterie et la découpe de viande[43]. Le, des auditions de cadres et de responsables ont lieu chez Spanghero, qui dénonce« le viol de sa présomption d'innocence »[44]. Le négoce de viande reste interdit à la société, qui déclare le renoncer à cette activité[M 8]. Le, la société dépose une plainte auprès du procureur de la République de Paris pour tromperie et escroquerie[M 9]. Le, le directeur de fait de Spanghero, Jacques Poujol, est remercié par les responsables de la maison mère, la coopérative basqueLur Berri. Avec Patrice Monguillon, un autre cadre de la société, il a depuis été placé en examen pour escroquerie en bande organisée[AdL 10].
Dès la révélation du circuit de la viande des lasagnes Findus, des soupçons de malversations se portent sur la société detradingchyprioteDraap Trading Ltd, qui a vendu la viande roumaine à Spanghero[AdL 3]. La société est détenue par uneholding domiciliée dans lesîles Vierges britanniques[Ge 2]. Jan Fasen, citoyen néerlandais résidant en Belgique, en est le directeur. Le nom « Draap » est une inversion depaard, le motnéerlandais pour « cheval »[Ge 2],[45]. La société a notamment modifié les factures du minerai de viande, pour effacer la mention de l'espèce cheval[FI 6].

Le,Lidl procède au retrait en Finlande, au Danemark et en Belgique, de plusieurs produits élaborés avec de la viande de cheval :goulashs,raviolis,pennesbolognese ; ces préparations ont été fabriquées par les sociétés Dreistern et Copack en Allemagne, et Copack en Belgique[27].
Le,Nestlé annonce avoir découvert 1 % d'ADN équin dans deux produits. Sesraviolis ettortellini vendus sous l'appellationBuitoni Beef Ravioli etBeef Tortellini sont retirés de la vente enEspagne et enItalie[31],[46],[47]. Le lendemain, la marque retire du marché des lasagnes fabriquées dans son usine française Davigel et destinées aux entreprises de restauration collective en France et auPortugal, « Lasagnes à la Bolognaise gourmandes »[M 7], en précisant que« la sécurité alimentaire n'est pas en cause, mais le mauvais étiquetage de produits fait qu'ils ne remplissent pas les critères très stricts que les consommateurs attendent de notre part »[M 10]. Le retrait concerne également des plats préparés pour bébé contenant des traces d'ADN de cheval[48]. Ces produits proviennent du sous-traitant HJ Schypke, lui-même un sous-traitant allemand de la filiale de Nestlé basée en Belgique, fournie par JBS Toledoń[31].
Le,Nestlé annonce cesser de s'approvisionner auprès de la société espagnole Servocar, les tests effectués ayant montré la présence de plus de 1 % de cheval dans des lots de viande servant à fabriquer desfusilli à la viandeBuitoni Completissimo et descannelloni au micro-ondesLa Cocinera[Fi 5].
Le, l'Autorité de sécurité alimentaire et de contrôle vétérinaire et phytosanitaire de laSlovénie annonce que des tests ADN ont confirmé la présence de viande de cheval dans des lasagnes produites par la société luxembourgeoise Trada et distribuées par la chaîne de supermarchés autrichienneInterspan[33]. Ces lasagnes ont été importées par la sociétécroateLedo[33].
Le,Birds Eye publie des tests ADN qui montrent la présence de 2 % de viande de cheval dans lechili con carne vendu enBelgique par la sociétéIglo (appartenant aux fonds d'investissementsThe Blackstone Group etBC Partners[49]) et préparé par la firme belge Frigilunch NV[23],[50]. La société fait retirer trois spécialités de ses plats préparés qui contiennent du bœuf de la vente auRoyaume-Uni[23]. Après recherches, la marque a demandé à Frigilunch de cesser de s'approvisionner auprès de l'irlandais QK Meats[51].
Le,Ikea annonce le retrait deboulettes de viande dans14 pays européens à la suite de l'annonce de la découverte de viande chevaline par un laboratoire tchèque. Ikea fait procèder au retrait des boulettes de viande de ses rayons et du menu de ses restaurants dans25 pays, majoritairement en Europe mais aussi enMalaisie, enThaïlande, àHong Kong et enRépublique dominicaine[28],[52]. Toutefois, des tests supplémentaires ne révèlent pas la présence de viande de cheval dans ces produits[53], ce qui est contredit le par l'Agence suédoise de sécurité alimentaire (Livsmedelsverket), des tests réalisés par le fournisseur, Dafgard, ont confirmé la présence d'ADN équin dans des produits, a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'Agence suédoise[28].
La chaîneBurger King découvre fin que la viande provenant d'un fournisseur irlandais incriminé, Silvercrest, contient des traces de cheval[54],[7]. Le, l'autorité britannique de sécurité alimentaire (FSA) révèle les résultats de tests positifs pour le cheval dans les produits de la chaîne de restauration rapideTaco Bell[O 3].
Le, des hamburgers, des lasagnes, des cannellonis et des boulettes de viande de lamarque de distributeurAuchan vendus auPortugal et contenant moins d'1 % de cheval sont retirés de la vente[O 4]. Le retrait concerne au total 79 tonnes et 18 839 boîtes de produits cuisinés[O 4]. Le fournisseur portugais impliqué ne fournissait que les magasins Auchan de son pays[O 4].
En, du cheval est détecté dans de la farce de porc commercialisée par les supermarchés Auchan en Russie[M 11].
En février et, l’Union européenne lance un programme de trois mois detests ADN sur la viande transformée en circulation dans les pays membres, dans le but de rassurer les consommateurs[AdL 11]. Le plan consiste en 2 500 tests ADN aléatoires dans toute l'Europe sur des aliments transformés pour détecter la présence de cheval, et 4 000 contrôles pour détecter la présence éventuelle dephénylbutazone, unanti-inflammatoire pour les chevaux qui rend la viande impropre à la consommation[55],[56].
Au, 99 % des 1 797 tests sur la viande vendue au Royaume-Uni commandés par la FSA se sont révélés négatifs[O 3]. Les tests européens révèlent par contre que 5 % des produits alimentaires testés contiennent du cheval, un quart d'entre eux provenant de France, ce qui en fait le pays où la fraude est la plus répandue[M 12], avec 13,3 % d'analyses positives. Les autorités françaises insistent à nouveau sur l'absence de danger sanitaire, malgré le fait qu'un produit sur 7 ne soit pas conforme à son étiquetage[AdL 11]. Cette première vague de test révèle, en France, que les viandes frauduleuses proviennent de quatre fabricants qui s'approvisionnent aux Pays-Bas[An 3].
Une seconde vague de tests ADN débute en. Les industriels sont prévenus que les tests auront lieu entre le et le. Seules 0,61 % des viandes contiennent du cheval, contre 4,6 % l'année précédente. La France ne compte plus d'échantillons positifs, mais l'Allemagne, la Bulgarie, l'Espagne, la Lettonie, la Hongrie, le Portugal et la Slovénie sont toujours concernés par la fraude[AdL 11].

Europol gère la coordination des enquêtes entre les autorités nationales, les raids sur les lieux impliqués, ainsi que les arrestations des fraudeurs soupçonnés[55],[56]. Le, l'enquête se conclut sur la mise en examen de quatre personnes : les Français Jacques Poujol et Patrice Monguillon, et les Néerlandais Jan Fasen et Hendricus Windmeijer[57]. L'enquête ne permet alors pas de déterminer si les cadres de Spanghero connaissaient la nature de la viande qu'ils achetaient à Draap Trading[FI 7]. Bien qu'ayant été placés en détention provisoire fin 2014, en attendant que les peines soient prononcées, Jacques Poujol et Jan Fasen sont libres, et continuent d'exercer des activités commerciales[M 13]. Le procès français, décidé en mars 2018[58], se tient finalement au tribunal correctionnel à partir du 21 janvier 2019 à Paris[59], avec une interruption à l'ouverture en raison d'unequestion prioritaire de constitutionnalité[60]. L'un des enjeux est de savoir si Jacques Poujol savait qu'il achetait de la viande de cheval aux Néerlandais[61]. En effet, le Français et le Néerlandais se rejettent la faute l'un sur l'autre[62]. Pour Maître Bordenave, avocate de la partie civile interrogée en janvier 2019, la fraude a vraisemblablement été pensée de manière élaborée par ces quatre personnes[63]. Des représentants des sociétés Findus, Picard, Tavola, Carrefour, desassociations de défense des consommateurs, laFédération nationale bovine et l'Interprofession du bétail et des viandes se sont constitués enparties civiles[60].
La sociétéComigel, mise en cause pour avoir transformé de la viande frauduleuse pendant plusieurs mois, n'a pas été condamnée[64]. Les pressions« pousse au crime » que font peser les industriels pour obtenir de la viande aux prix les plus bas ont été évoquées[FI 8], mais aucun distributeur n'a été condamné.Foodwatch regrette que les distributeurs n'aient pas eu à rendre de comptes[59], et estime que les sanctions prononcées sont trop légères[65]. Le jugement est rendu en avril 2019[M 14].
Jan Fasen (Johannès Fasen), surnommé« le roi des chevaux », directeurnéerlandais de la sociétéDraap trading, a déjà été condamné le à neuf mois de prison ferme par le tribunal deBreda (Pays-Bas) pour avoir vendu de la viande de cheval sud-américain comme étant du bœuf allemandhalal, entre 2007 et 2009[AdL 3]. Le, sa peine est allégée à six mois avec sursis[AdL 13]. Il a falsifié des documents, et trompé plusieurs sociétés en Europe[Fi 6],[66]. Jan Fasen a vendu son faux bœuf halal au futur directeur de Spanghero, Jacques Poujol, ce qui démontre que les personnes impliquées dans cette fraude européenne entretenaient des relations commerciales depuis de nombreuses années[AdL 13], notamment de façon régulière entre 2006 et 2009[61]. Pourtant, aucune des entreprises françaises trompées par Fasen à l'époque n'a déposé de plainte[AdL 14]. Fin, Jan Fasen est mis en examen et placé en détention provisoire. Il est soupçonné d'avoir joué un rôle clé dans la fraude[O 5]. En appel, il est condamné à 6 mois de prison et 50 000 euros d’amende, et Hendricus Windmeijer à des travaux d’intérêt général[61]. Ayant exercé de nouvelles activités commerciales, Jan Fasen est de nouveau poursuivi en avril 2017, dans le cadre d'un vaste trafic européen de viande de cheval[Fi 7], pour avoir joué un rôle clé dans la vente de viande de cheval impropre à la consommation[67].
En raison du contrôle judiciaire dont il fait l'objet en Espagne, il est absent lors du premier jour du procès Spanghero à Paris, en France[63]. Une peine de quatre ans ferme et unmandat d'arrêt sont requis contre lui au terme du procès[68]. Le, il est condamné à2 ans de prison[69]. Jan Fasen est finalement arrêté à la demande de la France le, àCalp, alors qu'il se trouvait enliberté sous caution[67].
Hendricus Windmeijer est un négociant en viandes, qui a traité avec Spanghero pour revendre le minerai de viande de cheval de Draap Trading[70]. En 2012, il a déjà été condamnéen appel à des travaux d’intérêt général, pour avoir falsifié des factures de vente de viande et des certificats de traçabilité, dont certains étaient établis pour Jacques Poujol[61].
Son avocat ayant demandé la relaxe de son client, soupçonné d'avoir changé les étiquettes de la viande entreposée[71], Hendricus Windmeijer est finalement condamné en avril 2019 parcontumace à 12 mois de prison avec sursis[72].
Anciens cadres de la société Spanghero, Jacques Poujol et Patrice Monguillon sont poursuivis entre autres pourescroquerie en bande organisée,faux et usage de faux, et tromperie sur une marchandise[73]. Jacques Poujol est l'ancien directeur de fait de la société[73]. Il s'est fortement enrichi dans le négoce de viande, jusqu'à l'éclatement de la fraude qui a rapidement vu des soupçons peser sur lui, en raison de ses voyages en Roumanie et de ses relations d'affaire avec les Pays-Bas[73].Benoît Hamon cite nommément la « holding Poujol » comme responsable de l'achat de la viande de cheval retrouvée dans les plats surgelés de la marque Findus[73]. Mis en examen le, il est placé en détention provisoire[73], puis relâché. Le 12 février 2019, une peine d'un an de prison ferme ainsi qu'une interdiction à vie d'exercer dans le secteur de la viande sont requis par leparquet contre lui[68].
Il est finalement condamné à deux ans de prison (dont 18 mois avec sursis), 100 000 euros d'amende, et une interdiction de deux ans d'exercer dans le commerce de viande[65].
Patrice Monguillon est l'ancien directeur de l'usine Spanghero de Castelnaudary[74]. Auditionné fin janvier 2019, il assure avoir voulu sauver son entreprise, et avoir ignoré qu'il achetait du cheval[75]. Il est condamné à 12 mois de prison avec sursis[65].
La viande de cheval retrouvée dans les aliments britanniques a transité par l'abattoir Red Lion[Eve 1]. Le, le NVWA, (Nederlandse Voedsel- en Warenautoriteit), autorité sanitaire des Pays-Bas pour la sécurité de l'alimentation, envoie un message d'alerte sur 50 000 tonnes de viande de bœuf susceptibles d'avoir été mélangées avec de la viande de cheval par les entreprises Wiljo BV et Wholesale Meat Willy Selten B.V[E 5]. Le grossiste Willy Selten est mis en examen, puis condamné à cesser son activité le. Il liquide son entreprise la semaine suivante[AdL 15]. Il employait principalement des ouvriers polonais, dans des « conditions déplorables »[Vo 2]. Les chevaux étaient importés d'Irlande, où ils s'achetaient très bon marché[Vo 3]. Ils transitaient par un abattoir anglais. Une association deprotection animale anglaise a reconstitué le circuit frauduleux de ces chevaux irlandais, prouvant que la viande était importée par la société de Willy Selten[Vo 4].
Le, l'intéressé reconnaît les faits qui lui sont reprochés, avoir mélangé de la viande de bœuf et de la viande de cheval,« à la demande d'un de ses clients »[M 15]. Il est condamné à deux ans et demi de prison le[76],[M 14].
La fraude européenne à la viande de cheval s'inscrit dans un contexte impliquant de nombreuses ventes illégales de chevaux âgés, malades, abandonnés ou blessés à l'abattoir[Ta 6]. Il n'y a pas de lien direct entre ces deux fraudes, hormis l'implication de Jan Fasen dans les deux[Fi 7] : la première implique le remplacement de la viande de bœuf par du cheval dans les denrées alimentaires, la seconde la circulation de viande de cheval étiquetée comme du cheval, mais frauduleuse. Les découvertes dans la filière viande chevaline fin 2013 révèlent de nombreuses tentatives pour contourner la réglementation sur l'abattage des chevaux[64]. Ces animaux sont revendus discrètement aux abattoirsen fin de carrière[64]. Officiellement, leurs propriétaires doivent arrêter les traitements antibiotiques et anti-inflammatoires pendant les six mois qui précèdent leur revente à l'abattoir[64]. En Irlande, environ 70 000 chevaux non-tracés ou abandonnés par leurs propriétaires ont disparu des statistiques et ont été revendus illégalement à des abattoirs anglais et néerlandais, après avoir été équipés de fausses puces[Vo 5]. Alors qu'ils n'avaient aucune valeur marchande en Irlande, leur revente pour la viande leur donnait une valeur marchande d'environ 500 euros chacun. Le faux étiquetage comme viande de bœuf augmentait encore cette valeur[Vo 6].
Le, l'AFSCA (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire belge) saisit 16,2 tonnes de viande de cheval frauduleuse[77]. Une grande partie provient d'un réseau qui en a fait circuler 82 tonnes[77]. Les chevaux proviennent decentres équestres, de particuliers, et bien que l'AFSCA se veuille rassurante sur les dangers pour la santé humaine, également delaboratoires pharmaceutiques[77]. D'après les autorités néerlandaises, une partie de cette viande a été revendue à des restaurants servant du cheval, et a servi à la fabrication decroquettes pour animaux et desaucisses[AdL 16].
Cette fraude implique un réseau mafieux opérant notamment dans lesArdennes françaises, en Belgique et dans le sud de la France[AdL 17]. Bien que l'absence de risque sanitaire soit officiellement invoquée, la grande rareté des contrôles (0,38 % des chevaux abattus) laisse présumer que certains étaient en réalité impropres à la consommation, leschevaux de selle recevant très souvent des traitements à la phénylbutazone[AdL 18]. La fraude révélée en porte sur 200 chevaux de laboratoire impropres à la consommation, revendus dans la filière alimentaire avec la complicité de vétérinaires véreux[AdL 19].
Des failles dans la traçabilité font qu'enSuède, selon l'association de l’industrie équine (HNS), 4 000 à 9 000 chevaux disparaissent des statistiques chaque année, sur 20 000 chevaux mourant annuellement parmi les 360 000 environ recensés dans ce pays. Seuls 14 000 sont déclarés morts chaque année[78]. Environ 100 000 chevaux manquent aux statistiques pour la période 2000-2012, peut-être — selon un représentant de l'inspection vétérinaire — parce que des abattoirs situés en Belgique, au Danemark ou en Italie les achètent 2 à 4 fois le prix payé en Suède aux propriétaires[78]. Les mêmes carences existent en France, où lesystème d'identification répertoriant les équidés (SIRE), pourtant considéré comme l'un des systèmes de traçabilité équine les plus fiables d'Europe, a des limites évidentes pour ce qui concerne le suivi des chevaux traités à la phénylbutazone[AdL 20]. En France, 40 % des chevaux présents dans le pays ne sont pas correctement identifiés, notamment pour des raisons financières[AdL 21].
En Irlande, l'abattage des chevaux a connu une nette augmentation depuis les années 2010, entraînant une problématique d'écoulement de cette viande depuis un pays non-hippophage. Le même phénomène touche la Roumanie, où 30 000 chevaux sont abattus la seule année 2012, en conséquence d'une loi nationale interdisant la circulation desattelages hippomobiles sur les routes nationales[AdL 21]. Cela entraîne un effondrement du prix de la viande de cheval et des opportunités commerciales en Roumanie, favorisant vraisemblablement la fraude[FI 9]. En France, l'équitaxe entrée en vigueur en 2013 et 2014 a favorisé une nouvelle vague de fraudes à l'abattage, dans un contexte de paupérisation des détenteurs d'équidés[AdL 21].
Le,26 personnes organisant un trafic de chevaux sont arrêtées dans toute l'Union Européenne, notamment en France et en Belgique. Selon les autorités françaises, ce réseau est responsable de l'abattage de 4 700 chevaux impropres à la consommation[79]. Patrick Rochette, grossiste àNarbonne en France, est soupçonné d’en être la tête pensante dans ce pays[80]. Il a fait l'objet de deux condamnations par la justice, en 1998 et 2007, pour import de denrées non conformes aux normes sanitaires[AdL 22]. En, il est mis en examen pour faux, usage de faux, tromperie et association de malfaiteurs, mais échappe à la prison. Impliqué directement dans l'abattage des200 chevaux de laboratoire impropres à la consommation, il est condamné à une amende et à l'interdiction de poursuivre son activité[AdL 16]. Le, 12 personnes, dont 9 vétérinaires, sont arrêtées en France[M 16].
Le 28 février 2023, letribunal correctionnel de Marseille condamne vingt-quatre prévenus. La principale responsabilité est attribuée à Patrick Rochette, qui a été le plus lourdement condamné, avec trois ans de prison dont deux ans avecsursis, une amende de 15 000 euros et une interdiction pendant cinq ans d’exercer toute activité en lien avec la filière équine. La peine d'une année sera purgée à domicile sousbracelet électronique. Fabrice Daniel a été condamné à deux ans de prison dont six mois ferme à purger sous bracelet électronique, à une interdiction d’exercice pendant cinq ans dans la filière équine et à une amende de 20 000 euros. À l’exception d’un marchand espagnol de chevaux, absent lors des débats et condamné à deux ans de prison dont un an ferme, l’ensemble des peines prononcées contre les 21 autres prévenus sont toutes couvertes par le sursis et s’échelonnent de deux à trente mois[81].
Les autorités sanitaires assurent que la substitution de viande de cheval à la viande de bœuf n'entraînea priori pas de risques pour le consommateur[82]. Toutefois, la nature frauduleuse de la viande et l'absence de traçabilité ne permettent pas de garantir le respect des normes microbiologiques et l'absence de médicaments interdits[AdL 23]. LaRoumanie est l'un des foyers de latrichinose, une maladie parasitaire dans le cycle de laquelle peut intervenir le cheval. La connaissance des conditions de santé et d'élevage des chevaux concernés est difficile[83]. Selon John Warner, professeur depédiatrie et chef de service à l'Imperial College London, il est possible, mais non certain, que les personnes souffrant d'allergie aux poils équins puissent développer une réaction allergique croisée à la viande de cheval[84],[trad 1].
L'une des préoccupations concerne la contamination possible de la viande chevaline par laphénylbutazone, unanti-inflammatoire non stéroïdien utilisé pour calmer la douleur chez les chevaux[85],[86],[87]. Les animaux traités par ce produit ne doivent en principe pas entrer dans la chaîne alimentaire humaine[85].
LaFood Standards Agency (FSA) répond à ces préoccupations en janvier, qui ont également été soulevées par despersonnalités politiques telles queMary Creagh duLabour party, en indiquant qu'il y a seulement cinq cas de chevaux abattus auRoyaume-Uni traités avec la phénylbutazone, aucun d'eux n'étant entré dans la chaîne alimentaire humaine[88]. La première série de tests organisée par l'Union européenne en 2013 aboutit au constat que 193 échantillons de viande de bœuf sur les 4 000 testés dans toute l'Europe sont contaminés par de la viande de cheval et que parallèlement 16 échantillons de viande de cheval sur 3 000 sont contaminés par la phénylbutazone[E 9]. L'examen ultérieur de 206 carcasses de chevaux abattus au Royaume-Uni entre le et le montre que huit d'entre elles sont contaminées, six ayant été expédiées en France, où elles ont pu entrer dans la chaîne alimentaire[89]. Des tests supplémentaires indiquent qu'aucun des produits deFindus ne contient de phénylbutazone[90]. En tout, 540 carcasses contaminées sont entrées sur le territoire français. La Food Standards Agency a généralisé les tests de la phénylbutazone en 2013[AdL 20].
Les taux relevés sont très inférieurs aux seuils limites[89],[90].Sally Davies déclare que le niveau de contamination, 1,9 mg/kg, entraîne« très peu de risques pour la santé humaine »[trad 2],[90]. Elle ajoute qu'il faudrait consommer500 à 600 hamburgers contenant 100 % de viande de cheval pour recevoir la dose humaine quotidienne thérapeutique[91].
La journaliste d'investigation Anne de Loisy s'étonne de l'insistance des différentes autorités sur le peu de risque posé par les résidus de phénylbutazone, ce alors que ce produit est interdit dans les produits alimentaires d'origine animale depuis 1997[AdL 24]. Certains journalistes soupçonnent que la viande chevaline en provenance des États-Unis, où la phénylbutazone est couramment utilisée, puisse être entrée dans la chaîne alimentaire via le Mexique, puis exportée vers l'Europe[92].
Les experts du gouvernement britannique ont exprimé la crainte que la viande de cheval en provenance deRoumanie puisse être contaminée par l'Anémie infectieuse équine (AIE), rappelant queSpanghero, accusée d'avoir remplacé du bœuf,« a déjà été au centre d'une alerte concernant une contamination à labactérieE. coli »[93].
Bien qu'en théorie l'AIE ne soit pas transmissible à l'homme, cela pourrait être indicateur de problèmes de santé supplémentaires chez les chevaux roumains, supposés vivre dans de piètres conditions[94]. Depuis 2007, l'Union européenne a restreint l'exportation de chevaux vivants depuis la Roumanie vers les autres États membres s'ils n'ont pas fait l'objet d'un test de dépistage[E 10],[E 11]. La viande contaminée a pu être écoulée clandestinement depuis la Roumanie vers l'Italie et la France[95],[96].
Cette crise révèle la complexité de la chaîne agroalimentaire européenne et mondiale, mais aussi l'insuffisance des mesures et contrôles de traçabilité prises après celle de la vache folle, les plats cuisinés n'étant pas concernés par ces mesures[E 12]. Desvides juridiques sont optimisés par des sociétés de production et de commercialisation de plats cuisinés, dans le but d'augmenter les dividendes de leurs actionnaires[AdL 25]. Plus que les réglementations existantes, le manque de moyens des structures européennes ou étatiques (douanes et services de contrôle vétérinaire notamment, selon le principe desubsidiarité) de contrôle, et l'absence de transparence et d'informations obligatoires du consommateur pour les aliments transformés, semblent en cause. La Cour des comptes britannique signale le manque de moyens des autorités de contrôle dans un rapport rendu le, aucune analyse n'ayant été menée sur la présence de viande de cheval depuis dix ans[AdL 14]. LaCour des comptes française arrive aux mêmes conclusions, dans un rapport rendu en février 2014[AdL 26]. La capacité à suivre la circulation de la viande n'est pas en cause, puisque la provenance des lasagnes surgelées de la marque Findus contenant du cheval roumain a pu être reconstituée très rapidement[An 4].
Une analyse publiée en 2017 met en cause un déséquilibre de pouvoir entre fournisseurs et acheteurs, postulant que la dépendance mutuelle entre acteurs fait desdétaillants les partenaires commerciaux les plus exposés aux conséquences de ce type de fraude[E 13].
Plusieurs associations de consommateurs réclament l'étiquetage obligatoire de la provenance de tout ingrédient animal sur les plats préparés[97],[M 17], mais cette mesure n'est pas en œuvre, en raison des réticences des industriels qui évoquent des coûts importants[An 1]. Selon la journaliste d'investigation Anne de Loisy, ces coûts seraient en réalité très faibles : les producteurs craignent plutôt les réactions négatives des consommateurs s'ils venaient à apprendre que des produits élaborés vendus sous l'étiquette de productions locales sont en fait préparés à partir d'ingrédients industriels provenant de différents pays[AdL 27]. Les tentatives d'imposer cet étiquetage ont échoué sous la pression delobbyistes de la viande[AdL 28]. Des associations de consommateurs se sont mobilisées pour que les promesses faites pendant la crise soient tenues, arguant que l'étiquetage des plats cuisinés est attendu par 90 % des Européens[AdL 29].
En, soit un an et demi après la révélation de la fraude, aucune mesure dans ce sens n'a été prise[64].
Cette affaire met en lumière la question controversée de l'hippophagie – la consommation deviande de cheval. L'émoi suscité dans le monde anglo-saxon est dû en grande partie au fait que l'hippophagie y est culturellement taboue, le cheval étant associé à des qualités de noblesse et à des mythes[E 14],[Ge 2]. La viande de cheval n'est normalement pas consommée enIrlande ni enGrande-Bretagne[Ge 2]. Selon le professeur Reilly, « en Irlande, ce n'est pas notre culture de manger la viande de cheval et, par conséquent, nous ne prévoyons pas d'en trouver dans unhamburger »[trad 3],[98]. Des parallèles sont faits, dans les médias britanniques, entre l'immigration depuis l'Europe de l'Est, et l'idée de faire manger du cheval aux Britanniques à leur insu[E 14].
La réaction est tout aussi vive dans la presse spécialisée pour les pratiquants de l'équitation, extrêmement choqués d'avoir pu consommer à leur insu et contre leur gré la viande d'un animal considéré comme un compagnon[99].Éric Baratay, spécialiste en relation homme-animal, estime que cette crise est révélatrice du nouveau statut du cheval, de plus en plus considéré comme un animal qu'on ne peut pas manger[E 15].
Plusieurs chercheurs qualifient les réactions à la présence de viande de cheval dans des produits étiquetés « pur bœuf » de « panique morale », en raison notamment de proposxénophobes etnationalistes, ou encore de l'emploi du terme « contamination »[E 16],[E 17]. La presse a jeté la suspicion sur l'innocuité de la viande de cheval[E 18]. L'image publique de l'Irlande s'en est trouvée améliorée, en raison du rôle clé des autorités irlandaises dans la découverte de la fraude[Ta 7]. En revanche, le marché roumain de la production de viande a subi de nombreuses critiques, souvent infondées[E 19].
Le public découvre à cette occasion l'existence despéculations financières sur la viande, entraînant le transport de denrées sur des milliers de kilomètres, et de nombreuses possibilités de fraude de la part des différents intermédiaires[AdL 30],[GP 1]. Il a également découvert l'existence duminerai de viande[AdL 31]. Dès la révélation de l'affaire en France, la première réaction des médias a été d'interroger des consommateurs dans des supermarchés, recueillant presque à chaque fois des témoignages d'effroi[FI 10]. Cette fraude se traduit par un rejet idéologique massif de la « production alimentairenéolibérale »[E 20]. Les consommateurs sont mis au courant du décalage important entre lespublicités pour ces produits, mettant en avant des productions locales et des images de plats « maison », et la réalité d'une production mondialisée et industrialisée[FI 11].
Le scandale a entraîné l'apparition de nombreux détournements et deparodies de la marqueFindus. Le logo et la marque font l'objet de détournement de publicité dans les médias sociaux. L'agence de communication Rosbeef lance, à Paris, une campagne publicitaire qui utilise des affiches titrant « Chez Findus, nous sommes très à cheval sur la qualité et la provenance des ingrédients ». Cette publicité est à l'initiative de l'agence de communication, sans l'aval de Findus. Dans un premier temps, Findus désavoue cette campagne[100],[101]. Devant le très bon accueil du web, Findus fait marche arrière, reconnaissant que cette campagne est intelligente[102],[103].
Les détournements sur le web sont basés notamment sur le jeu de mots en anglaisfind us (« nous trouver »)[104],[Fi 8],[2].
La marque fait appel à une agence dee-réputation française pour nettoyer son image[3],[M 2]. Concrètement, l'agenceReputation Squad a tenté de modifier les références à une « affaire Findus » et les associations de mots entre Findus d'une part et « tromperie » ou « escroquerie » d'autre part[105]. L'implication d'une société payée par Findus pour tenter de modifier les informations contenues dans la présente page deWikipédia est confirmée fin 2014, dans un reportage deMédias, le magazine[106],[107],[108].
Au Royaume-Uni, de nombreuses blagues se font au détriment de la sociétéTesco[E 21].
Ce scandale alimentaire, survenant plus de dix ans après lacrise de la vache folle, marque durablement les consommateurs européens, notamment français[E 7]. Le BritanniqueOwen Paterson,ministre de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales, va jusqu'à parler d'une « conspiration criminelle internationale[109] ». Une étude de laSofres révèle que la confiance envers les étiquetages et la sécurité alimentaire a diminué d'environ 20 points en France, en 2014[E 22].Une analyse des publications effectuées sur les réseaux sociaux durant la crise conclut à une importante perte de confiance des Britanniques dans la consommation dehamburgers[E 21].
En France, les ventes deplats cuisinés surgelés ont baissé[110] :Nielsen a relevé une baisse globale de 45 % des ventes delasagnes,hachis parmentier etmoussakas dans la semaine suivant la révélation publique de la fraude, les ventes de plats surgelés ayant globalement plongé de 16 %[111]. Le, presque un mois après l'éclatement de l'affaire en France, la firme d'études de marché SymphonyIRI annonce 30 % de diminution du volume des ventes de plats cuisinés, sans signe de redressement[112]. Le, un sondage de BVA révèle qu'un quart des Français cessent tout achat de plats cuisinés au bœuf, ce qui profite aux boucheries traditionnelles en circuit court, 4 % d'entre eux déclarant de plus se tourner vers levégétarisme[113]. Cette baisse s'effectue également au profit de produits issus de l'agriculture biologique, et des boucheries chevalines[114].
Durant la crise, 31 % des Britanniques déclarent renoncer à l’achat de plats cuisinés, 7 % d'entre eux se disant prêts àne plus du tout consommer de viande. 53 % souhaitent l'interdiction de toute importation de viande[O 6]. Une baisse hebdomadaire constante de la valeur et du volume des achats de hamburgers au détail est constatée pendant six semaines consécutives après la première annonce du scandale de la viande de cheval au Royaume-Uni, particulièrement chez les personnes âgées[E 23].
L’année 2013 est, à l'échelle européenne, la première année où les ventes de produits surgelés ont baissé après vingt ans de croissance ininterrompue. Leslasagnes et lesraviolis sont les produits les plus touchés, avec une baisse des volumes de l'ordre de 19 %[AdL 32]. Une enquête auprès de 4 598 consommateurs de lasagnes préparées, dans 6 pays européens montre une importante préoccupation pour l'origine de la viande, mais des préoccupations différentes en matière desécurité alimentaire selon les pays concernés[E 24].
La question de savoir si la fraude a profité aux circuits d'alimentationhalal n'a pas trouvé de réponse[E 25].
Dès la découverte de l'affaire en France,Brigitte Bardot a de nouveau réclamé l'interdiction de l'hippophagie, un combat dans lequel elle est engagée depuis plusieurs décennies[Fi 9]. Aucune société impliquée n'a reconnu sa culpabilité ni n'a présenté d'excuses publiques aux personnes trompées qui refusent la consommation de viande de cheval, que ce soit pour des raisons culturelles, éthiques ou religieuses[115]. Les bouchers chevalins français constatent après l'éclatement de l'affaire une augmentation générale de 10 à 15 % de leurs ventes, sûrement due à cette médiatisation soudaine de la viande de cheval[M 18],[116].
En réaction à la fraude, l'État français durcit les règles d'abattage pour les chevaux le, notamment en rendant obligatoire la présentation du feuillet médicamenteux de l'animal à l'abattoir[117]. Cependant, les multiples révélations et condamnations se poursuivent dans la filière de la viande chevaline, décrite fin dansLe Monde comme étant « minée par la fraude », avec de nombreux cas d'abattages d'animaux impropres à la consommation[M 19]. Cette filière, déjà fragilisée par la crise agricole, perd la confiance des consommateurs[118].
Dans les îles Britanniques, cette fraude entraîne des discussions quant à l'efficacité de l’autocontrôle des industriels de la viande. Karen Jennings, secrétaire général adjoint d'UNISON, déclare que « l'industrie n'est pas apte à s'auto-réguler »[119]. À l'issue de la réunion de crise française du, leministre de l'agricultureStéphane Le Foll déclare une « mise sous surveillance » de la filière viande[M 20].
Compte tenu de l'ampleur et des conséquences de la fraude qui touche plusieurs pays de l'Union européenne, les fonctionnaires, ministres européens et lecommissaire européenTonio Borg mettent en place une réunion ministérielle de crise en urgence àBruxelles le, pour résoudre les failles dans les systèmes de contrôle européens sur la sécurité alimentaire. Ils ordonnent une vaste campagne de tests ADN sur les plats préparés à base de viande de bœuf surgelée[120]. Le spécialiste en droit européen Alberto Alemanno estime que cela ne réglera pas le problème de la fraude : « Les responsables politiques vont donc vendre aux consommateurs l'illusion qu'ils répondent à leurs inquiétudes, alors qu'ils se contentent en réalité de la première option promettant un rapide retour à la normale. On répond au non-respect des règles d'étiquetage par l'établissement de nouvelles règles en la matière […] »[121].
Six mois après le début de la crise, un examen indépendant des réseaux d'approvisionnement alimentaire est commandé par le gouvernement britannique, et entrepris par le professeur Chris Elliott de l'université Queen's de Belfast[Br 1]. Il recommande huit mesures pour garantir l'intégrité des aliments industriels au gouvernement : privilégier les consommateurs, une tolérance zéro sur les fraudes, la collecte de renseignements, les services de laboratoire, l'audit, le soutien gouvernemental, le leadership et la gestion des crises[Br 1].
Le président de la République françaiseFrançois Hollande s'est prononcé en faveur de l'indication du pays d'origine sur tout produit carné[M 21]. Le, le Sénat adopte une résolution demandant à laCommission d’améliorer la traçabilité et l’étiquetage des plats cuisinés (en indiquant notamment le pays d’origine de la viande utilisée comme ingrédient) dans le cadre du droit à l’information des citoyens selon l’intitulé du règlement européenno 1169/2011. Il s'agit pour le Sénat de favoriser « la maîtrise et à la parfaite connaissance de son alimentation »[122]. En France, un renforcement des sanctions encourues en cas de tromperie économique est envisagé, les peines prévues (deux ans de prison maximum) n'étant pas considérées comme dissuasives[An 5].
Tesco a perdu 360 millions d'euros de valeur boursière le mercredi, au lendemain de la révélation publique du scandale dans les îles Britanniques[123]. En France, les salariés de la petite entreprise Fraisnor, qui fabrique deslasagnes mais n'est pas impliquée dans le scandale, ont manifesté contre la mise en péril de leur activité[O 7], ce qui n'a pas empêché l'usine de fermer en, supprimant 110 emplois[O 8]. Différentes sociétés concernées par la préparation de plats cuisinés ont dû licencier une partie de leur personnel[AdL 33].
La croissance de la société Findus est stoppée net en France (contre une augmentation prévue du chiffre d'affaires 2013 de 10 %) ; le chiffre d'affaires du secteur des plats cuisinés surgelés baisse de 17 % en 2013[M 22]. La sociétéFindus estime, le, avoir perdu un million d'euros auquel s'ajoute le coût des tests ADN réalisés sur l'ensemble des produits vendus. Toutefois, les plats préparés mis en cause ne représentent que 5 % de son chiffre d'affaires, ce qui ne met pas l'ensemble de la société en péril[124]. En, la société a affiché une croissance de 14 %[125]. L'effet de sa campagne de communication de crise est analysé comme positif sur son chiffre d'affaires, et sur la confiance des consommateurs[E 6].
La société du fraudeur néerlandais Willy Selten a fait faillite, avec 11 millions de dettes réclamées[Eve 1].
Des associations d'aide alimentaire, déjà affectées par la décision européenne de réduire ses aides, ont demandé que les produits ne présentant pas de risque sanitaire soient ré-étiquetés et distribués aux personnes dans le besoin[126]. Le,Benoît Hamon a donné son accord pour cette redistribution en France[M 6]. En Belgique,Marc Tarabella s'est montré favorable à cette idée, tout comme en AllemagneDirk Niebel[M 23]. Plusieurs personnes s'élèvent contre le gaspillage que représenterait la destruction de toutes ces denrées alimentaires saines[127]. Toutefois, legroupe Mestdagh a détruit des lots concernés en Belgique[128].
Cette fraude a renforcé et enrichi les laboratoires privés de bioanalyse, chargés d'effectuer des analyses ADN[Ta 8]. En particulier, la multinationaleEurofins Scientific a communiqué dans les médias pendant la crise, pour inciter les entreprises agroalimentaires à faire appel à ses services[AdL 34]. Cela a permis à cette société de réaliser un bénéfice important en 2013[AdL 34], au détriment des laboratoires publics[AdL 35].
D'après un reportage d'Arte diffusé en avril 2015, deux ans après la fraude, aucun changement réglementaire n'est intervenu dans l'industrie de la viande :« il est impossible pour le consommateur de savoir d'où vient vraiment la viande »[Vo 7].
Une analyse des mesures de protection mises en place au Royaume-Uni, publiée en 2017, conclut que si le système de contrôle s'est vraisemblablement amélioré, aucun accent n'est mis sur la répression desfraudes alimentaires[Br 1]. Le principe dulibre-échange en Europe a favorisé cette fraude[E 26].
En janvier 2019, l'avocat d'UFC-Que choisir Claude Frety évoque cette affaire comme l'une des deux grandes affaires responsables de la perte de confiance envers la filière viande à l'échelle européenne, avec lacrise de la vache folle[129]. L'ONGFoodwatch note en avril 2019 qu'aucune nouvelle réglementation européenne n'empêche ce type de fraude de se reproduire[65].
| Date | Événement |
|---|---|
| LaFood Safety Authority of Ireland (FSAI) reçoit les résultats d'analyse du laboratoireIdentiGEN sur des échantillons achetés du7 au 9 novembre 2012 : dessalamis (19), des plats préparés à base de bœuf (31) et deshamburgers au bœuf (27). Le test quantitatif révèle que 23 (85 %) des hamburgers de bœuf sont positifs pour l'ADN de viande porcine et 10 (37 %) pour l'ADN de cheval. Les hamburgers proviennent de six fournisseurs irlandais et trois du Royaume-Uni. Les produits contenant de l'ADN équin proviennent de deux points de fabrication en Irlande et d'un troisième au Royaume-Uni[E 27]. | |
| Les autorités gouvernementales irlandaises découvrent que les hamburgers, produits par les usines irlandaisesSilvercrest Foods et britannique Dalepak d'ABP Food Group, administré parLarry Goodman, contiennent 29 % de viande de cheval[130]. | |
| La FSAI reçoit les résultats du laboratoire de séquençage d'ADN qui confirme la présence de traces de cheval et deporc[E 27]. | |
| La FSAI reçoit la confirmation en laboratoire sur la présence d'ADN de cheval dans un autre lot d'échantillons de hamburgers achetés le 10 décembre à partir des lots de produits identiques ou similaires aux échantillons originaux qui ont été testés positifs[E 27]. | |
| La FSAI reçoit le résultat des dix hamburgers échantillonnés du7 au 9 novembre 2012, testés positifs pour l'ADN de cheval, qui se sont révélés négatifs pour la présence de laphénylbutazone et d'autres substances interdites[E 27]. | |
| La FSAI reçoit les résultats semi-quantitatifs du laboratoire allemand d'Eurofins Scientific qui corrobore les premiers résultats du laboratoire IdentiGEN . Les résultats quantitatifs d'IdentiGEN indiquent qu'un test sur dix hamburgers a montré un niveau estimé à 29 % d'ADN équin. Ce produit a été fabriqué par Silvercrest Foods pour le compte deTesco[E 27]. | |
| La FSAI annonce que de la viande de cheval a été découverte dans des hamburgers surgelés au bœuf vendus dans plusieurs supermarchés irlandais et britanniques, y comprisTesco,Asda,Dunnes Stores,Lidl,ALDI et Iceland. La FSAI a effectué ses tests sur une sélection de produits de boucherie et de charcuterie à consommer de préférence entre et[98]. Elle informe les cinq détaillants concernés (Tesco, Dunnes Stores, ALDI, Lidl et Iceland) de ses conclusions. Les produits incriminés sont retirés immédiatement[E 27]. | |
| Tesco perd360 millions d'euros de valeur sur les marchés[123]. | |
| La FSAI retient les24 résultats de tests du laboratoire allemand d'Eurofins Scientific[130]. | |
| Le FSAI demande auHealth & Safety Executive (HSE) de prélever des échantillons de hamburgers d'un ensemble d'établissements de restauration et de vente au détail. Ces échantillons sont analysés par le laboratoire Eurofins en Allemagne, sous la direction du HSE à Cork. Tous ces échantillons sont testés négativement, à l'exception d'un échantillon provenant deTesco, ce qui confirme les précédents résultats[E 27]. | |
| Tesco change de fournisseur[131]. | |
| Findus est alerté par un test interne que son produit « lasagnes de bœuf » n'est pas « conforme à la spécification »[86]. | |
| Révélation publique que les lasagnes au bœuf, lamoussaka et lehachis parmentier de la marque Findus, vendus au Royaume-Uni, en France et enSuède, contiennent de la viande de cheval[132]. Sur18 produits testés, 11 sont positifs à la viande de cheval[132]. | |
| LaDGCCRF fait une inspection chezSpanghero et examine les documents de traçabilité des lots concernés sur les quatre derniers mois, qui semblent attester la conformité des procédures[133]. | |
| La Fédération du commerce et de la distribution (FCD) annonce que six autres enseignes de grandes distributions (Auchan, Casino, Carrefour, Cora, Monoprix et Picard) décident de retirer de la vente certains produits contenant de la viande de cheval dans des plats au bœuf[134]. | |
| Les ministres de l'Union européenne se réunissent en urgence àBruxelles[120]. | |
| Les résultats de l'inspection de la DGCCRF permettent de déterminer la source de la fraude[133]. Le gouvernement français accuse l'entrepriseSpanghero, mais celle-ci se défend de toute malversation[13]. Un homme de63 ans est arrêté dans les abattoirs Peter Boddy, àTodmorden[135] dans leYorkshire de l'Ouest. Deux hommes, âgés de64 et 42 ans et travaillant à Meats Ltd Farmbox près deAberystwyth[135], auPays de Galles, sont arrêtés également à la suite de l'enquête de laFood Standards Agency (FSA) le[136]. | |
| Spanghero retrouve une partie de son agrément sanitaire.Nestlé rappelle desraviolis et destortellini de la marqueBuitoni.Lidl retire en Finlande, au Danemark et en Belgique plusieurs produits fabriqués par les sociétés Dreistern et Copack en Allemagne et en Belgique :goulashs, raviolis et pennes bolognese contenant de la viande de cheval[27]. | |
| Nestlé rappelle des lasagnes destinées à la restauration en France et au Portugal[M 10], et des plats préparés pour bébé contenant des traces d'ADN de cheval[48]. | |
| L'Autorité de sécurité alimentaire et de contrôle vétérinaire et phytosanitaire de laSlovénie confirme la présence de viande de cheval dans des lasagnes produites par la société luxembourgeoise Trada et distribuées par la chaîne de supermarchés autrichienneInterspan[33]. | |
| Thiriet, grossiste en produits surgelés, annonce arrêter de travailler avecComigel, le fabricant de lasagnes[Fi 10]. | |
| Deux pour cent de viande de cheval sont détectés dans lechili con carne vendu parIglo en Belgique. Retrait de trois plats préparés de la marque auRoyaume-Uni[23]. Saisie de deux lots de viande chez Spanghero, qui renonce à l'activité de négoce de viande[M 24]. | |
| Ikea retire desboulettes de viande dans 25 pays, majoritairement en Europe[28]. | |
| Au total, 99 % des 1 797 tests d'ADN de cheval sur la viande vendue au Royaume-Uni sont négatifs[O 3] | |
| Pas moins de 79 tonnes de hamburgers, lasagnes, cannellonis et boulettes de viande de la marque distributeurAuchan vendus auPortugal et contenant moins d'1 % de cheval sont retirés de la vente[O 4]. | |
| L'autorité sanitaire des Pays-Bas envoie un message d'alerte sur 50 000 tonnes de viande de bœuf susceptibles d'avoir été mélangées avec de la viande de cheval par les entreprises Wiljo BV et Wholesale Meat Willy Selten B.V[E 5]. | |
| Résultats des tests ADN européens sur les plats préparés à base de viande : 5 % des produits testés contiennent du cheval, un quart d'entre eux provient de France[M 12] | |
| Le grossiste Willy Selten est mis en examen aux Pays-Bas pour avoir volontairement mélangé de la viande de bœuf et de la viande de cheval. Il doit cesser son activité[AdL 15]. | |
| Willy Selten reconnaît les faits qui lui sont reprochés[M 15]. | |
| Début de la seconde vague de tests ADN sur les plats préparés[AdL 11]. | |
| Mise en examen de quatre personnes impliquées dans l'affaire Spanghero (deux intermédiaires néerlandais et deux cadres de Spanghero). Fin de l'enquête[57]. | |
| Willy Selten est condamné à deux ans et demi de prison par le tribunal deBois-le-Duc[76]. | |
| 12 février 2019 | Quatre ans de prison ferme et unmandat d'arrêt sont requis contre Jan Fasen[68]. |
| 16 avril 2019 | Jan Fasen est condamné à 2 ans de prison[69], Jacques Poujol est condamné à 2 ans de prison dont 18 mois avec sursis, 100 000 euros d'amende, et deux ans d'interdiction d'exercer dans la viande[137]. Patrice Monguillon et Hendricus Wimdmeijer sont condamnés à un an de prison avec sursis[M 14]. |
| 23 juillet 2019 | Jan Fasen est arrêté à la demande de la France, àCalp[67]. |
« Findus qui se fait pincer en France pour avoir tenté de faire le ménage dans sa page lors de l'affaire de la fausse viande de cheval. »
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