Bien qu'il soit mort précocement, à31 ans, Schubert est l'un des compositeurs les plus prolifiques duXIXe siècle. Lecatalogue de ses œuvres compte plus de mille compositions, dont une partie importante est publiée après sa mort et révèle des chefs-d'œuvre qui contribuent à sa renommée posthume.
Franz Peter Schubert naît le dans lamaison familiale du faubourgviennois de Himmelpfortgrund, qui fait partie de la paroisse de Lichtental (un des quartiers de l'actuelneuvième arrondissement de Vienne) en Autriche. Il est le douzième enfant d'une famille de quatorze, dont cinq atteindront l'âge adulte. Son père Franz Theodor Florian Schubert (1763-1830), instituteur, lui donne ses premières leçons deviolon, tandis que son frère Ignaz lui apprend lepiano et leKapellmeister de l'église de Lichtental, Michael Holzer, l'orgue, le chant et la basse chiffrée oubasse continue. Sa mère, Maria Elisabeth Katharina Vietz (1756–1812), était la fille d'un serrurier et avait été femme de ménage pour une famille viennoise avant le mariage. Dans le quatuor à cordes familial, où son père joue du violoncelle et ses frères Ignaz etFerdinand du violon, il tiendra la partie d'alto. Dès 1808, Schubert est premiersoprano de l'église de Lichtental[4].
Le Stadtkonvikt à Vienne.
En1808, il est admis sur concours dans le chœur de la chapelle impériale deVienne, ce qui lui permet d'étudier au très strictStadtkonvikt, ouAkademisches Gymnasium, internat viennois fréquenté par les fils de bonne famille où il bénéficiera d'un enseignement de qualité mais qui par son aspect rébarbatif et sa discipline sévère rendirent Schubert quelque peu introverti et nostalgique du foyer familial. Élève inconstant dans les disciplines autres que la musique où il excellait[5], il étudie la théorie et la basse chiffrée avec Wenzel Ruzicka, organiste de la Cour, puis, à partir de1812, la composition et le contrepoint avecAntonio Salieri, directeur de la musique à la Cour de Vienne. Il entre à l'orchestre du Konvikt comme second violon, puis monte en grade progressivement jusqu'à devenirchef d'orchestre.
Au Konvikt, il fait la connaissance de quelques membres d'un groupe de jeunes idéalistes qui s'était formé àLinz : Albert Stadler (1794-1888), Josef Kenner (1794-1868) et surtout Joseph von Spaun (1788-1865). Ces amis guideront ses premiers pas, le mettront en contact avec le milieu intellectuel de l'époque et constitueront le premier noyau de ce qui sera le cercle des schubertiens.
Pendant cette période de formation, Schubert commence à composer en dépit des réticences de son père. Dès1810, ses premières compositions sont desfantaisies et des danses pour piano, ainsi que deslieder. Viennent ensuite desquatuors à cordes pour l'ensemble familial, desouvertures, des ensembles vocaux pour la classe de Salieri et en1813, sa1re Symphonie en ré majeur, D.82 et son premieropéra,Des Teufels Lustschloss, D.84.
Sa voix mue en 1813. Ses résultats scolaires, bons au début, s'étaient peu à peu dégradés, et, bien qu'il puisse bénéficier d'une dispense, il quitte le Konvikt pour entrer à l'école normale Sainte-Anne qui le préparera au métier d'instituteur qu'il exercera comme assistant de son père jusque fin1816.
En1814, il fait la connaissance, par l'entremise du groupe de Linz, du poèteJohann Mayrhofer (1787-1836) qui lui inspirera de nombreux lieder, en 1815 celle deFranz von Schober (1796-1882), un des esprits brillants de l'époque qui aura un rôle déterminant dans sa vie sociale et intellectuelle. En 1815 toujours, dans le cadre de l'enseignement de Salieri, il rencontre le musicienAnselm Hüttenbrenner (1794-1868), qui le mettra en contact avec le milieu de sa ville natale deGraz.
À seulement 17 ans, il compose saMesseno 1 en fa majeur, D.105, pour le jubilé du centenaire de l'église de Lichtental. Elle y est exécutée avec grand succès, et son père l'en récompense en lui offrant son premier piano. De 1814 datent aussi leQuatuor à cordesno 8 en si bémol majeur, D.112, laSymphonieno 2 en si bémol majeur, D.125 et son premier chef-d'œuvre dans le domaine dulied,Marguerite au rouet, D.118. Le quatuor à cordes familial s'étoffe. Il devient un ensemble de chambre, puis un orchestre qui connaîtra plusieurs chefs, dont Otto Hatwig, sous la direction duquel il jouera au Gundelhof à Vienne.
Pendant cette période, il continue de suivre l'enseignement de Salieri. Il perçoit de plus en plus l'enseignement comme une activité contraignante qui bride sa création. Il tente d'y échapper en sollicitant un poste de chef d'orchestre à Laibach (aujourd'huiLjubljana) au printemps 1816, et en essayant d'intéresserGoethe à un projet de publication de ses lieder, en vain.
Indépendance
Fin 1816, Schubert quitte l'école de son père et l'enseignement de Salieri. Il est hébergé en 1817 par son amiFranz von Schober, chez qui il logera à plusieurs reprises par la suite. Cette année-là il entreprend six sonates pour piano et compose de nombreux lieder, dontDer Tod und das Mädchen (« La Jeune Fille et la Mort ») etDie Forelle (« La Truite »),op. 32, D.550.
À cette époque, l'horizon de Schubert s'élargit. Au quatuor familial et à l'église de la paroisse se substitue un public composé de jeunes intellectuels. Ses amis du Konvikt lui font connaître des personnalités comme lebarytonJohann Michael Vogl, soliste de l'Opéra, et lui ouvrent les portes de salons bourgeois comme celui de la famille Sonnleithner, qui aidera à le faire connaître en programmant ses œuvres dans des soirées musicales et en organisant les premières publications, ou de la noblesse desEsterházy.
Dans les lieder de cette époque, Schubert s'ouvre à la poésie romantique, avec la mise en musique de poèmes deNovalis et deFriedrich Schlegel.
La première œuvre de Schubert à être publiée sera, en janvier 1818, le liedErlafsee, D.586 sur un texte de Mayrhofer, en supplément d'une anthologie illustrée sur les régions et paysages d'Autriche. La première exécution publique d'un de ses lieder,Schäfers Klagelied, D.121, aura lieu le 28 février 1819.
« Années de crise »
Les années 1819-1823 voient le style de Schubert évoluer très rapidement, délaissant de plus en plus les modèles hérités du passé. Ses compositions se raréfient et nombre des œuvres de cette époque restent inachevées. C'est le cas de l'oratorioLazarus D.689, duQuatuor à cordesno 12 en ut mineur, D.703, connu sous le nom de « Quartettsatz », ou de laSymphonieno 8 en si mineur, dite « Inachevée », D.759. Cette période, dont les contours sont un peu flous, a reçu le nom d'« années de crise ». Le terme de « crise » est plutôt à interpréter au sens de « bouleversement ». En effet, en dehors de l'intense évolution stylistique qui l'amène à reconsidérer des genres dans lesquels il avait déjà composé de nombreuses œuvres (quatuor, sonate, symphonie, messe…), on constate un repositionnement de l'orientation littéraire avec une place prépondérante accordée aux poètes romantiques (Schlegel,Rückert,Platen), un changement dans ses rapports avec le public et jusqu'à une modification de son écriture manuscrite[6].
À cette époque, la notoriété de Schubert dépasse le cadre des salons littéraires et de l'orchestre d'amateurs du Gundelhof, et il peut tenter de conquérir le grand public avec des œuvres dramatiques comme lesingspielDie Zwillingsbrüder (« Les Frères jumeaux »), D.647 ou la féerieDie Zauberharfe (« La Harpe enchantée »), D.644, qui seront représentées à l'été 1820 auTheater an der Wien. Le succès n'est pas retentissant, mais son nom commence à se faire connaître, ce à quoi contribuent les exécutions de ses lieder parJohann Michael Vogl. En 1821, l'éditeurDiabelli publie à compte d'auteur son opus 1,Erlkönig (« Le Roi des aulnes »), D.328, composé en 1815.
Le cercle des schubertiens s'étend. On y compte désormais aussi des peintres commeLeopold Kupelwieser (1796-1862),Ludwig Schnorr von Carolsfeld (1788-1853) et surtoutMoritz von Schwind (1804-1871). Schubert fréquente personnellementFriedrich Schlegel[7]. Ses théories sur l'art et celles de son frèreAugust Wilhelm, dont il avait mis des poèmes en musique dès 1816, auront une influence déterminante sur son esthétique.
À partir de 1821, les réunions d'amis autour de la musique de Schubert s'institutionnalisent et prennent le nom de « schubertiades ». En 1821 également, il devient membre de l'influenteSociété philharmonique de Vienne, après une candidature malheureuse en 1818.
Les opéras qu'il compose en 1822 et 1823,Alfonso und Estrella (sur un livret de Schober) etFierrabras sont beaucoup plus ambitieux que les ouvrages précédents mais, en partie à cause d'intrigues propres au milieu du théâtre, ne seront pas représentés. Il en va de même dusingspielDie Verschworenen (« Les Conjurés »). Le 20 décembre 1823 a lieu la première deRosamunde, pièce deHelmina von Chézy pour laquelle Schubert a composé la musique de scène. La musique est accueillie favorablement mais la pièce est un fiasco et disparaît de la scène après deux représentations.
Fin 1822-début 1823, Schubert contracte une infection vénérienne. Différents indices (symptômes, déroulement ultérieur de la maladie) laissent penser qu'il s'agit desyphilis[8]. Il effectue vraisemblablement en octobre 1823 un séjour à l'Hôpital général de Vienne[9]. Par la suite sa santé, malgré quelques rémissions, ne cesse de se dégrader, ce à quoi contribue le traitement au mercure habituel à l'époque.
Années de maturité
Rendu 3D de l'aspect de Schubert dans ses années de maturité.
À l'été de cette année, il retourne avec la famille Esterházy à Zselíz et compose une série d'œuvres pour piano à quatre mains, dont laSonateno 2 en ut majeur, ou « Grand Duo », D.812, et lesVariations en la bémol majeur, D.813. Les souvenirs musicaux de Hongrie inspireront leDivertissement à la hongroise, D.818.
En 1825, il découvre la poésie deWalter Scott, qui lui inspirera dix compositions, dont les sept chants tirés deDas Fräulein vom See (« La Dame du lac ») qui seront publiés en 1826, en édition bilingue. L'un de ceux-ci,Ellens dritter Gesang (« Troisième chant d'Ellen »), D.839, atteindra très vite une immense popularité sous le nom d'Ave Maria.
Sa notoriété s'accroît et ses œuvres sont jouées par de grands instrumentistes, commeIgnaz Schuppanzigh ou le pianisteCarl Maria von Bocklet. Ses premières sonates publiées (D.845 et D.850) lui sont payées un bon prix par les éditeurs et font l'objet de critiques positives dans des journaux deFrancfort et deLeipzig. En 1825 il est élu comme membre suppléant au directoire de laSociété philharmonique de Vienne[11].
Tombe de Franz Schubert, cimetière central de Vienne, carré des musiciens.
Dernières années
Fin 1826, il semble que le goût du public n'ait pas suivi l'évolution de sa musique : une exécution projetée de laSymphonie en ut majeur est abandonnée, des désaccords dans le cercle des schubertiens se font jour au sujet d'un quatuor à cordes ou de laSonate en sol majeur. Schubert recadre pour un temps ses compositions. Aux sonates il fait suivre deux séries d'Impromptus (D.899 et D.935). Dans le domaine de la musique de chambre, il compose deux grands trios pour piano et cordesen si bémol majeur, D.898 eten mi bémol majeur, D.929.
Le 26 mars1827 meurtLudwig van Beethoven. Schubert participe comme porte-flambeau à la grande cérémonie de ses funérailles. La disparition de celui qui était reconnu comme le plus grand musicien de tous les temps, et que Schubert admirait tant, semble agir comme un élément libérateur et durant les vingt mois qui lui restent, Schubert va accumuler les chefs-d'œuvre, à commencer par le cycle de liederWinterreise (« Le Voyage d'hiver »), D.911.
Le 12 juin 1827, il est élu comme membre titulaire du directoire de laSociété des amis de la musique[12]. Le 19 juin, il commence la composition de l'opéraDer Graf von Gleichen, D.918, sur un texte de Bauernfeld, en dépit de l'interdiction par la censure d'une pièce mettant en scène un cas de bigamie. À l'été, il effectue un voyage àGraz.
Un an après la mort de Beethoven, le 28 mars 1828, a lieu le premier concert totalement consacré à ses œuvres. C'est un grand succès, un peu éclipsé toutefois par la présence à Vienne deNiccolò Paganini. À l'automne, Schubert emménage chez son frèreFerdinand.
Sa santé était déjà bien dégradée par la syphilis, mais il meurt après deux semaines de maladie de lafièvre typhoïde (ou typhus abdominal)[8] le à31 ans. Sa dépouille repose d'abord au cimetière de Währing, non loin de celle de Beethoven, avant d'être transférée en grande pompe en 1888 dans le « carré des musiciens » ducimetière central de Vienne, où sa tombe avoisine aujourd'hui celles deGluck,Beethoven,Johannes Brahms,Johann Strauss etHugo Wolf.
Le conseil municipal de Vienne achète lamaison natale de Franz Schubert en 1908, pour y créer un musée, inauguré le 18 juin 1912, où sont exposés objets, tableaux, documents et œuvre de l'artiste.
À sa mort à l'âge de trente et un ans seulement, Schubert laisse un millier d'œuvres (1 009 exactement). Environ une centaine d'opus sont publiés de son vivant, ce qui est peu au regard de sa productivité, mais plus que ce queRobert Schumann ouFrédéric Chopin ont publié au même âge. La majeure partie des œuvres publiées de son vivant sont des lieder, des danses, ou des compositions pour piano à quatre mains, mais on y trouve aussi leQuatuor à cordesno 13 en la mineur « Rosamunde », D.804, trois sonates pour piano (D.845, D.850 etD.894), leTrio pour piano et cordesno 2 en mi bémol majeur, D.929, laFantaisie en ut majeur « Wanderer »,op. 15, D.760. LebarytonJohann Michael Vogl, très célèbre à l'époque, devenu l'ami et l'admirateur de Schubert, a largement contribué à faire connaître les lieder, tout comme le baron Carl von Schönstein et la cantatrice Anna Milder. Certains lieder connaîtront même un succès retentissant.
La plus grande partie des œuvres de Schubert (les lieder, en particulier leWinterreise, les dernières symphonies, certains impromptus, l'ultimeSonateno 21 en si bémol majeur, D.960, leQuintette pour deux violons, alto et deux violoncelles, D.956), est marquée par le rythme sans répit des pas duWanderer (voyageur), cheminant en une quête désespérée d'un ailleurs sans cesse poursuivi et jamais atteint.
Reconnaissance
Il est admis en avril 1823 en tant que membre d'honneur de laSociété musicale de Styrie(de) àGraz (commeSalieri etBeethoven avant lui), ce qui est une première reconnaissance notable, justifiée par le fait qu'il « a déjà donné la preuve dans ses compositions qu'il doit conquérir un rang très élevé comme compositeur[14] ». Mais la reconnaissance de Schubert de son vivant par ses contemporains fut limitée, de nombreuses œuvres n'ayant été éditées et jouées pour la première fois en public que bien après sa mort. En 1816, le mécène et ami de Schubert,Josef von Spaun(en), avait eu l'idée d'envoyer àGoethe deslieder afin de lui demander son approbation et reconnaissance de la mise en musique par Schubert de ses poèmes, ce qui aurait permis de les faire publier aisément (avec une dédicace de Goethe). Cependant l'entreprise est vaine, Goethe ne répondant pas à la lettre, sans qu'il soit possible d'en déterminer les raisons. En 1830, toutefois,Wilhelmine Schröder-Devrient chanteraLe Roi des aulnes à Goethe qui en sera profondément ému[15].
Schubert admiraitBeethoven mais ne l'a vraisemblablement rencontré qu'une fois alors que ce dernier était sur le point de mourir.Anton Schindler lui aurait remis quelques jours auparavant une soixantaine de lieder et de chants de Schubert ; il témoigne que Beethoven après avoir passé plusieurs heures avec les partitions (dont certaines manuscrites) se serait écrié : « Vraiment, en ce Schubert habite une étincelle divine ! » Beethoven aurait selon Schindler souhaité découvrir d'autres œuvres de Schubert mais la maladie l'en empêcha, et il regrettait de ne pas l'avoir connu plus tôt, ajoutant qu'il « ferait encore beaucoup de sensation dans le monde »[16].
Plusieurs compositeurs duXIXe siècle ont reconnu et valorisé le talent de Schubert et ont contribué à faire connaître ses œuvres à titre posthume.Schumann en était un grand admirateur et comparait le génie de Schubert à celui deBeethoven, soulignant que sa musique eut une influence déterminante.Franz Liszt a fait connaître des œuvres de Schubert par l'intermédiaire de transcriptions et d'arrangements pour piano ou orchestre qu'il a faits d'une soixantaine de ses morceaux, notamment des lieder, et qu'il jouait régulièrement lors de concerts à travers l'Europe.Brahms a édité les symphonies de Schubert ainsi que d'autres pièces, en a joué en concert, et a produit des arrangements de danses et des orchestrations de lieder[17]. En 1894, trois ans avant le centenaire de la naissance du compositeur,Dvorak a écrit un article reconnaissant l'influence et le génie de Schubert[18],[19].
Instruments
Parmi les pianos auxquels Schubert avait accès, il y avait un piano Benignus Seidner (aujourd'hui exposé à la Schubert Geburtshaus de Vienne) et un pianoAnton Walter & Sohn (muséeKunsthistorisches de Vienne)[20] Schubert était également accoutumé aux instruments du facteur de pianos viennoisConrad Graf[20].
Compositions majeures
Lecatalogue complet de l’œuvre de Schubert a été établi en 1951 par le musicologue autrichienOtto Erich Deutsch (abréviation D. pour « Deutsch-Verzeichnis »)[21].
Musique symphonique
La numérotation des symphonies de Schubert, après les six premières, a posé un problème après la découverte progressive des partitions de nombreux projets de symphonies, abandonnés par le compositeur à divers états d'avancement. LaSymphonie en ut majeur, D.944 dite « Grande Symphonie » reçut ainsi le numéro 7 après sa découverte en1838 parRobert Schumann. La découverte de l’« Inachevée » dans les années 1860 lui fit attribuer le numéro 8, choix entériné dans l'ancienne édition complète qui la place après les symphonies achevées.
Le respect de la chronologie a fait numéroter la « Grande » après l’« Inachevée », lui donnant ainsi le numéro 9 et libérant le numéro 7 qui a été parfois attribué à la symphonie D.729, avec quatre mouvements complets mais partiellement orchestrés. La nouvelle édition du catalogue deOtto Erich Deutsch donne les numéros 7 à l’ « Inachevée » et 8 à « la Grande »[22], mais le recours aux numéros du catalogue original est souvent nécessaire pour éviter les confusions.
LesFragments symphoniques, D.615 que l'on datait de 1818, se sont révélés à l'analyse constitués de fragments de trois symphonies : deux mouvements fragmentaires de 1818, quatre mouvements fragmentaires (dont un scherzo virtuellement achevé) de 1821, et des esquisses pour trois mouvements datant de 1828, qui ont été réalisées par divers auteurs (Peter Gülke,Brian Newbould,Pierre Bartholomée) et ont reçu le numéro D.936A. Cette dernière œuvre, que la mort a empêché Schubert de terminer, est parfois appelée10e Symphonie.
Symphonieno 10 en ré majeur, D.936A, reconstituée à partir de fragments (un peu plus d'une demi-heure) - 1828
« Aujourd’hui encore, le problème posé aux musicologues par les symphonies de Schubert est loin d’être résolu… Treize à quinze tentatives en tout, sept seulement achevées, sans que les raisons de ces abandons apparaissent clairement : leur tâche, certes, est rude, mais il est difficile d’ignorer leurs travaux (d’autant que le disque, pour certains enregistrements récents, en a tenu compte), et de passer sous silence les noms de Brian Newbould, professeur à l’Université de Hull, et, en France, dePaul-Gilbert Langevin[23]. »
Franz Liszt a réalisé des transcriptions et arrangements d'une soixantaine de pièces de Schubert, notamment de ses lieder, pour piano seul[24], mais aussi pour voix et orchestre, orchestre, ou piano quatre mains.
Œuvres de Schubert transcrites ou arrangées par Liszt
Des enregistrements faits avec des instruments de l'époque de Schubert
Paul Badura-Skoda. Franz Schubert.Fantaisie Pour le Piano-forte. Pianoforte Conrad Graf de 1824
K.Bezuidenhout, J.Kobow. F.Schubert (1797-1828) :Chant du Cygne D.957 - F.Mendelssohn (1809-1847) :Six lieder sur des textes de Heinrich Heine. Conrad Graf de 1819 (Paul McNulty)
Alexei Lubimov. Franz Schubert.Impromptus. Pianoforte Matthias Müller de 1810 et Joseph Schantz de 1830
↑Atteint fin 1823 d'un exanthème du cuir chevelu on décide de le tondre et porte une perruque quelque temps. Il se plaint aussi de douleurs des bras; tout cela le rend dépressif mais en 1824 tout rentre dans l'ordre
↑(en) Antonín Dvořák, « Franz Schubert »,The Century Illustrated Monthly Magazine,(consulté le) :« [...] Schubert's chamber music, especially his string quartets and his trios for pianoforte, violin, and violoncello, must be ranked among the very best of their kind in all musical literature. [...] Of Schubert’s symphonies, too, I am such an enthusiastic admirer that I do not hesitate to place him next to Beethoven, far above Mendelssohn, as well as above Schumann. [...] In originality of harmony and modulation, and in his gift of orchestral colouring, Schubert has had no superior. Dr. Riemann asserts with justice that, in their use of harmony, both Schumann and Liszt are descendants of Schubert; Brahms, too, whose enthusiasm for Schubert is well known, has perhaps felt his influence; and as for myself, I cordially acknowledge my great obligations to him. »