Halder naît àWurtzbourg en 1884, dans une famille au service du roi de Bavière -son pèreMaximilian Halder(de) était général- . Il accumule les bonnes notes depuis le lycée jusqu'à l'école de guerre de Munich, En 1902, il rejoint le3e régiment d'artillerie de campagne royal bavarois(de) deMunich. En 1904, il obtient la bande rouge à son pantalon, signe distinctif des officiers brevetés pour l'état-major général.Il est promu au grade de lieutenant. Il fréquente ensuite l'école d'artillerie(de) (1906-1907) et l'académie bavaroise de guerre(de) (1911-1914), situées toutes deux à Munich.
Entre 1919 et 1920, Halder travaille au ministère de la Guerre, s'occupant de la formation pour laReichswehr. Entre 1921 et 1923, il est instructeur en tactique pour laWehrkreis VII à Munich.
En, il est promu au grade deMajor (commandant) et, en 1926, il devient directeur des opérations à l'état-major de laWehrkreis VII à Munich . En, il est promu au grade deOberstleutnant (lieutenant-colonel) et, de 1929 jusqu'à la fin de 1931, il travaille au service de la formation de laReichswehr. En, il est promuOberst (colonel) et devient chef de l'état-major de laWehrkreis Kdo VI àMünster (Westphalie) jusqu'au début de 1934.
Reconnu comme un excellent planificateur et officier d'état-major, il est promuGeneralleutnant[e] en. Il devient alors directeur des manœuvres. Peu de temps après, il devient directeur du service de la formation (Oberquartiermeister) à l'état-major de l'Armée àBerlin. Il occupe cette fonction d’ à. Pendant cette période, ilordonne[précision nécessaire] d'importantes manœuvres d'entraînement, les plus importantes depuis la réintroduction de la conscription en 1935.
Le1er février 1938, il est promuGeneral der Artillerie[f]. Le, à la suite de l'affaire Blomberg-Fritsch, des modifications sont apportées à l'état-major de laWehrmacht. Halder remplaceErich von Manstein au poste d'Oberquartiermeister I : chef de la section logistique à l'état-major général de laHeer ; ceci fait de lui le numéro deux de cet état-major[g]. Parmi les hypothèses envisagées pour expliquer l'éviction de Manstein par Halder, le majorNicolaus von Below, proche de Hitler, avance que le supérieur de Manstein,Ludwig Beck, voulait se débarrasser d'un subordonné qu'il trouvait trop belliqueux, et qu'il espérait que Halder partagerait mieux ses points de vue à ce sujet[1].
LorsqueWilhelm Keitel cherche à réorganiser le haut commandement de l'Armée de terre allemande (Heer), Keitel offre à Halder ce poste sous les ordres deWalter von Reichenau. Halder décline l'offre, sentant qu'il ne pourra s'entendre avec Reichenau à cause d'un conflit de personnalité. Alors que Keitel reconnaît la supériorité du talent de planificateur militaire de Halder, il rencontre Hitler et l'entraîne à nommerWalther von Brauchitsch commandant en chef de l'Armée de terre allemande[réf. nécessaire]. Lors de lacrise des Sudètes, Halder accepte le poste deGeneralstabschef des Heeres — équivalent de « chef d’état-major adjoint de l'Armée de terre » en français — en succédant le à Ludwig Beck, démissionnaire depuis le[2].
Une semaine plus tard, Halder présente les plans d'invasion de laTchécoslovaquie àHitler, qui impliquent unmouvement en tenaille du généralGerd von Rundstedt et du généralWilhelm von Leeb. Hitler exige plutôt que ce soit Reichenau qui dirige l'attaque principale surPrague. Ses plans ne sont plus nécessaires lorsque le Premier ministre britanniqueNeville Chamberlain brandit lesaccords de Munich à son retour à Londres, lesquels valident la cession de larégion des Sudètes à l'Allemagne. Peu avant que Chamberlain eût accédé aux demandes d'Hitler, Halder avait étudié avec plusieurs générauxl'idée de renverser Hitler, dans le but d'éviter le déclenchement d’un conflit. Le complot s'éteint de lui-même à la suite de l'attitude des Britanniques et des Français qui cèdent à Hitler le. Deux jours plus tard, le, les troupes allemandes entrent en territoire sudète.
Auprintemps 1939, Halder participe à la préparation des plans d'invasion de laPologne. Halder déclare qu'il croit que les soldats polonais sont stupides et que la guerre peut être gagnée en deux à trois semaines.
Le1erseptembre 1939, l'Allemagneenvahit la Pologne, déclenchant ainsi laSeconde Guerre mondiale. Le, Halder note dans son journal qu'il a reçu l'information du chef duSDReinhard Heydrich que lesSS allaient lancer la campagne de « nettoyage » des Juifs et de l'intelligentsia en Pologne. Cette note fera dire aux historiens que Halder était au courant dumassacre des Juifs bien plus tôt qu'il ne l'admit après la guerre, et qu'il ne s'était pas élevé contre ce massacre. Halder avait noté dans son journal ses doutes « quant aux mesures prises par Himmler ».
En, Halder tente de conspirer avecBrauchitsch, lui donnant son soutien s'il essaie d'écourter les plans de Hitler visant à étendre le conflit, mais Brauchitsch décline l'offre. Tandis que Halder s'oppose aux plans de Hitler, il juge qu'ayant personnellement prêté serment de loyauté envers Hitler, il ne peut appuyer activement ceux qui veulent le renverser.
À la fin de 1939, Halder supervise la préparation des plans d'invasion de laFrance, desPays-Bas et desBalkans. Initialement, Halder doute que l'Allemagne soit en mesure d'envahir la France. Il obéit cependant à Hitler qui lui ordonne de suivre les consignes du généralErich von Manstein qui prévoient une invasion en passant par lemassif ardennais : ce plan conduit effectivement à la défaite de la France en moins d’un mois et demi. Le, Halder est promuGeneraloberst[h]. En, bien qu'il réprouve cette offensive, il travaille à la préparation des plans d'invasion de laRussie. Il est alors persuadé de pouvoir liquider l'Armée rouge en trois mois[3]. Peu de temps après, Hitler limite l'implication de Halder dans la conduite de la guerre en le restreignant à la préparation des plans de bataille dufront de l'Est, afin de réduire son pouvoir de commandement militaire.
Halder apparaît néanmoins en couverture de l'édition du29juin 1942 du magazine américainTime[4].
Pendant l'été1942, Halder dit à Hitler qu'il sous-estime le nombre d'unités militaires russes. Hitler prétend au contraire que l'armée russe est pratiquement à bout. En outre, il n'apprécie guère l'opposition de Halder à sa décision d'envoyer la11e armée du général von Manstein appuyer l'attaque contreLeningrad, ni ses critiques de mauvaise préparation concernant l'attaque allemande dans leCaucase. Finalement, à la suite de ces désaccords successifs avec Halder, Hitler décide de le mettre à la retraite le24septembre 1942 : il estime notamment que Halder ne dispose plus de l'agressivité nécessaire. Halder est remplacé à son poste par le généralKurt Zeitzler.
Le20 juillet 1944, un groupe d'officiers allemands conduit par lecolonel von Stauffenberg tente d'assassiner Hitler en déposant une bombe dans sonQuartier général de Prusse-Orientale. Halder est arrêté par laGestapo trois jours plus tard, même s'il n'est pas impliqué, mais des interrogatoires poussés de comploteurs avérés ont mis en évidence que Halder a pu être favorable à des conspirations antérieures. Halder est envoyé aucamp de concentration de Flossenbürg puis àcelui de Dachau. Le31janvier 1945, Halder est officiellement renvoyé de l'armée. Le24avril 1945, à la suite d'un transfert dans leTyrol autrichien, il est libéré de sesgardes SS par la Wehrmacht. Le4mai 1945, il se rend aux troupes américaines. Il passe les deux années suivantes dans un camp de prisonniers de guerre.
Halder est l'auteur deHitler als Feldherr (1949) etKriegstagebuch (Journal de guerre 1962-64). Le journal de Halder, ainsi que d'autres documents et manuscrits confidentiels, ont été utilisés par l'historien américainWilliam Shirer comme principale source de son œuvre monumentaleThe Rise and Fall of the Third Reich.
↑Hitler a déjà destitué le supérieur de Halder, leGeneralfeldmarschallvon Brauchitsch en ; depuis cette date, Hitler dirige lui-même l'Armée de terre, en étant le commandant en chef, Brauchitsch n'ayant pas été remplacé.
↑Équivalent en France degénéral de corps d'armée avec, naturellement, une spécialisation dans l’artillerie.
↑En fait, il n'est que « numéro trois » de laHeer car il en devient le « numéro deux » quelques mois plus tard le en succédant à Ludwig Beck, comme cela est mentionné ci-après.