Bopp était le fils d’Andreas Bopp (vers 1765–1840), comptable de lacour de Mayence, originaire deStockstadt am Main, et de Regina Linck (morte en 1820), fille d’un bourgeois de Mayence[1].
Ses parents quittèrent Mayence pourAschaffenburg, et c’est dans le lycée de cette ville que deux professeurs,Karl Windischmann et Joseph Merkel, suscitèrent chez lui le goût des langues orientales. Les conférences que donnaient Windischmann et Bopp sur l’« Essai sur la langue et la philosophie des Indiens » (Über die Sprache und Weisheit der Indier) deFriedrich Schlegel, connurent un énorme succès. En 1812, Franz Bopp partit pour Paris. Là, avec l’aide deChézy, d’Antoine-Isaac Silvestre de Sacy, deSchlegel et d’autres, il put consulter les livres et les manuscrits utiles à la rédaction de sa thèse révolutionnaire,Du système des conjugaisons de la langue sanskrite, comparée à ceux dugrec ancien, dulatin, duvieux-perse et duproto-germanique, préfacée par son maître Windischmann et publiée en 1816 à Francfort-sur-le-Main. Ce petit livre d’à peine 160 pages marqua l’acte de naissance de l’indo-européen en tant qu’objet de science ; Franz Bopp passe pour son découvreur.
Dans sonConjugationssystem, Bopp, s’appuyant sur les structures verbales de ces langues, démontrait leur parenté historique, d'abord pressentie[2] par l’indianiste françaisGaston-Laurent Cœurdoux, et seulement ensuite par l’orientaliste anglaisWilliam Jones. Par la suite, il élargit le cercle des langues indo-européennes pour y inclure leslangues slaves, lelituanien, l’albanais et l’arménien.
Le roiMaximilien Ier de Bavière lui procura les moyens de se rendre à Londres. Là, il fit la connaissance de l’émissaire prussienWilhelm von Humboldt, auquel il enseigna le sanskrit. Dans la version en anglais de sa thèse, Bopp généralisa son système des conjugaisons pour l’étendre aux déclinaisons et la publia avec une traduction latine deNala, un épisode duMahabharata (Londres 1819).
Son activité débordante, qui lui permettait de conquérir l'une après l'autre les familles linguistiques, culmina en 1833 avec la parution de saGrammaire comparée des langues indo-européennes, comprenant le sanscrit, lezend, l'arménien, le grec, le latin, le lituanien, l'ancien slave, le gotique et l'allemand[4] (1833-1849).
La sépulture de Franz Bopp avec l'effigie du célèbre comparatiste.
Le, le cinquantenaire de la parution de sonKonjugationssystems donna lieu à d'importantes manifestations : grâce aux donations de princes et d'universitaires de toute l'Allemagne, une société savante, la Fondation Bopp, fut inaugurée.
Bopp a été inhumé dans l'église de la Trinité deBerlin-Kreuzberg. Cette sépulture est entretenue depuis aux frais du Land de Berlin.
↑Pour ces préséances et la doxa sur le nom de Jones, voir la préface de Bréal auvolume 1 de laGrammaire comparée de Bopp.
↑Allgemeiner Wohnungsanzeiger für Berlin, Charlottenburg und Umgebungen,, partie 1, « Bopp, F. »,p. 48
↑Vergleichende Grammatik des Sanskrit, Zend, Griechischen, Lateinischen, Litauischen, Gotischen und Deutschen (Berlin 1833–52, 6 vol.; 3e éd. 1868–71, 3 vol.; trad. en français parMichel Bréal en 1866)
↑Straßennamenlexikon des Luisenstädtischen Bildungsvereins, Luisenstadt, Kaupert Media GmbH(lire en ligne), « Boppstraße »