Total : 140 000 (1988) dont dans l'Ain : 15 000 dont enIsère : 2 000 dont dans leJura et leDoubs : 2 000 dont dans laLoire : 5 000 dont dans leRhône : 1 000 dont enVallée d'Aoste : 61 822 (2003)[2] dont en Italie : 70 000 (1971)[3] dont en Suisse : 7 000 (1995)[3]
Article premier de laDéclaration universelle des droits de l'homme :Francoprovençal (norme ORB) Articllo premiér (1) : Tuis los étres humens nêssont libros et pariérs en dignitât et en drêts. Ils ant rêson et conscience et dêvont ag·ir los yons devérs les ôtros dens un èsprit de fratèrnitât.
Lefrancoprovençal ouarpitan (autonymes :francoprovençâl ouarpetan) est unelangue romane parlée dans des régions proches des frontières entre laFrance, laSuisse et l’Italie. C’est l'une des langues distinctes du groupe linguistiquegallo-roman, aux côtés des langues d'oïl et d'oc.
Cette langue n'est pas un mélange defrançais et deprovençal (occitan), mais est située géographiquement entre les deux. Certainslinguistes préfèrent donc, pour éviter toute confusion au lecteur, parler deromand ou d'arpitanÉcouterⓘ.
Le francoprovençal est considéré comme unelangue bien distincte. Du fait de sa situation géographique, il possède néanmoins certains traits communs avec leslangues d'oïl du Nord et avec l'occitan du Sud. Il intègre aussi des éléments deslangues germaniques etitalo-romanes.
« J'appellefranco-provençal un type linguistique qui réunit, en plus de quelques caractères qui lui sont propres, d'autres caractères dont une partie lui est commune avec le français (un des dialectes de langues d'oïl[11]) et dont une autre lui est commune avec le provençal, et qui ne provient pas d'une tardive confluence d'éléments divers, mais au contraire atteste sa propre indépendance historique, peu différente de celle par lesquelles se distinguent entre eux les autres principaux types romans. »
— Graziadio Isaia Ascoli
Ce mot est désormais écrit en un seul mot, sanstrait d’union, afin d'éviter la confusion et de souligner le caractère indépendant de cette langue. Le terme « provençal » au moment où Ascoli écrit ces lignes ne se réfère pas uniquement à la langue de la Provence mais à l'intégralité de lalangue occitane. En effet, l'occitan, avant d’obtenir son nom actuel, en a reçu plusieurs :limousin, puisprovençal.
La suppression du trait d’union, proposé aucolloque de dialectologie francoprovençale de 1969 à l'université de Neuchâtel[12], traduit lexicalement la volonté de créer une identité propre et plus marquée ; elle vise également à éviter de suggérer que la langue se borne à une simple juxtaposition d'éléments issus des langues d'oïl et d'oc.
C'est sous cette dénomination que cette langue est officiellement reconnue[13],[14],[15].
Les termesarpitan etarpian signifientmontagnard pour le premier,berger pour le deuxième[16]. Ils ont été repris au début des années 1970 pour répondre au besoin de lever la confusion générée par le termefrancoprovençal. La forme particulièrearpitan a été choisie pour sa ressemblance avec le nom de la seconde grande langue gallo-romane, l’occitan. Littéralement,arpian ouarpitan, signifie donc « le montagnard, le berger ».
Arpitan est formé à partir de la racinepré-indo-européenne*alp-[17], dans sa variante dialectale modernearp-. En arpitan, ce mot ne désigne pas la « montagne », une « forme de relief élevé », comme on le croit communément, mais les « pâturages de montagne où les troupeaux sont conduits et passent l’été »[18] (voiralpage). Cette racine est présente dans de nombreux noms de lieux, tant enProvence (Arpasse,Arpette,Arpillon,Aups, etc.), qu’enDauphiné (Arp,Arpion,Arpisson,Aup, etc.),Savoie (Arpettaz,Arpeyron,Arpiane,Aulp, etc.),Valais (Arpette,Arpache,Arpitetta, etc.) et enVallée d'Aoste (Arp,Arp-Damon,Arp-du-Bois,Arpisson,Arp-Nouva,Arpet,Arpettaz,Arp-Vieille, etc.). On retrouve cette racine ou ses variantes en Lombardie, en Suisse, en Allemagne et en Autriche.
À partir de 1974, et jusqu’au début des années 1980, un équivalent orthographiéharpitan a été utilisé par le mouvement socio-culturel et politiquevaldôtainMovement Harpitanya. Politiquement de gauche, ce mouvement prône la « libération nationale et sociale de l’Harpitanie » par la création d'une fédération arpitane à cheval sur les Alpes, englobant laVallée d'Aoste, laSavoie, lesvallées arpitanes piémontaises et leValais occidental[19],[20].
Dès la création de l'Alliance culturelle arpitane (ACA) en 2004, le termearpitan (sansh initial) désigne la langue sans revendication politique. Sur son site officiel, l'ACA, qui promeut le termearpitan, déclare clairement qu'elle est une « association politiquement neutre »[21], ce que confirme la directrice duCentre d'études francoprovençales, Christiane Dunoyer : « Il n’y a pas eu une filiation directe, il n’y a pas eu d’institutions ou des personnes qui aient revendiqué cet héritage d’une manière consciente et officielle. Mais il est certain que cela a contribué à faire évoluer les consciences et à faire en sorte que certaines idées progressent. Il y a par exemple une homonymie entre Harpitanya d’il y a quarante ans et un mouvement éminemment culturel qui existe de nos jours. Il rassemble des jeunes gens de Suisse, de Savoie, du Lyonnais, etc., et qui communiquent surtout par le biais des nouvelles technologies et ils portent de l’avant un projet culturel commun »[22].
Jusque-là peu usité dans les publications de la recherche universitaire francophone, le termearpitan est reconnu dans la terminologie universitaire comme un synonyme defrancoprovençal. Le SUDOC[23] (Système universitaire de documentation), système de référence, l’a indexé comme tel.
Le terme commence à être utilisé dans la littérature universitaire des chercheurs internationaux et dans la littérature des spécialistes locaux[24].
Il est aujourd’hui en usage dans certaines associations de locuteurs, notamment l’Association des enseignants de savoyard (AES), présidée parMarc Bron, et pour qui la dénominationfranco-provençal « est malheureuse, car elle laisse un parfum d’inachevé, d’amalgame entre oc et oïl, alors qu’elle n’est ni d’oc, ni d’oïl. Que dirait-on si l’on avait appelé l’occitan le franco-espagnol, le franco-italien ou le franco-corse ? Cela n’aurait manifestement pas été sérieux. Cela ne l’est pas davantage concernant le savoyard[25].»
La Fédération internationale de l'arpitan (ACA)[26], implantée àSaint-Étienne,Sciez etLausanne, souhaite « rendre visible l’arpitan sur la place publique ». Elle promeut l’utilisation d’une orthographe unifiée (l’orthographe de référence B) et le motarpitan. Elle estime que le composéfrancoprovençal prête à confusion[27],[28], entravant ainsi ses chances de reconnaissance officielle en tant que langue minoritaire (en France notamment[29]).
La linguiste Claudine Brohy, de l'institut de plurilinguisme de l'université de Fribourg, note que ce néologisme est « de plus en plus utilisé »[30].
Le linguiste Médéric Gasquet-Cyrus estime cependant que l’usage du terme arpitan« demeure limité, notamment sur Internet, à un cercle très étroit de militants relativement jeunes »[31], alors que James Costa avoue dans un article avoir été« surpris par l’absence du termearpitan dans les questionnaires recueillis, absence d’autant plus remarquable que le terme est en concurrence sérieuse avec le termefrancoprovençal sur internet. Arpitan semble en usage principalement au sein de réseaux plus jeunes et plus militants »[32]. Ce dernier juge par ailleurs que« le terme d’arpitan renvoie […] à un espace politique potentiel, l’Arpitanie, au sein duquel l’arpitan serait la langue héritée et en voie de disparition. Le terme d’arpitan facilite ainsi une identification entre langue, territoire et peuple, selon le triptyque classique dans la construction des États-nations européens depuis leXVIIIe siècle »[32].
SelonNatalia Bichurina(frp),« sur Internet le terme arpitan paraît plus populaire que francoprovençal, alors qu’au sein des associations, ce serait plutôt le contraire »[33]. Elle attribue cette différence au côté militant qui est revendiqué par le mouvement arpitan et que n’ont pas les mouvements patoisants ou francoprovençaux[33].
La limite avec les langues d'oïl se fait principalement sur le critère de l'accent tonique distinctif : il est conservé en francoprovençal, mais pas dans les langues d'oïl[42].
Note : seule la partie nord du Dauphiné est dans la zone francoprovençale. Les départements de la Drôme et des Hautes-Alpes sont occitans (sauf l'extrême nord de la Drôme). La majeure partie de l’Isère est francoprovençale mais certaines zones du sud sont occitanes. Une carte deGaston Tuaillon en 1964[43] donne un tracé extrêmement précis de la frontière entre occitan et francoprovençal. Selon Dominique Stich, la limite passe au niveau du canyon duDrac séparant leTrièves de laMatheysine, puis suit la limite destoits en génoise[44].
Selon la dialectologue Colette Dondaine[45], il est vraisemblable qu’à l’origine (avant l’apparition des premiers textes littéraires), l’actuelle Franche-Comté, jusqu’aux pieds des Vosges, faisait également partie de l’espace francoprovençal.
L'héritage linguistique primitif se limite à la toponymie et à l'hydronymie commeArrondine,Arve,Alpes,Truc,Bec. Le motchalet (popularisé parJean-Jacques Rousseau) dérive également d'une hypothétique racine préceltique (ou ligure)*cal- signifiant « abri ». Le francoprovençal ORBsouta (localement orthographiéchotta,chota oucheûta), signifiant aussi « abri », provient du latin populaire*susta (du verbe latin« substare » qui signifie « se tenir dessous »)[52].
À la période deLa Tène, des tribus celtes s'installent dans la région :Allobroges au nord de l'Isère,Ceutrons en Val d’Isère,Salasses enVallée d’Aoste,Helvètes etSéquanes dans l’actuelle Suisse romande). Leur influence demeure perceptible dans le lexique commun avec les motsméleze (*melatia),nant (*nantu « vallée »),balme (*balma « trou »)[réf. nécessaire].
Origine latine, apport burgonde et formation de l'ancien francoprovençal
Le fait que la région ne soit devenue française que tardivement explique en partie cette distinction vis-à-vis des langues d'oïl. Cependant, dès le Moyen Âge, ces deux régions échangent beaucoup et s'influencent entre elles linguistiquement[53]. D'ailleurs, la langue moderne continue à recourir à des termes médiévaux pour certains actes courantsbayâ pour donner,pâta pour chiffon,s’moussâ pour se coucher, etc.). Désormaux écrit à ce sujet dans la préface duDictionnaire savoyard :« Le caractère archaïque des patois savoyards est frappant. On peut le constater non seulement dans la phonétique et dans la morphologie, mais aussi dans le vocabulaire, où l’on retrouve nombre de mots et de sens disparus dans le français propre. […] »[55]. En outre, le francoprovençal partage certaines évolutions phonétiques primitives avec la langue d’oïl, mais non les plus récentes. En revanche, certains traits le rattachent à l’occitan (voir le chapitre Morphologie)[réf. nécessaire].
De la passion saint Sebastian : commencement du chapitre sur la vie de saint Sébastien dans leLégendier lyonnais, recueil de vies de saints écrit en francoprovençal lyonnais mâtiné de langue d'oïl (édition moderne par Adolf Mussafia et Theodor Gartner, 1895).
Cette langue n’a jamais pu développer une littérature du même niveau que ses trois grandes voisines d’oïl, d’oc et « de sì » (italien). Le morcellement politique (découpage entre la France, la Suisse, la Savoie/Sardaigne, le Piémont) et géographique, ainsi que l’abandon, dans les grands centres urbains commeLyon,Grenoble ouGenève, du parlervernaculaire en faveur du français véhiculaire, expliquent la faiblesse du corpus littéraire existant. Les premières traces écrites remontent auxXIIe et XIIIe siècles
Cependant, une tradition littéraire francoprovençale semble avoir existé, bien qu’aucune forme écrite prévalente ne soit identifiée :
LeLégendier lyonnais (manuscrit 818 de la BnF), aussi dénomméesLégendes prosaïques, datent des années 1220 à 1230 et constituent un remarquable corpus de textes en ancien francoprovençal. Il s'agit de traductions en ancien francoprovençal d'épisodes de la vies de plusieurs apôtres et saints, probablement d'après un original en latin[réf. nécessaire].
LeTestament de Johan de Borbono (Jean de Bourbon), notable forézien ayant fait rédiger son testament dans ce qui deviendra unescripta (langue de rédaction dont l'orthographe est inspirée de textes déjà écrits plutôt que de la prononciation réelle) à mi chemin entre l'ancien français et le francoprovençal, est un autre exemple de ces textes médiévaux, souvent prosaïques, rédigés dans un francoprovençal médiéval mâtiné d'ancien français[réf. nécessaire].
« Quant vit ço li diz vicayros que ay o coventavet fayre, ce alyet cela part et en ot mout de dongiers et de travayl, ancis que cil qui gardont lo lua d’Emuet li volissant layssyer ço que il demandavet et que li evesques de Valenci o volit commandar. Totes veys yses com Deus o aveyt ordonat oy se fit »
AuXIVe siècle, la ville suisse deFribourg fait dupatois fribourgeois sa « langue nationale » sous une forme que la recherche moderne appellescripta para-francoprovençale[56]. Les procès-verbaux des délibérations du Conseil de la ville, les actes des notaires, etc. sont rédigés dans cette langue :
« Item hont ordoney li advoye, li consed et li ijc, que en chesque for de Fribor soyt li moistre et un bacheleir et ij. garzons por porteir l’aygue et les meiz in ce que un dont por chasque coppa de farina .iiij. d. por tottes choses et chascon reculle sa farina einsy quant a luy playrra de que chasque forna doyt contenir vij. coppes, li que forna se amonte ij. s. iiij. d. a vij. coppes de farina. »
Cé qu’è lainô, le Maitre dé bataille, Que se moqué et se ri dé canaille ; A bin fai vi, pè on desande nai, Qu’il étivé patron dé Genevoi.
Cél qu'est lé en-hôt, lo Métre des batâlyes Que sè môque et sè rit des canâlyes ; At bien fêt vêre, per un disandro-nuet, Qu'il étêve patron des Genèvês.
Celui qui est en haut, le Maître des batailles, Qui se moque et se rit des canailles A bien fait voir, par une nuit de samedi, Qu’il était patron des Genevois.
I son vegnu le doze de dessanbro Pè onna nai asse naire que d’ancro ; Y étivé l’an mil si san et dou, Qu’i veniron parla ou pou troi tou.
Ils sont vegnus lo doze de dècembro Per una nuet asse nêre que d'ancro, O étêve l'an mil-siéx-cent-et-doux, Qu'ils vegniront parlar un pou trop tout.
Ils sont venus le douze de décembre, Par une nuit aussi noire que d’encre; C’était l’an mil six cent et deux, Qu’ils vinrent parler un peu trop tôt.
Pè onna nai qu’étive la pe naire I veniron; y n’étai pas pè bairè; Y étivé pè pilli nou maison, Et no tüa sans aucuna raison.
Per una nuet qu'étêve la ples nêre Ils vegniront, o n'étêve pâs per bêre : O étêve por pilyer noutres mêsons, Et nos tuar, sen ôcuna rêson.
Par une nuit qui était la plus noire, Ils vinrent; ce n’était pas pour boire: C’était pour piller nos maisons, Et nous tuer, sans aucune raison.
De nombreux écrivains composèrent des textessatiriques,moralisateurs, poétiques,comiques et des textes pour le théâtre, ce qui indique bien la grande vitalité de la langue francoprovençale de l’époque[réf. nécessaire] :
Bernardin Uchard (1575–1624), auteur et auteur dramatique deBresse ;
François Blanc, ditBlanc la Goutte (1662–1742), écrivain de poèmes en prose, dontGrenoblo maléirou sur la grande inondation de Grenoble en 1733.
C'est également une époque où, à Lyon, la langue est surtout utilisée pour les chansons d'actualité (souvent à caractère politique) et leschants de noëls[57].
EnLittérature valdôtaine, nous avonsJean-Baptiste Cerlogne (1826–1910),abbé à qui on reconnaît le mérite d’avoir promu l’identité culturelle de laVallée d'Aoste et sonpatois par sa poésie (entre autresL’infan prodeggo, 1855) et par ses premiers travaux scientifiques. Le Concours Cerlogne – une manifestation annuelle qui porte son nom – permet depuis 1963 de sensibiliser des milliers d’étudiants italiens à la nécessité de conserver la langue de la région, sa littérature et son héritage[réf. nécessaire].
Extrait du poèmeLa pastorala deJean-Baptiste Cerlogne, le chant de Noël le plus célèbre au Val d'Aoste[58] :
De nët euna leumiére /De nuet una lumiére / Durant la nuit une lumière ;
I berdzè l’at paru /Ès bèrgiers at pariu / Aux bergers apparut
Un andze vin leur dëre /Un ange vegnit lor dére / Un ange vint leur dire :
Lo Sauveur l’est neissu /Lo Sôvor l'est néssiu / Le Sauveur est né.
Un pouro baou l’est son palatse / Une pauvre étable est son palais,
Et sat pei de fen in traver / Et sept brins de foin en travers
Compouson lo deur matelatse / Composent le dur matelas
De ci gran Rei de l’univer / De ce grand Roi de l’univers ;
Et din la rigueur de l’iver / Et dans la rigueur de l’hiver
De dò trei lindzo l’est queuver / De deux ou trois linges il est couvert.
Amélie Gex (1835,La Chapelle-Blanche (Savoie)–1883,Chambéry), la grande poétesse savoyarde a écrit aussi bien en sa langue natale qu’en français. Elle fut une avocate passionnée par sa langue. Les thèmes de son œuvre comprennent le travail, les thèmes lyriques, l’amour, la perte tragique de l’être aimé, la nature, le temps qui passe, la religion et la politique. Beaucoup considèrent ses contributions littéraires comme les plus importantes de cette langue. On compte parmi ses œuvres :Reclans de Savoie (Les Echos de Savoie, 1879),Lo Cent Ditons de Pierre d’Emo (Les Cent dictons de Pierre du bon sens, 1879), et enfin à titre posthume,Fables (1898), etContio de la Bova (Les Contes de l’Étable, 1898)[59]. Certains de ses écrits en français sont sur le point d’être imprimés[réf. nécessaire].
« Aë-vo jamai ohyi contâ l’istoire du renâ que Dâvid Ronnet a tioua dé s’n otau, à Bouidry ? Vo peuté la craëre, è l’é la pura veurtâ.
Dâvid Ronnet êtaë én’ écofi, on pou couédet, qu’anmâve grô lé dzeneuillè; el é d-avaë mé d’èna dozân-na, avoué on poui que tsantâve dé viadze à la miné, mâ adé à la lévaye du solet. Quaë subiet de la métsance! mé z-ami ! E réveillive to l’otau, to lo vesenau; nion ne povaë restâ u llie quan le poui à Dâvid se boétàve à rélâ. Ç’tu poui étaë s’n orgoû.
Le gran mataë, devan de s’assetâ su sa sulta por tapa son coëur & teri le l’nieu, l’écofi lévâve la tsatire du dzeneuilli por bouèta feur sé dzeneuillé & lé vaër cor dè le néveau. E tsampâve à sé bêté dé gran-nè, de la queurtse, du pan goma dè du lassé, dé cartofiè coûtè, & s’amouésâve à lé vaër medzi, se roba lé pieu bé bocon, s’énoussa por pieu vite s’épyi le dzaifre. »
« Avez-vous déjà entendu l’histoire du renard que David Ronnet a tué chez lui, à Boudry ? Vous pouvez y croire ; c’est la pure vérité.
David Ronnet était un cordonnier plutôt travailleur qui aimait beaucoup les poules ; il en avait plus d’une douzaine, avec un coq qui parfois chantait à minuit, mais toujours au lever du soleil. Quel grabuge, mes amis ! Ça réveillait toute la maison, tout le voisinage ; personne ne pouvait rester au lit quand le coq de David commençait à crier. Ce coq était son orgueil.
De grand matin, avant de s’asseoir sur son siège pour battre son cuir et [en] tirer les semelles*, le cordonnier levait la porte du poulailler pour faire sortir ses poules et les regarder courir dans le porche. Il lançait à ses bêtes des grains, de l’avoine, du pain trempé dans du lait, des pommes de terre cuites, et il s’amusait à les voir manger, se voler* les plus grands morceaux, se hâter* pour plus vite se remplir l’estomac. »
« L’y est chouë s-an, dz’ëro restà arrëto pe lo déser di Sahara. Quaque tsousa se s’ëre rontu dedin lo moteur de mon avion. Et di moman que dz’ayò avouë ni mecanichen, ni passadzë, dze m’apprestavo de tenté, solet, euna reparachon defecila. L’ëre pe mè euna questson de via o de mor. Dz’ayò dzeusto praou d’éve aprë p’euna vouètèina de dzor.
La premiëre nët dze me si donque indrumi dessu la sabla a pi de meulle vouet cent et cinquante dou kilomètre d’un bocon de terra abitàye. Dz’ëro bien pi isolà d’un nofragà dessu euna plata-fourma i menten de l’ocean. Donque imaginade mina surprèisa, a la pouinte di dzò, quan euna drola de petsouda voéce m’at revèillà. I dijet:
— Pe plèisi… féi-mè lo dessin d’un maouton tseque ! »
En l'an2000, les Éditions des Pnottas ont publié le premier livre de bande dessinée en dialecte savoyard,Le rebloshon que tyouè ! (LeReblochon qui tue !)[61], dans la sérieFanfoué des Pnottas, illustré par Félix Meynet et écrit par Pascal Roman. On a aussi traduit en francoprovençal deuxbandes dessinées tirées desAventures de Tintin :Lé Pèguelyon de la Castafiore (Les Bijoux de la Castafiore) en dialectebressan[62],L’Afére Pecârd en francoprovençal ORB*[63], etL’Afére Tournesol en dialectegruérien. Ces trois livres, à l’origine écrits et illustrés parHergé (Georges Remi), ont été publiés en2006 et2007 auxéditions Casterman.
Le francoprovençal a longtemps été socialement déconsidéré, au même titre que les autreslangues minorisées de France. Longtemps délaissé ou combattu par les pouvoirs publics, n'ayant eu un caractère officiel que très rarement au cours de son histoire, le francoprovençal est menacé mais connaît aujourd'hui un léger regain d'intérêt, porté notamment par des fédérations associatives, comme l'Institut de la langue savoyarde dont les objectifs sont de « préserver, promouvoir et diffuser la langue savoyarde »[64]. La France ne reconnaît que son existence en tant que langue régionale d'enseignement depuis fin 2021[65],[66]. Pour autant, son enseignement scolaire est inexistant ou presque à l'ouest du domaine.
Sa perpétuation enVallée d'Aoste s'explique par des raisons politiques et historiques. La vallée a pratiqué jusqu'auXIXe siècle un régime dediglossie où le francoprovençal était relayé à l'écrit et dans l'enseignement par la langue française — comme en Savoie, dans le Lyonnais ou en Suisse Romande. Mais contrairement à ce qui s'est passé dans les autres régions de l'aire francoprovençale, le français n'a pas pu prendre le dessus, car l'État italien, à partir de son unification en 1861, s'est attaché à l'éradiquer, avec un paroxysme de violence durant l'ère fasciste. Il a dans ce but encouragé l'immigration massive d'Italiens en poussant les autochtones à l'émigration (versParis,Lyon etGenève notamment). En revanche, l'usage oral du « patois », ainsi dénommé par lesValdôtains eux-mêmes, a été toléré en milieu rural dès lors qu'il ne portait pas ombrage à l'italien rendu obligatoire dans la vie économique, l'enseignement et les actes officiels. Cela a permis sa survie, faute d'être concurrencé par le français, qui a constitué l'objectif de la politique de répression linguistique menée par les autorités fascistes dans les années de 1920 à 1940. À la fin duXXe siècle, àAoste leValdôtain était parlé soit par les personnes âgées, soit exclusivement dans le domaine institutionnel et intellectuel. En revanche, il est parlé en tant que langue maternelle, toutes générations confondues, dans le reste de la région, à partir des communes autour du chef-lieu régional, jusque dans les vallées latérales. Cet idiome participe aujourd'hui d'une certaine revendication identitaire et d'une reconnaissance au niveau officiel, par un statut de langue minoritaire, à côté des deux langues officielles de la région autonome (le français et l'italien)[67].
En 1985, par une loi régionale dans le cadre des Services culturels de l'Assessorat régional de l'Instruction publique, est constitué leBureau régional pour l'ethnologie et la linguistique (BREL), qui s'est greffé sur les actions déjà mises en chantier par deux associations : leCentre d'études francoprovençales « René Willien » deSaint-Nicolas (village natal de l’abbéJean-Baptiste Cerlogne, poète en valdôtain et auteur de la première grammaire valdôtaine et du premier dictionnaire français-valdôtain), et l'AVAS (Association valdôtaine des archives sonores), dont il a pris la relève et avec lesquelles il continue à collaborer grâce aussi à une convention qui en réglemente les rapports. En 1995, l’École populaire de patois (EPP) est fondée. Elle organise des cours pour les adultes et les enfants. Des cours de valdôtain ont été introduits notamment dans les écoles primaires de la Vallée, suivant la méthodeDichonnéro di petsou patoésan deRaymond Vautherin[68].
Les études menées par le BREL au cours des dernières décennies ont permis la création duGnalèi, mot signifie « nid » en valdôtain, mais indiquant également le pain que l'on cuisait autrefois avant Noël et consommé ensuite pendant toute l'année. Il s'agit d'un site internet entièrement trilingue (français-patois-italien), accueillant toutes les informations recueillies par les enquêtes du BREL et présentant en particulier un glossaire trilingue avec support audio pour la prononciation, ainsi qu'un recueil de textes lus avec l'enregistrement audio dans les différentes variantes régionales valdôtaines[69].
Il faut enfin signaler que le francoprovençal est historiquement présent en Italie dans lesvallées arpitanes du Piémont et dans les deux enclaves linguistiques dans les Pouilles,Celle di San Vito etFaeto. Dans ces deux cas, il s'agit d'une pratique en voie de disparition et limitée aux générations les plus âgées.
Dans plusieurs villages duValais (Savièse,Nendaz, etc.) et de laGruyère, le francoprovençal demeure la languevernaculaire d'expression courante des personnes âgées de60 ans ou plus. Il a une plus grande importance encore àÉvolène, petit village duval d'Hérens, où les enfants apprennent encore lepatois évolénard en famille[70],[71]. S'il n'est pas parlé par tous, il est compris par la majorité des habitants, toutes générations confondues.
ACA -Fédération internationale de l'Arpitan(frp) (Aliance culturèla arpitanna) : fondée en 2004, cette fédération transfrontalière a pour buts la documentation, la socialisation et la revitalisation du francoprovençal dans l'ensemble de son aire de diffusion. Elle s'est donné comme but de numériser la documentation disponible afin de la rendre facilement accessible au public, de socialiser le francoprovençal en rendant cette langue visible dans l'espace public par le biais de différents supports, et enfin de la revitaliser par la mise en ligne de méthodes d'apprentissage[72].
En 2007, elle lance la première radio diffusée, grâce à internet, sur l'ensemble du domaine linguistique, avec des émissions dans les différents dialectes[73] (voirRadiô Arpitania).
En 2012, avec le soutien de l'ancienne région françaiseRhône-Alpes, elle a mis en ligne un site d'auto-apprentissage, permettant d'étudier différents patois francoprovençaux.
L'ACA promeut le motarpitan en souhaitant qu’à terme il remplace la dénomination actuelle,francoprovençal, jugée trop ambigüe.
Office Géographique Arpitan : cet institut, fondé en 2013, travaille sur les questions liées à la géographie, comme les limites de la langue et sa toponymie. GeoArp possède une grande base de données avec les noms en patois local pour des communes arpitanes et en fait la promotion auprès des pouvoirs politiques (signalisation bilingue, etc.)[75].
Institut de la langue savoyarde (ILS) : cet institut, créé en 2005 par la Région Rhône-Alpes et la Fédération des groupes de langue savoyarde« Lou Rbiolon », travaille sur la langue, et plus spécifiquement sur lesavoyard (en Savoie et Haute-Savoie).
Fondation pour le développement et la promotion du patois : tout commeLou Rbiolon, cette association fédère les divers groupes du Valais.
EnVallée d'Aoste, la principale compagnie théâtrale estLo Charaban, fondée en 1958 à l'initiative deRené Willien. Elle met en scène un spectacle unique répété pendant une semaine au théâtre Giacosa d'Aoste, les acteurs jouant régulièrement à guichets fermés[réf. nécessaire].
L'autre événement théâtral d'envergure en patois est lePrintemps théâtral. Il prévoit des représentations sur tout le territoire régional. Il réunit toutes les compagnies locales, composées surtout par des jeunes[réf. nécessaire].
Dans les deux cas, il s'agit d'acteurs non professionnels.
Dans les districts de laGruyère, de laVeveyse et de laSarine, des pièces enpatois fribourgeois sont jouées chaque année. Elles réunissent un public et des acteurs de la région autour d'une langue commune, au service de chants et de scènes plus ou moins traditionnels suivant les auteurs. L'action, qui mobilise généralement peu de personnages, se déroule la plupart du temps dans des espaces familiers. Les comédiens amateurs sont patoisants ou apprennent à prononcer correctement grâce aux autres membres de la troupe. Quant aux rares auteurs actuels, ils créent des œuvres inédites et assurent ainsi le renouvellement du répertoire théâtral en patois[réf. nécessaire].
Les premières pièces en patois ont été composées vers 1920 par Cyprien Ruffieux, Fernand Ruffieux, Joseph Yerly, Pierre Quartenoud, l'Abbé François-Xavier Brodard et Francis Brodard. Il s'agissait de « drames genre Roméo et Juliette au village » (A.-M. Yerly), de scènes au chalet puis de légendes mises en scène, ou de « comédies musicales » sur des airs de l'abbé Bovet. Comme les associations de patoisants n’existaient pas encore (elles seront fondées entre 1956 et 1984), les sociétés de jeunesse, de Costumes et Coutumes et de Chant et Musique organisaient les représentations. À partir de 1936, des troupes de Sâles, Mézières, Le Crêt et Treyvaux ont apporté une large contribution au théâtre patois. LeTsêrdziniolè de Treyvaux a assuré la continuité de la tradition (il prend la relève de la Société de Chant et musique qui joua pour la dernière fois en 1959) en jouant une pièce en moyenne tous les trois ou quatre ans. Le style évolue : après les drames, ce groupe crée ses propres pièces. En 1985, le premier opéra populaire patoisLe Chèkrè dou tsandèlê de Nicolas Kolly sur une musique d'Oscar Moret y est joué le temps de huit représentations à guichet fermé[réf. nécessaire].
Encore bien vivant dans le canton, le théâtre en patois ne manque ni de public ni de relève. Évolution des thématiques (vie au chalet, montagne, terre, famille) tout en respectant la tradition, épisodes « historiques » du village, traduction de comédies et de farces et créations inédites sont un gage de succès pour cet art populaire qui appartient au patrimoine culturel fribourgeois[réf. nécessaire].
Les patoisants sont regroupés en amicales, une par district, chargées de l'organisation et de la mise sur pied des représentations. Les amicales sont chapeautées par la Société cantonale des patoisants fribourgeois. Cette dernière joue un rôle de coordination et de promotion mais ne s’occupe pas de l’organisation d’événements[réf. nécessaire].
Les troupes de théâtre actuelles du canton sont :
la jeunesse de Cerniat (qui crée et joue elle-même ses pièces environ tous les deux ou trois ans),
la troupe théâtrale duGroupe Choral Intyamon à Albeuve (théâtre et chant),
la jeunesse de Sorens,
les patoisants de la Sarine,
Intrè-No de Fribourg (chaque année),
les patoisants de la Gruyère (chaque année),
les patoisants de la Veveyse (chaque année),
le groupe desTsêrdziniolè de Treyvaux (tous les trois ou quatre ans)[76].
Dans le Valais romand, la tradition du théâtre en patois revêt également une importance significative. Il est notamment représenté à Orsières, Chermignon, Bagnes et Fully[77]. En 2018, le "Patois du Valais romand en scène" a été ajouté à la liste des traditions vivantes de l'Office fédéral de la culture[78]. Sont reconnus détenteurs de la tradition la Fédération cantonale valaisanne des amis du patois et les vingt sociétés de patoisants locales qui lui sont affiliées[79].
Créée en Savoie en 2007 par l'associationAliance culturèla arpitanna, la diffusion de la première radio francoprovençale couvrant l'ensemble du domaine linguistique,Radiô Arpitania, reprend sur Internet en 2012 depuis son studio dePrilly, en Suisse. Celle-ci fonctionne grâce à l'envoi de matériel audio - chansons, textes lus, interviews, reportages, etc. - envoyé par des locuteurs de l'ensemble de l'Arpitanie (Suisse, France et Italie). Elle présente également les balados (baladodiffusions, podcasts) actuels des différentes régions francoprovençales : « Les langues se délient » sur RCF des pays de l'Ain (bressan et espéranto en alternance), « Et si l'on parlait patois » sur RCF Haute-Savoie,Intré Nò sur Radio Fribourg, en Suisse.
Depuis 1956 (journées romandes des patoisants àBulle), les régions francoprovençalophones de Suisse, de France et d'Italie organisent à tour de rôle une fête internationale réunissant les locuteurs des trois pays. Ce rendez-vous est l'occasion pour les locuteurs de France, de Suisse et d'Italie de se retrouver autour de conférences, de débats, de concerts et de danses traditionnelles[réf. nécessaire].
En 2018, le francoprovençal demeure une langue vivante et parlée en tant que langue maternelle uniquement enVallée d'Aoste dans plusieurs domaines de la vie quotidienne et également chez les jeunes générations[80].
En France, ce sont surtout les activités associatives qui soutiennent la diffusion de cette langue. Cependant, l'usage du francoprovençal au quotidien était, selon une étude de 2009, de 2 % des habitants des espaces ruraux enRhône-Alpes et négligeable en zone urbaine[81].
En 2015, deux collectivités, la régionRhône-Alpes et la région autonomeVallée d'Aoste ont signé une charte de coopération afin de sauvegarder, faire connaître et faire vivre le francoprovençal dans toutes ses composantes que sont l'enseignement, la formation, la visibilité publique de la langue, les médias et les industries culturelles, le spectacle vivant, les outils linguistiques ainsi que le patrimoine culturel matériel et immatériel. Plusieurs collectivités suisses ont également manifesté leur intérêt[82].
Dominique Stich a établi une liste de diaphonèmes, constituant le modèle de base à partir duquel chaque parler arpitan a développé sa propre phonologie[83].
Il existe certains sons courants ou notables en arpitan, mais pouvant être absents de ces tableaux, car ils correspondent à des réalisations particulières et locales :
[ð] : correspond à//ɟ// en savoyard et bressan ;//glʎ// en valaisan ;//r// intervocalique en bressan, bugiste et dombiste
[f] : correspond au C latin devant une voyelle palatale en genevois et parfois en romand et savoyard ; provient du SP latin en valaisan ; correspond à//c// àLanslebourg (Savoie,Maurienne)
[ʃ] et[ʒ] : correspond à//c// et//ɟ// en forézien et lyonnais ; souvent utilisé dans les emprunts aux français contenant des[ʃ] et des[ʒ] non-réadaptés ; résulte de la palatalisation de[s] et[z] devant un[j] en savoyard, romand et valdôtain ; correspond au S latin en fribourgeois
[x] (assez rare) : en savoyard, peut être localement l'aboutissement de//c// ou des groupes latins CY-, SY- ou -SC- ; en fribourgeois, peut être l'aboutissement du groupe latin -ST-
[h] (rare) : maintien de l'aspiration du H dans les parlers géographiquement proches des langues germaniques ; adoucissement de[x],[ç] et[θ] en savoyard et en romand
[ts] et[dz] : correspondent à//c// et//ɟ// en jurassien, romand et valdôtain ; résulte d'une palatalisation de[t] et[d] devant[i] et[y]
[ʁ] : remplacement courant du[r] dans les accents les plus francisés
[ø] (fréquent) : suffixes latins -OREM et -OSUM ; peut correspondre localement au//ɔ//
Comme dans la grande majorité des autres langues romanes, l'accent tonique est distinctif. C'est un des principaux traits qui distinguent les langues d'oïl, et donc qui font la limite avec l'arpitan[42].
Dans la plupart des cas, pour les mots hérités du latin, l'accent tonique n'a pas bougé :arbore >âbro (arbre),cera >cira (cire),montem >mont (mont). Cependant, les mots-outils très fréquents (la,je,mon...) ont évolué d'une manière qui leur est propre et sont le plus souvent atones.
En revanche, les mots empruntés tardivement ont été ré-adaptés et l'accent tonique a pu se déplacer :critica >critica (critique),mechanica >mècanica (mécanique),Italia >Italie (Italie).
La présence d'un schwa peut modifier la place de l'accent tonique : dansfarena (farine),lena (lune) oucomena (commune), l'avant-dernière syllabe contient un schwa dans certains parlers, auquel cas cette voyelle peut être amuïe et l'accent tonique se déplacera sur une voyelle adjacente.
Dans les féminins des participes passés, l'ajout du -a final déplace souvent l'accent tonique sur cette voyelle.
Dans le sud de la Savoie et du Dauphiné, le placement de l'accent tonique semble irrégulier.
Pour simplifier, il est possible de dire que dans la grande majorité des cas, les motsparoxytons (accent tonique sur l'avant-dernière syllabe) sont ceux se terminant par :
-a, -e ou -o,
-es ou -os (noms et adjectifs pluriel),
-es (deuxième personne du singulier),
-ont (troisième personne du pluriel, au présent et au passé simple).
Les autres mots sont généralementoxytons (accent tonique sur la dernière syllabe).
En Savoie, en Suisse Romande et dans le Bugey, les lettres X et Z finales ont souvent été utilisées pour noter l'accentuation d'un mot : le Z note un mot paroxyton, et le X un mot oxyton, bien qu'il peut y avoir des exceptions. Ces lettres ne se prononcent jamais, mais il peut arriver que des personnes non-averties les prononcent quand même par erreur[84]. Aujourd'hui, elles ne se retrouvent guère plus que dans les noms de famille et de lieux, et ont quasiment disparu des textes : les graphies les plus récentes ne les utilisent jamais.
Comme les travaux d'Andres Kristol l'ont démontré[85], le système bicasuel est encore en place dans de nombreux parlers du Valais dans l'article défini qui distingue, au singulier comme au pluriel, la fonction sujet ou attribut du sujet de toutes les autres fonctions grammaticales.
En outre de nombreux mots gardent des formes différentes issues de deux cas grammaticaux différents[86].
Le mot « sœur » existe sous deux variantes : le nominatifsoror donnesuèra, l'accusatifsororem donneseror.
Le mot « enfant » est le plus souvent sous la formeenfant, mais il existe égalementenfe qui descend du nominatif latininfans (enfés enancien francoprovençal).
Dans laMaurienne, il existe des différences dans la prononciation du motbèrgiér (berger) en fonction du rôle syntaxique :lo bèrgiér est mon frâre (le berger est mon frère) se prononce/lo bɛr.ˈðjeð e mõ ˈfra.ðɛ/, tandis quemon frâre est bèrgiérs (mon frère est berger) se prononce/mõ ˈfra.ðɛ e bɛr.ˈðjer/, etlos bèrgiérs sont herox (les bergers sont heureux) se prononce/lo bɛr.ˈðjer sõt ø.ˈðɔj/.
L'arpitan étant très diversifié, il est compliqué de faire une description précise de tous les traits morphologiques. On peut cependant dégager les traits suivants[87] :
palatalisation du A atone final : lorsqu'un A se retrouve en position atone finale après une consonne palatale, il a muté en/i/, puis dans de nombreux parlers est devenu/ǝ/, pour finalement disparaitre ;
réalisation diverse de la palatalisation desCA etGA issus dulatin : selon les régions, aboutit généralement aux couples/θ/-/ð/,/ts/-/dz/ ou/ʃ/-/ʒ/, plus localement/tʃ/-/dʒ/,/st/-/zd/ ou/f/-/v/. Exemples :cavra devientchiévra (chèvre),campus devientchamp (champ),genuculum devientgenoly (genou) ;
palatalisation très fréquente des groupes initiauxCL,GL,FL, et plus rarementBL etPL : le latinclavis évolue encllâf (la palatalisation est notée avec les deux L), et peut aboutir à/ç/ enfribourgeois,/çʎ/ envaudois,/c/ enneuchâtelois,/çl/ ou/θ/ ailleurs. Ce trait est également très répandu enpiémontais, et dans une moindre mesure dans certaineslangues d'oïl ;
amuïssement des voyelles non accentuées :ramassa « balai » peut être prononcé/ˈrma.sa/,mengiér « manger » peut être prononcé/mdja/ ;
évolution de/a/ vers/ie/ après la palatalisation, similaire aux langues d'oïl : latincanem >/t͡sjɛ̃/ ; latincadere >/t͡sjɛr/ ; latincaput >/t͡sjef/
Le tableau ci-dessous compare des mots francoprovençaux à leurs équivalents dans différentes langues romanes à partir du latin. On remarque notamment l'évolution du « p » latin en « v », du « c » et « g » en « y », et la disparition du « t » et « d ». Il y a plus de similitude avec le français qu'avec les autres langues romanes en comparaison[réf. nécessaire] :
Comparaisons de mots entre différentes langues romanes
Le francoprovençal utilise lesystème décimal. Cela se retrouve en français régional pour les70,80 et90 (70sèptanta/sɛˈtɑ̃tɑ/,80huétanta/vwiˈtɑ̃tɑ/,90nonanta/noˈnɑ̃tɑ/). Cependant, on trouve localement des attestations ou des résidus duvigésimal (base 20) pour60 (três-vengts),80 (quatro-vengts) et120 (siéx-vengts)[88].
Au cours du temps, plusieursorthographes ont été utilisées pour écrire le francoprovençal. On peut les diviser en deux groupes, selon leurtransparence orthographique :
Les orthographes opaques. Elles sont généralement basées sur leslangues gallo-romanes, dont lefrançais[89], pour créer une convention propre à la langue écrite[90]. Elles accordent plus d'importance à l'étymologie et lamorphologie. L'Orthographe de référence (ORB) en est un exemple.
Les orthographes transparentes. Elles sont généralement basées sur les conventions de l'orthographe française[91]. Elles visent à créer un lien entre la graphie et la prononciation[92], et sont donc aussi appelées graphies semi-phonétiques. La graphie de Conflans enFrance (principalement usitée enSavoie) et la graphie du Bureau régional pour l'ethnologie et la inguistique (BREL) enVallée d'Aoste sont des exemples[93]. L'orthographe deHenriet est également une graphie semi-phonétique, inspirée par les conventions de lalangue française,italienne etbasque[réf. nécessaire].
En premier lieu sont apparues les orthographes étymologiques, basées sur lebas latin et ensuite sur le français, la langue dominante de l'activité intellectuelle dans la région. Puis, dans le cadre des recherches des dialectologues, les orthographes transparentes, visant de reproduire fidèlement son parler, sont apparues. De même, dans le cadre d'une réaffirmation de l'identité régionale dans les années 1970, la graphie transparente de Henriet, visant une rupture plus marquée avec le français, est apparue[réf. nécessaire].
En l'absence de graphie codifiée, la langue ne pouvait s'écrire que selon des normes graphiques personnelles. La plupart d'entre elles étaient basées sur les conventions phonétiques du français.
Cependant, dans certains contextes où l'on cherchait à s'adresser au plus de monde possible (par exemple pour les panneaux d'affichage), une graphie phonétique peut être incompréhensible si elle reflète un trait local rare, auquel cas un éloignement de la phonétique au profit de la morphologie ou de l'étymologie pouvait être constaté[94].
Un bon exemple de norme personnelle phonétique poussée à l'extrême peut être trouvé dans le journal l'Écho Paroissial d'Amplepuis en1914, où il est relaté qu'unsoldat parti au front a écrit dans une carte postale :« Dzefailasassiealobosh » (Dze fais la tsassie a los Boches) écrit sans aucun espace, soit « Je fais la chasse aux Boches » en français[95].
La « Graphie de Conflans » est un système orthographique du francoprovençal (savoyard principalement) créé en 1981 par le « groupe de Conflans »[96]. Formé à l'initiative deMarius Hudry, historien savoyard et patoisant réputé, et du dialectologueGaston Tuaillon, et composé de patoisants venant de toute laSavoie, ce groupe se rassembla lors de nombreuses réunions dont le but était de permettre ausavoyard d'adopter une forme écrite assez simple et reconnue par tous, forme qui ne pouvait se permettre d'être très complexe au vu de l'état de grande détresse de la langue savoyarde ; c'est donc ainsi que vit le jour un système orthographique semi-phonétique ne gardant du français que la prononciation de l'alphabet et non l'orthographe[97]. À l'issue de trois années de nombreuses enquêtes dialectales, de recueils d'enregistrements, ainsi que de la composition de glossaires, la première forme aboutie de cette graphie est publiée dans lesCahiers du vieux Conflans en 1983[réf. nécessaire].
Tableau détaillé des normes orthographiques de la Graphie de Conflans[98]
Dans son ouvrageLa lingua arpitana[99],Joseph Henriet (en francoprovençal :Joze Harrieta) propose une graphie supradialectale, afin de former unekoinè francoprovençale. À chaque lettre une prononciation. La prononciation précise peut varier entre les régions (lesaccents en linguistique). La prononciation généraliste est indiquée dans le tableau, et les variations sont notés en bas. Les lettres entre parenthèses servent à indiquer une prononciation spécifiquement locale lorsque le contexte l'exige.
L’Orthographe de référence B (ORB) est une proposition degraphie supradialectale proposée par le linguiste Dominique Stich pour unifier l'orthographe du francoprovençal et de ses patois[100]. Elle est l'amélioration de l’orthographe de référence A proposée en 1998 dans l'ouvrageParlons francoprovençal (éd. L’Harmattan)[101]. Cette graphie utilise des lettres « quiescentes » (étymologiques ou pseudo-étymologiques, qui ne se prononcent pas) permettant de différencier leshomonymes, sur le modèle des orthographes de référence des deux autreslangues romanes que sont lefrançais et l'occitan. Ceslettres muettes servent également à indiquer au lecteur si l'accent tonique tombesur la dernière syllabe ou non. En ORB seuls les mots en-a,-o,-e,-os,-es et la finale verbale-ont (français-ent) sontparoxytons (accentués sur l'avant-dernière syllabe). Selon la Fédération internationale de l'arpitan ACA :« il n'existe pas de « prononciation supradialectale », l'ORB ne sert pas à standardiser la langue dans ses formes orales. L'ORB ne sert qu'à pouvoir diffuser des textes à l'écrit à un public plus large que la communauté de locuteurs dans laquelle il a été écrit »[102].
Presque la totalité des toponymes de l'aire de la langue francoprovençale ont pour origine cette langue. Le francoprovençal n'ayant jamais été langue officielle (à part quelques exceptions éphémères), ces toponymes sont transcrits sous une forme francisée. Ainsi, pour désigner la ville de Genève, le français moderne a adopté une forme francisée du nom francoprovençalGeneva[ðəˈnɛva], et a abandonné le nom du moyen français,Genvres[104].
Dans la toponymie officielle, la principale source de survivance du francoprovençal se fait dans un certain nombre de suffixes caractéristiques : -az, -ez, -ad, -o(t)z, -od, -oud, -uz, -ax, -ex, -ux, -oux et -ieu(x)[105],[106]. Ils indiquaient la syllabe accentuée. La dernière consonne est rarement prononcée, ou bien sa prononciation indique l’origine étrangère du locuteur. Pour les noms multisyllabiques, « z » indique l'accentuation sur l'avant-dernière syllabe, et « x » sur la dernière, exemple : Chanaz :/ˈʃɑ.nɑ/ (shana) ; Chênex :/ʃɛˈne/ (shèné). On peut relever que ces « x » et « z » finaux n'ont jamais été prononcés, mais ils rapportent une fioriture de l'écriture de ces noms remontant auMoyen Âge[107].
Les sous-sections suivantes sont des exemples par régions :
↑Conseil fédéral,Rapport périodique relatif à la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires : Septième rapport de la Suisse, Confédération suisse,(lire en ligne[PDF]),p. 13-14.
↑« Articolo 2. In attuazione dell'articolo 6 della Costituzione e in armonia con i princípi generali stabiliti dagli organismi europei e internazionali, la Repubblica tutela la lingua e la cultura delle popolazioni albanesi, catalane, germaniche, greche, slovene e croate e di quelle parlanti il francese,il franco-provenzale, il friulano, il ladino, l'occitano e il sardo, »loino 482 du 15 décembre 1999 sur le site du parlement italien
↑Paul-Louis Rousset,Les Alpes et leurs noms de lieux, 6 000 ans d’histoire ? : Les appellations d’origine pré-indo-européenne, Meylan/Grenoble, P.L. Rousset / diff.Didier et Richard,, 444 p.(ISBN2-901193-02-1).
↑Hubert Bessat et Claudette Germi,Lieux en mémoire de l’alpe, Grenoble, Éd. Ellug,.
↑a etbJames Costa, « Patois, gaga, savoyard, francoprovençal, arpitan, etc. : Quel nom pour une langue ? »,Langues et cité : Bulletin de l’observatoire des pratiques linguistiques,no 18 « Le francoprovençal »,,p. 6(lire en ligne[PDF]).
↑a etbNatalia Bichurina, « Baptêmes d’une langue ou un peu de magie sociale dans le passé et dans le présent (« Francoprovençal » - « Arpitan » - « Savoyard ») »,Cahiers de l'ILSL,no 52,,p. 139(lire en ligne, consulté le).
↑Centre de dialectologie de l’Université de Neuchâtel
↑Guy Gardien : Toute une enfance en Arpitanie, dansLe Dauphiné (édition Nord-Isère), 08.07.15
↑Deux dialectes francoprovençaux ont été parlés dans le sud de la Franche-Comté : leJurassien et leBurgondan.
↑Dany Hadjadj,Parlers en contact aux confins de l'Auvergne et du Forez. Étude socio-linguistique (« Publication de l'Institut d'études du Massif Central », 24), Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 1983.
↑Karl-Heinz Reichel,Études et recherches sur les parlers arverno-bourbonnais aux confins de l'Auvergne, du Bourbonnais, de la Marche et du Forez, Chamalières, CTA,coll. « Eubransa/Travaux »,
↑Simone Escoffier,Remarques sur le lexique d’une zone marginale aux confins de la langue d’oïl, de la langue d’oc et du francoprovençal, coll. Publications de l’Institut de linguistique romane de Lyon, vol. 12, Paris, Les Belles Lettres, 1958.
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↑DominiqueStich,Francoprovençal : Proposition d'une orthographe supra-dialectale standardisée (thèse de doctorat), Paris, Université Paris V – René Descartes / U.F.R. Faculté des sciences humaines et sociales,, pdf(lire en ligne),p. 39
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↑DominiqueStich,Francoprovençal : Proposition d'une orthographe supra-dialectale standardisée (thèse de doctorat), Paris, Université Paris V – René Descartes / U.F.R. Faculté des sciences humaines et sociales,, pdf(lire en ligne),p. 209
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↑DominiqueStich,Francoprovençal : Proposition d'une orthographe supra-dialectale standardisée (thèse de doctorat), Paris, Université Paris V – René Descartes / U.F.R. Faculté des sciences humaines et sociales,, pdf(lire en ligne)
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2003 :AndresKristol,« Sur les traces du francoprovençal prélittéraire : l’enseignement des toponymes d’origine francoprovençale dans la Romania submersa en Suisse occidentale », dansAux racines du francoprovençal : Actes de la Conférence annuelle sur l’activité scientifique du Centre d’études francoprovençales « René Willien », Saint-Nicolas, 20-21 décembre 2003, Quart (Aoste), Musumeci/Région autonome de la Vallée d’Aoste, Bureau régional pour l’ethnologie et la linguistique,,p. 23-38
2019 :NataliaBichurina,L'émergence du francoprovençal : Langue minoritaire et communauté autour du Mont-Blanc, Pessac, Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine,, 295 p.(ISBN9782858924813,présentation en ligne)
2019 :Jean-BaptisteMartin et Anne-MarieVurpas,Le parler des gones : Des origines à aujourd'hui, Éditions du Poutan,, 158 p.(ISBN978-2-37553-049-8)
2020 :Ursula Reutner,Minor Gallo-Romance Languages, dans Franz Lebsanft/Felix Tacke (dir.),Manual of Standardization in the Romance Languages, De Gruyter, Berlin, 2020,p. 773–807(ISBN9783110458084).