Francis Rous démontre le premier que les tumeurs peuvent être causées par des virus, conclusion établie d'après ses expériences sur lesarcome du poulet au cours desquelles il identifie le premier virusoncogène à ARN.
En 1911, il provoque un état cancéreux chez des poulets en leur injectant un filtrat obtenu à partir d'une tumeur musculaire. Comme cet ultrafiltrat de tissu cancéreux ne contient aucune cellule cancéreuse vivante, l'expérience montre l'origine virale de la tumeur. Ce résultat est confirmé par d'autres chercheurs, et les filtrats générateurs de tumeur sont appelés « agents filtrants », « virus filtrants », « agents de Rous » ou encore « virus de Rous ». Rous lui-même envisage cependant la possibilité que les agents provoquant les tumeurs puissent ne pas être de nature infectieuse[1],[2]. À partir de 1950, les agents filtrants de Rous sont dénommés « oncovirus ».
À l'époque, les scientifiques tiennent cette découverte pour une curiosité faute d'avoir pu produire ce cancer chez d'autres espèces animales. Ce n'est qu'à la suite des travaux deRenato Dulbecco en 1963 que l'importance historique des découvertes de 1911 sera reconnue. Rous tente de mettre en évidence le rôle de virus dans le déclenchement de cancers chez les souris mais en vain. Il se détourne alors de ces recherches sur le cancer en 1915 pour s'intéresser à d'autres problèmes relevant de la physiologie pathologique. En 1934 cependant, à l'invitation d'un de ses collègues du Rockefeller Institute, leDrRichard Shope, il reprend des recherches dans le domaine de la cancérologie[3].
En 1941, Francis Rous propose une théorie virale du cancer[4].
Il met au point une méthode de conservation du sang, ce qui permet la création desbanques du sang. Francis Rous reste dans l'histoire médicale comme le premier découvreur de rétrovirus, le premieravian leukemia virus, le deuxièmeRous sarcoma virus (RSV).
En 1953, auCaltech, Harry Rubin réussit à cultiverin vitro le virus dusarcome de Rous[4].
À partir de 1966, le virus de Rous devient un outil de recherche pour de nombreux laboratoires. C’est à partir de ce virus, à la suite des travaux de Temin et Baltimore (Nature du), qu'est découverte latranscriptase inverse[5].
(en)Biographie sur le site de lafondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — leNobel Lecture — qui détaille ses apports)