Conseiller étranger |
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Formation | Royal School Dungannon(en) ![]() |
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Parentèle | Richard Graves(en) (grand-père) John Brinkley (grand-père) ![]() |
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Francis Brinkley ( -) est un propriétaire de journaux et éditeurbritannique qui futconseiller étranger auJapon pendant l'ère Meiji. Il vécut dans ce pays la majeure partie de sa vie et il est l'auteur de plusieurs livres sur la culture, l'art, et l'architecture japonaises, et d'un dictionnaireanglais-japonais. Il est aussi connu sous le nom de Frank Brinkley ou de Capitaine Francis Brinkley, et fut le grand-oncle deCyril Connolly.
Frank Brinkley nait en 1841 dans lecomté de Meath. Il est le treizième et dernier enfant de Matthew Brinkley (1797-1855), et de sa femme Harriet Graves (1800-1855). Son grand-père paternel,John Brinkley, était le dernier évêque deCloyne et le premierastronome royal d'Irlande, tandis que son grand-père maternel,Richard Graves, était professeur auTrinity College deDublin et le doyen d'Ardagh. L'une des sœurs de Brinkley, Jane (Brinkley) Vernon duchâteau de Clontarf, était la grand-mère deCyril Connolly. Une autre sœur, Anna, devint la comtessedouairière de Kingston après la mort de son premier mari,James King, 5ème comte de Kingston et fut la dernière personne à vivre auchâteau de Mitchelstown. De par la famille de sa mère, Brinkley est lié àRichard Francis Burton, un linguiste reconnu qui partagea sa passion pour les cultures étrangères avec Brinkley.
Brinkley étudia à laRoyal School Dungannon avant d'entrer auTrinity College, où il eut les meilleurs résultats en mathématiques et en littérature antique. Après ses études, il choisit une carrière militaire et fut accepté à l'académie royale militaire de Woolwich, et devint officier d'artillerie. À ce titre, son cousin, SirRichard Graves MacDonnell, le6e gouverneur deHong Kong (1866-1872), l'invita enExtrême-Orient pour devenir son assistant etaide de camp.
En 1866, pendant son séjour à Hong Kong, Brinkley se rendit àNagasaki et assista à un duel entre deuxsamouraïs. Une fois que le vainqueur eut tué son adversaire, il le recouvrit de sa veste dekimono (haori) et s'agenouilla pour prier les mains jointes. Brinkley fut tellement impressionné par la conduite de ce guerrier japonais qu'il décida de rester dans ce pays.
En 1867, le capitaine Brinkley s'installa au Japon, pour ne plus jamais revenir enEurope. Attaché à la légation britannique, et toujours officier duRégiment Royal d'Artillerie, il futattaché militaire à l'ambassade. Il donna sa démission en 1871 pour devenirconseiller étranger auprès dugouvernement de Meiji, et il enseigna les techniques d'artillerie à l'école de laMarine impériale japonaise. Il maîtrisa la langue japonaise peu de temps après son arrivée, aussi bien à l'oral qu'à l'écrit.
En 1878, il fut invité à enseigner les mathématiques à l'École impériale du génie, qui fut plus tard incorporée dans l'université impériale de Tokyo, et il resta à ce poste pendant deux ans et demi.
La même année, il épousa Tanaka Yasuko, la fille d'un samouraï duclan Mito. Une loi japonaise de 1873 autorisait les mariages avec les étrangers. Brinkley refusa d'enregistrer son mariage auprès de la légation britannique pour que son épouse obtienne la nationalité britannique car dans ce cas, elle aurait dû renoncer à la nationalité japonaise. Ils eurent deux filles et un fils, Jack Ronald Brinkley (1887-1964).
De 1881 à sa mort, il fut le propriétaire du journalJapan Mail (qui fusionna plus tard avec leJapan Times), recevant un soutien financier du gouvernement japonais, et conserva par conséquent une position pro-japonaise. Le journal fut peut-être le plus influent et le plus lu des journaux de langue anglaise en extrême-orient.
Après laguerre sino-japonaise (1894-1895), Brinkley devint le correspondant àTokyo duTimes deLondres et gagna en renommée grâce à ses dépêches pendant laguerre russo-japonaise de 1904-1905. Il fut décoré de l'ordre du Trésor sacré par l'empereur Meiji pour ses contributions dans lesrelations entre le Japon et le Royaume-Uni. Il fut aussi conseiller à laNippon Yusen Kaisha, la plus grande compagnie maritime du Japon. F.A. MacKenzie, un important journaliste anglais, écrivit :
« La grande connaissance de la culture et de la langue japonaises du capitaine Brinkley est reconnu et admiré par tous. Son jugement est, cependant, affaibli par ses relations étroites et officielles avec le gouvernement japonais et par son intérêt personnel dans l'industrie japonaise. Son journal est généralement considéré comme pro-gouvernemental et il a réussi à devenir un défenseur des revendications japonaises plus vigoureux encore que les Japonais eux-mêmes. Il peut être avancé qu'à chaque fois qu'un litige apparait entre les intérêts japonais et britanniques, le capitaine Brinkley et son journal prennent la défense des Japonais. »
La dernière dépêche de Brinkley pour leTimes fut écrite sur son lit de mort en 1912 et fait rapport d'unseppuku : l'empereur était mort récemment et pour montrer leur fidélité au souverain défunt, le généralMaresuke Nogi et sa femme se suicidèrent à l'arme blanche (hara-kiri).
Frank Brinkley avait plusieurs passe-temps comme le jardinage, sa collection depoterie et d'œuvres d'art japonaises, lecricket, letennis, l'équitation et la chasse. Une partie de son importante collection fut donnée à différents musées dans le monde entier, mais la plus grande partie fut perdue dans legrand tremblement de terre de 1923 et à la suite des dégâts de laSeconde Guerre mondiale.
Il écrivit des livres pour les débutants intéressés par lalangue japonaise et son livre de grammaire et son dictionnaire anglais-japonais (compilés avec les travaux deFumio Nanjo (en) et deYukichika Iwasaki) étaient considérés comme les livres d'étude de ceux qui apprenaient l'anglais pendant la seconde moitié de l'ère Meiji (1868-1912).
Il écrivit beaucoup sur l'histoire japonaise et l'art japonais. Son livreA History of the Japanese People publié à titre posthume en 1915 par leTimes recouvre l'histoire, l'art et la littérature japonaises des origines jusqu'à l'ère Meiji.
Francis Brinkley meurt en 1871 à l'âge de 70 ans, un mois après le suicide du général Nogi. Parmi les personnes assistantes à ses funérailles, il y avait le membre de lachambres des pairs,Tokugawa Iesato, leministre de la Marine,Saitō Makoto, et leministre des Affaires étrangères,Uchida Kōsai. Il est enterré dans la section des étrangers aucimetière d'Aoyama àTokyo.
Sur son lit de mort, Frank Brinkley raconta à son fils, Jack, une anecdote qui se déroula pendant laguerre russo-japonaise. Après la défaite des Russes à labataille de Mukden, le chef de l'État-major japonais,Kodama Gentarō, revint en secret au Japon pour exhorter le gouvernement à conclure un traité avec laRussie. À l'époque, il confia ce secret à Brinkley, le correspondant étranger duTimes, ce qui démontre la confiance qu'il avait en lui.
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