Pour les articles homonymes, voirChristophe.
| Naissance | |
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| Conjoint | Jean Jacques Lorch |
| Genres artistiques | Témoignage(en),autobiographie |
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Une petite fille privilégiée Guy s'en va : Deux chroniques parallèles |
Francine Christophe est unefemme de lettres etpoétessefrançaise née le dans le17e arrondissement de Paris et morte le[1] auChesnay-Rocquencourt[2].
Déportée àBergen-Belsen dans le convoino 80[3] en date du, elle donne régulièrement des conférences auprès des jeunes dans les collèges et lycées pour livrer son témoignage.
Francine Christophe naît le dans le17e arrondissement de Paris, fille de Robert Christophe (1907-1983), né Robert Salomon Christophstein à Lille, et de Marcelle Nordmann (20 août[4] 1907-1998), née dans le10e arrondissement de Paris[5],[6],[7],[8],[3].
Elle est issue d’une vieille famille bourgeoise française qui a compté des généraux, des médecins, des mathématiciens, des œnologues, des musiciens.[réf. nécessaire]Elle fait partie d’une famille juive française non pratiquante. Aussi, quelle a été leur stupeur devant ce qui va leur arriver.[réf. nécessaire]
Francine est fille de prisonnier de guerre. Son père, Robert, lieutenant de réserve, est fait prisonnier àClisson en, est envoyé aux oflags XIII A àNuremberg et XVII A enAutriche puis au camp de représailles X C àLübeck[9].
Francine Christophe a 8 et demi lorsqu’elle est arrêtée avec sa mère en essayant de passer laligne de démarcation àLa Rochefoucauld enCharente le. D’abord enfermées dans la salle des fêtes, elles sont envoyées à la prison d’Angoulême. Des chants patriotiques s’élèvent du quartier des hommes pour ceux qui vont être fusillés.
Francine et sa mère vont connaître plusieurs camps d’internement en France.
Elles rejoignent lecamp de Poitiers en autocar. Là, Juifs et Tsiganes sont gardés par des gendarmes, il n’y a pas d’Allemands. Dans ce camp où grouillent les rats, les puces, et les vers blancs, ils sont nourris d’unbrouet, sont comptés par les gendarmes. Quelques jours après, elles sont conduites en wagon à bestiaux aucamp de Drancy, camp occupé par les Juifs de la « rafle des notables », et par des femmes de prisonniers. Ils sont à 80 dans une chambrée, ont droit à une auge avec des robinets pour se laver, un matelas sale pour deux. Des départs pourPitchipoï ont lieu 2 ou 3 fois par semaine. À la baraque de fouille, des jeunes Français, brutalement, déchirent des livres de prières, cassent des jouets des enfants, prennent ce qui a de la valeur. Il faut porter l’étoile, peinte aupochoir par manque de tissus. Elle rencontre des « amis des juifs », internés parce qu’ils ont mis une étoile par solidarité.
La foule de Drancy est bruyante, atroce, bouge et crie. Elle voit arriver des enfants blessés, sales, hébétés, attachés avec une ficelle par le cou par famille, les grands portant les petits. ÀDrancy, sa mère qui va aux « pluches », ramène des pommes de terre. Elles ont droit à du courrier, des colis. Elle a faim. En payant les gardiens, il y a possibilité de faire sortir des lettres. Elles y restent 3 semaines.
Puis elles sont transférées, en wagon à bestiaux accroché à un train de voyageurs, àPithiviers durant trois semaines. Elle trouve un trèfle à quatre feuilles. Des gens qui ont essayé de franchir la ligne de démarcation sont dans ce camp. Ils sont dans de la paille souillée. Un jour, elle est sur la liste des partants sans sa mère. Celle-ci fait une crise de colère, tout en énonçant la litanie de généraux de la famille au gendarme qui pense qu’il y a eu une erreur[10].
Francine Christophe et sa mère sont envoyées en wagons à bestiaux àBeaune-la-Rolande où elles arrivent dans un camp presque vide, sale, maculé d’excréments, de sang et de boue. C’est là que des enfants de la rafle duVél’ d’Hiv’ ont été blessés en étant séparés brutalement de leur mère. C’était ceux qu’elle a vus à Drancy. Sa mère doit nettoyer matelas et couvertures répugnants avec une autre femme contre une tranche de pain d’épices. Francine se met « en congé de douleur ». Elle est en vacances, chante, lit, écrit, et pourtant il se passe des choses terribles. Elle reste 9 mois dans ce camp. Sa mère est chef de baraque[10].
Le père, de sonStalag en Allemagne, écrit partout pour les faire libérer. Mais les personnes contactées butent sur les mots : « ascendance israélite ».
Le père qui s’inquiète sur les déportations, fait parvenir une lettre au chef de l'État, lemaréchal Pétain, sans résultats. Le, elles retournent à Drancy en wagons à bestiaux. Elles y restent 11 mois. Le, le camp de Drancy est transmis aux Allemands. Les gendarmes sont relevés de leur fonction. Ils sortent du camp[10].
Francine Christophe est déportée avec sa mère par le convoi du[9] avec d’autres femmes et enfants de prisonniers de guerre français, juifs. Ils ne vont pas àAuschwitz mais deviennent des « juifs d’échange » àBergen-Belsen. Le père, prisonnier, a donné un statut spécial à sa femme et à sa fille qui sont non déportables selon la convention de Genève[10].
Evacuée toutes les deux, quelques jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire versTheresienstadt, elles sont libérées après 13 jours d’errance par l’armée soviétique àTröbitz le[9].
Francine Christophe, avec sa mère, retrouve son père et ses deux grands-mères.
À propos de son retour, elle explique que, bonne élève jusqu’à 8 ans, elle a du mal à reprendre des études.
Elle rejoint sa grand-mère, Esther Nordmann, née Dreyfus, famille originaire d'Hégenheim, un petit village alsacien, et qui habitefaubourg Saint-Honoré et a un magasin de robes, elle y apprend son métier de décoratrice et devient indépendante[11].
Elle devient écrivain et conférencière[10].
Elle intervient, comme témoin, dans les écoles de la région deVersailles[11].
Francine Christophe épouse Jean-Jacques Lorch, elle a 2 enfants, un garçon et une fille, et 4 petits-enfants.
Elle est l’amie deVictor Perahia avec qui elle a été emprisonnée àBergen-Belsen[11],[12].
Francine Christophe reçoit, le, lamédaille d'or de la Ville de Paris[11].