Cependant, même si les mots « francien » et « francilien » ne sont attestés nulle part auMoyen Âge, à la différence du picard ou du bourguignon, cela n’exclut pas qu’on parlait à cette époque sur l’aire de l’Île-de-France une variété d’oïl minimalement différenciée par rapport à celles des régions voisines. Et ce « francilien », si on juge d’après ce qu’il en restait dansL’Atlas linguistique de la France en 1900[7], devait être plus homomorphe avec l'angevin qu'avec le picard ou le bourguignon.
Du reste, il existait bien autrefois une variété d’oïl nommée simplement « françois » (ou « françoys », prononcé [frãswɛ], puis [frãsɛ]). Le même sens de « français » se trouve d’ailleurs encore aujourd’hui dans « Vexin français », que l’on peut opposer à « Vexin normand ».
Aujourd’hui, le francien a été repensé ; il englobe plusieurs parlers d’oïl, linguistiquement proches les uns des autres. Aussi, l’aire qui lui est à présent attribuée est bien plus vaste qu’elle ne l’était pour sa définition première ; elle correspond à peu près à la zone francienne[2].
Ses variétés ne se sont pas maintenues, excepté le français qui en est, de ce fait, l’unique langue fille, avec les autres langues d'oïl et la langue d'oc. Depuis laRévolution française, les dérivés du francien et donc le francien lui-même ont tous disparu et pour certains[Qui ?], sont devenus des différences de parler français.
La seule variété à être couramment parlée et transmise est lefrançais, qui constitue aujourd’hui une langue. Les autres variétés[8], quant à elles, sont soit éteintes, soit menacées d'extinction, à court terme et ne sont pratiquées plus que par une infime minorité de locuteurs essentiellement ruraux et très âgés qui n'ont souvent qu'une connaissance partielle de leur idiome. Le francien était ainsi composé :
Chapisseau (Félix) -le folklore de laBeauce et duPerche, Les littératures populaires de toutes les nations, tome 45 et 46, Paris, 1902[21]
Armand Cassan,Statistique de l’arrondissement de Mantes, Mantes,, 385 p.,p. 50-54[21]
Émile Bourquelot,Patois du pays de Provins, bulletin de la Société d’archéologie, sciences, lettres et arts du département de Seine-et-Marne (1868), pages 143-177[21]
Auguste Diot,Le patois briard, dont, plus particulièrement, le patois parlé dans la région de Provins. Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de l’arrondissement de Provins, année 1930, 155 p.[21]
Nicolas Stanislas Des Étangs,Listes des noms populaires des plantes de L’Aube et des environs de Provins. MémAube 12 (1844/1845), pages 137-146[21]
↑a etbLodge, R. Anthony : 2004.A Sociolinguistic History of Parisian French. Cambridge University Press. 290 pages.Page 63.
↑Lebourbonnais est lié auberrichon dans le Registre de la Linguasphère de l’Observatoire Linguistique. Aussi, le Bourbonnais est logiquement placé dans le domaine d’oïl central par Marie-Rose Simoni-Aurembou (2003).
↑Abalain, Hervé : 2007. Le français et les langues historiques de la France. Éditions Jean-paul Gisserot, p. 154, « l’orléanais, le tourangeau […], le berrichon, le bourbonnais, le parler d’Île-de-France sont des variations d’une même langue devenue le français standard » (Abalain 2007, p. 154).
↑Paris, Gaston : 1889. « Hugues de Berzé ».Romania : recueil trimestriel consacré à l'étude des langues et des littératures romanes. Pages 553 à 570.Page 570, note 1.
↑Bernard Cerquiglini (1998), "Sur l'origine de la langue française : le prince ou le poète ?" Compte rendu de la conférence donnée à l'Université d'Osaka le 25 octobre 1998.[1]
↑Jules Gilliéron & Edmond Edmont (1902-1910),Atlas linguistique de la France, Paris: Champion, 9 vol., supplément 1920.
↑Otto Gsell (1995), « Französische Koine / La koinè française », In: Günter Holtus, Michael Metzeltin et Christian Schmitt (ed.),Lexikon der Romanistischen Linguistik (LRL), Berlin: De Gruyter, vol. 2/2,pp. 271–289.
↑Christian Schmitt (1980), «Gesprochenes Französisch um 1600» in: Helmut Stimm (ed.)Zur Geschichte des gesprochenen Französisch und zur Sprachlenkung im Gegenwartsfranzösischen: Beiträge des Saarbrücker Romanistentages 1979, Wiesbaden: Steiner,pp. 15-32.
↑Geneviève Massignon (1962),Les parlers français d'Acadie: Enquête linguistique, Paris: Klincksieck, 2 vol.; Henri Wittmann (1996), "L'Ouest français dans le français des Amériques : le jeu des isoglosses morphologiques et la genèse du dialecte acadien." in Georges Cesbron (ed.),L'Ouest français et la francophonie nord-américaine: actes du Colloque international de la francophonie tenu à Angers du 26 au 29 mai 1994, Presses de l'Université d'Angers,pp. 127-36.[5] Les colons acadiens étaient originaires de lasénéchaussée de Loudun parlant une variétéangevine du français qu'ils ont conservée.
↑abcd eteWalther vonWartburg, Hans-ErichKeller et RobertGeuljans,Bibliographie des dictionnaires patois galloromans (1550-1967), Librairie Droz,(ISBN978-2-600-02807-3,lire en ligne)