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France nouvelle

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France nouvelle
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France nouvelle est un mensuel créé àAlger en[1] par leParti communiste français, dont neuf numéros paraissent dans laRésistance jusqu’en, et qui deviendra en 1945 un hebdomadaire conservant cette périodicité jusqu'à sa disparition en 1979[1].

Historique

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La création en Algérie

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Le journal est fondé enAlgérie française par des dirigeants duParti communiste français envoyés ou déportés àAlger,Joanny Berlioz,François Billoux,Florimond Bonte,Étienne Fajon etAndré Marty[1] et consacre une pagination importante à l'actualité internationale[1]. Le fondateur officiel estFlorimond Bonte, signataire avecArthur Ramette d'une lettre écrite au nom dugroupe ouvrier et paysan français[a], demandant que laChambre examine des offres de paix de l'URSS, puis condamné le par le3e tribunal militaire de Paris à5 ans de prison, 5 000 francs d'amende et5 ans de privation de ses droits civils et politiques[b]. Transféré avec26 autres du PCF au pénitencier deMaison-Carrée enAlgérie, il est libéré après ledébarquement allié en Afrique du Nord en 1943 et nommé délégué à l'Assemblée consultative provisoire par leComité français de libération nationale.

En, il est aussi rédacteur en chef du journalLiberté[3], considéré comme successeur du journalLa Lutte sociale[3], et organe de la délégation du Comité central du PCF en Algérie[3]. Le titre, censuré après des batailles avec les autorités, est le point de départ deFrance nouvelle[3].Jean Cristofol est directeur-gérant, avant de partir en pourMarseille[3], dont il sera élumaire peu après la Libération. En prévision de la reparution de titres enmétropole, Bonte se voit confier l'ensemble de l'appareil éditorial des communistes, sous le contrôle d'André Marty et d'Étienne Fajon, futur directeur deL'Humanité[3].

À laLibération,France nouvelle stoppe sa parution pendant plus d'un an avant de recommencer à être publié le[1]. Il prend alors comme sous-titre « organe central du parti communiste français », qui complèteL'Humanité par des textes longs d'approfondissement, des discours ou documents officiels. Il réunit au tout début desannées 1950 les signatures de Florimond Bonte, qui est au même moment rédacteur en chef deL'Humanité, mais aussi d'André Marty,Laurent Casanova,Francis Cohen,Auguste Lecœur, François Billoux, ou encore Annie Besse. Florimond Bonte[1], grand spécialiste de la politique étrangère du PCF et admirateur inconditionnel de Staline qu’il qualifiait dansFrance nouvelle du de« grand maître incontesté de la Science, génial architecte de la société nouvelle »[4]. Sa maquette s'inspire d'un autre hebdomadaire communiste fondé pendant la guerre,Action (hebdomadaire), avec lui aussi un dessin politique en première page chaque semaine et dont le directeur et le rédacteur en chef[4].

Le virage éditorial de 1952-1954

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Sur les questions internationales, le journal se retrouve rapidement en concurrence avec un autre hebdo du PCFDémocratie nouvelle, créé en par le numéro deux du Parti communisteJacques Duclos[5] et qui recrute en 1951 un journaliste expérimenté,Paul Noirot, ancien de l'Agence France-Presse[6].

En 1952, l'année de la disparition du concurrentAction, la couverture de la politique étrangère dans la pagination du journal commence à être réduit significativement, pour tomber sous les 30 % en 1955[7]. En, au moment de l'éviction d'Auguste Lecoeur de la direction du PCF au mois de mars, un des contributeurs importants du journal, son directeurFlorimond Bonte est évincé de la section de politique extérieure du PCF, qui accueillera en 1955 un nouveau responsable,Raymond Guyot, à la place Maurice Kriegel Valrimont de la couverture de la politique étrangère[7]. Puis à partir de l'été 1954, la direction du PCF se déclare insatisfaite du contenu du journal et décide de diminuer encore l'importance de la couverture de la politique étrangère[7]. Une première réunion marque ce virage le[7].François Billoux, très proche deMaurice Thorez vient d'alors d'entrer au secrétariat du PCF. Une autre réunion au mois d'août estime qu'il faut changer l'éditorial et la fonction du journal même s'il est décidé de conserverFlorimond Bonte à la direction[7].

Finalement, lors de ladéstalinisation réclamée par le Rapport Khrouchtchev en, dévoilée dans les mois qui suivent, les prises de position très favorable à cette évolution deFlorimond Bonte[4] lui font perdre son poste de directeur en[7].François Billoux devient alors le directeur du journal sur une ligne rédactionnelle marquée par l'anti-américanisme et le critique l'action du Colonel Nasser en Égypte, accusé d'être au service des États-Unis et de laguerre froide.

L'investissement contre la Guerre d'Algérie

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France nouvelle s'investit contre la Guerre d'Algérie, dans le sillage de l'action contre les guerres coloniale menée très tôt parRaymond Guyot, qui dirige depuis 1950 une petite équipe à l'écoute des échos des casernes pour publier un journal de quatre pagesSoldat de France[8] et le propose une loi interdisant« en temps de paix l'envoi de jeunes du contingent sur des territoires où se déroulent des opérations militaires »[9], mais sans pouvoir empêcherEdgar Faure, successeur dePierre Mendès-France, renversé le, de lancer le rappel des jeunes soldats.François Guyot joue alors un rôle important dans les manifestations[8] contre le départ des soldats rappelés au Maroc ou en Algérie comme la grande mutinerie de la caserne Richepanse à Rouen en[8], racontée par un grand article dansFrance nouvelle[10]. En, des soldats de la caserne Richepanse se révoltent contre leur envoi enAlgérie[11],[12],[13],[14],[15], qui cause des dizaines de blessés parmi les manifestants[16],[9]. Le PCF a voté les pleins pouvoirs au président du conseilGuy Mollet peu après on intronisation début 1956 mais dès le début du mois de mai,François Billoux présente au Comité central du PCF une liste de dizaines de manifestations de jeunes contre la guerre[17] et en,Raymond Guyot puis les dirigeants du PCF soutiennent publiquement l’initiative personnelle du jeune communisteAlban Liechti de refuser de servir en Algérie avec l'idée que d'autres jeunes communistes suivent son exemple. Son fils Piere refusera par exemple d'être incorporé[18].

Ouverture sur le monde arabe avec Charles Haroche

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France nouvelle compte parmi ses signatures les plus prestigieuses, le premier journaliste marocain admis dans la presse d'expression française[19],Charles Haroche, proche deLouis Aragon, qui l'avait soutenu pour devenir membre de la section de politique exérieure du PCF depuis 1947, et intégrer son quotidienCe soir, en faillite en. En, lors ducomplot des blouses blanches, Charles Haroche a déjà intégréFrance nouvelle comme rédacteur diplomatique et reprend mot pour mot la propagande officielle soviétique y compris lorsque l'accusation semble se dégonfler[20]. Journaliste pendant trente-trois ans àFrance nouvelle, Charles Haroche a en 1956 accepté d'écrire une critique favorable dans le journal, au moment où toute la critique avait mal accueilli le roman d'AragonLe rendez-vous des étrangers, première étape vers l'écriture publié du célèbre recueil de poèmes publié en 1963,Le Fou d'Elsa. Dans la foulée, il est utilisé comme documentaliste pour Aragon, notamment pendant la phase préparatoire à ce projet de roman qui s'épanouira dans la durée, avec pour contexte dramatique la société andalouse de en 1490-1492, mêlant musulmans etjuifs acquis aurationalisme lors la chute deGrenade, coïncidant avec ladécouverte de l'Amérique. Lors du rappel du contingent en Algérie au printemps 1956, Aragon souhaitait découvrir le point de vue des Maures[21],[22], via les recherches permises par l'érudition et le carnet d'adresses de Charles Haroche.

L'arrivée de Maurice Kriegel-Valrimont

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Cette ligne anticoloniale deFrance nouvelle se renforce après les législatives de 1958.Maurice Kriegel-Valrimont, qui avait été directeur deAction et qui a perdu son siège de député, est nommé rédacteur en chef deFrance nouvelle[23]. Le journal a perdu des lecteurs, de l'argent et souffre de la « langue de bois ».

Maurice Kriegel-Valrimont s'en ouvre à Maurice Thorez qui lui répond que ces pertes sont peu importantes et que« celui qui a payé la musique donne le ton ».Maurice Kriegel-Valrimont augmente le prix du journal et parvient à faire croitre aussi la diffusion. Le journal mène des campagnes contre la torture en Algérie recrute comme adjointLaurent Salini, ancien journaliste deRouge-Midi,La Marseillaise puis rédacteur en chef du journal corse,Le Patriote en 1945. Maurice Kriegel-Valrimont a bien connu Laurent Salini à l'Union française de l'information, l'agence de presse du PCF pour ses journaux de province, car ce dernier en avait été le rédacteur en chef à partir de 1954. Après son départ pour France nouvelle en 1958, il y sera remplacé parGilbert Souchal, qui aprèsMai 68 rejoindraPaul Noirot, fondateur dePolitique hebdo. Malgré son lien en 1959-60, avec Marcel Servin et à Laurent Casanova, oppositionnels à la ligne « stalinienne » de Maurice Thorez sur la Guerre d'Algérie, Laurent Salini, auteur du livreLe Mai des prolétaires, deviendra ensuite chef du service politique et social de 1960 deL'Humanité jusqu’en 1978[24], les journalistes deFrance nouvelle constatant alors que leur titre confirme une liberté de ton jalousée dans l'autre journal communiste[25].

Le, le journal est à l'honneur quand le secrétariat du PCF se rallie à l'idée de publier des extraits du rapport présenté par Jacques Duclos, à un meeting du Secours populaire[8]. Le PCF en effet demande à Raymond Guyot s'il peut préparer une étude historique dansFrance nouvelle rappelant la lutte du mouvement ouvrier contre la Guerre d'Algérie[8].

Les années d'après Kriegel-Valrimont

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Le célèbre rédacteur en chef du journal est ensuite emporté par les prémices de laffaire Servin-Casanova. Alors que la direction du PCF se divise au sujet durapport Khrouchtchev dénonçant les crimes dustalinisme et leculte de la personnalité, Maurice Kriegel, aux côtés deLaurent Casanova et deMarcel Servin, appuie ladéstalinisation.

Pendant quelques mois, le PCF semble hésiter, mais Thorez l'emporte[26] et prend prétexte de son refus d'affirmer queDe Gaulle est aligné sur l'impérialisme américain. Avec Servin et Casanova, il est accusé officieusement de « khrouchtchévisme »), et définitivement exclu de la direction du parti en, à l'occasion duXVIe Congrès du PCF, au cours de l'« affaire Servin-Casanova ».

Plus tard, le journal reste consacré à l’actualité politique et relativement fidèle à sa ligne éditoriale communiste[1] mais se diversifie par des rubriques sur la télévision, le théâtre, le cinéma, et la littérature[1] mais aussi un retour à la couverture de l'international sur un mode plus poussé. Ainsi,Georges Fournial, ex-rédacteur en chef de l'Union française de l'information, devenu responsable du secteur Amérique latine et Caraïbes au PCF, écrira sur ce sujet de nombreux articles dansFrance nouvelle, de à.

À l’automne 1972, le journal est dirigé parFrancette Lazard, membre du comité central du PCF et confie à Gérard Belloin la responsabilité de la rubrique culturelle[25]. Ce journaliste ouvrit largement les colonnes du titre à la psychanalyse, puis au débat interne sur la conception de la presse communiste en, lors d'une rencontre àVitry-sur-Seine entre les dirigeants du PCF et 400 « intellectuels ». Sa démission en a précédé de peu la disparition du journal[27]. Au même moment, des désaccords de Laurent Salini avec la direction deL'Humanité sont à l'origine de son départ à la retraite anticipé[28].

Peu après,Révolution est créé par leParti communiste français, toujours destiné aux intellectuels, avec le MarseillaisGuy Hermier comme directeur, qui remplace à la foisFrance nouvelle etLa Nouvelle Critique, mensuel culturel du PCF créé à la fin desannées 1950 en pleineGuerre froide.Révolution disparait en 1995 et fait place àRegards, ancien titre de la presse communiste desannées 1930 et 1950, relancé parHenri Malberg qui succède àJean-Paul Jouary.

Notes et références

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Notes

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  1. Constitué en remplacement dugroupe parlementaire communiste, dissouspendant la drôle de guerre.
  2. Car jugé coupable de« propager les mots d'ordre de laIIIe Internationale » et de« prôner la paix sous les auspices de l'Union soviétique »[2].

Références

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  1. abcdefg ethFrance nouvelle, un hebdo du PC illustré de dessins de presse, Blog caricatures&caricature, 20 janvier 2012.
  2. Le chemin de l'honneur, Éditions Hier et Aujourd'hui, 1949,p. 345.
  3. abcde etfMarie-Cécile Bouju,Lire en communiste,[présentation en ligne].
  4. ab etcBiographie Le Maitron de Florimond Bonte.
  5. La revueDémocratie nouvelle cesse de paraître,Le Monde,Accès payant, 21 octobre 1968.
  6. Biographie Le Maitron de Paul Noirot.
  7. abcde etfJacques Girault,Des communistes en France : années 1920-années 1960, Publications de la Sorbonne, 2002,[présentation en ligne].
  8. abcd eteMarc Giovaninetti, « Le Parti communiste français et les soldats du contingent pendant la guerre d'Algérie : prôner l'insoumission ou accepter la mobilisation ? », revueLe Mouvement Social, 2015.
  9. a etbSerge Laloyer,La révolte des rappelés de la caserne Richepanse, Institut d'histoire sociale CGT.
  10. Article dans « France nouvelle » n° 515
  11. Clément Grenier, « La protestation des rappelés en 1955, un mouvement d'indiscipline dans la guerre d'Algérie »,Le Mouvement social,‎,p. 45-61(lire en ligne, consulté le).
  12. Tramor Quemeneur, « Refuser l'autorité ? Étude des désobéissances de soldats français pendant la guerre d'Algérie (1954-1962) »,Outre-mers, Revue d'histoire,vol. 98 « Le contact colonial dans l'empire français :XIXe – XXe siècles »,nos 370-371,‎ 1er semestre 2011,p. 57-66(lire en ligne)
  13. Roland Leroy, « 7 octobre 1955 : la révolte des soldats de la caserne Richepanse »,L'Humanité,(consulté le).
  14. « De violentes bagarres ont opposé soldats et manifestants civils au service d'ordre »,Le Monde,‎.
  15. « Nouvelles bagarres à Rouen »,Le Monde,‎.
  16. Article dans l'hebdomadaireFrance Dimanche,no 477.
  17. Le développement du front unique pour la paix en Algérie: Rapport présenté au Comité central du Parti communiste français, tenu à Arcueil les 9 et 10 mai 1956,[présentation en ligne].
  18. Biographie Le Maitron de Raymond Guyot.
  19. Patrick Apel-Muller,« Salut Charles Haroche »,L'Humanité,Accès payant, 24 février 2004.
  20. Jean-Jacques Marie,Les derniers complots de Staline : l'affaire des blouses blanches : 1953, Éditions Complexe, 1993,p. 186.
  21. Recherches croisées Aragon / Elsa Triolet, Presses universitaires de Franche-Comté,p. 54.
  22. Caroline Cazanave,L'épique médiéval et le mélange des genres, Presses universitaires de Franche-Comté, 2005.
  23. Maurice Kriegel-Valrimont etOlivier Biffaud,Mémoires rebelles, Éditions Odile Jacob, 1999.
  24. Biographie Maitron de Laurent Salini.
  25. a etbGérard Belloin,Mémoires d'un fils de paysans tourangeaux entré en communisme: l'enfance dure longtemps, éditions de l'Atelier, 2000.
  26. Olivier Bertrand,La disgrâce du camarade Kriegel-Valrimont.Héros de la Résistance, dirigeant du Parti, il est expulsé en 1961.,Libération,Accès limité, 30 décembre 1998.
  27. Biographie Maitron de Gérard Belloin.
  28. M. Laurent Salini a quittéL'Humanité,Le Monde,Accès payant, 7 janvier 1980.
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