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France-Soir

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Cet article traite du journalFrance-Soir qui a disparu en 2019, à ne pas confondre avec le site web complotisteFranceSoir édité depuis 2019.

France-soir
Image illustrative de l’article France-Soir
Une d'un numéro de 1957 :synchrotron de l'institut de recherches nucléaires deDoubna enRussie, photographié parJean-Louis Swiners.

PaysDrapeau de la FranceFrance
LangueFrançais
GenreGénéraliste
Date de fondation1944
Date du dernier numéro
  • pour le format papier
  • octobre 2019 pour le site d'information journalistique
Ville d’éditionParis

PropriétaireMutualize corporation SA
Directeur de publicationXavier Azalbert
Site webfrancesoir.fr
(désormais utilisé parFranceSoir)
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France-Soir[N 1] est un ancienquotidien généralistefrançais qui a connu son apogée du milieu desannées 1950 à celui desannées 1960.

Fondé en novembre 1944 par les jeunes chefs résistantsRobert Salmon etPhilippe Viannay, il reprend d'abord le lectorat, la rédaction et le titre du journal clandestinDéfense de la France créé par eux en 1941 et plus grand journal de résistants en 1944 avec près d'un million d'exemplaires, qui est désormais en sous-titre, le nouveau nom rappelant aussiParis-Soir quotidien de l'entre-deux guerres dont le tirage avait culminé à 1,7 million d'exemplaires, grâce au recours à la photo et à des éditions renouvelées toute la journée.

France-Soir n'atteindra lui un million d'exemplaires qu'en 1953, en ajoutant à ses 630 000 exemplaires d'octobre 1948 près d'un demi-million puisés chez deux rivaux, dont l'actionnaire Hachette prend aussi le contrôle,L'Intransigeant etParis-Presse, pour progressivement fusionner avec eux.France-Soir récupère aussi des lecteurs deCe Soir, qui avec un demi-million d'exemplaires quotidiens en 1946 est le plus grand des journauxcommunistes fédérés dans l'Union française de l'information, mais qui fermera dès 1953 en raison d'une ligne sectaire et politisée. Un quatrième concurrent,L'Aurore, racheté en 1951 par l'industriel textileMarcel Boussac dépérit aussi mais plus lentement, et n'est absorbé que deux décennies plus tard par le nouvel actionnaire commun,Robert Hersant.

Le journal connaît à partir de la fin des années 1960 une lente perte d'influence, notamment face auParisien qui occupe le même créneau de presse« populaire » et à la concurrence des médias audiovisuels et enfin d'internet.

Publié en version papier jusqu'en 2011,France-soir est ensuite reparu en version numérique de 2013 à 2019, année où tous ses journalistes ont été licenciés, puis est remplacé par un site web qui publie, sous le titreFranceSoir, de ladésinformation avec un contenucomplotiste. Le site perd son agrément de service de presse en ligne en 2024.

Histoire

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Fondation et héritage deDéfense de la France

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À sa création en novembre 1944[1] par les jeunes chefs résistantsRobert Salmon etPhilippe Viannay, le journal est assimilé, par son lectorat comme par son titre, au journal clandestinDéfense de la France créé par eux en 1941[2], à l'âge de 23 et 24 ans. Leur premier numéro fut imprimé le 30 juillet 1941 à 5 000 exemplaires[3], sur une machine offset Rotaprint[4], cachée dans les caves de laSorbonne, avec en exergue cette phrase du philosopheBlaise Pascal : « Je ne crois que les histoires dont les témoins se feraient égorger ».

1957. À la une, un scoop mondial sur cinq colonnes : une photo panoramique du plus grandsynchrocyclotron du monde, àDoubna (près de Moscou).

Relayé àGrenoble,Clermont-Ferrand,Lyon et enBretagne par lesréseaux résistantsCombat etTémoignage chrétien,Défense de la France devient le plus fort tirage de la presse clandestine, avec 450 000 exemplaires par jour dès janvier 1944[4]. En mars 1944, après de multiples déménagements, il est hébergé dans un bâtiment industriel sur trois niveaux, rue Jean-Dolent, derrière laprison de la Santé, dans leXIVe arrondissement deParis. Imprimé chaque jour sur une machine « double jésus » de six tonnes, la « Grosse Margot »,Défense de la France est le plus grand journal de résistants[5],[6].

Il s'installe à laLibération dans l'immeuble du 100,rue Réaumur, libéré le 30 août 1944 par un groupe de résistants mené parRobert Salmon, qui a chassé les Allemands qui y imprimaient leur propagande[3]. En octobre,Pierre Lazareff rejoint l'équipe. Il revient desÉtats-Unis, où il dirigeait depuis 1940 les émissions pourl'Europe occupée de l’Office of War Information[6]. Il retrouve le poste de directeur de la rédaction deParis-Soir, premier quotidien de l'entre deux-guerres avec 1,7 million d'exemplaires en 1936, dont l'imprimerie a été attribuée, en raison d'un comportement ambigu sous l'occupation, auPatriote[3], organe du mouvement de résistanceFront national, un des cinq quotidienslancés le 8 septembre àLyon.

Robert Salmon propose àPierre Lazareff de rebaptiser le quotidienFrance-Soir juste avant la création deParis-Presse le par un autre résistant dont il se méfie, le futur député duparti gaulliste RPFPhilippe Barrès, ex-rédacteur en chef deParis-Soir dans lesannées 1930[3] et fils deMaurice Barrès.

« S'il prend Paris, il nous reste Soir », dit Salmon à Lazareff[3].Défense de la France est ainsi rebaptisé ainsi le 7 novembre 1944France-Soir - Défense de la France, pour conserver la filiation avec le journal de la Résistance[3],[7],[6]. Son tirage progresse très vite, malgré des dizaines de concurrents, passant de 265 000 exemplaires en novembre 1944 à 630 000 exemplaires en octobre 1948[5].

La pénurie de papier oblige Robert Salmon à présider leComité des papiers de presse, pour en démissionner dès 1945, quand lesyndicat national des journalistes demande la mise sous séquestre de ce qui devient selon lui « le trust du papier »[8]. Le rationnement limite les possibilités d'innovation des nombreux quotidien issus de laRésistance, limités à une page recto-verso jusqu'en 1948, l'année oùFrance-Soir lance son supplément dominicalLe Journal du dimanche.

Philippe Viannay, chef des maquisFFI deSeine-et-Oise[9], fonde lui en 1945, avecJacques Richet, le Centre de formation internationale, qu'il transforme enCentre de formation des journalistes (CFJ) en 1946.

Sept éditions et un million d'exemplaires dès 1953

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Les rédacteurs du service Politique du quotidien, parmi lesquelsYves Grosrichard,Robert Danger , ou encoreGeorges Gombault, sont pour la plupart issus de la presse de « gauche », mais acceptent, pour garantir l'audience populaire large recherchée dès 1944, de« satisfaire à une exigence d’impartialité »[10].France-Soir a cependant recruté« un nombre considérable de journalistes », parmi lesquelsPierre Lazareff en 1947, et financé de nombreux « grands reportages »[10], ce qui a généré« de graves difficultés de trésorerie »[10], l'obligeant à vendre 50 % du capital à Hachette, qui révoque le PDG de France-Soir, le remplace parPierre Lazareff et intervint dans la définition des orientations, ce qui finit par déclencher« une commission d’enquête parlementaire pour non respect des ordonnances de 1944 »[10].

Entre 1947 et 1952, dix présidents du Conseil se sont succédé[10] sur fond de« brouillage des clivages au sein de telles coalitions »[10]. La préoccupation des participants à laTroisième force, où les majorités se nouent dans le huis clos parlementaire, n'étant plus de soutenir un parti plutôt qu'un autre mais de combattre les ennemis du régime, communistes en tête, gaullistes ensuite[10], les quotidiens non liés à un parti (Paris-Presse, France-Soir, Le Figaro, Combat, Franc-Tireur, etc.) eurent, dans ce contexte, plus de difficultés à s’abstraire des « pressions » de certaines personnalités ou partis se prévalant de cette préoccupation collective de laTroisième force[10]. Jean Ferniot, chef du service Politique àFrancTireur le voit devenir de plus en plus « centriste » alors qu'il a été fondé par les résistants socialistes et communistes du mouvement éponyme[10]. Le même processus se déroule àCombat repris parHenri Smadja en 1946 etFranc-Tireur acquis plus tard parCino Del Duca en 1955 qui le transforme enParis-Journal en novembre 1957[10].France-Soir devient en 1949 la propriété à 100% de laLibrairie Hachette, qui veut recréer un géant à l'échelle des 1,7 million d'exemplaires duParis-Soir d'avant-guerre, en ajoutant aux 630 000 exemplaires deFrance-Soir d'octobre 1948 près d'un demi-million puisés chez deux rivaux, dont Hachette prend aussi progressivement le contrôle:L'Intransigeant etParis-Presse. L'addition des trois donne en théorie 1,13 million d'exemplaires, chiffre presque atteint en 1953, au terme de l'opération de vases communicants.Pierre Lazareff est placé à la tête du journal« au détriment » du fondateurPhilippe Viannay, tandis quela pénurie de papier« donne lieu à des trafics aussi illicites que profitables »[11], sur un marché contrôlé par l'État[12] pour« discriminer » les journaux[13].

Pénurie de papier : les paginations moyennes en PQN (Presse quotidienne nationale) 1945-1960[10]:

JournauxFrance-SoirLe MondeLe FigaroL'HumanitéParis-Presse
Année 194522222
Année 194848644
Année 195010121068
Année 1952121612810
Année 1954141614810
Année 195681616816
Année 19582016201014
Année 19601816221218

Lazareff fait« preuve d'inventivité » en matière logistique pour se procurer avant les autres« du papier malgré les pénuries »[6], en profitant de sa masse d'acheteur, dans un contexte où les éditeurs récupèrent le contingent de papier attribué par le gouvernement jusqu'en 1958[12] aux journaux qu'ils rachètent[14].

Dans un premier temps, Hachette fait reculer le tirage deParis-Presse de 600 000 exemplaires en 1948[15] à 300 000 exemplaires en 1951[15]. Une baisse qui causant à elle seule la moitié de celle de la presse quotidienne nationale en 1949 et 1950[16].Paris-Presse tombe même à 150 000 exemplaires en 1952, un tirage divisé par quatre en quatre ans.France-Soir en récupère l'essentiel, même s'il prend aussi des lecteurs àCe Soir, quotidiencommuniste fondé en 1937 pour copierParis-Soir, qui s'effondre lui aussi en 1949-1950.

Le prélèvement dans le lectorat des concurrents se fait en plusieurs étapes. Dès 1946, la FEP, société éditrice deFrance-Soir, fusionne avec Publi-France, la filiale d'Hachette qui éditeParis-Presse[1], créant une casquette commune aux vendeurs à la criée des deux titres. Puis à l'été 1947, c'est un accord entreFrance-Soir etL'Intransigeant, qui fait passer indirectement le second sous le contrôle du premier, lui donnant une ligne politique semblable à celle deParis-Presse afin de faire perdre à ce dernier suffisamment de lecteurs pour le mettre en difficulté[17]. C'est l'année où le cofondateurPhilippe Viannay préfère abandonner le contrôle deFrance-Soir[18] même si Robert Salmon reste gérant et président. Ces opérations sont critiquées par le concurrentLe Monde[11].

La tactique réussit : le 30 septembre1948 c'est la fusion créantParis-Presse-L'Intransigeant[19], soit un rival de moins. A son tour,Paris-Presse signe très vite lui-même ensuite un contrat avecFrance-Soir[15], pour rendre une quasi-fusion effective dès 1950[20]. Et en 1951,Paris-Presse etFrance-Soir sont réunis dans la société Franpar[21], détenue par Hachette[15]: le tirage deParis-Presse tombe alors à seulement 150 000 exemplaires en 1952[15].

Les économies d'échelle permettent au nouveau géantFrance-Soir de s'adapter à une actualité internationale dopée par laGuerre d'Indochine : il franchit le cap du million d'exemplaires dès 1953[22],[6] ou 1954[5]. C'est le seul capable de rafraîchir son contenu sept fois par jour, par sept éditions tout au long de la journée[3] lorsqu’un évènement le justifie[7],[23]. Il répète ainsi la méthode qui avait réussi avant la guerre àParis-Midi puisParis-Soir, avec titres percutants, photos vivantes etscoops en rafale. La rédaction tourne presque 24 heures sur 24, vingt-cinq voitures avec chauffeur restant disponibles à tout l'instant pour l'amener rapidement sur le terrain d'un éventuel événement[7],[23].

Lucien Bodard ramène des informations exclusives de laGuerre d'Indochine et d'autresgrands reporters l'imitent lors de laGuerre d'Algérie[4], qui provoque la conscription de centaines de milliers de jeunes français en 1956-1958, quand le tirage culmine à 1,35 million en 1957[5] puis se maintient à 1 115 700 exemplaires en moyenne en 1961, dopé par les attentats de l'OAS et leputsch des généraux, avant de chuter au début desannées 1960[5].

Le concurrentL'Aurore, racheté en 1951 par l'industriel du textileMarcel Boussac, favorable à laGuerre d'Indochine[24],[25] grimpe lui à 500 000 exemplaires en 1956[26] en lançant l'illustration en couleur[27] mais surtout grâce à la fusion de 1954 avecCe matin[28], qui tirait encore à 120 000 exemplaires en 1952[29].

Le prix attractif deFrance-Soir est valorisé par un bandeau à la « Une » proclamant : « Le seul quotidien vendant plus d'un million d'exemplaires »[7] etPierre Lazareff déclare : « Vous prenez peu sur beaucoup, vous êtes riche ! Vous prenez beaucoup sur peu, vous êtes pauvre ! ».

Ses grands reporters deviennent aussi des romanciers à succès : l'ancien résistant et futur académicienJoseph Kessel, correspondant de guerre dès 1939-1940, ouPhilippe Labro, qui publie ses premiers romans à partir de 1960 etHenri de Turenne, aspiré par l'aventure du reportage télévisé lors de la création en1964 de l'ORTF après avoir publié en 1951 le prémonitoireRetour de Corée. La réussite deFrance-Soir s'appuie aussi sur les nombreux faits divers ou les fielleux« Potins de la commère » deCarmen Tessier[30],[31].

Les bandes dessinées de Paul Gordeaux

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Autre pilier du succès,Paul Gordeaux propose à Pierre Lazareff de raconter le « Film du demi-siècle » : afin d'imiter unepellicule cinématographique, il opte pour unstoryboard présentant l'action en lecture verticale. Gordeaux commande les premières images à un jeune dessinateur peu connu :Jean Bellus. Il produit le logo du lecteur tenant sonFrance-Soir devant lui, laissant voir les gros titre de la une et lesbandes dessinées de la « der ». Chaque lecteur devenant unhomme-sandwich deFrance-Soir, le curieux est invité, en quelque sorte, à acheter le journal pour lire la suite des bandes dessinées. Paul Gordeaux a publié plus de 10 000 bandes dessinées, qui font de lui l'historien le plus lu de France et le plus édité au monde, à raison de 2 000 000 de copies par jour : « il ne racontait pas des histoires mais l’histoire » disait de lui Pierre Lazareff. Il continue avec ses fameusesbandes dessinées verticales écrites au jour le jour :Le crime ne paie pas suivi parLes Amours célèbres pour équilibrer la page. Ces séries accueillent de nombreux dessinateurs, dontJean Ache,Jean Bellus,Albert Uderzo,Henry Blanc,Jean Lenoir,Jean Effel,Jacques Pecnard,Sennep,Jean Randier,Jean Reschofsky,Jean-Albert Carlotti,Louis Berings,Roger Chancel,Andréas Rosenberg etFabien Fabiano. Après 14 ans de parution quotidienne, elles sont remplacées par de courtes bandes dessinées réalistes commeJuliette de mon cœur deStan Drake etElliot Caplin, ou13 rue de l'Espoir, dessiné parPaul Gillon sur des textes des frèresJacques et François Gall. Sans oublier le fameuxJeu des 7 erreurs dessiné parHenry Blanc. Celui-ci dessine également les aventures ducommissaire San Antonio en bande dessinée, sous forme decomic strips, (les textes, placés sous les images, sont adaptés parRobert Mallat). Henry Blanc réalise aussi les dessins d'une adaptation en comic strips dufeuilleton radiophonique humoristiqueSigné Furax, adapté par Paul Gordeaux et le roman historique françaisAngélique, Marquise des anges signéAnne Golon etSerge Golon publié en feuilleton en 1957, apportant au journal jusqu'à 250 000 lecteurs supplémentaires à chaque parution. Quatre tomes d’Angélique paraissent ainsi en texte illustré dansFrance-Soir.

Pierre Lazareff, de la puissance au déclin

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Dans ses bureaux du 100,rue Réaumur, entouré de six secrétaires, Pierre Lazareff, surnommé « Pierrot-les-bretelles », gère une rédaction de plus de 400 personnes[6]. Peu à peu, le journal se transforme aussi en moyen d'influence convoité. Les déjeuners dominicaux, donnés par Pierre Lazareff et son épouseHélène Lazareff, créatrice du magazineElle, dans la propriété qu'ils louent dans lesYvelines[6], deviennent un lieu de rendez-vous recherché par les dirigeants politiques et les capitaines d'industrie.

Le déclin des ventes dans les années 1960 est en partie causé par le développement de la télévision[32],[6]. Mais elles restent très élevées lors de grands événements. Le,France-Soir obtient une diffusion exceptionnellement élevée, avec 2 264 000 exemplaires, pour l'annonce de la mort dugénéral de Gaulle[6].

L'intégration de l'équipe rédactionnelle deParis-Presse empêcheFrance-Soir de basculer dans unpopulisme sans limites[réf. nécessaire]. Après la mort de Lazareff en 1972,Henri Amouroux le directeur deSud-Ouest est recruté en 1974 pour la direction deFrance-Soir, mais sans parvenir à relancer les ventes.

Le déclin des années 1960 et 1970

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Le, le bandeau « million d'exemplaires » est supprimé alors que le tirage moyen est déjà passé sous ce seuil depuis 1966[6]. La mort de Pierre Lazareff, en 1972, survient alors que les radios et la télévision lui livrent une concurrence terrible depuis 1964[6], en particulierEurope 1 avec ses bulletins d'information toutes les heures. Le titre souffre aussi d'hésitations de choix de ligne éditoriale, entre un quotidien populaire à l'anglo-saxonne ou un concurrent duParisien libéré.

En 1976, Hachette revend le titre, alors diffusé à 600 000 exemplaires par jour, au groupePresse Alliance dePaul Winkler, qui en rétrocède aussitôt la moitié àRobert Hersant, avant de lui en céder le contrôle total[6]. Sur 200 journalistes, 80 quittentFrance-Soir en faisant jouer laclause de cession[6]. La diffusion tombe à 400 000 exemplaires en 1983. De 1992 à 1997, la direction de la rédaction est assurée parBernard Morrot.

Réduction du prix et du format, plan social

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En 1998 est lancé un plan industriel, comprenant le passage auformat tabloïd, une réduction du prix de 22 %, passant de 5 francs français à 3,90, une nouvelle imprimerie avec une rédaction installée àAubervilliers.

LaSocpresse de Robert Hersant vend àGeorges Ghosn le titre déficitaire en 1999. L'érosion de la diffusion de France Soir est alors amorcée, le quotidien est pris en tenaille parLe Parisien-Aujourd'hui en France qui s'impose sur le marché[33]. Enjuin 2001 unerestructuration aboutit à la suppression de 60 emplois. Entre 2002 et 2003,Philippe Bouvard a un nouveau projet éditorial, qui fait la part belle à la télévision et au sport, c'est le projetFrance-Soir +, mais la nouvelle formule n'obtient pas le succès escompté et Philippe Bouvard quitte la direction de la rédaction tout en continuant à y écrire des chroniques. Il est remplacé parAndré Bercoff qui devient en septembre 2003 le onzième directeur de la rédaction depuis 1982[34] , et en octobre 2004 le quotidien est vendu àRaymond Lakah.

Virage éditorial de type « tabloïd »

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Entre et,Valérie Lecasble qui vient de la presse économique, est nommée directrice de la rédaction du quotidien[35]. Elle choisit alors de réorienter la ligne éditoriale vers une formule plus proche destabloïds britanniques. En, Valérie Lecasble annonce dansFrance Soir la libération imminente de l'otageFlorence Aubenas alors qu'elle ne sera en réalité libérée que plusieurs mois après ce « scoop ». En septembre, à peine un an après son arrivée, Valérie Lecasble quitte brusquement le journal pour dirigeri-Télé, la chaîne d'information deCanal+ (qui deviendra par la suiteCNews)[36]. La rédaction s'inquiète alors de ce départ précipité : son bilan est considéré comme critique en assemblée générale et ledépôt de bilan du journal est même redouté[37]. En dépit de la nouvelle formule éditoriale, au premier trimestre 2005, les ventes s'effondrent et la diffusion recule d'environ 10 % par rapport à l'année précédente avec une distribution estimée de 45 000 à 50 000 exemplaires[38].

L'affaire des caricatures de Mahomet

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Au début du mois de février 2006,France-Soir s'illustre en publiant la série decaricatures de Mahomet qui a valu au journal danoisJyllands-Posten une vive désapprobation d'une partie du monde musulman. Cette action relance la polémique et entraîne le licenciement sur-le-champ, à l'initiative deRaymond Lakah, du directeur de la publication Jacques Lefranc[39].

La difficile reprise

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Presse Alliance, possédé par Poligrafici à hauteur de 30 % et Ramy Lakah à 70 %, a été mis encessation de paiement le. Depuis août, le journal ne paraît plus dans le sud de la France, à la suite d'un contentieux avec l'imprimerie Riccobono. Déficitaire de six millions de francs français, la société Presse Alliance, éditrice du quotidien, est mise enredressement sur décision dutribunal de commerce deBobigny, le, pour une période de six mois. Cette décision permet la poursuite de l'activité et donne du temps aux administrateurs judiciaires pour trouver une solution, mais la diffusion du quotidien tombe à 45 000 exemplaires.

La sociétéPresse Alliance est propriété à 70 % du groupeMontaigne Press Limited dont le gérant estRaymond Lakah. Cinq repreneurs ont été en lice pour la relance deFrance-Soir. La date limite de dépôt des dossiers de reprise du titre, fixée par le tribunal au, a été plusieurs fois repoussée.

Le, l'homme d'affairesArcadi Gaydamak annonce un projet de reprise du titre par l'intermédiaire de sa sociétéMoscow News. Ce projet obtient le soutien duSNJ.

Le, c'est entre trois projets que le tribunal de commerce de Lille doit trancher : le plan de continuation de Moscow News, plébiscité par les salariés, et deux plans de reprise : l'un de l'homme d'affairesJean-Pierre Brunois et du journalisteOlivier Rey, l'autre de Jean-Raphaël Fernandez, alors patron d'un groupe agroalimentaire marseillais, dont le dossier est représenté par Patrice Gelobter etJean-Pierre Thiollet. À l'issue de l'audience, c'est le projet de reprise d'Olivier Rey et de Jean-Pierre Brunois que le tribunal de commerce choisit[40], provoquant dans la foulée une grève des journalistes deFrance-Soir décidée et reconduite avec une quasi-unanimité. Ils contestent le peu de crédibilité du projet rédactionnel du repreneur désigné, ainsi que l'ampleur et la nature du plan social prévu. Celui-ci, validé par le tribunal de commerce sur la base d'un projet du repreneur, empêche toute application des règles dudroit social, dans le but de faire payer par les fonds publics de garantie les indemnités des salariés les plus anciens. Les représentants des salariés font appel du jugement du tribunal de commerce. Les salariés deFrance-Soir obtiennent le soutien de l'ensemble des organisations syndicales ainsi que de nombreuses personnalités des médias, de la société civile et du spectacle, et notamment de la petite-fille de Pierre Lazareff, Katherine Icardi-Lazareff qui dénonce « l'éradication de services entiers du journal, la politique, la culture, les fondements de ce qui fut le journal de mon grand-père ».

Cette grève et l'appel à la mémoire de Pierre Lazareff sont dénoncés comme une manœuvre, qualifiée de « suicide collectif »[41], par François Lazareff, neveu de Pierre, journaliste et directeur de journal équestre dans le grand ouest de la France. Il a rappelé qu'une des maximes de Pierre Lazareff était :« La première qualité d'un journaliste est d'être lu » et que les journalistes deFrance-Soir faisaient tout pour ne pas l'être[42].

Reparution en 2006

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Le mercredi,France-Soir reparaît après plus d'un mois et demi d'arrêt de diffusion. La une du « no 1 du nouveau France-Soir », tiré à 150 000 exemplaires, afficheMariah Carey,Guy Roux et un titre sur lasécurité routière.

Le premier numéro de la nouvelle formule se veut dans l'esprit destabloïds anglais, commeThe Sun, un format qui remporte peu de succès jusqu'ici en France. En novembre 2006,Le Canard enchaîné fait état d'une diffusion avoisinant 30 000 exemplaires. Dans son numéro du 10 novembre 2006, une autre publication,Les 4 vérités hebdo indique qu'« avec des ventes à moins de 30 000 exemplaires,France-Soir ne remonte pas la pente, malgré sa reprise en main, en juin dernier, par le trio Jean-Pierre Brunois/François Mattei/Christiane Vulvert ».

Le quotidien, appartenant à l'homme d'affairesJean-Pierre Brunois, a comme directeur de la rédactionFrançois Mattei et emploie alors près de cinquante salariés.

Parmi les plumes du journal, on retrouveGérard Carreyrou qui signe une chronique politique chaque mardi,Paul Wermus,Jean-Marc Morandini etIsabelle Morini-Bosc, chroniqueurs pour les pages télévision ;Nicole Duault (arts, spectacles...)... Au dernier trimestre de l'année 2007,Pierre Douglas,Paul Lefèvre,Alexandre del Valle,Roland Dumas,Bernard Debré etGilbert Collard viennent contribuer, par des chroniques, à la rédaction.

En janvier 2007, Gérard Carreyrou etDominique Jamet (qui avait été secrétaire de rédaction de 1961 à 1963), sont nommés conseillers éditoriaux. Le 15 février, ce dernier devient directeur de la rédaction du quotidien jusqu'au 28 avril suivant, date à laquelle il est remercié, selon la version donnée par son employeur, ou démissionne de son poste, selon sa propre version, du fait d'un désaccord avec la ligne éditoriale du quotidien. Sa nomination avait été en grande partie à l'origine du départ deJean-Pierre Thiollet.

Le journal adopte une nouvelle formule à partir du 31 mars 2008. Gilles Bornais devient à son tour directeur de la rédaction le 3 février 2009 mais quitte ses fonctions deux mois plus tard.

France-Soir a unOJD de 24 000 exemplaires pour le premier semestre 2007, soit une progression de plus de 14 % par rapport au deuxième semestre 2006, date de la reprise. L'étude EPIC du 01/07/06 au 30/06/07 attribue près de 200 000 lecteurs quotidiens au journal.

Sur le plan technique,France-Soir est un quotidien national publié six jours par semaine du lundi au samedi. Une forte place est faite au traitement des informations générales. La grande spécificité deFrance-Soir est le cahier Courses. Ce cahier quotidien de huit pages est imprimé sur papier jaune. Il est inséré au centre du journal. Sa numérotation est en chiffres romains (I à VIII, XII le samedi) alors que le cahier principal est numéroté en chiffres arabes.France-Soir est imprimé au Centre Impression Presse Paris (CIPP) àSaint-Denis. Il est également imprimé dans cinq autres imprimeries réparties sur le territoire français. Le journal imprime plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires en trois éditions

  • une édition bouclée à 20 h 30 (Nantes Nancy) ;
  • une édition intermédiaire (pour les sites d’impression distants) vers 21 h 45 ;
  • et la « CTD » à 23 h.

La pagination moyenne est de quarante pagesberlinois. Le journal est réalisé par une équipe d'une quarantaine de personnes installées àParis dans le17e arrondissement.Selon la direction de l'entreprise, les objectifs de développement ont été validés après de nouvelles étudesmarketing.

Selon la direction de l'entreprise, « il y aurait en France une large place pour un journal populaire de qualité ». L’équilibre financier du journal, dont la masse salariale et les frais fixes auraient été considérablement réduits, se situerait aux alentours de 40 000 exemplaires vendus (pour une diffusion de 90 000 exemplaires).

En 2006, la direction de la société avait affiché son intention de mettre en place une « véritable politique de diffusion et de parution », « avec l’acquisition d’une fréquence de télévision sur laTNT et une fréquence radio organisées dans le même esprit éditorial que le journal », devant « renforcer encore le développement deFrance-Soir dans une interactivité journal-télévision-radio-internet ».

Reprise en 2009

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En janvier 2009,France-Soir est racheté par le jeune milliardaire russeAlexandre Pougatchev, un proche du pouvoir russe. Le 17 mars 2010, une nouvelle version du journal, qui se veut plus proche du lecteur, est lancée à grand renfort de publicité (six millions d'euros)[43], et le but affiché est de relancer les ventes du journal grâce à « un concept très novateur et élégant » et l'arrivée de nouvelles signatures (Patrick Poivre d'Arvor,Laurent Cabrol,Thierry Roland). 22 722 exemplaires sont alors vendus quotidiennement. Avec cette nouvelle formule, la direction deFrance-Soir espère augmenter ses résultats pour atteindre 100 000 à 200 000 exemplaires par jour à moyen terme[44].

Dans son édition week-end datée du samedi 18 et dimanche 19 septembre 2010,France-Soir annonce la plus forte augmentation d'audience sur l'ensemble de la presse quotidienne nationale (+ 34,7 %) soit 58 000 lecteurs supplémentaires entre la période juillet 2009 - juin 2010 (selon la dernière étude EPIQ, portant sur la période d'enquête juillet 2009 - juin 2010). Grâce à cette annonce, les ventes journalières du journal s'élèveraient à 80 722 lecteurs environ.

Après l'été 2010, la diffusion totale baisse à nouveau. Le bilan de la relance montre que le recours à la vente aux tiers (diffusion par les compagnies aériennes, etc.) a permis de contrecarrer la progression limitée des achats au numéro[45].

En septembre 2010,France-Soir - qui veut alors miser sur desscoops et se démarquer de la concurrence - se fait remarquer en« comptant le nombre de manifestants » dans les grands défilés syndicaux parisiens hostiles à la réforme des retraites. Le journal, qui a fait appel à une société espagnole spécialisée dans le comptage scientifique du nombre des manifestants, révèle que les chiffres syndicaux sont excessivement « gonflés ». L'initiative est suivie par le siteMediapart et l'AFP, qui à leur tour confirment que les comptages de laPréfecture de police sont plus proches de la réalité que ceux des organisations syndicales. Ce sera le dernier « coup d'éclat » du journal. Cette opération coûte finalement beaucoup d'argent pour un résultat, sur le plan des ventes, plus que mitigé.

Le lundi 17 janvier 2011, pour la deuxième fois en moins d'un an,France-Soir lance une nouvelle formule qui se veut « plus claire, plus aérée et plus moderne » et dans l'objectif de « créer un journal populaire de demain »[46]. Cette nouvelle formule, tirée à 160 000 exemplaires entraîne aussi une augmentation du prix de vente au numéro, passant de 0,50 euro à 0,60 euro. L'objectif de la direction deFrance-Soir est d'atteindre « au plus vite les 100 000 exemplaires »[46] et « 140 000 exemplaires vendus en 2012 »[46].

La nouvelle formule ne convainc pas et la diffusion payée tourne désormais autour des 60 000 exemplaires (OJD début 2011), d'autant que les traditionnelles « Pages courses » (hippiques) sont supprimées et les journalistes spécialisés licenciés. C'est un échec pour le repreneur russe du titre. Le 2 juillet, le prix augmente à 0,80 €. La formule d'été apporte des jeux et dévoile le nouveauSpirou. Le 30 août 2011, à la suite d'importantes pertes financières, le journal est placé sousprocédure de sauvegarde pour une durée de quatre mois.

Le 10 octobre 2011, les salariés deFrance-Soir se mettent en grève à la suite de l'annonce dans plusieurs médias que la parution papier allait disparaître au profit d'une édition exclusivement web. Alexandre Pougatchev se déclare prêt à céder le journal pour un euro symbolique[47].Alexandre Pougatchev a refusé le projet de reprise deFrance Soir proposé par Christiane Vulvert[48]. Une partie des salariés sont sceptiques face au « projet Vulvert », qui ne parait pas financé. Letribunal de commerce rendra sa décision en décembre 2011.

Le 14 octobre 2011, alors qu'une réunion du Conseil d'entreprise se déroule, plus de 300 personnes manifestent à Paris devant le siègeavenue des Champs-Élysées à l'appel du Comité inter CGT (Syndicat des imprimeries parisiennes CGT et Info'Com-CGT) et des salariés deFrance Soir pour protester contre l'édition exclusivement web. L'AFP précise d'ailleurs que lors de cette journée de mobilisation, le site web du quotidien français était alimenté par des stagiaires.

Le 24 octobre 2011, une manifestation spectaculaire a eu lieu devant le siège du SPQN, où des milliers d'exemplaires invendus ont été jetés sur les trottoirs[49].

L'arrêt de la version papier en décembre 2011

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Il avait été décidé en octobre par la direction du titre (en la personne d'Alexandre Pougatchev) d'arrêter la version papier le jeudi 15 décembre[50]. L'ensemble de la presse nationale s'émeut, insistant particulièrement sur l'importante histoire du titre[51]. Une proposition, iconoclaste, est lancée le 14 décembre par le journalle Ravi, d'une reprise par souscription nationale[52].

La fin du journal papier s'est adjointe de 89 suppressions d'emplois sur 127 (horspigistes)[50]. Il avait aussi été prévu d'officialiser ces décisions durant lecomité d'entreprise du mardi 13 décembre au matin[50].

Les militants du Comité Inter CGT (Syndicat des imprimeries parisiennes CGT et Info'Com-CGT) s'opposent à cette double décision, qu'ils jugentillégale — aussi bien leplan social que le déroulement forcé ducomité d'entreprise. À cette occasion le porte-parole d'Info'Com-CGT déclare: « Nous déposerons aujourd'hui une assignation en référé pour que le droit soit respecté, la direction deFrance Soir a violé les règles de fonctionnement du CE et son plan social est illégal »[50]. Le syndicat accompagne son action en justice d'une action coup de poing le 13 décembre, en interrompant le comité d'entreprise et en déversant des exemplaires du journal sur lesChamps-Élysées.

En réaction, Alexandre Pougatchev entérine immédiatement sa décision et arrête la version papier le 13 décembre au lieu du 15. L'édition du 14 ne verra pas le jour[50].

Après l'arrêt de sa version papier,France Soir entame un nouveau projet, entièrement numérique sur le web, smartphones et tablettes[53]. France Soir devient unpure player de l'info. En conservant une partie de son équipe rédactionnelle issue du papier, la mutation s'opère entre fin décembre 2011 et janvier 2012.

Début janvier 2012,France Soir annonce un accord[54] important avecOrange dont la régie publicitaire (Orange Advertising Network) assure désormais la commercialisation[55] de ses publicités sur les supports numériques.

Fin janvier 2012, la société emménage dans de nouveaux locaux àIssy-les-Moulineaux, quittant l'avenue des Champs-Élysées. Une nouvelle organisation de la rédaction, qui travaille désormais 7 jours sur 7 dans un rythme d'information en temps réel, est mise en place. À la tête deFrance-Soir version numérique se retrouvent Dominique de Montvalon, rédacteur en chef, chargé de la politique, etCharles Desjardins, rédacteur en chef chargé des « nouveaux contenus ». En mai 2012, l'audience atteint, à en croire l'entreprise, 4 millions de visiteurs uniques[réf. nécessaire].

Les dernières offres de reprise et la liquidation

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Au total, Alexandre Pougatchev a injecté 75 millions d'euros jusqu'à la fin du journal, auxquels se sont ajoutés une dizaine de millions d'aides publiques[56]. Malgré ces efforts et l'accord avec Orange, les décisions de son PDG n'améliorent pas la situation économique du journal. Le 29 août 2011, le titre demande autribunal de commerce de Paris à être placé pour six mois enprocédure de sauvegarde[57]. Après s'être déclaré contre ce type de solution, Alexandre Pougatchev se résout à chercher un repreneur[58].

En juillet 2012, dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire,Robert Lafont, le PDG deLafont presse, proposait de racheterFrance-Soir pour 56 000 euros et de ne reprendre que 6 salariés. Il aurait conservé le site Internet et voulait créer un hebdomadaire papier. Cette offre est repoussée par les salariés et les élus du comité d'entreprise le 19 juillet 2012. La société Cards Off SA, société spécialisée dans le commerce en ligne, proposait de reprendre entre 8 et 10 salariés et l'activité du site francesoir.fr. Enfin, l'ancien propriétaire deFrance Soir de 2006 à 2009, le promoteur immobilier Jean-Pierre Brunois, avait été contacté par le comité d'entreprise. Malgré ces différentes options de reprise, letribunal de commerce de Paris a prononcé l'enclenchement de laprocédure de liquidation deFrance-Soir le 23 juillet 2012[56].

Relance deFrance-Soir en version numérique et départ des derniers journalistes

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Article détaillé :FranceSoir.

Après laliquidation judiciaire deFrance-Soir prononcée le 23 juillet 2012, l'offre de Cards Off SA, présidée par Philippe Mendil, est retenue : la société devient propriétaire de la marque, du site, des applications et de la base de données[59]. En 2013,FranceSoir.fr est relancé en versiontablette numérique payante mais rencontre un succès mitigé.

En 2014, à la suite d'une nouvelle capitalisation et nouvelle gouvernance, la société Cards Off devient Mutualize corporation SA, présidée parXavier Azalbert. Hugues Perrier, alors directeur général de Mutualize Corporation, devient président-directeur général de la filialeFrance Soir et est chargé du lancement defrancesoir.fr, un site web d'information entièrement gratuit alimenté principalement par des dépêches de l'Agence France-Presse[60]. Fin 2016 et à la suite du départ de Hugues Perrier, Xavier Azalbert reprend la présidence defrancesoir.fr.

Fin août 2019, le personnel de la rédaction du site, qui ne compte plus que quatre employés, est engrève en raison d'une forte dégradation des conditions de travail et de la menace qui pèse sur leur mission de diffusion de l'information[61],[62] ; les journalistes craignent notamment un mélange des genres entrejournalisme etcommunication[63].

Le, il est annoncé que les quatre journalistes de la rédaction serontlicenciés pour motif économique[64],[65]. Malgré ces licenciements, le site webFranceSoir ambitionne de poursuivre la publication de contenus[60]. Le 21 octobre 2019, les licenciements sont confirmés et l'appellation « site d'information » deFrance-Soir est désormais publiquement dénoncée comme fallacieuse par la journalisteSonia Devillers surFrance Inter[66].

Le site poursuit ses publications après 2019 sous le titreFranceSoir ; il fait dans les mois suivants l'objet de critiques pour avoir diffusé desfausses informations ou relayé des contenuscomplotistes[67],[68],[69].Le Canard enchaîné relève par exemple que la personnalité de l'année 2020 de FranceSoir,André Bercoff, a partagé les thèses complotistes deDonald Trump sur la fraude électorale lors de l'élection présidentielle américaine de 2020, ou encore des titres comme« Anticovidisme, la nouvelle secte mondiale » ou un article suggérant que lecovid est utilisé pour« tuer dans l’œuf toute velléité de penser librement »[70].

En janvier 2021, un collectif d'anciens journalistes deFrance-Soir et leSyndicat national des journalistes (SNJ) lancent une pétition pour exiger que Xavier Azalbert cesse ses publications sous le titre et le logo de « France-Soir » et réclamer une loi imposant le contrôle de journalistes professionnels pour la parution ou la reparution de titres de presse rachetés[71].

Le, le site perd l'agrément de laCommission paritaire des publications et des agences de presse (CPPAP)[72] avant de le retrouver à la suite d’une décision du juge des référés du tribunal administratif de Paris[73].

En mars 2024, après avoir été saisi par la ministre de la culture,Rima Abdul-Malak, le Conseil d’Etat a finalement demandé à la commission de réexaminer le cas de FranceSoir. Le CPPAP décide à nouveau, en juillet, de priver le site de son agrément de presse. Le site n’est de fait plus considéré comme un titre de presse[74]. Le Tribunal administratif saisi en référé par la société éditrice l'a déboutée en août[75],[76].

Identité visuelle

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  • 1945
    1945
  • 1946- ...
    1946- ...
  • 2001-2005
    2001-2005
  • 2006-2008
    2006-2008
  • 2008-2011
    2008-2011
  • 2011-2013 (logo de France-Soir en tant que pure player de l'info sur le web)
    2011-2013 (logo deFrance-Soir en tant quepure player de l'info sur le web)
  • 2011-2013 (icône des applications sur smartphones et tablettes de France-Soir)
    2011-2013 (icône des applications sur smartphones et tablettes deFrance-Soir)
  • De 2013 à octobre 2014 (logo de FranceSoir l'e-mag, journal 100 % tablette numérique)
    De 2013 à octobre 2014 (logo deFranceSoir l'e-mag, journal 100 % tablette numérique)
  • Logo de FranceSoir puis de FranceSoir de 2015 à juillet 2020
    Logo deFranceSoir puis deFranceSoir de 2015 à juillet 2020
  • Logo de FranceSoir depuis juillet 2020
    Logo deFranceSoir depuis juillet 2020

Dans la culture

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En 1977, le peintre péruvienHerman Braun-Vega, résidant à Paris, expose aux États-Unis[77] le dessin intituléLa chemise de chaque jour... No.1[78] qui a pour toile de fond une édition de 1976 du quotidien France-Soir.

Personnalités

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Voir la catégorie :Collaborateur de France-Soir.

Présidents

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Directeurs de la rédaction et rédacteurs en chef

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Écrivains et journalistes

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Ont écrit dansFrance-Soir (hors tribunes)

Voir aussi

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Filmographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Radiographie

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Notes et références

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Notes

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  1. Également orthographié durant ses années de parutionFrance soir,France Soir,France-soir ouFranceSoir.

Références

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  7. abc etd« France Soir ne sera plus imprimé, la fin d’un dinosaure de la presse »,L'Obs,
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  9. « Participation des jeunes dans la conception et l'écriture des journaux clandestins : André Bollier. », consulté le 7 avril 2010.
  10. abcdefghij etk"Les Métamorphoses des pages Politique dans la presse écrite française (1945-2000)", thèse de doctorat en science politique de Nicolas Kaciaf, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2005[3]
  11. a etb"Histoire du journal "Le Monde" 1944-2004", par l'historienPatrick Eveno en 2004, page 133
  12. a etb« Le Contingentement du papier en France 1944-1958 une censure déguisée » par Thierry Cottour dans « La Censure de l’imprimé, Belgique, France, Québec et Suisse romande » aux éditions Nota Bene en 2005
  13. Critique du livre de Thierry Cottour par Daniel Vaillancourt, en 2009 dans la revue de l'Université de Toronto[4]
  14. "Cino del Duca (1899-1967) : de la bande dessinée à la presse du coeur,un patron de presse franco-italien au service de la culture de masse", thèse de doctorat d'Isabelle Antonutti en 2012 sous la direction deJean-Yves Mollier,professeur d’histoire contemporaine à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines[5]
  15. abcd eteLe Monde du 17 juin 1970[6]
  16. Le tirage cumulé passant de 4,49 millions à 3,79 millions puis 3,67 millions en 1950, avec un également un "trou d'air" du quotidien communisteCe soir en 1950
  17. Le Monde du 2 août 1947
  18. Biographie de Philippe Viannay., consultation le 7 avril 2010.
  19. Notice « Paris Presse, L'Intransigeant » dans le catalogue « Opale Plus » de la Bibliothèque Nationale de France.
  20. "L'âge d'or de la corruption parlementaire" parJean-Yves Mollier, Place des éditeurs, 2018[7]
  21. Franpar veut dire "France-Soir, Paris-Presse-l'Intransigeant
  22. « Chronologie : Des années fastes au déclin ». sur le site deParis-Presse, consulté le 7 avril 2010.
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  25. "DECOLONISATION : DEUX PATRONS EN AVANCE D'UNE GUERRE" parJacques Marseille le 07/04/1994[8]
  26. Claude Bellanger, Jacques Godechot, Perre Guiral et Fernand Terrou,op. cit.,p. 267.
  27. Claude Bellanger, Jacques Godechot, Perre Guiral et Fernand Terrou,Histoire générale de la presse française, Presses universitaires de France, 1976,p. 222 et suivantes.
  28. "Journal du septennat, 1947-1954: 1953-1954, éditée parJacques Ozouf, 1970
  29. "Une fiscalité pour la croissance: La direction générale des impôts et la politique fiscale en France de 1948 à la fin des années 1960" par Frédéric Tristram, Institut de la gestion publique et du développement économique, 2013[9]
  30. Debouté, « France-Soir, un quotidien qui a écrit l'histoire de la presse », surlefigaro.fr,
  31. Le nom de Carmen Tessier sera repris parPierre Dac etFrancis Blanche, dans le feuilleton radiophoniqueLe Boudin sacré, pour désigner le cargo qui emmène, de Tanger à Diego Suarez, les personnages de Klakmuf, Grougnache et Théo Courant. L'explication du nom de ce navire est donnée par la réplique d'un personnage :« On l'appelle leCarmen-Tessier, parce qu'il fait beaucoup de potin. », « potin » étant employé ici au singulier, à la différence de la rubrique tenue par Carmen Tessier dans les colonnes deFrance-Soir.
  32. Jean-Claude Lamy, « Le France Soir de Pierre Lazareff » dansLa Marche de l'histoire, 14 décembre 2011.
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