Cet article concerne le pays aujourd'hui appelé « République française ». Pour d'autres usages du nom « France », voirFrance (homonymie). Pour d'autres usages du nom « République française », voirRépublique française (homonymie).
Les frontières à l'est, au sud-est et au sud-ouest du territoire métropolitain sont établies en s'appuyant sur des cours d'eau et des massifs montagneux, à savoir leRhin, leJura, leLéman, lesAlpes et lesPyrénées[N 7], tandis qu'au nord-est la frontière ne se fonde pas sur des éléments naturels.
La France est également composée de nombreux territoires situés en dehors du continent européen, couramment appelésFrance d'outre-mer, qui lui permettent d'être présente dans tous les océans du monde sauf l'océan Arctique.
Le territoire métropolitain de la France offre une grande variété d'ensemblestopographiques et de paysages naturels[b 1]. De vastes parties du territoire européen actuel de la France ont été soulevées lors de plusieurs épisodes tectoniques, notamment lasurrection hercynienne à l'èrepaléozoïque, qui est à l'origine des massifsarmoricain,central,morvandiau,vosgien,ardennais etCorse[b 2]. Les massifsalpin,pyrénéen etjurassien sont eux beaucoup plus jeunes, et possèdent des formes moins érodées[b 2] — les Alpes culminent à 4 806 mètres d'altitude aumont Blanc[11]. Bien que 60 % des communes soient classées comme présentant desrisques sismiques, ceux-ci restent modérés[12].
Ces massifs délimitent plusieursbassins sédimentaires, notamment leBassin aquitain au sud-ouest et leBassin parisien au nord[b 2] — ce dernier comprend plusieurs régions au sol particulièrement fertile, notamment les plateaux limoneux de laBeauce et de laBrie[b 3]. En outre, diverses voies de passage naturelles, telles que lavallée du Rhône, permettent des communications aisées[b 4]. Leslittoraux offrent des paysages assez contrastés ; il s'agit tantôt de retombées de massifs montagneux (laCôte d'Azur par exemple), de plateaux se terminant sur des falaises (laCôte d'Albâtre) ou de larges plaines sableuses (laplaine du Languedoc)[b 5].
Le réseauhydrographique de la France métropolitaine est principalement organisé autour de quatre grands fleuves, laLoire, laSeine, laGaronne et leRhône[b 6], auxquels on peut ajouter laMeuse et leRhin, moins importants en France, mais majeurs à l'échelle européenne. Lebassin versant français des quatre premiers couvre plus de 62 % du territoire métropolitain[b 6].
La France dispose de11 millions de kilomètres carrés d'eaux marines sous sa juridiction, dans trois océans et à 97 % en outre-mer[15]. Ils constituent la deuxième plus vastezone économique exclusive du monde[16].
On distingue usuellement leclimat océanique strict très marqué à l'ouest[18]. Il s'étend de la Flandre au Pays basque, sur une bande côtière de quelques dizaines de kilomètres (la limite est difficile à définir), plus étroite au nord et au sud, plus large en Bretagne qui est concernée en quasi-totalité par ce climat. Le climat océanique aquitain du sud-ouest est plus chaud, car plus au sud[19]. Le climat de la façade nord-ouest est océanique, mais plus frais que le climat océanique aquitain ; l'intensité desvents d'ouest y est beaucoup plus forte. Leclimat océanique dégradé de plaine situé au centre-nord, est parfois appelé « parisien » car il correspond approximativement aubassin parisien, pour lequel le climat océanique est plus faiblement altéré. Leclimat semi-continental au nord-est et au centre-est (Alsace, plaines deSaône ou du moyen-Rhône, plaines dauphinoises, auvergnates ou savoyardes) est lui-même subdivisé et possède des caractéristiques encore plus modifiées par le voisinage des massifs montagneux. Un climatsemi-continental méridional caractérisé par un climat chaud existe dans les plaines de lavallée du Rhône autour deLyon ainsi que celles duForez. LaLimagne et la région autour deClermont-Ferrand connaît le même climat par l'effet de foehn et une position géographique dans lamoitié sud de la France. Le climatsemi-continental oriental quant à lui est présent de laBourgogne jusqu'auxArdennes. Les plaines ou bas-relief du littoral méridional et de laCorse ainsi que la bassevallée du Rhône sont pour leur part soumis auclimat méditerranéen. Enfin leclimat montagnard est présent, principalement en altitude dans lesAlpes, lesPyrénées, leMassif central, lesVosges, leJura et la montagne Corse.
La France métropolitaine possède une grande variété de paysages, avec des plaines agricoles ou boisées, des chaînes de montagnes plus ou moins érodées, des littoraux diversifiés et des vallées mêlant ville et nature. LaFrance d'outre-mer possède quant à elle une importantebiodiversité, par exemple dans la forêt équatorialeguyanaise ou dans leslagons deNouvelle-Calédonie[24]. La France est un des pays les plus boisés d'Europe occidentale, les forêts occupant 31 % du territoire métropolitain. La superficie forestière en métropole est constituée de 67 % defeuillus, 21 % deconifères et 12 % de peuplement mixte[25]. Leszones humides, qui concernent potentiellement environ un quart de la surface de la France, ont fortement régressé depuis leXIXe siècle[26]. En 2024, l'UNESCO recensait 7 sites naturels inscrits et 2 mixtes en France, dont 5 en outre-mer, sur laliste du patrimoine mondial, telles lachaîne des Puys et lesterres et mers australes, le plus grand Bien inscrit.
Cette diversité des paysages et desécosystèmes est menacée par lafragmentation écologique des milieux due à un dense réseau routier[27], par le développement horizontal de l'urbanisation qu'il favorise, par l'artificialisation des côtes et par la pollution de son eau et de ses sols. Un tiers des eaux de surface sont de mauvaise, voire de très mauvaise qualité, principalement à cause des pollutions industrielles[b 10] ; les pollutions agricoles liées à l'usage d'engrais et de pesticides ont quant à elles fortement détérioré la qualité desnappes phréatiques dans plusieurs régions, en particulier enBretagne[b 11]. Lalittoralisation du peuplement et des activités[b 12] entraîne une extension et une densification du bâti sur les côtes[b 13], malgré laloi littoral de 1986 et l'intervention duConservatoire du littoral[b 14] ainsi que le caractère inondable de certains secteurs. Quant aux infrastructures de transport, notamment routières, elles exposent leurs riverains à une pollution atmosphérique, sonore et visuelle importante[27].
La production deplastique en France a augmenté de 7,8 % entre 2016 et 2017[34]. Chaque année, 11 200 tonnes de déchets plastiques français sont déversées dans laMéditerranée[35]. Les rivières sont également atteintes par la pollution auxmicroplastiques[36].
Les pouvoirs publics tentent depuis plusieurs décennies de répondre à ces défis environnementaux. Auxréserves naturelles et auxparcs nationaux se sont ajoutés depuis 1967 lesparcs naturels régionaux[38], qui mêlent conservation et mise en valeur du patrimoine naturel et culturel[c 1] et couvrent, en 2018, 15 % du territoire français[39]. Sixagences de l'eau ont été mises en place pour gérer et protéger les ressources en eau du pays[40],[b 10].
Carte synthétique de la répartition de la population en France métropolitaine en 2010. Sont indiquées les densités de population par département, les18 aires urbaines de plus de 400 000 habitants, la ligne Le Havre-Marseille et les limites approximatives de la « diagonale des faibles densités ».
La France métropolitaine est marquée par des déséquilibres spatiaux multiples. D'une part, elle possède l'originalité d'avoir unecapitale six fois plus peuplée que la deuxièmeaire d'attraction du pays[N 10], regroupant un quart des étudiants[I 2] et la quasi-totalité des sièges de grandes entreprises du pays[46]. D'autre part, la ligneLe Havre–Marseille est souvent considérée comme la limite entre un ouest longtemps resté agricole et qui bénéficie actuellement d'un important essor démographique et économique[n 1], et un est à l'industrie et à l'urbanisation anciennes, aujourd'hui[Quand ?] en déclin. Enfin, desArdennes au nord-est auxLandes au sud-ouest se dessine une « diagonale du vide », caractérisée par un peuplement faible comparé au reste du pays et une économie souvent en difficulté[47].
Après un longexode rural auXIXe siècle et jusque dans la deuxième moitié duXXe siècle[n 2], le solde migratoire des campagnes françaises est redevenu positif dans les années 1990[n 1]. L'essentiel de la croissance urbaine se fait dans les zonespériurbaines, de plus en plus éloignées de l'agglomération-centre[n 2]. Le tableau ci-dessous présente, classées en fonction de leur population en 2022, la liste des vingt principales aires d'attraction des villes, celle des vingt principalesunités urbaines et celle des vingt principalescommunes[48].
Principales aires d'attraction des villes, unités urbains et communes par population
En raison de sa situation géographique qui forme un carrefour européen, la France est un pays de passage[b 15]. Elle est, en effet, le passage obligé pour les hommes et les marchandises circulant par voie terrestre entre lapéninsule Ibérique et le reste de l'Europe ainsi que, depuis l'ouverture en 1994[50] dutunnel sous la Manche, entre leRoyaume-Uni et le continent[b 15]. Héritages de l'histoire, les réseaux de transports français sont très centralisés autour deParis[b 16] ; cette centralisation est particulièrement forte dans les transports ferroviaires et aériens, même si elle commence à diminuer[51].
Transport routier
Le transport routier est le principal mode de transport utilisé en France, en 2014, il représentait 83 % des trafics voyageurs et 85 % des trafics marchandises[N 11],[52]. La France compte près de1,1 million de kilomètres de routes en 2014, dont la quasi-totalité est revêtue[53]. Depuis laLibération, la France s'est dotée d'unréseau autoroutier étendu, qui totalise 11 560 km en 2014[53]. Depuis quelques décennies, les politiques publiques s'attachent à réduire lesaccidents mortels sur la route, dont les principales causes identifiées sont la vitesse et l'alcool[j 1], et cherchent à promouvoir d'autres moyens de transport moins polluants que la voiture individuelle[i 1].
Le transport aérien est particulièrement centralisé : les deux aéroports parisiens — Roissy-Charles-de-Gaulle etOrly — ont accueilli101,5 millions de passagers en 2017, alors que le premier aéroport régional,Nice-Côte d'Azur, en accueillait13,3 millions[57]. Les aéroports régionaux sont, en effet, concurrencés par le TGV pour le trafic national, tandis que les aéroports parisiens accueillent la quasi-totalité du trafic long-courrier[b 17]. La France est également le siège de l'une des premières compagnies aériennes mondiales en nombre de passagers transportés (Air France-KLM[58]) et du premier constructeur aéronautique civil mondial (Airbus[b 18],[N 12]).
Transport maritime
D'autres modes de transport sont utilisés en France, mais ils sont plus marginaux. Le trafic fluvial assure une part négligeable du trafic voyageurs et très secondaire du trafic marchandises, principalement en raison de l'inadaptation d'une grande partie du réseau au trafic moderne[59]. Le trafic maritime est important :Calais est le deuxième port mondial pour le trafic de passagers. En ce qui concerne le fret maritime, les ports deDunkerque, duHavre, deNantes–Saint-Nazaire et deBordeaux sont moins importants que leurs rivaux de lamer du Nord comme ceux deRotterdam, d'Anvers et deHambourg et sont désormais largement devancés par ceux d'Amsterdam et deBrême-Bremerhaven[60] ; leport de Marseille, au premier rang français par son trafic, et un des premiers terminaux d'Europe pour les croisières, est le deuxième port de laMéditerranée, derrièreAlgésiras (Espagne)[60].
La présence humaine sur le territoire de la France actuelle remonte auPaléolithique inférieur ; les traces les plus anciennes de vie humaine datent d'il y a environ 1 800 000 ans[e 1]. L'homme est alors confronté à un climat rude et variable, marqué par plusieursères glaciaires qui modifient son cadre de vie[e 1]. La France compte un nombre important degrottes ornées duPaléolithique supérieur, dont deux des plus célèbres sont lagrotte de Lascaux[e 1] (Dordogne, -18000 environ[67]) et lagrotte Chauvet (Pont d'Arc, -36000 environ).
En -600, des Grecs originaires de la ville dePhocée fondent « la plus ancienne ville de France »:Marseille (engrec ancienΜασσαλία /Massalia)[68], au bord de laMéditerranée[e 4] ; à la même époque, quelques peuplesceltes pénètrent dans le territoire de la France actuelle, mais cette occupation ne se généralise à la totalité de ce territoire qu'entre lesVe et IIIe sièclesav. J.-C.[e 5]. La notion deGaule,Γαλατία en grec[69], apparaît alors ; elle correspond aux territoires de peuplement celte compris entre leRhin, lesPyrénées, l'Atlantique et la Méditerranée[e 6].
Contrairement à la vision réductrice qu'en donneCésar dans saGuerre des Gaules, ce vaste espace géographique est occupé par une mosaïque de plus d'une centaine de peuples dont l'organisation est très diverse, mais qui ont tous un point commun :« qu'il s'agisse de l'agriculture, de l'urbanisme, du commerce ou encore de l'art, ils partagent un savoir-faire avancé »[71].
Les riches territoires fiscaux nouvellement conquis sont répartis par l'empereur de RomeAuguste en neufprovinces, dont quatre correspondent approximativement à l'actuel territoire métropolitain français : laNarbonnaise au sud, l'Aquitaine au sud-ouest, laLyonnaise au centre et à l'ouest et laBelgique au nord[e 8]. De nombreuses villes sont fondées durant la période gallo-romaine, dontLyon (Lugdunum) en -43, appelée à être la capitale de laGaule romaine[e 9] qui connait alors la paix pendant environ deux siècles.
Laconversion au christianisme du chef francClovis, baptisé à Reims le 24 décembre 496 par l'évêquesaint Remi, fait de lui l'allié de l'Église chrétienne nicéenne et lui permet de conquérir l'essentiel de laGaule au tournant desVe et VIe siècles[e 16]. La fusion des héritages gallo-romains, des apports germaniques et du christianisme est longue et difficile, les Francs constituant originellement une société guerrière aux lois très éloignées dudroit romain et des principes chrétiens[e 17]. Tandis que la faiblesse démographique que connaît le royaume des Francs entraîne un déclin des villes, le christianisme s'installe par la fondation d'églises rurales et surtout de très nombreux monastères[e 18]. Si le pouvoir deClovis semblait originellement solide, ladynastie mérovingienne doit bientôt faire face à de graves difficultés[e 19] ; elle disparaît en 751 lorsquePépin le Bref est sacré roi des Francs, fondant ainsi ladynastie carolingienne[e 20].
À partir de 1494, les souverains français mènent demultiples guerres en Italie, puis contre l'empereurCharles Quint[75]. Néanmoins, les règnes deFrançoisIer (1515-1547) et de son filsHenri II (1547-1559) sont surtout marqués par un renforcement du pouvoir royal, qui tend à devenirabsolu[76], et par uneRenaissance littéraire et artistique fortement influencée par l'Italie[77].
Napoléon Ier,empereur des Français, a construit avec saGrande Armée un vasteempire à travers l'Europe. Il a aidé à répandre les idéaux révolutionnaires français, et ses réformes juridiques ont eu une influence majeure dans le monde entier.
Si les premières années duSecond Empire sont celles d'un régime autoritaire,Napoléon III entame un tournant libéral en 1860, qui n'empêche pas une montée des oppositions politiques, tandis que le développement industriel et ferroviaire s'accélère[e 67]. Ladéfaite de la France face à uneAllemagneen cours d'unification, en 1870 et 1871, est un double tournant dans l'histoire du pays : l'empereurcapitule le et la République est proclamée le, tandis que la Prusse annexe l'Alsace-Lorraine[e 68]. La défaite française suscite en outre l'épisode dramatique de laCommune de Paris,écrasée en mai 1871 par les troupes gouvernementales.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la France métropolitaine est divisée entre une « zone occupée » au nord et à l'ouest et une « zone libre » au sud, auxquelles s'ajoutent d'autres zones de taille plus restreintes au statut spécial.Lespoilus français ont subi d'importantes pertes lors de laPremière Guerre mondiale.
Par le jeu des alliances, la France entre en guerre au début du mois d'août 1914 contre l'Allemagne, aux côtés duRoyaume-Uni et de l'Empire russe[e 73]. LaPremière Guerre mondiale, qui fait 1,4 million de victimes françaises et entraîne de nombreuses destructions dans le nord-est du pays, se conclut le11 novembre 1918 en faveur de laTriple-Entente[e 74]. Outre le retour de l'Alsace-Lorraine, la France recevra une partie des réparations allemandes prévues par letraité de Versailles tout en obtenant des garanties de sécurité. Néanmoins, celles-ci ne suffisent pas à éviter en 1940, une nouvelle invasion par l'Allemagne à la suite de la reconstruction de l'armée allemande et de la remilitarisation de la rive gauche duRhin.
Georges Clemenceau est célèbre tant pour sa politique intérieure que pour son rôle dans la Première Guerre mondiale. Il fait preuve d'une grande détermination[N 17] Une fois l'Allemagne vaincue, il est surnommé« Père la Victoire ».Guillaume II dira dans ses mémoires :« ce ne sont pas les Alliés qui nous ont battus, mais c'est le petit vieillard de Clemenceau ! »
Après quelques années dereconstruction laborieuse, marquée par un effort d'immigration et de productivité pour pallier la pénurie de main-d'œuvre dans les mines, l'acier ou l'automobile, la France peine à retrouver sa vigueur économique d'avant-guerre[e 75] avant de vivre uneforte croissance à partir de 1924. Elle sera touchée bien après la plupart des autres puissances par lacrise des années 1930[82]. Toutefois, si cette crise est tardive, elle est durable et profonde. Aux difficultés économiques s'ajoute une crise politique, malgré l'espoir suscité par l'arrivée au pouvoir en 1936 duFront populaire[83]. Finalement, lorsque la France déclare le 3 septembre 1939 la guerre à l'Allemagne nazie, elle sort tout juste de la plus grave crise qu'ait connue laTroisième République[e 76].
Après huit mois sans combats (la « drôle de guerre »), laWehrmacht envahit le le nord-est de la France et le maréchalPhilippe Pétain demande l'armistice le 22 juin[e 77]. Ce dernier obtient les pleins pouvoirs le, signant ainsi la fin de laTroisième République et la naissance durégime de Vichy. Celui-ci mène une politique conservatrice, traditionaliste et antisémite, et collabore avec leTroisième Reich. Toutefois, larésistance s'organiseà l'intérieur età l'extérieur du pays[e 78]. Ledébarquement allié du enNormandie sonne la fin de l'occupation nazie et le début de lalibération de l'Europe[e 79]. Au total, ce conflit aura tué moins de militaires français que le précédent[N 18] mais lesvictimes civiles sont nombreuses — au moins 330 000 victimes civiles, dont 75 000 Juifs installés sur le territoire français qui ont été tués lors de laShoah[84],[N 19] — et les blessures psychologiques et politiques dues à la débâcle de 1940, à la collaboration puis aux règlements de compte lors de l'épuration sont longues à cicatriser[e 79].
La Libération, gaullisme et crise politique (1945-1968)
Le, lors d'unegrave crise politique liée à laguerre d'Algérie, le général de Gaulle est investi président du Conseil par l'Assemblée nationale avec pour mission de donner à la République une nouvelle constitution : laCinquième République donne au président des pouvoirs plus larges face au Parlement[e 84]. Charles De Gaulle poursuit et achève la décolonisation de l'Afrique et affirme l'indépendance de la France face auxÉtats-Unis[e 85]. À cette fin, il dote la France du nucléaire civil et militaire, et d'unprogramme spatial qui fera de la France la troisième puissance spatiale de l'histoire. Mais lacrise étudiante et sociale de révèle une fracture entre des aspirations de la jeunesse (notamment estudiantine) face à un pouvoir dépeint comme trop conservateur. Cependant, le général de Gaulle reprend en main la situation en provoquant la dissolution de l'Assemblée nationale le après laquelle les Français lui donnent une large majorité présidentielle[86]. Il démissionne en 1969 à la suite de l'échec du référendum sur la réforme du Sénat et de la régionalisation[87]. Toutefois, legaullisme se maintient au pouvoir cinq ans de plus, sous la figure du président de la RépubliqueGeorges Pompidou[e 86].
Depuis Mai 68
En 1974, s'ouvre une période post-gaulliste avec l'élection d'un président issu du centre-droit :Valéry Giscard d'Estaing[e 87]. Alors que la France entre peu à peu dans la crise des années 1970, les premières années de son mandat sont marquées par plusieurs lois actant les mutations de la société française, comme laloi Veil qui légalise l'interruption volontaire de grossesse (IVG) ou l'abaissement de 21 à18 ans de l'âge de lamajorité civile[e 88]. Un autre tournant a lieu en 1981, lorsqu'un président socialiste,François Mitterrand, est élu[e 89]. Face à la situation économique qui s'aggrave, celui-ci tente dans un premier temps unepolitique de relance[e 90], tout en adoptant des mesures symboliquement fortes comme l'abolition de la peine de mort[88]. Si François Mitterrand est réélu en 1988, la France connaîtentre 1986 et 1988 puisentre 1993 et 1995 deux périodes de « cohabitation », situation jusque-là inédite où le président n'appartient pas au même parti que son gouvernement et qui offre une lecture nouvelle des institutions[e 91]. Cette situation se reproduitentre 1997 et 2002, mais de façon inversée, alors qu'un président de droite,Jacques Chirac, est élu en 1995, et que lesélections législatives de 1997 amènent le socialisteLionel Jospin à la tête du Gouvernement[e 92].
La France met l'euro en circulation le et met fin à l'usage dufranc français le.
Depuis 1945, la France a été touchée par plusieursvagues d'attentats terroristes, en particulier par leterrorisme islamiste depuis 1995, qui mène la même année à la création duplanVigipirate. Après une série d'attentats particulièrement meurtriers en 2015, le président François Hollande décrète l'état d'urgence, qui est prolongé jusqu'en novembre 2017[96].
L'organisation des pouvoirs en France est définie par laConstitution de 1958, amendée à plusieurs reprises[k 1] ; le rôle de chaque institution est cependant défini tant par la pratique observée depuis 1958 que par le texte de la Constitution[k 1]. La France possède un régime politique original par le large pouvoir dont disposent à la fois le Parlement et le président de la République, ce qui a amené les constitutionnalistes à parler de« régime parlementaire présidentialisé », de« régime semi-présidentiel » ou encore de« régime parlementaire bireprésentatif[N 20] ».
La conformité des lois à la Constitution, la régularité des scrutins et, plus largement, le respect des institutions sont contrôlés par leConseil constitutionnel[k 11].
Comparée à ses voisins européens, la France a longtemps été marquée par une fortecentralisation politique, les collectivités territoriales disposant de pouvoirs relativement faibles[k 15]. Néanmoins, cette situation a beaucoup évolué depuis le début des années 1980, d'abord en 1982 et 1983 avec leslois Defferre (appeléesa posteriori l'acte I de la décentralisation), puis entre 2002 et 2004 sous legouvernement Raffarin (acte II)[108]. En 2010, lescompétences] des collectivités territoriales sont nombreuses, et concernent notamment les établissements scolaires, les transports, le développement économique et l'action sociale[109]. Néanmoins, la superposition de multiples échelons et la limite souvent floue entre les compétences des différentes collectivités territoriales est la source de débats sur l'avenir de la décentralisation sur lequel legouvernement Fillon s'est penché entre 2008 et 2010[110]. Legouvernement Valls poursuit ce processus, appelé l'acte III de la décentralisation en proposant un nouveau découpage en 18 régions, effectif à partir du et desélections régionales de décembre 2015[111].
Les territoires français situés en dehors de l'Europe géographique, qui correspondent à d'anciennescolonies restées françaises, sont quant à eux soumis à des régimes administratifs et juridiques très différents les uns des autres[112]. Ces territoires, dont la situation économique est globalement moins bonne que celle de la métropole, bénéficient de nombreuses aides de l'État[113].
Évolution du paysage politique français de 1958 à 2017. Extrême-droite (en bleu foncé) ; droite (en bleu) ; centre-droit (en bleu-clair) ; centre et centre-gauche (en jaune) ; écologistes (en vert) ; gauche (en rose) ; extrême-gauche à gauche radicale (en rouge).
Le système politique français, notamment le suffrage uninominal majoritaire qui prévaut lors desélections présidentielles etlégislatives, tend à unebipolarisation ou à une tri-polarisation de la vie politique[n 3]. Par conséquent, on observe depuis les débuts de la Cinquième République une tendance au regroupement des partis avec de fréquents retours en arrière[k 19]. Cependant, l'audience des principaux partis tend à diminuer au profit des petites formations[N 25]. Le paysage politique français connaît trois évolutions majeures depuis les années 1980 : la chute de l'audience duParti communiste français[n 4], la baisse progressive de l'électorat centriste et la hausse du vote pour des partis d'extrême droite[n 3]. Par ailleurs, l'abstention concerne un nombre de plus en plus élevé d'électeurs[121].
Les élections présidentielles puis législatives de 2017 ont toutefois abouti à une recomposition du paysage politique français, marquée par une élimination dès le premier tour des candidats des deux partis ayant occupé la présidence de la République auparavant, et l'élection d'un jeune candidat entré en politique active sous la présidence de François Hollande sans être membre actif du PS,Emmanuel Macron[128]. Le mouvement créé par ce dernier sur une ligne centriste, europhile et sociale-libérale, et réunissant des personnalités du centre-gauche, du centre, du centre-droit et de la société civile,La République en marche, obtient ensuite la majorité à l'Assemblée nationale. Cette formation reste toutefois encore peu représentée au Sénat et dans les assemblées des collectivités locales.
En France, lesprélèvements obligatoires représentaient 46,2 % du PIB en 2017[129], soit le taux le plus élevé parmi les pays membres de l'OCDE[129], et ce taux a tendance à augmenter[a 1]. Lescotisations sociales représentent près de 38 % du total, dix points de plus que la moyenne des pays de l'OCDE[a 2] ; à l'inverse, la France est le pays développé où lesimpôts sur le revenu etsur les sociétés représentent la part la plus faible du total des prélèvements obligatoires[a 3].
Malgré le taux élevé des prélèvements obligatoires, les dépenses publiques les dépassent nettement, totalisant 56,8 % duPIB en 2015[130]. Dès lors, ledéficit public est élevé, atteignant 2,68 % du PIB en 2017[131], il baisse cependant de manière continue depuis 2009, année à laquelle il avait atteint 7,17 % du PIB[131]. Depuis 1974, la France n'a jamais réalisé d'excédent budgétaire[132].
Répartition des prélèvements obligatoires et des bénéficiaires institutionnels en 2007 (sources[134] et précisions[N 27]).
Jusqu'en 2012, les trois principalesagences de notation financière attribuaient toutes à la France leur notation maximale. Cependant, à cause de la dégradation de l'état desfinances publiques françaises à la suite de lacrise économique de 2007-2008, elles revoient leur notation à la baisse. Le,Moody's rabaisse sa note de Aaa à Aa1, puis le, de Aa1 à Aa2.Standard & Poor's baisse sa note de AAA à AA+ le, puis de AA+ à AA le. Enfin, l'agenceFitch revoie sa note de AAA à AA+ le, puis de AA+ à AA le[135]. Les agences de notation ont salué l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République en 2017 et ont relevé leur perspective de notation[136]. Au, l'agence de notation chinoiseDagong attribuait la note de A à la France avec une perspective stable, elle estimait que, malgré l'amélioration de la situation économique du pays, les réformes menées par legouvernement pour réduire le niveau de la dette publique et accélérer le taux de croissance étaient trop lentes[137].
Le, l'agence Fitch baisse la note à A+ en raison de l'augmentation continue de la dette publique et de l'instabilité politique de la France[138].
La France a le cinquièmebudget de la Défense au monde, selon les données duSIPRI[146]. Elle est la septième puissance militaire mondiale[147], l'un des cinq membres permanents duConseil de sécurité des Nations unies et, à ce titre, juridiquement reconnue comme un des cinq « États dotés d'armes nucléaires » (EDAN) par letraité sur la non-prolifération des armes nucléaires[148]. Elle est l'un des membres de l'OTAN où elle dispose ducommandement allié Transformation (ACT), qui est un des deux postes de commandement militaires. L'Armée française est l'une des cinq plus dotées financièrement dans le monde et assure avec l'Armée britannique l'essentiel des opérations militaires européennes[149]. La France lui consacre 40,9 milliards (Mds) d'euros (49,6 Md€ pensions incluses) en 2022[150]. Sur les 40,9 milliards, 36 milliards sont consacrés à des commandes d'armement qui contribuent à soutenir l'industrie[151].
Depuis la présidence dugénéral de Gaulle (1958-1969), la politique étrangère de la France est caractérisée par une volonté d'indépendance, notamment vis-à-vis desÉtats-Unis[169], ce qui s'est traduit par la mise au point d'armes nucléaires et par son retrait du commandement intégré de l'OTAN de 1966 à 2009[169]. Elle est vue des années 1960 au début des années 2000 comme un allié dumonde arabo-musulman, critique vis-à-vis de la politique de l'État d'Israël[170].
Le logotype du Gouvernement de la République française, adopté en 1999, refondé en 2020. Utilisé officiellement, il n'est cependant pas inscrit dans la Constitution.
Selon la constitution de la Cinquième République, la France possède plusieurs emblèmes, datant pour l'essentiel de la Révolution française. Ledrapeau de la France est constitué de trois bandes verticales d'égale largeur, de couleurs bleu, blanc et rouge[174]. L'hymne national estLa Marseillaise[174], un chant composé parRouget de Lisle àStrasbourg pendant laRévolution française et parfois critiqué depuis pour la violence de son texte[175]. Enfin, la République française a pour devise :Liberté, Égalité, Fraternité[174].
En outre, plusieurs symboles officieux existent pour représenter la France. En particulier, le buste deMarianne, une femme portant lebonnet phrygien, orne les mairies, et son visage est représenté sur lestimbres-poste et lesfaces françaises des centimes d'euro[N 30],[176].
Depuis 1999, le Gouvernement français s'est doté d'unlogotype rappelant le drapeau et la devise du pays, ainsi que la figure de Marianne. Ce logo figure en entête de tous les documents publiés par l'administration française. En 2020, la charte graphique gouvernementale est modernisée pour s'adapter aux nouveaux formats et aux nouveaux usages de la communication[177].
Unrecensement national général était organisé à intervalles réguliers depuis 1801, mais depuis janvier 2004, le recensement est réalisé tous les ans dans les communes de 10 000 habitants ou plus, hors collectivités d'outre-mer, et tous les cinq ans ailleurs[I 3].
Après avoir été relativement faible auXIXe siècle et au début duXXe siècle — la France a connu unetransition démographique rapide et peu marquée[i 3] —, la croissance démographique de la France est devenue l'une des plus fortes d'Europe, combinant un taux de natalité supérieur à la moyenne européenne (800 000 naissances en 2015 contre 600 000 décès) et unsolde migratoire positif (environ 47 000 individus en 2015) : lapopulation de la France s'est accrue de 0,4 % en 2015[I 4].
En 2015, letaux de fécondité en France est d'environ1,96 enfant par femme[181]. En 2014, 29,2 % des nouveau-nés (hors Mayotte, COM et Nouvelle-Calédonie) avaient au moins un parent né à l'étranger et 25,7 % au moins un parent né hors de l'Union européenne[182].
D'après les projections d'Eurostat, la France devrait compter72,7 millions d'habitants en 2040,75,6 millions en 2060, et78,8 millions en 2080 (en excluant les territoires d'outre mer et la Nouvelle Calédonie).
Contrairement à ses voisins européens, la France connait depuis 2018 une augmentation de son taux demortalité infantile, qui s'élève en 2025 à4,1 ‰, traduisant très probablement la dégradation dusystème de santé dans les unités de soins auxprématurés[184].
Immigration, population étrangère et minorités visibles
En 2015, selon l'historienPascal Blanchard, entre 12 et14 millions de Français (soit 18 % à 22 % de la population totale) ont au moins un de leurs grands-parents né dans un territoire non européen[185]. Le, le président de la République française déclare que10 millions de Français ont des parents en Afrique[186],[187],[188].
Évolution du nombre d'immigrés en France depuis 1921.
Depuis 1946, le nombre et la part d'immigrés en France augmente de manière continue :1,986 millions en 1946 (4,98 % de la population totale),4,037 millions en 1982 (7,43 % de la population totale),5,342 millions en 2008 (8,44 % de la population totale). Les enfants d'immigrés représentaient 10,4 % de la population totale en 2013. Il y avait donc12,5 millions d'immigrés et enfants d'immigrés en France en 2013, soit 19,3 % de la population. Les immigrés vivant en France en 2015 étaient originaires à 44,6 % d'Afrique (27 % en 1975), à 35,4 % d'Europe (66 % en 1975), à 14,3 % d'Asie (4 % en 1975) et à 5,6 % d'Amériques ou d'Océanie (2 % en 1975). En 2015,2,997 millions d'immigrés étaient desexe masculin et3,171 millions d'immigrés étaient desexe féminin. En 2013, 39 % des immigrés en France disposaient de lanationalité française, ce chiffre était de 28 % en 1975 et 16 % en 1911[192],[193]. La France a unsolde migratoire positif. Selon l'INSEE, l'excédent migratoire en 2014, en France était de 32 300 personnes, soit 0,05 % de la population totale[194].
Les immigrés perçoivent des revenus inférieurs d'un tiers en moyenne à ceux des non-immigrés[i 4], sont deux fois plus nombreux à ne pas être diplômés[i 4] et trois fois plus nombreux à vivre sous leseuil de pauvreté[i 4]. Toutefois, à situation sociale égale, leur formation scolaire et leurs revenus sont proches de ceux des Français nés en France[i 5]. Selon des travaux, publiés en 2015, de l'économisteHippolyte d'Albis, les migrants permettent une augmentation duPIB par habitant et une baisse dutaux de chômage, en cela ils ont un effet positif sur l'économie[199].
Les populations d'origine immigrée, et celles qui appartiennent à desminorités visibles, sont parfois victimes dediscriminations en France[i 6]. Pour des raisons indéterminées et sujettes à débats, une partie de cette population se tourne vers lefondamentalisme religieux[i 7]. Pourtant, on assiste à une certaine convergence des modes de vie des populations immigrées et des Français de longue date[i 8]. En 2019, le taux de chômage des personnes immigrées est de 16,3 %. Quelque5,4 millions d'emplois sont interdits aux immigrés non européens, soit plus d'un emploi sur cinq. Par ailleurs, 26,1 % des familles immigrées vivent dans un logement trop étroit, soit3,7 fois plus que les personnes non immigrées[200].
La France est, en 2009, le troisième pays le plus fécond d'Europe après l'Islande et l'Irlande[201], avec unedescendance finale des femmes nées en 1959 de2,12 enfants et unindicateur conjoncturel de fécondité de 1,99 enfant par femme (1,98 en France métropolitaine)[I 5].
Les mutations qu'a connues la famille en France entre les années 1960 et les années 2000 sont aussi nombreuses que profondes. Les naissances sont dans la majeure partie planifiées, en raison de la légalisation de lacontraception (en 1967) et de l'interruption volontaire de grossesse (en 1975). Plus de 200 000 avortements sont pratiqués chaque année en France[I 6]. Une partie grandissante des couples préfère aumariage l'union libre, leconcubinage, ou lepacte civil de solidarité (PACS), un contrat d'union plus souple que le mariage[i 9]. Quant auxdivorces, leur nombre a été multiplié par 3,2 entre le début des années 1970 et la fin des années 2000[i 10].
Autrefois assimilée à un crime, l'homosexualité en France a été peu à peu dépénalisée à partir de la fin duXVIIIe siècle[202]. À partir des années 1980, les couples homosexuels acquièrent progressivement des droits similaires aux couples hétérosexuels. En 1999, le PACS permet à des personnes de même sexe de conclure une union. Depuis 2013, le mariage et l'adoption d'enfants par des personnes de même sexe sont autorisés par la loi[203]. Parallèlement, l'homophobie devient un délit.
La place des femmes dans la société française a beaucoup évolué au cours duXXe siècle, dans un mouvement tendant vers une égalité effective entre les sexes. Cette évolution s'est accompagnée de mesures législatives[i 11] (par exemple, ledroit de vote accordé aux femmes). Elle se manifeste particulièrement dans le monde du travail. Ainsi, letaux d'activité des femmes est passé de 58,2 % en 1990 à 67,5 % en 2014[204] (contre 75,5 % pour les hommes). Les femmes continuent cependant de travailler significativement moins que les hommes : selon l'OCDE, en 2017, letemps de travail hebdomadaire moyen des femmes était de33,8 heures alors qu'il était de38,4 heures pour les hommes[205]. En 2011, les femmes représentaient également la moitié desdoctorants ainsi que la moitié des effectifs enIEP et enESC. Les femmes sont également de mieux en mieux représentées dans la politique. Elles représentent, 38,8 % desdéputés élus en 2017 (pour 42,4 % des candidats) ; en comparaison, elles n'étaient que 12,1 % en 2002 (39,3 % des candidats) et 1,2 % en 1973 (6,6 % des candidats)[206]. De plus, depuis 2012, le Gouvernement français est composé à parité d'hommes et de femmes[207]. Enfin, à métier, entreprise et fonction équivalentes, l'écart salarial entre femmes et hommes est de 2,7 %[208].
Selon un rapport du linguisteBernard Cerquiglini (1999), soixante-quinze langues autres que le français sont parlées en France, en comptant leslangues régionales, les langues issues de l'immigration et lesdialectes parlés dans l'Outre-mer[211]. Les langues régionales, bien que n'ayant pas le statut de langue officielle, sont néanmoins reconnues depuis 2008 comme appartenant au patrimoine de la France par l'Article 75-1 de la Constitution.
La France est un pays laïc avec une grande tradition catholique ancienne, et bien que le poids de l'Église soit en train de diminuer, 48 %[218] des personnes interrogées se déclaraient catholiques lors de sondages publiés en 2019, tandis qu'une part importante de la population se ditagnostique,athée ou sans religion. De plus, d'autres religions sont présentes dans des proportions moins importantes, notamment le judaïsme depuis l'Antiquité, différentes branches du protestantisme depuis laRéforme et l'islam depuis l'arrivée en France d'immigrés du Maghreb et du Moyen-Orient auXXe siècle. Diverses Églises chrétiennes (néo-apostolique,apostolique arménienne,Mormons,Témoins de Jéhovah,mennonites…) et d'autres religions (hindouisme,bouddhisme,bahaïsme,alévisme…) sont également présentes sur le territoire national, parfois depuis plusieurs siècles (mennonites d'Alsace).
Les Français ont une image plutôt négative de la religion en général. Selon un sondageIpsos publié en 2017, 61 % des Français pensent que lareligion cause plus de tort que de bien, et seulement 16 % des Français pensent que les personnes croyantes font de meilleurs citoyens[219].
Organisation de l'enseignement primaire et secondaire français.Organisation de l'enseignement supérieur français.
En France, l'école publique estlaïque etgratuite[i 14],[220]. Si la formation et la rémunération des enseignants, ainsi que le choix des programmes, sont du ressort de l'État, la gestion des établissements scolaires primaires et secondaires revient aux collectivités territoriales[N 32],[221]. L'instruction est actuellement obligatoire pour les enfants âgés de 3 à16 ans[222].
L'enseignement primaire se déroule en deux phases. L'école maternelle, qui accueille les très jeunes enfants, se donne pour but leur éveil, leur socialisation et la mise en place des outils fondamentaux que sont le langage et le nombre[223]. Ensuite, vers l'âge de6 ans, les enfants sont accueillis par l'école élémentaire, dont les premiers objectifs sont l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul, et l'éducation civique[224].
La France a connu depuis la Libération un élargissement considérable de la scolarisation. En 1936, moins de 3 % d'une classe d'âge obtenait le baccalauréat ; ce pourcentage est passé à 30 % en 1985 et 60 % en 1995[i 14]. Néanmoins, cette démocratisation de l'enseignement ne supprime pas les inégalités sociales : 25 % des enfants d'ouvriers nés entre 1974 et 1978 sont diplômés de l'enseignement supérieur, contre 77 % des enfants de cadres[i 15]. Ces inégalités sont encore plus fortes dans les grandes écoles : seuls 2,9 % des étudiants admis à l'École nationale d'administration en 2008 avaient un parent ouvrier[i 16].
Selon leprogramme PISA de comparaison des systèmes éducatifs nationaux, les résultats du système éducatif français sont décevants par rapport aux autres États membres de l'OCDE[229], en particulier par l'accroissement des inégalités depuis l'enquête PISA de 2003. Malgré les plans de prévention, l'illettrisme touche3,1 millions de personnes, soit 9 % de la population âgée de 18 à65 ans ayant été scolarisée en France[230].
L'origine sociale des élèves influe considérablement sur leurs résultats scolaires. En CE2, les élèves issus du quart le plus pauvre obtiennent en 2019, une note moyenne de 57 sur 100 en français et 58 en mathématiques, contre respectivement 87 et 85 pour ceux issus du quart le plus riche. Les inégalités s'accentuent après le collège, avec un taux d'accès en seconde générale ou technologique deux fois plus élevé pour les élèves issus de milieux favorisés que pour les autres[200].
La première évaluation duministère de l'Éducation nationale a révélé que la « continuité pédagogique » pendant le verrouillage au milieu de lapandémie de COVID-19 était positif. Selon l'enquête, sept enseignants sur dix et huit parents sur dix ont été jugés satisfaits[231].
Depuis sa création en 1945[a 5], laSécurité sociale est au cœur du système de protection sociale français, bien que l'État, les collectivités territoriales et lesmutuelles aient également un rôle important[a 6]. Le maintien des régimes de protection sociale dont disposaient certaines professions avant 1945 explique la grande complexité du système[a 7], qui ne compte pas moins de120 régimes de base et 1 200 régimes complémentaires[a 8]. Le régime général de la Sécurité sociale, qui compte de loin le plus grand nombre d'affiliés[a 7], est divisé en quatre branches correspondant aux quatre risques majeurs, la maladie, les accidents du travail et maladies professionnelles, les risques liés à la vieillesse et la famille[a 7]. Si cette protection sociale ne concernait dans un premier temps que les personnes actives, elle s'est peu à peu étendue à toute la population active comme inactive dans beaucoup de domaines, par exemple, lors de la création de lacouverture maladie universelle (CMU) en 1999[a 5]. En outre, à la fin des années 1990, six millions de personnes dépendaient desminima sociaux[d 5].
Les prestations sociales sont principalement financées par lescotisations sociales versées par lesactifs (65,5 % du total en 2005[a 9]), mais aussi — et de plus en plus — par l'État et les collectivités territoriales[a 9]. En 2005, les dépenses de protection sociale — au sens le plus large du terme[N 33] — représentaient près de 30 % du PIB et plus de 45 % du revenu disponible ajusté des ménages[a 10]. Malgré les efforts menés par les gouvernements successifs pour maîtriser les dépenses sociales[a 11], celles-ci augmentent rapidement[a 12], du fait notamment de l'augmentation des dépenses de santé des ménages[a 13] et du vieillissement de la population[a 14] — le rapport actifs sur inactifs de plus de60 ans, qui était de 3 en 1970, devrait atteindre 2,07 en 2010 et 1,36 en 2050 en métropole, selon l'Insee[a 15].
Le système de santé français est en grande partie financé par la branche maladie de laSécurité sociale. Le nombre de médecins pour 1 000 habitants était de 3,22 en 2008, un des taux les plus élevés au monde[233]. Les Français bénéficient également d'une desespérances de vie les plus longues du monde[i 17], même si letaux de mortalité prématurée (avant65 ans) est élevé[i 18]. Les dépenses de santé par habitant étaient de 4 719 $ par an en 2008[234], ce qui place la France au-dessus de ses grands voisins européens, mais en dessous de laSuisse, de laNorvège, duDanemark, duLuxembourg, et desÉtats-Unis. De 1950 à 2006, la dépense consacrée aux soins et aux biens médicaux est passée de 2,5 % à 8,8 % duPIB[i 19].
Néanmoins, la santé des habitants de la France n'est pas optimale dans tous les domaines. Malgré la chute de la consommation de vin depuis les années 1960[i 19], les Français demeurent les seconds consommateurs d'alcool d'Europe occidentale, après lesIrlandais[i 18]. 29 % des 18-75 ans fumaient quotidiennement en 2005, malgré les intenses campagnes de lutte contre letabagisme[i 20]. Quant aux drogues illicites, la plus consommée est lecannabis : 39 % des hommes de 18 à25 ans en auraient consommé en 2005, selon l'Observatoire français des drogues et toxicomanies[i 20]. Une étude de l'ANSES en 2020 révèle que« 95 % de la population française adulte est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d'activité physique ou un temps trop long passé assis »[235]. Toujours selon cette enquête, 5 % des adultes en France ont une activité physique suffisante pour protéger leur santé : les femmes sont plus exposées que les hommes à un manque d'activité physique[235].
Contrairement aux idées reçues, la France ne consomme pas significativement plus d'antidépresseurs que les autres pays[236], le taux desuicide n'y est pas non plus particulièrement plus élevé que dans les autres pays développés[237],[238]. Le taux de troubles de la santé mentale et l'abus desubstances, bien qu'élevé, est comparable à celui des autres pays occidentaux[239].
Si les presses régionale, hebdomadaire et thématique se vendent bien en France[N 34],[241], la presse quotidienne nationale d'information généraliste est peu diffusée hors de la capitale. Dès lors, les cinq principaux titres de cette catégorie (Le Figaro,Le Monde,Aujourd'hui en France,Libération etLa Croix) ne vendent réunis que moins d'un million d'exemplaires chaque jour en 2010[242].
Depuis 1981 et la légalisation des « radios libres »[243], les stations de radio publiques gérées par Radio France sont concurrencées par des stations privées, souvent propriétés de grands groupes de médias[244]. Dès lors, parmi les quatre premières stations de radio en audience cumulée en novembre- (RTL,NRJ,France Inter etEurope 1[245]), seule la troisième est publique. De même, depuis l'apparition de la première chaîne de télévision privée (Canal+) en 1984, plusieurs centaines de chaînes de télévision privées ont vu le jour, diffusées par lecanal hertzien, parcâble, parsatellite ou plus récemment par latélévision numérique terrestre (TNT). Les trois principales chaînes sontTF1,France 2 etM6[246], seuleFrance 2 appartient au groupe publicFrance Télévisions.
Quant à l'accès au réseauinternet, il ne s'est vraiment démocratisé qu'au début des années 2000[247]. En décembre 2018, la France comptait52,8 millions d'utilisateurs d'internet, soit une hausse de13 millions par rapport à décembre 2012[248].
En est annoncée une plateforme unique pour lesradios publiques et privées en tant que service numérique commun, permettant aux utilisateurs d'écouter tous les programmes en un seul endroit sans aucun coût[251]. Lancée en avril 2021 sous le nom Radio Player, elle réunit194 stations françaises publiques et privées, dontLagardère News,Radio France, les radios duGroupe M6 etLes Indés Radios. L'ensemble représente 88 % de l'audience radio, un grand nombre de radios associatives n'ayant pas rejoint le projet[252].
Parmi ses autres distinctions notables, en sport collectif, la France a remporté laCoupe du monde de football à deux reprises, qu'elle a également organisée à deux reprises (1938 et1998). Elle a remporté deux fois lechampionnat d'Europe de football et l'a organisé trois fois, dont lapremière édition en 1960. En Rugby à XV, l'équipe masculine de France a été trois fois finaliste de lacoupe du monde et deux fois pays hôte, et a remporté leTournoi des Six Nations à26 reprises, dont dixGrand Chelems, et six fois dont cinq Grand Chelems pour l'équipe féminine. L'équipe masculine de handball a été six fois championne du monde et l'équipe féminine trois fois. Quant au tennis, la France a remporté laCoupe Davis à dix reprises et a accueilli13 finales. Parmi les évènements sportifs notables en France figurent l'organisation chaque année dutournoi de tennis international de Roland-Garros, à Paris, et leTour de France cycliste.
D'après leministère des Sports, en 2010, 69 % des personnes de plus de15 ans faisaient du sport au moins une fois par semaine en France. La marche, la natation et le vélo étaient les principales activités physiques déclarées. En 2016, l'ensemble desfédérations sportives françaises comptait 16 102 957 licenciés ; 37,5 % d'entre eux étaient des filles. En 2017, les sports les plus pratiqués en France étaient : lefootball (2 135 193 licenciés, 5,7 % de filles), letennis (1 052 127 licenciés, 29,1 % de filles), l'équitation (673 026 licenciés, 82,9 % de filles), lejudo (552 815 licenciés, 26,7 % de filles), lebasketball (513 727 licenciés, 36 % de filles), lehandball (513 194 licenciés, 35,8 % de filles) et legolf (407 569 licenciés, 27,8 % de filles)[257]. Près de sept millions de Français pratiquent leski chaque hiver, le plus souvent en dehors de toute organisation sportive[258]. Ledomaine skiable français était en 2015, le domaine le plus fréquenté du monde, devant ceux desÉtats-Unis et de l'Autriche[259].
La France s'intéresse également de plus en plus à l'e-sport. En 2016, legouvernement VallsII crée l'association France Esports. En 2018, cinq millions de Français ont déjà regardé au moins une compétition d'e-sport et 930 000 y ont déjà participé[260]. Le pays possède l'une des plus performantes structures e-sport d'Europe et du monde, laTeam Vitality.
En 2013, la dépense sportive nationale s'établissait à38,1 milliards d'euros (la moitié étant à la charge de l'administration publique), soit 1,8 % du PIB. En 2015, le secteur sportif privé en France employait 124 286 salariés. Chaque année, le ministère des Sports délivre environ 12 000 diplômes sportifs, dont près de 8 000 BPJEPS[42].
Si les taux de participation aux élections diminuent, la participation protestataire, en revanche, se développe[i 21]. En 2008, 42 % des Français ont participé à unemanifestation, contre 25 % en 1981[i 21]. En comparaison des autres pays développés, la France est souvent vue comme un pays où les manifestations et lesgrèves sont fréquentes[262],[263].
Mais cette participation ponctuelle à des événements contestataires ne se traduit pas, tant s'en faut, par un engagement important dans les partis politiques[k 24]. Quant au taux de syndicalisation (8 %), il est le plus faible des pays riches, même s'il est plus important dans le secteur public[i 22]. En revanche, les Français sont très impliqués dans le milieu associatif :14 millions debénévoles sont membres de plus d'un million d'associations[i 22], qui bénéficient du statut accordé par la loi du[264],[k 25].
Discrimination
Lesdiscriminations liées à l'origine, la nationalité ou lacouleur de peau sont principalement déclarées par les personnes ayant une ascendance immigrée sur une ou deux générations[265]. En 2019-2020, 22 % des immigrés et 20 % des descendants d'immigrés estiment avoir fait l'objet d'un traitement inégalitaire en raison de leur origine, et même un tiers des personnes originaires d'Afrique hors Maghreb, contre 8 % des personnes toutes origines confondues. Les personnes originaires d'Outre-mer comptent également parmi celles qui rapportent le plus de discriminations du fait de leur origine ou de leur couleur de peau : 26 % parmi les natifs d'Outre-mer et leurs enfants nés en France métropolitaine[266]. Dans les groupes d'origine non européenne, les descendants d'immigrés déclarent plus de discriminations que les immigrés de même origine ; l'écart est le plus élevé pour les descendants d'origine asiatique. Le rapport s'inverse pour les groupes d'origine européenne.
L'économie de la France est uneéconomie sociale de marché fondée sur la propriété privée. Il y a une intervention étatique relativement forte depuis la fin de laSeconde Guerre mondiale, bien que celle-ci soit remise en cause depuis les années 1980[c 2]. L'économie française est principalement tournée vers lesservices[267],[j 2]. Lesprélèvements obligatoires représentent 46,2 % duPIB en 2017, soit le taux le plus élevé parmi les pays membres de l'OCDE[129], et lesdépenses publiques totalisent 56,8 % du PIB en 2015, soit le deuxième taux le plus élevé de l'OCDE[130].
Inégalité des revenus (2013) au sein des pays, mesuré par le coefficient de Gini : 0 correspond à une égalité parfaite (toutes les personnes ont les mêmes richesses), et 100 à une inégalité totale (où une personne posséderait tout). Les pays en rouge sont plus inégalitaires que les pays en vert.
En 2014, selon le World Inequality Database, en France, les 1 % les plus aisés captaient 10,8 % durevenu national avant impôt (ce chiffre était de 11,0 % en 2000, 11,5 % en 1960 et 20,1 % en 1920), les 10 % les plus aisés en captaient 32,6 % (ce chiffre était de 33,1 % en 2000, 37,7 % en 1960 et 47,3 % en 1920), les 50 % les plus pauvres en captaient 22,5 % (ce chiffre était 21,5 % en 2000, 18,6 % en 1960 et 14,6 % en 1920). Les inégalités de revenus en France auXXIe siècle sont donc plus faibles qu'auXXe siècle et, sur le long terme, ont tendance à se réduire[272].
Les revenus des Français et leurpouvoir d'achat ont augmenté durant l'ensemble duXXe siècle et des années 2000[j 3], mais de façon inégale au sein de la population, ce qui a accru les inégalités économiques entreménages[d 6]. Depuis 2014, le pouvoir d'achat du revenu disponible des ménages augmente de manière continue en France, quoique relativement lentement : +1,2 % en 2014, +0,9 % en 2015, +1,8 % en 2016 et +1,3 % en 2017. En 2017, letaux d'épargne (en % du revenu disponible brut) était de 14,3 % et le taux d'épargne financière (en % du revenu disponible brut) était de 4,4 %[273].
En France, lesalaire mensuel net moyen s'élevait en 2015 à 2 250 euros[274]. En 2016, selon l'Insee, lesalaire mensuel net médian était de 1 680 euros[275] et lerevenu disponible brut par habitant était de 1 402 euros (+1 % par rapport à 2008)[276]. En 2015, le revenu disponiblemoyen des ménages était de 36 300 euros et le revenu disponiblemédian des ménages était de 30 040 euros[276]. En France, à métier, entreprise et fonction équivalentes, l'écart salarial entre femmes et hommes est de 2,7 %[208].
En 2015, en France métropolitaine, leniveau de vie médian de la population s'élève à 20 300 euros annuels, soit un niveau légèrement plus élevé qu'en 2014 en euros constants. Leseuil de pauvreté monétaire, qui correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population, s'établit à 1 015 euros mensuels ; 14,2 % de la population vit sous ce seuil de pauvreté, un des niveaux les plus bas de l'Union européenne. Leschômeurs ont le plus fort taux de pauvreté (37,3 %). De 1970 à 1990, le taux de pauvreté s'est fortement réduit (-4,1 points) sous l'effet notamment de l'amélioration de la situation relative des retraités, dont le taux de pauvreté a diminué de plus de moitié grâce à l'amélioration de leurretraite et auminimum vieillesse. Depuis 1996, les évolutions du taux de pauvreté sont de moindre amplitude. Ce taux a diminué de1,9 point entre 1996 et 2004, est remonté entre 2004 et 2011 (+1,8 point), notamment du fait de lacrise de 2008, et depuis évolue peu[276].
Si la France a connu durant lesTrente Glorieuses une situation proche duplein emploi — au cours des seules années 1960, l'économie française a créé 1,6 million d'emplois[i 23] —, elle fait face depuis la fin des années 1970 à une situation dechômage élevé, malgré des fluctuations qui ont fait espérer le retour du plein emploi[i 23]. Le chômage touche particulièrement les jeunes, les moins diplômés et les étrangers. Les chômeurs de longue durée représentent un tiers de l'ensemble des chômeurs et sont ceux pour qui la réinsertion est souvent la plus difficile[d 7]. Selon l'Insee, le taux de chômage français s'est établi en août 2019 à 8,5 % (son niveau le plus bas depuis 2009)[280]. Au deuxième trimestre de 2019, le taux de chômage longue durée était de 3,2 %[280]. Selon l'économisteÉric Heyer, il y aurait eu 150 000 emplois non pourvus en France en 2017[281].
En moyenne, en 2017,29,3 millions de personnes de 15 à64 ans en France (horsMayotte) étaient actives, soit 71,5 % de cette tranche d'âge. Parmi elles,26,5 millions avaient un emploi et2,8 millions étaient au chômage au sens duBureau international du travail (BIT) ;11,7 millions étaientinactives, c'est-à-dire ne travaillaient pas et ne recherchaient pas activement un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un. En 2017, letaux d'emploi en France était de 64,7 % et letaux d'activité était de 71,5 %[282]. En 2017 comme en 2016, 18,8 % des personnes ayant un emploi travaillaient àtemps partiel[282].
À la fin de l'année 2017, lesecteur privé en France employait19,27 millions desalariés (+1,3 % par rapport à l'année 2016)[283].
En 2017, lesprofessions intermédiaires et lescadres représentaient 43,7 % des actifs occupés, proportion en légère hausse sur un an. La part des ouvriers, qui avait baissé, de façon quasi ininterrompue, de près de10 points depuis le début des années 1980, a augmenté légèrement en 2017 (+0,5 point, à 20,8 %) ; celle des employés (27,2 %) a reculé légèrement (−0,2 point), dans la lignée du repli observé depuis une dizaine d'années. Lesouvriers et employés non qualifiés représentaient en 2017, un actif occupé sur cinq[282].
En 2017,5,664 millions de personnes travaillaient dans lafonction publique en France. 62,5 % des personnes travaillant dans la fonction publique sont des femmes et 37,5 % sont des hommes. Les statuts dans la fonction publique sont variés, il y a 67,8 % de fonctionnaires, 17,9 % de contractuels, 5,5 % de militaires et 2,5 % de contrats aidés (les 6,3 % restant ont un autre statut)[284].
En 2017, en France, selon l'OCDE, letemps de travail hebdomadaire moyen des hommes était de38,4 heures (soit un chiffre en légère baisse depuis les années 1980, il était de40,1 heures en 1983) et celui des femmes était de33,8 heures (également en légère baisse depuis les années 1980, il était de35,5 heures en 1983). En moyenne, les Français ont travaillé36,1 heures par semaine en 2017, un chiffre extrêmement stable depuis 1996 (il faut remonter à 1995 pour avoir un temps de travail hebdomadaire moyen supérieur à37,0 heures)[205].
Principaux secteurs d'activité
L'économie française est largement tournée vers lesecteur des services. Selon leWorld Factbook de laCIA, en 2017, les services composaient 78,8 % du PIB de la France, l'industrie 19,5 % et l'agriculture 1,7 %[285]. Selon l'Insee, en 2018, 76,1 % de la population en emploi travaillait dans lesecteur tertiaire, 13,3 % dans le secteur de l'industrie, 6,7 % dans le secteur de la construction et 2,5 % dans le secteur de l'agriculture[286].
Par branche d'activité, la production eneuros courants en 2018 en France était, selon l'INSEE, de 2 215,2 milliards d'euros pour les services marchands (1 187,7 milliards d'euros envaleur ajoutée),939,4 milliards d'euros pour l'industrie manufacturière (280,2 milliards d'euros en valeur ajoutée),615,8 milliards d'euros pour les services non marchands (467,5 milliards d'euros en valeur ajoutée),303,7 milliards d'euros pour la construction (117,4 milliards d'euros en valeur ajoutée) et 90,0 milliards d'euros pour l'agriculture (38,2 milliards d'euros en valeur ajoutée)[287].
Il y a 885 400 exploitants agricoles en France en 2015 (-8 % par rapport à 2010). L'âge moyen des chefs d'exploitation, coexploitants et associés est de51 ans. La part des femmes parmi lesactifs permanents agricoles est de 30 %[288].
La production agricole française se chiffre pour l'année 2017 à78,8 milliards d'euros en incluant les services et lessubventions sur les produits, soit 3,5 % du PIB français, contre quelque 7 % en 1980. La France a dégagé en 2016, unexcédent commercialagroalimentaire (produits bruts et transformés) de6,1 milliards d'euros[288]. L'agriculture française est généreusement soutenue par l'Union européenne. Elle a bénéficié en 2015 de8,95 milliards d'euros de financement de la part de la PAC, soit 21 % de son budget total[289].
La France est le premier producteur agricole de l'Union européenne : elle représentait, en 2016, 17 % de la production totale de l'UE[290]. La France est le premier producteur européen deviande bovine, d'œufs, desurimi, decéréales et desucre de betteraves. Elle est le sixième producteur mondial debeurre et le premier exportateur mondial depommes de terre. Elle est également le deuxième producteur mondial devin, le deuxième producteur européen delait et le troisième producteur européen defruits et delégumes[291],[292],[293].
Lesémissions de gaz à effet de serre par l'agriculture française ont diminué au cours des dernières années, passant de 76 198 tonneséquivalent CO2 en 1995 à 69 353 tonnes équivalent CO2 en 2016, soit une baisse d'environ 10 %[295].
La France est lapremière destination touristique au monde (89 millions d'arrivées de touristes internationaux en 2019)[298] ; cependant, elle se classe sixième en nombre de séjours hôteliers, comptant137 millions de nuits[299], derrière lesÉtats-Unis (345 millions), l'Espagne (299), l'Italie (221), laChine (196) et leRoyaume Uni (161), et troisième (derrière les États-Unis et l'Espagne) par les recettes du tourisme international. En 2024, la France devient le premier pays à dépasser la barre symbolique des 100 millions de touristes étrangers sur une année calendaire[300].
L'attrait touristique de la France s'explique par le grand nombre et la grande variété de ses lieux touristiques, la diversité de sespaysages, la richesse de sonpatrimoine gastronomique, historique, culturel et artistique, sonclimat tempéré et ses facilités d'accès et d'infrastructures de transport, ainsi que par l'équipement important et varié du pays en structures d'accueil (hôtellerie, restauration, parcs d'attractions, etc.). Ainsi, chaquedépartement français est un département touristique.
Lesrecettes liées au tourisme international en France s'élèvent pour l'année 2017 à69,89 milliards dedollars américains. Ainsi, la France est le deuxième pays aux recettes touristiques les plus élevées, derrière les États-Unis et devant l'Espagne et la Thaïlande[301]. En 2015, laconsommation touristique intérieure s'élève à160 milliards d'euros, soit 7,2 % du PIB de la France[302].
En 2017,Paris est la3eville la plus visitée au monde, avec17,44 millions de touristes internationaux ; elle est devancée parLondres (19,83 millions de touristes) etBangkok (20,05 millions de touristes)[303]. Cependant, si l'on considère Paris en tant qu'agglomération (comme c'est le cas pour Londres et Bangkok dans le classement car, dans leurs cas, laville-centre se confond avec l'agglomération contrairement à Paris), le nombre de touristes internationaux monte à33,8 millions[304]. Lemusée du Louvre est lemusée le plus visité au monde (10 millions de visiteurs en 2018)[305] etNotre-Dame de Paris est lemonument le plus visité d'Europe (14 millions de visiteurs en 2018)[306].
Depuis les années 1970, le secteur du commerce a été bouleversé par l'irruption de lagrande distribution, qui représente les deux tiers des dépenses alimentaires des Français en 2008[j 4]. Par conséquent, de nombreuxpetits commerces ont disparu, même si l'on assiste en 2009 à une timide reprise, notamment dans les centres-villes[j 5]. La puissance de quelques grandes entreprises de la grande distribution — Carrefour par exemple est le deuxième groupe mondial du secteur[309] — leur permet d'imposer, dans une certaine mesure, des prix bas aux producteurs[j 4].Malgré la concurrence des entreprises industrielles, l'artisanat de son côté est parvenu à conserver une place importante dans l'économie française[j 4].
La France est la quatrième puissance industrielle mondiale. Malgré latertiarisation de l'économie française, les entreprises industrielles représentaient 12,6 % duPIB et 96,5 % des exportations françaises en 2014[310].
Même si la production se fait de plus en plus souvent à l'étranger, les entreprises françaises restent prédominantes dans de nombreux domaines[b 28], certaines occupent la première place du marché mondial dans leur domaine (par exempleL'Oréal dans lescosmétiques[311] ouMichelin dans lespneumatiques[312]). En 2018,28 entreprises françaises figurent dans leclassement Global 500 du magazineFortune, ainsi la France est le cinquième pays avec le plus d'entreprises dans le classement, derrière les États-Unis, la Chine, l'Allemagne et le Japon. Les six entreprises françaises figurant dans le top 100 sontAxa (rang 27),Total (rang 28),BNP Paribas (rang 44),Carrefour (rang 68),Crédit agricole (rang 82) etEDF (rang 94)[313].
L'industrie française de l'armement représente 165 000 emplois en 2013[314]. Elle couvre un large spectre avec notamment la construction navale (Naval Group), l'aviation militaire (Dassault Aviation,Airbus,Safran) et les systèmes d'armement (MBDA,Thales), la fabrication de véhicules blindés (Nexter,Arquus). L'ensemble du complexe militaro-industriel est coordonné par ladirection générale de l'Armement (DGA). La France est en outre un acteur mondial majeur dans le secteur de la défense : les exportations d'armement de la France atteignaient16 milliards d'euros en 2015[315] et plus de20 milliards d'euros en 2016.
Après la disparition complète de laproduction française de charbon en 2005[b 24], lepétrole, legaz et surtout l'électricité sont les principales énergies consommées en France[b 24]. Si la France ne produit plus de pétrole brut que de façon marginale[316], les treizeraffineries implantées sur le territoire permettent de satisfaire plus de 90 % de la demande nationale[b 24]. Le groupe françaisTotal, qui possède des concessions dans le monde entier, est la sixième entreprise mondiale et la cinquième du secteur[309]. La part du gaz dans la consommation énergétique française a fortement augmenté depuis les années 1970[b 24], mais il s'agit à 97 % de gaz importé, notamment deRussie, d'Algérie et de lamer du Nord[b 24]. En revanche, la France produit plus d'électricité qu'elle n'en consomme[I 8], notamment grâce à 56réacteurs nucléaires[317] en 2021 (le deuxième parc mondial après le parc américain)[318] qui produisaient en 2013 près de 74 % de l'électricité du pays[I 8], permettant à l'électricité française d'être très peu carbonée, mais dont le bilan environnemental est l'objet de débats[319]. La France possède laplus puissante centrale nucléaire d'Europe de l'Ouest àGravelines, exploitée parEDF. Quant auxénergies renouvelables, leur part dans la production électrique française augmente et représente en 2019 17,2 % de la consommation finale brute d'énergie[320], en grande partie grâce à l'hydroélectrique.
Une nation avec un programme spatial autonome dans un cadre européen
Outre l'aviation civile, le général de Gaulle fait de l'espace une priorité nationale pour préserver l'indépendance de la France[321]. La plus importante agence spatiale en Europe, leCentre national d'études spatiales (CNES) est créé en 1961 et permet à la France de devenir, en 1965, la troisième nation, après l'Union soviétique (Spoutnik 1, 1957) et lesÉtats-Unis (Explorer 1, 1958), à envoyer un satellite dans l'espace par ses propres moyens. En 1963, la chatteFélicette embarque dans la sondeVéronique pour devenir le premier chat dans l'espace et revient vivante[322]. La fuséeDiamant A envoie le satelliteAstérix A1 depuis la base d'Hammaguir (Algérie). En 1973, la France propose aux pays européens un lanceur commun,Ariane[321], exploité par l'Agence spatiale européenne depuis 1975 depuis le sol français, auCentre spatial guyanais. Le programme continue depuis et constitue un important succès technologique et commercial. En 2011, le lanceur russeSoyouz décolle pour la première fois du sol français, marquant le début d'une collaboration très poussée avec le secteur spatial russe.
Enfin, la France participe au projetGaliléo est le système européen de positionnement par satellite visant à concurrencer le système américainGPS[323], ainsi qu'à diverses sondes d'exploration interplanétaires (Rosetta,BepiColombo,Mars Express, etc.).
La France consacre une part moyennement élevée de son PIB à larecherche et développement[h 1] (2,02 % en 2009[324]), mais ces dépenses sont davantage financées par le secteur public[h 1] (41 % en 2008[325]) et consacrées à larecherche fondamentale[h 2] que dans les autres pays de l'Union européenne eta fortiori de l'OCDE. Si la recherche française est à l'origine de nombreuses découvertes et a été récompensée à de multiples reprises (voirinfra), le nombre debrevets déposés par des entreprises françaises est relativement faible[h 3], d'autant que les relations entre les entreprises privées et la recherche publique sont souvent jugées médiocres[h 2].
En 2015, environ 280 000 chercheurs travaillaient en France, dont 170 000 en entreprise et 110 000 dans la fonction publique[326]. Ces derniers sont regroupés dans des universités ou dans des établissements publics[h 1] comme leCNRS (généraliste), leCEA (nucléaire), l'INRIA (informatique et mathématiques appliquées), l'INRA (agronomie). Parmi ces établissements, leLETI se positionne comme l'un des principaux laboratoires enmicroélectronique etnanotechnologies dans le monde[327], jouxtant le complexeMinatec, principal centre de recherche en Europe sur lesnanotechnologies.
Lesecteur bancaire français a longtemps été caractérisé par sa faible concentration, par la ferme réglementation qui l'encadrait et par la part importante du secteur public, mais cette situation a changé au cours des années 1990[h 4] et 2000. Les banques françaisesBNP Paribas,Société générale etCrédit agricole se placent respectivement aux quatrième, neuvième et dixième places mondiales du secteur en 2009[331]. Le secteur desassurances occupe également une place importante dans l'économie française,Axa étant la première compagnie d'assurance européenne[332].
Labourse de Paris, filiale d'Euronext depuis 2000, est le marché officiel des actions en France. L'indiceCAC 40 est unindice pondéré en fonction de lacapitalisation boursière flottante qui reflète la performance des40actions les plus importantes et les plus activement échangées cotées surEuronext Paris. Au 30 septembre 2020, la capitalisation boursière totale des composantes du CAC 40 était de 1 529 milliards d'euros. La capitalisation boursièremédiane des composantes de l'indice était de 23,77 milliards d'euros, etLVMH,Sanofi etTotal étaient les trois plus grosses entreprises de l'indice[333],[334].
Néanmoins, le commerce extérieur de la France connaît d'importantes difficultés. Depuis 2004, la France connaît un déficit de sabalance commerciale, de plus en plus creusé[a 17] (-75.4 milliards de dollars en 2009[340]), une situation qui s'explique en partie par le niveau élevé de l'euro face au dollar[a 17]. Entre 1990 et 2006, la part de marché mondiale de la France dans les exportations de marchandises est passée de 6,3 à 4,1 %[a 18] ; la France n'est plus en 2009 que le cinquième importateur et le sixième exportateur mondial[340]. SelonEurostat, cette dégradation du commerce extérieur français serait en partie due à une augmentation des coûts salariaux horaires[a 19]. Le solde commercial continue d'être déficitaire en 2017 : le solde des biens et services enregistre un déficit de38,3 Md€ (26,8 Md€ en 2016). Cette dégradation reflète principalement la dynamique de lademande intérieure française portée par la reprise de laconsommation des ménages et de l'investissement des entreprises qui ont soutenu les importations de biens : +6,8 % à535,5 Md€ après +0,1 % en 2016. Par ailleurs, la facture énergétique (39 Md€) s'alourdit en 2017 et pèse fortement sur la balance commerciale, équivalant à 63 % du déficit total[341].
Au fil du temps, la France a été un lieu pour le développement desarts et de laculture. Des nombreux artistes français importants, ainsi que des immigrés, ont trouvé refuge dans le pays ; ils participent à la reconnaissance enOccident et dans le monde entier de sa riche tradition culturelle. La création duministère de la Culture en 1959 a aidé à préserver le patrimoine culturel du pays et à le rendre accessible au public. Le ministère de la Culture a été très actif dans l'octroi de subventions aux artistes, la promotion de la culture française dans le monde, le soutien aux festivals et événements culturels, la protection desmonuments historiques. Le gouvernement a également réussi à maintenir uneexception culturelle pour défendre le cinéma français.
Avec près de90 millions de visiteurs en 2018, la France est la première destination touristique dans le monde, en grande partie grâce aux nombreux établissements culturels et bâtiments historiques implantés sur tout le territoire[343]. Elle compte 1 200 musées accueillant plus de50 millions de personnes chaque année[344]. Les sites culturels les plus importants sont gérés par le gouvernement, par exemple, par l'intermédiaire duCentre des monuments nationaux, qui est responsable d'environ 85 monuments historiques nationaux.
En 2024, l'UNESCO recensait53 sites inscrits en France, dont44 culturels et 2 mixtes sur laliste du patrimoine mondial[345], ce qui en fait le troisième pays du monde en nombre de sites bénéficiant de la reconnaissance mondiale, avec l'Allemagne[N 35],[346]
Plusieurs de ces éléments culturels sont partagés par plusieurs pays, qui témoignent des interactions entre la culture française et les autres cultures européennes et mondiales. Par exemple,Vichy fait partie du bien desgrandes villes d'eaux d'Europe, partagé avec six autres pays. Sur le plan du patrimoine immatériel, tant lesfêtes du feu que l'art de laconstruction enpierre sèche et le savoir-faire duverre artisanal sont partagés avec d'autres pays européens, ou asiatiques pour lafauconnerie. Quant aux éléments du registre, laBibliotheca Corviniana est partagée avec cinq pays et laShoah deClaude Lanzmann l'est avec l'Allemagne.
La France possède un patrimoine architectural riche, témoin d'une longue histoire et de la rencontre de différents traits civilisationnels.Les 43 180 bâtiments protégés au titre des monuments historiques comprennent principalement des résidences (nombreux châteaux) et des édifices religieux (cathédrales, basiliques, églises), mais aussi des monuments et des jardins.
En France, depuis 1840, les bâtiments d'intérêt historique, architectural, patrimonial ou culturel peuvent être inscrits ou classés au titre desmonuments historiques par l'État, de même que certains biens mobiliers (cloches), ce qui leur assure une protection juridique, ainsi que des aides à la restauration et à l'entretien. Au, la France comptait 45 264 monuments historiques inscrits ou classés[349]. D'importants architectes français ont façonné le patrimoine architectural, en France et en Europe, à toutes les époques, notammentMontreuil au Moyen Âge,Lescot,Delorme etAndrouet du Cerceau à la Renaissance,Mansart,Le Vau,Hardouin-Mansart,Gabriel etLedoux aux époques classique et néoclassique,Viollet-le-Duc,Garnier etEiffel auXIXe siècle,Auguste Perret,Le Corbusier etJean Nouvel à l'époque contemporaine.
Si des productions artistiques sont attestées dans l'espace correspondant à la France actuelle dès la Préhistoire[m 1], on ne peut parler d'« art français » avant le début duIIe millénaire de notre ère, à l'époque où un État et une nation commencent à se former[f 1]. À partir de cette époque, les Beaux-Arts français vont être en grande partie similaires à ceux du reste de l'Europe occidentale, voyant se succéder un art roman auxXIe et XIIe siècles et un art gothique duXIIe au XVe siècle[m 2] ; la célébration de la puissance de la monarchie française[f 2], d'un« espace privilégié » (A. Chastel)[f 3] et la représentation du sacré[f 4] font partie des thèmes privilégiés d'un art principalement commandé par le pouvoir politique ou religieux.
Parmi les grandes figures de lalittérature française,Michel de Montaigne (gauche) a un impact direct dans la culture mondiale, ses essais étant considérés comme certains des textes les plus influents de l'histoire[350],[351].Victor Hugo (droite) est l'un des écrivains les plus importants, parfois même considéré comme le plus grand écrivain français de tous les temps[352].
Les lettres françaises comptent de nombreuses figures qui à toutes les époques ont contribué à la réputation culturelle du pays[m 7]. Il serait vain de tenter d'en faire la liste, mais il est possible de citer, concernant le Moyen Âge les poètesChrétien de Troyes etVillon[m 4] ; auXVIe siècle, le romancierRabelais, l'essayisteMontaigne et les poètesDu Bellay etRonsard marquent la Renaissance[m 4].
La France est le4e pays publiant le plus delivres au monde derrière la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni. Ainsi, en 2015, 107 000 nouveaux livres ont été édités en France[354].
Depuis uneloi de 1999, la catégorie administrative de « spectacle vivant » a été inventée pour regrouper tous les spectacles publics se définissant par « la présence physique d'au moins unartiste du spectacle percevant une rémunération lors de lareprésentation en public d'uneœuvre de l'esprit », c'est-à-dire les arts académiques duthéâtre, de ladanse, de la musique orchestrale et de l'opéra, avec des arts populaires comme lecirque, lesarts de la rue, les arts de lamarionnette, lethéâtre musical, lespectacle de rue et la musique instrumentale.
Le théâtre en France prend diverses formes, modes de création et styles au fil du temps[357]. Lespremiers vestiges du théâtre sur le territoire français actuel datent de la culturegrecque antique. Il se développe ensuite dans toute laGaule durant la période romaine, si bien qu'on retrouve nombreuxnombre d'édifices de cette époque.
Partagée au Moyen Âge entre deux voies différentes, l'art polyphonique (ars antiqua,ars nova) ancré sur lechant grégorien et l'art du chant profane monodique destroubadours et destrouvères[364], la musique française connaît un rayonnement certain en Europe.
Au début des années 2000, la variété française demeure toujours présente, tandis que le rap poursuit son ascension. Cependant, lacrise du disque commence à se faire ressentir : les ventes de disques s'effondrent d'année en année, passant de165 millions en2002[370] à seulement30 millions en2018[371], à cause notamment dutéléchargement illégal et de l'arrivée dustreaming.
Parmi les chanteurs français les plus connus et ceux qui ont vendu le plus de disque figurent :
Le cinéma, inventé en 1895 à Lyon par lesfrères Lumière, reste une activité importante en France, malgré la concurrencehollywoodienne, et au monde entier. En 2005, la France est le sixième producteur mondial[N 36] et le premier producteur européen de longs-métrages[372]. Cette vitalité est soutenue par la politique d'exception culturelle de la France, qui se manifeste, par exemple, par l'imposition de quotas de films français diffusés à la télévision[373]. Elle s'exprime lors d'événements prestigieux tels que lesCésar, lesPrix Lumières, et leFestival international du film, organisé chaque année àCannes, qui est l'événement culturel le plus médiatisé au monde[374].
Lors de la crise sanitaire en France, l'État a fait le plan de relance de2 milliards d'euros pour soutenir les secteurs culturels. Le 28 août 2020, le Premier ministreJean Castex a annoncé que165 millions d'euros seraient utilisés pour soutenir la création cinématographique du planifié de2 milliards d'euros. Par ailleurs,432 millions d'euros ont déjà été alloués pour aider le secteur du spectacle vivant[375].
Une tranche deroquefort, l'un des fromages français les plus réputés.
La cuisine française est extrêmement variée. Elle est essentiellement constituée de spécialités régionales[g 2], comme lachoucroute alsacienne, laquiche lorraine, lesrillettes duMans, lebœuf bourguignon, lefoie gras périgourdin, lecassoulet languedocien, latapenade provençale ou lesquenelles lyonnaises. On peut tracer de véritables frontières culinaires, entre un nord utilisant lebeurre et l'échalote et un sud leur préférant l'huile et l'ail[g 3],[l 1], et entre des régions à la cuisine terrienne (lePérigord par exemple) et d'autres à la cuisine résolument tournée vers la mer (laProvence)[g 4]. Néanmoins, ces différences ont tendance à s'estomper aujourd'hui, en raison de la jonction des modes de vie et de l'essor discuté de lamalbouffe ainsi que d'une mode de la cuisine mondialisée[g 5].
En plus de sa forte tradition viticole, la France est également un important producteur debière. Les trois principales régions brassicoles françaises sont l'Alsace (60 % de la production nationale), leNord-Pas-de-Calais et laLorraine.
Lerepas gastronomique des Français a été inscrit en 2010 à laliste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO[381]. Il se compose généralement d'une entrée, d'un plat garni et d'un dessert (parfois complété par du fromage, servi avant). Le soir, l'entrée est souvent remplacée par un potage ou une soupe (d'où l'appellation de « souper » pour ce repas). Le repas dominical est plus élaboré : deux entrées (une froide, une chaude), rôti de bœuf ou volaille (le plus couramment), salade, plateau de fromages et dessert. Les heures de repas vont de midi (Nord et Est), à13 h (la moyenne),13 h 30 dans le Sud ; le soir, de18 h 30 (Flandres) à19 h 30 (moyenne) et20 h 30 (Sud).
La France est depuis leMoyen Âge un foyer de connaissances et de découvertes majeur. L'université de Paris, créée en 1200, a été dès son origine et jusqu'à l'époque contemporaine l'une des plus importantes d'Occident[382].
langue administrative, d'enseignement et de travail
langue importante, seconde et/ou de culture
Depuis leMoyen Âge, la France joue un rôle majeur dans l'histoire artistique, culturelle, intellectuelle et politique du monde[l 2]. En particulier, beaucoup de ses anciennes colonies utilisent encore aujourd'hui salangue, sondroit, ses institutions politiques ou encore son système fiscal[l 2]. La politique culturelle est depuis le milieu duXXe siècle un aspect majeur de la politique étrangère de la France[386].
La présence culturelle de la France à l'étranger est entretenue par ses représentations diplomatiques, par le réseau étendu de l'Alliance française[392] et par les plus de 615établissements scolaires français à l'étranger[393]. De plus, la France est à l'origine de la création de médias à vocation internationale, tels que la radioRFI ou les chaînes de télévisionTV5 Monde (communes à plusieurs pays) etFrance 24[394].
↑Cette valeur concerne toute la France : métropole et départements d'outre-mer. La densité de population en France métropolitaine est de 117,9 hab/km2.
↑.gp,.mq,.gf,.re,.pm,.yt,.tf,.wf,.pf et.nc pour les départements, régions et collectivités d'outre-mer, ainsi que.eu (partagé avec les autres pays de l'Union européenne).
↑Larégion antarctique inclut les territoires insulaires de la plaque antarctique (Îles Kerguelen,Îles Crozet,Saint-Paul-et-Amsterdam sur lesquelles la souveraineté française est universellement reconnue) autant que la partie continentale (terre Adélie sur laquelle la souveraineté n'est pas universellement reconnue).
↑Ces valeurs concernent l'année 2014, et correspondent à la part du transport routier dans le total des transports de voyageurs et marchandises cette année-là, respectivement en voyageurs-km et en tonnes-km.
↑Airbus est issu de la coopération de la France avec ses voisins allemand, espagnol et britannique.
↑Cette valeur est issue des chroniques du contemporainJean Froissart. Mais, selon des travaux récents portant sur quelques provinces du royaume, la population de ces provinces aurait été divisée par deux, voire par trois entre 1315 et 1450, la peste étant le principal facteur de cette chute démographique.
↑« Ma politique étrangère et ma politique intérieure, c'est tout un. Politique intérieure ? Je fais la guerre. Politique étrangère ? Je fais la guerre. Je fais toujours la guerre. La Russie nous trahit ? Je continue à faire la guerre. La malheureuse Roumanie est obligée de capituler ? Je continue à faire la guerre, et je continuerai jusqu'au dernier quart d'heure, car c'est nous qui aurons le dernier quart d'heure ! »
↑238 000 militaires français auraient été tués au cours de la Seconde Guerre mondiale, selonHistoire : Le monde de 1939 à nos jours (manuel scolaire de terminale), Nathan, 1998.
↑Jacob Robinson donne le nombre de 83 000 Juifs exterminés en France ou à partir du territoire français (Jacob Robinson,Encyclopaedia Judaica, cité parLéonPoliakov,Histoire de l'antisémitisme,t. 2, Seuil,,p. 527).
↑Néanmoins, ce droit d'appel n'existe pas dans certains cas où le litige ou les réquisitions du plaignant sont considérées comme de faible importance. Lepourvoi en cassation reste cependant toujours possible. Voir à ce sujet l'articleOrganisation juridictionnelle (France).
↑Il faut également ajouter à cette liste le cas de certaines entités au statut particulier. LaCollectivité territoriale de Corse possède un statut à part, distinct de celui des régions. Quant aux trois plus grandes communes du pays (Paris,Marseille etLyon), elles sont divisées enarrondissements municipaux, au sein desquels un conseil d'arrondissement est élu, mais ce conseil d'arrondissement ne possède que des pouvoirs limités et généralement subordonnés à l'accord du conseil municipal.
« L'Assemblée Nationale se réunit de plein droit le deuxième jeudi qui suit son élection. Si cette réunion a lieu en dehors de la période prévue pour la session ordinaire, une session est ouverte de droit pour une durée de quinze jours. »
— Article 12 alinea 3 de la Constitution du 4 octobre 1958[120]
↑Entre 1974 et 2002, au premier tour de chaque élection présidentielle, la part des suffrages exprimés obtenue par les trois premiers candidats cumulés n'a cessé de diminuer, de presque 91 % en 1974 à un peu moins de 53 % en 2002. Néanmoins, cette évolution a été contredite par l'élection présidentielle de 2007 : les trois premiers candidats ont obtenu plus de 75 % des suffrages exprimés, un résultat qui s'explique en partie par la crainte des électeurs de ne pas voir, commeen 2002, le candidat d'un des deux principaux partis se qualifier pour le second tour.
↑Depuis 2009, les Verts sont associés à d'autres partis écologistes dans l'alliance électoraleEurope Écologie.
↑Un retrait prochain des forces françaises du Sénégal est annoncé.
↑En 2008, 41 des aides et 49 % du personnel à l'étranger de l'Agence française de développement concernaient l'Afrique subsaharienne. Parmi les sept principaux États bénéficiaires des fonds de l'AFD (Afrique du Sud, Chine, Sénégal, Maroc, Indonésie, Égypte et Tunisie), cinq sont africains et trois sont d'anciennes colonies françaises.
↑La France possède de nombreux autres symboles officieux, notamment lecoq gaulois, l'hexagone, les majuscules associées « RF » ou encore la figure deJeanne d'Arc.
↑LeWorld Factbook de laCIA l'estime à82 ans en 2015, ce qui place la France au huitième rang mondial (source).
↑Les communes gèrent des écoles maternelles et élémentaires, les départements gèrent les collèges et les régions les lycées.
↑Selon l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias, le quotidien régionalOuest-France est vendu à plus de 762 000 exemplaires chaque jour, le magazine hebdomadaireTV Mag à plus de6 millions d'exemplaires et le quotidien sportifL'Équipe à plus de 303 000 exemplaires (en ne comptant que son édition générale).
↑Ces valeurs ne concernent que les personnes parlant effectivement le français (et non celles vivant dans un pays francophone sans parler cette langue) et sont des estimations de l'Organisation internationale de la francophonie.
↑Bernard Mallet, « Babel à l’école. Problématique de l’apprentissage précoce d’une langue étrangère »,Lidil - Revue de linguistique et de didactique des langues,no 4,,p. 11-48(lire en ligne).
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergeo,(ISSN1278-3366,DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Siegel et al,Analyse préliminaire de prélèvements sédimentaires en provenance de Marie-Galante. Bilan scientifique 2006-2008. Service régional de l'archéologie Guadeloupe- Saint-Martin – Saint-Barthélemy 2009.
↑Ici selon la définition des Nations unies : « personne née dans autre pays que celui où elle réside », « La proportion d'immigrés est plus élevée que celle publiée par l'Insee, qui contrairement aux Nations unies ne compte pas dans les immigrés les Français nés à l'étranger. En ne comptant que les personnes nées étrangères à l'étranger, la proportion n'est que de 8 % en France »,Note de l'Ined, Populations et société,no 472.
↑Thierry Pastorello, « L'abolition du crime de sodomie en 1791 : un long processus social, répressif et pénal »,Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique,,p. 197-208(lire en ligne).
↑Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire,Les chiffres-clés du sport, Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports,, 15 p.(lire en ligne).
↑« Baroque et classique : une civilisation », surPersée, Éditions Persée, 2005-2017(consulté le) :« La monumentalité classique : Versailles , l'Orangerie et le Château, par Mansart, […] ceux qui considèrent Versailles comme un chef-d'œuvre baroque. »
↑FT.com "Small Talk: José Saramago".« Everything I've read has influenced me in some way. Having said that, Kafka, Borges, Gogol, Montaigne, Cervantes are constant companions. ».
↑« His anecdotes are 'casual' only in appearance; Montaigne writes: 'Neither my anecdotes nor my quotations are always employed simply as examples, for authority, or for ornament… They often carry, off the subject under discussion, the seed of a richer and more daring matter, and they resonate obliquely with a more delicate tone »,'Michel de Montaigne,Essais, Pléiade, Paris (éd. A. Thibaudet) 1937, Bk. 1, ch.40, p. 252 (trad. Charles Rosen).
La version du 29 octobre 2010 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.