En 2010, François Hollande officialise sa relation avec la journalisteValérie Trierweiler[17], sa compagne depuis le milieu des années 2000[18],[19],[20],[21] ; cette relation, que Valérie Trierweiler dit avoir commencée en 2005 par le « baiser deLimoges »[22], était restée cachée pendant la campagne de Ségolène Royal[23], durant laquelle celle-ci avait réaffirmé la bonne entente au sein de son couple, jusqu'à évoquer l'éventualité d'unmariage[24] et embrasser François Hollande en public lors d'un meeting à Limoges[25].
Le, lemagazineCloser évoque la possible relation de François Hollande avec l'actriceJulie Gayet, publiant des photos à l'appui de ses affirmations[26]. Cette information est reprise par lapresse internationale, mais aussi, fait inédit, par les médias français[27],[28]. Le, François Hollande, s’exprimant à titre personnel, annonce « la fin de sa vie commune » avec Valérie Trierweiler[29],[30],[31].
Leur relation n'étant toutefois pas officialisée, Julie Gayet n'est donc pas considérée comme étant lacompagne du président de façon formelle et n'apparaît pas à ses côtés en public de manière officielle. Ils effectuent, cependant, leur première apparition publique le, à l'occasion de la cérémonie d'hommage àJohnny Hallyday[32]. François Hollande et Julie Gayet se marient dans l'intimité àTulle le. Le mariage est célébré parBernard Combes, successeur de François Hollande en 2008, en tant quemaire deTulle[33].
Le patrimoine de François Hollande est d’un million d'euros en 2017[34]. Début 2019, il fait l'acquisition d'une maison sur les hauteurs de Tulle[35].
François Hollande a reçu uneéducation religieusecatholique, qu'il considère comme« une bonne expérience », mais se définit lui-même comme« non-croyant » n'ayant« aucune pratique religieuse » et ayant sa« propre philosophie de la vie »[36],[37].
Il passe son enfance à Rouen, puis, à partir de 1958, àBois-Guillaume[38], ville résidentielle sur les hauteurs de Rouen, dans un quartier aisé. Il est élève aupensionnat Jean-Baptiste-de-La-Salle deRouen. Au premier trimestre 1968, son père, favorable à l’Algérie française[39] et mal vu du fait de sa proximité avecJean-Louis Tixier-Vignancour et l’OAS[40], vend sans crier gare sa clinique, ses appartements du Clos du Hamel[41], la maison de Bois-Guillaume, et déménage avec sa famille en proche banlieue parisienne, àNeuilly-sur-Seine, où il se lance dans l’immobilier[3],[7].
Magistrat de laCour des comptes, François Hollande dispose d'une équivalence auCAPA[55], obtenue en 1995[56], lui permettant d'exercer la profession d'avocat. Il travaille pendant quelques mois, à partir de 1997, dans le cabinet de son ami l’avocatJean-Pierre Mignard[57], activité professionnelle qui n'est pas mentionnée dans sa biographie officielle[58].
Il reconnaît que sa présence intermittente pendant neuf ans à la Cour des comptes lui a laissé du temps pour militer, pour se consacrer presque entièrement à sa passion, la politique[59], ce qui lui permet de devenir« une des étoiles montantes du PS au milieu desannées 1990 »[60].
À sa demande, un arrêté du Premier ministre, en date du, lui permet de faire valoir ses droits à la retraite en tant que conseiller référendaire à la Cour des comptes (de laquelle il a étédétaché pendant vingt-six ans)[60], à compter du 15 mai suivant[61].
À la suite de l'élection de François Mitterrand à laprésidence de la République, en 1981, François Hollande devient chargé de mission pour l'Élysée, à l'époque où le nouveau pouvoir entame sa politique de relance par la demande (relance keynésienne) et de nationalisations.Jean-Luc Mélenchon dit de cette période que François Hollande était alors « déjà le plus àdroite » au sein du cabinet de Mitterrand[64]. Lors desélections législatives de juin 1981, François Hollande est désigné comme candidat socialiste contreJacques Chirac dans latroisième circonscription de la Corrèze, après le refus deJacques Delors. Durant la campagne, il se rend à un meeting de son concurrent, àNeuvic, et l'interpelle sur le fait qu'il n'a pas répondu à sa demande écrite de débat. Avec 26 % des voix, contre 23 % au candidatcommunisteChristian Audouin, il lui manque 350 voix pour mettre en ballottage Jacques Chirac, qui l'emporte dès le premier tour[65].
Du au, il est ledirecteur de cabinet des deux porte-parole successifs dutroisième gouvernement dePierre Mauroy :Max Gallo etRoland Dumas. Il participe alors à une manipulation politique : à l'instigation de François Mitterrand,Jacques Attali demande à l'éditeurFayard de publier unpamphlet contre la droite. La tâche est confiée aujournalisteAndré Bercoff qui, sous le pseudonyme de « Caton », parfois présenté à tort comme un dirigeant de la droite, publie un livre intituléDe la reconquête. François Hollande apportera à André Bercoff des éléments chiffrés pour la rédaction du livre, et se verra confier, par le journaliste la promotion du livre : se faisant passer pour Caton, le faux dirigeant de la droite[66][source insuffisante], François Hollande accorde alors plusieurs entretiens téléphoniques et radiodiffusés[67][source insuffisante]. La même année, il échoue aux élections municipales, mais devientconseiller municipal d'Ussel (enCorrèze).
En 1985, il publie, aux côtés deJean-Pierre Jouyet,Michel Sapin, Jean-Michel Gaillard et Jean-Pierre Mignard et sous le pseudonyme de Jean-François Trans (pour transcourants), un livre intituléLa Gauche bouge, qui appelle à la fondation d'unparti démocrate à l'américaine sur les bases d'un« consensus stratégique entre [le PS] et les courants démocratiques du pays, au-delà duclivage gauche-droite »[69],[70]. Les auteurs se présentent comme des« libéraux de gauche » et dénoncent les« rhumatismes de la vieille gauche »[71]. En 1985-1986, il vante la« modernisation de nos marchés financiers » et juge incontestée la nécessité« de transférer une part des charges de l’entreprise sur les ménages, afin de favoriser l’investissement », et de davantage« de flexibilité »[71]. Dans le même temps, il donne un cours d'économie à l'Institut d'études politiques de Paris en tandem avecPierre Moscovici, enseignant d'aprèsAriane Chemin,« la désinflation compétitive, les vertus de l'ouverture des marchés et les bienfaits du réalisme économique »[72]. En 1991, il souligne cependant que l'économie de l'offre a perdu« une large part de son lustre »[73].
En1993, il perd son mandat dedéputé en étant battu parRaymond-Max Aubert (RPR) ; il reconnaîtra avoir délaissé ses électeurs pour ses activités nationales[74].
Alors que Delors semble le candidat naturel du PS, le premier secrétaireHenri Emmanuelli l'intègre à la direction nationale du parti[77]. Après la renonciation deJacques Delors, dont il soutenait la candidature à l'élection présidentielle de 1995, il se rapproche deLionel Jospin, qui fait de lui un des porte-parole de sa campagne présidentielle. Après sa défaite face à Jacques Chirac,Lionel Jospin nomme François Hollande, en, porte-parole duPS. SelonSerge Raffy, le premier secrétaire duPS cherche alors un homme qui« apaise, apporte sérénité et concorde » pour sortir des conflits suscités par la succession de François Mitterrand[78].
En 1996, François Hollande participe au programmeYoung Leaders organisé par laFrench-American Foundation[79], une fondation franco-américaine fondée en 1976 sous l'égide des présidentsValéry Giscard d'Estaing etGerald Ford dans le but de« renforcer les liens entre les deux pays en encourageant la rencontre et l’échange entre futurs leaders français et américains »[source insuffisante].
Il estconseiller régional duLimousin en mars 1992 et de mars 1998 à avril 2001[81]. Il est tête de liste départementale pour la liste socialiste en Corrèze lors des scrutins de 1992 et 1998.
En 2001, il est élumaire de Tulle par le nouveau conseil municipal, la liste qu'il conduisait l'ayant emporté avec 53,1 % des voix au premier tour desélections municipales[82]. À ce poste, il lance notamment une politique municipale du sport qui a permis l'amélioration des équipements sportifs existants et la création d'équipements nouveaux : ainsi, la réhabilitation en 2002 d'infrastructures de la ville tels que le gymnaseVictor-Hugo ou la plaine de jeux, l'ouverture d'un centre aquarécréatif et d'unboulodrome couvert en 2003, la création d'unskatepark en et la réhabilitation du Centre culturel et sportif l'année suivante illustrent la volonté de la nouvelle municipalité de promouvoir l'activité sportive.
La liste qu'il conduit l'emporte à l'élection municipale de 2008 à Tulle, avec 72,2 % des suffrages exprimés au premier tour[83]. En application de la loi sur le non-cumul des mandats, il démissionne de son mandat de conseiller municipal deTulle, l'un de ses proches,Bernard Combes, lui succédant en tant que maire, une fonction queBernard Combes conservera par la suite[84].
Après le retrait deLionel Jospin de la vie politique à la suite de son échec à l'élection présidentielle le, François Hollande est rééludéputé le, avec 52,92 % des suffrages exprimés au second tour[92].
Philippe Marlière relève que lors ducongrès de Dijon de 2003,« François Hollande théorisa la notion de « réformisme de gauche », une timide ouverture vers une « blairisation doctrinale » : dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit »[93]. Réélu avec 61,5 % des voix, il est« assis sur une alliance avec les barons socialistes des « Bouches-du-Nord » (en jargon socialiste, la contraction deBouches-du-Rhône et duNord-Pas-de-Calais, les trois plus grosses fédérations qui ont longtemps représenté à elles seules un tiers des militants du PS) qui le rend indéboulonnable »[94].
Lors de la campagne des électionsrégionales etcantonales de 2004, il fait un tour de France des régions alors que, des personnalités socialistes de premier plan, seuleSégolène Royal s'est engagée dans la course pour une présidence de région (Poitou-Charentes)[68]. LeParti socialiste remporte 24 des 26 régions françaises et les deux tiers des cantons renouvelables (51 des 100 départements ont ainsi un président de gauche), à un moment où la popularité du2e gouvernement Raffarin est au plus bas. En juin suivant, lePS obtient 28,9 % des suffrages auxélections européennes, un record pour ce scrutin.
Toujours en 2004, il prend position pour le « oui » à laConstitution européenne et s'oppose ainsi au numéro deux du parti,Laurent Fabius. Contrairement à ce qu'il avait promis à ce dernier[95], il décide d'organiser un référendum interne auPS sur la question : le1er décembre, les militants votent « oui » à 59 %. Il remplace alors plusieurs des partisans du « non » au secrétariat national par des promoteurs du « oui », dont un certain nombre de ministres deLionel Jospin :Martine Aubry,Dominique Strauss-Kahn,Jack Lang, etc. Il sort finalement affaibli duréférendum du 29 mai 2005, qu'il avait souhaité« pour rassembler le parti derrière lui et marginaliser ses rivaux directs (Laurent Fabius et Lionel Jospin) »[93] ; en effet, une majorité de Français et de sympathisants socialistes votent « non ». LePS est, dès lors, vu par les médias comme durablement divisé entre partisans du « oui » et partisans du « non », emmenés parLaurent Fabius, à qui François Hollande retire son poste de numéro deux du parti.Philippe Marlière estime qu'en« voulant créer le vide autour de lui par le biais d’un vote au parfum plébiscitaire » et en« bouscula[nt] volontairement les équilibres internes de ce parti qui, depuisÉpinay, avaient reposé sur la synthèse des sensibilités diverses », il« renforça encore davantage la nature présidentialiste du PS »[93]. La victoire du « non » compromet ainsi son ambition de se présenter à l'élection présidentielle de 2007[93].
Aucongrès du Mans de 2005, la motion dont il est le premier signataire (aux côtés deMartine Aubry,Jack Lang,Dominique Strauss-Kahn,Ségolène Royal,Julien Dray etBertrand Delanoë) obtient 53,6 % des suffrages exprimés lors du vote des militants, une majorité moins confortable que celles obtenues précédemment (84 % en 1997, 73 % en 2000, 61 % en 2003). Voulant mettre fin à un an de discussions et de querelles, François Hollande choisit de proposer une synthèse aux courants minoritaires, qui l'acceptent. Le, seul candidat, il est réélu premier secrétaire duPS, avec 76,96 %. Il est alors considéré par ses détracteurs comme l'homme de la « synthèse molle », « fuyant l'affrontement pour au final ne rien décider »[96],[89].
En 2006, devant la montée des intentions de vote en faveur de sa compagneSégolène Royal, il renonce à se présenter à l'élection présidentielle de 2007[98], pour laquelle il a contribué à l'élaboration du programme socialiste[n 5]. Après avoir gagné laprimaire organisée par le PS, Ségolène Royal est finalement battue par Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle. L'annonce de leur rupture par Ségolène Royal, le soir du second tour desélections législatives de 2007, est, pourRaphaëlle Bacqué etAriane Chemin, une manière pour cette dernière d'afficher son indépendance et de se positionner pour prendre la tête du PS :« C'est donc à la fois l'histoire d'un conflit conjugal et d'une rupture et l'histoire d'une compétition politique dans laquelle Ségolène Royal cherche à sortir vainqueur ». Les deux journalistes indiquent que des« conflits graves » les ont opposés dès fin 2005, poussant leurs proches à« choisir politiquement leur camp »[99]. Ces tensions expliquent en partie le soutien réservé du PS à Ségolène Royal durant la campagne et des déclarations de François Hollande mettant en difficulté sa compagne[99],[24].
François Hollande en campagne pour la primaire socialiste de 2011.
Dans les mois qui suivent son départ de la direction duParti socialiste, François Hollande lance les associations Répondre à gauche[n 6] et Démocratie 2012[n 7]. Il se déclare candidat à laprimaire présidentielle socialiste de 2011 le[102]. Apparaissant comme un rival deDominique Strauss-Kahn, directeur général duFMI et favori des sondages, il fait part de sa volonté de devenir un « président normal »[103],[n 8]. Il modifie également son image, notamment en faisant unrégime alimentaire pour perdre du poids[104]. Après l'empêchement de Dominique Strauss-Kahn,accusé d'agression sexuelle àNew York, François Hollande devient le favori de la primaire[n 9]. Après son entrée en campagne, Valérie Trierweiler s'est mise en retrait de son rôle de journaliste politique pour éviter les conflits d'intérêts et respecter laJurisprudence Anne Sinclair.
Logotype utilisé par François Hollande dans le cadre de sa campagne présidentielle.
Durant sa campagne marquée par des formules assassines et despetites phrases[105], il est notamment critiqué pour son bilan à la tête du Parti socialiste et son absence d'expérience ministérielle, alors que tous les présidents de la Cinquième République ont siégé au gouvernement avant d'être élus à ce poste[106]. En pleinecrise de la dette dans la zone euro, il se prononce en faveur du retour du déficit public à 3 % du PIB en 2013 — après l'avoir dans un premier temps qualifié d'« illusion » — et propose uneloi organique sur la réduction des déficits[107],[108],[109]. Il appelle par ailleurs à« une réforme fiscale ample consistant à imposer le même barème à tous les revenus, ceux du travail comme ceux du capital ». Plusieurs de ses propositions font l'objet de critiques aussi bien à droite que de la part de sa principale concurrente,Martine Aubry (contrat de génération, abandon de la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et création de 60 000 postes dans l'Éducation nationale, etc.)[110],[111],[112].
François Hollande, le 15 mars 2011 à Paris.
Le, François Hollande arrive en tête de la primaire avec 39,2 % des voix. Entre les deux tours, les quatre candidats éliminés au premier tour,Manuel Valls,Jean-Michel Baylet,Ségolène Royal etArnaud Montebourg, lui apportent leur soutien. Le, il l'emporte avec 56,6 % des suffrages, devenant ainsi le candidat du Parti socialiste et duParti radical de gauche à l'élection présidentielle de 2012[113]. Lors du discours consécutif à sa désignation, il déclare :« C'est le rêve français que je veux réenchanter, celui qui a permis à des générations, durant toute la République, de croire à l'égalité et au progrès »[114].
Réunion publique du candidat François Hollande àReims ().
Sa campagne présidentielle est organisée parPierre Moscovici etStéphane Le Foll[115]. Ses débuts sont marqués par les difficultés entourant l'élaboration de l'accord programmatique et électoral entre leParti socialiste etEurope Écologie Les Verts, notamment en ce qui concerne une éventuelle sortie du nucléaire[116],[n 10]. Il est en outre accusé de manquer d'autorité et de cultiver l'ambiguïté de son programme[117],[118].
Le, il présente ses 60 engagements de campagne, qui prévoient notamment la séparation des activités de crédit et d'investissement des banques, la fusion de l'impôt sur le revenu et de laCSG, le plafonnement desniches fiscales, la construction de 500 000 logements par an (dont 150 000 sociaux), le recrutement de 60 000 professeurs supplémentaires, la mise en place d'un contrat de génération (qui permettrait à un salarié expérimenté d'être le tuteur d'un jeune embauché en contrepartie d'exonérations de cotisations sociales), la création de 150 000 emplois aidés, le lancement d'unebanque publique d'investissement, la réduction de 75 à 50 % de la part du nucléaire dans la production électrique d'ici 2025 et le retrait des troupes françaises d'Afghanistan avant la fin de l'année 2012. En tablant sur une croissance de 2,5 % pendant le quinquennat, il évalue le coût total de ses promesses à20 milliards d'euros et les hausses d'impôts nécessaires à29 milliards d'euros[119],[n 11]. Par la suite, dans un contexte d'augmentation des intentions de vote en faveur du candidat de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, il promet d'instaurer un taux d'imposition de 75 % pour la part des revenus des ménages dépassant un million d'euros par an[n 12],[120].
Lors du premier tour de scrutin, avec 28,6 % des voix, François Hollande arrive devant le président de la République sortant, Nicolas Sarkozy (27,2 %)[121]. Entre les deux tours, il bénéficie du ralliement de Jean-Luc Mélenchon et d'Eva Joly ; le centristeFrançois Bayrou surprend en annonçant qu'il votera pour François Hollande« à titre personnel »[122],[123],[124]. LaCGT et leSyndicat de la magistrature appellent également à voter en sa faveur[125]. Après undébat télévisé marqué par sonanaphore « Moi président de la République », François Hollande est élu au second tour avec 51,64 % des suffrages exprimés[126]. Alors que les sondages donnaient François Hollande victorieux avec une avance de cinq à sept points sur son adversaire, il s'agit de la deuxième élection présidentielle la plus serrée de l'histoire de laCinquième République, aprèscelle de 1974[127].
François Hollande nomme alorsJean-Marc Ayrault commePremier ministre. Le lendemain, celui-ci constitue ungouvernement de trente-quatre ministres (dix-sept hommes et dix-sept femmes). C'est le premier gouvernement dans l'histoire de France à respecter une stricte parité[132]. Lors du premier conseil des ministres, le 17 mai 2012, François Hollande, Jean-Marc Ayrault ainsi que l'ensemble des ministres, baissent leurs salaires de 30 %, en réponse aux promesses faites durant la campagne présidentielle. De même, ils signent une« charte de déontologie », qui leur interdit lecumul des mandats. Ils promettent également de« se garder de tout conflit d'intérêts »[133].
Afin de mettre en œuvre sa politique, il bénéficie du soutien de la gauche, qui est majoritaire à l'Assemblée nationale, au Sénat, dans les régions, dans les conseils généraux et dans la plupart des communes[134].
Il tente d'abord de rééquilibrer les comptes publics "sans casser l’économie et sans "désespérer Billancourt"[135],[136],[137],[138], expression qui revient alors souvent, même un peu avant son élection[139], au sens de ne pas aller trop à droite ni décontenancer ou oublier "ceux qui vous ont porté au pouvoir"[140],[141], affirmant qu'il veut "retrouver la croissance", mais cet objectif se heurte à la baisse du pouvoir d’achat et aux fermetures d'usine comme à Florange.
La politique fiscale de François Hollande conduit à une baisse de pouvoir d'achat et à un « ras-le-bol fiscal » au sein de la population française[142],[143],[144],[145],[146],[147]. En dépit des promesses de campagne de François Hollande, lesclasses moyennes sont fortement touchées par l'augmentation de la fiscalité[148],[149]. Ainsi, 840 000 foyers deviennent imposables en 2013 dans le cadre de l'impôt sur le revenu[150]. La TVA intermédiaire augmente de 7 à 10 %. Avec lemouvement des Bonnets rouges, qui a lieu en 2013 dans des régions traditionnellement socialistes, l'écotaxe est abandonnée[151].
En, il promet d'« inverser la courbe du chômage » d'ici à la fin 2013[152],[153]. Mais le nombre de chômeurs (catégories A, B, C) augmente de 1 095 000 sur quatre ans[154],[155],[156],[157]. En fin de mandat, le chômage baisse légèrement (- 68 000 chômeurs de catégorie A sur l'année 2016)[158].
Fin 2012, sa promesse de taxer à 75 % les revenus dépassant un million d'euros par personne est censurée par leConseil constitutionnel pour motif de non-respect du principe duquotient familial (« méconnaissance de l'égalité devant les charges publiques »)[159],[160]. La taxe est au cœur de vastes débats médiatiques, avivés par l'expatriation fiscale de personnalités commeGérard Depardieu ouBernard Arnault[161],[162]. Le ministre belge des Affaires étrangères,Didier Reynders, invite alors Paris à s'interroger sur sa politique fiscale[163]. Le gouvernement annonce finalement la suppression au de cette taxe, qui aurait au total rapporté 420 millions d’euros et réduit l'attractivité économique de la France[164],[165].
Lapolitique de l’offre« en faveur des entreprises a émergé en 2012, avec le rapport remis augouvernement Ayrault parLouis Gallois » rappelle Anne-Laure Delatte, chercheuse en économie au CNRS. Elle est annoncée par François Hollande en janvier 2014[166].
Le début de l'année 2014 est analysé par la majorité des commentateurs et politiques comme un réel « viragesocial-libéral » dans la politique économique de François Hollande[167]. Après avoir fait voter la hausse du taux normal deTVA de 19,6 % à 20 % — contrairement à ses engagements de campagne —, François Hollande se prononce pour un allègement des cotisations patronales en échange de créations d'emplois[168]. Cette proposition surprend au sein de la majorité et suscite les critiques des syndicats de salariés et de la gauche radicale, qui dénoncent une mesure en faveur du patronat[169]. Cette orientation libérale est corroborée par la nomination d'Emmanuel Macron au ministère de l'Économie, en août 2014[170]. Les orientations libérales durant le mandat et la déclaration du ministreMichel Sapin, voyant dans la finance une« amie », sont perçues comme une « volte-face » de l'exécutif[171],[172],[173].
En 2016, François Hollande se présente à la fois comme unsocialiste et unsocial-démocrate nonlibéral, et dit admettre unepolitique de l'offre« dans certaines circonstances »[n 13],[171]. SelonLaurent de Boissieu,« le social-libéralisme ne constitue […] pas une rupture doctrinale chez lui, mais plutôt un retour aux sources. Même s'il les avait mises entre parenthèses lorsqu'il était premier secrétaire du PS (de 1997 à 2008) puis durant la campagne présidentielle de 2012, il s'agit en effet des convictions profondes de cet ancien proche de Jacques Delors »[174].
Particulièrement soutenue parManuel Valls etEmmanuel Macron, la ministre du TravailMyriam El Khomri porte en 2016 la « loi travail », qui vise à réformer lecode du travail. Ce projet bénéficie du soutien des syndicats d'employeurs, mais suscite desmanifestations importantes durant le printemps 2016. Face à la contestation d'une partie de la gauche, de certaines organisations étudiantes et de l'ensemble des syndicats de salariés, François Hollande revient sur une partie des propositions envisagées[178],[179]. Il confie alors aux journalistesGérard Davet etFabrice Lhomme qu'il défend l'inversion de la hiérarchie des normes depuis 2011, mais sans être« précis pour ne pas heurter »[180]. La réforme est adoptée au Parlement en août 2016[181].
La fin du quinquennat est marquée par une détérioration des résultats économiques du pays. Le déficit commercial dépasse en 2016 les 48 milliards d'euros alors que l'Allemagne connaît la même année un excédent record de 252,6 milliards d'euros, le total des déficits cumulés du commerce extérieur durant ces cinq ans atteignant 281 milliards d'euros[182],[183],[184]. Dans le même temps, les dépenses publiques continuent de progresser, en particulier du fait de la hausse de la masse salariale dans la fonction publique[185]. En, la Cour des comptes publie un audit jugé sévère pour la présidence François Hollande[186]. La Cour chiffre à 3,2 % du PIB le déficit prévu pour 2017 alors que le gouvernement Cazeneuve avait prévu 2,8 %[187]. Selon la juridiction financière, l'exécutif a volontairement publié des « prévisions insincères » en surestimant des recettes et en sous-budgétisant des dépenses pour un gain total de neuf milliards d'euros[187].
Le début de sonmandat est notamment marqué par la prolongation de latrêve hivernale pour l'hébergement dessans-abri, la revalorisation de 25 % de l'allocation de rentrée scolaire pour larentrée2012 et par un retour partiel à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 18 ou 19 ans[188]. Le gouvernement doit faire face à un dégel des prix de gaz[189] et accuse l'ancienne majorité d'avoir repoussé l'annonce de plusieursplans sociaux à l'après-campagne présidentielle[190].
Le, après lesélections législatives, à l'issue desquelles le Parti socialiste obtient seul une majorité absolue, Jean-Marc Ayrault lui remet, selon la tradition, la démission de son gouvernement ; François Hollande le charge alors de former undeuxième gouvernement. Quelques portefeuilles à la marge sont redistribués pour ménager les sensibilités, et deux ministères supplémentaires apparaissent[191].
Manifestants reprochant à François Hollande ses réserves sur l'ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe.
Le, le Parlement est saisi d'un projet de loi visant à légaliser lemariage et l'adoption pour les couples de même sexe, en vertu de l'« engagement 31 » des promesses de campagne de François Hollande, qui s'estime convaincu qu'il s'agit d'un « progrès pour l'égalité »[192]. Il s'écoule un peu plus de six mois entre la présentation du projet en Conseil des ministres et la publication auJournal officiel, faisant de ce texte de loi l'un des plus longuement débattus au Parlement, avec cent dix heures de débat[193]. L'adoption de ce texte fait de la France le14e pays à autoriser le mariage homosexuel et constitue, selon l'agence de presseReuters, l'une des réformes sociales les plus importantes depuis l'abolition de la peine de mort en 1981[194],[n 16].
Cette loi, qui connaît uneopposition plus forte et plus longue[195] que dans d'autres pays européens et qui fait encore l'objet d'une contestation dans les mois qui suivent son adoption[n 17], est définitivement adoptée le, puis validée par le Conseil constitutionnel et promulguée le[196]. Pendant ce débat, des personnalités de droite hostiles au texte accusent François Hollande de diviser le pays et de ne pas rechercher la concertation, tandis qu'une partie de la gauche s'étonne de ses propos sur la « liberté de conscience » des maires qui refuseraient de célébrer des mariages entre personnes du même sexe, expression sur laquelle il revient finalement[197],[198],[199]. Le, le Conseil constitutionnel répond négativement à unequestion prioritaire de constitutionnalité demandant l'usage de la liberté de conscience pour lesofficiers d'état civil concernant le mariage.
Fin 2012, la majorité de gauche au Parlement adopte une proposition de loi très controversée consacrant le, jour du cessez-le-feu en Algérie, comme journée nationale du souvenir« des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie »[200]. Fait unique pour un chef de l'État français, François Hollande prévoit de participer aux commémorations du. Cette date est contestée par de nombreux historiens et anciens combattants ; François Mitterrand lui-même avait indiqué qui il fallait« choisir n'importe quelle date sauf le 19 mars »[201]. Les associations depieds-noirs etharkis plaidaient pour le, journée instaurée par Jacques Chirac en hommage aux morts pour la France, relevant le fait que les sept mois qui ont suivi le cessez-le-feu ont vu plus de morts (principalement pieds-noirs et harkis) que les six années précédentes ; pour Thierry Rolando, président national duCercle algérianiste, François Hollande ne reconnaît « qu'une seule souffrance, celle des Algériens », et « jette un voile d'ombre sur les drames des harkis et des Français d'Algérie », notamment sur lemassacre d'Oran, le plus sanglant du conflit[201].
Entre 2015 et 2017, la France connaît une vague d'attentats inédite et particulièrement meurtrière[202].
À la suite de l'attentat contre Charlie Hebdo survenu le, François Hollande décrète une journée dedeuil national[203],[204]. Au lendemain desattentats du 13 novembre 2015 ayant fait 130 morts, il convoque leCongrès. Le 16 novembre, il y annonce une révision de laConstitution en vue d'instituer un état intermédiaire permettant« la prise de mesures exceptionnelles pour une certaine durée sans recourir à l’état d’urgence et sans compromettre l’exercice des libertés publiques »[205] et des moyens supplémentaires pour la police et la Justice justifiant que« le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité » budgétaire européen[205].
Après les attentats de novembre 2015, il propose d'étendre ladéchéance de nationalité aux binationaux nés en France condamnés pour terrorisme. Des études d'opinion indiquent que cette proposition est massivement approuvée par l'opinion publique, en particulier à l'extrême droite et à droite[206]. Mais elle soulève les interrogations d'une grande partie de la classe politique, qui estime qu'il s'agit d'une mesure inutile et visant à faire diversion[207]. Elle suscite en particulier l'opposition de la ministre de la Justice,Christiane Taubira, qui quitte le gouvernement le 27 janvier 2016[208]. De nombreux élus socialistes[209] et écologistes[210] s'opposent également à cette réforme constitutionnelle, de laquelle est finalement retirée la référence aux binationaux, ce qui provoque les critiques de la droite[211]. Faute de majorité en raison de l'opposition d'une partie des parlementaires de la majorité mais également au sein de la droite, et en particulier deFrançois Fillon et de ses proches, il renonce à son idée de convoquer le Congrès pour faire adopter le projet de révision constitutionnelle[212],[213]. Les journalistesGérard Davet etFabrice Lhomme écrivent à ce propos :« François Hollande s'est clairement piégé lui-même avec la déchéance de nationalité, un bug qu’il faut attribuer à l’attentat du Bataclan, en partie, qui l'a profondément heurté. Il nous a dit ensuite qu’il pensait que la France était sur le point de basculer, et qu’il devait donner des gages à la droite »[214].
Lors de son allocution du, François Hollande, jugeant suffisante la loi anti-terroriste du 3 juin 2016, annonce la levée de l'état d'urgence pour le26 juillet, estimant que celui-ci « ne peut être prolongé éternellement »[215]. L'état d'urgence avait précédemment été reconduit deux fois, contre l'avis d'une partie de la gauche[216]. Mais dès le lendemain, après l'attentat de Nice, il annonce la prolongation pour plusieurs mois de l’état d’urgence[217]. Le consensus national s'effrite alors, la gestion par l'exécutif de la sécurité en France faisant l'objet de critiques grandissantes[218].
Dans la continuité de Nicolas Sarkozy, il poursuit la « dériveatlantiste » de la politique étrangère française[224],[225]. Celle-ci est même décrite comme « plus atlantiste » que celle menée par la Maison-Blanche durant le mandat deBarack Obama se rapprochant paradoxalement de la politique interventionniste menée durant l’ère Bush[226].
Sur le plan européen, il se prononce pour la ratification dupacte budgétaire européen signé par Nicolas Sarkozy et renonce à transmettre à ses partenaires européens un mémorandum détaillé proposant un pacte de croissance dans le but de compléter le traité de stabilité et réorienter la construction européenne vers la croissance. Il obtient néanmoins la mise en place de quelques mesures de croissance en Europe, même si celles-ci sont considérées comme assez faibles[227].
Ses relations avecAngela Merkel sont si tendues que, dès octobre 2012, leSpiegel s'interroge sur la pérennité de l'alliance franco-allemande ; il note également que si son prédécesseur Nicolas Sarkozy pouvait également avoir des divergences avec la chancelière, ils parvenaient à se mettre d'accord sur une position commune avant un sommet européen, alors que les relations sont devenues bien plus conflictuelles avec François Hollande[228]. Angela Merkel s’inquiète aussi que le PS français puisse soutenir le SPD allemand lors desélections allemandes de 2013 après qu'elle a pour sa part pris position pour Nicolas Sarkozy lors des élections françaises de 2012[228]. La coopération franco-allemande s'améliore ensuite, avec la décision d'un plan commun pour l'emploi des jeunes officialisé après le sommet franco-allemand de mai 2013[229]. François Hollande et Angela Merkel s'accordent sur un mécanisme detaxe sur les transactions financières, qu'ils cherchent à imposer aux autres pays européens avant lesélections européennes de 2014[230].
Au cours de l'année 2015, il est fortement impliqué en soutien augouvernement grec d'Aléxis Tsípras dans les négociations autour decrise de la dette publique grecque afin de maintenir ce pays dans lazone euro[231]. Ce soutien renforce les dissensions au sein du couple franco-allemand[232]. En octobre 2015, lors d'une visite officielle en Grèce, il est accueilli par Aléxis Tsípras — qui souligne l'importance de son rôle dans l'accord du 13 juillet —, et fait l'objet d'uneovation debout du Parlement grec ; il plaide pour une réflexion européenne sur le service de la dette grecque avec un rééchelonnement des intérêts[233].
Dans le cadre de la campagne sur leréférendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, il lance plusieurs avertissements au Royaume-Uni en cas de vote favorable à la sortie du pays de l'UE, notamment sur l'augmentation du nombre de migrants en provenance deCalais[234]. Après le choix duBrexit, François Hollande change d'avis sur les délais de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne et ne parvient pas, avec Angela Merkel, à définir un nouveau projet pour l'Union[218],[235].
Dans le cadre de laguerre civile syrienne, François Hollande demande le départ deBachar el-Assad et la constitution d'un gouvernement de transition, ainsi qu'une intervention duConseil de sécurité de l'ONU (au sein duquel la Russie et la Chine bloquent toute opération). Dans ce cadre, il n'exclut pas une intervention armée[236],[237]. Fin 2012, la France commence à fournir des armes et de l'équipement à des groupes de l'Armée syrienne libre[238],[239],[240]. Dans la continuité de Nicolas Sarkozy, François Hollande poursuit la collaboration controversée avec leQatar, soutien desFrères musulmans dans les pays touchés par lePrintemps arabe[241],[242], tout en relançant les relations avec l'Arabie saoudite[243],[244].
Fin, après l'attaque chimique de la Ghouta, François Hollande se déclare prêt à lancer des frappes aériennes punitives contre le régime deBachar el-Assad aux côtés des Américains et des Britanniques[245]. Mais cette option n'est plus privilégiée après le vote négatif du Parlement britannique et la décision du président américain,Barack Obama, de finalement solliciter le Congrès sur la question[246],[247]. François Hollande est alors critiqué pour son côté « va-t-en-guerre », les titres de presse le présentant comme « piégé » sur la scène internationale et « seul » sur le front interne, au vu de l'opposition des Français à toute intervention militaire[248],[249],[250].
En réponse auxpires attentats terroristes que la France ait connu depuis des décennies, François Hollande annonce l'intensification des frappes de l'Armée de l'air française menées contre l'État islamique, notamment àRaqqa (leCharles de Gaulle est par ailleurs dépêché vers le Moyen-Orient pour renforcer la puissance de frappe française dans cette zone)[253]. Est également décidée une « collaboration plus étroite » avec lesforces armées russes, qui bombardent également l'organisation terroriste[254]. La diplomatie française fait parallèlement adopter à l'unanimité par leConseil de sécurité des Nations unies unerésolution appelant à user de « toutes les mesures nécessaires » pour vaincre l'État Islamique, organisation reconnue comme« menace mondiale et sans précédent contre la paix et la sécurité internationales »[255]. Ces prises de position de François Hollande marquent une nette évolution par rapport à ses déclarations passées, notamment concernant son refus de toute action conjointe avec la Russie et sa volonté, exprimée en 2013, d'une intervention militaire en Syrie dans le seul but de renverser Bachar el-Assad[256].
Le, après un appel à l'aide du président malien par intérim,Dioncounda Traoré, et en invoquant un accord avec les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, il annonce une intervention militaire en soutien auxForces armées et de sécurité du Mali qui luttent sur leur territoire contre des groupes djihadistes liés àAl-Qaïda : c'est le lancement de l'opérationServal[257]. Cette décision est saluée par une grande partie de la classe politique française[258]. François Hollande est également soutenu dans cette démarche par les pays d'Afrique de l'Ouest, le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Allemagne et la Russie[259]. Le, l'opérationBarkhane succède à l'opérationServal.
Début, il lance l'opérationSangaris enRépublique centrafricaine, dont le but est de mettre un terme à la« faillite totale de l'ordre public, l'absence de l'État de droit et les tensions interconfessionnelles » selon le mandat de l'ONU[260].
Pays visités par François Hollande durant son mandat :
1 visite
2 visites
3 visites
4 visites
5 visites
6 visites
7 visites ou plus
France et Andorre
À la fin de février 2016,Le Figaro dresse un bilan des 176 visites internationales de François Hollande, effectuées dans 71 pays différents, dont 26visites d'État. Le quotidien relève que« le rythme de ces voyages s'est accéléré un peu plus chaque année » (28 en 2012, 41 en 2013, 42 en 2014, 57 en 2015). L'Allemagne est le pays le plus visité par François Hollande (12 déplacements), devant les États-Unis (8), l'Italie (7), le Royaume-Uni (7), la Pologne (5) et la Russie (5). Sous son mandat, l'Australie et lesPhilippines ont accueilli la toute première visite d'État d'un président français[261].
Les 27 et 28 janvier 2014, il entreprend une visite officielle enTurquie, vingt-deux ans après la dernièrevisite d'État d'un président français, celle deFrançois Mitterrand en 1992, avec la volonté de relancer les relations franco-turques et laprocédure d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, à laquelle son prédécesseur Nicolas Sarkozy était hostile[262],[263]. À cette occasion, il s'engage à ce que l'adhésion de la Turquie soit soumise à un référendum en France[264] et appelle Ankara à« faire son travail de mémoire » sur legénocide arménien, dont il s'est engagé à pénaliser la négation en France[265].
Il est le seul président de laVe République à ne pas avoir été convié à rencontrerÉlisabeth II, reine du Royaume-Uni, pays où il est peu apprécié[266].
Durant son mandat de président de la République française, François Hollande estex officio l'un des deuxchefs d'État de la principauté d'Andorre, micro-État indépendant voisin de la France. Ce rôle est essentiellement symbolique, mais lui permet en principe d'« arbitrer les institutions, participer aux orientations économiques du pays et agir comme représentant [d'Andorre] sur la scène internationale »[267]. Après son élection en 2012, il reçoit ainsiAntoni Martí Petit,chef du gouvernement, etVicenç Mateu Zamora, président de l'assemblée législative, avec qui il évoque notamment la politique fiscale et les échanges commerciaux entre l'Andorre et la France[268],[269]. Il encourage d'importantes réformes fiscales visant à faire abandonner à la principauté son statut de « paradis fiscal ». En 2013, le gouvernement andorran annonce l'introduction d'un « impôt sur le revenu généralisé »[270].
François Hollande visite à nouveau l'Andorre en juin 2014, et y inaugure les nouveaux locaux du Parlement. S'exprimant devant celui-ci, puis devant la population sur la place du Peuple àAndorre-la-Vieille, il loue les réformes fiscales entreprises par le gouvernement de la principauté[271].
François Hollande reçu par le couple présidentiel américain,Barack etMichelle Obama, le.
Du 10 au 12 février 2014, il est envisite d'État auxÉtats-Unis, 18 ans après celle de Jacques Chirac en 1996[272].
Il fait connaître son soutien àHillary Clinton en vue de l'élection présidentielle américaine de 2016. Il affirme sa conviction, le 15 octobre 2016, qu'elle sera la prochaine présidente desÉtats-Unis[273],[274]. Le mois suivant, il félicite le candidat victorieux,Donald Trump, ajoutant que l'élection de celui-ci « ouvre une période d'incertitudes » au cours de laquelle certaines positions prises par Trump au cours de sa campagne, notamment en ce qui concerne la situation au Moyen-Orient, devront être« confrontées » aux« valeurs communes » des États-Unis et de la France[275]. Donald Trump ne le convie pas à Washington, contrairement à d'autres chefs d'État[276].
Dès sa prise de fonctions, la cote de popularité de François Hollande est à un niveau beaucoup plus faible que celle de ses prédécesseurs (53 % selon le baromètre Ipsos-Le Point), malgré le soutien dans l'opinion aux premières mesures qu'il met en place. Les médias indiquent que c'est la première fois qu'un président de laVe République ne bénéficie pas d'un « état de grâce »[277]. Le fait qu'il ait été élu avant tout en raison du rejet de Nicolas Sarkozy est souligné[278].
Sa popularité connaît un premier fléchissement dès la fin de l'été 2012, alors que les plans sociaux dans les grandes entreprises se succèdent et que les tensions culminent sur le site industriel Arcelor Mittal de Florange en Lorraine, dont il avait promis de sauver leshauts fourneaux[279]. Sa popularité continue par la suite à décroître avec des mesures fiscales comme la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires et la hausse des prélèvements obligatoires[279]. Le gouvernement doit renoncer à plusieurs mesures contestées (hausse des prélèvements sur les produits d'épargne,écotaxe, taxe sur les transactions financières, modulation des taux de TVA, baisse du plafond du quotient familial, taxe sur l'EBE)[280],[281],[282]. L'opposition de droite dénonce son manque de réactivité et l'absence de réformes structurelles en période de crise[283].
Dans le même temps, son action et son style (qualifié par lui-même de« normal »[284]) suscitent des critiques, y compris au sein de la gauche[283]. En mai 2013,L'Express expose, à partir des résultats de plusieurs sondages, cinq raisons à l'impopularité croissante du président de la République : absence de gouvernance, absence d'autorité, absence de ligne directrice, opposition d'une partie de la population au mariage homosexuel, promesses économiques non tenues[285].
Cependant, selon un livre-enquête deJean-Baptiste Rivoire (L'Élysée et les oligarques contre l'info, 2022),Valérie Trierweiler a permis au président de la République de s'intéresser aux patrons de médias, dont l'un l'employait, et d'« approcherVincent Bolloré et ensuiteMartin Bouygues, avec lequel [le président] a signé un armistice qui lui a été clairement bénéfique »[294],[295].
Mais lesattentats islamistes des 7 à 9 janvier 2015 sont à l'origine d'un mouvement d'union nationale qui voit son niveau de bonnes opinions doubler, en particulier à la suite de lamarche qui rassemble de nombreux chefs d'État étrangers[296],[297]. Sa popularité repart cependant à la baisse dès le mois suivant[298]. Dans le même contexte, à la suite desattentats du 13 novembre 2015, la cote de popularité de François Hollande augmente pour atteindre de 32 % à 50 % d'opinions favorables (selon les instituts de sondage et selon les questions posées), une large majorité de Français jugeant son action« à la hauteur »[299],[n 19].
François Hollande défend son bilan lors de l’émissionDialogues citoyens, diffusée sur France 2 le 14 avril 2016, considérant que « ça va mieux » en France, une déclaration largement reprise dans les médias et qui renforce son image d'homme déconnecté du réel[309],[218]. En novembre 2016, paraît dansLe Journal du dimanche une tribune signée par des personnalités qui dénoncent un « Hollandebashing » et qui vantent le bilan de François Hollande[310]. En avril 2017, François Hollande déclare que son impopularité n'est pas tant le résultat d'une réelle détestation que du fait d'avoir été« incompris » et estime qu'il laisse le pays dans un meilleur état qu'il n'était à son arrivée, ce qui suscite le scepticisme de la classe politique et de nombreux analystes[311],[312].
Dès 2013, au vu de l'impopularité grandissante de François Hollande, l'hypothèse queManuel Valls soit le candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2017 est évoquée[313],[314]. Les sondages donnent en effet François Hollande éliminé de la compétition présidentielle dès le premier tour[315],[316]. En 2016, les enquêtes d'opinion lui accordent entre 7 % et 14 % d'intentions de vote, ce qui le place en quatrième ou cinquième position du premier tour de l'élection présidentielle, une première pour un président sortant sous la Cinquième République[317]. Jean-Luc Mélenchon est ainsi régulièrement placé par les sondages devant lui : pour Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop,« c’est inédit dans l’histoire de laVe République qu’un candidat [de gauche] non socialiste menace un candidat du PS »[318]. Il est également donné battu parArnaud Montebourg à laprimaire de 2017 dans la plupart des sondages[319],[320].
Dans un livre d'entretiens publié en octobre 2016,Un président ne devrait pas dire ça…, François Hollande épingle la « lâcheté » des magistrats français, le « problème » posé par l'Islam dans le pays ou encore le « manque d'éducation » des footballeurs[321]. Il y révèle également qu'il a ordonné au moins quatre homicides ciblés de terroristes, une pratique illégale selon les accords internationaux ratifiés par la France[322]. Face aux nombreuses indignations provoquées par cet ouvrage[n 20], François Hollande est contraint de regretter publiquement certains propos[323]. Une partie des parlementaires de l'opposition, constituée de 79 députésLes Républicains, dépose une proposition de résolution visant à le traduire enHaute Cour, pour lancer sa destitution, mais celle-ci est rejetée à son premier examen[324].
Alors qu'il s'était dit« prêt à l’inventaire » sur ses 60 engagements de campagne de 2012[325],[326], il perd le soutien de nombreux parlementaires et des tensions apparaissent avec le Premier ministre, Manuel Valls, qui lui reproche sa manière d'« incarner l'autorité de l'État et d'exercer le pouvoir »[327]. Celui-ci se refuse ainsi à considérer le président sortant comme le candidat naturel du Parti socialiste et envisage la possibilité d'un affrontement avec le président, ce qui laisse augurer une crise institutionnelle[328],[329]. Dans ce contexte, François Hollande semble de plus en plus difficilement en mesure de briguer un second mandat[330],[331]. LeNew York Times le décrit alors comme un« mort vivant »[332]. Malgré la dégradation de son image, il cherche à imposer sa candidature, considérant qu'il n'existe pas de« plan B », et fait travailler certains de ses conseillers sur un éventuel programme[333].
Le, il annonce ne pas être candidat à sa succession, affirmant être conscient des « risques » que sa candidature « ne rassemble pas largement » autour d'elle[334]. Ce renoncement est un fait inédit dans l'histoire de laCinquième République[335],[336] et satisfait la quasi-totalité de la classe politique, qui critique son bilan à la tête du pays et son problème d'incarnation de la fonction présidentielle depuis 2012[337],[338].
Cependant, le journalisteJean-Marie Colombani regrette cette décision et trouve« qu'il eût été plus digne et plus courageux de la part du chef de l’État de se confronter lui-même au jugement des Français, que son bilan« était plus que présentable » et qu'il aurait dû être défendu, mais que si l'aveu d'échec évoqué parFrançois Fillon est juste, le président mérite tout de même d'être réhabilité »[339]. De même, en février 2017, la romancièreChristine Angot publie dans leJournal du Dimanche unelettre ouverte pour demander à François Hollande de revenir sur sa décision et de se présenter à l'élection présidentielle[340]. Cependant, en dépit de rumeurs relayées parLe Parisien selon lesquelles François Hollande envisagerait de se représenter et aurait réuni lesparrainages nécessaires pour cela[341], François Hollande maintient sa décision de ne pas briguer un second mandat, affirmant être« à la fin de [sa] vie »[342].
Pendant la campagne présidentielle de 2017, François Hollande échange plusieurs fois avec le candidat du Parti socialiste, désigné à l'issue de laprimaire,Benoît Hamon, mais ne lui apporte pas de soutien public[343]. Cette réticence du chef de l'État s'explique notamment par l'appartenance de Benoît Hamon auxfrondeurs du quinquennat[343]. Les médias se font régulièrement l'écho des mauvaises relations entre Benoît Hamon et François Hollande, qui soutiendrait officieusementEmmanuel Macron[344],[345].
Une semaine avant le premier tour de l'élection présidentielle, François Hollande critique Jean-Luc Mélenchon, qui, d'après lui, « ne représente pas la gauche » et promet « des facilités qui quelquefois tombent dans le simplisme »[349].
Entre les deux tours, il apporte officiellement son soutien à Emmanuel Macron face àMarine Le Pen[350],[351]. Selon son proche conseillerBernard Poignant, il a voté en faveur d'Emmanuel Macron dès le premier tour[352]. Emmanuel Macron remporte le second tour. La passation de pouvoirs a lieu le au palais de l'Élysée[353]. Il se rend dans la fouléerue de Solférino, au siège du Parti socialiste (commeFrançois Mitterrand l'avait fait en 1995), où il prononce un discours retraçant les grandes lignes de son mandat[354].
Peu après la fin de sa présidence, il exprime des réserves de plus en plus fortes sur l'action d'Emmanuel Macron. En août 2017, évoquant leprojet de réforme du code du travail, il conseille au président de la République de ne pas« demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles » et de ne« pas flexibiliser lemarché du travail au-delà de ce qu'[il a] déjà fait, au risque de créer des ruptures »[363]. En mars 2018, il appelle à la défense desKurdes face à laTurquie[364], ce qui fait réagir le chef de l'État contre« certaines personnes qui donnent des leçons »[365],[366]. Le mois suivant, François Hollande qualifieEmmanuel Macron de « président des très riches »[367],[368].
Le 6 mars 2024, il est reçu aupalais de l'Élysée dans le cadre del'invasion de l'Ukraine par la Russie. En effet, après avoir tenu des propos controversés sur l'envoi potentiel de troupes occidentales sur le front ukrainien,Emmanuel Macron sollicite les conseils de François Hollande et deNicolas Sarkozy. À la presse, François Hollande se démarque clairement de son successeur et déclare qu'en matière militaire« moins on en dit, mieux on agit »[369],[370].
Sa déposition de quatre heures[374], la première d'un ancien président français devant unecour d'assises, est considérée comme un temps fort du procès des attentats du 13 novembre[372],[375], lui-même qualifié d'« historique » et« hors norme » par la presse française et étrangère[376],[377],[378],[379].
Le, François Hollande crée une société destinée à facturer ses conférences, alors qu'il critiquait sur ce point son prédécesseur Nicolas Sarkozy et qu'il avait promis de réaliser ces exercices à titre bénévole après son départ du palais de l'Élysée[380].
Entre juin 2017 et mai 2018, l'institutKantar TNS estime sa popularité à un niveau compris entre 12 % et 16 %, loin des quelque 60 % dont il était crédité en 2012[381]. Dans ce contexte, son retour au premier plan de la vie politique est jugé compromis[382]. En mars 2018, il vote pour l'élection du premier secrétaire du PS en vue ducongrès d'Aubervilliers sans se prononcer sur les candidats[383]. L'année suivante, il appelle à voter pour laliste PS-Place publique conduite parRaphaël Glucksmann auxélections européennes en France, et déclare avoir toujours été socialiste[384].
François Hollande déclare en qu'il travaille sur un « projet présidentiel » en vue de l'élection présidentielle de 2022. Il précise qu'il ne s'agit pas d’une annonce de candidature à l'Élysée, mais de « savoir ce que l'on propose aux Français », et plaide pour que ses idées soient portées par une personnalité politique issue du PS[385]. Les instituts de sondage le créditent de 2 % à 7 % des voix s’il venait à se présenter à l’élection présidentielle[386],[387]. Il déclare dans le même temps que son« plus grand regret » est de ne pas s'être« représenté en 2017 »[388]. En novembre 2021, il envisage finalement de se présenter à l'élection présidentielle avec notamment l'aide deJulien Dray, avant de renoncer en février 2022 afin de ne pas entraver la campagne d'Anne Hidalgo et duParti socialiste[389].
Le 14 avril 2022, à l'approche du second tour de l’élection présidentielle, il appelle à voter pour le président sortantEmmanuel Macron face à la candidate duRN,Marine Le Pen[390].
Le 28 avril 2022, après le second tour de la présidentielle, il affirme que l'accord entre leParti socialiste et laNouvelle Union populaire écologique et sociale serait« inacceptable » s'il était signé[391]. À la suite de la signature de l'accord, il considère qu'« avoir 70 candidats sur 577 circonscriptions, [est] une faute »[392]. En mai suivant, François Hollande annonce qu’il ne sera pas candidat auxélections législatives enCorrèze, déclarant qu’il aurait été tenté de se présenter si le Parti socialiste avait pris la décision de « se refonder » et non de « fondre dans un accord déséquilibré », avecLa France insoumise[393]. L’ancien président déclare également que « 2027 se prépare dès 2022 », ayant pour ambition à court et moyen terme de participer à la reconstruction de sa famille politique[394]. Dans le cadre ducongrès socialiste de janvier 2023, il apporte, avant le second tour du scrutin, son soutien àNicolas Mayer-Rossignol, critique de l'accord de la NUPES et opposé au premier secrétaire sortantOlivier Faure[395].
François Hollande estime que ces élections législatives signent la fin du« macronisme »[400]. Il appelle égalementJean-Luc Mélenchon à être plus discret car il pense que les Français ont une image hostile de sa personne[401]. Le candidat socialiste investi dans lapremière circonscription de la Corrèze par leNouveau Front populaire, le maire de Tulle, s’est retiré en sa faveur. Qualifié pour le second tour au premier rang[402], il y affronte en triangulaire le RN et LR indépendant, dont le député sortant,Francis Dubois, arrivé troisième, avait plutôt joué de son opposition au cœur de la campagne[403] et ne souhaite pas se retirer en sa faveur[404]. Il parvient à retrouver ce siège à lamajorité relative, avec 43,10 % des suffrages exprimés, lors de cette triangulaire[405].
Action parlementaire sous la présidence d'Emmanuel Macron
François Hollande fait son retour à l'Assemblée nationale en, en pleinecrise politique après des élections législatives marquées par unetripolarisation n'ayant dégagé aucune majorité absolue. Il qualifie de« faute institutionnelle » le refus d’Emmanuel Macron de choisirLucie Castets, proposée par le Nouveau Front populaire pour devenir Première ministre[406]. Il considère queMichel Barnier a été désigné avec« l’assentiment de l’extrême droite », un« paradoxe » selon lui après lefront républicain des élections législatives[407]. Il s'oppose à l'idée de LFI dedestituer le président de la République pour sortir de la crise[408].
Le, comme tous les députés socialistes et malgré les craintes de certains proches au sujet d'une« crise de régime », il vote pour lacensure dugouvernement Barnier : il estime insuffisante l'augmentation des prélèvements sur les plus hauts revenus et juge floues les annonces de baisses de dépenses publiques[409],[410]. Par la suite, il déclare qu'il ne voit pas de majorité pour un Premier ministre issu des rangs du NFP et écarte l'hypothèse Lucie Castets à Matignon[411]. Il souhaite une ouverture versBernard Cazeneuve etPlace publique, ainsi qu'à« tous ceux qui ne peuvent se retrouver chez les héritiers d’Emmanuel Macron »[412],[413].
Après la nomination deFrançois Bayrou à Matignon, il s'oppose à toute« censure automatique » et appelle à un dialogue avec la gauche[414]. En, il ne vote pas les motions de censure faisant suite aurecours à l'article 49.3 sur les textes budgétaires[415]. En juillet, l'ancien président se prononce toutefois en faveur de la motion de censure présentée par le groupe socialiste alors que le Premier ministre refuse d'engager un débat sur l’âge légal de départ à la retraite, repoussé à64 ans sous legouvernement Borne[416],[417]. En septembre, il se prononce contre laconfiance après lediscours de politique générale du Premier ministre, déclarant« récuser la méthode et le contenu du plan » de44 milliards d’euros d’économies annoncé[418],[419],[420].
En 2014, dansEdge of Tomorrow, il apparaît comme le président de la République française.
En 2018, François Hollande apparaît dans le film deClint EastwoodLe 15 h 17 pour Paris, qui relate l’attentat du train Thalys du à destination de Paris. Dans le film, l’ancien président décore de laLégion d'honneur les trois Américains ayant déjoué l'attentat. Entre images d’archives et fiction, c’estPatrick Braoudé qui incarne le président. Les critiques sont relativement négatives quant au film et à l'apparition de François Hollande[466],[467],[468].
DansLes Guignols de l'info, François Hollande possède samarionnette depuis qu'il a été tête de liste pour lesélections européennes de 1999. Il est présenté comme assez naïf et termine chacune de ses interventions par un rire simplet. C'est l'imitateurNicolas Canteloup qui lui prête sa voix jusqu'en 2011, date à laquelle il est remplacé parThierry Garcia, ceci s'accompagnant également d'un changement de marionnette[469].
Dans le romanSoumission (2015) deMichel Houellebecq, François Hollande est réélu lors de l'élection présidentielle de 2017. Sa conservation du pouvoir jusqu'en 2022 entraîne la montée duFront national, qui est finalement battu au second tour de l’élection présidentielle par le candidat de la Fraternité musulmane, soutenu par les partis modérés.
En 2016, le groupe de rock françaisMickey 3D lui consacre une chanson sur l'albumSebolavy,François sous la pluie, qui évoque un personnage décevant mais attachant, désabusé, confronté à une adversité persistante[470].
En 2020 sont inaugurées àTreignac (Corrèze) deux statues des anciens présidents de la RépubliqueJacques Chirac et François Hollande, réalisées par le sculpteur argentin Augusto Daniel Gallo. Elles doivent rester en place pendant quelques mois[471].
La Gauche bouge, sous le pseudonyme de Jean-François Trans, Paris, éd.Jean-Claude Lattès, 1985. En collaboration avec Jean-Yves Le Drian, Jean-Pierre Jouyet, Jean-Pierre Mignard et Jean-Michel Gaillard.
↑À la fin du printemps 2006, François Hollande met au point le calendrier d'élaboration du programme duParti socialiste en vue des élections nationales de 2007. Le texte est soumis aux membres du PS et approuvé le. Le projet finalisé est approuvé par le conseil national du Parti le1er juillet suivant.
↑L'utilisation de ce mot par François Hollande d'une manière équivoque se situe à la fin de l'année 2010. En déplacement à Alger le 9 décembre 2010, il répond à un journaliste le questionnant sur son manque de combativité politique et tient les propos suivants sur le parvis de labasilique Notre-Dame-d'Afrique: « Est-ce que je suis normal ? Oui, je pense que le temps d'un président normal est venu ». Selon les journalistes Antonin André etKarim Rissouli, le futur candidat, par cettepetite phrase,« vient de théoriser la stratégie de « l'homme normal », anti-portrait de Nicolas Sarkozy et de Dominique Strauss-Kahn ».cf.L'Homme qui ne devait pas être Président,Éditions Albin Michel,,p. 13.
↑L'UMP diffuse alors une vidéo de janvier 2011 dans laquelle François Hollande affirme qu'« un taux confiscatoire sur une toute petite fraction des contribuables n'aura[it] aucun effet », entraînerait des délocalisations et« ne produira[it] aucune recette ». En réponse, François Hollande affirme ne s'être« jamais contredit » mais avoir réagi à« une situation nouvelle » de« rémunérations scandaleuses ».Cf.Astrid de Villaines, « Taux « confiscatoires » : Hollande répond à l'UMP mais… », surtempsreel.nouvelobs.com,(consulté le).
↑Le 13 juin 1971, il déclare « Le véritable ennemi, j'allai dire le seul, parce que tout passe par chez lui, le véritable ennemi - si l'on est bien sur le terrain de la rupture initiale des structures économiques - c'est celui qui tient les clefs… c'est celui qui est installé sur ce terrain là, c'est celui qu'il faut déloger… c'est le Monopole ! Terme extensif… pour signifier toutes les puissances de l'argent, l'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase, l'argent qui tue, l'argent qui ruine, et l'argent qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes ! » (« Le Mur de l'Argent », surLe Monde Diplomatique,).
↑François Hollande, le mal-aimé, documentaire diffusé surFrance 3 en mars 2017. Djian contextualise en déclarant que lavox populi ne veut retenir que« cette trouvaille digne deJaurès », alors que Hollande, au meeting deBercy du 29 avril, avait prévenu ses partisans des difficultés économiques et des plans sociaux à venir. Reprit dans« Un président qui résiste même au temps… », surblogs.mediapart.fr,
↑Le vote de cette loi malgré une considérable opposition publique est qualifiée de « victoire significative » pour François Hollande, par leNew York Times (« the passage of the law over considerable public opposition was a significant victory »). Cfr.Hollande Signs French Gay Marriage Law,New York Times, 18 mai 2013.
↑Le Monde analyse que la situation de la Corrèze qui a la plus forte dette par habitant du pays avant l'arrivée de François Hollande « est très largement due à ses prédécesseurs », Hollande stabilisant la dette mais n'entreprenant pas une vraie politique de désendettement.Cf.Le mauvais exemple corrézien de l'UMP, Le Monde, 22/2/2012.
↑David Revault d'Allonnes et Thomas Wieder, « Le candidat socialiste prépare un texte court et concis en guise de programme »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)
↑""Un président ne devrait pas dire ça..." par Gérard Davet, Fabrice Lhomme · 2016 aux Editions Stock[1]
↑Samuel Laurent, « Ecotaxe : comment la "droitosphère" a récupéré le mouvement breton »,Le Monde,(lire en ligne).
↑Tanguy de l'Espinay et Pauline Théveniaud, « Inverser la courbe du chômage : histoire d'une promesse phare »,Le Parisien,(lire en ligne, consulté le).
↑Samuel Laurent, « Hollande n'a pas tenu sa promesse d'inverser la courbe du chômage »,Le Monde,(lire en ligne).
↑Nicolas Raffin, « L'inversion de la courbe du chômage promise par François Hollande a-t-elle vraiment eu lieu? »,20 minutes,(lire en ligne, consulté le).
↑Hélène Bekmezian, « Des députés critiquent les dérives de l’état d’urgence »,Le Monde,(lire en ligne).
↑« Attentat de Nice : Hollande prolonge l’état d’urgence et veut « renforcer » les « actions » militaires « en Syrie et en Irak » »,Le Monde,(lire en ligne).
↑Journal de BFM TV du 12 janvier 2013,0 h 45, sur l'intervention du 11 janvier 2013 de la France au Mali et le discours du président de la République française François Hollande du 11 janvier 2013 concernant cette intervention.
↑Solenn de Royer et Guillaume Tabard, « François Hollande, 71 pays visités et 176 déplacements à l'étranger »,Le Figaro,no 22251,,p. 15(lire en ligne, consulté le).
↑« La Turquie séduite par "le printemps Hollande" »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)
↑PascalJalabert, « Politique Sortie ce matin du livre de l’ex-Première dame sur sa relation et sa rupture avec le président - Valérie T : une vengeance qui fait des dégâts »,Dernières Nouvelles d'Alsace,(lire en ligne).
↑IvanValerio, « Les « sans-dents », l'expression de François Hollande qui choque le monde politique »,Le Figaro,(lire en ligne).
↑« Présidentielle, J-7 : pour Hollande, Mélenchon « a des facilités qui quelquefois tombent dans le simplisme » »,Le Monde,(lire en ligne).
↑Laure Bretton, « Pour Hollande, c'est (enfin officiellement) Macron »,Libération,(lire en ligne).
↑Service politique, « Hollande soutient Macron, Le Pen prend congé de la présidence du FN… Le premier jour de campagne de l’entre-deux-tours »,Le Monde,(lire en ligne).
↑Conseil constitutionnel : Fabius rappelle à Hollande sa promesse sur les ex-présidents", TF1info 18 avril 2016 à 12h55[3]
↑"LFI sur le gril des autres opposants à la réforme des retraites"Sud Ouest avecAFP le 19 février 2023[4]
↑"Retraites : « Une vraie réforme de gauche est possible »", dansLe Monde le 20 février 2023[5]
↑"Une tribune d’élus socialistes estime irréalistes la retraite à 60 ans et les 40 ans de cotisation pour tous", dansPublic Sénat le 20 février 2023[6]
↑"François Hollande accuse Emmanuel Macron d'avoir « exacerbé les tensions »" dans le JDD, par Elodie Falco, le 26/03/2023
↑Laurent Telo, « Comment François Hollande s’est préparé, en secret, à être candidat à l’élection présidentielle 2022 »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)
↑« François Hollande candidat aux élections législatives en Corrèze sous la bannière du Nouveau Front populaire « parce que la situation est grave » »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)