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François Furet

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François Furet
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Fonctions
Fauteuil 1 de l'Académie française
-
Président
École des hautes études en sciences sociales
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Partis politiques
Membre de
Étudiants de thèse
Daniel Lindenberg,Frank Attar, Marina Valensise(d), Ladan Boroumand(d),Hamit BozarslanVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Liste détaillée
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Humathèque Condorcet(d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

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François Furet, né le àParis 7e et mort le àToulouse (Haute-Garonne), est unhistorienfrançais, spécialiste de la Révolution française et de son héritage idéologique.

Son ouvrageLa Révolution française, co-écrit avec Denis Richet, constitue une étape importante de l’évolution de l’historiographie de la Révolution française au cours de la seconde moitié duXXe siècle.

Biographie

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Jeunesse, vie privée, formation

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François Furet est né dans une famille bourgeoise. Il est le fils de Pierre Furet, banquier et dirigeant de laBanque des pays de l'Europe centrale, et de Marie Rose Zélie Monnet (sœur d'Henri etGeorges Monnet). Sa sœur est l'épouse deDenis Richet. Ses grands-parents paternels habitent Cholet où, enfant et adolescent, il passe ses vacances d'été[2]. Il a pour cousine germaineMenie Grégoire[3].

Élève dulycée Janson-de-Sailly, il commence des études à lafaculté de lettres et à lafaculté de droit de Paris mais, atteint detuberculose, il doit les interrompre en 1950[4]. Il passe plusieurs mois ensanatorium dans lesAlpes puis, convalescent, poursuit ses études jusqu'en 1954 au centre depost-cure de laFondation de France, 4rue de Quatrefages àParis.

Sa seconde épouse, Jacqueline Nora, est la sœur du haut fonctionnaireSimon Nora et de l'historienPierre Nora[5] et la belle-sœur de l'historienne de l'artFrançoise Cachin, petite-fille du député communisteMarcel Cachin et du peintre libertairePaul Signac.

Carrière et militantisme

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Furet est, très tôt, un militant politique, adhérant auParti communiste (PCF) en 1949[6]. Sous son impulsion très énergique, voire sectaire[7],Quatrefages devient, à partir de 1950 et le début de laguerre de Corée, le centre de la cellule des étudiants communistes engagés pour ladécolonisation et recrute tout ce que leQuartier latin produit de plus brillant, depuis les normaliens telsEmmanuel Le Roy Ladurie et la future femme de celui-ci, jusqu'aux étudiants étrangers, tel le docteur Vinh, futur ministre desplantations[8] de larépublique socialiste du Viêt Nam, le peintreturcNeşet Günal mais aussiAlain Besançon,Annie Kriegeletc. Avec cette dernière et d'autres, il publie en 1947 dansLa Nouvelle critique un article dénonçantErnest Labrousse comme le complice deLéon Blum,« plat valet des Américains », sous le pseudonyme de Jacques Blot[9].

Brillamment reçu en 1954 à l'agrégation d'histoire, dont le jury est présidé depuis 1950 parFernand Braudel, professeur au Collège de France, François Furet est nommé professeur de lycée àCompiègne où il enseigne jusqu'en 1955, avant d'être muté àFontainebleau. En 1956, il entre auCentre national de la recherche scientifique (CNRS) comme attaché de recherche afin d'entreprendre des recherches sur la bourgeoisie parisienne auXVIIIe siècle. Il publie quelques-uns de ses résultats en collaboration avec Adeline Daumard, dans unCahier des Annales (Structures et relations sociales à Paris au milieu duXVIIIe siècle, Paris, A. Colin), sorti en 1961.

En 1959, il quitte lePCF, puis participe à la fondation duParti socialiste unifié (PSU) en 1960. Il est aussi en parallèlejournaliste àFrance-Observateur, devenu plus tardLe Nouvel Observateur, puisL'Obs.

En 1961, Furet entre comme chef de travaux à la sixième section de l'École pratique des hautes études. Maître de conférences en 1964, il est nommé directeur d'études en 1966[10].

Aprèsmai 1968, il devient conseiller du ministre de l’Éducation nationale,Edgar Faure.

La sixième section de l'École pratique des hautes études étant devenue en 1975 l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), il en est élu président en 1977[11] et succède alors àJacques Le Goff. Au même moment, il dirige un séminaire qui est à l'origine de la création de l'Institut Raymond Aron. Participent à ce séminaire des figures commeCornelius Castoriadis,Claude Lefort,Pierre Manent,Pierre Rosanvallon,Marcel Gauchet ouVincent Descombes[12]. En 1985, à la fin de son mandat de président de l'EHESS, il commence à enseigner auxÉtats-Unis, notamment à l'université de Chicago[11]. Il reçoit un diplômehonoris causa de l'université Harvard.

En, il fait partie des 34 signataires de la déclaration rédigée parLéon Poliakov etPierre Vidal-Naquet pour démonter la rhétoriquenégationniste deRobert Faurisson[13].

Fondateur, avec d'autres, de lafondation Saint-Simon, Furet préside aussi l'Institut Raymond-Aron ; autant d'activités qui lui permettent d'élargir son champ de recherche et de réflexion. La variété et le volume de ses travaux lui valent d'obtenir de nombreux prix : leprix Alexis-de-Tocqueville en 1991, leprix européen d'Amalfi pour la sociologie et les sciences sociales et leprix Hannah-Arendt de la pensée politique en 1996.

Fin de vie

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Élu à l'Académie française, le[14], aufauteuil 1 où il succède àMichel Debré (mort le), il meurt peu après à Toulouse[15] à la suite d'une chute survenue lors d'un match de tennis. Sa disparition l'empêche d'être officiellement reçu à l'Académie française où il est remplacé un an plus tard parRené Rémond. C'est ce dernier qui prononce l'éloge de ses deux prédécesseurs. François Furet repose au cimetière deSaint-Pierre-Toirac, dans leLot.

Apports historiographiques

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En complète rupture avec l'historiographiemarxiste d'Albert Mathiez,Albert Soboul ouMichel Vovelle, l'œuvre de François Furet apporte un nouvel éclairage fondateur sur les phénomènes majeurs qui ont transformé l'histoire mondiale : laRévolution française, laGrande Guerre et lesrégimes totalitaires[SM 1].

Sur la Révolution française

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Très critique envers l'historiographiesocialiste qui, dans la lignée deJean Jaurès, voit dans la Révolution française la première étape d'un processus linéaire conduisant au socialisme et dans larévolution d'Octobre une continuité logique[SM 2], François Furet entenddéconstruire« l'illusion rétrospective classique qui consiste à voir dans l’événement une nécessité à l'œuvre et à inscrire également le futur dans cette même nécessité »[SM 3]. Dans cette perspective, les acteurs de l'histoire deviendraient de simples maillons pris dans un engrenage historique écrit d'avance. Ne niant pas certaines similitudes, François Furet entreprend donc de repenser laTerreur à la lumière des événements de 1917, les Jacobins représentant cette minorité préfigurant leparti bolchévique qui règne sur un peuple terrorisé[SM 4] :« La fonction épuratoire du club est centrale : ainsi se met en place une démocratie directe inédite où les Jacobins figurentin vivo la fiction révolutionnaire du peuple : c'est-à-dire un peuple unanime, donc en état d'auto-épuration permanente puisque l'exclusion a pour fin de purger la souveraineté de ses ennemis cachés et de rétablir ainsi l'unité menacée. On vote à main levée, par définition le secret ne convient qu'aux complots. La décision du coup doit être prise avant la réunion du club dans les conciliabules des chefs et ratifiée par le fanatisme ou le suivisme des troupes »[16].

Pour François Furet, le jacobinisme et la Terreur constituent l'anticipation dutotalitarisme stalinien[SM 5].

Sur le communisme

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François Furet voit dans la filiation entre la Révolution française et la révolution d'Octobre, la raison essentielle de la persistance de l'« historiographie commémorative » et du succès de l'idée communiste[SM 6], particulièrement en France du fait d'un courant jacobino-marxiste[SM 7].

Sur le fascisme

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S'inspirant des travaux deCarl Joachim Friedrich,Zbigniew Brzeziński etHannah Arendt, François Furet offre selonErnst Nolte une nouvelle« compréhension historico-génétique » qui inscrit le fascisme comme une réaction au premiertotalitarisme : le communisme[SM 8]. En 2025, une analyse de cette compréhension est faite par l'historienJohann Chapoutot[17].

Publications

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La révolution Française etPenser la Révolution française

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Spécialiste duXVIIIe siècle, Furet a marqué, par l'ouvrageLa Révolution française qu'il a publié avecDenis Richet en 1965, un tournant dans l'historiographie de cette période[18].Après plusieurs décennies où laConvention et leComité de salut public mobilisent la plupart des recherches universitaires, ce livre se place résolument dans une perspective plus large, dépassant le cap de Thermidor, considéré par les historiens qui l'ont précédé (Aulard, Mathiez,Lefebvre, Soboul) comme le terme des événements de la « Grande Révolution ».[réf. nécessaire]

Ce choix de rééquilibrer l'analyse de la période révolutionnaire en y intégrant laConvention thermidorienne et leDirectoire n'est pas anodin. Furet prend à contre-pied les théories admises par les historiens marxistes. Pour ces derniers, Soboul et Lefebvre principalement, la Révolution française est d'abord une expression de la révolte des masses populaires, à l'exemple dumouvement jacobin soutenu par l'avant-garde dessans-culottes qui disparaît après le9 Thermidor. À l'inverse, non sans susciter des polémiques dans le monde universitaire français, François Furet et Denis Richet défendent l'idée d'une révolution des élites qui aurait « dérapé » en 1793. La confiscation violente du pouvoir par les masses durant laTerreur aurait perturbé le cours plutôt pacifique d'une modernisation sociale menée « par le haut » à partir de 1787.[réf. nécessaire]

Le livre de François Furet et Denis Richet provoque une controverse historiographique durable et la colère des tenants de l'historiographie marxisante. Cette réaction s'incarne dans un long essai publié parClaude Mazauric dans lesAnnales historiques de la Révolution française (AHRF) en 1967, repris et complété dans un recueilSur la Révolution française en 1970, puis par les protestations deJacques Godechot, d'Albert Soboul et deJean-René Suratteau[18]. Pour Claude Mazauric, l'ouvrage a une fonction idéologique bien précise qui est de détruire l'édifice marxiste sur lequel s'appuie en France l'explication dominante de la Révolution[18]. En revanche, le livre est bien accueilli par des historiens commePierre Goubert ou Louis Bergeron qui saluent l'émergence en France de nouvelles interprétations de la Révolution, divergentes et parfois contradictoires[18].

Par la suite, François Furet poursuit son travail de rejet catégorique du concept de « révolution bourgeoise » utilisant notamment les travaux anglo-saxons dont il reprend les arguments et diffuse les thèses[18]. Furet approfondira ces réflexions dans son ouvrage,Penser la Révolution française, publié en 1978, notamment en s'appuyant sur les travaux d'Augustin Cochin que l'historiographie avait largement oublié après sa mort en 1916, non sans revenir sur la thèse dudérapage, relevant les prémices de laTerreur dès 1789 et percevant « une possible consonance de la Terreur avec la Révolution tout entière ». Dans sa synthèseLa Révolution, 1770-1880, envisageant le temps long, il montre les continuités entre l'Ancien Régime et la Révolution, dont le long processus ne prend fin selon lui qu'avec l'arrivée au pouvoir des républicainsopportunistes lors des débuts de laIIIe République, qui achèvent la révolution par l'affirmation des valeurs démocratiques et libérales (dont les libertés individuelles) tout en ne niant pas les dérives que la révolution a pu engendrer par le passé.

Le Passé d'une illusion

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En 1995, François Furet publieLe Passé d'une illusion, dont le titre est une allusion àL'Avenir d'une illusion deSigmund Freud. Il reçoit le prix du livre politique, leprix Chateaubriand et legrand prix Gobert de l'Académie française.

Cet ouvrage analyse sans concession le courantcommuniste duXXe siècle, en croisant deux niveaux : le propre cheminement militant de l'auteur et sa connaissance de la Révolution française. Dans la lignée de Hannah Arendt et deRaymond Aron, Furet se livre à une analyse comparative du fascisme et du communisme[19] et tente de répondre à la question :« Bolchevisme et fascisme entrent presque ensemble sur le théâtre de l'Histoire. Comment ces idéologies ont-elles pu mobiliser tant d'espoirs ou tant de passions chez tant d'individus[19] ? ».

Autres publications

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Distinctions

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Décorations

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Chevalier de la Légion d'honneurChevalier de la Légion d'honneur[14].

Récompenses

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Hommages posthumes

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Notes et références

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Références

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  1. « http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=FileId-2803 »(consulté le)
  2. Menie Grégoireet al. 1998,p. 3.
  3. Yves Boiteau, « Cholet. Le château de Bel-Air fut la propriété du père de l’historien François Furet », surouest-france.fr,Courrier de l'Ouest,(consulté le).
  4. « La Révolution française selon François Furet », surfranceinter.fr,(consulté le).
  5. LaurentBonelli, « Ces architectes en France du social-libéralisme »,Manières de voir,no 72,‎ 2003-2004(lire en ligne, consulté le).
  6. Patrick Garcia, « FURET François », surLe Maitron, 29 avril 2009, dernière modification le 12 octobre 2022(consulté le).
  7. Emmanuel Le Roy Ladurie, cité in Marc Riglet, dir. Judith du Pasquier,Emmanuel Le Roy Ladurie,I « Engagements »,coll. Histoires d'historiens,Histoire,Boulogne-Billancourt, novembre 2000, 52'.
  8. R. de Padirac,L’Institut de recherches sur le caoutchouc 1936-1984, p. 64,CIRAD,Paris, 1993,(ISBN 2-87614-109-4).
  9. Michel Vovelle 1999,p. 150.
  10. JacquesRevel et NathanWachtel (préf. Marc Augé),Une école pour les sciences sociales : de la VIe Section à l'École des hautes études en sciences sociales, Paris, Le Cerf-EHESS,, 554 p.(ISBN 2-7132-1198-0),p. 485.
  11. a etbJean-Claude Michon, « Cholet. Quand l’historien François Furet venait passer ses étés à Cholet », surouest-france.fr,Courrier de l'Ouest,(consulté le).
  12. « Pierre Manent, grammairien de l’action »,Le Monde des livres, 24 mars 2018.
  13. Valérie Igounet 2000,p. 237.
  14. a etbAnnie Coppermann, « L'historien François Furet nouvel immortel », surlesechos.fr,Les Échos,(consulté le).
  15. Insee, « Extrait de l'acte de décès de François Furet », surMatchID.
  16. Francois Furet, Jacobinisme,p. 756.
  17. Johann Chapoutot 2025,p. 19-22.
  18. abcd eteJulien Louvrier 2008,p. 151-176.
  19. a etbJorge Semprún, « L'illusion d'un avenir », surlemonde.fr,Le Monde,(consulté le),p. 15.
  20. a etbOdile Rudelle 1986,p. 560.
  21. [PDF]Discours de Mona Ozouf lors de son inauguration le 7 février 2003.

Références pourPierre Statius et Christophe Maillard, 2011

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  1. Statius et Maillard 2011.
  2. Statius et Maillard 2011,p. 232.
  3. Statius et Maillard 2011,p. 234.
  4. Statius et Maillard 2011,p. 254.
  5. Statius et Maillard 2011,p. 255.
  6. Statius et Maillard 2011,p. 243.
  7. Statius et Maillard 2011,p. 253.
  8. Statius et Maillard 2011,p. 16.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles

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Articles connexes

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Liens externes

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Michel Debré
François Furet
1997
René Rémond
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de son élection(20 mars 1997)
Par numéro
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Par date
d'élection
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de sa mort(12 juillet 1997)
Par numéro
de fauteuil
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