Après avoir été élu député àParis, il est candidat à la présidence de l'UMP aucongrès de l'UMP de 2012, dont il conteste les résultats qui le donnent perdant face àJean-François Copé. Après plusieurs mois de conflit, il finit par conclure un accord avec ce dernier.
Après l'élection présidentielle de 2017, François Fillon se met en retrait de la vie politique, puis devient membre du conseil d’administration de deux sociétés russes, dont l'une est co-détenue par un oligarque proche duprésident Poutine. Cette situation provoque la controverse à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le contraignant à quitter ses fonctions.
Aîné de quatre garçons, François Fillon grandit, avec ses trois frères,Pierre,Dominique et Arnaud[3] (mort à 18 ans dans un accident[4]), dans la petite ville deCérans-Foulletourte, dans laSarthe, où il fréquente l'école communale.
En famille, François prend fait et cause pour sa mère quand la discussion devient orageuse, surtout au retour des traditionnelles vacances enEspagne encorefranquiste. Le père, homme d'ordre, disait« au moins ça marche », la mère et le fils tempêtaient contre le dictateur d’extrême-droite :« je quittais la table avant la fin du repas », se souvient-il[5].
En face de l'école des garçons, l'hôtel-restaurant duCroissant est, dans les années 1960, le siège de l'écurieAustin-Healey pendant les24 Heures du Mans : dès la fin des cours, le jeune François y admire les Austin-Healey, et y développe une passion pour cette course automobile. Il assiste à cette course dès 1955 avec son grand-père, engagé comme garagiste depuis les années 1920[6]. Son frèrePierre Fillon, passionné lui aussi, devient, en 2012, président de l'Automobile Club de l'Ouest, association organisatrice des 24 Heures du Mans et duchampionnat du monde d'endurance FIA.
Attiré par l'action, passionné derandonnée en montagne et d’alpinisme, il s'engage chez lesscouts et, à l'âge de dix-sept ans, prend la direction d'une troupe[7].
Durant ses études, il rencontre sa future épouse,Penelope Clarke, née le dans le sud-est dupays de Galles, enGrande-Bretagne. Tous deux, issus de familles de juristes, sont étudiants en droit à la Sorbonne[8]. Ils se marient le31 mai 1980 àSablé-sur-Sarthe[9] et ont cinq enfants : Marie (1982), Charles (1984), avocat[10], Antoine (1985), banquier[11], Édouard (1989),investment manager chez Equistone Partners Europe[11],[12], et Arnaud (2001), élève à l'ESSEC Business School[8].
Penelope Clarke n'exerce pas son métier d'avocate et se consacre essentiellement à sa famille. Elle devient, en 2014, conseillère municipale àSolesmes, dans la Sarthe, région d'origine de François Fillon[8].
Son « château » (comme le précise l'acte notarié[13]) ou « manoir »[14]de Beaucé, est situé dans la commune deSolesmes[13],[15]. Il comprend notamment quatorze chambres et six hectares de terrain[16],[13]. François Fillon et son épouse l'ont acquis en 1984 pour la somme de 440 000 euros[15].
Il étudie au collège privé de Saint-Michel des Perrais, àParigné-le-Pôlin[7].
Il est inscrit ensuite aulycée Notre-Dame de Sainte-Croix, auMans, d’où il est exclu pendant quelques jours pour indiscipline (pour avoir mené un rassemblement d'élèves demandant la démission d'un professeur d'anglais, qu'il jugeait incompétent) avant d'être réintégré[7],[Kelly 1]. Au cours de sa scolarité, ses bulletins scolaires décrivent un élève cancre et indiscipliné, acceptant mal l'autorité[17].
Il obtient en 1972 unbaccalauréat littéraire de justesse[18]. Il envisage à l'époque de devenirjournaliste et effectue pendant deux ans des stages d'été à l’AFP, un premier de trois mois auprès de l'agence AFP d’Espagne[19],[20], un second, durant l'été 1973, à l’agence AFP deBruxelles.
Le14 décembre 1980, François Fillon est témoin du décès duministre de la DéfenseJoël Le Theule, victime d'un malaise cardiaque[Kelly 2],[26]. Les médecins auraient tenté pendant trois heures de le réanimer, sans succès[26]. En 1981, il devient chef du service des travaux législatifs et parlementaires au cabinet d'André Giraud,ministre de l'Industrie.
Le, son frère Arnaud Fillon, dix-huit ans, trouve la mort dans un accident de voiture[Kelly 2].
Après la mort de Joël Le Theule, François Fillon reprend progressivement les mandats de son ancien mentor[23]. Il est d'abord élu conseiller général de laSarthe, dans lecanton de Sablé-sur-Sarthe enfévrier 1981 avec 76 % des voix.
François Fillon se rapproche dePhilippe Séguin, autre jeune député de droite élu en pleine vague socialiste[28]. Ils font alors partie du « Cercle », une association de jeunes députés libéraux ou partisans d'un « gaullisme social » et dans laquelle on retrouve égalementFrançois d'Aubert,Charles Millon etMichel Noir. Philippe Séguin devient son nouveau mentor en politique, d'autant plus que les relations de François Fillon avecJacques Chirac, président duRPR, sont médiocres[réf. nécessaire].
En 1990, l'échec des rénovateurs lui coûte sa place au bureau national du RPR[28].
Durantl’été 1992, il soutient la campagne de Philippe Séguin contre la ratification dutraité de Maastricht (mais n'est pas présent au vote parlementaire[29]). En, François Fillon est élu président duconseil général de la Sarthe par16 voix contre 15 àRoland du Luart, ce qui constitue une surprise[23].
En 1996, il propose un amendement à la loi de réglementation des télécommunications (dit « amendement Fillon ») visant notamment à rendre les fournisseurs d’accès pénalement responsables des contenus des services ayant fait l’objet d’un avis défavorable du Comité supérieur de la télématique (émanation duCSA) et donc à censurer de façon indirecteInternet. Cet amendement a été censuré par le conseil constitutionnel le23 juillet 1996[32],[33].
François Fillon est réélu député en au second tour, face à Gérard Saudubray avec 52,7 % des suffrages exprimés[34].
En 1999, quand Séguin démissionne soudainement de la présidence du RPR peu de temps avant les élections européennes[35], Fillon soutient et seconde Nicolas Sarkozy, président par intérim, aux côtés deRoger Karoutchi, un autre séguiniste. L'échec de la liste RPR/DL auxélections européennes, arrivée derrière celle menée parCharles Pasqua etPhilippe de Villiers, conduit le RPR à se réorganiser. Les 50 000 militants du mouvement gaulliste sont alors appelés pour la première fois à élire leur président, lors d'une consultation organisée le 20 novembre et le 4 décembre 1999[36]. Bien qu'ayant d'abord apporté son soutien à Nicolas Sarkozy, encore hésitant sur l’idée de concourir au poste, François Fillon décide finalement de se présenter à la présidence du parti[37]. Sarkozy renonce finalement, et Fillon se retrouve alors face àJean-Paul Delevoye,Michèle Alliot-Marie etPatrick Devedjian[37]. Réalisant le score de 25 % des suffrages exprimés, Fillon n'accède pas au second tour[38]. Il apporte son soutien à Michèle Alliot-Marie, qui est élue présidente du RPR[38]. Il reste conseiller politique du RPR jusqu'enmars 2001[39].
Au niveau national, aux côtés dePhilippe Douste-Blazy,Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, François Fillon participe à la mise au point du programme électoral du président de la République pour lacampagne présidentielle de 2002[44]. Pour la première fois, le député de la Sarthe lui apporte son soutien politique dès le premier tour d’une campagne présidentielle. Contre l’avis de la présidente du RPR[45], Michèle Alliot-Marie, du président deDémocratie libérale[45],Alain Madelin, et du président de l'UDFFrançois Bayrou[45], François Fillon suggère à Jacques Chirac la création d'un grand parti unique présidentiel dont les prémices sontAlternance 2002 puis l'Union en mouvement (UEM)[45].
Ministre des Affaires sociales des gouvernements Raffarin I et II
Il démissionne alors de son mandat de président du conseil régional des Pays de la Loire, étant remplacé parJean-Luc Harousseau[49], et se fait réélire député (dorénavant UMP) enjuin 2002, dès le premier tour de scrutin, avec 55,21 %, des voix. Étant ministre, il laisse son siège de député à son suppléant, âgé de34 ans,Marc Joulaud.
François Fillon préside la fédération UMP de la Sarthe jusqu'à sa candidature aux élections législatives de 2012 à Paris[50],[51].
François Fillon conduit laréforme sur le régime des retraites, qui est alors déficitaire. Cette loi étend notamment laréforme Balladur de 1993 à la fonction publique, repousse l’âge de départ à la retraite, augmente les cotisations, et favorise l'épargne individuelle[52]. Le 13 mai 2003, un à deux millions de salariés manifestent à Paris et dans les grandes villes de France contre cette réforme, une mobilisation sans précédent depuis lemouvement de 1995[53].
Deux jours plus tard, le 15 mai 2003, un accord est conclu entre le gouvernement et cinq syndicats, dont laCFDT et laCGC, ce qui marque la rupture de l'unité syndicale[53]. François Fillon fait des concessions sur la gestion des longues carrières, sur ordre du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. LaCGT etFO, majoritaires dans la fonction publique et hostiles à l’accord, tentent sans succès des actions pour contrer l'alignement de la durée de cotisation des fonctionnaires sur celle des salariés.
Pour bénéficier d'une retraite à taux plein, la loi prévoit l'allongement à40 années d'activités pour tous les actifs en 2008,41 ans en 2012 et42 ans en 2020. Le journalLa Tribune estime que François Fillon est parvenu à gagner des« galons d'homme d'écoute et de dialogue »,« l'estime des organisations syndicales » et qu'il a démontré« une bonne connaissance des dossiers »[54]. Selon la Caisse nationale d’assurance vieillesse, le bilan de la réforme« apparaît mitigé »[55].
Parallèlement, François Fillon annonce plusieurs initiatives comme le contrat initiative emploi, la création durevenu minimum d'activité (RMA), le contrat d'insertion dans la vie sociale et un train de mesures pour favoriser l'emploi des plus de45 ans[Kelly 3].
Il conduit également un assouplissement des35 heures (en modifiant le calcul desheures supplémentaires), et mène de front plusieurs réformes comme celles concernant lescontrats jeune en entreprises pour les16-22 ans sans qualification (en procédant à l'exonération des cotisations sociales pendant deux ans), supprimant au passage les « emplois-jeunes » créés en 1997 parMartine Aubry (380 000 jeunes concernés) et réduisant considérablement les « contrats Emploi Solidarité » deMichel Rocard (contrats aidés pour 260 000 travailleurs en situation difficile)[56], ou l’harmonisation des6SMIC existants (dont le niveau est relevé pour deux tiers des bénéficiaires).
Il porte uneréforme du droit du travail, votée en mai 2004, qui introduit des dérogations au principe de faveur en permettant aux accords d'entreprise de déroger aux accords de branche, si ceux-ci ne l'interdisent pas.
En septembre, François Fillon annonce 40 millions d'euros de crédits d'urgence pour les personnes âgées (13 millions pour les services de soins infirmiers à domicile et 27 millions pour les maisons de retraite) pour financer les heures supplémentaires et les remplacements de personnels[57].
Peu après le début du quinquennat de Jacques Chirac, François Fillon apparaît « premier ministrable ». Les médias soulignent alors ses prises de position contre Nicolas Sarkozy, membre le plus populaire du gouvernement. Quand ce dernier propose, en novembre 2003, d'instituer ladiscrimination positive[58], François Fillon s'y oppose, en déclarant qu'elle est« techniquement, juridiquement et politiquement inconcevable »[59].
À la fin del'année 2003, François Fillon déclare s'être senti instrumentalisé par Jacques Chirac[60] lorsqu'il se rend compte, que son train de réformes est gelé et que, notamment, sa réforme de l'ANPE et de l'Unédic, qu'il estime fondamentale, est refusée par le président de la République. Il renonce à s’opposer à Nicolas Sarkozy quand celui-ci se présente pour succéder à Alain Juppé à la présidence de l'UMP. Son revirement transparaît quand il récuse le« tout sauf Sarkozy » dans un entretien au journalLe Parisien le et reconnaît la légitimité de ce dernier à être candidat à l'élection présidentielle. Ce rapprochement avec Sarkozy, que Fillon justifie par la nécessité de conclure des alliances pour progresser, lui vaut alors l'hostilité des chiraquiens, en particulier deJean-Pierre Raffarin, potentiel candidat à la présidence de l'UMP, et deJérôme Monod. François Fillon impose des conditions à Nicolas Sarkozy pour officialiser cette alliance, et relance son associationFrance.9. Il exige du candidat à la présidence de l'UMP que ce dernier accepte en son sein l'existence de différentes mouvances politiques. Finalement, Fillon est intégré dans la nouvelle équipe dirigeante proposée par Nicolas Sarkozy pour prendre en charge le projet de réforme des statuts de l’UMP, et il participe à leur premier meeting commun à Bourges le7 octobre 2004[Kelly 4]. Une fois Nicolas Sarkozy président de l'UMP, François Fillon devient conseiller politique de l’UMP.
Au soir du premier tour, le21 mars 2004, la liste conduite par François Fillon arrive en ballotage favorable face à la liste de gauche conduite parJacques Auxiette, alors que sur le plan national, les résultats sont une déroute pour la droite, y compris dans ses bastions autrefois traditionnels comme l’Île-de-France, laProvence-Alpes-Côte d'Azur ou l'Auvergne. La région Pays de la Loire est cependant considérée comme difficilement prenable par la gauche[Kelly 6].
Pourtant, le28 mars 2004, les Pays de la Loire basculent à gauche par 52,35 % des voix, contre 47,65 % à la liste de la majorité[61]. Le choc est d'autant plus rude pour François Fillon que c'est son département, la Sarthe, qui provoque l'échec, la Vendée, la Mayenne et le Maine-et-Loire ayant voté majoritairement pour sa liste. Il annonce lui-même sa défaite, alors que les résultats ne sont pas définitifs, en parlant de« 21 avril à l'envers », formule qui lui sera ensuite reprochée par Jacques Chirac et les chiraquiens ; il déclare également qu'« on ne peut pas réformer sans avoir le soutien du peuple ». Lors d'une conférence de presse dans la soirée, commentant les résultats nationaux, il dit espérer que« le président de la République en tirera les enseignements »[Kelly 7].
François Fillon connaît ainsi son premier échec électoral en23 ans de carrière. Cette défaite le retire de la liste des premiers ministrables, même si, selon lui, elle ne traduit pas un rejet de la politique sociale du gouvernement mais une impatience face aux changements trop lents à se mettre en place. Ce constat n'est pas celui de Jacques Chirac[Kelly 8].
Ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement Raffarin III
François Fillon fait partie dutroisième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, formé le 31 mars 2004, après l'échec de la droite aux élections régionales. Il est nomméministre de l’Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche[62] alors qu'il espérait toujours le portefeuille de la Défense. Encorenuméro 3 du gouvernement, il en devient lenuméro 2 après la démission de Nicolas Sarkozy de ses fonctions de ministre de l'Économie et des Finances, ennovembre 2004.
Il décide d'orienter son action autour de trois priorités : l'apprentissage des fondamentaux en primaire, la lutte contre l'échec scolaire, et la réussite des élèves en zones défavorisées. Il lui revient aussi de rédiger une nouvelle version de lacirculaire sur les signes religieux à l'école. À la rentrée scolaire de 2004, il lance l'opération « micro-portable étudiant »[65]. Sa discrétion lui vaut d'être qualifié par le Premier ministre de« maillon faible du gouvernement »[Kelly 9].
Son grand projet pour l'école est présenté le18 novembre 2004. Sa réforme prévoit l'enseignement d'unelangue vivante dès leCE2, un nouveaubaccalauréat comprenant uncontrôle continu, avec un nombre d'épreuves finales ramené de douze à six, la suppression destravaux personnels encadrés, un brevet obligatoire pour les classes de troisième et la réhabilitation du redoublement. La refonte du baccalauréat cristallise les mécontentements[Kelly 10].
Une fois sa réforme passée, François Fillon participe à lacampagne référendaire sur letraité constitutionnel européen, qu'il approuve parce que, selon lui, il vient combler les lacunes dutraité de Maastricht. Cependant, le29 mai 2005, le « non » l'emporte par 54,7 % des suffrages[66] ; la Sarthe vote également « non » à 57,4 %[67]. Après ce scrutin, Jean-Pierre Raffarin démissionne de son poste de Premier ministre le[68]. Le chef de l'État choisitDominique de Villepin pour succéder à Raffarin et demande à Nicolas Sarkozy de revenir au gouvernement, tout en restant président de l'UMP.
Soutien à Nicolas Sarkozy et campagne présidentielle
Le, François Fillon n'intègre pas legouvernement de Dominique de Villepin. Peu de temps après la formation du nouveau gouvernement, il déclare à un journaliste duMonde qu'il est le seul à avoir mené neuf réformes législatives, et que lorsque le bilan du mandat de Jacques Chirac sera fait,« on ne se souviendra de rien, sauf de [ses] réformes »[69], propos qu'il nuancera plus tard comme celui d'« un accès de colère et de vanité[70] ». Il estime payer pour les manifestations massives contre ses réformes des retraites et de l’école, mais aussi pour son rapprochement politique avec Nicolas Sarkozy[Kelly 11].
Il annonce qu'il va dès lors« s'investir à fond dans l'UMP, préparer les échéances futures pour Nicolas Sarkozy en 2007 », et qu'en le refusant dans le nouveau gouvernement, on a fait de lui« un directeur de campagne avant l'heure[Kelly 12] ». Cette attitude, qui marque une rupture définitive avec Jacques Chirac, surprend la classe politique, peu habituée à ces emportements de la part de quelqu'un qui était perçu comme pondéré, voire en retrait.
Il retourne alors sur ses terres à Sablé, et se fait élire de nouveau sénateur le[71]. Il exerce ce mandat jusqu'à sa nomination comme Premier ministre, mais se montre peu productif au Sénat, ne rédigeant qu'un seul amendement et une seule question parlementaire en 21 mois[72].
Parallèlement, il contribue pendant deux ans à la mise au point du programme de l’UMP, en vue de l'élection présidentielle de 2007, participant à de nombreuses conventions thématiques. Aux côtés notamment d’Emmanuelle Mignon, il travaille sur le programme du parti pour l'élection présidentielle. Sur les 200 propositions émises par les groupes de réflexion qu’il coordonne, 30 sont retenues pour constituer l'axe majeur du projet de l’UMP[Kelly 13]. Bien qu’il n'apparaisse pas dans l’organigramme officiel de campagne de Nicolas Sarkozy, François Fillon devient l’un de ses collaborateurs principaux aux côtés deClaude Guéant, le directeur de la campagne présidentielle, et deDavid Martinon, le chef de cabinet du candidat à la présidence de la République.
Enseptembre 2006, sans consulter Nicolas Sarkozy, François Fillon commence à s’impliquer concrètement dans les médias et annonce qu’en cas de victoire de ce dernier, les régimes spéciaux de retraites seront réformés dès le début de la législature. Si ces propos provoquent un tollé dans la classe politique et chez les syndicats, ils sont approuvés par Nicolas Sarkozy et par l'opinion publique[Kelly 14].
Premier ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy
Le,Nicolas Sarkozy estélu président de la République avec 53,06 % des suffrages contre 46,94 % pour la candidatePSSégolène Royal[73]. François Fillon est parmi les proches et intimes du nouveau président, qui célèbrent le soir même la victoire par un dîner auFouquet's[74], et plus tard, est sur la scène dressée place de la Concorde devant 30 000 personnes venues célébrer la victoire[75],[76].
Le, un communiqué de l’Élysée annonce la nomination de François Fillon au poste de Premier ministre[77]. À53 ans, il est le19e Premier ministre de laVe République[78]. Lesondage réalisé par l'institut CSA-Cisco indique que 54 % des Français sont satisfaits de ce choix[Kelly 15].
François Fillon à l'Assemblée nationale, le18 décembre 2007.
À peine48 heures après sa nomination, François Fillon revient àSablé, où il se recueille devant la tombe deJoël Le Theule, à qui il rend hommage avant de lancer lacampagne des élections législatives. Il s'implique totalement dans la campagne nationale, et est élu député dès le premier tour, dans la4e circonscription de la Sarthe, le10 juin 2007 avec 53,40 % des voix[82]. Cependant, ses déclarations, entre les deux tours de l'élection, qui suivent celles deJean-Louis Borloo sur l'ouverture du chantier de laTVA sociale, voire de l'augmentation de la TVA de5 points afin de financer la protection sociale, coûtent quelques sièges de députés à l'UMP, qui obtientnéanmoins 320 des577 sièges, soit lamajorité absolue.
Dès l'été 2007, les premières mesures du gouvernement semblent indiquer une diminution du rôle même de Premier ministre,Nicolas Sarkozy semblant vouloir prendre en main directement les dossiers avec les ministres, en particulier médiatiquement. Les observateurs de gauche et de droite parlent assez rapidement d'« hyper présidence »[83]. Les proches de Fillon soulignent que cette discrétion de sa part est conforme à chacune de ses entrées en fonction. Par ailleurs, le nouveau chef du gouvernement lui-même fut durant lesannées 2000 partisan de la présidentialisation de laVe République et évoquait déjà en 2000, dans le cadre d’une large réforme constitutionnelle, la suppression du poste de Premier ministre[Kelly 16]. La presse pose la question du rôle de François Fillon (« qui gouverne ? »[84]). Ses déplacements àBruxelles au sommet duParti populaire européen passent inaperçus dans les médias, tout comme ses rencontres avecJosé Manuel Barroso (président de la Commission européenne),Hans-Gert Pöttering (président du Parlement européen), et enfinJean-Claude Juncker (président de l'Eurogroupe), alors que Nicolas Sarkozy monte en première ligne sur les dossiers brûlants comme celui de la restructuration d’Airbus, ou la relance de la réforme constitutionnelle européenne. Fillon doit aussi supporter les déclarations des conseillers de l’Élysée, tels queHenri Guaino ouClaude Guéant. Ainsi, la veille du discours de politique générale du Premier ministre à l'Assemblée nationale, le2 juillet 2007, le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, dévoile dans le journalLa Tribune une partie de la déclaration que François Fillon doit effectuer[85]. Le lendemain, François Fillon prononce son discours, dans lequel il annonce notamment sa volonté de moderniser les institutions et se porte garant de la rupture sarkozienne[Kelly 17]. Il obtient la confiance de321 députés contre 224[86].
Plusieurs différends surgissent durantl'été 2007 entre François Fillon et l'équipe élyséenne. Il est ainsi désavoué quand il envisage l'extension duservice minimum à tous les services publics,y compris l'éducation nationale. Il renâcle publiquement quand il est qualifié de « collaborateur » par Nicolas Sarkozy au cours d'un déjeuner de celui-ci avec la presse quotidienne régionale le21 août 2007[87],[88]. Enfin, il contrarie le président en annonçant que laréforme des régimes spéciaux est prête et n'attend plus que le feu vert de l’Élysée[réf. nécessaire]. La problématique de la pacification des relations toujours franches entre les deux hommes revient cependant rapidement. Le, il déclare que la France est en« situation de faillite »[89].
François Fillon, conformément à la tradition inaugurée sous de la présidence deValéry Giscard d'Estaing, est décoré de la grand croix de l'ordre national du mérite par le présidentNicolas Sarkozy, à l'issue duConseil des ministres du21 novembre 2007. Les premières semaines del’année 2008 apparaissent pour lui comme une période de relatifétat de grâce dans l’opinion, alors qu’il dépasse pour la première fois largement Nicolas Sarkozy dans lessondages de popularité[90], y compris parmi l'électorat traditionnel de l'UMP[91]. Cette situation, sans précédent sous laVe République en début de mandat d'un Président[92], suscite des analyses politiques diverses, y compris hors de France[93].
Auprintemps 2008, les relations entre Sarkozy et Fillon semblent à nouveau se tendre, du fait de la constitution par l'Élysée d'un groupe des sept ministres chargés de relayer la parole présidentielle[94],[95].
Ennovembre 2009, François Fillon reçoit son homologue russeVladimir Poutine en visite officielle à Paris, et le partenariat entre la France et la Russie se traduit à cette occasion par la signature de nombreux accords commerciaux, dans les domaines de l'énergie, de ladéfense et de l'automobile[96].
François Fillon inaugure une mosquée à Argenteuil le 28 juin 2010. C'est la première fois sous la Cinquième République qu'un Premier ministre français inaugure une mosquée[97].
Le16 juillet 2010, alors qu'il est prévu que la France réduise de cinq points sondéficit public en trois ans, il évoque pour la première fois une politique de « rigueur », à laquelle échappent « le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche »[98], précisant quelques jours plus tard qu'il s'agit d'une « politique de rigueur s'agissant de la dépense » et non pas « une politique économique de rigueur »[99]. Àl'automne 2010, alors que le ministre du TravailÉric Woerth est affaibli par l'affaire Bettencourt, il reprend la main sur laréforme des retraites[100]. Par ailleurs, confirmant selon l'opposition l'existence de certaines pratiques concernant l'affaire Woerth-Bettencourt, les services de Matignon rappellent début novembre au ministère de l'Intérieur les principes encadrant les écoutes de journalistes, François Fillon affirmant à l'Assemblée : « L'intérêt national commande l'action des services de renseignement dans le strict respect des libertés publiques »[101].
Il est reconduit dans ses fonctions par Nicolas Sarkozy le lendemain, le14 novembre 2010. Il aurait été maintenu pour satisfaire aux exigences d'Alain Juppé, ce dernier refusant de revenir dans un gouvernement mené parJean-Louis Borloo[103], mais aussi grâce au soutien des parlementaires UMP[104]. Lenouveau gouvernement, composé de31 membres, signe le retour d'Alain Juppé et deXavier Bertrand, ainsi que le départ de plusieurs ministres, dontÉric Woerth, et plusieurs personnalités d'« ouverture », commeBernard Kouchner,Jean-Marie Bockel etFadela Amara ; il est qualifié de gouvernement « estampilléRPR » par l'opposition et une partie des élus duNouveau Centre et duParti radical, qui s'estiment lésés, avec le départ d'Hervé Morin[105], deJean-Louis Borloo et de plusieurs des leurs, et ce malgré la nomination deMichel Mercier au ministère de la Justice, et l'arrivée deMaurice Leroy au ministère de la Ville[106]. Pour la presse française et étrangère, ce changement de gouvernement marque un « rééquilibrage des pouvoirs au profit du Premier ministre »[107],[108],[109]. Le24 novembre 2010, le Premier ministre tient un discours de politique générale à l'Assemblée nationale, dans lequel il affirme que « l'impopularité d'un jour peut devenir l'estime du lendemain » ; lors du vote de confiance qui suit cette déclaration, le nouveau gouvernement obtient la confiance de326 députés contre 226[110].
Ce gouvernement connaît un remaniement le27 février 2011, à la suite des printemps arabes. Au poste de ministre des Affaires étrangères,Alain Juppé remplaceMichèle Alliot-Marie, mise en cause dans les médias pour ses vacances enTunisie findécembre 2010, dans le contexte d'une révolte populaire qui allait renverser le présidentBen Ali au mois dejanvier 2011[111]. Ce même mois defévrier 2011, François Fillon n'échappe pas à une polémique, après avoir indiqué avoir été invité àNoël 2010 par le président égyptienMoubarak pour passer une semaine de vacances en famille aux frais de l'État égyptien[112]. Au cours de ce voyage, il s'était rendu à la cathédrale d'Assouan pour manifester la solidarité de la France vis-à-vis de la communautécopte d'Égypte, visée par un attentat àAlexandrie pendant la nuit du Nouvel An[113].
À la suite du premier tour desélections cantonales demars 2011, qui ont vu une poussée duFront national, il défend l'instauration d'un « Front républicain » contre le FN, en se démarquant des responsables UMPJean-François Copé etXavier Bertrand, mais aussi, selon certains observateurs, de Nicolas Sarkozy, déclarant : « En cas de duels PS-FN, il faut voter contre le FN »[114]. Débutseptembre 2013, il nuance cette position en considérant qu'il faut voter pour« le moins sectaire », en reconnaissant« qu'il peut arriver » qu'un candidat PS le soit plus qu'un candidat FN[115].
Le24 août 2011, le Premier ministre, lors d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Matignon, présente un plan d'économies de12 milliards d'euros pour 2011 et 2012, afin de compenser le ralentissement de la croissance économique[116]. Il annonce notamment l'instauration d'une taxe exceptionnelle sur les revenus fiscaux supérieurs à 500 000 euros par an, une modification de la taxation des plus-values immobilières, une hausse des prélèvements sociaux sur les revenus du capital, l'augmentation des prix du tabac, de l'alcool et des boissons avec des sucres ajoutés[117].
À la suite de la victoire deFrançois Hollande à l'élection présidentielle, il remet le10 mai 2012, la démission de son gouvernement au présidentNicolas Sarkozy, qui le démet de ses fonctions le jour même[121], mais le charge néanmoins d'expédier les affaires courantes jusqu'à la nomination de son successeur. Le15 mai 2012,Jean-Marc Ayrault lui succède en devenant le nouveau Premier ministre[122].
Après l'élection présidentielle de 2012, il devient l'une des personnalités politiques les plus appréciées des Français. Le sondeur Jérôme Sainte-Marie relève qu'« il n'a pas été rejeté comme l'a été le président puis le candidat Nicolas Sarkozy. Il a eu la chance de ne pas faire campagne. Il apparaît donc comme beaucoup plus modéré. Du coup, il reste apprécié à droite tout en bénéficiant de possibles ouvertures à gauche ». Par ailleurs, il a« toujours réussi à incarner un sens de l'État, plus modéré, en se positionnant en demi-teinte par rapport à Nicolas Sarkozy »[123].
François Fillon avecJean-François Copé, lors d'une réunion publique de l'UMP, en 2010.
Le23 mai 2012, François Fillon annonce qu'il sera candidat à la présidence de l'UMP lors duprochain congrès prévu à l'automne[125]. Au premier tour des législatives le10 juin 2012, il obtient 48,62 % des suffrages contre 33,88 % à son principal concurrentAxel Kahn, investi par le Parti socialiste[126]. Le17 juin, il l'emporte au second tour avec 56,46 % des voix, et devient ainsidéputé de la2e circonscription deParis[127]. Avant d'être élu député, François Fillon crée une société de conseil dénommée2 F Conseil (l’article 146-1 du code électoral lui interdisant cette création une fois élu[128]).
Le30 juin 2012, François Fillon annonce sa candidature officielle à la présidence de l'UMP[129]. Sa campagne est perturbée par un accident de scooter survenu àCapri, le30 juillet 2012[130], puis par uncalcul rénal. Donné largement favori tout au long de la campagne par les sondages auprès des sympathisants, il revendique la victoire au soir de l'élection, tout comme son adversaireJean-François Copé, alors que les résultats apparaissent extrêmement serrés, et que des anomalies sont signalées lors du vote. Ce différend donne alors lieu à une tempête politique et médiatique, qui laisse craindre l'éclatement de l'UMP. Après la confirmation par la Commission nationale des recours — contestée dans sa composition par le camp Fillon — de la victoire de Jean-François Copé, puis après une médiation avortée d'Alain Juppé, François Fillon et ses partisans évoquent la possibilité de la création d'un groupe parlementaire distinct, mais aussi de recours en justice[131],[132]. Après une médiation de Nicolas Sarkozy et une entrevue infructueuse entre les deux concurrents, François Fillon prend la tête de soixante-neuf parlementaires, réunis au sein d'un groupe parlementaire autonome, baptiséRassemblement-UMP, dont les statuts sont déposés le27 novembre, mais qui conserve cependant son rattachement financier à l'UMP[133]. Après la conclusion d'un accord avec Jean-François Copé, il dissout son groupe enjanvier 2013.
Lors de sa campagne pour la présidence de l'UMP, il est accusé par les partisans de Jean-François Copé, tenant d'une« droite décomplexée », d'être trop modéré, ce qu'il contre-balance en choisissantÉric Ciotti, classé à l'aile droite du parti, comme directeur de campagne.Le Monde remarque alors que ses propositions« tranchent avec l'image qu'il s'était construite en contraste avec M. Sarkozy et sa stratégie de droitisation de l'UMP, impulsée à l'occasion dudiscours de Grenoble à l'été 2010 ». François Fillon présente comme« une faute historique » l'idée selon laquelle« l'UMP peut redresser le pays en se recroquevillant sur une seule tendance »[134],[135].
François Fillon lors d'une séance de dédicace de l'un de ses ouvrages, en 2015.
Le9 mai 2013, François Fillon a annoncé, lors d'un voyage officiel au Japon, qu'il serait candidat aux primaires UMP de 2017 en vue de l'élection présidentielle[138]. Pour rassembler ses soutiens et ses partisans, il met en place l'associationForce républicaine, avec une antenne dans chaque département[139].
À la suite de la démission de Jean-François Copé de la présidence de l'UMP, il forme avecAlain Juppé etJean-Pierre Raffarin un triumvirat qui dirige le parti à compter du15 juin 2014, jusqu'à un congrès extraordinaire prévu pour le mois d'octobre suivant.
En avril 2015, il indique qu'il est« très embarrassé » concernant certaines dispositions duprojet de loi relatif au renseignement, car si celui-ci« apporte des garanties et des bases légales « au travail de renseignement » », il indique être« préoccupé par le caractère trop large de cette législation »[145]. Le 19 avril, le président de la République, François Hollande, annonce qu'il décide de saisir lui-même le Conseil constitutionnel sur ce projet de loi[146].
François Fillon se déclare candidat à la primaire « ouverte » de la droite et du centre le, au cours d'une visite au Japon[147], puis confirme sa candidature le[148],[149]. Revendiquant sonintégrité, il prend pour slogan « Le courage de la vérité »[150]. Tirant les « leçons » de son « expérience », il définit ses priorités : présenter un projet pour la France et une équipe chargée de le mettre en œuvre longtemps à l'avance et faire adopter par leParlement dix mesures fortes dans les trois mois qui suivent l'élection présidentielle pour « débloquer la situation économique »[149] et « redresser la France ». Tout au long de sa campagne, il assume la« radicalité » de son programme[151],[152]. Il s'engage à ne pas se représenter s'il remporte l'élection présidentielle[153].
En octobre 2016, alors qu'il est crédité d'une bonne prestation pendant le premier débat télévisé, mais qu'il reste dans les études d'opinion largement distancé par Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, voire par Bruno Le Maire, il affirme qu'il ne croit pas les sondages, et qu'il sera finalement élu. Il annonce qu'il nommera« un commando de quinze ministres » dont il annoncera les noms peu après la primaire[159],[160]. Dans les derniers jours de la campagne, sa candidature rencontre un écho positif dans l'opinion[161].
Bulletins de vote du premier tour de la primaire de la droite et du centre de 2016.
Au premier tour de la primaire, le, il obtient 1 890 266 voix, soit 44,1 % des suffrages exprimés, devant Alain Juppé, qui obtient la deuxième place avec 28,6 % des voix[162]. Il s'agit, pour Jean-Daniel Lévy, directeur du département Politique et Opinion deHarris Interactive, d'une dynamique d'une puissance inédite dans l'histoire électorale française ; selon lui, « jamais un candidat n’avait réussi à émerger d’une manière aussi nette et rapide aux yeux des Français[163]. »
Après les résultats du premier tour, François Fillon engrange les soutiens de Nicolas Sarkozy[164], deBruno Le Maire[165], deJean-Frédéric Poisson[166] et d'Hervé Morin, président duNouveau Centre[167]. Près de 50 % des parlementaires ou des membres du bureau politique des Républicains se prononcent en sa faveur, contre moins de 25 % pour Alain Juppé[168]. Il enregistre également le soutien de personnalités d'extrême droite, dont des« anciens membres du Front national, en rupture de ban avec leur parti »[169],[170]. Pendant l'entre-deux-tours, 215 députés et sénateurs de la droite et du centre lui apportent leur soutien, en dénonçant les attaques virulentes d'Alain Juppé depuis la fin du premier tour de la primaire[171],[172].
Le 27 novembre 2016, à l'issue d'un second tour ayant mobilisé 4,4 millions d'électeurs, François Fillon l'emporte largement sur Alain Juppé, avec 66,5 % des voix[173]. Le conseil national des Républicains valide sa nomination le 14 janvier 2017[174]. Lors d'un meeting à Strasbourg le 6 avril 2017, un homme "fiché S" lui jette de la farine au visage[175]
Peu après la primaire, ses propositions concernant laSécurité sociale créent de la confusion[176], et plusieurs de celles-ci disparaissent temporairement de son site de candidat[177]. De même qu'il supprime sa proposition controversée de réserver à la Sécurité sociale le remboursement des seules affections graves, il diminue fortement le plan d’économies envisagé pour les collectivités locales. Au lieu d'imposer« 20 milliards d’euros » d’économies sur les dotations des collectivités locales d'ici 2022, il annonce le réduire de plus de moitié cet objectif à« 7,5 milliards »[178].
En janvier et février 2017, les médias révèlent des affaires et controverses qui abîment son image de candidat intègre : l'une relative à la réalité de l'activité d'attachée parlementaire de son épousePenelope, une autre relative à la collaboration de son épouse à laRevue des Deux Mondes, une autre relative à l'emploi de ses enfants comme attachés parlementaires, une autre encore relative à l'emploi à son bénéfice personnel d'une partie des crédits théoriquement réservés à la rémunération des assistants parlementaires, lorsqu'il était sénateur[179]. Ces affaires abiment nettement son image, et entraînent une diminution des intentions de vote en sa faveur[180],[181]. Sa qualification pour le second tour de l'élection présidentielle ne semblant dès lors plus assurée, l'hypothèse de son remplacement par une autre personnalité de droite est évoquée[182],[183], puis abandonnée après les soutiens actifs de ténors commeFrançois Baroin (soutien deNicolas Sarkozy à la primaire)[184] etValérie Pécresse (soutien d'Alain Juppé à la primaire)[185]. Plusieurs de ses déplacements sont perturbés par des opposants[186], ce qui le conduit à préférer pour un temps les lieux clos et l'évitement des journalistes[187].
Le, à la suite de l'annonce de sa convocation prochaine devant les juges d'instruction et de sa possiblemise en examen, François Fillon confirme son maintien dans la course présidentielle. Il fustige lamagistrature[188],[189] et dénonce un« assassinat politique »[190]. Plusieurs dizaines d'élus des Républicains, de membres de son équipe de campagne, dont son directeurPatrick Stefanini et son porte-paroleThierry Solère, ainsi que la direction de l'UDI, renoncent alors à le soutenir[191]. Ses attaques contre la justice sont très critiquées par la presse internationale, mais aussi par une partie de la droite française, qui se désolidarise alors de sa candidature[192],[193].
Rassemblement en soutien à François Fillon place du Trocadéro, le 5 mars 2017.
Le 5 mars 2017, en s'appuyant sur le savoir-faire des anciens de la « Manif pour tous », dont Christophe Billan, le président du mouvementSens commun, une manifestation de soutien est organisée à Paris,place du Trocadéro[194]. L'entourage de François Fillon annonce 200 000 manifestants, alors que les forces de l'ordre et les journalistes évoquent entre 35 000 et 50 000 participants au vu de la superficie de la place[195],[196],[197]. Le soir même, auJournal de 20 heures de France 2, François Fillon réaffirme sa détermination à maintenir sa candidature jusqu'à la fin de l'élection présidentielle. Le lendemain, Alain Juppé, un moment pressenti pour le remplacer, confirme qu'il ne sera en aucun cas candidat et le comité politique des Républicains renouvelle son soutien à François Fillon à l'unanimité[198],[199],[200]. L'emprise que semble avoir pris le mouvementSens commun dans la campagne de François Fillon, qui radicalise sa campagne en dénonçant uncomplot et en n'excluant pas d'intégrer des membres du mouvement à son gouvernement, inquiètent la frange modérée de LR. Des proches de Fillon estiment en privé que cette alliance est tactique et motivée par« un calcul froid »[201].
Le, la mise en examen de François Fillon dans ce qui est rapidement surnommé l'affaire Fillon par lesmédias est confirmée par trois juges.Jean-Christophe Lagarde signe peu après l'accord de soutien de l'UDI à François Fillon comme candidat« de la droite et du centre »[réf. nécessaire]. Dans le même temps, le député de Paris abandonne son slogan de la primaire« Le courage de la vérité » au profit d'une nouvelle formule :« Une volonté pour la France »[202].
Invité deL'Émission politique surFrance 2 le23 mars, François Fillon affirme en direct, en se référant au livreBienvenue place Beauvau écrit par trois journalistes d'investigation,« que François Hollande fait remonter toutes les écoutes judiciaires qui l'intéressent à son bureau, ce qui est d'une illégalité totale », en précisant que si« on cherchait un cabinet noir, on l'a trouvé »[203]. Il poursuit en demandant,« solennellement »,« qu'il y ait une enquête d'ouverte sur les allégations qui sont portées dans ce livre, parce que c'est un scandale d’État »[203]. Le, plusieurs personnalités du partiLes Républicains demandent auparquet national financier et auprocureur de la République deParis l'ouverture d'une enquête concernant une douzaine de faits qu'ils estiment délictueux[204],[205]. François Fillon affirme le 6 avril détenir toutes les preuves de ses accusations, mais ne vouloir les diffuser qu'après l'élection présidentielle[206].
Carte du vote Fillon à la présidentielle.
Le 23 avril, à l'issue du premier tour, François Fillon termine à la troisième position et est éliminé, obtenant 20,01 % des voix exprimées[207]. Selon un sondage de sortie des urnes, il rassemble 45 % des voix des plus de 70 ans et 27 % des 60-69 ans, mais de 8 % à 13 % pour les tranches de 18 à 59 ans[208]. Reconnaissant sa défaite, il dit« assumer ses responsabilités », bien qu'il dénonce« des obstacles mis sur (sa) route trop nombreux et trop cruels »[209]. Il appelle à voter Macron, car il dit considérer que« l’extrémisme [duFront national] ne peut qu’apporter malheur et division à la France[210] » et annonce qu'il ne conduira pas son parti auxélections législatives, et qu'il ne se présentera pas à ce scrutin[211]. Pour la première fois sous laCinquième République, la droite parlementaire traditionnelle n'est pas représentée au second tour de l'élection présidentielle[212].
Retrait de la vie politique et reconversion dans les affaires
Le 19 novembre 2017, il transmet la présidence de son associationForce républicaine àBruno Retailleau. Il déclare aux militants : « Dans la défaite, le chef se retire sans chercher d'excuses, et sans donner de leçons »[218].
En janvier 2020, dans l’émissionVous avez la parole, François Fillon réitère son intention de rester éloigné de la vie politique[221]. Il évoque des « épreuves d'une violence inouïe » (à propos de l'affaire des emplois fictifs occupés par son épouse) qu'il ne souhaite pas faire revivre à sa famille[222],[223].
Malgré ses déboires politiques, la reconversion de François Fillon dans le monde des affaires s'est avérée plutôt fructueuse, puisqu'en 2023 sa société de conseil Apteras a réalisé un chiffre d'affaires de 653 000 €[224].
En, il est annoncé qu’il rejoint le conseil d'administration du groupe pétrolier public russeZarubezhneft(en)[225], nomination effective en juillet[226]. François Fillon précise qu’on lui a « proposé de siéger au conseil d’administration de plusieurs sociétés russes »[225]. En décembre 2021, il est effectivement nommé administrateur indépendant au conseil d'administration de la sociétéSibur, géant de la pétrochimie russe contrôlé par des oligarques proches deVladimir Poutine[227] et d'anciens duFSB[228],[229].
Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, il déclare :« En 2014, j’ai regretté les conditions de l’annexion de la Crimée et aujourd’hui je condamne l’usage de la force en Ukraine. Mais depuis dix ans, je mets en garde contre le refus des Occidentaux de prendre en compte les revendications russes sur l’expansion de l’OTAN. Cette attitude conduit aujourd’hui à une confrontation dangereuse qui aurait pu être évitée »[230]. Il est très vivement critiqué en France pour cette position ouvertement discordante avec l'avis européen, la présidente de la commission des lois de l’Assemblée nationaleYaël Braun-Pivet lui opposant que « non, il n’y a pas de mais. La guerre est le fait de celui qui décide de la mener. Cette demi-condamnation ne vous honore pas ». L’eurodéputéRaphaël Glucksmann renchérit :« François Fillon est un employé de Vladimir Poutine. Il va falloir mettre un terme à toutes ces trahisons »[230]. Son ancien parti,Les Républicains, considère par plusieurs voix que « François Fillon n'appartient plus à la politique », et se désolidarise donc de ces propos[230]. Dans les jours qui suivent, la majorité des anciennes personnalités politiques européennes siégeant au conseil d'entreprises russes (commeMatteo Renzi) présentent leur démission par soutien au peuple ukrainien, mais François Fillon est l'un des seuls (avec l'allemandGerhard Schröder) à ne pas démissionner, ce qui attire sur lui de nombreuses critiques[231]. Sous la pression, il annonce finalement le 25 février au soir quitter ses fonctions au conseil d’administration des entreprises russes Sibur et Zarubezhneft précitées[232].
Le, il est auditionné par lacommission d'enquête de l'Assemblée nationale, présidée par ledéputéRNJean-Philippe Tanguy, pour avoir son opinion sur les« ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères, visant à influencer ou corrompre des relais d'opinion, des dirigeants ou des partis politiques français »[233],[234],[235],[236].
Le politologuePascal Perrineau situe François Fillon dans la famille« néo-gaulliste »[240]. Pour le magazineChallenges, « si François Fillon est un vraiconservateur sur le plan sociétal, il est plutôt réformateur sur le plan économique. Tentative de réforme des universités — censurée par leConseil constitutionnel — en 1993, au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Libéralisation deFrance Télécom en 1995, au ministère de la Poste et des Télécommunications. Assouplissement des35 heures etpremière réforme des retraites en 2002, quand il est aux Affaires sociales »[241]. Lors de sa campagne pour les primaires des Républicains, il est couramment qualifié delibéral-conservateur[242],[243],[244],[245]. Mais certains qualifient son programme de réactionnaire. Romaric Godin, éditorialiste au journal économiqueLa Tribune, le présente de la façon suivante :« Le candidat de la droite et du centre promet aux classes moyennes le retour à l'âge d'or de la bourgeoisie française, celui d'avant 1914. Un positionnement qui répond au malaise de la société française »[246], d'autres médias comme leNouvel Observateur ouClaude Askolovitch deI-Télé voient dans son projet un idéal conservateur etréactionnaire[247],[248]. Ses opposants politiques dénoncent son projet« profondément archaïque et conservateur »[249],[250]. Certains, y compris dans son propre camp, dénoncent un programme« moralement inacceptable » et« absurde », en particulier sur sa remise en cause de la sécurité sociale, l'assurance maladie, l'assurance chômage, ou lecode du travail[251]…
Cécile Alduy, analysant en 2017 le discours de François Fillon, le définit comme« un identitaire calme : il a exactement les mêmes positions que Nicolas Sarkozy sur l’assimilation, sur la politique migratoire, sur l’école comme creuset du patriotisme, sur le refus de la « repentance », sur les « racines chrétiennes de la France » et l’idée que l’islam a « un problème » avec la République, etc., mais il n’en fait ni une obsession, ni une priorité, ni un prétexte à petites phrases pour créer du « buzz » médiatique »[252].Damon Mayaffre affirme que« ce sont d'abord les termes du déclin d'une France que François Fillon déclarait en faillite dès 2007 qui remontent » de son discours de campagne, qui tend à mettre en scène« une confrontation directe avec le Front national, dans une forme de surenchère de thèmes anxiogènes », mais aussi à reprendre« un discours sarkozyste qui, en 2017, n'avait plus l'attrait de la nouveauté »[253].
François Fillon indique être« devenulibéral, en économie », au cours de son passage à Matignon, non pas« par choix idéologique » mais pour avoir constaté« l’accumulation, par tous les gouvernements, de contraintes qui sont devenues insupportables »[254]. Pour le journalisteLaurent de Boissieu, son ouvrageLa France peut supporter la vérité (Albin Michel), publié en 2006,« marque son ralliement à un libéralisme décomplexé », et son orientation est entravée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy parHenri Guaino, conseiller du président de la République[255].D'après la journaliste Carole Barjon,« il a toujours été beaucoup plus libéral queSéguin. Dès 1995, il était à l'origine de laprivatisation de France Télécom »[256]. Pour le journalisteÉric Dupin, son programme économique se montre plus libéral que celui présenté par son adversaireJean-François Copé aucongrès de l'Union pour un mouvement populaire de 2012[257]. Certains observateurs soulignent que sur la partie économique, son programme développé en vue de la primaire de 2016 serait« sans précédent » s'il était appliqué[254],[258], le libéralAlain Madelin considérant même qu'il « caricature le libéralisme »[259].Il est régulièrement comparé àMargaret Thatcher[260],[261] ; il déclare lui-même n'avoir« jamais de problème à être comparé à une personne qui a sauvé son pays »[262].Des analystes voient au contraire en François Fillon unordolibéral[260],[263], c'est-à-dire un tenant d'un libéralisme maîtrisé par l'action étatique, dans la ligne de ceux considérant qu'il n'est pas un« méchant libéral »[264] ou un« ultra-libéral »[265].
Déclarant, quelques mois après son entrée en fonction comme Premier ministre, être « à la tête d'un État qui est en situation de faillite sur le plan financier, […] qui est depuis quinze ans en déficit chronique, […] qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis vingt-cinq ans », François Fillon est un partisan d'une maîtrise stricte des dépenses. Il s'engage alors publiquement à « amener lebudget de l’État à l'équilibre avant la fin du quinquennat »[266], puis réitère cette même promesse en 2012 (en projetant cet équilibre à 2016[267]) et propose unréférendum sur l'inscription de larègle d'or budgétaire dans laConstitution[268]. Durant le quinquennat, la perception de François Fillon se heurte à celle deNicolas Sarkozy : « [Le président Sarkozy] pense en 2007 que la situation est très maîtrisable, et qu'au fond, après les difficultés, il y aura de nouveau de lacroissance. Moi je pense qu'on est au contraire dans une crise structurelle très grave, qu'on a un problème dedéficit qu'il faut résoudre. Et jusqu'à lacrise de 2008, cette perception restera la mienne et ne sera pas celle du président de la République », déclarera-t-il en 2013[269]. En 2013, l'endettement de la France, aggravé par un « choc fiscal sans précédent », demeure l'une de ses préoccupations principales, puisqu'il diagnostique « une dette qui atteindra 95 % duPIB en 2014 et une sortie de la France du classement des dix premières puissances àl'horizon 2020 si nous continuons sur le même rythme »[270].
En défendant unepolitique de rigueur et une maîtrise de la dette, François Fillon est favorable à la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune, qu'il considère comme une des causes de l’appauvrissement de la France. Selon lui, cet impôt décourage les entrepreneurs étrangers[271]. Sa disparition serait compensée par la création d’une tranche supérieure de l’impôt sur le revenu à 50 %, dans laquelle serait incluse laCSG. Il est favorable à la sortie définitive des35 heures, pour « relancer la production » et de retourner aux 39 heures progressivement pour la fonction publique (la seule limite de temps de travail instaurée par lalégislation européenne est de 48 heures)[272], en « décentralisant le dialogue sur l'organisation du travail au niveau des entreprises[270] ». Il plaide pour la reprise desprivatisations dans les entreprises où la participation de l’État ne sert« à rien » selon lui[273].
En 2013, il suggère de remplacer l'indemnisation du chômage par une indemnisation de formation avec « une dégressivité desallocations chômage pour inciter à la reprise de l'activité et l'obligation, pour lechômeur, d'accepter un emploi correspondant à la formation suivie »[274]. Il esquisse l'idée d'uneTVA sociale en 2006 et souhaite, en 2012, l'instauration d'une « TVA compétitivité »[272].
Au sujet desretraites, François Fillon se montre favorable au recul de l’âge légal à67 ans en 2012[272], puis à65 ans à partir de 2013[275],[276].
En 2012, François Fillon émet l'idée de soumettre les allocataires de l’aide sociale à sept heures de travail par semaine, destinées aux collectivités[277]. Lors de laprésidentielle de 2012, il déclare vouloir que chaque demandeur d'emploi se voie proposer une formation professionnelle, et que chacun soit contraint d'accepter l'emploi qui lui sera proposé après cette formation (« Demain, on ne sera plus indemnisé pour rester chez soi », dit-il alors)[267].
En 2003, François Fillon dénonce la faiblesse descorps intermédiaires et l'exiguïté d'un dialogue social insuffisamment cultivé dans l'histoire française. Il souhaite le recours plus important à la démocratie locale et à la démocratie sociale pour responsabiliser lasociété civile et ses corps intermédiaires[278].
François Fillon est favorable à la réduction du nombre defonctionnaires afin de réduire la dépense publique, en appuyant ainsi le principe de limitation du recrutement à un seul fonctionnaire pour deux partant à la retraite[274]. Il envisagerait de faire travailler davantage les fonctionnaires, en échange d’une revalorisation salariale[279]. Fillon veut également réduire le nombre de statuts de fonctionnaires (de 300 à moins de 30)[280].
CritiquantFrançois Hollande pour n'avoir « aucune vision » sur l'avenir de l'Union européenne, et l'accusant d'avoir laisséAngela Merkel décider seule la réponse du continent à lacrise migratoire que subit l'Europe, François Fillon plaide en faveur d'« une Europe forte, avec des nations fortes », ce qui passe à ses yeux par « une monnaie puissante, capable de nous affranchir de la tutelle exorbitante dudollar, une politique de l'énergie pourne pas être totalement dépendants desRusses, une politique commune des frontières et d'immigrations, une défense collective pour endiguer les menaces, une grande stratégie pour l'innovation et lenumérique, qui ferait des Européens la première puissance technologique du monde »[281].
En 1988, il présente letraité de Washington créant l'OTAN comme« un des plus heureux accords de l'histoire », ayant« préservé la paix en Europe pendant quarante ans » ainsi que« les acquis de1789 dans le domaine desdroits de l'homme ». Il s'inquiète alors de la menace que fait peser lanouvelle détente de laguerre froide sur la pérennité de l'OTAN, et considère qu'« il n'est d'autre moyen de maintenir l'indépendance nationale que par une alliance [avec les États-Unis] et que par le recours à ladissuasion nucléaire ». Il s'oppose cependant à laréintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, qui« ne renforcerait pas notre sécurité, mais affaiblirait celle de l'Europe en supprimant le risque supplémentaire que représente pour l'Union soviétique l'existence de plusieurs centres de décisions nucléaires indépendants à l'Ouest. L'instauration d'un système de sécurité purement européen est séduisant, mais il suppose la mise en œuvre d'institutions politiques européennes au pouvoir plus étendu que celles prévues par letraité de Rome et un rééquilibrage de l'Alliance atlantique […] »[282].
Comme Premier ministre, il mène la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, en estimant que celle-ci permettrait de faciliter la création d'une« défense européenne » ; il concède en 2016 que cette ambition n'a pu voir le jour et« qu'il faudra envisager la coopération des pays européens en matière de défense en dehors de l'OTAN »[283],[284], en particulier avec leRoyaume-Uni[285]. Il considère également que« l'OTAN n'aurait jamais dû chercher à s'étendre au-delà de ses limites, et en particulier au contact même de la frontière russe »[283].
Opposant autraité de Maastricht aux côtés de Philippe Séguin en 1992[241], François Fillon se détourne de son mentor sur cette question à mesure qu'il se rapproche d’Édouard Balladur. Il plaide, au début desannées 2010, pour « un ministre des Finances commun aux pays de la zone euro » — lamonnaie unique impliquant, selon lui, une politique monétaire unique[286]. Il plaide donc pour davantage d'intégration des politiques fiscale et budgétaire dans la zone euro, induisant ainsi des abandons de souveraineté, liés à la renégociation destraités européens[287]. Il plaide en 2016 pour la création d’un gouvernement de la zone euro, piloté par les gouvernements et les Parlements nationaux[288]. Il se définit également commesouverainiste, ce qui est discuté par les analystes[134],[289],[290],[291]. Il se prononce pour une sortie de la France de laConvention européenne des droits de l'homme, expliquant que laCour européenne des droits de l'homme« se mêle de plus en plus de questions de société, qui font notre identité », ce qui est apparenté à un « Frexit » par certains observateurs[292]. Il souhaite par ailleurs tenir« un langage plus franc à l’égard de laTurquie : lui dire qu’ellen’entrera jamais dans l’UE »[285].
Le 21 mars 2013, François Fillon a réaffirmé son souhait de la création d'une confédération « France-Allemagne » et pour une zone euro renforcée[293],[294]. En juillet 2013, il s'est déclaré pour l'instauration« de règles strictes de réciprocité dans les échanges internationaux » et pour l'instauration d'une taxe aux frontières pour financer des investissements d'avenir[295].
Le 12 août 2012, il signe une tribune dansLe Figaro exhortant le président de la République,François Hollande, à agir auprès du président russe,Vladimir Poutine, pour « lâcher » le régime syrien deBachar el-Assad[296]. Après lesattentats du 13 novembre 2015 à Paris, François Fillon se déclare favorable à une « coalition mondiale » incluant leHezbollah, lesKurdes, le gouvernement irakien et le régime syrien deBachar el-Assad[297],[298]. Il se déclare cependant opposé à tout soutien aux groupes rebelles syriens, notamment à l'Armée syrienne libre (ASL), affirmant que« ce n’est pas avec ces forces-là qu’on va battre Daech » et que l'ASL« ne se bat pas contre l'État islamique »[299],[300].Luc Mathieu, journaliste international àLibération, ainsi qu'Antoine Krempf deRadio France et les journalistesPatrick Cohen etDavid Thomson considèrent cette déclaration comme étant factuellement fausse, les affrontements entre rebelles et djihadistes de l'EI ayant en réalité fait des milliers de morts depuis 2013[301],[299],[302],[303]. Se rapprochant alors deVladimir Poutine[304],[305],[306], François Fillon soutient l'intervention russe dans laguerre civile syrienne[307], et refuse d'employer le terme de « crimes de guerre » pour désigner les massacres de civils par le pouvoir de Damas et les forces russes lors de labataille d'Alep[308]. Il est alors l'une des rares personnalités politiques françaises à se déclarer favorable à une alliance avec le régime deBachar el-Assad[298],[309],[308]. En revanche, il désapprouve l'annexion de la Crimée par la Russie, qui doit selon lui être« traitée en respect du droit international »[310]. Plusieurs des proches de Fillon sontrussophiles, tels que l’ancien séguinisteJean de Boishue, agrégé de russe, et sa « plume »Igor Mitrofanoff[255]. Le 7 janvier 2017,Bachar el-Assad salue la position de François Fillon sur la Syrie et déclare que :« Si Monsieur Fillon met en application ce qu’il dit, ce sera très bien »[311],[312],[313]. Ce dernier réagit quatre jours plus tard en qualifiant Bachar el-Assad de« dictateur » et de« manipulateur », et en indiquant qu'il« ne souhaite pas son maintien »[314],[315],[316].
Lors d'une conférence le 21 mars 2013 à Moscou, François Fillon a indiqué être favorable à ce que la Russie ait un« statut à la hauteur de sa proximité historique, géographique, culturelle et économique » avec l'Europe, sans pour autant la voir entrer dans l'Union européenne[294]. Ce partenariat politique et économique permettrait aux deux partenaires de davantage « peser face aucontinent asiatique »[317].
François Fillon rejette lepartenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TAFTA ou TTIP) : il craint« des dommages trop importants à des secteurs de notre économie », critique l'absence d'arbitrage politique dans les négociations du côté européen, et rejette plus globalement l'application de la législation américaine à toutes les entreprises utilisant le dollar[318],[319].
Le 4 mars 2025, il indique que le dirigeant ukrainienVolodymyr Zelensky est partiellement responsable du déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie , tout en précisant que la Russie « a commis une faute » en déclenchant cette guerre[320].
En 1981, François Fillon fait partie des16 députésRPR (sur les 88) qui votent pour le projet de loi d'abolition de la peine de mort[321],[322].
François Fillon est pour la généralisation despeines plancher[323]. En 2012, il déclare vouloir le « développement de brigades fiscales chargées de lutter, dans les quartiers, contre les fraudeurs délinquants dont le train de vie est sans commune mesure avec les revenus déclarés »[277]. Il prône l'interdiction de toute libération conditionnelle avant les deux tiers de la peine[274].
François Fillon défend, au sujet dugaz de schiste, la fin du moratoire sur l'interdiction d'explorer les sols, puis se rallie à Nicolas Sarkozy sur l'interdiction de l'exploitation par fracturation hydraulique[317]. Encourageant les recherches sur l’exploitation du gaz de schiste, il est favorable à une suppression duprincipe de précaution, qu'il souhaiterait voir remplacé par « un principe de responsabilité »[271].
François Fillon s'oppose auPACS en 1999 et aumariage entre personnes de même sexe en 2013, de nature, selon lui, à bousculer « l'héritage de notre modèle de société ». Début 2013, il appelle à« une version du PACS renouvelé, renforcé de droits nouveaux, qui répondrait aux attentes des couples sur la base d'une nouvelle forme d'Union civile »[327]. Après l'adoption définitive de ce projet de la loi par l'Assemblée nationale le 23 avril 2013, François Fillon suggère une« adaptation du texte » plutôt que son abrogation, en vue de légiférer sur les questions de l'adoption, de laprocréation médicalement assistée et de la gestation pour autrui[328],[329]. Le, il indique qu'il proposera au Parlement de réécrire le droit de la filiation, en inscrivant comme« principe qu'un enfant est toujours le fruit d'un père et d'une mère »[330]. Il entend ainsi revenir sur l'adoption plénière par les couples de même sexe, mais pas sur le mariage, ni sur l'adoption simple, ce qui déçoit certains de ses partisans à la primaire de la droite et du centre[331].
Tout en indiquant qu'il ne« [peut] pas approuver l'avortement », il se dit« capable de faire une différence entre ses convictions et l'intérêt général » et« considère que l'intérêt général, ce n'est pas de rouvrir ce débat »[332]. Il vote contre le remboursement de l'IVG par la Sécurité sociale le puis contre la création dudélit d'entrave le[333].
Il est hostile à la légalisation de l'euthanasie[334].
Il s'abstient en janvier 2014 lors du vote en première lecture du projet deloi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes[335] qui, notamment, autorise une femme enceinte « qui ne veut pas poursuivre une grossesse » à recourir à uneIVG, alors que laloi de 1975 l'autorisait à la condition « que son état [la] place dans une situation de détresse ». François Fillon estime que la disparition de la notion de détresse[336] risque de « banaliser » l'avortement qui, selon les termes de Simone Veil, devait rester « l'exception »[337].
La Croix estime qu'il est« le premier candidat majeur à revendiquer le caractère « conservateur » de ses propositions sur le plan sociétal »[338].
En 2013, il déclare qu'il y a trop d'immigrés en France — le pays ne pouvant, selon lui, accueillir tous ceux qui voudraient s'y installer. Il s'est prononcé pour un vote annuel duParlement pour définir le nombre d'entrants, les professions susceptibles d'être favorisées et les régions du monde pour lesquelles il faudrait fixer des quotas[339],[340]. Il est favorable à la création d'un « service public d'intégration » pour les immigrés — chargé d'aider mais aussi de sanctionner[341]. Souhaitant « mettre fin à l'automaticité de l'acquisition de la nationalité pour les enfants nés en France de parents étrangers » et « réserver les prestations sociales aux migrants légaux présents depuis plusieurs années sur le territoire »[342],[317], il est favorable au retour àla loi Pasqua de 1993 (« Je voudrais aussi remettre en place l'idée deCharles Pasqua de demander aux jeunes nés en France de parents étrangers de choisir formellement la nationalité française à18 ans, et ce, lors d'une cérémonie », déclare-t-il en 2012[343]).
Il s'est prononcé contre ledroit de vote des étrangers[277], qui serait, selon lui, « une négation de la citoyenneté française et l'assurance d'avoir des comportements communautaristes dans nos villes »[344].
Sur la question duterrorisme islamiste, François Fillon considère l'État Islamique comme untotalitarisme similaire aunational-socialisme, notant qu'il « emploie les mêmes ressorts : imposerpar la force au reste du monde un mode de vie et de pensée[345]. » Fin, François Fillon publie un autre livre programmatique,Vaincre le totalitarisme islamique, sur le thème de la sécurité et de la Défense. Il y formule une série de propositions en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme[346]. Il écrit notamment qu'il faut« interdire sur le territoire français le retour des Français partis combattre avec une organisation terroriste »[346].
Lors de sa campagne présidentielle, il prône« une immigration réduite au strict minimum, en l’organisant par quotas, en fonction de nos besoins économiques et de nos capacités d’intégration ». D'aprèsCécile Alduy, son programme en matière migratoire« n’a rien à envier à celle duFront national, ni dans les termes utilisés, ni dans les mesures proposées »[252].
Alors que Nicolas Sarkozy préconise d'adopter la stratégie du « ni vote pour leFront national ni vote pour la gauche » lors descantonales de 2011, François Fillon souhaite plutôt que son parti appelle à voter « contre le FN »[269]. Enseptembre 2013, interrogé au sujet des consignes de vote en cas de duel PS / FN, il conseille de « voter pour le candidat le moins sectaire »[347] (provoquant une polémique jusque dans son parti), en précisant qu'il n'y aurait jamais de fusion des listes UMP / FN ; dans la perspective d'une reconquête politique, il affirme que désormais, « le redressement national commande de dépasser les clivages partisans et d'en appeler au bon sens de chaque citoyen »[270]. Le politologuePhilippe Braud analyse ce changement de position dans le but de séduire un électorat qui s'est droitisé :« La base électorale et même la base des militants UMP est largement favorable à cette sortie duni-ni »[348].
Il se déclarecatholique (« Je suis catholique, et comme beaucoup d'autres ma pratique est irrégulière »[351])[352],[353], mais va peu à la messe dominicale et se rend surtout à l'église àNoël,Pâques et le15 août. Son épouse, uneanglicane convertie au catholicisme, semble avoir une pratique plus régulière[351]. Il dit voir sa foi comme une« force intérieure », relevant de« l'exercice de [sa] liberté la plus intime »[351]. Pour lui, la religion relève de la vie privée et non de la vie politique. Il ne va pas aux messes annuelles des parlementaires et demeure critique vis-à-vis duclergé auquel il reproche des sermons parfois médiocres. De même, il a adressé« une lettre polie mais critique » auxévêques de France à l'occasion de la parution de leur document surle sens du politique[351]. Il leur reproche notamment de« ne pas regarder les problèmes en face » en ce qui concerne la« montée de l'intégrisme au sein de l'Islam »[351].
Selon le magazineLa Vie, François Fillon« aura su assumer son catholicisme et lesracines chrétiennes de la France » tout au long de sa campagne pour la primaire des Républicains[354].
Il justifie sa position concernant le maintien de la possibilité de recourir à une IVG, recours auquel il est opposé à titre personnel, en indiquant qu'il est« capable de faire une différence entre [ses] convictions religieuses et l'intérêt général »[355].
En réponse aux critiques qui sont adressées à son programme de santé, il explique que son positionnement« gaulliste » et« chrétien » l'empêcherait de prendre« une décision qui sera contraire au respect de la dignité humaine ». Le fait de lier sa foi à son action politique lui est reproché parFrançois Bayrou (pour qui c'est « déplacé ») et parHenri Guaino (pour qui c'est une « faute »)[356]. Selon l'historienJean Garrigues etEurope 1, il s'agit d'un positionnement inédit sous laVe République pour un responsable politique majeur[357],[355], qui aurait été préparé, selonChallenges, par le discours deNicolas Sarkozy[357], inspiré parHenri Guaino etMax Gallo[358] et prononcé aupalais du Latran[359], le 20 décembre 2007[360],[355]. François Fillon répond à ses détracteurs que la « sincérité sera la marque de [son] message politique » et ajoute : « Moi, je suis comme je suis, je suis transparent. Je ne cherche pas à me cacher, je ne cherche pas à dissimuler les choses et je pense que c'est comme ça qu'il faut faire de la politique »[361].
Cette section est trop longue. Elle pourrait gagner à être raccourcie ou répartie en plusieurs sous-sections. Il est également possible que sa longueur crée un déséquilibre dans l'article, au point d'en compromettre laneutralité en accordant à un aspect du sujetune importance disproportionnée.
Soupçons d’emplois fictifs de membres de la famille
L'affaire démarre par l'édition du 25 janvier 2017 de l’hebdomadaireLe Canard enchaîné qui révèle quePenelope Fillon a touché environ 500 000 € en tant qu'attachée parlementaire de son mari (de 1998 à 2002 et six mois en 2012) et du suppléant de celui-ci,Marc Joulaud (de 2002 à 2007), mais n'aurait en réalité jamais travaillé[362]. Lejournal satirique ironise en écrivant que Penelope Fillon« était jusqu'à présent plus connue pour des talents de jurée dans les concours de tartes aux poires ou de poneys shetland, …, et ses occupations domestiques »[363]. Dans la même édition,Le Canard enchaîné affirme également qu'elle aurait par ailleurs été rémunérée entre 2012 et 2013 par laRevue des Deux Mondes, pour un montant de 5 000 € brut par mois et cite le directeur en chef de la revue à l'époque,Michel Crépu, qui déclare n'y avoir« jamais vu Penelope Fillon », qui aurait seulement signé « deux ou trois notes de lecture »[364].
Le lendemain, François Fillon riposte solennellement lors d'un entretien auJournal de 20 heures de TF1 . Il considère comme « abjectes » les accusations portées contre sa femme, dénonce ce qu'il appelle le « tribunal médiatique »[366], affirme qu'il a mis fin à la collaboration avec sa femme en 2013, ayant« compris qu'au fond l'opinion publique avait évolué sur ces sujets-là »[367] et se dit alors prêt à riposter en portantplainte contre les journaux qui affirment que sa femme avait unemploi fictif[368]. Il ajoute qu'il ne sera pas candidat en cas demise en examen[369]. Le lendemain, il cite son amiPhilippe Séguin pour dénoncer lamédiacratie et la « tyrannie cathodique »[370].
Le 31 janvier, le président de l'Assemblée,Claude Bartolone (PS), autorise les enquêteurs de la police à entrer à l'Assemblée nationale, ce qui provoque« une stupeur dans l'assemblée »[374]. Le 2 février,RTL, qui aurait bénéficié d'indiscrétions sur ce qu'ont obtenu les enquêteurs, affirme que Penelope Fillon n'y aurait apporté aucune preuve de ce qu'elle a assuré être un « travail réel », et ne possèderait« plus un seul agenda ou mail concernant cette époque »[375]. Les avocats de François Fillon invoquent « les contours flous en France des activités de collaborateur parlementaire ». L'Obs découvre des bulletins de salaires indiquant un poste à plein temps à la permanence du Mans entre 1998 et 2002 mais plusieurs militants précisent « n'avoir aucun souvenir de sa présence à la permanence du parti »[376].
L'édition datée du 8 février 2017 duCanard enchaîné augmente ses griefs en affirmant que Penelope Fillon a bénéficié, en plus, d'indemnités de licenciement payées par l'Assemblée nationale pour un montant total de 45 000 €, bien supérieur selon lui à ce qui est prévu par lalégislation[380]. François Fillon réplique que ces indemnités sont déjà incluses dans les précédents calculs de l'hebdomadaire[381], ce quele Canard enchaîné ne conteste plus la semaine suivante[382]. Laquesture de l'Assemblée (PS)« a précisé que les montants … étaient exacts pour les fins de contrat de Penelope Fillon … et s'inscrivent « dans le cadre normal » »[383].
Sur le plan judiciaire, les avocats de François Fillon contre-attaquent le 9 février 2017 en déclarant que le parquet financier n’a pas compétence pour enquêter sur les soupçons d’emplois fictifs dePenelope Fillon[384], qu'« un parlementaire ne peut pas être concerné par un détournement de fonds publics » et que, d'autre part, des atteintes sont portées au principe démocratique de laséparation des pouvoirs[385]. Ils demandent auParquet national financier de se dessaisir de l'enquête préliminaire qu'il a engagée, considèrent que l'enquête est devenue plus médiatique que judiciaire et portent plainte pour violation dusecret de l'instruction, s'interrogeant sur« l'impartialité d'une ou plusieurs personnes dans cette enquête »[386]. Le 16 février, le Parquet national financier déclare dans un communiqué que« Les nombreux éléments recueillis ne permettent pas d’envisager, en l’état, un classement sans suite de la procédure »[387].
Le lendemain, François Fillon revient sur son engagement public en déclarant que, désormais, il compte rester candidat même s'il est mis en examen[388].
Le 21 mars, l’enquête menée dans le cadre de l’affaire Fillon est élargie à des soupçons d'« escroquerie aggravée, faux et usage de faux ». Une décision prise le 16 mars dernier par leParquet national financier (PNF). La justice se demande si « les époux Fillon ont pu produire des faux pour justifier les salaires » versés àPenelope Fillon. Le même jour, on apprenait que lesjuges d’instruction allaient également se pencher sur les costumes offerts au député de Paris. « Il s’agit en fait du même réquisitoire supplétif qui a été accordé aux juges récemment pour des soupçons detrafic d’influence », a précisé une source citée parL’Express. Selon une source proche du dossier, ce réquisitoire fait suite à une deuxièmeperquisition menée courant mars à l’Assemblée nationale, après une première visite intervenue fin janvier, dans le cadre de l’enquête du PNF. Lors de cette seconde perquisition, un certain nombre de documents ont été saisis[390],[391].
Dans son édition du 22 mars,Le Canard enchaîné ajoute par ailleurs, qu’alors quePenelope Fillon cumulait deux emplois à plein temps, entre le1er juillet 2012 et le 30 novembre 2013, à l’Assemblée nationale et à laRevue des Deux Mondes, les époux « ont carrément signé une fausse déclaration, certifiant aux fonctionnaires de l’Assemblée que madame ne bossait pas plus d’une trentaine d’heures par mois à laRevue des Deux Mondes où elle était payée pour 151,67 heures ». Le règlement de l’Assemblée nationale limite à cent quatre-vingts heures le cumul d’emplois pour ses salariés.
Penelope Fillon estmise en examen le 28 mars 2017 par les juges d’instruction[392]. Seulement quelques jours après, son ancien employeur,Marc Joulaud, ancien suppléant de François Fillon, est mis en examen lui aussi le 24 mars[393].Marc Ladreit de Lacharrière, employeur de Penelope Fillon à laRevue des Deux Mondes, est la quatrième personne à être mise en examen sur cette affaire ; optant pour unereconnaissance de culpabilité préalable le, il indique avoir fait bénéficier Penelope Fillon d'une rémunération excessive, puis fictive, par laRevue des Deux Mondes. Il est condamné à huit mois de prison avec sursis, et à une amende de 375 000 euros[394].
Le 29 juin 2020, François Fillon est condamné à cinq ans de prison, dont deux fermes, et dix ans d'inéligibilité. Penelope Fillon est condamnée à trois ans de prison avec sursis. Ils sont aussi condamnés à payer chacun 375 000 euros d'amende et à rembourser plus d’un million d’euros à l’Assemblée nationale. Le couple est aussi déclaré coupable decomplicité derecel d’abus de bien social concernant l’emploi fictif de Penelope Fillon àLa Revue des deux Mondes. Marc Joulaud est condamné à trois ans avec sursis et une inéligibilité de cinq ans. Celui-ci et les époux Fillon fontappel[395],[396].
Par arrêt du, laCour de Cassation confirme définitivement laculpabilité de François Fillon, mais renvoie l'affaire devant uneCour d'appel pour réexaminer sa peine et lesdommages-intérêts. En revanche, la condamnation de Penelope Fillon (deux ans de prison avec sursis et 375 000 euros d’amende) est confirmée[401],[402]. Il dépose le 23 août 2024, aux côtés de Pénélope Fillon et de son ancien suppléantMarc Joulaud, une requête devant laCour européenne des droits de l'homme afin d'obtenir l'annulation de cette condamnation[403]. En novembre 2024, il propose à l'Assemblée nationale de rembourser à cette dernière près de 700 000 euros[c] sur les 10 prochaines années sur l'argent détourné qu'il a été condamné à rendre, afin d'éviter une sanction trop lourde lors du procès du 25 novembre 2024 pour redéfinir sa peine à la suite de sa condamnation[404]. À la demande de la défense, le procès est renvoyé au 29 avril 2025[405]. Quatre ans de prison avec sursis, 375 000 euros d'amende et 10 ans d'inéligibilité sont requis contre François Fillon[406]. Le, François Fillon est condamné par la cour d’appel de Paris à quatre ans de prison avec sursis, 375 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité pourdétournement de fonds publics pour l'emploi fictif de son épouse[407]. Il se pourvoit à nouveau en cassation[408]. Le 23 octobre 2025, laCour européenne des droits de l'homme déclare sa requête irrecevable pour« défaut manifeste de fondement »[409],[410].
Deux de ses enfants employés comme assistants parlementaires
SelonLe Canard enchaîné du 1er février 2017, Marie Fillon et Charles Fillon, deux des cinq enfants du couple Fillon, auraient perçu 84 000 euros brut pour des emplois d'assistants parlementaires quand François Fillon étaitsénateur, entre 2005 et 2007[411],[412]. Contrairement à ce que François Fillon avait affirmé surTF1 le, il n'a pu rémunérer« deux de [ses] enfants qui étaient avocats », ces derniers n'ayant pas encore prêté le serment des avocats à l'époque de son passage auSénat[413].
Le, le journalLe Parisien rapporte que les deux enfants ont reversé à François Fillon sur le compte joint du couple une partie de leur salaire d'assistants parlementaires. La défense présentée dansLe Parisien, par l'avocat de Marie Fillon, tient en deux arguments principaux : Marie Fillon a reversé une partie de ses revenus tirés de son emploi d'assistante parlementaire afin de rembourser à ses parents son mariage, notamment après que ces derniers ont assumé financièrement toutes ses études.
À partir de 2017, leParquet national financier enquête sur les conditions dans lesquelles l'assistant parlementaireMaël Renouard a été rémunéré sur des fonds publics pour écrire le livreFaire de François Fillon, publié en septembre 2015, et qui a rapporté 550 000 € à ce dernier[414].
Le Parquet national financier (PNF) annonce le 27 janvier 2023 que l'enquête préliminaire a été close et ouverte récemment au contradictoire[415]. En décembre 2024, François Fillon accepte de rembourser le salaire et les charges de son ancien assistant parlementaire, soit environ 70 000 euros. Le PNF décide donc de classer l’enquête[416].
Cette section est liée à uneaffaire judiciaireen cours (janvier 2021). Le texte peut changer fréquemment, n'est peut-être pas à jour et peut manquer de recul.N'hésitez pas à participer à l'écriture de synthèse de manière neutre et objective, encitant vos sources. N'oubliez pas que, dans nombre de systèmes judiciaires, toutepersonne physique oumorale estprésumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement établie.
François Fillon perçoit, en octobre 2012, de la part de l’homme d’affairesMarc Ladreit de Lacharrière, unprêt sans intérêts de 50 000 € pour des travaux dans sonmanoir de Solesmes. Toutefois, ce prêt est omis dans la déclaration de patrimoine du chef du gouvernement. À la suite des révélations duCanard enchaîné de janvier 2017 concernant l'embauche de Penelope Fillon à laRevue des deux Mondes[417],[418], le prêt est rapporté auParquet national financier par Fillon lui-même[419], et remboursé sans intérêts le 27 février à Ladreit de Lacharrière. SelonLe Canard enchaîné du 15 mars 2017, le parquet financier s'est saisi de l'affaire[420].
Le 6 juin 2012, François Fillon crée sa société de conseil, « 2F Conseil », onze jours avant son élection en tant quedéputé de Paris. Cette création s'appuie sur l'aide de la direction juridique du groupe d'assurance Axa, dontHenri de Castries, un proche, est le PDG. Bien que le directeur juridique s'inquiète de cette créationin extremis, la création de 2F Conseil est validée, et Axa devient son premier client, la rémunérant entre 2012 et 2014 à hauteur de 250 000 euros. Domiciliée au cabinet deRené Ricol, un autre proche, la structure effectue également des prestations pour celui-ci, de 2012 à 2017, pour un montant total de 290 000 €. Un autre proche, le milliardaireMarc Ladreit de Lacharrière, patron notamment de l'agence de notationFitch Ratings, rémunère les conseils de cette société pour près de 100 000 €[419].
À l'approche de l'élection présidentielle de 2017, l'équipe de campagne du candidat refuse dans un premier temps d'apporter des précisions sur la nature des clients de 2F Conseil et les éventuelsconflits d'intérêts qui pourraient en découler[425].Anne Méaux, la conseillère en communication du vainqueur de laprimaire présidentielle des Républicains de 2016, affirme que « François Fillon ne travaille pour aucun État ni aucune société étrangère ». La clientèle étrangère a permis d’encaisser 97 000 € en 2012 et 2013, et plus rien après[423].
François Fillon donne finalement, le 6 février 2017, les noms de plusieurs de ses clients[426] :Axa,Fimalac, laBanque Oddo et leCabinet Ricol et Lasteyrie. Cette déclaration relance les suspicions de conflit d'intérêts« autour des activités de conseil du candidat LR à la présidentielle, trois de ces entreprises ayant pour point commun d'être ou d’avoir été dirigées par des personnalités proches de François Fillon »[427].
Le, ledéontologue de l'Assemblée nationale affirme que la société de conseil de François Fillon ne pose aucun problème juridique, et que, par ailleurs, François Fillon n'est pas intervenu lors des débats au Parlement en faveur du groupe d'assurances Axa, qui fait partie de ses clients[428]. Sur le plan de la déontologie, il précise que celui-ci« n'a pris aucune position, ni signé aucun amendement » lors du débat sur la transposition en droit national de la directive européenne relative aux activités d'assurance et qu'« il n'est intervenu, de façon générale, à aucun moment sur ces questions »[429].
Affaire de détournements de fonds publics du Sénat
Uneinstruction est ouverte à partir de après un signalement deTracfin, concernant des versements réalisés par cette association de 2009 à 2012. François Fillon n'est néanmoins pas visé par l'enquête judiciaire qui concerne seulement la période postérieure à 2009. Il a quitté le Sénat en 2007 et ne peut donc être inquiété par la justice[430],[d].
François Fillon s'est fait offrir en février 2017 deux costumes de luxe chez le tailleurArnys, filiale deLVMH à partir de 2012 (sous la marqueBerluti) et boutique chez qui s'habillent certains hommes politiques[431], pour un montant de 13 000 euros. D'autres costumes lui ont été également offerts depuis 2012, deux vestes forestières, un blazer, deux pantalons et deux pulls en cachemire, pour un montant total de 48 500 euros. François Fillon répond :« Un ami m'a offert des costumes en février. Et alors ? […] ce n'est pas interdit »[432].
Le 17 mars 2017, la presse révèle le nom de la personne qui a réglé la somme de 13 000 euros pour les deux derniers costumes : il s'agit de l'avocat franco-libanaisRobert Bourgi, considéré comme l'un des piliers des réseaux de laFrançafrique[433]. Robert Bourgi et François Fillon se connaissent de longue date. En 2012, le premier s’était rapproché du second et lui avait ouvert son carnet d’adresses. En novembre 2013, il avait contribué à l’organisation de son voyage auSénégal, puis enCôte d'Ivoire, où il entretient les meilleures relations. Bourgi avait aussi tenté, en vain, de réconcilier Fillon et Nicolas Sarkozy[434].En juillet 2017, trois mois après le scrutin présidentiel, Robert Bourgi affirme surFrance 2 avoir voulu se « payer » François Fillon après que celui-ci se fut montré distant avec lui[435]. Cette révélation serait également liée aux attaques portées par Fillon contre Sarkozy, que Bourgi admire[419]. Il réitère ses propos, en avouant en janvier 2018 surBFM TV avoir conçu le projet de « niquer » François Fillon, ce qui lui vaudra une interdiction d'exercer son métier d'avocat pendant un an[436].
En 2019, François Fillon bénéficie d'un non-lieu du délit de « trafic d’influence » dans cette affaire[437].
Le, il est révélé qu'en 2009, l'homme d'affaires de nationalités italienne et suisse, Pablo Victor Dana, lui a offert une montre d'une valeur minimale de 10 000 euros[438]. Fillon avait pourtant signé, en 2007, une circulaire demandant à ses ministres de rendre les cadeaux qu'ils reçoivent de par leurs fonctions[439]. En 2013, alors député, il s'est vu offrir une deuxième montre de la part deRebellion Racing[440].
Cette section a besoin d'êtrerecyclée (10 juillet 2018). Motif : Il y a des erreurs : Le Mans Classic a lieu tous les deux ans, les années paires, la date de 2003 est donc fausse. De plus la Peugeot 908 HDi FAP est lancée en 2007. Il y a je pense, beaucoup d'imprécisions dans cette section. Enfin, le terme 24 Heures du Mans Classic est inexacte, c'est soit 24 Heures du Mans, soit Le Mans Classic, mais peut-être s'agit-il encore d'une autre course : Le Mans Legend ?.Améliorez-la oudiscutez des points à améliorer.
Passionné par la course automobile depuis son adolescence, François Fillon admire lesAustin-Healey et le piloteJacky Ickx.
Plus tard, à la fin desannées 1990, alors président du Conseil général de la Sarthe, il rachète lecircuit des 24 Heures du Mans, pour le compte du département, et crée une société d'économie mixte pour organiser la course, avec comme directeur Bruno David[446]. Il prend à cette époque ses premières leçons de pilotage avec les moniteurs de l'Automobile Club de l'Ouest.
Il est membre du comité de direction des24 Heures du Mans et de l'Automobile Club de l'Ouest (que préside son frère cadet Pierre depuis 2012). Partisan d'un Grand Prix de Formule 1 en France[449], il met en place en 2009 une commission « Grand Prix de France » pour ramener laFormule 1 en France à partir de 2011[450]. François Fillon participe par ailleurs en2015 à l'émission automobileTop Gear France surRMC Découverte, en concourant notamment sur la piste d'essai de l'aérodrome de Brienne-le-Château pour la séquenceInvités dans une voiture peu coûteuse[451],[452],[453].
↑Il rédige entre autres, une note biographique sur legénéral Franco et une note consacrée au déraillement du train « El Cuervo », à l'origine de la mort de76 personnes enjuillet 1972 ; il s'entretient avecDanielle Darrieux àMadrid, et couvre les courses detauromachie.
↑a etb« Fillon et Devedjian, nouveaux supporters d'Alliot-Marie. La candidate à la présidence du RPR est de mieux en mieux placée pour le second tour face à Delevoye »,Libération,(lire en ligne).
↑FrançoisFillon, « Déclaration de M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité, sur la politique d'intégration des étrangers, la mise en place du contrat d'accueil et d'intégration et sur l'insertion des personnes immigrées ou issues de l'immigration notamment le principe de la « mobilisation positive », Paris le 8 décembre 2003 »,viepublique.fr,(lire en ligne).
↑EmmanuelBerretta et ÉtienneGernelle, « François Fillon : « Moi, je ne tremblerai pas… » : L'ancien Premier ministre se déclare candidat à la primaire UMP. Il livre son programme économique et social choc et répond à Nicolas Sarkozy. »,Le Point,(lire en ligne).
↑a etbTristanQuinault Maupoil, « Fillon confirme sa candidature à la primaire UMP de 2016 : « Je ne tremblerai pas » »,Le Figaro,(lire en ligne).
↑DelphineDenuit Maupoil, « L'ambitieux sort de l'ombre »,L'Écho,(lire en ligne).
↑Marc deBoni et Jean-BaptisteGarat, « La participation de Sens commun au rassemblement pour Fillon crée le trouble »,Le Figaro,(ISSN0182-5852,lire en ligne, consulté le).
↑a etbGaëlVaillant, « France : empêtré dans les affaires, Fillon accuse le pouvoir »,La Croix,(lire en ligne).
↑PauleGonzales, « « Cabinet noir » : les ténors de la droite réclament l'ouverture d'une enquête »,Le Figaro,(lire en ligne).
↑JustineChevalier, « « Cabinet noir » : que va faire la justice de la plainte des proches de Fillon ? »,BFM TV,(lire en ligne).
↑« Fillon accuse à nouveau Hollande et promet des poursuites : « J'ai les dates, les noms » : Le candidat de la droite a par ailleurs promis de poursuivre « ceux qui ont fait ça », dont François Hollande »,Huffington Post,(lire en ligne).
↑MatthieuGoar, « « Pas de regrets, pas de soupirs » : Fillon fait ses adieux à sa famille politique »,lemonde.fr,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le).
↑« Contre l’État islamique, Fillon veut soutenir les Kurdes, le Hezbollah et les armées syrienne et irakienne - Terrorisme »,La Dépêche,(lire en ligne).
↑« Mariage pour tous : François Fillon appelle François Hollande à « ne pas passer en force » : L'ex-Premier ministre propose au Président de « travailler ensemble » à une « version d'un Pacs renforcé »… »,20 minutes,(lire en ligne).
↑AlexandrePouchard, « Abroger, adapter, laisser faire : le dilemme de l'UMP sur l'avenir du « mariage pour tous » »,Le Monde,(lire en ligne).
↑« Mariage pour tous : la droite est en train de lâcher l'idée de revenir dessus en 2017 »,L'Express,(lire en ligne).
↑MathieuLehot, « François Fillon, le candidat de la Manif pour tous : Fort du soutien de Sens commun — la branche politique des opposants au mariage pour tous —, François Fillon réaffirme sa volonté de réécrire la loi Taubira »,Le Point,(lire en ligne).
↑« La proposition bancale de Fillon sur les adoptions par les couples homosexuels »,Le Monde,(lire en ligne).
↑« François Fillon a porté plainte contre « Le Canard enchaîné » »,lemonde.fr,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le).
↑« Affaire Penelope Fillon : la plainte de Fillon contre « Le Canard enchaîné » classée sans suite »,lemonde.fr,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le).
↑« D'aprèsLe Canard enchaîné, Penelope Fillon aurait touché 45 000 euros d'indemnités de licenciement »,Le Figaro,(ISSN0182-5852,lire en ligne, consulté le).
↑SimonPiel, « Affaire Fillon : l’enquête élargie à des faits d’« escroquerie aggravée », « de faux et usage de faux » »,lemonde.fr,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le).
↑« Affaire Fillon. L’enquête sur les emplois présumés fictifs encore élargie »,ouest-france.fr,(lire en ligne, consulté le).
↑« François Fillon condamné en appel à quatre ans de prison, dont un ferme dans l’affaire des emplois fictifs »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le).
↑« François Fillon définitivement jugé coupable dans l’affaire des emplois fictifs ; un nouveau procès déterminera sa peine »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le).
↑« Marc Ladreit de Lacharrière s’explique sur l’embauche de Penelope Fillon à la « Revue des deux mondes » »,Le Monde.fr,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le).
↑Matthieu Goar et SimonPiel, « L’avocat Robert Bourgi a bien réglé les costumes Arnys de François Fillon »,lemonde.fr,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le).
↑« Costumes de Fillon : "J'ai appuyé sur la gâchette", confie Robert Bourgi »,lepoint.fr,(lire en ligne).
Jean-MarieGuenois, « François Fillon : un chrétien assumé mais sans ostentation »,Le Figaro,.
Julien Rebucci,Je ne suis pas un saint : l'histoire du jeune et mystérieux François Fillon, Paris, La Tengo, coll. « Ces jeunes qui nous gouvernent », 2017.
Matthieu Goar et Alexandre Lemarié,François Fillon : les coulisses d'une défaite, L'Archipel, 2017.