Pour les articles homonymes, voirCoulet.
| Ambassadeur de France en Yougoslavie(d) | |
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| Ambassadeur de France en Iran | |
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| Ambassadeur de France en Finlande | |
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| Commissaire de la République institué par le Gouvernement provisoire de la République française | |
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| Conjoint | Natalie Antoinette Sullivan(d)(à partir de) |
| Grade militaire | Lieutenant-colonel |
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François Coulet, né le àMontpellier et mort le(à 78 ans) àParis, était un diplomate ayant rejoint legénéral de Gaulle et la France libre dès. Commissaire de la République, il s'est installé à Bayeux en juin 1944. Lors de laguerre d'Algérie, il a participé à la mise en place descommandos parachutistes de l'air.
François Coulet naît dans une famille aiséeprotestante. Son père estrecteur d'académie deMontpellier[1]. Alors que François souhaite préparer le concours de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, il en est dissuadé par son père, de tendanceradical-socialiste.
Certains sources indiquent que Coulet aurait été admis à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, où il aurait étudié les lettres[2] ; d'autres, qu'il a obtenu sa licence à l'université de Montpellier[3]. Il obtient également unelicence de droit. Il suit des cours à l'École libre des sciences politiques[4],[5]. Il y prépare le concours duministère des Affaires étrangères, où il est reçu en1936[6].
Au début de la guerre, il est en poste àHelsinki. À la suite de l'arrivée à la tête du gouvernement dumaréchal Pétain (), il décide de rejoindre laFrance libre et quitte son poste le pour gagner l’Égypte. Ainsi commence un périple avec sa femme et deux compagnons, d'Helsinki àTallinn, deMoscou àKiev,Sofia etIstanbul. Il atteintPort-Saïd, et s'engage aussitôt dans le1er Bataillon d'Infanterie de Marine. Legénéral de Gaulle lui confie alors d'importantes missions, notamment de se rendre auprès deFélix Éboué, l'administrateur en chef des colonies àFort-Lamy, qui malgré bien des obstacles, souhaitait rallier son territoire à laFrance libre[7].
Il rencontre legénéral de Gaulle àJérusalem, le, et devient son officier d'ordonnance en remplacement deGeoffroy Chodron de Courcel qui demande à partir au combat. Il occupe ce poste, principalement àLondres, jusqu'en, date à laquelle il reprend un service combattant[7].
Avec le grade decapitaine, il prend le commandement de l’Infanterie française de l’air basée àCamberley, en Angleterre. Du 3 au, il suit d'abord l'entraînement des parachutistes avec la1re brigade parachutiste polonaise du généralStanisław Sosabowski àLargo (en), enÉcosse. Il obtient son brevet (no 1681 du stageno 45)[8] à Ringway près deManchester le[9]. Il participe ensuite à quelques missions en Afrique.
En, François Coulet quitte ce commandement et est nommé dès septembre, enCorse comme nouveau secrétaire général de la police. Il travaille alors, sous la responsabilité deCharles Luizet, nouveau préfet de la Corse libérée, au rétablissement de l’autorité de l’État. Ils doivent en effet gérer la transition entre l'administration du régime de Vichy, et une administration de laFrance libre et réaliser ainsi la mise en place du pouvoir gaulliste.
Mission accomplie, il quitte la Corse et, en, il est parachuté sur le front deNormandie pour gérer cette transition dans les territoires libérés dès le Débarquement.
Le, il est nomméCommissaire de la République pour laNormandie, en remplacement d’Henri Bourdeau de Fontenay, non disponible. Deux jours plus tard, le14 juin, il accueille legénéral de Gaulle qui arrive surLa Combattante pour sa première visite en France libérée àBayeux etIsigny. François Coulet reste ensuite en Normandie et s'installe d'abord àBayeux, où une rue porte maintenant son nom.
Il met alors en œuvre la volonté du général de Gaulle de faire échec à l’AMGOT, un projet d'occupation militaire de la France prévu par le gouvernement américain (voirGouvernement militaire de l'armée des États-Unis en France). Les agents de l'AMGOT, arrivant quelques jours plus tard, n'obtiendront pas de soutien dugénéral Eisenhower, commandant en chef, conscient (contrairement au présidentRoosevelt, qui dans l'ensemble, a toujours été opposé à la France Libre) qu'il n'est pas question d'imposer aux Français libérés un nouveau régime d'occupation.
François Coulet est cependant confronté au problème de la monnaie instituée par les Alliés pour la France libérée : lebillet drapeau, qu'il décrit comme de « drôles de dollars décorés d'un drapeau tricolore », que de Gaulle avait appelés, parlant àChurchill, « votre fausse monnaie ». Le, il subit les foudres deMontgomery, qui le traite de « politicien » : « Qu'est-ce que c'est que cette histoire concernant les billets de banque que nous avons apportés ? On me dit que la population n'en veut pas ? Il faut qu'ils acceptent. Il faut les forcer. C'est du bon argent. C'est notre argent ! ». Révélé au moment opportun par le généralKœnig, qui assiste à l'entretien, leprotestantisme de Coulet retourne Montgomery en sa faveur[10]. Finalement, le Commissaire demandera aux banques locales d'accepter cette monnaie, mais de ne pas la remettre en circulation.
Dès sa prise de fonction, il procède à plusieurs nominations :Raymond Triboulet, résistant, devient sous-préfet de Bayeux ; l'ancien recteur d'universitéPierre Daure est nommé préfet duCalvados après la libération deCaen ;Geoffroy Chodron de Courcel, ancien aide de camp dugénéral de Gaulle (en), etPierre Laroque, futur organisateur de la sécurité sociale, sont chargés de mission.
François Coulet s'installe ensuite àRouen. En, il est appelé à de nouvelles fonctions par legénéral de Gaulle : celles deCommissaire de la République aux liaisons interalliées.
À lalibération, il réintègre lecorps diplomatique dès1945. Il se retrouve directeur dubureau Europe au Quai d'Orsay, puisministre plénipotentiaire àHelsinki de1947 à1950,ambassadeur de France àTéhéran de1950 à1954[11] et enfinambassadeur de France enYougoslavie de1954 à1955[7].
En 1956, François Coulet n'admet pas de voir l'Algérie s'installer dans la rébellion, surtout après la perte récente de l'Indochine. De plus, il estime que sa participation physique à la dernière guerre, vu sa propre préparation, a été insuffisante. Breveté parachutiste,commandant de réserve de l'Armée de l'air, âgé de50 ans et bien portant, il demande et obtient du ministère des affaires étrangères sa mise en disponibilité. Il a évidemment une arrière-pensée. Sa rencontre avec legénéral de Maricourt, commandant de l'Air en Algérie qui souhaite créer une unité de « Commandos parachutistes de l'air », lui offre l'occasion attendue : il redevient officier parachutiste en, en prenant le commandement des tout nouveauxCommandos parachutistes de l'air.
Malgré les inévitables difficultés techniques de cette reconversion (nouvelles procédures, nouveaux sigles, nouvelles terminologies...), François Coulet parvient à intégrer ces commandos, aidé à la fois par un bon conseiller, le colonelGérard Sermet (1913-1978), un second efficace, lecapitaineAlbert-Charles Meyer et par son sens diplomatique[12], ses appuis en haut-lieu ou tout simplement l’effet de surprise. Il participe, dès, à des stages auprès du3e RPC du colonelBigeard[13] et du2e RPC du colonelPierre Chateau-Jobert[14].
Lelieutenant-colonel Coulet dit lui-même qu'il apprend pour son propre compte « à souffrir, à se taire et à commander »[15]. Finalement, il est nommé à la tête descommandos parachutistes de l'air (CPA) à l'automne 1956. Du au, il dirige legroupement des commandos parachutistes de l'air 00/541 (GCPA). Pour parfaire la formation des commandos, il impose à ses hommes des stages opérationnels conjoints avec les meilleurs régiments parachutistes (de l'Armée de terre). Par une initiation ultra-rapide au combat, il espère un dépassement de soi favorisé par l'esprit de corps.
En, il est remplacé à la tête du groupement par le lieutenant-colonel Emery. Devenucolonel, François Coulet retrouve néanmoins des fonctions plus administratives en devenant directeur des affaires politiques de la délégation générale du gouvernement en Algérie. Il prend ce nouveau poste surtout par fidélité augénéral de Gaulle. Il prend la clandestinité pendant les quatre jours du putsch des généraux en auquel participent surtout un C.P.A. (le 40) sur les cinq C.P.A (le 50 se tient à l'écart, le 10 le 20 et le 30 sont en opérations, à cette date). Il ne peut empêcher la dissolution, le mois suivant, dugroupement des commandos parachutistes de l'air et la dispersion de ses éléments[16].
Lescommandos de l'air sont reconstitués en 1969 ; certaines de leurs unités font, de nos jours, partie desforces spéciales.
Après la guerre d’Algérie, il est un temps président de lasociété financière de radiodiffusion (Sofirad), de 1962 à 1965. Il meurt à Paris le. Son épouse est morte en 1987.