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Frédéric II (empereur du Saint-Empire)

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(Redirigé depuisFrédéric II du Saint-Empire)

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Pour les articles homonymes, voirFrédéric II etFrédéric de Hohenstaufen.

Frédéric II
Illustration.
Frédéric II et son faucon représentés dans son livreDe arte venandi cum avibus (De l'art de chasser au moyen des oiseaux).
Titre
Roi de Sicile

(52 ans et 16 jours)
PrédécesseurConstance Ire
SuccesseurConrad Ier
Duc de Souabe

(4 ans)
PrédécesseurOthon IV
SuccesseurHenri II
Roi des Romains

(38 ans)
AvecHenri II de Souabe(1220-1235)
Conrad IV(1237-1250)
PrédécesseurOtton IV
SuccesseurConrad IV
Empereur du Saint-Empire

(35 ans)
PrédécesseurOtton IV
SuccesseurGrand interrègne
Roi de Bourgogne-Provence

(35 ans)
Roi consort de Jérusalem

(2 ans, 5 mois et 15 jours)
PrédécesseurJean de Brienne
SuccesseurÉlisabeth de Bavière
Biographie
DynastieHohenstaufen
Date de naissance
Lieu de naissanceJesi
Date de décès (à 55 ans)
Lieu de décèsFiorentino,Foggia (Pouilles)
SépultureCathédrale de Palerme
PèreHenri VI du Saint-Empire
MèreConstance de Hauteville
ConjointConstance d'Aragon
(1209 – 1222)
Isabelle II de Jérusalem
(1225 – 1228)
Isabelle d'Angleterre
(1235 – 1241)
Bianca Lancia
(1246)
EnfantsAvec Constance d'Aragon
Henri II de Souabe

Avec Isabelle II de Jérusalem
Conrad IV

Avec Isabelle d'Angleterre
Marguerite de Sicile

Avec Bianca Lancia
Constance de Hohenstaufen
Manfred Ier de Sicile

Illégitimes :
Frédéric d'Antioche
Enzio de Sardaigne

Image illustrative de l’article Frédéric II (empereur du Saint-Empire)
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Frédéric de Hohenstaufen (enallemand :Friedrich II von Hohenstaufen ; enitalien :Federico II di Svevia), né le àJesi (États pontificaux) et mort le àCastel Fiorentino (Royaume de Sicile)[1] estempereur des Romains de 1215 à 1250 sous le nom deFrédéric II, et le dernierroi de Jérusalem sous le nom deFrédéric Ier. Il est aussiroi des Romains,roi de Sicile, etroi de Provence-Bourgogne (ou d'Arles).

Grâce à ses bonnes relations avec lacivilisation islamique, il mène à bien lasixième croisade — la seule croisade pacifique — et est le second seigneur d'Occident à reconquérir les lieux saints de lachrétienté, aprèsGodefroy de Bouillon. Au cours de son règne, il connaît des conflits permanents avec lapapauté et se voitexcommunié par deux fois, le papeGrégoire IX n'hésitant pas à l'associer à l'Antéchrist.

Frédéric accueille à sa cour des savants du monde entier, porte un grand intérêt auxmathématiques et auxbeaux-arts, se livre à des expériences scientifiques et fait édifier deschâteaux dont il aurait parfois tracé lui-même les plans.

Dernier empereur de la dynastie desHohenstaufen, Frédéric devient rapidement une légende. De ses contemporains, il reçoit, sous la plume deMatthieu Paris, les surnoms deStupor mundi (la « Stupeur du monde ») et de « prodigieux transformateur des choses », au point qu'il fut présenté comme leMessie et qu'on attendit son retour après sa mort.

Biographie

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Une enfance sicilienne (1194-1208)

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Il était le fils de l'empereurHenri VI, de lamaison de Hohenstaufen, et deConstance de Hauteville, elle-même fille deRoger II de Hauteville, premier roi normand deSicile[2]. Sa naissance eut lieu en public, le, sous une tente dressée sur la place principale deJesi pour prouver que Constance, alors âgée de quarante ans, était bien la mère de l'héritier[3]. D'abord nommé Constantin par sa mère, il fut ensuite baptisé àAssise[4] sous le nom de ses deux grands-pères, Frédéric-Roger[5].

Frédéric-Roger fut éluroi des Romains en 1196, à la demande de son père, afin d'assurer la continuité dynastique desHohenstaufen au trône impérial. L'objectif de l'empereur était de transformer le royaume électif germanique en un empire héréditaire[6]. Cependant,Henri VI mourut brutalement en[7]. L'impératrice s'imposa à la régence contre le sénéchal allemandMarkward d'Anweiler, et fit couronner Frédéric roi de Sicile àMessine le[4]. Elle mourut peu après, alors que Frédéric II n'était encore qu'un enfant de trois ans[4]. Il fut élevé àFoligno par la femme deConrad d'Urslingen[8].

Constance ne revendiqua pas les droits de l'enfant en Allemagne, conformément aux requêtes deCélestin III. Les grands, soucieux d'éviter une minorité comme celle d'Henri IV, se tournèrent donc vers le frère du défunt,Philippe de Souabe, qu'ils élurent roi des Romains en 1198. Le pape lui suscita immédiatement un concurrent, leWelfOthon IV. Frédéric-Roger, lui, était seulement roi deSicile, comprenant alors l'île et la majeure partie de l'Italie méridionale.

Constance, en mourant, confia la tutelle de l'enfant et du royaume au papeInnocent III jusqu'à sa majorité, lequel désigna un collège composé de prélats et du chancelierGautier de Palear[4], évêque deTroia, pour diriger les destinées de l'île durant les dix ans de sa minorité, marquées par la révolte des musulmans et les luttes entre Allemands et alliés du pape[9].Markward d’Anweiler revendiqua également la régence et la tutelle avec le soutien dePhilippe de Souabe. Il captura Frédéric auCastello a Mare de Palerme en, et devint régent quelques mois jusqu'à sa mort, en 1202. Un autre seigneur allemand,Guillaume Capparone, lui succéda comme régent et garda Frédéric au palais royal de Palerme jusqu’en 1206[4].

« Petit et trapu, avec un visage presque aussi roux que ses cheveux, et des yeux de myope[10] », le jeune Frédéric débordait d'énergie — les chroniqueurs lui donnaient le surnom de « petit lion »[11]. Il fit valoir sa majorité à l'âge de quatorze ans[12], et épousaConstance d'Aragon, âgée de onze ans de plus que lui, qui introduisit à la cour la culture de l'amour courtois[13]. Le mariage avait été arrangé par le papeInnocent III, dont le dessein était de mettre sur pied une grande expédition contre l'islam enEspagne et enTerre sainte[14]. L'année suivante, le jeune roi de Sicile mena sa première expédition militaire dans le nord-est de l'île, afin de ramener l'ordre dans son royaume[15].

La prise de pouvoir de l'enfant d'Apulie (1208-1225)

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En, le roiPhilippe de Souabe fut assassiné. L'année suivante, en, leWelfOthon IV fut couronnéempereur àRome par le pape Innocent III[16]. Il perdit peu de temps après la faveur du souverain pontife, en refusant de garantir l'intégrité desÉtats pontificaux, et en lançant une expédition contre le royaume de Sicile, alors aux mains de Frédéric[16]. Il fut immédiatement excommunié[16]. De plus, le pape suscita contre lui l'opposition desStaufen et soutint à ladiète d'Empire deNuremberg de 1211 l'élection de Frédéric II comme roi des Romains[17]. Alors qu'il s'apprêtait à franchir ledétroit de Messine[4], Otton fut forcé de rebrousser chemin et de rentrer enAllemagne pour soutenir la lutte contre ses opposants[17].

En 1212, Frédéric fit couronner roi de Sicile son fils Henri, alors âgé de deux ans, rassurant ainsi le pape qui était hostile à l'union de la Sicile et de l'Empire[17]. Il s'embarqua ensuite pour l'Italie, avec une modeste suite comptant plus de prêtres que de soldats[18], et prêta hommage à Innocent III au nom de son fils le dimanche de Pâques[19]. Il traversa l'Italie avec le soutien des Génois[19], passa parPavie etVérone, mais fut bloqué devant lecol du Brenner par les troupes duduc de Bavière, allié des Welfs[20]. Il contourna ce dernier en traversant laSuisse puis atteignitConstance, alors aux mains d'Otton IV[18]. La ville ouvrit ses portes à Frédéric, et Otton fut forcé de lever le camp. Frédéric rallia ensuite les princes de laSouabe et de laHaute-Rhénanie, en évitant les combats, tandis qu'Otton trouvait asile àCologne[21]. Frédéric fut confirmé comme roi des Romains par une grande assemblée àFrancfort le, puis couronné en lacathédrale de Mayence le par l'archevêqueSiegfried II d'Eppstein, avec une copie des insignes impériaux, encore détenus par Othon IV[21]. Il avait au préalable scellé une alliance avec leroyaume de France àVaucouleurs, qui conduira à labataille de Bouvines le, et à l'effondrement du camp ottonien[21]. Otton y perdit son trésor, dont les insignes impériaux qui furent renvoyés à Frédéric par le roiPhilippe Auguste[22],[23]. Reconnu par tous les princes, Frédéric fut à nouveau sacré roi des Romains àAix-la-Chapelle le par l'archevêque de Mayence[22]. L'élection fut reconnue parInnocent III auquatrième concile du Latran[24].

Lors du couronnement d'Aix-la-Chapelle, Frédéric utilisa lemanteau de couronnement deRoger II de Sicile, qui devint alors le manteau de sacre des empereurs, l'un des insignes impériaux utilisé par la suite jusqu'auXVIIIe siècle par quarante-sept empereurs[25].

Le papeHonorius III couronna finalement Frédéric II empereur àRome en 1220. Cela devait être la fin de l'entente entre l'Empire et la papauté puisque Frédéric II n'avait pas l'intention de séparer ses deux héritages, la Sicile maternelle et la Germanie paternelle. Frédéric renouvela le serment d'allégeance envers la papauté et confirma le versement d'un tribut annuel de 1 000 pièces d'or par la Sicile. Il réaffirma sa volonté de se rendre en Terre sainte, et promit un départ en[26]. Toutes ces promesses lui permirent d'asseoir son pouvoir solidement.

En Allemagne, où il ne séjourna que deux fois, il mena une politique de concessions aux princes afin de concentrer son attention sur la Sicile[27]. Il accorda à quatre-vingt-dix évêques et abbés royaux, une charte, laConfoederatio cum principibus ecclesiasticis de 1220, dans laquelle il confirma l'abandon des droits de dépouille ; il renonça aussi à influencer les élections, à exercer ses droits régaliens sur les territoires ecclésiastiques comme la construction de châteaux, les tonlieux, etc. En 1222, il fit couronner son filsHenri VII roi des Romains lors d'une cérémonie àAix-la-Chapelle[28]. L'archevêque de Cologne,Engelbert fut désigné pour exercer la tutelle de l'enfant et le gouvernement de l'Empire[28].

En Sicile, il organisa àCapoue en une réunion des grands barons afin d'imposer un retour au statu quo existant à la mort deGuillaume II[29]. Ainsi, les titres attribués, terres distribués et les châteaux édifiés depuis la mort de Guillaume II, furent retirés, restituées et confisqués, dans lesPouilles puis àMalte et enSicile. L'empereur abolit les privilèges commerciaux aux Génois et des Pisans, reprit le contrôle des ports et des productions de sel, de fer, de soie et de soufre[30]. Il s'intéressa également à l'agriculture en relançant l'exploitation de la canne à sucre, du henné et de la palmeraie de Palerme[31]. En concentrant entre ses mains la majorité des terres agricoles de Sicile, les ports de l'île, et les monopoles de production de sel, de soufre, de fer et de soie, il est sans doute l'un des plus riches souverains d'Europe[32]. Il fonda en 1224 l'université de Naples[33] qui devint le centre de formation des futurs fonctionnaires impériaux en Sicile et en Italie[34]. Il réalisa enfin l'unité religieuse du royaume en confinant les Sarrasins de Sicile àLucera[35].

Frédéric doit son surnom d'« enfant d'Apulie » (puer Apuliae) à son attachement pour l'Italie du Sud ; en effet, « Apulie » est alors unesynecdoque désignant l'ensemble du royaume de Sicile, et plus précisément la partie continentale du royaume, où il passa la majeure partie de sa vie[36]. Il délaissa la capitale,Palerme, et s'installa àFoggia où il fit construire un nouveau palais royal en 1223[36],[37]. La région offrait un terrain favorable à son activité de prédilection : lafauconnerie[36]. Frédéric n'effectua que deux séjours en Allemagne (1212-1220 et 1235-1236), laissant ensuite le gouvernement à son filsHenri VII. La ville deCapoue accueillit vingt des vingt-six sessions de laMagna Curia impériale, ainsi que les assises de 1220, tandis queFoggia concentra l'essentiel des séjours impériaux[38].

La sixième croisade (1225-1230)

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États latins en 1197.
L'itinéraire de lasixième croisade (1228-1229).
Rétrocession deJérusalem à Frédéric II par le sultanAl-Kâmil.
Article détaillé :Sixième croisade.

Lors de son couronnement àAix-la-Chapelle, Frédéric avait promis au pape de partir en croisade. Son vœu reprenait en fait celui de son grand-pèreFrédéric Barberousse qui lui aussi était parti en croisade, et de son pèreHenri VI. Mais son échec devant la résistance des communes lombardes en 1225-1226 retarda son départ. Or, la papauté espérait desserrer l'étau que faisait peser l'empereur du Saint-Empire sur ses États pontificaux en éloignant l'ambitieux souverain[39].

Veuf de Constance d'Aragon depuis[40], et sur proposition d'Honorius III, il épouseIsabelle de Brienne, alors âgée de quatorze ans, fille deJean de Brienne,roi de Jérusalem. Au lendemain du mariage célébré en lacathédrale de Brindisi le, Frédéric II retira àJean de Brienne le titre de régent et promit le départ de lacroisade en[41].

Cependant Frédéric ne parvint pas à honorer sa promesse. Une épidémie frappa le corps expéditionnaire massé àBrindisi en[42]. Le landgraveLouis de Thuringe, qui était censé diriger l'expédition, succomba également à la maladie en septembre[42]. Frédéric décida alors d'ajourner la croisade. Mais le papeGrégoire IX, fraîchement élu, prit à la lettre les promesses signées à San Germano par l'empereur et excommunia ce dernier le[43].

Frédéric partit l'année suivante alors que son excommunication n'était pas levée. Précédé par son maréchalRichard Filangieri et son proche conseillerHermann von Salza, il s'embarqua àBrindisi en et fit voile vers la Syrie[44]. Il séjourna plusieurs semaines dans leroyaume insulaire de Chypre, alors sous la régence du baronJean d’Ibelin. D'après les chroniqueurs, Frédéric et Jean d’Ibelin participèrent à un banquet au milieu duquel les hommes d'armes de l'empereur bloquèrent les issues, tandis que l'empereur sommait le baron de lui remettre la tutelle du jeuneHenri Ier de Chypre[44]. Un traité mit fin au conflit entre les deux hommes et attribua à Frédéric la régence du royaume[44]. Frédéric embarqua peu après à destination deSaint-Jean-d'Acre.

Quelques jours après son arrivée, deux légats du pape débarquèrent dans la même ville et donnèrent l'ordre aux croisés de ne pas obéir à l'empereur excommunié[45]. La chrétienté était divisée entre, d'un côté, les Siciliens, les Allemands, les Teutoniques, les Pisans et les Génois obéissant à l'empereur, et, de l'autre côté, les Anglais, les Français, les Templiers et les Hospitaliers cherchant à contrecarrer ses actions[45]. De plus, les négociations menées avec le sultanAl-Kâmil étaient ardues, la situation politique ayant beaucoup changé depuis le début de la correspondance entre les deux souverains[46]. Pourtant, avec l'aide de l'émirFahr-ed-Din et du comteThomas d'Aquin, ils parvinrent à un accord et signèrent en letraité de Jaffa, qui rendait aux chrétiens la ville deJérusalem[47]. Frédéric fit son entrée dans la ville le et se couronna lui-mêmeroi de Jérusalem le lendemain[48]. Dans le même temps, le pape réaffirmait l'excommunication impériale[49] et l'invectivait comme étant l'Antéchrist[50],[51], tandis que le patriarcheGérold jetait l'interdit sur Jérusalem[52].

L'empereur s’embarqua pour l'Italie le, laissant lesÉtats latins d'Orient sans roi résident, en proie à une guerre civile entre ses partisans et ses opposants appeléeguerre des Lombards[53]. Il débarqua àBrindisi le[54], mit en fuite l'armée pontificale lancée contre lui, et força le pape à quitter Rome pour trouver asile àPérouse[55]. Grâce à la médiation du grand maître de l'Ordre teutoniqueHermann von Salza, Frédéric II et Grégoire IX signèrent unaccord de paix, élaboré àSan Germano et conclu àCeprano en[56]. Ce traité, défavorable à l'empereur, accordait l'amnistie à tous ses ennemis et révoquait le concordat établi par l'impératriceConstance en Sicile[56]. En contrepartie, son excommunication fut levée[57],[49].

États latins en 1240.

L'affirmation du pouvoir impérial (1230-1239)

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Les Constitutions de Melfi

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La Cour de l'empereur Frédéric II à Palerme,Arthur von Ramberg (1865).
Une augustale représentant l'empereur Frédéric II.

Pour leroyaume de Sicile, Frédéric promulgua en lesConstitutions de Melfi ouLiber Augustalis[58]. Reprenant lesAssises d'Ariano instituées en 1140 par son grand-pèreRoger II de Sicile[4], ce recueil de lois renforçait le pouvoir du roi et diminuait celui de ses feudataires. Instaurant l'idée d'une sainteté de l’État, il faisait de la contestation du pouvoir impérial l'équivalent d'une hérésie[4]. Ainsi, le pouvoir était concentré dans les mains de l'empereur, conseillé par un gouvernement, la Haute Cour. Le pouvoir judiciaire reposait sur les fonctionnaires royaux. Le Parlement, où siègeaient barons, prélats et délégués des grandes cités, n'avait pas de pouvoir législatif ni même de prérogatives consultatives ou de contrôle[59]. Frédéric instaura une centralisation et une organisation bureaucratique de l'État, ainsi qu'une standardisation des procédures judiciaires en direction de tous les citoyens, tous égaux devant la loi[4]. L'empereur nommait tous les fonctionnaires pour un an renouvelable, les justiciers ne pouvant administrer leur région d'origine[4].

L'empereur s'appuyait sur son conseiller juridiquePierre des Vignes, surnommé le « vicaire de l'empereur »[60]. Frédéric créa pour lui la charge delogothète, une fonction consistant à écrire au nom de l'empereur et à parler à sa place lors des sessions de justice[60]. Pierre des Vignes rédigea la totalité des lois formant lesconstitutions de Melfi[60]. Grand homme de lettres — l'un des premiers à composer des poèmes en langue vulgaire[61] —, il fut le conseiller et confident de Frédéric II jusqu'à sa disgrâce puis à sa mort en prison en 1249[62].

Dans ses ateliers deMessine et deBrindisi, Frédéric II fit également frapper en 1231 une nouvelle monnaie d'or, l'« augustale »[63]. Sur l'une des faces, entourée de l'inscription IMP. ROM. CÆSAR AUG, il était représenté, à l'instar des empereurs romains, vêtu du manteau impérial avec une couronne de laurier sur la tête. Sur l'autre face, figurait l'aigle impériale avec l'inscription Fridericus[39].

Frédéric repeuplaMalte et l'arrière-pays sicilien en déplaçant des Lombards et des Grecs[64], constitua un réseau de forteresses, châteaux forts le plus souvent carrés, comme les châteauxd'Ursino,Maniace, d'Augusta etMilazzo[65].

La lutte contre Henri VII et la Ligue lombarde

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Henri VII
Miniature duXIVe siècle représentant labataille de Cortenuova.

En Allemagne, lePrivilège de Worms, daté du, rendit les princes laïcs pratiquement indépendants[66]. Toute la juridiction sur leurs terres leur était dévolue, aucune nouvelle monnaie ou droit de péage ne devait être instauré sur leurs domaines, et l'autorité impériale était limitée. Les droits des villes étaient quant à eux considérablement réduits.

Vers 1231, une rupture eut lieu entre Frédéric et son fils aînéHenri VII, qui s'opposait au privilège de Worms et cherchait à favoriser les villes contre les princes. Après avoir refusé de se rendre en Italie, Henri changea d'avis et se soumit à son père àAquilée en 1232[67]. Une paix temporaire fut conclue avec les villes lombardes en juin 1233. Mais à son retour en Allemagne, Henri se révolta à nouveau et forma une alliance avec les Lombards en décembre 1234[68]. Frédéric, s'étant assuré entre-temps du soutien de la France et de l'Angleterre, parut en Allemagne au début de l'année 1235 et réprima ce soulèvement sans difficulté. Henri fut emprisonné, mais ses alliés furent traités avec indulgence[69]. En eut lieu àMayence une diète au cours de laquelle fut célébré le mariage de l'empereur avecIsabelle, fille deJean, roi d'Angleterre. Une paix générale fut jurée.Otton « l'Enfant », neveu d'Otton IV, fut nomméduc de Brunswick-Lunebourg[70].

Dès les années 1237-1238, Frédéric suivit de près les affaires enProvence en nommant un vice-roi enArles, puis en 1240 en demandant au comteRaymond VII de Toulouse d'intervenir militairement[71] contre le comteRaimond-Bérenger IV de Provence etJean Baussan,archevêque d'Arles.

L'éléphant de Crémone dépeint dans laChronica maiora.

Frédéric était maintenant au sommet de sa puissance. Son deuxième fils,Conrad, fut investi du duché de Souabe, et la revendication deWenceslas, roi de Bohême, sur certaines terres qui avaient appartenu à Philippe de Souabe fut rachetée. Une guerre contreFrédéric II d'Autriche fut déclenchée. L'empereur prit le commandement des troupes, s'empara des duchés d'Autriche et deStyrie, et les fit dépendre directement de l'Empire[72]. En, il fit élire son filsConrad comme roi des Romains àVienne[72]. En septembre il se rendit en Italie pour poursuivre la guerre contre les Lombards. L'empereur remporta contre eux unevictoire décisive à Cortenuova le[73]. Il organisa àCrémone untriomphe au cours lequel il fit défiler sur unéléphant, cadeau du sultanAl-Kâmil, lecarroccio deMilan pris au cours de la bataille[74].

Mais s'il rencontra d'autres succès, son échec devantBrescia en, ainsi que le changement d'attitude de Grégoire, modifièrent le cours de la guerre. Le pape s'inquiétait du mariage de l'héritière de Sardaigne,Adelasia, avec son fils naturelEnzio, qui prit plus tard le titre deroi de Sardaigne. Ses avertissements ayant été ignorés,Grégoire IX publia une lettre inventoriant tous ses griefs contre Frédéric, et forma une alliance avecMilan, représentant laLigue lombarde,Venise etGênes[75]. Le, le pape prononça l'excommunication de l'empereur[75].

La lutte contre la papauté (1239-1250)

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Bulle de l'empereur Frédéric II donnant à Raymond VII, comte de Toulouse, le Comtat Venaissin et diverses autres terres,.Archives nationales AE/I/1no 1.

Frédéric, accusé d'hérésie, de blasphème et de nombreux autres crimes, appela tous les rois et princes à s'unir contre le pape, qui de son côté fit de vigoureux efforts pour susciter une rébellion armée en Allemagne. Il était cependant impossible de trouver unanti-roi. En Italie,Spolète etAncône furent déclarés possessions impériales. LePatrimoine de Saint-Pierre lui-même fut envahi[76]. Le, au cours de la bataille navale de Meloria, de nombreux ecclésiastiques partisans de Grégoire furent capturés parEnzio. L'empereur était sur le point d'assiéger Rome, lorsque le pape mourut en. L'Allemagne était alors menacée par lesMongols ; mais Frédéric se contenta de donner des instructions pour la défense de l'Empire.

Innocent IV, élu pape en après dix-huit mois de vacance, s'enfuit de Rome en et prononça la déposition de l'empereur aupremier concile de Lyon en[77], accordant même à ceux qui partiraient en guerre contre lui le statut de croisés. Les cités italiennes deLombardie qui prirent parti pour Frédéric constituaient le groupe dit desgibelins et les cités plus nombreuses qui s'opposèrent au pouvoir impérial et s'allièrent au pape étaient lesguelfes. Le pape montrait ainsi qu'il était le maître du pouvoir temporel aussi bien que spirituel puisqu'il pouvait priver un souverain de son pouvoir politique[78]. Les roisLouis IX de France etHenri III d'Angleterre refusèrent de reconnaître la sanction pontificale[79]. Les évêquesélecteurs proclamèrent alors en 1246 empereur lelandgrave de ThuringeHenri le Raspon, qui vainquit Conrad IV à labataille de la Nidda () mais mourut en 1247. L'anti-roi suivant fut le comteGuillaume II de Hollande, éluroi des Romains le, qui pritAix-la-Chapelle et y fut couronné le, mais sans s'imposer en Allemagne. La guerre civile continua, indécise en Allemagne comme en Italie.

Frédéric II mourut finalement d'une crise dedysenterie le[80], âgé de 55 ans, avant d'en voir la conclusion. Il repose dans lacathédrale de Palerme auprès de ses aïeux normands de Sicile et de sa première épouse, Constance d'Aragon[39]. Son tombeau a été ouvert en 1781 et en 1998 : il contient la dépouille de l'empereur, d'un homme identifié commePierre III d'Aragon et d'une femme inconnue. Les analyses ADN envisagées en 1998 furent un échec[réf. souhaitée].

Héritage culturel et scientifique

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Relations avec l'islam

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Ordre de Frédéric II, empereur d’Allemagne, à ses officiers du royaume de Sicile de fournir à Louis IX, pendant tout le temps qu’il sera en Terre sainte, les armes, chevaux et vivres qui lui seront nécessaires, donné à Lucera en.Archives nationales AE/I/1/4.

Tout au long de son règne, l'empereur polyglotte fit preuve d'une largeouverture d'esprit[81] et d'un avant-gardisme indiscutable, sans négliger pour autant l'exercice du pouvoir. Ainsi il lança une vaste offensive contre les communautés musulmanes révoltées en 1221[82]. Après avoir exécuté leur chef Ibn Abbad en 1222, il mit le siège devantIato l’année suivante[82]. Dans une lettre adressée à l’abbé du Mont-Cassin, l’empereur affirma son intention d’expulser l’ensemble desSarrasins de Sicile[82]. L’insurrection fut définitivement écrasée en 1246[82], et tous les musulmans de Sicile furent déportés àLucera enApulie[64]. La ville leur fut dédiée, rassemblant près de 20 000 habitants[64]. Ceux-ci lui fournirent sa garde impériale et sonharem, ainsi que des ouvriers fabriquant des lames d'acierdamasquiné dans les manufactures impériales[64].

Au cours des croisades, il sut s'intéresser à la culture arabe. Il eut des échanges diplomatiques intenses avec le sultan d'ÉgypteAl-Kâmil avec qui il signa un traité, et fut ami de son envoyé l'émirFakhreddin. Il tenta notamment de concilier les deux partis (croisés etjihad) afin d'instaurer une paix durable et une cohabitation pacifique. Au prix de nombreux efforts, il faillit atteindre cet objectif mais une crise interne à l'Empire le rappela en Europe, ne lui laissant pas le temps d'achever son travail, et il dut se contenter d'une trêve.

Science et littérature

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En 1241, Frédéric II promulgua un édit autorisant la dissection de cadavres humains[83], s'opposant ainsi à l'Église, qui, privilégiant l'intégrité corporelle de l'être humain, s'empressera d'annuler l'édit à sa mort. Auparavant, dès leXIe siècle, à la célèbreécole de médecine de Salerne par exemple, l'anatomie était enseignée d'après celle du porc, ou d'après les schémas établis par Galien auIIe siècle. En effet, depuis leIIIe siècle av. J.-C., époque où les médecins et anatomistes grecsÉrasistrate etHérophile avaient connu leur heure de gloire, aucun professeur de médecine enOccident n'avait disséqué de cadavre humain, car la religion interdisait la mutilation des corps. La levée de cet interdit par l'édit permit à l'italienMondino à Bologne de perfectionner certaines notions de l'anatomie humaine.

Le chroniqueurSalimbene de Adam raconte que l'empereur aurait confié à des nourrices plusieurs nouveau-nés avec ordre de ne jamais leur adresser la parole, désireux de savoir dans quelle langue ils s’exprimeraient. De fait, tous ces enfants seraient morts les uns après les autres. Une autre expérience aurait consisté à enfermer un homme dans un tonneau afin de voir son âme sortir de son corps après sa mort. Ces anecdotes ont probablement été inventées par Salimbene, et l'on trouve la première chezHérodote[84].

Jacques de Lentini, fondateur de l'école poétique sicilienne.

Frédéric était féru de poésie, de mathématiques et de sciences naturelles. Il put rencontrer àPise le mathématicienLeonardo Fibonacci, par l’intermédiaire duquel lanumération arabe fut transmise à l’Occident[85]. Il écrivit à des savants et philosophes musulmans et juifs et appela à la cour ceux qui lui paraissaient devoir être utiles. Parmi eux se trouvaJuda ben Salomon ha-Cohen, auteur de la première encyclopédie de langue hébraïque[86]. Il s'occupa de questions métaphysiques. Il n'hésita pas à poser des questions épineuses à un théologien musulman,Ibn Sabin, sur l'éternité de l'univers, les attributs fondamentaux de l'Être, l'immortalité de l'âme. Cette correspondance accentua la méfiance du pape envers lui[39]. « Curieux, d'un esprit d'observation très développé, il attira à sa cour un astronome d'origine irlandaise ou écossaise,Michel Scot, qui l'amena à dévier vers l'astrologie ; ainsi, dans les années qui suivirent son retour en Sicile après 1230, il ne pouvait faire un pas ou prendre une décision sans consulter ses astrologues »[39]. Il accueillit également le médecinThéodore d'Antioche[87].

Dans sa cour naquit l'école poétique sicilienne et lesonnet, dont l'invention est attribuée àJacques de Lentini[88]. Frédéric lui-même employait le sicilien dans ses poèmes d'inspiration provençale et contribua avec sa cour à la création d'unelangue italienne autonome[89]. Il était locuteur, d’après les chroniqueurs, d’au moins six langues — lesicilien (sa langue maternelle), lelatin, l'allemand, leprovençal, legrec et l'arabe[90] —,

Architecture

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LeCastel del Monte (Pouilles), chef-d'œuvre de l'art frédéricien.

Comme ses ancêtres normands, Frédéric II fut également un grand bâtisseur. Il fit construire lacathédrale d'Altamura près deBari[91], et conçut la porte triomphale deCapoue[33], dont il a peut-être lui-même tracé les plans[92]. EnCapitanate, dont il fit sa résidence, il fit élever le château deFoggia en 1223[93]. Sur la côte adriatique, il fit élever entreBarletta etBrindisi une chaîne de forteresses destinées à surveiller les routes maritimes vers l'Orient[94]. On lui doit également la construction des châteaux deLucera, deGravina (Pouilles),d'Ursino,d'Augusta (Sicile) ainsi que lechâteau Maniace àSyracuse[95]. Il ordonna enfin l'édification du célèbreCastel del Monte, un octogone de calcaire installé sur une hauteur près deBarletta[93]. La plupart des châteaux frédériciens sont de forme quadrangulaire et se distinguent des édifices normands par une plus grande complexité[96]. Ils se démarquent également par un grand souci de l'hygiène, particulièrement visible dans les installations sanitaires du Castel del Monte[97].

Fauconnerie

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Illustration duDe arte venandi cum avibus. Manuscrit duXIIIe siècle,Bibliothèque apostolique vaticane.

À la fin d'une existence mouvementée, l'empereur Frédéric II rédige un manuel defauconnerie enlatin, intituléDe arte venandi cum avibus (De l'art de chasser au moyen des oiseaux), dont la préface contient un éloge de l'expérience contre les théories de l'école[98]. L'ouvrage déborde largement la simple fauconnerie et contient également des détails sur la classification, l'anatomie, la morphologie, les migrations et la reproduction des oiseaux[99]. Ainsi les différentes positions des ailes durant le vol y sont remarquablement décrites[100].

Les illustrations situées dans les marges sont d'une grande qualité pour l'époque. Ce livre, du fait des opinions de Frédéric II, est mis à l'Index par l'Église et ne reparaît qu'à la fin duXVIe siècle. Les ornithologues n'en découvriront l'intérêt qu'auXVIIIe siècle. Selon l'historien allemandErnst Kantorowicz, la passion de l'empereur pour les faucons nourrissait sa conviction de pouvoir atteindre n'importe quelle cible, un sentiment de toute-puissance que ces prédateurs avaient le don de faire naître en lui[101].

Frédéric II veut corriger toutes les sottises écrites sur la fauconnerie[102]. Il s'inspire de sources arabes, d'Aristote, et surtout de ses propres observations et expérimentations. Son exposé de lamigration des oiseaux n'a été surpassé qu'auXXe siècle, parKonrad Lorenz.

Élevage équin

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La pratique de la chasse amena Frédéric II à favoriser l'élevage des chevaux indispensables à sa pratique. Son règne correspond à une période de prospérité économique pendant laquelle dans laCapitanate, au nord desPouilles, la quantité et la qualité des chevaux connurent un véritable essor à la suite d'interventions clairvoyantes et systématiques de l'empereur au début duXIIIe siècle. Des fermes royales furent implantées dans les plaines et zones humides du nord-est des Pouilles. L'élevage des chevaux s'y développa à partir des souches provenant de l'héritage équin des colonies arabes deSicile. Frédéric II lui-même créa desharas royaux, lesaratie. Dans une lettre de 1239, il ratifie l'organisation de sonmarestalla Sicilie, son haras en Sicile, précise comment lareproduction doit se faire, et impose que lesjuments soient nourries avec de l'orge afin que lespoulains bénéficient d'une production de lait correcte. Dans un règlement de 1241, il organise la surveillance des juments, étalons et poulains dans les pâtures, alloue une somme pour l'achat d'huile à la fois pour l'éclairage et pour les soins des chevaux, et établit la liste du personnel qualifié qui inclut lemarescallus, lemaréchal-ferrant, lecustos equorum, le gardien préposé aux chevaux et lescuterius, lepalefrenier[103].

Bilan

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Le tombeau de Frédéric II dans lacathédrale de Palerme, parmi lesHauteville.

Excommunié par deux fois, Frédéric fut le principal adversaire de la papauté, sans être un ennemi de la religion catholique : spirituellement proche desfranciscains, il soutint lescisterciens et l'expansion deschevaliers Teutoniques[104]. Proche du grand maîtreHermann von Salza, il délivra en faveur des moines-guerriers labulle d'or de Rimini, qui permit la création d'unÉtat monastique enPrusse et enBaltique[105].

Il indigna son époque en s'habillant parfois à l'orientale. Ses démêlés avec la papauté qui limitait son pouvoir lui firent écrire qu'il enviait que les califes fussent à la fois dirigeants spirituels et terrestres. Il entretenait une grande cour, constituée entre autres de nombreuses jeunes filles (esclaves astreintes à des travaux de couture, servantes, danseuses), si bien que ses adversaires (le pape principalement) lui reprochaient d'entretenir unharem[106]. L'historienRené Grousset rapporte une légende tirée de l’Estoire d'Eracles selon laquelle Frédéric aurait non seulement consommé le mariage d'Isabelle de Jérusalem alors qu'elle avait quatorze ans, mais aussi violé l'une de ses cousines, débarquée avec elle de Syrie[107],[108].

Frédéric mit en place un système centralisé d'administration en Sicile[109] et tenta de le généraliser (avec moins de succès) en Germanie, où il dut octroyer de plus en plus d'indépendance aux princes locaux au fur et à mesure que son conflit en Lombardie se détériorait[4].

Les descendants de Frédéric, son fils légitimeConrad IV, le fils de ce dernierConradin et son fils illégitimeManfred n'accédèrent pas à l'Empire. Après la mort de Frédéric en 1250 débuta leGrand Interrègne qui dura jusqu'en 1273. Leroyaume de Sicile fut également enlevé à ses descendants par le pape, qui y installaCharles Ier d'Anjou. Ce fut la fin de lamaison de Hohenstaufen, qui laissa place auxHabsbourg et à l'essor des cités italiennes.

Toutefois la lignée se perpétua indirectement en Sicile, à travers les petits-fils deManfred, enfants de sa filleConstance et dePierre III d'Aragon, à savoirJacques II de Sicile, puis son frèreFrédéric II de Sicile et enfin les descendants de celui-ci,Pierre II, fils du précédent,Louis Ier, fils du précédent,Frédéric III, frère du précédent,Marie Ire, fille du précédent (maison d'Aragon en Sicile).

Légende

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Fresque de l'excommunication de Frédéric II parGrégoire IX, réalisée parGiorgio Vasari pour laCathédrale Santa Maria d'Anagni en 1573.

Perçu comme l'Antéchrist

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Aucun biographe n'a consacré d'ouvrages à Frédéric II de son vivant ou dans les années suivant sa mort. Les sources d'époque sont les écrits cléricaux qui lui sont majoritairement défavorables[104].Le frère franciscainSalimbene le décrit comme« un homme funeste et maudit, schismatique, hérétique, épicurien, qui a corrompu la terre entière, semant les graines de la division et de la discorde entre les cités d'Italie »[110].

De nombreux clercs, notamment le papeGrégoire IX[111], l'identifient même à l'Antéchrist.

Cette identification a été aidée par les idées deJoachim de Flore (1145-1202), qui annonçait l'avènement du "règne du Saint-Esprit" pour la période entre 1200 et 1260. Selon lui, immédiatement avant ce changement d'époque, un roi terrestre devait régner en tant qu'Antéchrist et détruire l'Église sous sa forme présente, trop corrompue aux yeux de Joachim. Pour lesFranciscains radicaux qui redécouvrent les écrits de Joachim, Frédéric II semble correspondre à la description, et dans des écrits qu'ils publient sous le nom de Joachim, ils rendent cette identification explicite[112].

Frédéric II sur son trône et, plus bas, probablementManfred[113].

Perçu comme le Messie

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Néanmoins d'autres voient Frédéric sous un jour plus favorable. Son charisme est tel qu'au lendemain de sa mort, son fils, le futur roiManfred Ier de Sicile, écrit à un autre de ses fils, le roiConrad IV, une lettre qui commence par ces mots : « Le soleil du monde s'est couché, qui brillait sur les peuples, le soleil du droit, l'asile de la paix[114] ». Le chroniqueur duXIIIe siècleMatthieu Paris le qualifie destupor mundi (« stupeur du monde ») et de « merveilleux transformateur »[110].

Certains le perçoivent même comme une sorte deMessie[115],[116], notamment sonchancelierPierre de la Vigne[117].Cette identification a deux sources:premièrement, après la mort de son grand-pèreFrédéric Barberousse pendant lacroisade en 1190, apparaissaient des prophéties annonçant un nouveau Frédéric qui achèverait son œuvre et préparerait ainsi leretour du Christ[118].Deuxièmement, les prophéties de Joachim de Flore (ou qui lui étaient attribuées) se prêtaient à une seconde interprétation: justement en châtiant l'Église corrompue, Frédéric II libérait le peuple de l'oppression; dans cette réinterprétation, l'empereur de la fin des temps se confondait avec la figure positive dunovus dux (nouveau dirigeant) chez Joachim[119]. Il se considérait lui-même être envoyé pour procurer aux hommes le bonheur terrestre[120].

Des doutes persistèrent sur son trépas et nombre de rumeurs circulèrent sur son retour, craint ou désiré[121]. Dans la conscience collective, il devint « l'Empereur endormi (en) » dans les profondeurs d'une caverne, celui qui ne pouvait avoir disparu, celui qui dormait d'un sommeil magique dans le cratère de l'Etna[114]. Son mythe personnel se confondit par la suite avec celui de son grand-pèreFrédéric Barberousse.

Une légende qui perdure

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Dante le place enEnfer, avec le cardinalOttaviano Ubaldini, dans le sixième cercle réservé à ceux qui ne croient pas à l’immortalité de l’âme[122]. Cependant, dansDe vulgari eloquentia, il loue« la noblesse et la droiture » de l'empereur et son fils[104].

La légende du retour de Frédéric reste vivace même au début duXVIe siècle. Un exemple extrême est un manuscrit anonyme de la région du Haut-Rhin (Haute-Alsace ouBrisgau), leLivre des cent chapitres: l'auteur annonce la venue de l'empereur Frédéric, dont la figure se confond avec le Christ de l'Apocalypse et donc avec Dieu lui-même — tout en suggérant que l'auteur lui-même sera cet empereur. Dans cette vision, l'empereur massacrera les riches et les clercs pour établir un règne millénaire qui ramènera le peuple allemand à sa prétendue gloire originelle, d'une manière qui, selonNorman Cohn, rappelle lenational-socialisme duXXe siècle. Le livre ne fut pas particulièrement influent, mais son existence montre qu'on pouvait encore avoir de telles idées auXVIe siècle[123].

AuXIXe siècle, émerge l'image d'un souverain moderne mettant fin à la féodalité, prince de la Renaissance avant l'heure, à travers les écrits deJacob Burckhardt (1860),Arnold Zweig (1924) etErnst Kantorowicz (1927)[104].

Ascendance

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Ancêtres de Frédéric II du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
32. Frédéric de Büren
 
 
 
 
 
 
 
16.Frédéric Ier de Souabe
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
33.Hildegarde von Schlettstadt
 
 
 
 
 
 
 
8.Frédéric II de Souabe
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
34.Henri IV du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
17.Agnès de Waiblingen
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
35.Berthe de Turin
 
 
 
 
 
 
 
4.Frédéric Barberousse
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
36.Welf Ier de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
18.Henri IX de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
37.Judith de Flandre
 
 
 
 
 
 
 
9. Judith de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
38.Magnus Ier de Saxe
 
 
 
 
 
 
 
19.Wulfhilde de Saxe (nl)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
39.Sophie de Hongrie
 
 
 
 
 
 
 
2.Henri VI du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
40.Guillaume Ier de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
20.Étienne Ier de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
41.Étiennette de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
10.Renaud III de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
42.Gérard Ier de Lorraine
 
 
 
 
 
 
 
21. Béatrice de Lorraine
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
43. Edwige de Namur
 
 
 
 
 
 
 
5.Béatrice Ire de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
44.Thierry II de Lorraine
 
 
 
 
 
 
 
22.Simon Ier de Lorraine
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
45.Gertrude de Flandre
 
 
 
 
 
 
 
11. Agathe de Lorraine
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
46.Henri III de Louvain
 
 
 
 
 
 
 
23.Adélaïde de Louvain
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
47.Gertrude de Flandre
 
 
 
 
 
 
 
1. Frédéric II du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
48.
 
 
 
 
 
 
 
24.Tancrède de Hauteville
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
49.
 
 
 
 
 
 
 
12.Roger Ier de Sicile
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
50.Richard Ier de Normandie
 
 
 
 
 
 
 
25. Frédésende
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
51.
 
 
 
 
 
 
 
6.Roger II de Sicile
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
52. Anselme II de Montferrat
 
 
 
 
 
 
 
26. Manfred de Savone
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
53. Berthe de Turin
 
 
 
 
 
 
 
13.Adélaïde de Montferrat
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
54.
 
 
 
 
 
 
 
27.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
55.
 
 
 
 
 
 
 
3.Constance de Hauteville
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
56.
 
 
 
 
 
 
 
28.Eudes de Vitry
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
57.
 
 
 
 
 
 
 
14.Ithier de Rethel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
58.Hugues Ier de Rethel
 
 
 
 
 
 
 
29.Mathilde de Rethel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
59. Mélisende de Montlhéry
 
 
 
 
 
 
 
7.Beatrix de Rethel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
60.Albert III de Namur
 
 
 
 
 
 
 
30.Godefroi Ier de Namur
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
61.Ida de Saxe
 
 
 
 
 
 
 
15. Béatrice de Namur
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
62.Conrad Ier de Luxembourg
 
 
 
 
 
 
 
31.Ermesinde de Luxembourg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
63.Clémence d'Aquitaine
 
 
 
 
 
 
 

Les descendants de Frédéric II

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Gravure de 1781 représentant le corps momifié de Frédéric II dans la cathédrale de Palerme.
  • Enfant illégitime d'une comtesse sicilienne[125] :
    • Frédéric de Pettorano (né en 1212), qui s'enfuit en Espagne avec sa femme et ses enfants en 1238/1240 ;
  • Enfants illégitimes d'Adélaïde (Adelheid) d'Urslingen (v. 1195 – v. 1234)[126] :
    • Enzio (Henri),roi de Sardaigne (1215-1272), fut fait prisonnier le 26 mai 1249 à labataille de Fossalta et demeura incarcéré à Bologne pendant 23 années, jusqu'à sa mort,
    • Catarina di Merano[127] (1216/1218 - 1272), mariée une première fois avec un inconnu puis avec Giacomo del Carreto (Jacopo Caretto), marquis de Noli et de Finale, margrave de Savone ;

Notes et références

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  1. PatriceBeck,« Castel Fiorentino en Capitanante, domus de Frédéric II », dansFrédéric II (1194-1250) et l'héritage normand de Sicile, Presses universitaires de Caen,coll. « Colloques de Cerisy »,(ISBN 978-2-84133-809-2,lire en ligne),p. 199–212.
  2. Kantorowicz 1987,p. 18.
  3. Kantorowicz 1987,p. 18-19.
  4. abcdefghij etkFlambard Héricher 2000,p. 15-28.
  5. Kantorowicz 1987,p. 24.
  6. Kantorowicz 1987,p. 23.
  7. Kantorowicz 1987,p. 25.
  8. Frétigné 2018,p. 188.
  9. HenriBresc,« La chute des Hohenstaufen et l’installation de Charles Ier d’Anjou », dansLes princes angevins duXIIIe au XVe siècle : Un destin européen, Presses universitaires de Rennes,coll. « Histoire »,(ISBN 978-2-7535-2558-0,lire en ligne),p. 61–83.
  10. Ce portrait de l'empereur qui, « s'il avait été un esclave, n'aurait pas valu deux cents dirhams », est rédigé par le chroniqueur musulmanSibt Ibn Al-Gauzi (Gouguenheim 2015,p. 401).
  11. Brion 1978,p. 15.
  12. Kantorowicz 1987,p. 43.
  13. Norwich 2018,p. 159-160.
  14. Brion 1978,p. 19-20.
  15. Kantorowicz 1987,p. 44.
  16. ab etcBrion 1978,p. 29-30.
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  20. Brion 1978,p. 35.
  21. ab etcBrion 1978,p. 37.
  22. a etbGouguenheim 2015,p. 49.
  23. Après la bataille de Bouvines, Philippe Auguste dicta des lettres qui vont apprendre la victoire au prince Louis, à la ville de Paris et à Frédéric II, et fait parvenir à ce dernier l'aigle dorée et le dragon impérial après avoir donné l'ordre de les réparer.Gérard Sivéry,Philippe Auguste, Perrin, 2003,p. 294.
  24. Kantorowicz 1987,p. 75.
  25. Le manteau est aujourd'hui conservé dans laSchatzkammer (chambre du trésor) deVienne avec les autres insignes et le trésor desrois de Sicile.
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  27. Haldenwang 2000,p. 78.
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  29. Norwich 2018,p. 164.
  30. Frétigné 2018,p. 196-197.
  31. HenriBresc,« Genèse du jardin méridional : Sicile et Italie du sudXIIe – XIIIe siècles », dansJardins et vergers : En Europe occidentale (VIIIe – XVIIIe siècles), Presses universitaires du Midi,coll. « Flaran »,(ISBN 978-2-8107-0912-0,lire en ligne),p. 97–113.
  32. Frétigné 2018,p. 197.
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  36. ab etcErrico Cuozzo, « Frédéric II et le Mezzogiorno »,Frédéric II, Presses universitaires de Caen, 2017.[lire en ligne]
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  39. abcd etePierre Racine, Professeur émérite de l'université Marc Bloch de Strasbourg, « Frédéric II entre légende et histoire », surclio.fr(consulté le).
  40. Gouguenheim 2015,p. 183.
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  49. a etbFrétigné 2018,p. 201.
  50. BénédicteSère, « Les 100 dates de l’histoire de l’Église »,Que sais-je ?,‎,p. 5–126(ISSN 0768-0066,lire en ligne, consulté le)
  51. JérômeBaschet, « Chapitre I. Les cadres temporels de la chrétienté »,Champs - Histoire,‎,p. 419–474(lire en ligne, consulté le)
  52. Kantorowicz 1987,p. 193.
  53. RenéGrousset,Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem, vol.III : 1188-1291 L'anarchie franque, Paris, Perrin, (réimpr. 2006), 902 p., p=338-341.
  54. Kantorowicz 1987,p. 194.
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  64. abc etdNorwich 2018,p. 166.
  65. Frétigné 2018,p. 203.
  66. Société Jean Bodin pour l'histoire comparative des institutions,La Monocratie, volume 1, De Boeck Université, 1970,p. 295.
  67. Brion 1978,p. 96-97.
  68. Gouguenheim 2015,p. 94-95.
  69. Gouguenheim 2015,p. 95-97.
  70. Gouguenheim 2015,p. 96.
  71. Cf.Siège d'Arles (1240).
  72. a etbGouguenheim 2015,p. 116.
  73. Gouguenheim 2015,p. 117.
  74. Brion 1978,p. 122.
  75. a etbBrion 1978,p. 131.
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  90. La maîtrise des trois premières est avérée, celle du provençal est probable, en revanche sa connaissance du grec et de l’arabe reste à démontrer (Gouguenheim 2015,p. 270).
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  125. SelonMedlands, elle fut la première maîtresse de Frédéric II, alors roi de Sicile. On ignore son lignage exact mais leThomas Tusci Gesta Imperatorum et Pontificum indique qu'elle était unenobili comitissa quo in regno Sicilie erat heres.
  126. Cf.Italian Biography in Wikipedia. Sa liaison avec Frédéric II prit place pendant le séjour de l'empereur en Germanie (entre 1215 et 1220). Selon certaines sources ([1]), elle était liée à la famille de Hohenburg sous le nom deAlayta von Vohburg (it : Alayta di Marano), mais l'hypothèse la plus communément acceptée fait d'elle la fille de Conrad d'Urslingen, comte d'Assise et duc de Spolète ([2]).
  127. Parfois mentionnée comme enfant illégitime issue de la famille des ducs de Spolète. Cependant plusieurs sources, dont Medlands (cf.supra), indiquent que Catarina était bien la fille d'Adélaïde d'Urslingen.Jacques Benoist-Méchin le confirme, cf. chapitre « Généalogies », p. 611 sq.
  128. Selon Medlands (qui se fonde sur leEuropäische Stammtafeln), elle était l'épouse du comte Gottfried von Löwenstein et la fille d'un certain comte Berthold von Beilstein.

Annexes

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Bibliographie

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Ouvrages biographiques

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Ouvrages généraux

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Articles connexes

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Liens externes

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