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Fortuna Redux

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Représentation de Fortuna Redux sur une monnaie duIIe s. ap. J.-C. ; elle porte dans le bras gauche une corne d'abondance et dans la main droite un gouvernail reposant sur le sol près d'un globe terrestre.

Dans l'Antiquité, plus précisément à l'époque romaine impériale,Fortuna Redux désignait uneépiclèse de la déesseFortuna « qui veille au bon retour de ceux qui sont partis dans un voyage périlleux ». Ses attributs sont les mêmes que Fortuna : lacornucopia, ou corne d'abondance, ungouvernail ou une rame pour guider les voyageurs sur les mers et unglobe[1],[2]. Le culte de Fortuna Redux apparaît dans lareligion romaine en19 av. J.-C., à l'occasion de la création d'une nouvelle fête et d'un jour férié le12 octobre, afin de célébrer le retour d'Auguste de son voyage en Orient. À partir de cette date, la déesse reçoit dessacrifices annuels présidés par lespontifes et lesvestales sur unautel qui lui est dédié, l'Ara Fortunae Reducis. Cette fête, baptiséeaugustalia, était un des principaux vecteurs de la naissance duculte impérial[3].

Lieu de culte à Rome

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L'autel de Fortuna Redux fut inauguré le 12 octobre 19 av. J.-C. et dédié le 15 décembre de la même année[4]. Il était probablement voisin du temple d'Honor et de Virtus, près de laPorte Capène[2]. L'autel est représenté sur de nombreuses monnaies contemporaines, il semble avoir été relativement modeste dans sa décoration et ses dimensions[2]. Par la suite,Domitien fit réaliser un temple pour Fortuna Redux, à la suite de son retour triomphal deGermanie en93 ap. J.-C.[5],[2] Le temple se situait sur les pentes duCapitole, orienté vers laporta triumphalis. Il semble correspondre à un des édifices représenté sur l'Arc de triomphe de Marc Aurèle, dont une des scènes représente unadventus, entrée triomphale de l'empereur dans la capitale. Ce temple,tétrastyleprostyle d'ordre corinthien, porte en effet sur sonfronton les attributs de Fortuna. Il est possible que cet édifice corresponde à un temple tétrastyle prostyle représenté sur laForma Urbis Severiana[2], plan en marbre deRome. De nombreuses monnaies représentent la statue de culte de Fortuna Redux, portant le gouvernail et lacornucopia, ses attributs traditionnels[2].

Diffusion dans l'Occident romain

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Protectrice de l'empereur

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Le culte de Fortuna Redux était largement répandu dans les provinces occidentales de l'Empire romain, en tant que divinitétutélaire de la sécurité de l'empereur et de son retour lors des expéditions militaires dont il prenait parfois la tête, voyageant sur les frontières du monde romain. La cérémonie du retour dans la capitale réaffirmait à chaque occasion la place centrale de la Ville au sein de l'Empire[6]. ÀCirte, enNumidie, une inscription latine conserve la trace d'une dédicace d'un officiel local àFortuna Redux Augusta, l'épithèteaugusta marquant la relation de la divinité à la personne physique et la puissance agissante de l'empereur, sonnumen, qui fait l'objet d'un culte propre[7],[8]. Fortuna Redux est surtout représentée sur les monnaies[1]. Sous le règne deCaracalla, en211 ap J.-C., un monnayage est émis célébrant le retour de l'empereur et de son petit frèreGéta de leur campagne enBretagne, où leur pèreSeptime Sévère vient de mourir de vieillesse, lui-même avait fait battre un certain nombre de monnaies représentant Fortuna Redux[9]. LeIIIe siècle voit se répéter fréquemment cette célébration du retour de l'empereur dans la capitale par l'émission de monnaies représentant Fortuna Redux[1] : la multiplication des conflits aux frontières de l'Empire et l'accroissement constant de la mobilité des empereurs et leur succession parfois rapide explique cette régularité dans la célébration du retour dans la Ville sous le patronage de la déesse[10].

Dévotions privées et individuelles

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Bien que le culte de Fortuna Redux soit largement intégré à la religion impériale, la divinité reçoit cependant un certain nombre d'actes de dévotion à titre privé de la part de particuliers au travers l'Empire. On contracte avec elle des vœux afin qu'elle garantisse la sécurité du retour chez soi après un voyage périlleux. Une inscription deGlanum conserve la trace de la dédicace d'un autel votif par un vétéran de lalégion XXI Rapax, à Fortuna Redux et àGlanis et lesGlanicae[11], divinités celtiques locales. Plusieurs attestations d'unJupiter Redux nous sont aussi parvenues, montrant que le patronage au retour n'est pas que l'apanage de la Fortune[12]. Dans une certaine mesure, il existe unsyncrétisme d'attributs entreIsis etFortuna, la première étant parfois représentée avec un gouvernail et une corne d'abondance.

  • Dupondius de Didus Julianus représentant Fortuna Redux.
    Dupondius de Didus Julianus représentant Fortuna Redux.
  • Denier de Trajan représentant au revers Fortuna Redux sur un trône.
    Denier de Trajan représentant au revers Fortuna Redux sur un trône.
  • Inscription votive de Marcus Sattonius lucundus, citoyen romain de Colonia Ulpia Traiana (Xanten), découverte dans les thermes romains de Coriovallum aux Pays-Bas. Le texte dit (AE 1959, 9) : Fortun(a)e [Reduci] / M(arcus) Sattonius I[ucun]/dus dec(urio) c(oloniae) U(lpiae) T(raianae) baln[eo] / res{s}titut[o] v(otum) s(olvit) l(ibens) [m(erito)]
    Inscription votive de Marcus Sattonius lucundus, citoyen romain deColonia Ulpia Traiana (Xanten), découverte dans les thermes romains deCoriovallum aux Pays-Bas. Le texte dit (AE 1959, 9) : Fortun(a)e [Reduci] / M(arcus) Sattonius I[ucun]/dus dec(urio) c(oloniae) U(lpiae) T(raianae) baln[eo] / res{s}titut[o] v(otum) s(olvit) l(ibens) [m(erito)]

Notes et références

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  1. ab etcCarlos F. Noreña,Imperial Ideals in the Roman West: Representation, Circulation, Power (Cambridge University Press, 2011), p. 140.
  2. abcde etfLawrence Richardson,A New Topographical Dictionary of Ancient Rome (Johns Hopkins University Press, 1992), p. 157.
  3. John Scheid, "To Honour thePrinceps and Venerate the Gods: Public Cult, Neighbourhood Cults, and Imperial Cult in Augustan Rome", translated by Jonathan Edmondson, inAugustus (Edinburgh University Press, 2009), p. 288, and "Augustus and Roman Religion: Continuity, Conservatism, and Innovation", inThe Cambridge Companion to Augustus (Cambridge University Press, 2005), p. 190.
  4. Scheid, "To Honour thePrinceps", pp. 288–289.
  5. Martial 8.65
  6. Noreña,Imperial Ideals in the Roman West, pp. 138, 140.
  7. CIL8, 6944.
  8. Noreña,Imperial Ideals in the Roman West, p. 261.
  9. Erika Manders,Coining Images of Power: Patterns in the Representation of Roman Emperors on Imperial Coinage, A.D. 193–284 (Brill, 2012), p. 249.
  10. Manders,Coining Images of Power, p. 301.
  11. AE1954, 0103; see also1959, 0009.
  12. Robert E.A. Palmer, "Silvanus, Sylvester, and the Chair of St. Peter",Proceedings of the American Philosophical Society 122 (1978), p. 234.


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