| Fort de Dogneville | |
L'entrée, murée, du fort. | |
| Description | |
|---|---|
| Type d'ouvrage | fort à massif central |
| Dates de construction | de 1876 à 1878 |
| Ceinture fortifiée | place fortifiée d'Épinal |
| Utilisation | fort de ceinture |
| Utilisation actuelle | société de chasse |
| Propriété actuelle | commune deDogneville |
| Garnison | 294 hommes et 7 officiers (en 1885) |
| Armement de rempart | 9 canons et 2 mortiers |
| Armement de flanquement | 10 pièces |
| Organe cuirassé | néant |
| Modernisation béton spécial | 1890-1898 |
| Programme 1900 | |
| Dates de restructuration | 1909-1913 |
| Tourelles | 1tourelle de 155 mm R, 1tourelle de mitrail. |
| Casemate de Bourges | une tirant vers l'est |
| Observatoire | deuxobs. cuirassés |
| Garnison | 370 hommes |
| Programme complémentaire 1908 | non réalisé |
| Coordonnées | 48° 13′ 51″ nord, 6° 27′ 45″ est |
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Lefort de Dogneville, appelé brièvementfort Kléber, est unefortification faisant partie de laplace forte d'Épinal, situé au nord-nord-est de la commune deDogneville, dans lesVosges.
Le décret d'utilité publique date du[1].
Par ledécret du, leministre de la GuerreGeorges Boulanger renomme tous lesforts,batteries etcasernes avec les noms d'anciens chefs militaires[2]. Pour le fort de Dogneville, son « nom Boulanger » est en référence au général de la RévolutionJean-Baptiste Kléber : le nouveau nom devait être gravé aufronton de l'entrée. Dès le, le successeur de Boulanger au ministère,Théophile Ferron, abroge le décret[3]. Le fort reprend officiellement son nom précédent.
Jean-Baptiste Kléber est né à Strasbourg le 9 mars 1753 et assassiné au Caire (Égypte) le 14 juin 1800. Ayant résisté admirablement lors du siège de Mayenne en 1793, il est fait général de brigade. Il participe aux guerres de la Révolution et de Vendée puis entame la campagne d'Égypte. Lorsqu'il retournera en France, Napoléon confie à Kléber le commandement suprême de l'armée expéditionnaire. Il remporte plusieurs succès significatifs, dont la reconquête de la Haute-Égypte, avant d'être assassiné par un étudiant syrien.
Comme le fort de Longchamp, le fort fut utilisé quelques jours lors des combats de juin 1940. Les cuirassements sont mis à la ferraille en 1943, le pont de l'entrée en 1980.


Le fort est construit sur une colline (cote 393), dominant la vallée de laMoselle (cote 312) au nord de laplace fortifiée d'Épinal, contrôlant ainsi lavoie ferrée Charmes-Épinal et les routes longeant la rive droite (actuelle D12) et la rive gauche (D157), croisant ses feux avec lefort de Bois-l'Abbé au sud-ouest. C'est unfort Séré de Rivières de première génération, Le fort fut construit de 1876 à 1878, sur deux années, à 393 mètres d'altitude, pour une garnison de 301 hommes et 29 pièces d’artillerie. L'ensemble a été construit dans un premier temps enmaçonnerie, le tout recouvert d'une couche de terre.
La forme est trapézoïdal, lacontrescarpe est en arceaux en décharge et dont la défense des fossés était dévolue à deux ailerons (saillants II et IV) ainsi qu'à unecaponnière double (saillant III). L'escarpe comporte aussi de tels arceaux mais là où on peut encore distinguer, selon un angle très marqué, de l'ordre de 50°, et seulement sur 1,5 m de hauteur environ, à quelque 4 m du fond du fossé. Le casernement, en deux cours séparées par la capitale, occupe le centre de l'ouvrage. La rue du rempart desservait neuf traverses-abris, dont six enracinées. En fit chacun des fronts I-II, II-III et III-IV était pourvu de trois traverses, immuablement deux enracinées en encadrant une non enracinées. Le magasin à poudre de 66 500 tonnes de poudre noire se trouve en arrière du front I-II. En 1890, on procède au bétonnage de son entrée d"escarpe et d'une partie de sa capitale. ce ne sera que de 1908 à 1914 que la refonte sera complète, faisant de Dogneville un fort moderne. La rue du rempart fut totalement bouleversée. Les caponnières ont cédé la place à descoffres de contrescarpe, simple (saillants II et IV) et double (saillant III), munis d'une visière, comme c'est de mise à Épinal. Des cuirassements seront installés, à savoir unetourelle Galopin de 155 mm R modèle 1907 au saillant II, une tourelle de mitrailleuses aux saillants impairs, trois observatoires cuirassés et deux (à vérifier) guérites observatoires. Unecasemate de Bourges prend place au saillant IV.
Ce fort comporte un grand nombre de singularités, l'accès à la tourelle de mitrailleuses du saillant I s'effectue depuis une très longue galerie et l’observatoire cuirassé n'est accessible que par un embryon de galerie s'ouvrant entre deux contreforts de puits de tourelle. Le front de tête est constitué d'un très long abri bétonné. L'étage intermédiaire de la tourelle de 155 R, au saillant II, est accessible directement par le couloir. Le soldes magasins de cette tourelle est marqué par la rouille de projectiles qui y étaient stockés. Les passages des gaines menant aux coffres sont pourvus d'un pont à bascule dont le tablier, muni de créneaux de tir, se relève par obturer la galerie en dévoilant une fosse. La gaine du saillant II est noyée, et l'exemplaire le plus correct de ce dispositif est visitable au saillant IV. Le coffre double est énorme et les chambres de tir ont leur sol en terre battue, depuis l'extérieur de ce coffre, de part et d'autre, un embryon de système de contre-mine existe. sous la caserne bétonnée, on a coulé un sarcophage en béton dans la citerne, pour qu'il officie à son tour comme citerne, mais sans être en contact avec les murs, donc moins sensible aux vibrations d'un éventuel bombardement. Le vieux magasin à poudre a la forme ogivale, comme celui de Château-Lambert ou encore de Domgermain. Il est doublé intérieurement d'une cloison de briques. cette cloison couvre également le flanc des créneaux à lampes (trois alignés, mais avec le central disposé un peu plus haut) pour lesquels des ouvertures ont évidemment du être ménagées. Celui-ci l'ont été avec des linteaux de bois, ce qui en fait un flanc à colombages. En plusieurs endroits, surtout dans l'ancien casernement, l'occupant de la Seconde Guerre mondiale a laissé plusieurs croquis muraux d'assez bonne facture. La capitale abrite l'usine électrique et le pont roulant à effacement latéral de l'entrée est toujours en place. En revanche, tous les cuirassements ont disparu. Le four à pains pour deux cents rations est encore en assez bon état. La casemate de Bourges occupe le saillant IV. Initialement, une batterie annexe pour huit pièces était accolée au front I-II[4].
Le fort fut modernisé, avec un casernement bétonné (1890-1898, enbéton armé), une tourelle à éclipse pour un canon de 155 mm raccourci (tourelle Galopin modèle 1907), deuxtourelles de mitrailleuses (installées en 1910 pour la première, 1913 pour la seconde), unecasemate de Bourges (1909-1910 : pour deux canons de 75 mm, tirant vers le fort de Longchamp), deux observatoires cuirassés (1909-1910), trois coffres de contrescarpe (1910-1913) et une usine électrique (1913-1915)[5].
L'entrée est murée pour éviter les dégradations.
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