| Forces armées de Singapour Singapore Armed Forces Angkatan Bersenjata Singapura 新加坡武装部队 சிங்கப்பூர் ஆயுதப்படை | |
| Fondation | 1965 |
|---|---|
| Branches | Armée de terre Marine Force aérienne |
| Commandement | |
| Commandant en chef | Melvyn Ong |
| Ministre de la Défense | Ng Eng Hen[1] |
| Lieutenant général | Neo Kian Hong[1] |
| Main-d'œuvre | |
| Âges militaires | 16,5(volontariat) |
| Disponibles au service militaire | 1 292 471 (18-49 ans)(2005) hommes |
| Aptes au service militaire | 934 317(18-49 ans)(2005) hommes |
| Actifs | 71 600 (2005)(dont 39 800 conscrits) 51 000 (2023) |
| Réservistes | 350 000(2005) 252 500 (2023) |
| Budgets | |
| Budget | 12,08 milliards deSGD(2011) |
| Pourcentage du PNB | 6,0%(2011) |
| Industrie | |
| Fournisseurs nationaux | ST Engineering |
| Fournisseurs étrangers | |
| modifier | |
LesForces armées de Singapour (anglais:Singapore Armed Forces, abbréviation : SAF,malais:Angkatan Bersenjata Singapura,chinois simplifié : 新加坡武装部队;Tamoul: சிங்கப்பூர் ஆயுதப்படை) est une institution militaire de la république deSingapour chargée de garantir l'intégrité territoriale, lasouveraineté et les intérêts du pays de toute menace extérieure. En cas d'échec des moyens dediplomatie et dedissuasion, les forces armées doivent être en mesure de remporter une victoire rapide et décisive sur l'agresseur potentiel[2].
L'actuelministre de la Défense estNg Eng Hen et le commandant en chef des forces armées estMelvyn Ong (en)[3].
Les forces armées constituent la composante de défense de la politiqueTotal Defence (en), inspirée des politiques menées auDanemark, enSuède,Suisse etAutriche, et qui consiste à ériger des moyens de défense sur les plans militaire, civil, économique, social et psychologique afin de garantir la pérennité de la nation face à tout agresseur.
La fonction militaire de Singapour découle de sa situation géographique stratégique, un avantage utilisé par les premiers occupants de l'île aussi bien que par les colons étrangers par la suite. Des fouillesarchéologiques ont permis de découvrir les vestiges de places fortes antérieures à la périodecoloniale de Singapour.Thomas Stamford Raffles, fondateur de la Singapour « moderne », choisit Singapour en 1819 comme établissement colonial avec en tête la défense des intérêts de l'Empire britannique enExtrême-Orient face auxIndes orientales néerlandaises. De ce fait, Singapour a joué un rôle actif pour lesforces britanniques sur plusieurs décennies et notamment lors des années précédant lesguerres mondiales.
Les forces armées de Singapour puisent leurs modestes origines dans le corps des volontaires desétablissements des détroits (Straits Settlements Volunteer Force ou SSVF) qui fut créé en 1922 et qui est lui-même dérivé du corps des volontaires d'artillerie de Singapour (Singapore Volunteer Corps) formé en 1888 et qui avait pourdeviseIn Oriente Primus (latin : « Premiers à l'Est »). La devise est toujours utilisée par les unités d'artillerie de laSingapore Army. Le SSVF fut engagé dans la répression de lamutinerie descipayesbritanniques en 1915.
Pendant laSeconde Guerre mondiale, le SSVF a pris part à labataille de Singapour, mais la plupart de ses unités furent capturées le 15 février 1942 lorsque lesforces japonaises se rendirent maîtresses de l'île.Le SSVF fut reconstitué en 1948 avant d'être dissous puis de prendre le nom deSingapore Military Forces (SMF) en 1954 et renomméSingapore Armed Forces (SAF) en 1961.
Lorsque Singapour accéda à sonindépendance en 1965, son armée ne comptait que deuxrégiments d'infanterie commandés par desofficiers britanniques et formés en majorité de soldats étrangers. Singapour estima qu'une force armée plus importante était nécessaire face aux pays voisins plus puissants. À cette fin, Singapour contacta secrètementIsraël qui envoya desconseillers militaires aidant à la mise en place des forces de défense sur le modèle deTsahal.
La journée des forces armées est célébrée le1er juillet par undéfilé militaire.
Les forces armées deSingapour se divisent en trois armes :
La dissuasion et la diplomatie sont les principes fondamentaux de la politique de défense de Singapour. Au fil des ans, l'armée a développé de nombreux liens avec les forces armées de pays tiers. Ces dernières années ont été marquées par des opérations demaintien de la paix, notamment auTimor oriental, dans legolfe Persique ou des missionshumanitaires (séisme et tsunami de 2004 dans l'océan Indien,séisme de 2005 à Sumatra,séisme de mai 2006 à Java).
Singapour est connue pour mettre en œuvre unedoctrine militaire dite de « défense préventive » (forward-defence), les publications du ministère de la Défense (Mindef) décrivant la SAF comme une force de dissuasion. En 2010, les forces armées de Singapour comprenaient 147 500 militaires actifs[5]. Ce chiffre est sujet à caution puisque la majorité des effectifs est constituée deconscrits et qu'une part significative desréservistes peut être mise en œuvre dans un court délai dans le cadre desOperationally-Ready National Servicemen (« conscrits prêts au déploiement opérationnel »).
En 2015, elle est de 70 000 militaires et sonbudget de la défense représente le premier poste de dépense dubudget de l'État avec 22 % de celui-ci[6].
La politique des SAF menée envers lesMalais, groupe ethnique et religieux largement représenté dans les pays voisins d'Indonésie et deMalaisie, est source de controverses depuis l'indépendance, les Malais étant exclus de laconscription de 1967 à 1977 et, à la suite des mesures d'assouplissement des règles d'enrôlement, ceux-ci furent majoritairement assignés aux forces non-combattantes de lapolice et/ou de lasécurité civile (brigade des sapeurs-pompiers). En 1987,Lee Hsien Loong, alors numéro deux du ministère de la Défense de Singapour, déclara que « s'il y avait un conflit, si les SAF étaient appelées à défendre la Mère Patrie, nous ne voulons pas mettre nos soldats dans une position inconfortable où leurs émotions pour leur nation puissent être conflictuelles avec leur religion » alors que l'expert militaire Sean Walsh déclare dans son livreThe Roar of the Lion City (2007) que « la discrimination envers les populations malaises est un secret de polichinelle ». Le ministre de la Défense conteste cette version en soulignant qu'il existe des « pilotes, commandos et opérateurs de la défense aérienne d'origine malaise » et en établissant que « la part de Malais pouvant être retenus pour devenir officier ou spécialiste est proportionnelle aux autres groupes ethniques ».
Les femmes sont dispensées du service militaire mais peuvent servir dans des unités combattantes ou non. Certaines servent comme officier d'une unité combattante. L'éventail des postes ouverts aux femmes s'est développé au cours des dernières années mais demeure limité.
D'après la loi régissant leservice militaire, laconscription est obligatoire pour « toute personne soumise à la loi », définie comme ayant au moins 16 ans et 6 mois et au plus 40 ans, avec quelques exceptions non spécifiques au genre. Cependant, en pratique, le service n'est obligatoire que pour les hommes de plus de 18 ans et physiquement entraînés et aptes et qui ne sont pas exclus pour d'autres raisons.
Le service militaire était initialement de trois ans pour lesofficiers et de deux pour leshommes du rang. Il est passé à deux ans et six mois pour tout engagé du grade decaporal ou plus élevé, et de deux ans pour tous les grades subalternes à caporal. En 2004, le service militaire est passé à deux ans quel que soit le rang du conscrit. À la fin de son devoir du service national, chaque conscrit est alors considéré comme réserviste opérationnel (Operationally-ready National Servicemen) et doit servir et s'entraîner pendant 10 ans avec son unité. Chaque réserviste doit passer annuellement des tests physiques et effectuer des entraînements spécifiques à son unité.
Avant l'enrôlement, chaque recrue doit passer unexamen médical qui déterminera son aptitude au service, puis une épreuve physique qui déterminera la vocation la plus adaptée à sa performance.
Les recrues aptes au combat passent par une formation élémentaire (Basic Military Training ou BMT) de neuf semaines, principalement sur l'île dePulau Tekong (nord-est de Singapour). Les recrues classées comme en surpoids ou obèses doivent se soumettre à un BMT de dix-neuf semaines. Certaines recrues sont aussi redirigées vers des unités non-combattantes et passent par un BMT adapté.
À l'issue de la période de préparation du BMT, les meilleures recrues sont sélectionnées pour devenir officiers ou spécialistes et reçoivent une formation supplémentaire dans un institut militaire. Les autres recrues continuent leur service dans leur unité d'affectation.
En raison de l'espace restreint disponible à Singapour, plusieurs formations et entraînements se déroulent à l'étranger dontTaïwan et, depuis 1987, lecamp militaire de Waiouru enNouvelle-Zélande[7].
Singapour est un des cinq membres desFive Power Defence Arrangements avec leRoyaume-Uni, l'Australie, laNouvelle-Zélande et laMalaisie. Ces accords stipulent que les cinq États se consultent en cas d'agression extérieure ou menace d'attaque contre la Malaisie ou Singapour.
Singapour a toujours été un allié favorable à uneprésence militaire forte des États-Unis dans la régionAsie-océan Pacifique. Cette attitude est matérialisée par unmémorandum d'entente entre les deux pays fournissant aux forces américaines un accès aux équipements de labase aérienne dePaya Lebar et auxchantiers navals deSembawang. À la suite de cette note, une unité de soutien de lamarine américaine est présente à Singapour depuis 1992, et de nombreux exercices aériens sont menés conjointement alors que les navires de l'United States Navy accostent régulièrement à Singapour. En 1999, le mémorandum fut modifié pour permettre l'accès aux navires américains à labase navale de Changi, qui fut terminée en 2001.