Pour les articles homonymes, voirLa Braconne.
| Forêt de la Braconne | ||||
Parking du Lac des Pins. | ||||
| Localisation | ||||
|---|---|---|---|---|
| Position | Angoulême, La Rochefoucauld | |||
| Coordonnées | 45° 44′ 00″ nord, 0° 19′ 00″ est[1] | |||
| Pays | ||||
| Région | Nouvelle-Aquitaine | |||
| Département | Charente | |||
| Géographie | ||||
| Superficie | 3 904 ha[3] | |||
| Longueur | 14 km | |||
| Largeur | 4 km | |||
| Altitude · Maximale · Minimale | 120 m 156 m 75 m | |||
| Compléments | ||||
| Protection | Réseau Natura 2000[5] | |||
| Statut | Forêt domaniale | |||
| Essences | chêne,pin | |||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Charente Géolocalisation sur la carte :Nouvelle-Aquitaine | ||||
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Laforêt de la Braconne est uneforêt domaniale de laCharente, enFrance, située à l'est d'Angoulême.
Cetteforêt domaniale gérée par l'ONF couvre3 904 hectares.
Elle est située à l'est d'Angoulême et à l'ouest deLa Rochefoucauld et couvre dix communes :Brie,Jauldes,Coulgens,La Rochette,Agris,Rivières,Saint-Projet-Saint-Constant,Bunzac,Pranzac, dans lecanton de La Rochefoucauld, etMornac (canton deRuelle-sur-Touvre)[6].
La forêt recouvre un vaste plateau allongé selon un axe nord-sud. Elle fait environ 14 km de long sur 4 km de large, et est bordée à l'est par la vallée duBandiat. Ce plateau, légèrement incliné vers l'est, est à une altitude d'environ 120 mètres. Le point culminant de la forêt est situé auGros Fayant, 156 mètres, où il y avait une tour d'observation militaire.
La forêt est coupée dans sa largeur par laN141 (route Centre-Europe Atlantique), et la D12 Angoulême-Chasseneuil. D'autres routes départementales la sillonnent, comme la D110, la D88 (diteroute de la Duchesse), la D11, la D105.
Elle est classée en zoneNatura 2000, et la totalité de la zone classée de4 588 ha comprend aussi laforêt de Bois Blanc[4],[7].
La forêt marque aussi la limite entrelangue d'oïl à l'ouest, etoccitan à l'est[8].
Située sur unplateau allongé decalcairejurassique, vaste couronne intérieure duBassin aquitain, la forêt de la Braconne faisait partie de la grande forêt primitive qui se prolonge actuellement au nord-ouest par les forêts deBoixe,Tusson et le massif forestier d'Argenson, comprenant autrefois les forêts d'Aulnay,Chef-Boutonne,Chizé,Benon et lebois des Essouverts, ainsi qu'au sud par celles deBois-blanc,Dirac,Horte et les forêts duPérigord[9],[10],[11].
Ce plateau calcaire au relief légèrement incliné d'ouest en est repose directement sur le socle cristallin duMassif central et il est de structurekarstique (karst de La Rochefoucauld). Il comporte des vallées sèches, des « fosses » (terme local désignant lesdolines) et desgouffres. Le réseauhydrogéologique correspondant aboutit en particulier auxsources de la Touvre, deuxièmeexsurgence de France après laFontaine de Vaucluse, constituée notamment par lespertes duBandiat et de laTardoire.
Les principales fosses en sont :
La Fosse mobile a une légende : un homme ayant tué son père et voulant dissimuler son cadavre a erré toute une nuit pour trouver cette fosse, qui se dérobait et bougeait sans cesse pour ne pas être complice de ce parricide. On le trouva le matin fou de terreur, coupable de son crime. C'est depuis cette époque qu'on a donné à ce précipice le nom deFosse mobile[12]. Selon une variante, l'homme s'est livré épuisé aux gendarmes de La Rochefoucauld au petit matin[13].
Les autres fosses sont:
On a dénombré en tout 15 fosses[2].
On peut aussi citer laGrande Combe, vallée sèche orientée sud-nord, longeant le champ de tir côté est et se jetant dans la vallée de la Tardoire àLa Rochette (au lieu-ditles Vieilles Vaures), ainsi que legouffre de chez Roby, à l'est de la forêt et dans la vallée du Bandiat, qui est une despertes les plus spectaculaires duBandiat.
La forêt est une forêt de type karstique, avec chênes (chênes pédonculés, chênes sessiles dits aussichênes rouvres,chênes pubescents,chênes verts), pins noirs (pins noirs d'Autriche etpins Laricio),pins sylvestres,cèdres (cèdres de l'Atlas),charmes mais aussi deshêtres ce qui est exceptionnel dans la région. On trouve aussi desérables champêtres et desérables de Montpellier.
Voir entre autres la chênaie deBois Long, et la hêtraie duGros Fayant (du latinfagus, hêtre[14]).
Le motBraconne vient debraconnier, initialement du personnel devénerie chargé d'élever et dresser des chiens de chasse, principalement desbraques (bracco). Ce n'est que plus tard que le mot a été appliqué aux personnes chassant en violation des lois.
Il y a très longtemps que cette forêt estdomaniale. Elle appartenait de longue date auxcomtes d’Angoulême. Le 18 décembre1226,Henri III, roi d’Angleterre, donnait àHugues de Lusignan, comte de la Marche et d’Angoulême, Saintes et la Saintonge avec la forêt de la Braconne (« cum foresta de Braconeys »), Oléron et les châteaux de Merpins et de Cognac[2].FrançoisIer venait aussi y chasser[13].
La forêt de la Braconne a été exploitée pour la chasse donc, mais aussi pour son bois, principalement pour alimenter lafonderie de Ruelle[15], laconstruction navale, latonnellerie (fûts de chêne pour le vin et le cognac), lacharpenterie, et lecharbon de bois.
La Braconne a été réunie au domaine royal à la fin duXIVe siècle lorsque l’Angoumois fut reconquis sur les Anglais, et queCharles VI, roi de France, le donna à son frèreLouis duc d’Orléans. Cédée à titre d’apanage aucomte d’Artois en1765, elle a fait retour à la couronne par suite d’un contrat royal d’échange daté du 5 septembre1776. La contenance était de 10 279 arpents (5 249 ha). Les empiètements violents de laRévolution et les distractions successives tant au profit ducomte de La Rochefoucauld qu’au profit du ministère des Armées, ont réduit sa superficie à3 996 ha. Jusqu’en1838 toute la forêt était traitée entaillis sousfutaie ; les coupes variant de 58 à150 ha étaient destinées à lafonderie de Ruelle[2],[11].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, laligne de démarcation qui coupe la France en deux[16] passe dans la forêt de la Braconne, et délimite ainsi lazone libre, familièrement appeléezone nono (non occupée) à l'est, et lazone occupée à l'ouest, scindant ainsi le département en deux.
Lemonument des fusillés de la Braconne commémore l'exécution de 16 résistants charentais par les Allemands en 1943 et 1944[17].
En 1878, les régiments d’artillerie du12e corps d’armée viennent s’installer en Braconne à l’est du village des Frauds. Ils y ont aménagé unpolygone d’artillerie et un très long champ de tir de 8 km qui coupe la forêt du nord au sud sur sa bordure ouest, au total383 ha sont soustraits à cette époque auxEaux et Forêts[2].
Aujourd'hui, ce champ de tir et ce camp sont occupés par le515e RT.
Au sud de la forêt, à la demande de l'OTAN, a été construit en 1952 un camp américain de800 ha, qui était comme une ville autonome dans la forêt. Ce camp abritait 4 000 militaires américains et civils français, avait 12 km de route de ceinture, et 30 km de voies intérieures. Un millier de chars y étaient stockés.
En plus de la route, il était desservi par une voie ferrée qui se détachait de lavoie ferrée Angoulême-Limoges. Il y avait un cinéma, et undrugstore, premier supermarché du département.
Lacité Chabasse construite dans les années 1960 à l'extérieur du camp pour les gradés et ingénieurs, côtéMornac était un modèle de modernité à l'époque. Ses 44 maisons de plain-pied possèdent chauffage au sol et salles de bain.
Les Américains ont quitté le camp le et le camp a été reconverti en zone économique (ZE de la Braconne). La porte sud-ouest (côté Mornac) est fermée les dimanches et jours fériés, ce qui empêche sa traversée.
Le chenil, au sud du camp, qui abritait les 50 bergers allemands que possédaient les Américains pour surveiller le camp est aujourd'hui celui de laSPA.
L'ex-mess des officiers, au nord du camp, a été transformé en discothèque,le Grand Duc[15], devenuLe Lac des Pins, une salle de réception.
La forêt de la Braconne présente trois habitats naturels d'importance C, des landes et pelouses calcaires à genévrier (Juniperus communis) sur 9 % de sa surface, des hêtraies sur 4 % et des pelouses sèches semi-naturelles sites d'orchidées remarquables sur 1 %.
Le Grand capricorne (Cerambyx cerdo) et le Lucane cerf-volant (Lucanus cervus) sont présents et le site est d'importance C.
Six espèces de chauves-souris sont présentes, en résidence et hivernage la Barbastelle (Barbastella barbastellus), le Grand Murin (Myotis myotis), le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) et pour ces trois espèces le site est d'importance B (site très important 2 à 15 % au point de vue national). Le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii) est présent en résidence, hivernage et reproduction et le site est pour lui d'importance C. Vespertilion à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) et Vespertilion de Bechstein (Myotis bechsteinii) sont aussi présents[4].
Proche de l'agglomération d'Angoulême, la forêt est sillonnée de nombreux sentiers de randonnée. On peut citer en particulier :
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Forêts de Nouvelle-Aquitaine Les principaux massifs forestiers néo-aquitains. | |
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