Unfootballeur, au féminin unefootballeuse (joueur oujoueuse de soccer en français d'Amérique du Nord), est une personne qui pratique lefootball (ou soccer, originellement football association) en tant que professionnel ou amateur.
Selon un comptage publié par la FIFA le[1], le football est pratiqué dans le monde par 270 millions de personnes dont 264,5 millions de joueurs (239,5 millions d'hommes et 26 millionsde femmes). On compte environ 301 000 clubs pour 1 700 000 équipes et 840 000 arbitres. 113 000 joueurs évoluent sous statutprofessionnel. Ce dernier chiffre est à manier avec précaution car il existe des différences considérables entre les nations à propos de la définition d'un joueur professionnel. L'Allemagne est ainsi absente du classement des vingt premières nations à ce niveau tandis que d'autres nations, moins strictes dans la définition du statut professionnel, avancent des données artificiellement élevées.
Au niveau des nations, laChine est en tête avec 26,166 millions de joueurs pratiquants. Derrière la Chine, on trouve lesÉtats-Unis (24,473 millions), l'Inde (20,588), l'Allemagne (16,309), leBrésil (13,198), leMexique (8,480), l'Indonésie (7,094), leNigeria (6,654), leBangladesh (6,280), laRussie (5,803), l'Italie (4,980), leJapon (4,805), l'Afrique du Sud (4,540), laFrance (4,190) et l'Angleterre (4,164). Ces chiffres prennent en compte les licenciés et les pratiquants non licenciés. Concernant les joueurs licenciés, le tableau ci-dessous présente les données des douze fédérations nationales comptant le plus de joueurs licenciés. À noter qu'après la participation en finale de laCoupe du monde 2006 de l'équipe de France, le nombre des joueurs licenciés a dépassé le cap des 2 millions en France (2 020 634)[2].
Joueurs licenciés (en milliers, masculins et féminines au)
Les jeunes joueurs découvrent généralement le football dans la cour de récréation, dans la rue (le sport dufootball de rue est un dérivé du football) ou sur des terrains de fortune sur lesquels les buts sont simplement signalés par des cartables ou des blousons. L'étape de la découverte passée, l'intégration à une école de football dans un club de jeunes est nécessaire pour acquérir quelques fondamentaux. Dès cette période, les joueurs les plus prometteurs, techniquement ou physiquement, sont détectés et rejoignent descentres de formation (France), desAcademies (Royaume-Uni) ou des clubs dits « formateurs » qui ont la charge de préparer les joueurs au métier de footballeur. Une minorité de joueurs atteint ce but et devient effectivement footballeur professionnel. La majorité n'est pas retenue pour passer pro et ces joueurs doivent se contenter d'évoluer au mieux en semi-professionnel[réf. souhaitée].
« La technique, ce n’est pas savoir faire 1 000jongles, c’est savoir passer la balle à la bonne vitesse au bon endroit, au bon moment. »
Deux méthodes pédagogiques principales sont proposées aux jeunes joueurs. Dans la première, analytique, utilisée depuis des décennies, l'éducateur découpe l'activité en gestes techniques. Il démontre chaque geste et le fait répéter. Dans la deuxième, appelée globale ou intégrée, l'éducateur met en place des situations qui posent des problèmes aux joueurs. Il appartient aux joueurs de trouver des solutions et de mettre en place des stratégies pour y parvenir. Dans cette méthode, les jeunes joueurs sont actifs de leur apprentissage. L'éducateur guide les joueurs et ne leur donne pas les réponses immédiatement mais procède par questionnement pour leur permettre de trouver la solution par eux-mêmes.[réf. nécessaire]
Les premiers joueurs sont principalement des étudiants.Gentlemen et ouvriers constituent la deuxième vague. On retrouve cette même évolution en dehors des îles britanniques dans de nombreux pays. Les joueurs gardent le contrôle du jeu à ses débuts, puis les dirigeants prennent l'ascendant au niveau professionnel comme amateur. Commence alors la longue période de l'« esclavage[4] » avec des joueurs liés à vie à leur club et transférables selon le bon vouloir des dirigeants qui s'arrangent pour tirer les salaires vers le bas. Pour l'exemple, après quinze ans de carrière, l'international françaisThadée Cisowski ne touche que 400 francs par mois en1961[5], soit environ 30 % de plus que leSMIC. Des syndicats de joueurs se forment pourtant dès le début duXXe siècle auRoyaume-Uni, mais ces derniers ne parviennent pas à peser réellement sur ces problèmes[6],[7]. La situation change dans lesannées 1960 avec la constitution de syndicats modernes, comme l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) enFrance. Ces derniers militent pour une hausse des salaires, la mise en place du contrat à temps ne liant plus à vie le joueur et le club et une amélioration des conditions de retraite. Les clubs et autres organismes dirigeants ne prennent pas au sérieux ces revendications, puis doivent céder. Le contrat à temps est ainsi adopté enFrance en1969[8]. Le combat est mené conjointement enAngleterre depuis1961. Le syndicat des joueurs anglais obtient quelques avantages financiers mais les clubs refusent d'accorder la formule du contrat à temps.Billy Bremner publie un texte fameux au début du printemps1974 resté sous le nom de « L'esclave blanc » :« Il n'y a pas de raison de faire de discrimination entre les hommes et les footballeurs[9] ». Le gouvernement britannique intervient dans la foulée (avril1974) en dépêchant des observateurs àParis auprès de laFFF, de laLigue et de l'UNFP pour évaluer le système du contrat à temps[10]. Il faut toutefois attendre1978 pour voir l'Angleterre adopter le contrat à temps[11]. Ce type de contrat se généralise ensuite. Les nations de l'Europe de l’Est conservent ainsi les droits sur leurs joueurs à vie jusqu'à la chute du système communiste. Des lois interdisaient même tout transfert de joueurs à l'étranger ou limitaient cette possibilité, comme enYougoslavie pendant lesannées 1980, aux joueurs de plus de 27 ans.
Depuis lesannées 1970, les « esclaves » se sont progressivement transformés en « mercenaires[12] ». Conseillés par desagents, ils jouent désormais avec les lois de l'offre et la demande pour tirer les salaires vers le haut. Au milieu desannées 1980, les salaires des footballeurs restent encore en retrait par rapport à d'autres disciplines comme laFormule 1, lebasket-ball américain, laboxe, legolf et letennis notamment.Diego Maradona ne reçoit que l'équivalent de 7,5 millions de francs français par saison àNaples tandis que le boxeurLarry Holmes perçoit plus de 45 millions sur la seule année1984[13]. Au classement des sportifs les mieux rémunérés en 2006[14],[15],Sports Illustrated placeRonaldinho en tête du classement des footballeurs avec 32,7 millions de dollars de revenus, au même niveau que le joueur de tennisRoger Federer (31,3 millions), mais loin derrière legolfeurTiger Woods (111,9 millions).
Les joueurs de football ont plusieurs possibilités qui se présentent à eux : continuer à exercer dans le football ou pas, en éventuelle combinaison avec une ou plusieurs autres activités professionnelles.
Le suivi ou la reprise d'études est une possibilité.
↑Raymond Kopa utilise ce terme en 1963 pour dénoncer la médiocre condition des footballeurs professionnels : « Les footballeurs sont des esclaves. Le footballeur professionnel est le seul homme à pouvoir être vendu et acheté sans qu'on lui demande son avis », dansFrance Dimanche, et utilise le terme de « contrat esclavagiste » dans le magazineLeMiroir du football. Cité dansAlfredWahl et PierreLanfranchi,Les footballeurs professionnels des années trente à nos jours, Paris,Hachette,(ISBN978-2-01-235098-4),p. 179.