Les fonctions circulaires réciproques servent à obtenir un angle à partir de l'une quelconque de ses lignes trigonométriques, mais aussi à expliciter lesprimitives de certaines fonctions. Elles sont largement utilisées dans l'ingénierie, lanavigation, laphysique et lagéométrie.
Les noms des fonctions circulaires réciproques sont formés en faisant précéder du motarc le nom de la fonction circulaire correspondante :arc sinus pour le sinus,arc cosinus pour le cosinus, etc.
Pour noter les fonctions circulaires réciproques on utilise différents symboles :
un autre usage consiste à mettre une majuscule initiale au nom de la fonction quand il s'agissait de la valeur principale, et de considérer le symbole sans majuscule comme représentant la fonction réciproquemultivaluée. Selon cette notation,Arcsin(x) par exemple est l'angle compris entre–π/2 et+π/2rad dont le sinus vautx, alors quearcsin(x) représente n'importe quel angle dont le sinus vautx ;
les textes en anglais[1] utilisent souvent les symbolessin−1,cos−1, etc. Cette notation, introduite parJohn Herschel en 1813[2], est cohérente avec lacomposition des fonctions (la fonction réciproque d'une fonctionf est souvent appelée inverse def et notéef−1), mais elle ne l'est pas avec l'usage d'écriresin2(x) etsin3(x) pour signifier[sin(x)]2 et[sin(x)]3 : on risque de confondresin−1(x) avec[sin(x)]−1 c'est-à-dire1/sin(x).
Les fonctions circulaires n'étant pasinjectives, leurs fonctions réciproques sont a priorimultivaluées. Pour définir univoquement ces fonctions réciproques on doitrestreindre chaque fonction circulaire à un intervalle sur lequel elle estbijective (branche principale). La fonction réciproque correspondante est appelée déterminationprincipale.
Dans les formules ci-dessous,k désigne unentier quelconque.
ou, en une seule formule :
ou, en une seule formule :
ou, en une seule formule :
ou, en une seule formule :
Démonstration
Chacune des fonctionssinus,cosinus,sécante etcosécante estpériodique de période2π et prend deux fois chaque valeur sur une même période. Chacune des fonctionstangente etcotangente est périodique de périodeπ et prend une fois chaque valeur sur une même période.
Le sinus estbijectif sur l'intervalle, donc sur cet intervalle. Il est symétrique par rapport à l'argumentπ/2 (c'est-à-dire,sin(π–y) = sin(y)), donc sur l'intervalle. En regroupant ces deux résultats on voit que sur l'intervalle. Le sinus estpériodique de période2π, donc finalement.
Le cosinus est bijectif sur l'intervalle[0 ; π], donc sur cet intervalle. Il est symétrique par rapport à l'argumentπ (c'est-à-dire,), donc sur l'intervalle. En regroupant ces deux résultats on voit que sur l'intervalle[0 ; 2π]. Le cosinus estpériodique de période2π, donc finalement.
Pour la sécante, le raisonnement est le même que pour le cosinus.
Pour la cosécante, le raisonnement est le même que pour le sinus.
La tangente est bijective sur l'intervalle, donc sur cet intervalle. Elle est périodique de périodeπ, donc finalement.
Pour la cotangente, le raisonnement est le même que pour la tangente.
Relations entre fonctions circulaires et fonctions circulaires réciproques
Le tableau ci-dessous indique le résultat des fonctions circulaires appliquées aux fonctions circulaires réciproques. On retrouve facilement ces valeurs en considérant un triangle rectangle dont un côté a la longueurx (n'importe quel nombre réel compris entre 0 et 1) et l'autre est de longueur unité[c].
Diagramme
Relations des fonctions circulaires réciproques entre elles
Graphe cartésien des valeurs principales d'arcsin(x) (en rouge) et d'arccos(x) (en bleu), en fonction dex.Graphe cartésien des valeurs principales d'arctan(x) (en rouge) et d'arccot(x) (en bleu), en fonction dex.Graphe cartésien des valeurs principales d'arcsec(x) (en rouge) et d'arccsc(x) (en bleu), en fonction dex.
Les formules ci-dessous sont utiles, soit quand on dispose d'une table incomplète (par exemple, pour la première, quand la table ne liste que des arguments inférieurs à ½), soit pour simplifier des formules obtenues lors d'un calcul deprimitives (quand on rencontre l'un des seconds membres indiqués).
Pour développer en série les autres fonctions circulaires réciproques il suffit d'utiliser leurs relations (voirsupra) :arccos(x) =π/2 – arcsin(x),arccsc(x) = arcsin(1/x), etc..
Dans les expressions ci-dessus la valeur absolue (|•|) est due au signe variable de l'arc sécante et de l'arc cosécante, et lafonction signe (sgn) aux valeurs absolues desdérivées de ces deux fonctions, ce qui conduit à des expressions différentes selon le signe dex. On peut simplifier ces formules en faisant appel auxfonctions hyperboliques réciproques :
Démonstrations
On obtient les primitives ci-dessus par la méthode d'intégration par parties. Par exemple pour l'arc sinus :
Lacoupure entre le feuillet principal et les autres feuillets est constituée par les deux demi-droites portant les imaginaires purs de module supérieur ou égal à 1.
La coupure de l'arc sinus est constituée par les deux demi-droites portant les réels de valeur absolue supérieure ou égale à 1.L'arc cosinus a la même coupure que l'arc sinus, et l'arc cotangente la même que l'arc tangente. L'arc sécante et l'arc cosécante ont pour coupure le segment réel[−1 ; +1].
ledomaine image d'atan2 est[–π , π] alors que celui de l'arc tangente est[–π/2 , π/2] :atan2(–y,–x) etatan2(y,x) diffèrent deπ alors que. Plus généralement, atan2 donne l'angle polaire en un seul calcul alors qu'aucune des fonctions circulaires réciproques ne le fait ;
quandx = 0 la fonction atan2 prend la valeurπ/2 ou –π/2 (selon le signe dey) alors que la plupart des langages informatiques ne permettent pas de coder un argument infini. Plus généralement,atan2(y,x) se comporte bien numériquement quand|x| << |y| alors que ce n'est pas le cas dearctan(y/x).
↑La logique de cette dénomination est la suivante : l'arc sinus dex est l'arc (l'angle) dont le sinus estx.
↑a etbCertains auteurs définissent ledomaine image de l'arc sécante comme (0 ≤y <π/2 ouπ ≤y <3π/2 ), parce que la fonctiontangente est non-négative dans ce domaine. Cette définition rend certains calculs plus cohérents. On obtient par exempletan(arcsec(x)) =√x2 − 1, alors qu'avec le domaine image (0 ≤y <π/2 ouπ/2 <y ≤π) on doit écriretan(arcsec(x)) = ±√x2 − 1, vu que la tangente est non-négative sur 0 ≤y <π/2 mais non-positive surπ/2 <y ≤π. Pour la même raison, ces mêmes auteurs définissent le domaine image de l'arc cosécante comme −π <y ≤ −π/2 ou 0 <y ≤π/2.
↑On retrouve aussi ces résultats par un calcul algébrique, mais c'est plus long.