Lacommuneflorentine, qu'on connaît alors sous le nom de Fiorenza, naît environ un siècle après celle dePise ; elle est attestée dès1081. Faut-il voir là l'absence d'une noblesse urbaine qui créait les premières communes partout en Italie ? En tout cas, lepopolo des marchands cherche rapidement à faire partie des instances de la commune : le conseil exécutif duconsulat, puis dupodestat, une assemblée délibérative qui aura plusieurs noms. Florence connaît le combat des factions, avec les gibelins qui triomphent dans lesannées 1240, avec le vicaire impérialFrédéric d'Antioche, bâtard de l'empereurFrédéric II. Lesguelfes sont au pouvoir en1250 puis en1266, quand ils prennent Florence avec l'appui deCharles d'Anjou, frère duroi de France appelé commeroi de Naples par lepape. Ces guelfes sont soutenus par lepopolo : ils créent la charge decapitaine du peuple en1250, puis élaborent une nouvelle forme institutionnelle, laseigneurie (Signoria), en1282 : un conseil de prieurs, appartenant aux corporations des marchands, les fameux7 arts majeurs desArti (laine, draps, changeurs, juges et notaires, etc.), auxquels sont juxtaposés un « gonfalonnier de justice »(Gonfaloniere di Giustizia) et desgonfalons (étendards) de quartiers, et ce alors que le podestat et le capitaine du peuple continuent d'exister.
Leflorin, principale monnaie duMoyen Âge, est créé en1252 par la corporation des changeurs et banquiers (Arte del Cambio) de Florence, l'une des cinq corporations majeures et contribue au succès de la ville, succès qui l'impose enEurope[10].
La faction guelfe se structure, reçoit même, pour les gérer, les biens des 4 000 gibelins qui ont fui la ville. Dans lesannées 1290, leslois anti-magnatices entrent en vigueur : c'est la revanche des corporations de marchands qui interdisent aux nobles l'accès aux charges et limitent la taille des tours qu'ils avaient érigées.
L’extinction de la dynastie des Médicis et l’accession au trône en 1737 de François-Étienne, duc de Lorraine et époux deMarie-Thérèse d’Autriche, ont conduit à l’inclusion temporaire de la Toscane dans les territoires de la couronne autrichienne. Florence a été alors gérée par ladynastie des Habsbourg-Lorraine, jusqu'à la création duroyaume d'Étrurie instauré par Napoléon, et qui a existé de 1801 à 1807.
Florence a ensuite été le chef-lieu de l'Arno, département français créé le, à la suite de l'annexion duroyaume d'Étrurie à l'Empire français par lestroupes napoléoniennes. La dynastie desHabsbourg-Lorraine a été restaurée sur le trône de Toscane au Congrès de Vienne, mais finalement déposée en 1859. La Toscane est devenue une région du Royaume d’Italie en 1861. La ville connaît ensuite une période de lent déclin jusqu'en1865, date à laquelle elle devient capitale duroyaume d'Italie. C’est à cette époque que l’on construit la place de la république au centre de Florence, comme l’atteste la plaque commémorative qui s’y trouve. Elle perd ce statut en1870, au profit deRome.
Leschemises noires deBenito Mussolini multiplient les actions violentes contre leurs adversaires politiques au début des années 1920. Le 26 février 1921, les locaux du journal socialisteLa Difesa sont détruits au cours d'une attaque, et le lendemain, des paramilitaires assassinent Spartaco Lavagnini, rédacteur en chef du journal communiste de la villel'Azione Comunista. Ces violences ont provoqué une grève des employés des chemins de fer et plusieurs jours de rébellion populaire, au cours desquels des militants fascistes, soutenus par une partie des forces de police, ont également détruit les principaux bureaux syndicaux de la ville[11]. Pendant laSeconde Guerre mondiale, la ville a connu une occupation allemande d’un an (1943-1944) dans le cadre de laRépublique sociale italienne. Elle sera libérée le 8 août 1944.
Le, l'Arnoinonde une grande partie du centre-ville, endommageant de nombreux chefs-d'œuvre. Un grand mouvement de solidarité internationale naît à la suite de cet évènement et mobilise des milliers de volontaires, surnommésLes anges de la boue.
Les 30 et 31 mars 2017, le premierG7 de la Culture, organisé sur initiative de l'Italie, s'est tenu à Florence.
En 1200, la ville comptait 50 000 habitants[12]. En 1300, la population de la ville proprement dite était de 120 000 habitants[13]. Entre 1500 et 1650, la population était de 70 000 habitants[14].
Tout comme le reste de l'Italie, la plupart des habitants de Florence sont des catholiques romains, avec plus de 90 % de la population. Comme beaucoup d'autres villes en Italie, la population des retraités est bien supérieure à celles des jeunes (moins de14 ans) et en constant vieillissement : de fait les mineurs (enfants âgés de 18 ans et moins) représentaient 14,10 % de la population par rapport aux retraités, qui représentaient 25,95 %. Les chiffres suivants sont de[16].
En 2019, la population de Florence est à peu près à 85 % d'origine italienne et 15% d'origine étrangère. Le plus grand groupe d'immigrants provenait d'autres pays européens (principalementroumains etalbanais) : 3,52 %, Asie de l'Est (principalementchinois etphilippins) : 2,17 %, Amériques : 1,41 % et Afrique du Nord (principalementmarocains) : 0,9 %. La population étrangère totale comprend 60 000 personnes, dont[17] :
L'université de Florence a été fondée en1321. C'est l'une des plus anciennes et prestigieuses universités italiennes, avec12 facultés et 60 000 étudiants.
Plusieurs universités étrangères ont également une représentation ou une antenne à Florence, notamment pour les études concernant la Renaissance, l'histoire de l'art ou les activités artistiques et créatives. C'est le cas de l'université Harvard, à lavilla I Tatti, de la New York University à lavilla La Pietra ou encore de la California State University située sur la Via Leopardi. Plus de 8 000 étudiants américains sont inscrits pour étudier à Florence, qui est le plus grand centre universitaire américain au monde en dehors des États-Unis[19].
LePonte Vecchio, Florence.LePonte Vecchio est un des symboles de la ville de Florence. Il traverse l’Arno dans son point le plus étroit. La première construction en bois remonte à l'époque romaine. Détruit en1333 par le fleuve, il fut reconstruit en pierre en1345. Sa particularité réside dans le fait qu’il possède des boutiques (principalement des bijouteries) sur tout son long. Lecorridor de Vasari surplombe une des deux rangées de boutiques et permettait aux Médicis de rejoindre lepalais Pitti depuis lePalazzo Vecchio et les Offices sans les dangers de la rue ;
Seul le Ponte Vecchio a échappé aux destructions de laSeconde Guerre mondiale (bombardements et minages allemands). Les autres ont tous été reconstruits depuis, plus ou moins à l'identique.
lebaptistère Saint-Jean(Battistero di San Giovanni) est considéré comme le plus ancien bâtiment de la ville. Situé face au dôme, il est connu pour ses magnifiques portes de bronze et les mosaïques du plafond ;
labasilique San Miniato al Monte, sur sa colline, un des plus remarquables exemples d'art roman, et son cimetière monumental (enceinte fortifiée de Michel-Ange et tombe deCollodi) ;
la Chiesa Santa Maria Assuntanella (de l'Assomption) diteBadia Fiorentina et sonApparition de la Vierge à saint Bernard deFilippino Lippi. Plus ancienne abbayebénédictine de Florence, elle fut construite en978 ;
l'ancienneéglise d'Orsanmichele, devenue ensuiteloggia delle Arti et entrepôt dans les étages, puis chapelle. Elle est connue pour ses statues des saints protecteurs des corporations dans les niches du pourtour de ses murs extérieurs dontLes Quatre Saints couronnés deNanni di Banco ;
Le palais Pitti, ancienne résidence de lamaison de Savoie et modèle pour lepalais du Luxembourg àParis.LeBargello(Palazzo Bargello) est un palais construit en1255 qui abrite depuis 1865 un musée national, le Museo Nazionale del Bargello. Ce bâtiment austère, qui est surplombé par une tour de60 mètres, fut à son origine le palais du podestat, puis tribunal, prison et enfin musée depuis1859 ;
lePalazzo Vecchio qui se trouve sur laPiazza della Signoria, est l'hôtel de ville de Florence. Construit à la fin duXIIIe siècle parArnolfo di Cambio, il fut entre autres, le siège de la Chambre des députés du royaume d'Italie durant cinq ans lorsque la ville était la capitale du pays (1865-1870). Le palais abrite également un musée ;
lepalais Pitti(Palazzo Pitti) est aujourd'hui le plus grand palais de la ville. Sa construction débuta en1458, pour le compte d'un banquier du nom deLuca Pitti, et fut dessiné parFilippo Brunelleschi. Les Médicis acquirent le palais en1560, et y emménagèrent. Actuellement, le palais abrite notamment lagalerie Palatine, lagalerie d'Art moderne et les appartements royaux ;
lepalais Bartolini(Palazzo Bartolini o Palazzo degli Sportici) est l'hôtel le plus vieux de la ville (première mention en1386). L'actuel palais fut construit parBaccio d'Agnolo autour de1520, au même emplacement qu'il occupait depuis leXIIe siècle probablement. Il abrite en ses murs une tour duXIIe siècle, la tour Monalda[22], des verrières[23] deUlisse de Matteis du début duXXe siècle. Il est par ailleurs en plein centre de la ville, dans un quartier prestigieux, et entouré d'autres palais historiques (Palazzo Davanzati, palais Strozzi, Palazzo dello Strozzino…) ;
lejardin de Boboli(Giardino di Boboli) est adjacent au palais Pitti et aufort Belvedere. Le jardin, construit pour Éléonore de Tolède, est remarquable pour sa collection de sculptures, qui vont de l'Antiquité romaine auxXVIe et XVIIe siècles ;
Florence contient de nombreux musées et galeries d'art où sont conservées certaines des œuvres d'art les plus importantes du monde. La ville est l'un des centres d'art et d'architecture de la Renaissance les mieux conservés au monde et possède une forte concentration d'art, d'architecture et de culture.
lemusée national du Bargello (Bargello), considéré comme le deuxième musée de Florence par importance bien que moins connu des touristes que l'Accademia, abrite un grand nombre de sculptures médiévales et de la Renaissance, parmi lesquelles des chefs-d'œuvre deDonatello et deMichel-Ange, et une riche collection d'objets d'art ;
lagalerie Palatine est un musée situé au palais Pitti. Construit sur ordre deFerdinand II de Médicis, il fut décoré parPierre de Cortone. Il regroupe les œuvres des collections Médicis et Lorraine, soit 500 peintures, parmi lesquelles un ensemble exceptionnel deRaphael. Les œuvres exposées couvrent principalement la période comprise entre lesXVIe et XVIIIe siècles ;
leTrésor des Grands-ducs, ancienmusée de l'Argenterie, au sein du palais Pitti ; également connu sous le nom deTrésor des Médicis, ses 27 salles abritent une vaste collection de pièces inestimables d’orfèvrerie, d’argenterie, de camées, de cristaux, d’ivoire et de pierres semi-précieuses, dans des salles souvent décorées de fresques.
le musée ducouvent San Marco qui abrite la plus riche collection au monde d’œuvres deFra Angelico, qui a vécu et travaillé ici, notamment ses fresques dans chacune des cellules des moines et sonAnnonciation à Marie;
lemusée de l'Histoire de la science (histoire de la science) : instruments scientifiques (comme unesphère armillaire d'Antonio Santucci, unperspectographe), les collections Médicis et de la dynastie Lorraine, des laboratoires et des expositions thématiques, permanentes et temporaires. Dans une des vitrines consacrées àGalilée, on peut voir la relique momifiée de l'index de Galilée, celui-là même ayant désigné les astres qu'il voyait avec sa lunette astronomique lors de sa première présentation ;
le musée de l'Œuvre du Duomo (Museo dell'Opera del Duomo) qui contient des sculptures originales des façades du dôme, des maquettes préliminaires et des outillages de sa construction ; les originaux des losanges et hexagones sculptés du Campanile ; les panneaux en bronze doré du Baptistère ;
lemusée Salvatore-Ferragamo, consacré au travail créatif du styliste italien, se trouve à l'intérieur du palais Spini Feroni, le siège historique de la maison de couture ;
lemusée Stibbert, comprenant une riche collection d'armes et d'armures, et diverses collections léguées à la ville par un riche collectionneur britannique ;
lemusée Horne, abritant une collection d'objets anciens, de manuscrits et de peintures des Trecento et Quattrocento, légués en 1916 à la ville par l'historien d'art et collectionneur anglaisHerbert Horne.
les portes d'entrée dans la ville du temps de l'intégrité des fortifications, dont certaines restent de vraies portes telles laPorta Romana et laPorta San Giorgio ; d'autres sont devenues des monuments au centre des places récentes le long des boulevards périphériques (Viali di Circonvallazione) comme laporte San Gallo sur la Piazza della Libertà, laporte San Niccolò sur la Piazza Giuseppe Poggi, laPorta alla Croce sur laPiazza Cesare Beccaria, etc. ;
six tours dans le quartier deSanta Croce :tour des Alberti, Torre dei Bagnesi, Torri di Corso Donati, Torre dei Filipetri, Torre dei Pazzi di Valdarno, Torri dei Peruzzi ;
dix tours dans l'Oltrarno : Torre del Gallo, Torre degli Angiolieri, Torri dei Barbadori,tour des Belfredelli, Torre dei Lanfredini,tour Mannelli, Torre dei Marsili, Torre dei Ramaglianti, Torre dei Rossi-Cerchi, Torre degli Ubriachi.
LeScoppio del Carro, l'explosion du char chaque année devant la cathédrale Santa-Maria del Fiore pour le dimanche dePâques ;
le tournoi deCalcio Storico, qui a lieu chaque année devant la basilique Santa-Croce, qui maintient la tradition de jeu de balle au pied florentin hérité du Moyen Âge[24].
LeLys de Florence,d'argent, à la fleur de lys florencée de gueules.
Lelys rouge (il Giglio), distinct deslys jaunes de l'Emblème des Rois de France, symbolise la cité de Florence. Il est nommé « fleur de lys florencée » et est semblable au meuble présent dans les armes deLille. Ce symbole figure sur l'ancienne monnaie de la cité-État, leflorin (fiorino à rapprocher tant defiore (« fleur ») que deFiorentia, ancien nomtoscan de la cité), et lui donne son surnom littéraire, la Cité au lys rouge.
Florence a une équipe de football célèbre, laFiorentina, surnommée laViola, d'après la couleur violet de son maillot. Fondé en1926, le club joue austade Artemio Franchi (46 000 places), a gagné une Coupe d'Europe en 1961 et participé à plusieurs finales européennes[25]. Le Forum Nelson-Mandela est la grande salle omnisports de la ville (8 200 places).
Letourisme est, de loin, la plus importante de toutes les industries et la majeure partie de l'économie florentine repose sur l'argent généré par les arrivées internationales et les étudiants qui étudient dans la ville[5]. La valeur du tourisme pour la ville s'élevait à quelque 2,5 milliards d'euros en 2015 et le nombre de visiteurs avait augmenté de 5,5% par rapport à l'année précédente[28]
Florence compte à peu près 35 000 chambres d’hôtes et 23 000 emplacements hors hôtel (campings, locations de chambres ou gîtes). Le nombre annuel de nuitées s’élève à10 millions, un tiers des touristes sontitaliens, 20 %américains, 13 %allemands, 8 %japonais, 7,8 %anglais, 5,7 %français et 5 %espagnols. Lagalerie des Offices reçoit 1 875 000 visiteurs, tandis que laGalleria dell'Accademia reçoit 1 200 000 visiteurs. La fréquentation de Florence liée aux congrès et aux foires s’est largement développée grâce au réaménagement au cours desannées 1990 du centre des congrès[29].
En mars 2021, le maire de la villeDario Nardella et celui d'une autre ville très concernée par letourisme durable, Venise, tous deux inquiets des« dommages causés par le tourisme de masse »[30], ont présenté un projet de relance du tourisme dans leurs villes respectives, afin de faire émerger « un nouveau modèle de tourisme qui serait lié également à la valorisation, à la promotion et à la protection des villes d'art »[30]. Les deux maires engagés dans ce projet de long terme detourisme durable ont estimé qu'il requiert « plus de pouvoir afin de mieux réglementer l’industrie touristique »[30]. Ils ont réclamé du gouvernement italien une augmentation du nombre d’agents de police[30], des fonds pour les transports publics[30] et une nouvelle réglementation pour les guides touristiques[30], mais aussi pour les locations de logements à court terme[30].
Florence est confrontée à lacrise du logement, tout comme d'autres grandes villes italiennes. Avec une offre considérablement réduite, le salaire moyen ne permet plus de s’y loger. Entre 2016 et 2022, les prix des logements ont ainsi crû de 42 %. Le coût de la vie dans la ville, même dans un appartement de 35 mètres carrés, est désormais supérieur au salaire moyen des moins de 35 ans, selon laConfédération italienne des syndicats de travailleurs. Selon le syndicat des locatairesCGIL-Sunia, les expulsions de personnes qui ne sont plus en mesure de payer leurs loyers, en forte hausse, se traduisent de plus en plus par la transformation de logements en locations touristiques. Pour tenter d’endiguer le phénomène, le conseil municipal a adopté en octobre 2023 une mesure « anti-Airbnb »[31].
Florence a une économie diversifiée active surtout dans lesecteur tertiaire. Important centre ferroviaire et routier, la ville est aussi le siège d’une activité industrielle mécanique (commeSelex Galileo,Beta Motor ou laNuovo Pignone), chimique, pharmaceutique (leGroupe Menarini par exemple), le travail du cuir (Braccialini), de l’habillement (souvent dans le secteur du luxe, commeRoberto Cavalli,Gucci,Ermanno Scervino etFerragamo), du mobilier[5]. Il y a de nombreuses entreprises typographiques et éditoriales ainsi qu’un artisanat florentin, d’antique réputation, surtout dans le secteur mobilier (ébénisterie), de la porcelaine (Richard Ginori), de la carte décorée, du bronze et de l’orfèvrerie[32]. Les produits traditionnels et locaux, tels que les antiquités, la verrerie, la maroquinerie, les reproductions d'art, les bijoux, les souvenirs, le métal et la ferronnerie élaborés, les chaussures, les accessoires et les vêtements de haute couture, dominent également un secteur équitable de l'économie de Florence.
Dans une étude publiée en 2016, des économistes ont constaté que les familles riches de Florence sont généralement héritières de fortunes constituées depuis leXVe siècle[33].
La grande distribution est active dans la zone externe au centre urbain et près de l’aéroport de Florence-Peretola, Osmannoro concentre de nombreuses activités industrielles.
Florence a une longue tradition de la mode. En 1300, Florence était devenue un centre de production textile en Europe. Beaucoup de familles riches de la Renaissance étaient des acheteurs importants de vêtements raffinés produits localement, et les spécialistes de la mode dans l'économie et la culture de Florence à cette période sont souvent sous-estimés[34]. Florence est considérée par certains comme le berceau et le premier centre de l'industrie de la mode moderne (après la Seconde Guerre mondiale) en Italie. Les « soirées » florentines du début des années 1950 organisées par Giovanni Battista Giorgini étaient des événements où plusieurs créateurs italiens ont participé à des expositions de groupe et ont d'abord attiré l'attention internationale[35].
L'industrie de la haute couture est importante : la ville s'enorgueillit de maisons de mode célèbres tellesGucci,Salvatore Ferragamo,Enrico Coveri,Roberto Cavalli,Emilio Pucci, Patrizia Peppe, Conte of Florence, et beaucoup d'autres. D'autres acteurs majeurs de l'industrie de la mode comme Prada et Chanel ont de grands bureaux et magasins à Florence ou en périphérie. La majorité de ces enseignes sont concentrées dans le secteur des commerces de luxe desVia Tornabuoni et Via della Vigna Nuova[36]. C'est à Florence que s'est tenue en 1951 le premier défilé de haute couture italien, via dei Serragli[35]. La ville abrite depuis cette date une série d'évènements de mode prestigieux :Pitti Imagine, qui se tient chaque année dans différents lieux de la cité. Parmi eux, le Pitti Uomo, né en 1972, est un salon international de mode masculine qui se tient deux fois par an : c'est l'un des plus importants rendez-vous du monde. Tous les ans également se tient lePercorsi di Moda a Firenze, une série de visites guidées permettant de visiter les lieux de création et les produits liés à la mode à travers la ville. Enfin, Florence possède une importante école de mode, le Polimoda Istituto Internazionale Fashion Design & Marketing, ainsi que l'Accademia Italiana, située au palais Pitti, école de mode, graphique et design.
Florence abrite l'unique musée italien consacré à la mode, lemusée de la Mode et du Costume (dans les jardins duPalais Pitti), et depuis 1995, s'est installé le musée Salvatore Ferragamo dans lepalais Spini Ferroni. La ville comprend également le muséeGucci, Piazza della Signoria à côté du Palazzo Vecchio. Il retrace l'histoire de la maison de luxe de sa création à nos jours.
En 2022, la série italo-allemandeThe Net - gioco di squadre deVolfgango de Biasi, transmise par la RAI, raconte le quotidien d'un club de football à Florence, en plein marasme financier.
La cuisine florentine est issue d'une tradition de cuisine paysanne plutôt que de cuisine élevée. La majorité des plats sont à base de viande. L'animal entier était traditionnellement mangé ; les tripes (trippa alla fiorentina) et l'estomac (lampredotto) étaient autrefois régulièrement au menu et sont toujours vendus dans des kiosques typiques répandus dans toute la ville. Lesantipasti comprennent lescrostini toscani, des rondelles de pain en tranches garnies d'unpâté à base de foie de poulet et des viandes en tranches (principalement duprosciutto et dusalame). Lepain toscan, typiquement sans sel, figure fréquemment dans les plats florentins, en particulier dans ses soupes, comme laribollita et lapappa al pomodoro, ou dans la salade de pain et de légumes frais appeléepanzanella qui est servie en été. Labistecca alla fiorentina (bifteck à la florentine) est une autre spécialité.
Parmi les desserts, leschiacciata alla fiorentina, un gâteau de pain plat blanc, est l'un des plus populaires ; c'est un gâteau très moelleux, préparé avec des ingrédients simples, typiques de la cuisine florentine, qui se déguste surtout au carnaval. Lezuccotto (en français « bombe glacée ») est un dessert glacé local. On peut enfin citer lescrêpes à la florentine.
En ville, il existe des pistes cyclables mais leur entretien laisse à désirer ainsi que les liaisons entre les différentes pistes. Utiliser le vélo en dehors du centre historique s’avère assez dangereux à cause de l’importance du trafic.
Les transports urbains à Florence sont constitués de lignes d’autobus et minibus (utilisés dans le centre de la ville) administrés par l’ATAF qui gère aussi deux lignes touristiques avec des autobus à double étage découverts[38].
Il existe aussi un réseau d’autobus long parcours, les principales agences sontSITA,Copit,CAP etLazzi.
Pour lutter contre l’engorgement chronique des rues à cause du trafic, la ville s'est lancée dans la construction d'un réseau moderne detramway. Cependant un certain nombre de citoyens opposés au projet ont réclamé un référendum qui s’est tenu le[39]. La majorité des votants a toutefois approuvé le projet. Une première ligne reliant lagare centrale àScandicci a été inaugurée le[40]. Elle a14 stations sur une longueur de 7,8 kilomètres[40]. La ville espère accueillir9,8 millions de passagers par an à bord de cette première ligne[40]. Après appel d'offres, l'exploitation et la maintenance ont été attribuées pour une durée de30 ans à RATP Dev, filiale de laRATP[40]. RATP Dev travaille également à la conception de deux autres nouvelles lignes de tramway (lignes 2 et 3)[40]. En 2018 la ligne 1 a été prolongée, et la ligne 2 inaugurée l'année suivante jusqu'à l'aéroport[41]. En 2019 le réseau compte donc 2 lignes, soit 17 km et 37 stations[42],[43].Une troisième ligne est en cours de construction[42],[43].
Le centre historique de la ville est fermé au trafic à l’exception des autobus, des taxis et des résidents en possession d’un permis. Cette zone est appelée « ZTL » (zone à trafic limité) et est divisée en cinq secteurs. L’entrée est protégée par une porte télématique. L’interdiction d’accès de la ZTL est de7 h 30 à19 h 30 les jours fériés et le samedi jusqu’à18 h. L’été, l’interdiction est étendue la nuit de22 h 30 à3 h les jeudis, vendredis et samedis. La traversée est possible aux véhicules àtraction animale, aux bicyclettes, aux cyclomoteurs et aux motos. À l'intérieur du centre historique, des zones piétonnes sont strictement réservées aux piétons et aux cyclistes.
En dehors du centre historique,ZCS (Zone à stationnement contrôlé) se compose de 14 zones correspondant aux autres parties de la ville. La ZCS est gérée par la sociétéServizi alla Strada S.P.A.[44] qui s’occupe de contrôler les parkings de la ville. Les résidents peuvent demander à la commune un permis afin de pouvoir stationner leur véhicule dans leur zone résidentielle ; en dehors de la zone, le stationnement est payant pour les Florentins comme pour les étrangers.
La ville est desservie par deux autoroutes, l'A1 et l'A11, qui la relient à la côte toscane et au nord et au sud de l'Italie. De plus, d'autres routes nationales et régionales l'unissent au reste de la Toscane et à l'Émilie-Romagne, la ville est reliée par deux grandes voies respectivement àSienne et auValdarno inférieur versPise etLivourne.
Important nœud routier, Florence est le point de départ et de passage de plusieurs routes nationales dont laVia Cassia qui conduit àRome et laVia della Futa qui rejointBologne.
Avec l'entrée en fonction du train à grande vitesseTAV, la ville est desservie selon l'axe principalTurin-Milan-Naples. Il existe un projet de liaison souterraine qui atteindra la future gare de Florence Belfiore afin d'éviter de desservir lagare de Santa-Maria-Novella qui est encul-de-sac[46].
↑Spruyt, H.,The Sovereign State and Its Competitors: An Analysis of Systems Change, Princeton University Press,(ISBN9780691029108,lire en ligne),p. 132
↑Bruce, S.G.,Ecologies and Economies in Medieval and Early Modern Europe: Studies in Environmental History for Richard C. Hoffmann, Brill,(ISBN9789004180079,lire en ligne),p. 48
↑Tout le paragraphe sur les données du tourisme provient de « Turismo 2000, dati sugli aspetti essenziali del movimento turistico nella provincia di Firenze », Agence pour le tourisme Florence, 2001.
↑abcdef etg"L’Italie en marche vers une industrie touristique plus durable" parLe Petit Journal de Rome le 21 juillet 2021[1]
↑« Pourquoi la crise de l’immobilier s’installe en Europe »,Le Monde.fr,(lire en ligne)