Laflamme olympique (engrec :Ολυμπιακή Φλόγα /Olympiakí Flóga), appelée aussitorche olympique ouflambeau olympique bien que leComité international olympique fasse une distinction entre ces termes, est unsymbole olympique. Elle fait partie du cérémonial desJeux olympiques modernes : allumage puisrelais de la flamme olympique, le dernier relayeur faisant le tour du stade[1] avant de rejoindre une vasque (ou « chaudron olympique ») qu'il embrase grâce à sa torche. Ce symbole n'existait pas dans lesJeux olympiques antiques.
La chorégraphie et les costumes de la cérémonie actuelle[réf. nécessaire] s'inspirent de l'Antiquité. Dans laGrèce antique, le feu sacré brûlait en permanence dans les sanctuaires, son allumage étant réalisé par un miroir parabolique, leskaphia, qui concentrait les rayons du soleil. Au sanctuaire d'Olympie qui accueillait lesJeux olympiques antiques, une flamme brûlait en permanence sur l'autel de l'Héraion, temple d'Héra, mais il n'y avait pas d'allumage spécifique pour les Jeux olympiques[2]. De même une flamme était placée au milieu des sites sportifs et du banquet offert dans lePrytanée aux vainqueurs des Jeux[3].
La flamme olympique desJeux olympiques de l'ère moderne est allumée au cours d'une cérémonie par desfemmes, jouant le rôle de prêtresses d'Héra, vêtues de tuniques similaires à celles portées par lesGrecs de l'Antiquité. La cérémonie se déroule, plusieurs mois avant le début des Jeux[4], sur les ruines dutemple d'Héra àOlympie, enGrèce, à l'aide de rayons dusoleil concentrés par unmiroirparabolique (par précaution, s'il n'y a pas de soleil le jour de cette cérémonie officielle, la flamme est allumée selon le procédé antique du miroir, plusieurs jours avant, un jour de soleil). Les prêtresses, autour de l'autel, invoquent Apollon. La flamme sacrée est alors placée dans une urne en céramique qui est transportée dans l'ancien stade d'Olympie au cours d'une procession qui passe devant unolivier sauvage dont un rameau, symbole de paix et récompense du vainqueur des Jeux, est coupé. La grande prêtresse allume latorche et la remet au premier relayeur. Plusieurs autres relayeurs la transportent jusqu'auStade panathénaïque qui a accueilli lesJeux olympiques de 1896. LeComité olympique hellénique qui avait la responsabilité des relais jusqu'à ce stade passe lui-même le relais au Comité d'organisation des Jeux olympiques (COJO) du pays hôte[5].
Chaque participant (sélectionné en raison de son « accomplissement personnel » ou de sa contribution à la vie locale) porte ensuite le plus souvent àpied la torche ou le flambeau olympiques (ou leurs répliques) sur une courte distance et la remet à un autre porteur. Lerelais de la flamme olympique prend fin lors de la cérémonie d'ouverture des jeux au cours de laquelle traditionnellement le dernier porteur, généralement unchampion ou un jeune sportif du pays organisateur des jeux, allume de façon spectaculaire et originale avec sa torche une vasque ou un chaudron monumental, lequel brûle pendant toute la durée des jeux. Le choix de ce dernier porteur est en principe gardé secret jusqu'à la dernière minute.
La flamme est finalement éteinte à la fin de la cérémonie de clôture.
La torche olympique n'existait pas dans lesJeux olympiques antiques. La flamme olympique, des jeux olympiques modernes, est apparue pour la première fois le lors desJeux olympiques d'été de 1928, àAmsterdam. Il n'y avait alors pas de relais pour porter la torche[6], le premier eut lieu en 1936 et relia Olympe à Berlin indiquant que «le feu sacré de la Grèce antique, de la race nordique, se retrouve désormais à Berlin après avoir brûlé enGrèce[7]" et symbolise le "corps de renaissance de la race" selon l'historien spécialiste du nazismeJohann Chapoutot.
Sur une idée attribuée au secrétaire général du comité d’organisation des Jeux olympiques de Berlin,Carl Diem, et retenue parAdolf Hitler, inspirée deslampadédromies antiques, le premier relais avec la torche a eu lieu lors desJeux olympiques d'été de 1936 àBerlin, dans le but de glorifier leTroisième Reich[8],[6] : la flamme est allumée à Olympie puis est relayée jusqu'à Berlin par plus de 3 000 athlètes originaires de sept pays[9]. Depuis, le relais et l'allumage de la flamme ont eu lieu à chaqueolympiade.
Le long passage de la flamme olympique est parfois l'occasion de manifestations politiques ou sociales dirigées contre le pays organisateur. Ainsi, lepassage de la flamme en 2008 à Istanbul, Londres, Paris, San Francisco, etc. fut le prétexte de manifestations pour les droits de la personne concernant la controversetibétaine. Similairement, le passage de la flamme olympique des jeux de 2010 àVancouver fut le prétexte de manifestations pour les droits de la personne concernant la situation des peuplesautochtones du Canada.
Ainsi, depuis1952, tous les 4 ans, puis tous les 2 ans, la flamme est allumée à Olympie grâce à l'énergie solaire puis transportée de ville en ville jusqu'à la cérémonie d'ouverture.
Parfois les torches sont fabriquées pour chacun des relayeurs, qui peuvent ensuite les racheter et les revendre[10].
À quelques rares occasions, la flamme olympique s'est éteinte de façon fortuite ou provoquée. Elle fut à chaque fois rallumée par une des lanternes contenant la « flamme-mère », une flamme « de secours » règlementaire issue d'Olympie :
En 1976, àMontréal, un orage violent éteignit la flamme pendant le déroulement des Jeux, quelques jours après l'ouverture. La flamme fut d'abord rallumée par un organisateur présent, à l'aide d'un simple briquet. Elle fut ensuite éteinte volontairement afin d'être correctement rallumée par la flamme de secours règlementaire.
En 2004, auStade panathénaïque àAthènes, un vent violent éteignit la flamme alors queYánna Angelopoúlou-Daskaláki, membre du Comité d'organisation, tentait de l'allumer pour le départ nocturne d'un grand relais de 78 000 kilomètres.
En 2008, à Paris au cours du parcours des jeux olympiques dePékin, la torche fut volontairement éteinte à trois ou cinq[11] reprises par les organisateurs chinois des Jeux olympiques, à cause de manifestations de protestation pour les droits de l'Homme en Chine. Par contre, la flamme est restée allumée à l'abri dans sa cage transportée par bus. Le relais de la flamme fut alors écourté, entrainant l'exclusion de certains porteurs prévus. Son transport vers lestade Charléty s'acheva en autobus, avant son départ pourSan Francisco, l'étape suivante.
AuxJeux olympiques d'été de 2012, la flamme s'est éteinte accidentellement pendant l'un des relais qui la menait à Londres[10]. Lors de ces mêmes Jeux, elle a été éteinte de façon volontaire le lendemain de la cérémonie d'ouverture afin de transporter la vasque du centre du stade jusqu'à son emplacement définitif, au pied de l'un des virages où elle a été rallumée de façon réglementaire[12].
Depuis l'origine du parcours de la flamme, certains pays organisateurs et participants ont innové en matière de moyen de transport :
En1976, la flamme olympique a été transformée ensignalradio. Le signal a été transmis depuis Athènes jusqu'auCanada où il a servi à allumer une autre flamme au moyen d'un rayonlaser.
En 1996, la flamme olympique a été embarquée à bord de la navette Columbia lors de la missionSTS-78 pour son1er vol dans l'espace.
La même année, d'autres étapes de transport originales ont été réalisées à l'aide d'uncanoëamérindien, d'unchameau et d'un avionConcorde.
En2004, unecourse par relais de 78 jours fut organisée. La torche a parcouru 78 000 kilomètres, en passant entre les mains de 11 300 porteurs de torche.
En2008, la flamme olympique a été portée jusqu'au sommet de l'Everest, à 8 849 mètres d'altitude[13], protégée du manque d'oxygène par unelampe de mineur spéciale.
La torche de 2012 créée par Edward Barber et Jay Osgerby, designers britanniques, présente« des lignes moyenâgeuses sous un alliance d'aluminium doré criblé de 8 000 cercles découpés au laser, symbolisant à la fois les anneaux olympiques et les 8 000 relayeurs qui se [succédèrent] feu au poing jusqu'à l'ouverture officielle des Jeux le 27 juillet ». La géométrie trilatérale anguleuse rappelle que la ville de Londres a organisé trois fois les Jeux (1908, 1948 et 2012). Elle a été testée dans lasoufflerie du constructeur automobileBMW pour s'assurer qu'elle ne s'éteindrait pas, et cela à des conditions extrêmes :« douches d'eau et trombes de neige, amplitudes insolentes de températures (entre -5 et+30 °C), tourbillons de vents à 8 kilomètres à l'heure… La flamme a tenu bon, mais néanmoins montré quelques faiblesses en début de parcours, dans le Devon, en raison d'un brûleur défectueux ». Quoi qu'il en soit, il existe une « flamme mère » conservée àAthènes, et qui est transportée dans des lanternes désignées au cas où il faudrait rallumer la torche[16].
↑À cause d'un problème technique, l'athlète canadienneCatriona Le May Doan n'a pas pu allumer sa partie de la vasque, mais elle a néanmoins été invitée à le faire au début de la cérémonie de clôture.
↑Au total, cinq torches différentes ont été créées pour les Jeux de Mexico 1968.