Les dialectes de la province néerlandaise deZélande, réunis sous l'appellation dezélandais (Zeeuws), sont parfois classés sous l'appellation de « flamand occidental », mais cette classification est controversée. Les dialectes zélandais et flamand occidental forment un continuum, mais il convient de noter que le zélandais a toujours eu un caractère plusingvaeonique et est aujourd'hui plus fortement influencé par le néerlandais. Toutefois, les dialectes parlés dans les parties centrale (commune deTerneuzen) et occidentale (commune deL'Écluse) du district de Flandre zélandaise sont habituellement considérés, surtout à l'ouest, comme faisant partie de tous les deux groupes des dialectes.
En Belgique, le flamand occidental connait de fortes disparités régionales tant en termes de prononciation que d'écriture et de vocabulaire. On retrouve notamment :
Il est à noter que les enseignants (professeurs et surtout instituteurs) ne comprenant pas le flamand l'ont interdit dans les écoles et les cours de récréation, ce qui donna un coup fatal à la poursuite de cette langue vivante. De plus, après laSeconde Guerre mondiale, le flamand avait une résonance trop germanique.
L'Institut de la langue régionale flamande (ouAkademie Voor Nuuze Vlaemsche Taele) a pour vocation de le promouvoir et élabore une graphie normalisée. La courbe du déclin de la pratique du flamand au cours duXXIe siècle dans le Westhoek français (l'arrondissement de Dunkerque) peut être comparée à celle du déclin de la pratique dubrabançon (appelé aussi flamand) àBruxelles (voirFrancisation de Bruxelles). Dans les deux cas, le français, minoritaire au sein des foyers avant 1900, est devenu largement majoritaire quelques décennies plus tard, mais la comparaison s'arrête là. Les processus à l'œuvre ont relevé de causes et d'enjeux différents.
En France, la réforme orthographique de laTaalunie n'a pas cours, et l'écriture du flamand occidental reste particulière :
Les différences essentielles entre le flamand occidental et le néerlandais dépassent des différences de prononciation. Les emprunts sont nombreux aufrançais. Ainsi, il existe les motssurtout (pour l'adverbe néerlandaismeestal),velo (pour le néerlandaisfiets) ou encorefrigo (pour le néerlandaiskoelkast).
En dehors du lexique, le flamand occidental présente de très nombreux éléments de la langue du Moyen Âge par rapport au néerlandais officiel (Algemeen Nederlands) :
pronoms anciens maintenus : « tu es » =gij zijt,gy zyt ougie ziet en flamand occidental ;je bent enAlgemeen Nederlands ;
double usage des pronoms personnels : « nous sommes » =me zijn wieder,me zyn wieder oume zien wieder en flamand occidental ;we zijn ennéerlandais standard.
En fonction du mot, le « een » néerlandais (un, une) deviendra « ne », « en » ou « e ». Ainsi, au lieu de « een stier », « een koe », « een kalf », il y aura « ne stier », « en koe », « e kalf ».
Le participe passé ouest-germanique en « ge- » qui se maintient en néerlandais devient « e- » (que l'on retrouve dans la Keure d'Hazebrouck (XIVe)(y-) en flamand occidental: ex :gedronken (« bu ») se prononce en néerlandais aux Pays-Bas avec un« g » initial fort (comme la jota espagnole ou le « ch » allemand dans « Bach ») ; en néerlandais enBelgique articulé moins fort et moins en arrière mais avec vocalisation (représenté en linguistique par « ɣ » ou parfois par « ʝ »; autrefois par un g minuscule à deux ovales) ; dans l'ouest de la Belgique, ce « g » devient « h », et l'on confond alors « hoed » et « goed »: ainsi les Brugeois prononcent le nom de leur ville ['brəhhə]. En flamand occidental (ainsi que dans sa variante française), ce « h » disparaît complètement et le « gedronken » devient « edrounken ».
Les verbes à l'infinitif sont enAN « -en ». En flamand occidental, il s'écrit et est prononcé « -n », même après une consonne.
La déclinaison germanique, quasiment disparue enAlgemeen Nederlands et abolie dans l'orthographe depuis 1958, survit un peu en flamand occidental, quoique de façon irrégulière.
Le flamand occidental connait également une déclinaison des mots « oui » et « non » en fonction de la personne. La déclinaison marque la personne sur laquelle le oui ou le non s'applique. Ces mots se déclinent ainsi :
si une personne dit : « Reste ici. » et que l'interlocuteur répond oui ou non, cela se traduira par « blijf hier » et la réponse sera soit « joak » (soit « oui, je reste ici ») ou « nink » (soit « non, je ne reste pas ici »).
Les mots sont également modifiés : le « ij » deviendra par exemple« y »[Lequel ?][pas clair]. Ainsi, le « zijn » néerlandais deviendra « zyn » (être), et le « kijk » deviendra « kyk ».
Comme presque tous les dialectes de Flandres, le « -t » final des mots comme « met » (avec), « dat » (que, qui), « niet » (ne... pas), etc. n'est pas prononcé et parfois non écrit.
La différence masculin/féminin reste très vivace en flamand occidental alors que les deux genres sont confondus enAlgemeen Nederlands (un peu comme ensuédois etdanois). Le motwagen est masculin ce qui est clair en flamand occidental car on dit « met den wagen » et non « *met'r wagen » (« avec la voiture »). Un Néerlandais hésitera entre masculin et féminin car il diramet de wagen, « de » étant masculin et féminin.