La validation par l'IUPAC de l'observation du flérovium est la suite logique de celle de la caractérisation ducopernicium, qui impliquaitde facto la validation des données expérimentales relatives au flérovium à travers la chaîne de désintégrations[10] :
La synthèse à présent confirmée des premiers noyaux de flérovium a été réalisée en juin 1999 lorsque la même équipe a repris l'expérience réalisée avec leplutonium 244 : deux atomes de flérovium ont été à nouveau produits, avec unedésintégration α à9,82MeV en 2,6 s[13]. Cette observation a été attribuée dans un premier temps à du288Fl en raison des observations précédentes, mais une analyse approfondie a permis de l'attribuer de façon certaine à du289Fl[10].
La synthèse du283Cn, publiée en mai 2009[18], est venue confirmer indirectement les résultats obtenus précédemment sur le287Fl (ainsi que sur le291Lv).
Le tableau ci-dessous résume l'état de l'art en matière de production d'isotopes du flérovium :
Des expériences assez complexes d'adsorption de287Fl sur de l'or ont été réalisées au printemps 2007 par des équipes du Flerov Laboratory for Nuclear Reactions (FLNR, au sein duJINR àDubna, enRussie) et de l'Institut Paul Scherrer (PSI, dans lecanton d'Argovie, enSuisse), qui ont suggéré un comportement en accord avec celui attendu pour ungaz rare volatil[20] ; ces résultats viennent appuyer des études théoriques indiquant que le flérovium pourrait avoir le comportement d'un gaz rare en raison d'effets relativistes dans son cortège électronique qui en modifieraient la configuration[9].
La théorie MM (Microscopic-Macroscopic) décrivant lastructure nucléaire suggère de rechercher l'hypothétique « îlot de stabilité » autour dunucléide298Fl, qui serait « doublement magique » avec 114 protons et 184 neutrons. Cela pousse à créer des isotopes de flérovium plus riches en neutrons que ceux synthétisés jusqu'à présent, qui demeurent très instables et se désintègrent parfission spontanée (produisant une variété deradionucléides),désintégration α,émission de positron oucapture électronique (donnant del'élément 113). La difficulté est alors de trouver la combinaison de l'ion lourd et de la cible qui permettra de synthétiser un noyau comportant exactement 184 neutrons pour 114 protons : il faudrait par exemple utiliser des ionscalcium 50 sur une cibleplutonium 248 pour avoir le compte juste, ce qui n'est pas envisageable compte tenu de l'extrême difficulté à obtenir des quantités suffisantes de50Ca et surtout de248Pu. L'idée alternative serait alors de procéder à la quasi-fusion de noyaux massifs, en misant sur le caractère stabilisateur des couches nucléaires saturées qui tendrait à orienter les réactions nucléaires vers la production de noyauxdoublement sphériques,via par exemple la réaction :
dans laquelle les nucléides298Fl et40Ca sont « doublement magiques » — du moins si 114 est bien un nombre magique de protons dans un noyau ayant 184 neutrons comme l'affirme la théorie MM.