Cet article traite uniquement de la compétition masculine. Pour la compétition féminine, voirFlèche wallonne féminine.
| Sport | Cyclisme sur route |
|---|---|
| Création | 1936 |
| Organisateur(s) | ASO |
| Éditions | 89(en 2025) |
| Catégorie | UCI World Tour |
| Type / Format | Classiqueardennaise |
| Périodicité | Annuelle (avril) |
| Lieu(x) | |
| Statut des participants | Professionnel |
| Site web officiel | la-fleche-wallonne.be |
| Tenant du titre | |
|---|---|
| Plus titré(s) | (5 victoires) |
LaFlèche wallonne est une coursecycliste d'un jour, uneclassique, se disputant enBelgique (Région wallonne) au printemps. Cette course est inscrite au programme duProTour de2005 à2007, puis duCalendrier mondial UCI en 2009 et 2010, et enfin de l'UCI World Tour en 2011. Actuellement, le parcours démarre d'une ville wallonne différente d'une année à l'autre pour arriver àHuy, où se trouve lemur de Huy, cette côte raide de 1,2 km aux pourcentages impressionnants, frôlant les 22 % dans le virage le plus difficile, et qui donne souvent lieu à des arrivées spectaculaires. Le Mur est escaladé à trois reprises pendant l'épreuve, les deux premières ascensions n'ayant bien souvent aucune influence sur la course.
Elle a aujourd'hui lieu dans la deuxième moitié du mois d'avril, systématiquement le mercredi qui suit l'Amstel Gold Race et précèdeLiège-Bastogne-Liège, formant avec ces deux courses au profil semblable un des temps forts de la saison cycliste, réservé aux puncheurs et intitulées « classiques ardennaises ».Davide Rebellin en 2004 etPhilippe Gilbert en 2011 sont les seuls à avoir remporté ces trois courses la même année.
L'EspagnolAlejandro Valverde est le coureur le plus titré avec cinq victoires dont quatre consécutives.
La Flèche wallonne est créée en 1936 par le journalbruxelloisLes Sports et son patron, Albert Van Laethem, pour stimuler les ventes. La course traverse alors la Wallonie d'ouest en est, deTournai aux Terrasses d'Avroy (àLiège) en passant parAth,Mons,Charleroi,Namur etHuy[1]. Lapremière édition a lieu le 13 avril, lundi de Pâques, au lendemain d'unParis-Roubaix pluvieux. 64 coureurs s'élancent sur les 236 kilomètres au milieu d'une foule considérable, assurant un succès populaire à la course. Le favori de cette course,Eloi Meulenberg, est seul en tête lorsqu'il est renversé par une moto àLiège. C'est finalement son compatriotePhilémon De Meersman qui s'impose. Deux ans plus tard, l'édition 1938, disputée dans des conditions terribles (11 coureurs seulement à l'arrivée) voit la victoire d'Émile Masson junior, également premier Wallon à s'imposer.
Entre 1943 et 1945,Marcel Kint réussit le triplé. En 1948, le journalLes Sports reprend l'organisation deLiège-Bastogne-Liège et décide de faire courir les deux épreuves sur le même week-end pour former leWeek-end ardennais, augmentant de ce fait le prestige de ces courses. L'édition 1948 remportée pour la première fois par un étranger, l'ItalienFermo Camellini, intègre même le tout nouveauChallenge Desgrange-Colombo trois ans avantLiège-Bastogne-Liège. En 1950, la course, dont le lien avec l'Italie est un thème récurrent de son histoire (des milliers d'italiens ont immigré dans les années 1920 et 1930 dans la région) est remportée par le CampionissimoFausto Coppi. Celui-ci devance le BelgeRaymond Impanis de plus de cinq minutes et se venge deRik Van Steenbergen qui l'avait battu la saison précédente en revenant dans le final grâce à l'aide des voitures suiveuses[2]. Les années suivantes mettent en scène le duel entreFerdi Kübler etStan Ockers, deux victoires chacun. Imbattable, le SuisseFerdi Kübler est le premier à réaliser le doublé Flèche wallonne-Liège-Bastogne-Liège en 1951 et 1952. L'édition 1958 marque la dernière grande victoire deRik Van Steenbergen (avec le maillot arc-en-ciel). L'année 1960 voit le parcours changé et de nombreuses côtes abandonnées, favorisant un final groupé. Le départ est donné à Liège et l'arrivée à Charleroi, sur un tracé diminué à 208 kilomètres.Pino Cerami s'impose devant les siens.
En 1963,Raymond Poulidor est le premier coureur français à s'imposer. En 1965,Eddy Merckx dispute sa première course professionnelle à l'occasion de la Flèche wallonne. Parti trop tôt en tête de course, il abandonne. Il conquiert néanmoins son premier succès deux ans plus tard, malgré un peloton ligué contre lui. Lors de l'édition 1968,Rik Van Looy s'impose et complète sa collection de classiques en gagnant la seule qui manquait encore à son palmarès. Dans les années 1970, Merckx remporte à nouveau la course à deux reprises, égalantMarcel Kint. En 1972, il devient le troisième à réussir le doublé avec Liège-Bastogne-Liège. En 1977, six coureurs sont positifs au Stimul (dontFreddy Maertens (le vainqueur),Eddy Merckx,Michel Pollentier etWalter Planckaert), produit de la famille de lapémoline, une amphétamine.Francesco Moser, arrivé deuxième, est déclaré vainqueur.
Le terribleMur de Huy est ajouté à la fin de l'épreuve en1985, favorisant lespuncheurs[3]. Cette année-là, le premier vainqueur au sommet du Mur est le coureur wallonClaude Criquielion, arrivé en solitaire. En1993, la course jusque-là organisée par l'ancien éditeur du journalLes Sports Théo Van Griethuysen[4],[5] est reprise par laSociété du Tour de France, qui organise leTour de France mais aussiParis-Roubaix,Paris-Tours, ainsi queLiège-Bastogne-Liège depuis 1990[6]. La Société du Tour de France se fond ensuite dans l'entreprise dont elle est une filiale,Amaury Sport Organisation (ASO), pour en devenir le département cyclisme[7]. L'édition 1994 est marquée par le triplé de l'équipeGewiss-Ballan. La course est remportée pour la troisième fois parMoreno Argentin devant ses coéquipiersGiorgio Furlan etEvgeni Berzin, après s'être échappés du peloton à 72 kilomètres de l'arrivée, pour ne plus jamais être rattrapés[8]. Après la course, la performance dominante des coureurs Gewiss a suscité des soupçons. Leur médecin d'équipe,Michele Ferrari, est interviewé par le journalL'Équipe le lendemain de la course et répond à des questions sur l'érythropoïétine (EPO), une substance utilisée à des fins de dopage. Parlant des dangers de l'EPO, Ferrari déclare ne le considérer pas plus dangereux que« dix litres de jus d'orange »[9],[10].
En 2001,Rik Verbrugghe met fin à une période de douze ans sans victoire belges[11]. En 2003, Astarloa s'impose après avoir attaqué dans les onze derniers kilomètres. Durant les années qui suivent, la course se résume à une course de côte[12].Davide Rebellin s'impose par trois fois et rejoint au palmarès Kint, Merckx et Argentin. En 2006,Alejandro Valverde gagne sa première Flèche wallonne. Il récidive de 2014 à 2017, portant le record de victoires à cinq sur la classique. En 2018, il est devancé par le FrançaisJulian Alaphilippe, qui double la mise en 2019.
L'édition 2020, initialement prévue en avril, est reportée au, en raison de lapandémie de maladie à coronavirus[13]. Elle est remportée par le SuisseMarc Hirschi, qui devient à 22 ans le plus jeune vainqueur de la course depuisPhilémon De Meersman, lauréat de la première édition en1936 et le premier coureur à s'imposer dès sa première participation depuisEddy Merckx en1967[14]. En 2021, le FrançaisJulian Alaphilippe s'impose pour la troisième fois en quatre ans et devient le sixième coureur à s'imposer avec lemaillot arc-en-ciel.

Le Mur de Huy (officiellement Chemin des chapelles) est un lieu indissociable de la course depuis sa première apparition comme final de l'épreuve en 1985[3]. La Flèche wallonne est la seule course d'un jour WorldTour à se terminer sur une pente raide, ce qui amène des stratégies de courses différentes des autres classiques. L'ascension de 1,3 kilomètres présente une moyenne légèrement supérieure à 9% et atteint des pentes très raides de 26% sur une section, rendant difficile pour quiconque de s'échapper. La victoire se décide rarement avant la dernière montée du Mur, la dernière fois que le vainqueur de la course s'est échappé avant le Mur de Huy remontant à l'édition 2003, lorsqueIgor Astarloa a battu au sprint son dernier compagnon issu de l'échappée matinale.
Le circuit final est une boucle d'une trentaine de kilomètres à parcourir deux ou trois fois. Il comprend lescôtes d'Ereffe, du chemin des Gueuses oude Cherave et leMur de Huy qui sert d'arrivée et qui est considéré par l'organisateur comme« la côte la plus raide du cyclisme »[15],[16].

Comme de nombreuses épreuves cyclistes, le parcours a considérablement évolué au fil des ans, à la fois en termes de tracé et de longueur. L’événement s'est déroulé pour la première fois sur les routes reliantTournai àLiège en1938 (faisant passer la distance de 236 kilomètres à 300 kilomètres soit la plus longue de son histoire), après quoiMons est devenu le point de départ. À partir de1948, la course s'élance deCharleroi. À partir de1960, la course se déroule dans le sens opposé, commençant à Liège et se terminant à Charleroi puis àMarcinelle à partir de1965. Certaines années ont vu l'épreuve commencer et finir au même endroit :Verviers de 1974 à 1978 ouHuy de 1983 à 1985 et de 1988 à 1996. Depuis 1983, la course se termine à Huy et depuis 1990, la distance de course n'a pas dépassé 210 kilomètres.
Par la suite, entre 1998 et 2012, la course débute àCharleroi et se dirige vers l'est, àHuy, où les coureurs effectuent deux ou trois tours d'un circuit difficile, comprenant notamment la montée raide duMur de Huy, avec plusieurs tronçons supérieurs à 15 % et pouvant dépasser les 20 % sur une section. Depuis 2013, la ville de départ change régulièrement mais le circuit d'arrivée au Mur de Huy ne varie guère.
Pour l'édition masculine, les coureurs se partagent un total de 43 000 euros dont 16 000 euros pour le vainqueur. Les primes de l'édition féminine sont plus modestes avec un total partagé de 9 005 euros, dont 1 535 euros pour la gagnante[17].
| Place | Montants |
|---|---|
| Première | 16 000 euros |
| Deuxième | 8 000 euros |
| Troisième | 4 000 euros |
| Quatrième | 2 000 euros |
| Cinquième | 1 600 euros |
| Sixième | 1 200 euros |
| Septième | 1 200 euros |
| Huitième | 800 euros |
| Neuvième | 800 euros |
| Dixième | 400 euros |
La Flèche wallonne est la première desclassiques ardennaises, disputée quatre jours avantLiège-Bastogne-Liège. Les deux courses sont organisées parAmaury Sport Organisation. Depuis le début des années 2000, la classique néerlandaise, l'Amstel Gold Race, est également considérée comme une classique ardennaise dans une définition plus large en raison de son profil, même si elle n'a pas lieu dans les Ardennes. De même, la Flèche wallonne n'est d'ailleurs pas à proprement parler une course ardennaise car le tracé n'atteint en aucun point le massif ardennais, la plupart des difficultés se situant dans leCondroz.
La Flèche Wallonne, bien que plus jeune que Liège-Bastogne-Liège, a néanmoins longtemps été considérée comme l'événement le plus prestigieux des deux classiques ardennaises, montrant comment le prestige et l'importance d'une course peuvent parfois changer au fil du temps. À une époque, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège se déroulaient sur deux jours successifs connus sous le nom leWeek-end ardennais, avec Liège-Bastogne-Liège organisée le samedi et la Flèche Wallonne le dimanche.
Seuls huit coureurs ont remporté les deux courses la même année : l'EspagnolAlejandro Valverde à trois reprises (2006, 2015 et 2017), le SuisseFerdi Kübler deux fois (en 1951 et 1952), et à une reprise les BelgesStan Ockers (1955),Eddy Merckx (1972) etPhilippe Gilbert (2011), les ItaliensMoreno Argentin (1991) etDavide Rebellin (2004) ainsi que le SlovèneTadej Pogačar en 2025.
En 2011, Philippe Gilbert remporteLiège-Bastogne-Liège devant les frères luxembourgeoisFrank etAndy Schleck dans un sprint à trois[18]. Il complète une série de victoires unique en l'espace de dix jours, Gilbert ayant déjà remporté laFlèche brabançonne, l'Amstel Gold Race et laFlèche wallonne, réalisant ainsi un quadruplé historique de victoires sur les classiques vallonnées d'avril.

| Victoires | Coureur | Pays | Éditions |
|---|---|---|---|
| 5 | Alejandro Valverde | 2006, 2014, 2015, 2016 et 2017 | |
| 3 | Marcel Kint | 1943, 1944 et 1945 | |
| Eddy Merckx | 1967, 1970 et 1972 | ||
| Moreno Argentin | 1990, 1991 et 1994 | ||
| Davide Rebellin | 2004, 2007 et 2009 | ||
| Julian Alaphilippe | 2018, 2019 et 2021 | ||
| 2 | Ferdi Kübler | 1951 et 1952 | |
| Stan Ockers | 1953 et 1955 | ||
| Rik Van Steenbergen | 1949 et 1958 | ||
| André Dierickx | 1973 et 1975 | ||
| Bernard Hinault | 1979 et 1983 | ||
| Claude Criquielion | 1985 et 1989 | ||
| Laurent Jalabert | 1995 et 1997 | ||
| Tadej Pogačar | 2023 et 2025 |
| Victoires | Pays |
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| 39 | |
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