LaFinlande (enfinnois :SuomiPrononciationⓘ ; ensuédois :Finland), en forme longue larépublique de Finlande[7] (enfinnois :Suomen tasavalta ; ensuédois :Republiken Finland), est unÉtat souverain d'Europe du Nord dont le territoire s'étend sur le flanc Est et sur 100 000 îles de lamer Baltique. La partie continentale possède près de 200 000 lacs et partage ses frontières terrestres avec laRussie à l'Est ainsi que laSuède et laNorvège au Nord, tandis que lesarchipels deTurku et d'Åland constituent l'essentiel de la partie insulaire du pays.
Habité par des populationsfenniques apparentées aux actuelsEstoniens depuis leIVe millénaire av. J.-C., et par lesSamis depuis leXIIe, le territoire de la Finlande est colonisé et christianisé par laSuède lors descroisades baltes. Durant leMoyen Âge, les Suédois cohabitent avec les populations indigènes et contribuent aucommerce sur la mer baltique. Tout au long de l'histoire, le pays est complètement intégré à la Suède, mais convoité par laRussie qui en prend le contrôle au début duXIXe siècle. L'influence tardive dulibéralisme et dunationalisme romantique dans cette région d'Europe pousse les indigènes finnois à s'émanciper des tutelles suédoises et russes puis à développer unsentiment national à la même période[8]. Dans le sillage de larévolution de 1905, le tsar de Russie accorda en 1906 à la Finlande le droit d’élire un parlement unicaméral au suffrage universel masculin et féminin, dont les femmes y jouissaient aussi de l’éligibilité (une première dans le monde). Profitant de l'instabilité consécutive à larévolution russe de 1917, le Parlement finlandais, à majoritésocial-démocrate depuis 1916, adopta la loi sur la répartition des pouvoirs, laValtalaki, qui proclame la souveraineté de la Finlande en matière de politique intérieure, cette loi est rejeté le gouvernement provisoire deKerensky et le Parlement est dissous avec le soutien des partis libéraux et conservateurs[9],[10]. Le Sénat finlandais proclament finalement l'indépendance de la Finlande le 6 décembre 1917 sous la pression de parti social-démocrate qui avait lancé une grève générale le 14 novembre 1917[10]. Le pays est néanmoins déchirée par uneguerre civile extrêmement meurtrière entre les gardes civiles et les gardes rouges qui verra la mort de plus de 10 % des effectifs militaires de départ[11],[12]. À partir de 1940, la république de Finlande entre en guerre à deux reprises avec l'Union soviétique (guerre d'Hiver etguerre de Continuation) pendant laSeconde guerre mondiale[13], mais doit en échangese soumettre à l'influence de cette dernière[14] et montrer une certaine neutralité entre lesblocs de l'Ouest etde l'Est lors de laguerre froide.
Pays de culture autochtonenordiquefennique[17] possédant unfolklore, une origine et langue semblables à celles de l'Estonie[18] (toutes deux berceaux dusauna[19],[20]), la Finlande est néanmoins politiquement rattachée à ses voisins occidentauxscandinaves avec lesquelles elle forme leConseil nordique. Ayant connu un fort développement économique après la Seconde Guerre mondiale, la Finlande a adopté lemodèle scandinave basé sur une politiquesociale-démocrate. Précurseur dans le domaine des libertés politiques (telles que ledroit de vote des femmes), la Finlande figure également parmi les chefs de file mondiaux dans des domaines tels que ledéveloppement humain, la qualité de vie, le bonheur et le niveau d'éducation[21],[22],[23],[24].
Le paysage finlandais est plat dans la partie sud-ouest et dans les vastes plaines côtières d'Ostrobothnie, mais vallonné de collines dans le Centre et l'Est. La Laponie est par endroits montagneuse, mais généralement formée de vastes étendues assez planes. Le point culminant est le montRidnitsohkka 1 328 m d'altitude[25],[26], qui se trouve dans la pointe nord-ouest de laLaponie, près des frontières norvégienne et suédoise[26]. La Finlande est un pays aux milliers de lacs (dont la plupart communiquent entre eux) et d'îles (187 888 lacs et 179 584 îles). Un de ces lacs, leSaimaa, est le cinquième plus grand d'Europe. À côté des nombreux lacs, le paysage est dominé par laforêtboréale (environ 68 % du pays) et assez peu de terres arables. La plupart des îles sont dans le Sud-Ouest, dans l'archipel d’Åland, et le long de la côte méridionale dugolfe de Finlande.
Le socle rocheux de la Finlande est formé principalement de rochesprécambriennes dubouclier scandinave (gneiss,granite etschistes). Le relief de la Finlande s'est formé il y a environ un milliard d'années, si bien qu'il est aujourd’hui très érodé et peu marqué. Seuls quelquesdômes dequartzite ont relativement bien résisté à l'érosion, et ils forment les rares collines du pays.
Rochers de granite érodés par le mouvement des glaciers, sur l'île deSöderskär(sv) face à la côte méridionale de la Finlande.
Le paysage actuel est essentiellement marqué par lesglaciations. Il y a 10 000 ans, les glaciers recouvraient la totalité de la Finlande : ils ont charrié des rochers puis ont laissé en se retirant de vastesmoraines, érodées à leur tour par l’eau de fonte. Les paysages présentent des formes typiques de paysage glaciaire :roches moutonnées,drumlins eteskers. Autour des moraines, comme àSuomenselkä dans l’Ouest, ou àSalpausselkä au Sud, l’épaisseur des dépôts de sédiments glaciaires peut dépasser par endroits 100 m. L’eau de fonte des glaciers a donné naissance aulac Ancylus, ancêtre de l’actuelle mer Baltique, et recouvert une grande partie du pays. Le lac s’est ouvert il y a 7 000 ans sur lamer du Nord. L’abaissement du niveau de l’eau, conjugué à lasurrection isostatique a donné au fil des siècles suivants le relief actuel du pays. Dans l’intérieur des terres, l’eau de fonte des glaciers a noyé les dépressions du relief et rempli d’anciennesfailles, donnant naissance à la multitude de lacs de la Finlande. Le processus de surrection du relief se poursuit aujourd’hui : ainsi la côte dePohjanmaa s’élève de8 mm/an au-dessus de la mer Baltique. Il s’ensuit presque à chaque printemps des inondations, car les rivières n’ont pas de chenal d’écoulement naturel formé vers les côtes et les eaux de fontes peuvent librement s’épancher à travers le pays. Au cours des derniers siècles, certaines villes, commePori etVaasa, ont été rebâties plus à l’ouest de plusieurs kilomètres car leurs ports étaient asséchés.
Le type desédiment le plus commun dans les sols est latillite, qui est un héritage des glaciations. Comme on ne trouve decraie ou demarbre que dans des sites isolés en Finlande, les dépôts glaciaires sont souvent pauvres en calcaire, et c’est pourquoi ils donnent des sols sujets à l’acidification. Dans les dépressions du relief, formées lors de la phase du lac d'Ancylus et de la formation de la Baltique, les sédiments glaciaires sont souvent recouverts par des sédiments marins, enrichis en carbonates. Ces sols limoneux, combinés à la douceur du climat, concentrent la culture des céréales sur les côtes ouest et sud de la Finlande ; car dans l’intérieur du pays, les sols sont peu favorables à l’agriculture du fait de leur acidification et de lafossilisation : il faut leschauler, les principales ressources en chaux étant fournies par les carrières dePargas, deLohja et deLappeenranta.
Si les mines de fer de Finlande sont aujourd’hui pratiquement épuisées, il subsiste d’importants gisements decuivre, denickel, dezinc et dechrome. Dans lesannées 1860, la découverte dequartz aurifères dans la vallée du Kemijoki déclencha une véritable ruée vers l’or en Laponie. Les rivières de Laponie sont toujours en exploitation, soit parorpaillage, soit par lixiviation industrielle : un filon important se trouve à Pahtavaara près deSodankylä. Les autres placers se répartissent un peu partout à l’intérieur du pays : dernièrement, en 1996, on a découvert près deKittilä un filon estimé à50 tonnes d'or. La Finlande est aussi le plus gros exportateur detalc d’Europe[27]. Cette roche, très utilisée dans l’industrie de lapâte à papier, est extraite en grandes quantités àSotkamo etPolvijärvi. Parmi les autres minéraux d’intérêt industriel extraits en Finlande, on trouve lawollastonite,dolomite,apatite,quartz etfeldspath.
On dénombre 42 000 espèces différentes d'animaux et de végétaux en Finlande, dont65 espèces de mammifères[28]. Si la biodiversité y est moindre qu'en Europe centrale, les zones vierges procurent un habitat à de nombreuses espèces devenues rares sur le reste du continent.
En Finlande, la tradition dudroit d'accès à la nature (jokamiehenoikeus en finnois,allemansrätten en suédois) permet à tout particulier, sous certaines conditions, de fréquenter en toute liberté les zones naturelles : il est notamment permis de récolter desbaies, deschampignons ou de pêcher à la ligne ; la chasse et la pêche sont du reste des activités très communes, puisque 6 % des Finlandais possèdent un permis de chasse[29].
La Finlande est le pays le plus boisé d'Europe : 86 % de la superficie du pays est couverte de forêts[30]. Mais la végétation s’ordonne du nord au sud en troiszones de végétation bien contrastées : la plus grande partie du pays est recouverte par laforêt boréale, qui se caractérise par une dominance des conifères, unepériode végétative brève et des sols pauvres, sur lesquels la croissance des arbres est lente et la variété florale est faible. Les essences dominantes sont lepin (50 %) et l'épicéa (30 %) ; le feuillu le plus représenté est lebouleau (16,5 %[31]). Le sol est couvert d’airelles et demousse, qui plus au nord cèdent la place auxlichens.
On ne retrouve deforêt mixte que le long de la côte sud-ouest ainsi que sur les quelques récifs disséminés au large. Il s'y trouve certaines essences uniques pour la Finlande, comme lechêne. LaLaponie septentrionale est essentiellement dénudée ; seuls quelques bouleaux faméliques trouvent à se développer. Les collines sont couvertes detoundra.
Un tiers de la Finlande était à l'origine couvert detourbières : au fil des siècles passés, la moitié a étéasséchée pour l'agriculture[32]. Il ne subsiste au sud que quelquestourbières ombrotrophes ; plus au nord, ce sont destourbières d’aapa. La plus grande partie de ces tourbières sont desripisylves.
Malgré une chasse intense, lesrennes sont encore nombreux en Finlande, et bien qu'un tiers du cheptel soit abattu chaque année, la population se maintient à peu près au niveau de 100 000 individus[33]. Ces animaux présentent un véritable danger pour les automobilistes car les chocs sont souvent mortels. Dans le Nord du pays, l'animal est omniprésent : quelque 200 000 rennes sont semi-domestiqués et s'ébattent toute l'année en liberté ; à la fin de l'automne, les éleveurs rassemblent le troupeau et sélectionnent les individus pour l'abattage. Lerenne des forêts est beaucoup plus rare : naguère commun dans toute la Finlande, il avait disparu à la fin duXIXe siècle ; dans les années 1950, une petite population a migré de Russie àCajanie et enCarélie du Nord. Lescerfs de Virginie, importés en grande quantité d'Amérique, se sont acclimatés dans le Sud et l'Ouest du pays.
La prospérité retrouvée des populations de prédateurs doit beaucoup aux mesures prises par les autorités ces dernières années ; on dénombre aujourd’hui plus de 1 000 ours bruns etlynx, et plus de200 loups. Par endroits, on a dû autoriser de nouveau la chasse de certains de ces animaux pour une durée déterminée. Il subsiste en Laponie une population de150gloutons. Lerenard polaire était naguère répandu dans tout le pays, mais l'activité des trappeurs l'avait pratiquement fait disparaître au début duXXe siècle. Lerenard roux a toujours été vivace, mais depuis quelques décennies il est concurrencé par lechien viverrin, venu de Russie.
Lephoque marbré du lac Saimaa (phoque annelé ouPusa hispida saimensis) est confiné aux lacs deSaimaa. Cette variété rare de phoque d'eau douce n'a pu être sauvée que par l'adoption de mesures énergiques, et symbolise la protection de la Nature en Finlande. Lepolatouche de Sibérie, qui pour l'Union européenne ne se trouve qu'en Finlande et en Estonie, bénéficie également de mesures spécifiques.
L’avifaune de Finlande comporte430 espèces[28], dont l’aigle royal, lepygargue, des gallinacés comme leGrand Tétras, lecoq de bruyère, lagélinotte et lelagopède et enfin une multitude de palmipèdes. Lecygne chanteur, par la place qu'il occupe dans lamythologie nordique, est l'animal-emblème finlandais. Cette espèce, elle aussi, n'a pu être sauvée de la disparition que par l'adoption de lois sévères : des15 couples recensés dans lesannées 1950, sont nés les 1 500 couples actuels.
La population active finlandaise s'élève à 2,66 millions (2004). Celle-ci se répartit dans les catégories suivantes : service public 32 %, industrie 22 %, commerce 14 %, finance et services 10 %, agriculture et forêt 8 %, transport et communication 8 %, construction 6 %.
En 2004, le taux de chômage était de 8,8 % (2004). Il est passé à 7,7 % en 2006 avant d'atteindre 6 % en avril 2008. Par la suite, le taux de chômage remonte à 8,9 % en novembre 2009 puis revient à 7,2 % en novembre 2011[36].
La Finlande est l'un des12 pays à avoir adopté l'euro le.
L'ONU, à travers le calcul de l'IDH (mesure synthétique du niveau de développement des pays) place la Finlande en neuvième position mondiale en 2007.
La dette publique de la Finlande a doublé entre 2008 et 2015, passant de 32 % à 64 % du PIB[37].
En 2015, l’écart d’espérance de vie entre les personnes diplômées et les personnes non diplômées est de cinq ans en Finlande[38].
En 2016, le gouvernement modifie le code du travail dans l'objectif d'accroitre la compétitivité des entreprises. Les salaires des fonctionnaires sont réduits pendant les jours de congés, les heures supplémentaires et le travail dominical seront moins payés et les cotisations sociales des salariés sont augmentées. En revanche, les cotisations patronales sont réduites[39].
La « Finlande et le Nord de la Sibérie » fut d'abord peuplée par deschasseurs-cueilleurs. Ils ont transmis leurs gènes jusqu’à l’ère moderne. Le groupe s’étend de la Laponie à l’est jusqu’au Groenland. Bien que génétiquement variées, ces populations ont unesignature génétique qui les relie le plus souvent aux peuples finnois.
Ils sont descendants des chasseurs-cueilleurs qui ont résisté à la poussée des agriculteurs. Ils se sont adaptés et ont prospéré dans un nouvel âge. Tout comme l’expansion de Béring, ce groupe dépasse les divisions conventionnelles, montrant des connexions claires à la fois avec l’est et l’ouest. Même l’Amérique est connectée avec le groupe « Finlande et Nord de la Sibérie », par sa parenté avec la Sibérie ancienne.
Les Hommes ne se sont installés dans le Grand Nord qu’il y a 30 000 ans, là où aucun Néandertalien ne s’était aventuré. Conservant des connexions à long terme avec les populations du Sud, les peuples du Grand Nord ont maintenu leur cohérence après la fin de la glaciation. Le groupe « Finlande et Nord de la Sibérie » se retrouve chez les chasseurs-pêcheurs Saami, avec des apports ouraliens, russes, suédois et même scandinaves.
La Finlande est, pendant leMoyen Âge et jusqu'au début duXIXe siècle, une partie du royaume deSuède. Pour autant la délimitation exacte de ses frontières notamment septentrionales fait l'objet d'une évolution lente, marquée par les rapports de forces entre les différentes puissances voisines parfois alliées duDanemark, de laNorvège, de laRussie et de laSuède[41].
Le début de la période suédoise intervient lorsque les rois et l'Église de Suède entreprennent des croisades en Finlande pour soumettre les tribus païennes qui se livraient à des incursions dans le royaume. C'est la croisade du roiÉric IX en 1154 qui établit le christianisme en Finlande. En 1372, la Suède accorde aux finlandais les mêmes droits qu'aux habitants du royaume, ce qui fait de la Finlande une partie intégrante du royaume de Suède[42].
Dès la fin du XVe siècle, la Finlande eut à se défendre de l'expansion russe commencée sous le tsarIvan III. Les armes suédoises permettent aux finlandais de résister et de vaincre les armées moscovites pendant de nombreuses années. La Suède, en reconnaissance de la loyauté et du courage des finlandais dans cette lutte contre les russes, élève la Finlande au rang de duché en 1551 et de grand-duché en 1581[42].
Mais à la fin du XVIIe siècle, la puissance suédoise s'effrite et pendant la grande guerre nordique de 1703-1721, la Finlande est envahie par les russes, obligeant la Suède par le traité deUusikaupunhi en 1721 à céder à la Russie tout l'orient de la Finlande. Deux autres guerres en 1741-1743 et 1788-1790 affaiblissent encore la Finlande, qui, voyant sa mère patrie hors d'état de la protéger, commence à se détourner de la Suède[42]. Toutes ces guerres entre la Suède et la Russie qui se sont déroulées en Finlande ouvrent les débuts de la construction d'une identité nationale finlandaise[43].
En 1808, le tsar Alexandre Ier déclare la guerre à la Suède et conquiert la Finlande sans résistance des finlandais, déjà prêts à obtenir de la Russie ce que la Suède ne pouvait plus lui offrir, à savoir la protection et une certaine autonomie. Le 29 mars 1809, la Russie confirme la constitution du pays élevé engrand-duché autonome rattaché à l'empire russe[42].
Son autonomie lui permettait d'entretenir une petite armée nationale, de conserver sa monnaie et sa banque nationales[44]. L'union avec la Russie dura de 1809 à 1917 et permit à la Finlande de prospérer après des années de guerre qui l'avaient ravagée. Entre-temps en 1812, la capitale est transférée deTurku àHelsinki. Sous le règne d'Alexandre II, les relations sont bonnes ce qui permet à la Finlande de créer une armée en 1880 sur la base du service militaire obligatoire. SousAlexandre III, des tensions apparaissent quand celui-ci veut réduire le grand-duché de Finlande au rang de province. Elles se confirment sousNicolas II quand en 1899 celui-ci restreint la compétence des autorités finlandaises et notamment de laDiète, jusque là chargée du vote des lois[42].
Le, l'Union soviétique attaque la Finlande lors de laguerre d'Hiver à la suite de désaccords territoriaux concernant des îles dugolfe de Finlande. Moscou tente même d'y installer unrégime fantoche : laRépublique démocratique finlandaise. La Finlande parvient à tenir tête bien mieux que prévu à l'Armée rouge, le conflit aboutissant à un traité de paix en 1940 : l'URSS annexe l'isthme de Carélie, mais renonce à envahir le reste de la Finlande. L'attaque de l'URSS par l'Allemagne nazie en 1941 (opérationBarbarossa) place la Finlande dans la position d'une alliéede facto de l'Axe (se battant contre l'URSS pour des raisons différentes). Les Finlandais passent à l'offensive (guerre de Continuation), mais si les débuts sont victorieux, les défaites successives de l'Allemagne et unevaste offensive soviétique lancée enCarélie les conduisent à signer unepaix séparée avec l'URSS en 1944, ce qui place cette fois l'armée finlandaise du côté desAlliés. Après avoir lancé un ultimatum à laWehrmacht pour se retirer du territoire, en accord avec le traité de paix, la Finlandeattaque les Allemands qui lui font payer ce « coup de poignard dans le dos » par de lourdes pertes : le pays sort ruiné et ravagé de cette guerre. Cet engagement porte ses fruits, car bien qu'elle doive, après la guerre, payer de lourdes réparations à l'URSS à la suite dutraité de Paris de 1947, la Finlande, contrairement à ses voisins baltes, sauve au moins son indépendance. Elle fait en effet valoir que son combat était motivé par la volonté de récupérer les territoires perdus en 1940 et qu'elle n'avait pas aidé l'armée allemande à encercler définitivementLéningrad durant l'hiver 1941.
Durant presque toute cette période, le présidentUrho Kekkonen, dont la personnalité a durablement marqué la Finlande, « règne » avec une longévité remarquable.
La Finlande est une démocratie parlementaire. Le président de la République, élu ausuffrage universel direct, dispose de pouvoirs non négligeables, mais joue actuellement un rôle moins marqué dans la vie politique qu'il y a vingt ans. Le gouvernement (valtioneuvosto en finnois oustatsrådet en suédois) est dirigé par le Premier ministre qui est élu par le parlement et nommé par le président de la République. Le gouvernement est constitué du Premier ministre, des différents ministres du gouvernement central et d'un membre d'office, le chancelier de la justice.
Leparlement (Eduskunta enfinnois ouRiksdag ensuédois)unicaméral est constitué de200 députés, et possède constitutionnellement l'autorité législative suprême en Finlande. Il peut modifier laconstitution, révoquer le gouvernement, et contrer lesvetos présidentiels. Ses actes ne peuvent être judiciairement contestés. Les lois peuvent être proposées par le gouvernement ou l'un des membres du parlement, qui sont élus au suffrage proportionnel pour une durée de quatre ans.
Le système judiciaire comprend les tribunaux de grande instance qui jugent des affaires civiles et pénales, des cours d'appel et une Cour suprême. Le contentieux administratif est du ressort des tribunaux administratifs, des cours administratives d'appel et de la Cour administrative suprême. Certaines juridictions administratives particulières sont chargées de traiter des litiges, par exemple dans le domaine des eaux.
Le parlement, depuis que le suffrage universel a été instauré en1906 (y compris pour les femmes), a été dominé par leParti du centre (anciennement nommé Parti agrarien), leParti social-démocrate de Finlande et leParti de la coalition nationale.L'éventail politique a été plus marqué par l'influence des courants anti-socialistes (au sens soviétique) que dans d'autres pays similaires ayant eu moins de contacts avec l'URSS.[réf. nécessaire]
La Constitution et sa place dans le système judiciaire sont uniques, dans le sens où il n'y a pas de Cour constitutionnelle et où la Cour suprême ne peut intervenir sur une loi au seul prétexte que celle-ci soit inconstitutionnelle. La valeur constitutionnelle d'une loi dépend d'un simple vote parlementaire. Les seuls autres pays européens à ne pas disposer d'organe suprême constitutionnel sont lesPays-Bas, laSuisse et leRoyaume-Uni (ce dernier n'ayant d'ailleurs pas de constitution écrite, celle-ci reposant sur les traditions, les précédents, la jurisprudence et un nombre limité de lois quasi-constitutionnelles).
La Finlande est un pays neutre depuis 1955. Elle ne fait alors pas partie de l'OTAN, mais elle développe unprogramme d'interopérabilité de ses forces avec celles de l'OTAN. Toutefois, pour les gouvernements de Finlande comme deSuède, les deux pays nordiques non-membres de l'OTAN, les menaces deMoscou et laguerre russo-ukrainienne réveillent en janvier 2022 les discussions sur la nécessité, notamment, de garder une « option » d’adhésion à l’Alliance nord-atlantique[45].
Le, à la suite de l'offensive russe en Ukraine, un sondage réalisé pour la chaîne de télévision publiqueYle révèle le basculement de l’opinion publique finlandaise. Pour la première fois, une éclatante majorité des personnes interrogées (76 %) ont déclaré être favorables à l’adhésion du pays à l’Alliance atlantique, contre 28 % mi-janvier[46]. Le, la Finlande souhaite faire évoluer sesrelations avec l'Otan et officialise sa demande d'adhésion à l'OTAN. La loi autorisant l'entrée de la Finlande dans l'OTAN est votée le à une très large majorité des députés finlandais (184 voix pour, 7 contre)[47]. Le pays devient le31e membre de l'OTAN le[48].
Seuls pays au monde à posséder des langues officiellesfenniques, la Finlande et l'Estonie sont engagées dans la préservation des langues et des cultures indigènes fenniques (et plus largementfinno-ougriennes etouraliennes) présentes en Finlande, Estonie,Lettonie,Scandinavie, ainsi qu'en Russie où elles sont réprimées[49],[50],[51],[52],[53],[54]. L'Estonien, langue la plus proche du finnois, est par ailleurs la quatrième langue maternelle la plus parlée du pays, avec 50 000 locuteurs natifs dans la population en 2021[55].
Les mots « finnois » et « finlandais » sont souvent employés indifféremment en français courant pour désigner la langue. L'usage le plus courant en français est de faire la distinction entre les deux termes :
les termes « Finlande » et « finlandais » font référence à un État, né en tant que tel en 1917, et à la nationalité de la population.
Répartition des suédophones par commune en 2017.
On trouve en Finlande une grande majorité de finnophones (environ 91,5 % de la population, cf.Démographie de la Finlande) mais aussi une minorité suédophone (environ 300 000 personnes ; mais 46,6 % de la population sait parler le suédois en 2008), et une minorité d'expression samie (Lapons). On estime le nombre de locuteurs de langue samie à 1 500 actuellement sur le territoire de la Finlande. À cela s'ajoute une minoritéRom relativement importante (près de 10 000 personnes). Il y a donc en Finlande des Finlandais d'origine finnoise finnophones et suédophones (tous les suédophones ne sont pas des descendants de Suédois), d'autres d'origine suédoise suédophones ou finnophones (des anciens Suédois ayant changé de langue), des Samis d'expression finnoise (qui ont perdu la connaissance du sami).
Le nom de nombreuses villes de la bande littorale est exprimé dans les deux langues ; ainsi deHelsinki (Helsingfors),Turku (Åbo) ouTampere (Tammerfors), par exemple. Lasignalisation routière bilingue est également présente dans de nombreuses communes.
L’anglais est aussi très présent, en seconde, ou même en troisième langue, pour une très grande partie de la population, vu le haut niveau d'éducation de la population, surtout en milieux urbains, et chez les plus jeunes.En 2011, environ 90 % des Finlandais avaient des connaissances partielles, ou parlaient couramment l'anglais, soit environ deux fois plus que les Finlandais qui savent parler suédois.[réf. nécessaire]
La Finlande fut une province russe (grand-duché) entre 1809 et 1918. Quelque 200 000 Finlandais parlent russe. Le russe reste la langue maternelle de quelque 5 000 Finlandais, qui sont surtout des descendants de Russes, ou Slaves, qui s'établirent en Finlande entre 1800 et 1910. De nos jours, ils sont généralement bilingues russe/finnois, ou russe/suédois. Ils sont localisés surtout à Helsinki, et vers Hamina[réf. nécessaire].
L'Église évangélique-luthérienne de Finlande est, en 2022, la principale confession du pays, avec 65,1 % de la population se réclamant de cette foi (Église d'État depuis 1923)[56]. La seconde Église d'État est l'Église orthodoxe de Finlande qui regroupe environ 1 % des Finlandais, on trouve aussi environ 11 000 catholiques finlandais[57]. L'islam s'est développé avec l'immigration (environ 22 261 musulmans en 2022)[58].
L'éducation est considérée comme un des droits fondamentaux de tous les citoyens finlandais. Il s'agit du droit de recevoir une formation secondaire (lycée inclus) gratuitement. La loi garantit ce droit pour tous les résidents et non uniquement pour les citoyens finlandais.
Les enfants de Finlande qui entrent à l’école à sept ans « ont passé leur enfance à jouer à la crèche »[réf. nécessaire], ils peuvent apprendre l'alphabet un an avant d’entrer à l’école, mais rien n'est exigé. L'enseignement fondamental est un enseignement de culture générale dispensé à l'ensemble des classes d'âge. Il est destiné à l'enfant de sa septième à sa seizième année. L'école fondamentale dure donc neuf ans et correspond à l'accomplissement de la scolarité obligatoire. Dans l'enseignement fondamental, les groupes sont formés par classes d'âge. Pendant les six premières années, il y a en général un enseignant principal qui enseigne la plupart des matières, ou toutes. Durant les trois dernières années, l'enseignement se fait habituellement par matières si bien que les enseignants sont spécialisés selon celles-ci. Dans l'enseignement fondamental sont intégrés aussi l’orientation pédagogique de l'élève et, en cas de besoin, un enseignement spécifique de soutien.
Le programme scolaire inclut au moins les matières suivantes : langue maternelle et littérature, seconde langue nationale (suédois ou finnois, selon le cas), langues étrangères, connaissances de l'environnement, instruction civique, religion ou morale, histoire, sciences sociales, mathématiques, physique, chimie, biologie, géographie, éducation physique et sportive, musique, dessin, travaux manuels et ménagers. La définition des objectifs généraux au niveau national et la répartition horaire des différentes matières ou combinaisons de matières dans l'enseignement et l'orientation pédagogique de l’élève sont du ressort du gouvernement. La direction nationale de l'enseignement définit les objectifs particuliers et les principaux contenus de l'enseignement en arrêtant les fondements des programmes scolaires. Sur ces bases, chaque établissement détermine concrètement, au niveau local, son programme d'enseignement. Il n'y a aucun examen à la fin de la scolarité obligatoire (à16 ans). Les redoublements et les abandons sont extrêmement rares.
Le baccalauréat finlandais s'appelleYlioppilastutkinto[59] et est considéré comme une véritable institution, et un pas important vers la vie adulte. En classe de terminale, les cours s'arrêtent fin avril, et les élèves se consacrent alors aux révisions, non sans avoir gratifié les plus jeunes de bordées de bonbons et d'autres friandises lancées depuis des camions lors de la virée bigarrée et joyeuse desPenkinpainajaiset[60],[61]. Après le baccalauréat, les heureux élus gagnent le droit de porter la casquette blanche du bachelier, ouylioppilaslakki[62] et inondent les restaurants des grandes villes pour une grande fête avant d'attaquer les révisions pour les examens d'entrée aux études supérieures, la vie active, ou une année sabbatique.
De plus, l’école est gratuite, comme le transport scolaire et le repas de midi. Les horaires sont doux : la journée démarre à8 heures et se termine vers14 heures. L’après-midi est consacrée aux sports, aux activités artistiques, à la découverte de la nature et il n’y a pratiquement pas de devoirs à la maison. Après l'école élémentaire, les jeunes Finlandais peuvent choisir entre le lycée et lelycée professionnel qui durent environ trois ans.
La Finlande est depuis plusieurs années championne du monde pour l'efficacité du système scolaire. Selon l'enquête PISA[63] sur les acquis des jeunes de15 ans (2000 et2003), la Finlande arrive en effet en tête en mathématiques, en maîtrise de la lecture, en sciences et en capacité à résoudre un problème (Finlande : deuxième position)[64]. Pourtant ce pays performant ne consacre que 6,2 % de son PIB à l'éducation alors que la France par exemple en consacre 6,9 %.
Si on en croit les enquêtes menées sur cette réussite, les relations avec les professeurs sont très bonnes, le climat est moins à la répression qu'à l'autodiscipline. Si un élève perd pied, pas question de redoubler, des professeurs spécialisés (2 ou 3 par établissement) viennent prêter main-forte à leur collègue dans la classe ou donnent des cours particuliers, autant qu’il est nécessaire. Les enseignants se situent dans une optique d'accompagnement et les textes, la hiérarchie, les maîtres y sont très respectés et leur autorité reconnue.
Le système est entièrement décentralisé. L'équipe enseignante et le directeur ont une grande marge de manœuvre dans l'organisation de l'établissement. L'école se charge elle-même de l'embauche des professeurs. Il n'y a pas d'inspecteurs, mais des évaluations ministérielles à usage interne. Les professeurs s'évaluent entre eux. Les communes financent les établissements à hauteur de 50 % du budget, le reste étant financé par l'État[65].
L'enseignement supérieur comprend deux types d'institutions : lesuniversités et lesinstituts universitaires professionnalisés. Pour y entrer il faut passer des concours. Le système de l'enseignement supérieur est très décentralisé avec une cinquantaine d'établissements.
Lesauna est une composante forte et emblématique de la culture finlandaise. « Sauna » est par ailleurs un mot d'origine fennique. En langue finnoise « sauna » signifie « étuve ».
Un grand pan de la musique finlandaise est influencé par les mélodies et les paroles de lamusique traditionnellecarélienne, telle qu'elle est exprimée par leKalevala. La culture carélienne est considérée comme l'expression la plus pure desmythes etcroyances de la culture finlandaise, et la moins influencée par la culturegermanique. La musique traditionnelle finlandaise vit un renouveau depuis quelques décennies, et est devenue une branche de lamusique populaire. Les peuples du Nord de la Finlande, lesSamis, ont leur propretradition musicale(en).
Un grand compositeur national estJean Sibelius dont l'œuvre majeureFinlandia symbolise le mieux la naissance de l'identité nationale finlandaise.
Tove Jansson est connue pour ses livres illustrés pour enfants lesMoumines.Fingerpori(en) est une bande dessinée humoristique crée par l'auteur finlandaisPertti Jarla(en) avec comme personnage centralHeimo Vesa.
La cuisine traditionnelle finlandaise a été fortement influencée par les cuisines suédoise, allemande et russe. Il y a cependant des différences et des singularités. Par exemple, les plats finlandais ont tendance à être moins sucrés que les plats suédois, et les Finlandais utilisent moins de crèmesmetana que les voisins russes. Dans des temps plus reculés, la cuisine finnoise variait d'une région à l'autre, et différait notablement entre l'Ouest et l'Est de la Finlande.[réf. nécessaire]
Lepetit déjeuner traditionnel, très consistant, est un vrai repas. Ledéjeuner, qui est un repas assez léger, rapide et peu formel, est en général consommé autour de11 h 30, « là où on est », soit pour ceux qui travaillent : sur le lieu de travail ou dans unecantine. Ledîner est pris entre 17 et18 h, à la maison.
Traditionnellement fêté à la campagne. Le drapeau finlandais est hissé partout dans le pays (tous les bâtiments publics ou privés sont équipés de mâts). Lesfeux de la Saint-Jean conduisent à la réalisation de tours de bois (morceaux, troncs, branches assemblés) dont l'embrasement peut être visible d'assez loin.
Le sport est un passe-temps national en Finlande et de nombreux Finlandais se rendent régulièrement aux compétitions sportives. Le sport national est lepesäpallo, proche dubaseball, mais les sports les plus populaires pour l'audience et la couverture médiatique sont lehockey sur glace et laFormule 1. Lefootball est aussi très populaire en Finlande grâce au célèbreJari Litmanen, ancien milieu offensif de l’Ajax durant les années 90. Surnommé« le Roi » en Finlande, Litmanen a été nommé auBallon d’Or 1994. L'équipe nationale et ses joueurs (les « Hiboux ») s'est qualifiée pour lechampionnat d'Europe de football 2020, première compétition majeure de son histoire.
Parmi les plus fameux athlètes finlandais du temps passé, il y aHannes Kolehmainen (1890-1966),Paavo Nurmi (1897-1973) etVille Ritola (1896-1982), qui, à eux trois, ont remporté25 médailles olympiques de course de fond. Ils sont considérés comme étant les premiers d'une génération de grands coureurs de fond finlandais, surnommés les « Finlandais volants ». Un autre coureur de fond,Lasse Virén (né en 1949), a remporté quatre médailles d'or au cours des Jeux olympiques de 1972 et 1976. Il n'est pas rare de voir un Finlandais skier deux heures après le travail.
En aviron,Pertti Karppinen est triple champion olympique en skiff en 1976, 1980 et 1984. Il est l'un des plus grands champions d'aviron duXXe siècle.
La Finlande est parfois présentée comme le pays du père Noël ; à partir des années 1960, elle a construit des attractions enLaponie, en particulier àRovaniemi, pour entretenir cette image et bénéficier de retombées touristiques[71],[72].
Cette section contient une ou plusieurslistes. Le texte gagnerait à être rédigé sous la forme de paragraphes synthétiques. Les listes peuvent demeurer si elles sont introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents éléments (30 janvier 2022).
Lignes de téléphone : 2,56 millions (en 2003)
Abonnements portables : 5,28 millions (en 2006)
Postes de radio : 7,7 millions (en 1997)
Postes de télévision : 3,2 millions (en 1997)
Liaisons Internet : 1,29 million (en 2003)
Nombre d'utilisateurs Internet : 4,82 millions (en 2014)[73]
Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 23 (en 2000)
↑Publié en français sous le titreSainte Misère, traduit par Jean-Louis Perret, Paris, Rieder, 1928 ; réédition, Paris, Presses du Compagnonnage, Collection des prix Nobel de littérature, 1963, avec un appareil critique.
↑Département de la communication - Ministère des Affaires étrangères de Finlande, « Sept emblèmes nationaux finlandais - voicilaFINLANDE »,voicilaFINLANDE,(lire en ligne, consulté le).
↑Laurence Graillot, « Une approche du phénomène d'hyperréalité à partir d'études des parcs Disney »,Décisions Marketing,no 34,,p. 43-44(lire en ligne, consulté le).
↑Marc Lohez, « Le Père Noël, aménageur du Grand Nord »,Métropolitiques,(lire en ligne, consulté le).