Quimper, la deuxième agglomération du Finistère, en est lechef-lieu, etBrest (première agglomération),Morlaix etChâteaulin, respectivement premier, troisième et quatrièmearrondissements, en sont les sous-préfectures.
Le Finistère tire son nom (littéralementfin de la terre) de sa localisation géographique[4] ; selon l'Annuaire statistique du département du Finistère pour l'an XII de la République, le département doit son nom à l'abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre, dite en latin « Sanctus Mattheus finis terræ » ou « in finibus terræ »[5] (soitSaint-Mathieu du bout du monde) ; ceci est confirmé parPol de Courcy qui précise que la suppression d'un « r » dans le mot est liée à la volonté d'éviter une confusion avec lecap Finisterre (Galice).
Le Finistère est totalement inclus dans laBasse Bretagne, qui comprend aussi les parties occidentales et de tradition bretonnante desCôtes-d'Armor et duMorbihan.
En breton, on nomme ce départementPenn-ar-Bed, qui signifie « tête », ou début, du Monde.
Pour contrebalancer l'impression de « bout du monde » que le nom français peut susciter, et se rapprocher du nom breton, un slogan a été inventé en 2011, devenu une marque commerciale : « Tout commence en Finistère »[6].
Le Finistère, photographié par la missionSentinel-2. Zoomez pour voir cette image à sa pleine résolution de 10 m. Des champs recouvrent la campagne française et dominent cette image prise le 27 septembre 2018. La ville de Brest est visible à gauche de l'image, le long de la baie abritée, près de la pointe ouest de la presqu'île. Ouessant, et les îles d'Iroise se trouvent à environ 30 km de la côte française et sont visibles à gauche de l'image.
D'un point de vue géologique[Note 1], le Finistère appartient auMassif Armoricain. Il est séparé en trois domaines distincts (domaines Nord - Centre - Sud - Armoricains), séparés par des zones de cisaillement majeures : le Cisaillement Nord Armoricain (au nord) et le Cisaillement Sud Armoricain (au sud). Il est constitué essentiellement d'unsoclecadomien (schisto-gréseux au centre et correspondant à la presqu'île de Crozon et au bassin de Châteaulin, granitique et gneissique au nord et au sud et correspondant au plateau du Léon et de Cornouaille, les deux avancées majeures du département vers l'ouest) et d'unecouverturepaléozoïque étagée du Cambrien au Carbonifère, soumise à des déformations hercyniennes et des intrusions granitiques[9].
Les roches les plus résistantes à l'érosion, legrès, lequartzite et legranite ont donné naissance aux principaux reliefs du Finistère. Malgré leur faible altitude, ceux-ci ne dépassent en effet jamais les 400 mètres, la vigueur de leurs pentes et l'aspect le plus souvent désolé de leurs sommets, leur a valu le qualificatif de montagnes. Au sud du plateau léonard et au nord du bassin de Châteaulin, s'étend la chaîne desmonts d'Arrée (point culminant : leRoc'h Ruz : 385 mètres) et au sud du bassin de Châteaulin et au nord de la vallée de l'Odet, celle desmontagnes Noires (point culminant : le Roc Toullaëron : 318 mètres). Se détachant des montagnes Noires, à l'ouest, le lourd dôme duMénez-Hom (329 mètres) et la montagne de Locronan (284 mètres), forment quant à eux des reliefs isolés mais importants.
Le département du Finistère est drainé par de nombreux fleuves côtiers qu'alimente un réseau dense de petites rivières et de ruisseaux. L'Aulne, le plus important d'entre eux, draine une large zone centrale du département enserrée entre les monts d'Arrée au nord et les montagnes Noires au sud, et formant une dépression appelée communément le bassin de Châteaulin. Le sud du département est drainé par l'Ellé, l'Aven, leBélon, leMoros, l'Odet, la rivière de Pont-l'Abbé et leGoyen. Le nord du département est drainé par l'Élorn, l'Aber-Benoît, laPenzé, leDouron. Ces cours d'eau, bien que de taille modeste, ont creusé de profondes vallées. Celles-ci ont été envahies dans leur partie basse par la mer à la suite de latransgression marine survenue à la fin dupléistocène et forment de pittoresques vallées maritimes s'enfonçant profondément dans les terres. Dans la région léonarde, on emploie communément le terme local « aber » pour les désigner : aber Wrac'h, aber Benoît. Il en résulte que la côte finistérienne est très découpée. Latranche d'eau écoulée annuellement par les cours d'eau finistériens présente toujours une valeur élevée (758 mm par an pour l'Odet à Quimper et 679 mm par an pour l'Élorn à Plouédern) en raison de l'abondance des précipitations et de la vigueur des pentes moyennes.
Le Finistère est entièrement dans le bassin DCELoire-Bretagne.
Carte de l'ensemble du réseau hydrographique du Finistère.
Les découvertes archéologiques concernant lepaléolithique ont toutes été faites le long du littoral.
La grotte effondrée deMenez Dregan en période de fouilles.
Le Finistère est habité depuis les âges les plus reculés : l'ancienne grotte marine deMenez Dregan, enPlouhinec est habitée dès lepaléolithique inférieur. Des outils (desbifaces) datant de l'acheuléen ou dumoustérien ont été trouvés par exemple sur la plage de Treisseny enKerlouan, mais aussi à Kervouster enGuengat L'acidité des sols explique qu'aucun reste humain n'ait été conservé.
L'âge du bronze voit éclore lacivilisation des tumulus, dénommée ainsi en raison des sépultures individuelles sous tumulus pratiquées. L'essor de la métallurgie est illustré par les nombreux dépôts de haches (haches à rebords,haches à douille, etc.), de lances, d'épées, de poignards, retrouvés.
À l'âge du fer l'agriculture sur brûlis est pratiquée, comme l'illustre les souterrains retrouvés, des chambres creusées dans le sol, servant probablement de refuge pour les hommes et la conservation des denrées, comme celui deTréglonou[10].
Augmenté de celui desCoriosolites, l'ancien territoire des Osismes forme alors laLétavie[Note 2], bientôt appeléeNouvelle Bretagne ouPetite Bretagne. Ce berceau de la Bretagne continentale fut divisé en deux royaumes, laCornouaille et laDomnonée (Conomor en est le roi le plus connu) qui avaient leurs correspondants insulaires. Ces royaumes doubles d'un côté à l'autre de la Manche étaient vraisemblablement régis par les mêmes dynasties à l'origine. LeBroërec (l'actuel département duMorbihan) se détacha de la Cornouaille et leLéon se détacha du royaume de Domnonée.
LeLéon était subdivisé en 3pagi : lepays d'Ach à l'ouest, le pays de Léon au centre et le Pougastel(pagus Castelli) à l'est (dont le chef-lieu était la forteresse de Castel-Dinan enPlouigneau) ; la Cornouaille comprenait lepays du Faou, lepagus autour de Brithiac (Briec, devenu plus tard lepays Glazik), lePorzay, lePoher (dénommé initialementPoucaer), lePou Trégunc, lePou Carnoët, d'autrespagi dans lecap Sizun, lecap Caval et lepagus deKonk (de l'Odet à labaie de La Forêt, autour deKonk Kerné (Concarneau), sans compter ceux situés dans l'actuel Morbihan.
Les chefs bretons créèrent des principautés autonomes : lecomté de Léon (le premier vicomte de Léon connu est Guiomarch, cité en 1021) laCornouaille succède auroyaume de Cornouaille (Budic, décédé en 1008, est le premier comte de Cornouaille connu) et lePoher pour l'actuel Finistère. La dynastie comtale accède autrône ducal de Bretagne en1066.
LeLéon reste sous l'autorité de sesvicomtes, quoique fort écornée par les ducs de BretagnePierre Mauclerc etJean le Roux. LesRohan héritent du Léon par mariage. Le titre de prince de Léon est encore porté aujourd'hui par le fils de l'actuel ducJosselin de Rohan (c'est bien sûr un titre de courtoisie).
La longueur du littoral est propice à l'essor de nombreuses sècheries de poisson, de ports de commerce très actifs commeMorlaix,Pouldavid,Penmarc'h etBrest.
Par contre l'activité minière prospère (mines de plomb argentifère dePoullaouen et duHuelgoat, carrières de granite et d'ardoises), de même que les papeteries (en 1729 le futur Finistère compte 50 moulins à papier, principalement dans l'arrière-pays de Morlaix), de nombreuses tanneries (par exemple àLampaul-Guimiliau) sans oublier l'arsenal de Brest et laManufacture royale de tabacs de Morlaix.
La majeure partie des paysans dépendent des seigneurs qui ont la propriété de la plupart des terres et louent les terres enfermage ou enmétayage, ou par des systèmes plus originaux comme ledomaine congéable[Note 5] ou laquévaise.
Le clergé, qui dépendait de l'un ou l'autre des deux évêchés deLéon et deCornouaille (quelques paroisses dépendant de l'évêché de Tréguier dans le Nord-Est du futur département), était très nombreux :Alain Croix recense 61 prêtres pour 4 paroisses du Léon en 1665, chacune ayantrecteur,curé,vicaires et prêtres habitués[Note 6].
Le département est créé lors de laRévolution française, le en application dudécret du 22 décembre 1789, à partir de la partie la plus occidentale de l'ancienneprovince deBretagne (il est d'ailleurs provisoirement nommé « Côtes-de-l'Ouest »). Renommé Finistère, sûrement en référence à l'abbaye de Fine-Terre[16], il portait leno 28 dans la liste des départements, étant donné que lesAlpes-Maritimes n'était pas encore un département français. Il comprend l'ouest de l'évêché de Cornouaille, l'intégralité duLéon et le tiers ouest duTrégor (leTrégor finistérien), ainsi qu'un petit bout duBroërec ouVannetais : communes deRédené,Arzano etGuilligomarc'h situées à l'est de Quimperlé. Par ailleurs le département s'est agrandi en1857, aux dépens du département voisin duMorbihan, en annexant la commune deLocunolé. Ce sera l'unique modification territoriale du département, après sa création, bien que d'autres communes réclameront en vain leur rattachement au Finistère pour des raisons à la fois géographiques, linguistiques et historiques. Ce sera notamment le cas des communes de l'anciennesénéchaussée de Gourin :Gourin,Le Faouët,Guiscriff, etc., qui dépendaient sous l'Ancien Régime de l'évêché de Cornouaille. La création du département ne s'est pas faite sans heurts, notamment pour le choix du chef-lieu, les trois villes deLanderneau,Quimper etCarhaix s'étant portées candidates[17].
Si la candidature de Carhaix fut rapidement éliminée (ville trop petite et trop excentrée), Landerneau fut choisie dans un premier temps le en raison du poids économique du Léon (la Cornouaille était alors beaucoup plus pauvre) et de sa proximité avec Brest (laquelle, choisie commepréfecture maritime ne pouvait pas être choisie comme préfecture départementale), mais Quimper finit par l'emporter, sous la pression notamment du député du clergéDenis Bérardier[18].
Les limites choisies pour le département défavorisèrent lePoher, partagé entre trois départements, et sa capitale traditionnelle,Carhaix, coupée notamment deGourin et duFaouët.
Le Finistère fut divisé en 9districts : Brest, Morlaix, Châteaulin, Quimper, Quimperlé, Lesneven, Carhaix et Pont-Croix. Les districts furent supprimés en 1800 et remplacés par lesarrondissements (Brest,Quimper,Morlaix,Châteaulin,Quimperlé furent chefs-lieux d'arrondissement ; l'arrondissement de Quimperlé fut supprimé en 1926).
Lescahiers de doléances des communes rurales réclament principalement l'égalité devant l'impôt et devant la justice, ainsi que la suppression des servitudes féodales, mais montrent un grand attachement au roi et à la religion catholique.
Le département fut représenté à laFête de la Fédération ; une compagnie de volontaires, dite ladivision du Finistère, participa à la chute deLouis XVI en participant à laprise des Tuileries le. Ces « fédérés du Finistère », qui étaient en tout 154 (dont 97 brestois et 29 quimpérois), furent 140, intégrés à la section des Gobelins (laquelle prit ensuite le nom de « section du Finistère »), à y participer[19].
Le, le Directoire du département, qui soutient lesGirondins, décide d'envoyer une force armée de 600 hommes (en fait 279 hommes partiront) à Paris pour maintenir l'ordre et s'opposer aux menées desEnragés et desSans-culottes[20]. En juin 1793, une troupe de près de1 000 finistériens part pour soutenir la Convention nationale et lesFédéralistes face aux assauts desMontagnards, mais revient sans avoir combattu, mais en ramenant des députés girondins proscrits commeBarbaroux,Pétion,Buzot etKervélégan.
À partir de septembre 1793 les représentants en mission envoyés par laConvention montagnarde (le plus connu étantJean Bon Saint-André) se succèdent dans le département. Les personnes arrêtées sont emprisonnées auchâteau de Brest (dit « Fort-la-Loi ») ou auchâteau du Taureau. Untribunal révolutionnaire siégea à Brest et y commis de nombreux excès, envoyant notamment à laguillotine les 26 administrateurs du Finistère accusés d' « entreprises contre-révolutionnaires » le (3 prairial an II), mais aussi des royalistes, des prêtres réfractaires (86 prêtres âgés ou infirmes sont emprisonnés aux Capucins à Landerneau et 29 envoyés sur lespontons de Rochefort, etc. (en tout 70 exécutions eurent lieu dans le département). Lacathédrale de Quimper est mise à sac et incendiée le ; de nombreux autres édifices religieux et des châteaux sont détruits ou gravement endommagés, ou vendus commebiens nationaux (château de Quimerc'h enBannalec, église du couvent des Cordeliers à Quimper, collégiale de Notre-Dame du Mur à Morlaix,abbaye de Landévennec, etc.).Jacques Cambry a publiéLe Catalogue des objets échappés au vandalisme, ainsi queVoyage dans le Finistère ou État de ce département en 1794 et 1795.
Legénéral Moreau etLa Tour d'Auvergne (ce dernier surnommé le « premier grenadier de la République ») sont les deux Finistériens les plus célèbres à avoir servi la Révolution.
Lachouannerie fut moins importante dans le Finistère que dans d'autres départements de l'ouest. Quelques faits marquants toutefois : leGeorges Cadoudal, à la tête de 500 hommes, fit une expédition audacieuse pour prendre des munitions et des armes en attaquant lapoudrerie de Pont-de-Buis.
LeBlocus continental aggrave les difficultés économiques du Finistère : la ruine de l'industrie textile aggrave la misère, par exemple àLocronan ; le port de Brest est en crise en raison du blocus anglais, comme l'illustre l'épitaphe de l'amiral Ganteaume, bloqué dans Brest en 1805 :
Ci-gît l'amiral Ganteaume Qui navigua de Brest à Bertheaume Et, profitant d'un bon vent d'ouest S'en revint de Bertheaume à Brest.
La mendicité représentait alors un caractère quasi institutionnel ; on a parlé de « mendiantisme » : « Aucune humiliation ne s'attache à la position de mendiant (…). Le mendiant est sacré pour la famille (…) [ce] qui lui assure une place au foyer domestique (…). L'aumône est presque toujours donnée en nature » écrit le conseil général du Finistère en 1840[23].
Au début duXIXe siècle la pratique de lalangue bretonne reste généralisée dans les campagnes et assez courante dans les villes. L'analphabétisme reste dominant : l'annuaire statistique du département du Finistère pour l'an XII de la République, écrit : « L'instruction a fait si peu de progrès parmi [les Finistériens] qu'on trouve des communes entières dans lesquelles il n'y a pas quatre cultivateurs qui sachent lire et écrire ; ils sont à cet égard de plusieurs siècles en arrière du reste des Français. On peut en trouver la cause dans leur attachement opiniâtre à leurs anciens usages et surtout à leur langage. Il y en a beaucoup qui entendent le français, mais il en est peu qui sachent ou veuillent le parler ».
En 1827, le préfet du département écrit : « Les habitants du Finistère doivent être divisés en deux peuples, celui des campagnes et celui des villes. Le premier forme à peu près les 6/7 de la population générale. Son caractère apathique et insouciant le rend insensible aux améliorations (…). Il a conservé (…) les routines de ses pères. Il est ignorant. (…) Il cultive peu et cultive mal, vit dans la pauvreté, habite l'étable de ses animaux, se livre aux pratiques minutieuses d'une dévotion exagérée et passe dans l'ivresse le temps qu'il ne donne pas à ses travaux »[24].
Le Finistère fut l'un des 4 départements français à ne pas voter majoritairement en faveur de Louis-Napoléon Bonaparte lors des élections présidentielles de décembre 1848, lui préférant legénéral Cavaignac qui apparût aux yeux des électeurs comme le candidat du parti de l'ordre ; de même lors des élections législatives de 1849 c'est la liste légitimistes qui l'emporta ; par contre lecoup d'État du 2 décembre 1851 deNapoléon III fut largement soutenu dans le Finistère, département catholique, conservateur etmonarchiste ; il fait même partie des quatre départements où aucun opposant ne fut arrêté[26]. En août 1858, l'empereur Napoléon III remporte un réel succès populaire en visitant la Bretagne, notamment dans le Finistère.
Les campagnes de l’Ouest étaient alors « pénétrées du sentiment des hiérarchies sociales » et « persistaient à considérer le prêtre et le noble, le plus souvent le grand propriétaire, symboles de la puissance spirituelle et matérielle, comme leurs défenseurs et leurs guides naturels »[27]. Marie-Thérèse Cloître estime que dans le Finistère leslégitimistes y sont en général riches et considérés[28].
Pendant cette même guerre, cinquante à soixante millemobiles bretons (dont des Finistériens), formant l'Armée de Bretagne furent parqués à la fin de l'année 1870 dans lecamp de Conlie dans des conditions indignes par la volonté du nouveau gouvernement républicain qui craignait une nouvelle chouannerie. Les soldats bretons, épuisés par deux mois de privations, mal armés, presque pas préparés, sont taillés en pièces dans la nuit du 11 au par la 20e division prussienne du général von Krautz-Koschlau, lors de labataille du Mans.
En 1881, le préfet du Finistère écrit que selon les recensements de 1872 et 1876, plus de300 000 Finistériens, sur une population totale de666 000 habitants, ne savent ni lire ni écrire le français »[29].
Le Finistère, excentré dans l'ensemble français, est longtemps resté de plus très enclavé, notamment les campagnes accessibles par des chemins vicinaux dans un état tel que les charrois étaient impossibles l'hiver, sauf sur les routes royales ; cette situation était aggravée par l'habitat dispersé, les écarts étant pour la plupart d'accès très difficile, leschemins ruraux, fréquemment des chemins creux, étant souvent de véritables bourbiers.
Ce n'est qu'à partir du Second Empire que, progressivement, se développe un réseau dechemins de grande communication et que les communes commencent à améliorer l'entretien de leurréseau vicinal.
L'arrivée du chemin de fer à Quimper en 1863 et à Brest en 1865, complétée les décennies suivantes par des lignes supplémentaires, la plupart àvoie métrique (notamment celles duréseau breton, améliora nettement les conditions de transport, même si la plupart fermèrent en raison de la concurrence de la route dès L'entre-deux-guerres. Lecanal de Nantes à Brest joue aussi le même rôle dedésenclavement pour la partie centrale du département. Le port de commerce de Brest est aménagé sous le Second Empire.
Les progrès agricoles sont nets, favorisés par l'action d'hommes commeThéophile de Pompéry etLouis Monjaret de Kerjégu, l'utilisation croissante des engrais et amendements, la création de l'Office central de Landerneau, ce qui entraîne l'essor des élevages chevalin, bovin et porcin, l'extension des prairies naturelles et artificielles ainsi que des cultures fourragères. Lescultures maraîchères de laCeinture dorée se développent, de même que, dans la partie littorale sud du département, lescultures légumières de plein champ, qui fournissent les conserveries. Lasurface agricole utile finistérienne connaît son maximum d'extension vers 1900.
Par contre l'activité industrielle décline : le textile achève de disparaître ainsi que les papeteries du pays de Morlaix (supplantées par celles deScaër,Ergué-Gabéric etQuimperlé), les mines du Huelgoat et de Poullaouen ferment, l'extraction ardoisière décline, ce qui entraîne une émigration ouvrière vers les carrières deTrélazé. Les activités maritimes sont irrégulières : la pêche, notamment à la sardine, et les conserveries dans les ports de la moitié sud du département (Douarnenez,Audierne,Guilvinec,Concarneau, etc.), mais aussi le port de guerre de Brest qui reste,arsenal y compris, la principale entreprise du département (entre6 000 et8 000 emplois selon les années[30].
Le tourisme reste embryonnaire, mais le tropisme balnéaire profite à des stations commeRoscoff,Le Pouldu,Beg Meil,Morgat, etc., voire à des localités de l'intérieur (Huelgoat).Pont-Aven et les autres villes de Cornouaille attirent les peintres.
L'émigration est notable (57 700 Finistériens auraient quitté le département entre 1851 et 1901 selon une estimation deMichel Phlipponneau[31], sans être forte (elle le fut davantage pendant l'entre-deux-guerres) ; le maximum de population rurale dans le département est atteint en 1906 avec586 000 personnes.
LaBasse Bretagne, constituée pour moitié du Finistère, étrangère à l'espace linguistique national et restée en partie royaliste et très cléricale (notamment le Léon), se retrouve en état de sécession morale à l'encontre de la politique anticléricale des gouvernements radicaux de laBelle Époque ; l'interdiction ducatéchisme et duprône enbreton décidée parÉmile Combes soulève de nombreuses protestations ; la résistance à la fermeture desécoles congréganistes, en vertu de laloi de séparation des Églises et de l'État de 1905, puis laquerelle des Inventaires exaspère ; par exemple le journalLa Lanterne écrit le : « La Bretagne cléricale prétend se mettre au-dessus des lois et braver la France républicaine. (…) La révolte a assez duré »[32].
Jamais envahi par l'ennemi pendant la Première Guerre mondiale, le Finistère fut une terre de refuge pour des habitants de la Belgique et du Nord de la France dès 1914. Plusieurs hôpitaux militaires temporaires furent installés dans des villes finistériennes, par exemple à Brest, Quimper, Landerneau, Pont-l'Abbé, etc.
Le port de Brest fut le principal port d'entrée des troupes américaines en France en 1917 et 1918 ; lecamp de Pontanézen fut aménagé pour ces troupes.
Des bases d'hydravions furent créés par les Américains, notamment la base de Laninon à Brest, celle de l'île Terch enPlouguerneau, celle de l'Île-Tudy dans le but de combattre les bateaux allemands qui menaçaient les convois de ravitaillement venant des États-Unis.
Les paysans et l'agriculture décrits au début duXXe siècle
Louis Ogès décrit ainsi les paysans finistériens vers 1920 :
« Le paysan [finistérien] est un travailleur infatigable. (…) Absorbé tout entier par sa besogne journalière, il lit peu. (…). La politique ne l'intéresse guère. Très attaché à sa religion, il ne manquera jamais lamesse ; mais, après l'office religieux, il visitera lesdébits et souvent y boira plus que de raison. Très économe, parfois même avare, son bonheur sera d'accumuler les écus au fond de sa vieille armoire de chêne ; il ne touchera au pécule péniblement amassé que pour agrandir ou améliorer sa ferme. Défiant envers le citadin et même envers ses voisins, il s'attarde dans de vaines discussions, ne livre pas sa pensée dans la crainte d'être dupe[33]. »
En 1919, la production agricole globale a baissé d'environ 10 % par rapport à avant la guerre ; le Finistère a produit800 000 quintaux deblé750 000 quintaux d'avoine,350 000 desarrasin,300 000 deseigle etméteil, et autant d'orge. Lesplantes fourragères (trèfles, choux, betteraves,panais,rutabagas) suffisent à la consommation du bétail ; légumes, primeurs et pommes de terre sont exportés. La production annuelle decidre est d'environ300 000 hectolitres. L'ajonc broyé est utilisé pour la nourriture des chevaux. On compte dans le département150 000 chevaux (principalement despostiers bretons),420 000 vaches et bœufs (souvent encore de racepie noire),132 000 porcs et les moutons sont encore nombreux dans les monts de l'intérieur[34].
Les méfaits dus à la misère, l'alcool et les ravages de la tuberculose
Lors de lamission deTrégunc de 1670, le prédicateurJulien Maunoir s'étonne de trouver un prêtre ne s'étant jamais enivré « ce qui parût admirable dans un païs où, mesme parmi les prêtres, la sobriété estoit une vertu héroïque »[35].
La malnutrition explique la petite taille des Finistériens d'alors : par exemple en 1842, sur 97 hommes appelés pour letirage au sort desconscrits dans lecanton de Plogastel-Saint-Germain, de 16 à 20 étaient de 12 à 15 cm au-dessous de la taille requise pour pouvoir être retenus[36]. En 1842 la durée moyenne de vie dans le Finistère n'était encore que de 27 ans (contre 39 ans dans lesHautes-Pyrénées) en raison de la mauvaise nourriture et de l'alcoolisme[37].
« De longs siècles de misère ont réduit la taille moyenne chez les hommes de l'intérieur et un siècle d'alcoolisme commence à produire un résultat semblable chez les pêcheurs. La taille moyenne n'est que de 1,55 m à 1,60 m dans le bassin de Carhaix-Châteaulin ; elle atteint 1,65 m à 1,70 m dans l'Armor, mais on remarque àPenmarc'h, àConcarneau, que la race[l'emploi du mot "race" par l'auteur est significatif de l'époque à laquelle ce texte a été écrit], ravagée par lascrofule, s'étiole et diminue. Au contraire les hommes sont assez grands enCornouaille où la race est forte et de haute taille. Les épidémies sont fréquentes partout, car le mépris de l'hygiène est une règle générale ; mais ce sont surtout sur l'Armor des épidémies localisées decholéra, detyphoïde et descarlatine ; à l'intérieur (…) les épidémies de typhoïde, dedysenterie et même devariole éclatent de temps à autre. (…) Lamortalité infantile qui en dérive est une règle générale[38]. »
L'habitat reste sommaire : la pièce unique et lelit clos restent dominants, même si des cloisons et même des maisons à étage commencent à se répandre, notamment dans leLéon. Les vêtements s'améliorent, notent avec la mode des costumes ruraux caractéristiques d'un « pays », par exemple ceux dupays Bigouden dupays Glazik, dupays Chelgen, etc.
Le déclin des traditions et les progrès de l'instruction dans les premières décennies duXXe siècle
En 1920 la proportion desconscritsillettrés est encore de 6 % dans le Finistère (2,65 % pour l'ensemble de la France), mais des écoles existent désormais dans toutes les communes. Sous l'influence de l'enseignement et duservice militaire obligatoires, les mentalités évoluent : les superstitions, le recours aux guérisseurs et sorciers, la croyance dans les vieilles légendes, reculent ; l'hygiène commence à progresser ; lespardons sont toujours très fréquentés, mais alors qu'ils étaient essentiellement religieux, ils sont de plus en plus aussi des fêtes profanes. La jeunesse reste fidèle auxdanses bretonnes, mais l'emploi de lalangue bretonne commence son déclin.
Les progrès de l'instruction furent ensuite très rapide, le Finistère devenant en quelques décennies une pépinière de diplômés, comme l'illustre l'exemple dePlozévet.
Le « moratorium » décidé par la loi du, et renouvelé tous les ans pendant laPremière Guerre mondiale, prévoyait le prolongement des baux agricoles parvenant à échéance au profit des mobilisés et de leur famille ; il provoqua par contre-coup un manque de terres à louer lors de sa suppression en 1921, provoquant un exode rural important, notamment en Bretagne[39].Hervé Budes de Guébriant, alors président de l'"Union des syndicats agricoles de Landerneau", charge alors François Tinevez, agriculteur àPlabennec, soutenu entre autres parVincent Inizan, agriculteur, maire deKernoues et député du Finistère, d'organiser l'émigration. Vincent Inizan déclare le à l'Assemblée nationale : « Dans maintes régions de France des terres agricoles sont en friche. (…) Les campagnes se dépeuplent et la terre meurt, faute de bras. Dans une région cependant, la Bretagne, (…) le phénomène inverse se produit, causant une menace sociale des plus inquiétantes (…) ». Une étude alors lancée à travers toute la France parAuguste Puis, sous-secrétaire d'état à l'agriculture, et une autre effectuée par l'union des syndicats agricoles du Finistère, montrèrent que des terres étaient disponibles, notamment enDordogne, dans leGers et leTarn-et-Garonne.
Les premiers paysans bretons à émigrer, à l'instigation d'Hervé Budes de Guébriant, vers le sud-ouest de la France, et qui souvent ne parlaient que lebreton, partirent le des gares deLanderneau,Châteaulin,Quimper etQuimperlé et parvinrent le lendemain àPérigueux. Ils étaient accompagnés de trois « pilotes » : François Tinevez (alors maire dePlabennec), Pierre Le Bihan (du hameau de Gwarem-Vraz enScaër) et l'abbé François Lanchès[40], vicaire auRelecq-Kerhuon.
Les Léonards partirent s'installer dans le nord-est du département de laDordogne, particulièrement dans lecanton de Lanouaille ; ceux du sud du Finistère se dirigèrent vers le nord-ouest du même département, entreNontron etRibérac ; ceux du centre du Finistère allèrent dans le centre-ouest, dans la région deSaint-Astier ; certains des paysans étaient contraints de prendre des terres enmétayage à leur corps défendant, car ils auraient préféré lefermage auquel ils étaient habitués[41].
Dans la deuxième moitié de la décennie 1920, 21 familles deGouézec, 8 familles dePleyben, 8 deBrasparts et 6 deLennon, ainsi que d'autres familles venant desCôtes-du-Nord (notamment deLocarn), s'installent dans lecanton de Seyches ; d'autres familles bretonnes s'installent dans la région deMonflanquin ; des familles venant deGuiscriff, duFaouët, des environs de Châteauneuf-du-Faou, deTheix, etc. s'installèrent dans la région deNérac et des familles cornouaillaises autour deLévignac ; certaines familles émigrèrent dans leGers[42].
En Dordogne en 1934, sur1 200 familles bretonnes immigrées, 350 sont propriétaires de leur exploitation agricole, 500 fermiers et 350 métayers[42].
Le premier Congrès des Bretons d'Aquitaine se tint le àBergerac en présence d'Hervé Budes de Guébriant. Un second congrès se tint le à Bergerac et un autre àTonneins en 1955.
Le journalBreiz Nevez (Nouvelle Bretagne) est distribué en 1950 à 522 familles de Dordogne, 761 du Lot-et-Garonne et 385 d'autres départements du sud-ouest français (Tarn-et-Garonne, Gers, Gironde, Charente, Haute-Vienne, Creuse, Corrèze)[42].
Mais l'émigration finistérienne a en fait commencé dès le milieu duXIXe siècle, notamment vers la région parisienne (Bécassine !), beaucoup de Bas-Bretons s'installant à proximité de lagare Montparnasse), et n'est pas seulement agricole ; des pêcheurs et ouvrières de conserverie partent vers les ports de la côte atlantique au sud de la Loire, ou du littoral normand ou nordiste ; on compte plus de 35 000 immigrés bretons (dont beaucoup viennent de la région deMorlaix[Note 9]) auHavre en 1938.
Certains sont partis à l'étranger, notamment en Amérique du Nord, par exemple auCanada[Note 10].
Le village de Trédudon-le-Moine (enBerrien) revendique le titre de « premier village résistant de France ». De nombreux hommes de l'Île de Sein rejoignent laFrance libre dès les jours suivant l'appel du 18 juin. Legroupe Élie est le premier réseau de résistants brestois. Des réseaux de résistance naissent un peu partout, faisant de l'espionnage (comme leréseau Johnny et le réseauVengeance) ou organisant des filières d'évasion (par exemple lafilière Sibiril depuisCarantec ou les départs vers l'Angleterre depuis Douarnenez). Desmaquis naissent principalement à partir de 1943 (maquis deSaint-Goazec, de Saint-Laurent (enPlouégat-Guérand), de Pen-ar-Pont (près de Châteaulin), etc[43]. Pour le seul arrondissement de Brest un site Internet recense plus de 800 résistants[44].
Selon le décompte effectué parGeorges-Michel Thomas, 926 Finistériens (398 résistants exécutés, 384 autres personnes victimes de représailles et 74 disparus) auraient été tués par les Allemands ; 286FFI auraient été tués lors des combats de laLibération dans le département (il faut y ajouter 52 Finistériens tués lors du siège de Lorient) ;1 090 Finistériens auraient été déportés dont 549 seraient morts dans les camps nazis ; plus de 500 Finistériens auraient été internés pendant au moins 90 jours. De plus, la guerre aurait fait1 615 victimes civiles (victimes de bombardements, d'explosion de mines, etc.) dans le département. Deux méprises de l'armée américaine provoquèrent la mort de 6 résistants (plus 5 blessés) à Lesven enBeuzec-Cap-Sizun le et de 25 FFI àTelgruc le[45].
L'essor dumodèle agricole breton pendant lesTrente Glorieuses a concerné le Finistère avec l'essor desélevages hors-sol, notammentavicole etporcin, et de la production laitière, ainsi que des productions maraîchères de laCeinture dorée (SICA deSaint-Pol-de-Léon,Savéol, etc.) ; le syndicalisme agricole y est puissant (FDSEA du Finistère et CDJA du Finistère principalement, le syndicaliste le plus connu étantAlexis Gourvennec) ; mais ce modèle est en crise (déjà en mai 1972 se produit une « grève du lait » avec séquestration de quatre dirigeants de la coopérative de Landerneau et blocage généralisé des camions de collecte[46]), à la fois en raison de la concurrence étrangère accrue et des pollutions engendrées par lesintrants agricoles, notamment lesnitrates à l'origine desmarées vertes. Des entreprises agro-alimentaires, par exempleTilly àGuerlesquin, ont disparu, d'autres ont connu de graves crises (Doux àChâteaulin par exemple), certaines ont mieux résisté (commeBigard àQuimperlé).
Les manifestations contre leprojet de centrale nucléaire de Plogoff entre 1978 et 1981 aboutirent à l'abandon du projet. Mais le Finistère reste très dépendant du reste de la France pour son approvisionnement électrique, en dépit des « autoroutes électriques » (lignes à225 000 volts) venant dusite nucléaire de Flamanville et des sites nucléaires de la vallée de la Loire et de lacentrale thermique de Cordemais, en raison de la faiblesse de ses sites de production : lacentrale nucléaire de Brennilis est fermée depuis 1985 (non encore démantelée) ; la production hydroélectrique est négligeable en dépit de l'usine de Saint-Herbot ; les énergies nouvelles restent de modeste importance (en 2019 le département comptait 175éoliennes réparties sur 40 sites pour une puissance installée de 257,6 MW et4 482installations solaires pour une puissance installée de 44 MW). Pour faire face aux pointes de consommation électrique, le Finistère dispose desturbines à gaz de Brennilis et deDirinon, auxquelles s'ajoute en 2022 lacentrale à cycle combiné gaz de Landivisiau. Le projetCeltic Interconnector (liaison électrique entre l'Irlande et la Bretagne), censé être opérationnel en 2027, devrait sécuriser l'approvisionnement électrique de la pointe de la Bretagne.
Lamarée noire provoquée par le naufrage du pétrolierAmoco Cadiz le àPortsall a durablement marqué les esprits. Celles engendrées par les naufrages duTorrey Canyon (en 1967) et de l'Erika (en 1999) ont moins concerné le Finistère que les départements voisins,Côtes-d'Armor dans le premier cas,Morbihan dans le second.
« Parti, en 1 d'or au lion contourné de sable, et en 2 d'azur au bélier saillant d'argent onglé et accorné d'or, au chef d'argent chargé de cinq mouchetures d'hermine de sable. »
Le Finistère ne dispose cependant pas de drapeau spécifique[48]. Le conseil départemental utilise généralement un drapeau chargé du logotype, reprenant lui-même le blason du département.
Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire du département du Finistère sont les suivantes :
La division historique entre le nord et le sud du département est toujours apparente dans l'organisation de différentes entités publiques (Assurance maladie,Allocations familiales,Assurance chômage, etc.), mixtes ou privées.
Les adresses postales doivent comporter le code du département à partir de 1965. À partir de mai 1962, afin d’accélérer la distribution, il est demandé de préciser « Nord-Finistère » ou « Sud-Finistère », puis « 29N » ou « 29S », selon que le courrier doit être acheminé au centre de tri postal de Brest ou à celui de Quimper. Il s'agissait d'une spécificité de la Poste[49], et le « 29 » (sans N ni S) figurait déjà sur lesplaques d'immatriculation. À partir de 1972, c’est lecode postal qui s’impose dans toute la France. Dans le Finistère, pour ne pas bouleverser la logique nord – sud, les codes attribués aux communes du sud-Finistère ont la structure 291xx, tandis que les codes attribués aux communes du nord-Finistère ont la structure 292xx. Cette méthode de numérotation propre au 29 laisse inutilisées des centaines de possibilités. L’Administration modifiera cette logique en 1989,Névez passant par exemple du code 29139 au code 29920[50].
Le département du Finistère a obtenu en 2024 la deuxième place du classementGreenGo de « l'écoresponsabilité » pour letourisme durable, derrière l'Ardèche et devant laGironde[52].
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Selon le recensement général de la population du, 13,5 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes du Finistère dont lesrésidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 :
Beaucoup de Finistériens ont été obligés de s'expatrier pour trouver un travail à partir des années 1850. La région parisienne ainsi que les grandes villes de l'ouest deRennes et deNantes et les ports duHavre etToulon ont constitué les destinations favorites. Aujourd'hui, les Finistériens tendent à vouloir revenir de plus en plus souvent dans leur département d'origine. La région parisienne où les prix de l'immobilier sont élevés attire de moins en moins.
La majeure partie de la population vit dans les villes. Le taux d'urbanisation de la population atteint en effet 73 %. Brest compte environ 200 000 habitants pour son agglomération et Quimper environ 80 000 habitants. La population se concentre dans les zones proches du littoral tandis que l'intérieur des terres (régions des monts d'Arrée et des montagnes Noires) est largement sous-peuplée et a vu sa population fortement décliner au cours de la première moitié duXXe siècle en raison d'un important exode rural. Le département compte 901 293 habitants au[53]. Le département, historiquement un des plus peuplés de France, a connu une croissance assez faible de 28% entre 1946 et 2022, contre 69% sur la France entière, et se classe en 2022 à la24e place pour le nombre d'habitants.
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
617 710
606 552
627 304
662 485
642 963
666 106
681 564
707 820
727 012
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
739 648
773 014
795 103
809 771
762 514
753 702
744 295
756 793
724 735
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
727 847
749 558
768 929
804 088
828 164
838 687
852 418
883 001
899 870
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
2021
2022
-
-
-
-
-
-
908 249
921 638
927 912
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[54] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[55] puis population municipale à partir de 2006[56].)
Ecole primaire bilingue français-breton àSaint-Rivoal. Le département est le premier à accueillir desécoles de ce type.
Le département du Finistère est l'un des quatre départements qui sont couverts par l'académie de Rennes. Quelque 147 000 élèves sont scolarisés en 2025 dans le primaire (73 847 élèves en 2025) et le secondaire (73 565 élèves en 2022)[57]. Le département se caractérise par une portion importante d'élèves scolarisés dans l'enseignement privé, notamment catholique, ce dernier représentant un peu moins de la moitié des élèves du premier et du second degré (60 000 élèves dans 268 établissements en2025[58]. L'enseignement en breton représente lui quelque 8 800 élèves[59], le département est par ailleurs le premier où s'est implanté une écoleDiwan en1977[60].
Le conseil départemental est directement gestionnaire des 62 collèges publics du département, et intervient aussi dans différents aspects de la gestion des 48 collèges privés sous contrat[61],[62]. Au total, le Finistère finance à hauteur de 57 millions d'euros le fonctionnement de ces établissements en2024, dont 33,5 millions en investissement et 23,9 millions en fonctionnement[63].
Le Morbihan est l'un des départements qui connait les meilleurs taux de réussite nationaux aux diplômes nationaux dubaccalauréat (en2023, 98,6 % au bac général, 96 % au bac technologique, et 89,1 % au bac professionnel)[64] et dubrevet des collèges (92,8 % en 2022)[65].
Plusieursdialectes de lalangue bretonne sont en usage dans le Finistère. Les deux principaux étaient leléonard parlé dans le tiers nord du département et lecornouaillais dans les deux tiers sud. Letrégorrois et levannetais étaient parlés dans de petites zones situées à l'est de Morlaix pour le premier et à l'est de Quimperlé pour le second. Il n'existait pas de véritable frontière linguistique entre ces différents dialectes. Il s'agissait plutôt de petites variations à l'échelon local, au niveau de chaque paroisse, si bien que plus on s'écartait de sa paroisse d'origine, plus l'intercompréhension linguistique était rendue difficile. Il existait aussi des formes locales de français parlées uniquement dans les villes. Ainsi à Quimper, les habitants parlaient lequimpertin. Du fait de la présence de laRoyale, devenue Marine nationale, à Brest, son agglomération est historiquement francophone.
Aujourd'hui, la population est largement francophone. Le Finistère (Penn-ar-Bed en breton, signifiant « bout du monde ») est néanmoins le département le plus bretonnant de Bretagne. Les effectifs pondérés que fournit l'enquêteÉtude de l'histoire familiale[66] menée par l'INSEE en 1999 sont de plus de 132 000 bretonnants de plus de18 ans pour ce seul département. S'y ajoutent notamment les effectifs des écoles bilingues qui se montent à 4 333 élèves à la rentrée 2005, ou encore les élèves suivant des cours de breton dans les établissements publics du primaire (plus de 7 600 en 2002/2003) ou du secondaire (plus de 1 800 en 2002/2003). Lasignalisation routière bilingue est utilisée dans le département.
l’Union démocratique bretonne (UDB), signale en, l'absence de la langue bretonne, dans certains musées du Sud Finistère[67].
Plusieurs bateaux ont porté le nomFinistère, dont :
Un bateau de deuxroues à aubes, construit en 1846 auHavre pour le compte de la « Compagnie des paquebots à vapeur du Finistère ».
Un bateau à hélices, construit initialement pour une compagnie anglaise et qui avait pour nomScotia, fut rebaptiséFinistère et succéda au précédent sur la ligne de transports de passagers entre Morlaix et Le Havre, avant d'être vendu en 1912 à la compagnie Schiaffino et de faire du transport maritime le long des côtes algériennes.
En 1917, uncargo, initialement anglais sous le nom deKinmount, est brièvement sous pavillon français sous le nom deFinistère.
Après laPremière Guerre mondiale deux autres cargos de la compagnie Schiaffino portent successivement le nom :Finistère ; le second, un ancien trois mâts anglais construit en 1909 et ayant porté alors le nom deTeesider, fut armé pendant laSeconde Guerre mondiale et devint un croiseur auxiliaire sous le nom de code X-35 ; il reprit du service comme cargo après la guerre et fut démoli en 1954[80].
↑Au début des Guerres de religion la plupart des habitants, suivant leduc de Mercœur dans sa rébellion, prirent le parti de laSainte Union aux exceptions notables de Brest, Pont-l'Abbé etKérouzéré qui soutinrent les protestants, mais les ralliements àHenri IV furent nombreux à partir de sa conversion au catholicisme, par exemple Concarneau, puis Morlaix en 1594.
↑Selon l'Annuaire statistique du Département du Finistère pour l'an XII de la République, les deux-tiers des exploitations agricoles finistériennes étaient des domaines congéables à cette date.
↑Autres prêtres vivant dans la paroisse, mais sans fonction officielle.
↑Jean Sioc'han de Kersabiec, né le à Saint-Pol-de-Léon, décédé le à Saint-Pol-de-Léon.
↑Le clergé et la noblesse souhaitent que le vote ait lieu par ordre, ce qui leur assure la majorité ; le tiers-état réclame le vote par tête, ce qui lui assurerait l'égalité (en raison du doublement des députés du tiers-état) et que les débats aient lieu en commun.
↑Cette tradition remonte à l'existence entre 1838 et 1907 de la "Compagnie des paquebots à vapeur du Finistère", fondée parÉdouard Corbière, qui assurait des liaisons maritimes entre Morlaix et Le Havre.
↑Méme si Alan Stivell, né le àRiom (Puy-de-Dôme) n'est pas finistérien, il y a une large audience.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Pierre-Éric Fageol, Olivier Roux,Dictionnaire thématique d'histoire et de géographie du professeur des écoles, Paris, Seli Arslan, 2007,(ISBN978-2-84276-136-3),p. 132
↑Dom. Charles Beaunier,Recueil historique, chronologique, et topographique, des archevéchez, évéchez, abbayes et prieurez de France, tant d'hommes, que de filles, de nomination et collation royale,t. 2, Alexis-Xavier-René Mesnier,(lire en ligne),p. 953
« Abbaye d'Hommes de l'Ordre de S. Benoist.SAINT MAHÉ DE FINETERRE.Saint Mahé de Fineterre, ou saint Mathieu de Fineterre, en latin, Sanctus Mattheus finis terræ, feu Mattheus in finibus terræ, situee en basse Bretagne, à cinq lieuës de Brest, sur le bord de la Mer, dans un Bourg du même nom, au Cap qui est à l'extrémité de la basse Bretagne où finit nôtre continent. On ignore précisément le tems de la fondation de cette Abbaye, mais on sait qu'elle étoit déjà fondée en 555. il y a la réforme de saint Maur. »
↑Yves Le Gallo,Le Finistère de la Préhistoire à nos jours : Avant-propos. Les origines administratives, Bordessoules,, 592 p.(ISBN2-903504-37-7), page 11.
↑Armelle Bonin-Kerdon, « Et si La Marseillaise s’appelait La Bretonne ? Les Fédérés du Finistère, des oubliés du 10 août 1792 »,Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques,vol. 134e congrès (Bordeaux, 2009),,p. 105-114(lire en ligne, consulté le).
↑Philippe Henwood et Edmond Monange,Brest. Un port en Révolution, 1789-1799,.
↑Ernest Daudet,La Police et les Chouans sous le Consulat et l'Empire : Le meurtre d'Audren, Plon,(lire en ligne),p. 129-140.
↑Yves Le Gallo,Le Finistère de la Préhistoire à nos jours, Éditions Bordessoules,(ISBN2-903504-37-7),p. 366-371.
↑Yves Le Gallo,Le Finistère de la Préhistoire à nos jours, Éditions Bordessoules,(ISBN2-903504-37-7),p. 384.
↑Sous la direction deYves Le Gallo,Lettre du préfet du Finistère au ministre de l'Intérieur en date du 9 juillet 1827, citée dans Le Finistère de la Préhistoire à nos jours : Avant-propos. Les contraintes de la nature et de l'histoire, Bordessoules,, 592 p.(ISBN2-903504-37-7),p. 15.
↑Séance du conseil d'arrondissement de Châteaulin du 20 septembre 1848, cité par Yves Le Gallo, Le Finistère de la Préhistoire à nos jours, éditions Bordessoules, 1991, page 436,(ISBN2-903504-37-7).
↑Jacques Gouault, « Comment la France est devenue républicaine. Les élections générales et partielles à l’Assemblée nationale, 1870-1875 »,Cahiers de la fondation nationale des sciences politiques,,p. 85.
↑Marie-Thérèse Cloître, « Aspects de la vie politique dans le département du Finistère de 1848 à 1870 »,Bulletin de la Société archéologique du Finistère,vol. tome 99,no 2,,p. 744-745.
↑Yves Le Gallo,Le Finistère de la Préhistoire à nos jours, Éditions Bordessoules,(ISBN2-903504-37-7),p. 397-414.
↑Michel Phlipponneau,Géopolitique de la Bretagne, Rennes, 1986.
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↑ab etcLouis Ogès,Géographie du département du Finistère., Quimper, Librairie Ad. Le Goaziou,, 32 p.,p. 15-16.
↑Louis Ogès,Géographie du département du Finistère., Quimper, Librairie Ad. Le Goaziou,, 32 p.,p. 24-27.
↑R. P. Boscher,Le Parfait Missionnaire dans le Père Julien Maunoir,,p. 328.
↑L'abbé François Lanchès est né le àChâteauneuf-du-Faou ; il devint prêtre en 1906 et fut nommé en 1911 vicaire au Relecq-Kerhuon ; il fut en 1925 nommé aumônier des Bretons du Périgord ; en 1946 il est nomméchanoine honoraire de lacathédrale Saint-Front dePérigueux ; il est décédé le à Châteauneuf-du-Faou.
↑Johanne Bouchet, « « La baisse des effectifs se poursuit » : quels sont les grands défis de la rentrée dans le Finistère pour la directrice académique ? »,Le Télégramme,(lire en ligne, consulté le).
↑David Cormier, « Petite baisse d’effectif dans le privé, à l’aube de la rentrée 2025 dans le Finistère »,Le Télégramme,(lire en ligne, consulté le).
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↑Loeiza Alle, « La première école en langue bretonne est née dans ce village du Nord-Finistère »,Ouest-France,(lire en ligne, consulté le).
↑Julie Durand, « Des efforts demandés aux collèges du Finistère pour éviter que la facture d’énergie explose »,Ouest-France,(lire en ligne, consulté le).