| Brésil - France | ||||||||||
LeStade de France deSaint-Denis, hôte de la finale. | ||||||||||
| Contexte | ||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Compétition | Coupe du monde de football de 1998 | |||||||||
| Date | (27 ans) | |||||||||
| Stade | Stade de France | |||||||||
| Lieu | Saint-Denis,Île-de-France | |||||||||
| Affluence | 80 000 spectateurs | |||||||||
| Résultat | ||||||||||
| ||||||||||
| Acteurs majeurs | ||||||||||
| Buteur(s) | France Brésil | |||||||||
| Arbitrage | ||||||||||
| Navigation | ||||||||||
| ||||||||||
| modifier | ||||||||||
Lafinale de laCoupe du monde de football 1998 voit la victoire de laFrance, pays hôte, face auBrésil sur le score de trois à zéro.
Un doublé deZinédine Zidane et un but d'Emmanuel Petit permettent à l'équipe de France de devenirchampionne du monde pour la première fois de son histoire.
Elle s'est déroulée le 12 juillet 1998 auStade de France àSaint-Denis devant 80 000 spectateurs[1].
La finale est suivie de nombreux rassemblements de supporters dans toutes les villes françaises.
Dans la nuit, 1,5 million de personnes viennent célébrer la victoire sur lesChamps-Elysées, ce qui constitue plus grand rassemblement populaire sur cette avenue depuis le défilé dugénéral de Gaulle lors de laLibération de Paris en 1944.
Parvenue en finale de « sa »Coupe du monde, laFrance n'a concédé que 2 buts en 6 rencontres, dont un surpénalty contre leDanemark. Mais l'animation offensive, point faible desBleus depuis de très longs mois, continue à poser un problème, les journaux sportifs critiquant le style de jeu rigide défendu parAimé Jacquet, le « football-champagne » n'étant plus à l'ordre du jour[2]. Après avoir gagné ses trois matchs de poule contre des équipes de faible niveau[3] (Arabie saoudite,Danemark etAfrique du Sud), la France a rencontré des difficultés à battre leParaguay (victoire à la suite dubut en or deLaurent Blanc), n'est pas parvenue à marquer et a dû attendre la session des tirs au but pour éliminer l'Italie et n'a battu laCroatie qu'avec un but d'écart (victoire deux buts à un grâce à un doublé deLilian Thuram) alors qu'elle partait favorite. L'absence pour suspension dulibéroLaurent Blanc représente encore un problème supplémentaire selonFrank Lebœuf[4].
Le match, diffusé sur la chaîne privéeTF1, est commenté par le duo de journalistesThierry Roland etJean-Michel Larqué[5].
| Finale | Brésil | 0 - 3 | Stade de France,Saint-Denis | ||
21 h 00 | (0 - 2) | Spectateurs : 80 000 Arbitrage : | |||
| Júnior Baiano | Rapport | ||||
|
| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Assistants : |
Laurent Blanc suspendu, Aimé Jacquet le remplace poste pour poste par Frank Lebœuf en défense centrale.Pour le reste, l'entraîneur conserve son schéma traditionnel à trois milieux récupérateurs utilisé à l'Euro 1996 et à nouveau depuis le quart de finale contre l'Italie[réf. souhaitée].Didier Deschamps évolue dans l'axe tandis que Christian Karembeu et Emmanuel Petit sont décalés sur les côtés[réf. souhaitée]. Zinédine Zidane se voit confier l'animation du jeu et Youri Djorkaeff évolue dans un rôle libre en soutien de Stéphane Guivarc'h seul en pointe qui a été préféré à Christophe Dugarry.
Le Brésil aligne son équipe type[réf. souhaitée].Pourtant, sur la première feuille de match communiquée à la presse quelques heures avant le match, c'est Edmundo et non Ronaldo qui est annoncé à la pointe de l'attaque[réf. souhaitée]. Après la rencontre, il s'avère que victime d'un curieux malaise avecperte de connaissance le matin même du match, Ronaldo était réellement très incertain pour la finale[6].
Les Français prennent dès le coup d'envoi le contrôle du milieu de terrain[7]. Dès la troisième minute,Stéphane Guivarc'h, sur une passe de Zinédine Zidane, obtient une occasion de but mais ne cadre pas son tir[8].
Alors que le match tend à s'équilibrer et que le Brésil se procure plusieurs occasions de buts (notamment un centre au-dessus de la transversale deRoberto Carlos à la20e minute et une tête de Rivaldo à la24e minute), les Bleus remettent la pression sur leur adversaire. À la27e minute, à la suite d'un coup de pied de coin concédé par Roberto Carlos, l'Équipe de France inscrit un but : sur un tir d'Emmanuel Petit, Zinédine Zidane, à 6 m au premier poteau, place une tête piquée en extension au centre du but[9],[7].
Le gardien français Fabien Barthez réalise une sortie spectaculaire à la30e minute en passant au-dessus de Ronaldo dans un choc avec l'attaquant brésilien[10]. Alors que la première mi-temps se termine, l'équipe de France inscrit un deuxième but, à nouveau sur corner : tiré parYouri Djorkaeff, le ballon est dévié dans le but brésilien par Zinédine Zidane au premier poteau, lequel se retrouve démarqué à la suite de la glissade deDunga[11],[12].
Dès l'entame de la seconde période, le sélectionneur brésilien décide de renforcer son attaque. Milieu de terrain relayeur, l'ancien joueur duParis Saint-Germain, Léonardo, cède sa place à l'attaquant Denilson. De plus en plus pressants, les Brésiliens se créent une occasion lorsque, décalé par une transversale de Roberto Carlos, Ronaldo se trouve en position de frapper au but quasiment à bout portant. Mais fermant l'angle,Fabien Barthez bloque la frappe de l'attaquant brésilien[8], particulièrement amorphe depuis le début de la rencontre[13],[14].
À la67e minute, Marcel Desailly, joueur d'importance pour la défense française, reçoit un second carton jaune en taclant irrégulièrement Cafu à l'issue d'une montée sur le côté droit du terrain et est donc exclu[15]. Aimé Jacquet remplace alors Youri Djorkaeff par le milieu défensif Patrick Vieira, tandis qu'Emmanuel Petit évolue à présent en tant qu'arrière central, qui n'est pas sa position habituelle, à la place de Marcel Desailly[16][source insuffisante].
En supériorité numérique, les Brésiliens multiplient les attaques, d'autant qu'un attaquant supplémentaire,Edmundo, entre au jeu. Cependant, malgré certaines tentatives dont une frappe de Denilson sur la barre transversale, l'équipe brésilienne ne parvient pas à marquer de but[8]. De son côté, l'attaquant Stéphane Guivarc'h se procure une nouvelle occasion à la63e minute mais tire au-dessus du but de Taffarel[10].
Alors que le match est sur le point de se terminer, Lilian Thuram concède un corner. Celui-ci est cependant récupéré parChristophe Dugarry qui part en contre-attaque. Ce dernier passe le ballon à Patrick Vieira, qui le passe immédiatement à Emmanuel Petit, esseulé. Le joueur français effectue une frappe croisée et trompe Taffarel, venu à sa rencontre, pour inscrire le troisième but de l'Équipe de France, qui devient championne du monde de football pour la première fois de son histoire[17].
Le troisième but inscrit par Emmanuel Petit lors de cette finale est aussi le 1 000e but inscrit de l'histoire des Bleus[18].
Ce score est aussi historique puisqu'il s'agit du plus grand écart jamais observé lors d'une finale de Coupe du monde (avec la finale de 1958 entre le Brésil et la Suède 5-2 et celle de 1970 entre le Brésil et l'Italie 4-1) et également de la plus grande différence de buts sans que l'équipe adverse n'en ait inscrit. C'était aussi la défaite la plus large subie par le Brésil en phase finale de Coupe du monde jusqu'à 2014 (la demi-finale contre l'Allemagne 1-7 à l'Estádio Mineirão deBelo Horizonte).
Quelques instants après le coup de sifflet final, le commentateurThierry Roland lâcheune phrase exprimant sa joie, qui restera dans les annales[19] :
« Vous le croyez ça ? L'équipe de France est championne du monde en battant le Brésil 3-0 ! Deux buts de Zidane, un but de Petit, je crois qu'après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Enfin, le plus tard possible, mais on peut. Ah c'est superbe. Quel pied, ah quel pied ! Oh putain ! Olalala ! »
.
Des rassemblements sans précédent ont ainsi lieu dès le coup sifflet final[20], dans toutes les villes françaises[20]. Sur lesChamps-Elysées, dans la nuit du 12 juillet, 1,5 million de personnes y déferlent pour fêter la victoire[20], ce qui apparaît comme le plus grand rassemblement populaire sur cette avenue depuis le défilé du général de Gaulle à la Libération, le 26 août 1944[20].
Le lendemain, les Bleus paradent sur l'avenue des Champs-Élysées dans unbus à impériale évoluant difficilement au milieu de la foule[réf. nécessaire]. Ils se rendent ensuite avec leur famille aupalais de l'Élysée où ils sont reçus par le Président de la RépubliqueJacques Chirac. Le 14 juillet, ils sont faits chevaliers de laLégion d'honneur[21].
Un « effet Mondial » a souvent été évoqué, notamment pour qualifier l'impact positif sur l'économie de la France (dopage de la croissance et amélioration dumoral des ménages), mais des études rétrospectives ont montré l'absence de « miracle économique » et attribuent même ce supposé effet économique à « une construction médiatique »[22]. L'effet ponctuel est cependant indéniable : « La presse sportive augmente sa diffusion et les droits télévisés connaissent une inflation qui profite aux clubs professionnels dont le nombre d'abonnés et de spectateurs vient d'augmenter, sans oublier les effets bénéfiques sur les partenaires des Bleus (marques) »[23].
Les retombées sportives sont transitoires puisque « les clubs de jeunes accueillent un mini baby-boom avec une augmentation de 12 % de licenciés »[23].
L'impact sociologique de cet « effet Mondial » relève également du mythe. Le sociologue Karim Souanef[24] montre comment les journalistes français se sont unis pour refléter un sentiment de concorde nationale,une France « Black Blanc Beur » qui devait réconcilier deux France séparées et être« représentative de la France des provinces, desDOM-TOM et de l'ancien empire colonial »[25]. Cette interprétation journalistique, révélatrice de la « desportivisation » de l’information au profit de la surpolitisation de cet événement footballistique, s'est faite selon Souanef par un « usage intensif et collectif de représentations stéréotypées tendant à imposer de nouveaux schèmes de représentations à l’opinion publique »[26]. PourDominique Sopo, président de SOS Racisme, legouvernement Jospin « aurait pu se servir de cette victoire en Coupe du monde comme d'un levier, pas simplement comme d'un cache-sexe montrant une belle image de la France à vendre aux touristes » mais les pouvoirs publics n'ont eu aucune politique volontariste pour capitaliser cet élan. Sopo estime que continuer à parler d' « effet Mondial » relève d'une forme d'escroquerie[27]. SelonGilles Clavreul, « penser qu’une équipe de France diverse par ses origines va rendre la société plus harmonieuse et plus tolérante relève de lapensée magique » car le sport de haut niveau n’est pas représentatif de la société : « une équipe nationale, c’est la conjonction de talents individuels hors normes, de parcours où la chance a sa part (…) et d’un système de formation, d’entraînement, de sélection et de compétition qui repose à la fois sur des acteurs publics, des clubs, des investisseurs, etc. ». Le professeur de philosophie Éric Deschavanne voit pour sa part des valeurs intégratrices dans le football, estimant que « l’équipe de France de foot est devenue un vecteur d’identification nationale, et qu’elle représente en conséquence un symbole de la communauté nationale », et que « le 12 juillet 1998 incarne le rêve français de l’intégration réussie[28],Knysna, le cauchemar de la dislocation »[29]. À l'inverse, l'essayiste spécialiste du sportMarc Perelman analyse la victoire comme une « footballisation » de la société et non comme une lutte antiraciste grâce au football. Si la « footballmania » envahit la structure même de l'État, les idées d'universalité et d'égalité sont selon lui loin d'être servies par ce sport qui ne joue aucun rôle pour endiguer le racisme « qui dévore la société française »[30]. Selon l'historien Frédéric Attal, les effets bénéfiques sur l'intégration n'ont pas eu lieu sans doute parce que n'était pas dissipée l'ambivalence, « entre valorisation des identités particulières ou au contraire fusion dans un collectif qui fasse abstraction de ces différences »[23].
Les retombées politiques sont également ponctuelles. L'effet transitoire sur les problèmes de l'extrême droite française sont résumés dans un dessin politique dePlantu publié dansL'Express après cette victoire : « pendant que l'équipe de France black-blanc-beur chantela Marseillaise et que le peuple français acclame Thuram, Zidane et Karembeu, un collaborateur consoleLe Pen en disant : « Ne pleure pas,Jean-Marie ! Si ça se trouve, la finale du prochain Mondial, ce sera peut-être Nigeria-Cameroun, » sur quoi Le Pen, tombe de sa chaise à la renverse[31] ». L'« effet Mondial » a également un impact éphémère sur l'opinion des français à l'égard de l'exécutif : le président de la RépubliqueJacques Chirac regagne immédiatement 15 points de cote de popularité, le Premier MinistreLionel Jospin 10 points[25].
| Généralités | |
|---|---|
| Qualification | |
| Participants | |
| Résultats | |
| Stades | |
| (F) Stade d'accueil de la finale | |
| Généralités | |||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Par année | |||||||||
| Adversaires | |||||||||
| Matchs |
| ||||||||
| Par compétition |
| ||||||||
| En grisé, l'équipe du Brésil ne dispute pas la compétition en question. | |||||||||