L'histoire de l'horreur au cinéma commence dès la fin duXIXe siècle, mais ce n'est qu'avec lecinéma expressionniste allemand, puis avec les productionsUniversal Monsters des années 1930, que le genre prend vraiment son essor. Après une période creuse, le genre est relancé par les films de laHammer à la fin des années 1950. La mode du fantastique gothique lancée par la firme cède la place la décennie suivante à des œuvres plus ancrées dans une réalité contemporaine, telsPsychose,La Nuit des morts-vivants etRosemary's Baby qui, conjuguées avec l'arrivée dugore, révolutionnent le genre. Les années 1970 et le début des années 1980 sont une période faste avec la sortie de classiques tels queL'Exorciste,Massacre à la tronçonneuse,Les Dents de la mer,Suspiria,Halloween,Shining,Evil Dead etThe Thing. L'horreur, bien qu'étant toujours une cible privilégiée pour lacensure[1], accède à une certaine reconnaissance en tant que genre à part entière. Après un nouveau passage à vide, le genre trouve un second souffle à la fin des années 1990 avec des œuvres plus novatrices ou subversives[2], commeScream, et la reconnaissance internationale ducinéma d'horreur asiatique.
La popularité de l'horreur ne se dément pas au début duXXIe siècle, malgré une apparente surabondance deremakes et de suites, avec des films qui se démarquent aussi bien parmi les grosses productions (comme l'illustre le succès commercial et critique deÇa en 2017) que dans lecinéma indépendant. Le studioBlumhouse s'est ainsi fait spécialiste du genre en se faisant remarquer par la production de succès populaires commeParanormal Activity ouGet Out.
La notion peut sembler subjective, et le classement est parfois plus délicat qu'il n'y paraît. En effet, des œuvres telles queKing Kong (1933, deErnest B. Schoedsack etMerian C. Cooper) ouGodzilla (1954, deIshirō Honda) sont plus largement considérées aujourd'hui comme desfilms fantastiques ou descience-fiction. Avec l'évolution des mentalités, la perception de l'horreur change au fil des générations ; ce qui peut faire basculer un film d'un genre vers l'autre[3]. Au-delà de cette considération, de nombreux films rattachés à l'horreur sont assimilés aucinéma fantastique[4]. Le fantastique et l'horreur sont souvent indissociables pour les francophones, les anglophones utilisant quant à eux uniquement le termehorror pour qualifier le genre[5]. Pour Christian Oddos,« le but essentiel des films d'horreur est de transmettre une horreur visuelle et sordide ou encore d'infliger au spectateur, par l'intermédiaire d'un personnage, une horreur intellectuelle et morale ». L'horreur se distingue pour cet auteur du fantastique dans le sens où elle cherche à provoquer un choc plutôt que l'étonnement et la surprise[6].
Le réalisateurMichael Armstrong distingue sept catégories principales d'ingrédients servant de base aux scénarios de tous les films d'horreur[7], cette catégorisation étant reprise par Philippe Rouyer[3] :
les créations monstrueuses de l'homme (Frankenstein…) ;
les revanches de la nature (animaux monstrueux…) ;
les monstres venus de l'espace.
L'horreur se mêle ainsi fréquemment à d'autres genres comme le fantastique, la science-fiction ou le policier mais s'en différencie par sa« volonté essentielle » de provoquer la peur ou la révulsion[7]. Dans son essaiAnatomie de l'horreur,Stephen King considère que l'horreur échappe à toute tentative de définition ou de rationalisation, mais distingue trois niveaux d'émotions qu'elle vise à provoquer : la terreur, où tout est suggéré et laissé au travail de l'imagination ; l'horreur proprement dite, qui entraîne une réaction viscérale teintée de peur en présentant quelque chose de monstrueux ou d'anormal ; et la révulsion, qui a pour but de provoquer un choc en suscitant le dégoût[8]. Pour Martine Roberge, la peur, qu'elle soit provoquée par la suggestion ou par la révélation à l'écran, est toujours au centre du genre, elle est« le moteur du cinéma d'horreur » et« il s'agit avant tout de créer un climat d'inquiétude »[9]. Philippe Rouyer donne une définition similaire en affirmant :« On peut parler d'horreur lorsque, dans le monde du réel ou de l'imaginaire, on se trouve en présence de phénomènes qui tendent à susciter chez le spectateur certaines réactions psychiques ou viscérales dans le registre de la peur et/ou du dégoût »[10]. Cette association de l'horreur avec la peur et/ou le dégoût est majoritaire même si elle est parfois contestée, comme par l'universitaire Éric Dufour qui la trouve imparfaite car bien trop restrictive[11].
Abordé par tous les arts de près ou de loin jusque là, le thème de l'horreur ou de l'épouvante n'échappe pas à l'art naissant qu'est le cinématographe.
L'influence de l'horreur cinématographique se fait sentir dès ses débuts.Georges Méliès est un pionnier du genre, avec des films tels queLe Manoir du diable (1896), qui peut être considéré comme le premier film d'horreur[12], etLa Caverne maudite (1898). Méliès invente et rôde de nombreux procédés techniques (apparition/disparition, différence d'échelles et incrustations d'images…), qui feront le bonheur du genre. Avec le BritanniqueGeorge Albert Smith, il met au point les premierseffets spéciaux[13]. Dès les années 1910 en France, pour le compte de la Gaumont,Louis Feuillade connaît le succès avec des feuilletons, teintés d'événements macabres et de mystères :Fantômas (1913),Les Vampires (1915).
La vogue du public pour ce genre est véritablement lancée grâce, principalement, aucinéma expressionniste allemand, dont les deux œuvres emblématiques[14] demeurentLe Cabinet du docteur Caligari (1920), deRobert Wiene, etNosferatu le vampire (1922), deFriedrich Wilhelm Murnau, probablement l'un des films les plus importants pour l'émergence du genre[15]. L'ambiance particulièrement morbide du film et la prestation deMax Schreck, dans le rôle de Nosferatu, ont un impact considérable sur le public et les créateurs de l'époque. S'inspirant du roman épistolaireDracula, sans aucune autorisation légale, le réalisateur perd un procès face à la veuve deBram Stoker, étant ainsi condamné à en détruire les copies sur certains territoires. Cette adaptation est loin d'être un cas isolé dans ce genre naissant. Le cinéma allemand de l'époque puise abondamment son inspiration dans la littérature (un phénomène loin d'être cantonné à l'horreur, en cette période où le7e Art tente se donner une légitimité artistique publique).
Le cinéma scandinave, bien plus simple à exporter à l'époque du muet, n'est pas en reste. On lui doit un des premiers classiques traitant de magie noire et de commerce avec le Diable. Coproduction suédo-danoise,La Sorcellerie à travers les âges (1922), deBenjamin Christensen, exploite un procédé scénaristique extrêmement novateur en étant« le premier pseudo-documentaire d'horreur »[16].
Aux États-Unis, le genre muet horrifique en gestation est dominé par deux personnalités hors normes : le réalisateurTod Browning - qui a fui sa famille très jeune pour devenir clown dans un cirque par amour avant de rallier Hollywood au sein de la troupe deD. W. Griffith -, et l'acteurLon Chaney - enfant de parents sourds-muets qui est surnommé « l'homme aux mille visages » et s'applique lui-même des maquillages de sa fabrication[17]. Leur collaboration s'avère prolifique, avec dix films les réunissant en une décennie. Certains des films de Browning de cette période sont toujours considérés comme des classiques du cinéma d'horreur, notammentLondres après minuit (1927) etL'Inconnu (1927)[17]. Chaney etConrad Veidt, dont le talent est notamment visible dansLe Cabinet du docteur Caligari etL'Homme qui rit (1928), sont tous deux considérés comme des« géants du cinéma muet »[17].
D'autres réalisateurs de l'époque contribuent aussi à enrichir la légende de Lon Chaney. Ainsi,Notre-Dame de Paris (1923), deWallace Worsley, devient le premier film américain important du genre. En 1925,Le Fantôme de l'Opéra, deRupert Julian, produit parUniversal Pictures, préfigure l'importance du studio dans l'essor du cinéma d'horreur durant les années 1930. Ces débuts du cinéma américain dans le genre sont souvent marqués par un côté mélodramatique très appuyé avec des personnages caricaturaux et des scénarios mettant l'accent sur le suspense et la violence, mais aussi sur des histoires d'amour et une sentimentalité pouvant paraître mièvre pour un public moderne[18].
Durant cette période, une horreur plus graphique apparaît au détour de certaines scènes de films, qui, pourtant, n’appartiennent pas au genre : décapitation dansIntolérance (1916), deD. W. Griffith, ou la fameuse scène de l'œil tranché en gros plan dansUn chien andalou (1929) deLuis Buñuel[19],[20].
En 1932 sortDocteur X deMichael Curtiz, premier film d'horreur en couleurbichromique, etLes Chasses du comte Zaroff d'Ernest B. Schoedsack etIrving Pichel, premier film du sous-genre appelésurvival. La même année sortFreaks, de Tod Browning, film qui emploie comme acteurs de véritablesphénomènes de foire et qui terrifie tellement ses premiers spectateurs qu'il est lourdement censuré par les producteurs et interdit au Royaume-Uni[24]. Ce film« en avance sur son temps » tombe dans l'oubli avant d'être redécouvert durant les années 1960[25]. L'année suivante, Curtiz est aux commandes deMasques de cire et Schoedsack à la réalisation deKing Kong (coréalisé parMerian C. Cooper).King Kong est le premier film sur le thème de la revanche de la nature, laquelle s'oppose à l'homme et à sa technologie[26].
Durant les années 1940,RKO Pictures — déjà à l'origine desChasses du comte Zaroff et deKing Kong — produit nombre deséries B horrifiques à l'horreur plus suggestive[14], dont trois deviennent des classiques du genre :La Féline (1942) deJacques Tourneur,Vaudou (1943) du même réalisateur etLe Récupérateur de cadavres (1945) deRobert Wise.Paramount Pictures, pourtant moins intéressé par ce sujet, produit tout de même, durant la même période, un film de fantômes dénomméLa Falaise mystérieuse (1944), avecRay Milland et réalisé parLewis Allen, qui reste un précurseur dans le domaine des histoires despectres et dehantise. Le genre connaît cependant un net déclin durant les années 1940, en partie en raison d'une horreur beaucoup plus réelle, celle de laSeconde Guerre mondiale, et des réalisateurs comme Tod Browning et James Whale arrêtent de tourner car les grands studios se détournent d'eux[27].
Après avoir été éclipsé par les films à connotation scientifiques durant la première moitié des années 1950, le fantastique gothique fait son grand retour avec les œuvres de laHammer Film Productions[32]. C'est en 1957 que la Hammer produit son premier film d'épouvante,Frankenstein s'est échappé deTerence Fisher. Le succès du film, ainsi que celui duCauchemar de Dracula, toujours de Fisher, en 1958, mène la firme britannique à sérieusement s'investir dans le genre[33] avec notammentLe Chien des Baskerville etLa Malédiction des pharaons en 1959, tous deux également de Terence Fisher. Ce dernier et ses deux acteurs fétiches,Peter Cushing etChristopher Lee, deviennent de véritables marques de fabrique de la firme, qui répand par ailleurs, à travers son« esthétique sanglante non édulcorée »[34], l'utilisation de la couleur dans un genre qui était l'un des derniers bastions du noir et blanc[35]. La Hammer règne sur l'horreur gothique durant toutes les années 1960 avant que ce sous-genre ne se démode progressivement avec l'arrivée d'œuvres plus modernes telles que les films de George Romero, de Tobe Hooper et de Dario Argento[36].
Aux États-Unis, la société de productionAmerican International Pictures cherche à profiter du succès des films de la Hammer, tout d'abord avec des comédies horrifiques destinées à un public adolescent[37].William Castle crée quant à lui l'effet Percepto, un système électrique provoquant des vibrations dans les fauteuils des spectateurs, à l'occasion de la sortie de son filmLe Désosseur de cadavres (1959)[37]. Enfin, des classiques du genre sont produits en France à l'exemple desDiaboliques (1955) d'Henri-Georges Clouzot (même si sa classification dans le genre peut faire débat) et desYeux sans visage (1959) deGeorges Franju[38].
C'est en 1960 que sortent deux films qui révolutionnent le genre en profondeur :Psychose d'Alfred Hitchcock etLe Voyeur deMichael Powell. L'horreur s'ancre dans la réalité, s'affranchit de son aspect fantastique. Les monstres y sont des humains psychologiquement instables, assouvissant leurs pulsions névrotiques dans le meurtre[37]. Lascène de la douche dePsychose est régulièrement considérée comme« la scène de meurtre la plus terrifiante de l'histoire du cinéma »[39]. En 1963, Hitchcock signe son deuxième et dernier film dans le genre horrifique avecLes Oiseaux, où les monstres sont cette fois-ci des nuées de volatiles.Les Oiseaux codifie le sous-genre du film d'horreur avec des animaux[26] et de nombreux films ayant pour antagonistes des insectes, des félins, des canidés, des rats, des ours et même des lapins avecLes Rongeurs de l'apocalypse (1972) sortent dans les années 1960 et 1970[40].
En 1963,Robert Wise signeLa Maison du diable, classique du genre adapté d'un roman deShirley Jackson qui joue sur l’ambiguïté entre surnaturel et horreur psychologique[14], alors que Mario Bava pose les fondements dugiallo avecLa Fille qui en savait trop[41]. Il tourne le premier grand classique de ce genre en 1964 avecSix Femmes pour l'assassin. Le giallo se caractérise par un protagoniste qui joue les détectives amateurs,« un tueur ganté de noir » et utilisant les armes blanches et une priorité donnée à l'esthétique au détriment de la rigueur du scénario[42].
Toujours en 1963,Herschell Gordon Lewis réalise avecOrgie sanglante le premier filmgore (ousplatter pour les anglophones), genre qui a des répercussions fondamentales sur le cinéma d'horreur. Les pires atrocités y sont exposées au spectateur, de la trépanation à l'éviscération, en passant par l'énucléation ou encore l'égorgement. Le film connaît un grand succès sur le circuit desdrive-in[43]. Lewis tourne une dizaine de films gores dans les années 1960 et 1970, notamment2000 Maniaques (1964) etThe Wizard of Gore (1970)[39].
En 1968 sort une œuvre majeure pour le cinéma d'épouvante - voire le cinéma dans son ensemble :La Nuit des morts-vivants, deGeorge A. Romero. D'un pessimisme total, parsemé de scènes d'autant plus éprouvantes qu'elles sont traitées avec un grand réalisme, le film est un choc et marque durablement les esprits. Au-delà de cela,La Nuit des morts-vivants est une œuvre politique et sociale, portant un regard sans concession sur la société de son époque. Romero renouvelle ainsi radicalement et de façon subversive la figure du mort-vivant[44].
Roman Polanski réalise trois films d'horreur très différents durant la décennie : le thriller psychologiqueRépulsion (1965), lacomédie horrifiqueLe Bal des vampires (1967) etRosemary's Baby (1968), d'après le roman d'Ira Levin,« chef-d'œuvre de fantastique urbain sur fond de paranoïa »[37] qui voit la religion être utilisée comme élément horrifique[45]. Fortes du succès de ce dernier film, les grandes majors, qui commencent à sérieusement s'intéresser au genre, réemploient la religion – essentiellement les principes du christianisme – à maintes reprises durant les années 1970[46].Rosemary's Baby etLa Nuit des morts-vivants sont« deux œuvres majeures qui, tout en empruntant des voies très différentes, symbolisent le point de départ d'une ère nouvelle » en rompant avec le gothique par leur ancrage dans le monde moderne[47].
En 1973, inspirée par les résultats probants deRosemary's Baby, laWarner Bros. Pictures produitL'Exorciste (d'après le roman deWilliam Peter Blatty), réalisé parWilliam Friedkin. Le film, pionnier dans sa représentation d'unexorcisme, connaît un succès commercial considérable, devenant un véritable« phénomène de société »[52]. Il apporte un regain de considération pour le genre[53] et aborde le thème, important pour l'époque, du malaise« engendré par l'évolution des mœurs » et du sentiment de rupture avec leurs enfants que ressentent les parents d'adolescents[54]. De ce fait, nombre de longs métrages traitant de satanisme voient le jour, dont le plus populaire resteLa Malédiction (1976) deRichard Donner. Au Royaume-Uni,The Wicker Man (1973), deRobin Hardy, est un« éblouissant thriller, brillamment structuré » et à« l'esthétique hors normes », qui mêle film policier et horreur[55].
En 1974,Tobe Hooper réalise un film d'horreur qui marque l'histoire du cinéma :Massacre à la tronçonneuse, œuvre« au rythme implacable et au style quasi documentaire »[56] qui, en décrivant une famille réduite au chômage par la modernisation des abattoirs et devenue cannibale, est une« parodie réussie et monstrueuse de la société capitaliste »[57]. Le film, très controversé à sa sortie, traîne toujours une réputation d'œuvregore, alors qu'il ne compte pas un seul plan de ce style, et se voit interdire d'écran pendant cinq ans en France[58].Massacre à la tronçonneuse est aussi le chef de file dusurvival, sous-genre du cinéma d'épouvante, dontDélivrance, deJohn Boorman, pose les bases dès 1972.La colline a des yeux (1977), deWes Craven, est aussi un digne représentant du genre[59].
Les Dents de la mer, deSteven Spielberg, d'après le roman dePeter Benchley, combine de« brillantes scènes de suspense » avec des« personnages complexes »[40] et rencontre un succès très important en 1975, battant le record de recettes au box-office pour un film d'horreur deL'Exorciste[60]. De nombreuses productions mettant en scène des animaux marins voient le jour par la suite, notammentTentacules (1977),Orca (1977) et surtoutPiranhas (1978), deJoe Dante[40]. La mode des films avec des animaux décline après l'échec deProphecy (1979) avant d'être relancée à la fin des années 1990[61].
En 1976,David Cronenberg réaliseFrissons, son premier film d'horreur. Chez Cronenberg, l'horreur est viscérale et sexuelle, les mutations physiques de ses personnages représentant leurs troubles et névroses.Rage (1977) etChromosome 3 (1979) sont les deux autres œuvres de son « triptyque médical » entamé parFrissons.Chromosome 3, généralement considéré comme le plus réussi, critique les méthodes thérapeutiques extrêmes et utilise une« imagerie saisissante pour brosser le portrait atroce et douloureux d'une femme incapable de supporter ses blessures psychologiques »[62]. La même année,Brian De Palma adapte le roman d'un jeune écrivain alors inconnu :Carrie deStephen King.
Leslasher, né en 1974 avecBlack Christmas deBob Clark, prend son essor avec le succès deLa Nuit des masques (1978, plus connu sous son titre originalHalloween), deJohn Carpenter[63]. Ce sous-genre met en scène un tueur masqué utilisant des armes blanches et traquant principalement des adolescents. Il est généralement vaincu par un protagoniste féminin, appelé « ladernière survivante »[63]. Le slasher engendre un grand nombre d'œuvres cinématographiques durant les années 1980.
En 1978,George A. Romero donne une suite àLa Nuit des morts-vivants en réalisantZombie. Le film de Romero garde l'aspect social deLa Nuit des morts-vivants, étant un réquisitoire contre la société de consommation[64]. La trame deZombie s'apparente à un film d'action, gardant l'aspect gore qui caractérise les œuvres du genre[65]. En réponse au succès deZombie,Lucio Fulci réaliseL'Enfer des zombies (1979)[66]. Il réalisera ensuite latrilogie de la mort composée deFrayeurs (1980),L'Au-delà (1981) etLa Maison près du cimetière (1981). Apportant au genre une sensibilité toute personnelle et une surenchère dans la violence graphique, Fulci insuffle à ses morts-vivants une touche à la fois macabre et poétique, très éloignée de la vision critique de George Romero, où la caméra scrute au plus près la torture et la dégénérescence de la chair. Les producteurs italiens s'engouffrent dans la brèche et produisent nombre de films de morts-vivants durant les années 1980, pour la plupart de qualité assez médiocre[67].
En 1979,Ridley Scott réaliseAlien, le huitième passager, film mêlant science-fiction et horreur qui arrive au moment idéal pour combler les attentes des spectateurs et dont l'extraction du monstre du thorax de l'une de ses victimes demeure« l'une des plus célèbres scènes d'horreur au cinéma »[68]. Son succès lui vaudra trois suites. La même année sortAmityville : La Maison du diable, deStuart Rosenberg, qui réalise ce film d'après le roman deJay Anson, publié en 1977, prétendument inspiré de faits réels[69]. Le film est suivi de nombreuses suites ainsi que d'unremake.
Pour surfer sur le succès d’Halloween,Sean S. Cunningham réaliseVendredi 13 (1980), autre œuvre fondamentale duslasher à la« fonction deGrand-Guignol moderne »[70]. Il donne ainsi naissance au personnage deJason Voorhees, l'une des figures mythiques du cinéma d'horreur. Le succès deVendredi 13, qui prouve que le succès de Carpenter avecHalloween peut être reproduit, est à l'origine d'une véritable vague de slashers durant la première moitié des années 1980 ainsi que de nombreuses suites[71]. Autre classique du genre, mais à tendance plus fantastique avec son« univers hallucinatoire et cauchemardesque »[63],Les Griffes de la nuit, deWes Craven, sort en 1984 et voit la première apparition deFreddy Krueger.
De 1977 à 1985 sort laTrilogie cannibale deRuggero Deodato, caractérisée par ses« séquences choquantes par leur violence picturale »[56]. AprèsLe Dernier Monde cannibale (1977), c'est surtoutCannibal Holocaust (1980) qui rencontre le succès. Réalisée caméra à l'épaule dans un style documentaire, la deuxième partie du film crée un scandale, Deodato laissant entendre que les atrocités montrées n'y sont pas mises en scène, mais bien réelles. Devant le scandale provoqué, il doit ensuite avouer que les scènes sont simulées[72]. Bien qu'il ne soit pas le premier du genre — il est communément admis qu’Au pays de l'exorcisme (1972), d'Umberto Lenzi, en est l'instigateur —Cannibal Holocaust marque l'apogée dufilm de cannibales, qui se déroule dans les jungles d'Asie ou d'Amérique du Sud, et les productions de ce genre s’accroissent en Italie après sa sortie[56].Cannibal Ferox (1981) est cependant le dernier représentant vraiment marquant de ce sous-genre[73].
C'est aussi en 1980 que sort le célèbre film d'horreurShining, inspiré du roman du même nom écrit parStephen King. Le film, quant à lui, est réalisé parStanley Kubrick, et« explore les horreurs bien réelles de l'héritage de l'Ouest américain : alcoolisme, enfance maltraitée et violence conjugale »[63]. Toujours en 1980,William Lustig réaliseManiac. Emmené parJoe Spinell dans le rôle du psychopathe Frank Zito,Maniac est une œuvre à l'« ambiance malsaine », aux effetsgore particulièrement sordides deTom Savini — déjà à l'origine des effets spéciaux deZombie etVendredi 13[74].
En 1981,Joe Dante révolutionne le thème du loup-garou avecHurlements. Le personnage central ne porte plus salycanthropie comme une malédiction, mais la vit pleinement, avec un plaisir certain. La même année sortLe Loup-garou de Londres, deJohn Landis, au sujet plus proche du mythe initial que le film de Joe Dante. Le regain d'intérêt pour les films de loups-garous est à l'origine d'une autre réussite du genre :Wolfen (1981) deMichael Wadleigh (d'après le roman deWhitley Strieber).
Toujours en 1981 sortEvil Dead. Son réalisateurSam Raimi donne au genre« un sens inédit du mouvement et de la vitesse »[75] en y ajoutant un style proche de la bande dessinée et une dose d'humourslapstick. Raimi donne deux suites à son film avecEvil Dead 2 (1987) etEvil Dead 3 : L'Armée des ténèbres (1992).
En 1982,John Carpenter sort son adaptation de la nouvelleLa Bête d'un autre monde intituléeThe Thing. Le film est une réussite aussi bien au niveau de l'intrigue que par ses effets spéciaux mis au point parRob Bottin, déjà reconnu pour son travail dansHurlements, et peut être considéré comme le précurseur d'un sous-genre, celui de la possession extraterrestre[76]. Avec son ambiance de paranoïa, le film« illustre l'idée selon laquelle la menace est partout parce que le mal peut prendre tous les visages »[77]. C'est pourtant un échec commercial, en partie en raison de ses points communs avecAlien et de l'impression de déjà-vu qui en résulte chez les spectateurs[68].The Thing etPoltergeist, deTobe Hooper, sorti la même année, emmènent les effets spéciaux vers de nouveaux sommets[78].
Après sa collaboration avec Stephen King pourCreepshow (1982),George A. Romero ajoute un opus à sa série des morts-vivants avecLe Jour des morts-vivants (1985). Après la société de consommation dansZombie, le militarisme et l'aveuglement scientifique deviennent les thèmes ciblés par Romero. Toujours en 1985,Dan O'Bannon (scénariste du filmAlien) réaliseLe Retour des morts-vivants, mélange d'horreur et d'humour noir à mettre en parallèle avec l'œuvre de George Romero. Ce film révèle entre autres une future icône du cinéma d'horreur et de la série B des années 1980/1990,Linnea Quigley (considérée comme la reine desscream queens).
AprèsScanners (1981) ayant pour thème le pouvoir de l'esprit sur la matière,Vidéodrome (1983) et sa critique du pouvoir du média télévisuel[79], et une adaptation de Stephen King avecDead Zone (1983),David Cronenberg réaliseLa Mouche (remake deLa Mouche noire) en 1986. Avec ce film, le thème de la métamorphose du corps au centre de l'œuvre de Cronenberg trouve son point culminant[80].
Aliens, le retour (1986), deJames Cameron, se révèle être l'une des rares suites cinématographiques à la hauteur de l'original[81] et change astucieusement de style en commençant comme un film d'action qui laisse ensuite place à l'horreur pure[82]. En 1987,Clive Barker, nouvel écrivain à succès de la littérature fantastique, réaliseHellraiser (d'aprèsson roman) en 1987 et invente pour l'occasion« le cinéma d'horreur fétichiste et sado-maso »[78]. Le scénaristePeter Atkins poursuit la série avec divers réalisateurs et met l'accent sur les démons Cénobites, dont le plus connu n'est autre quePinhead, aujourd'hui une icône du cinéma d'horreur.
En 1988,Tom Holland réaliseJeu d'enfant, où apparaît la célèbre poupée possédée par l'âme du psychopatheChucky, unecomédie horrifique à l'humour très acide qui remporte un franc succès auprès du public. L'année suivante, le film japonaisTetsuo est« l'un des premiers films d'horreurcyberpunk »[83], alors queSociety, deBrian Yuzna, renouvelle le thème de la lutte des classes avec son élite impossible à intégrer car elle« est littéralement une espèce à part »[55]. Cependant, en dehors de quelques réussites, le genre horrifique s'essouffle nettement durant la deuxième moitié des années 1980 avec un nombre considérable de films insipides reprenant les mêmes recettes qui provoquent la lassitude du public[63].
Ce déclin du cinéma d'horreur se poursuit durant toute la première moitié des années 1990. AvecMisery (1990),Kathy Bates, qui remporte l'Oscar de la meilleure actrice, fait toutefois entrer son personnage au« panthéon des psychopathes »[84]. À la lisière du thriller et de l'horreur,Le Silence des agneaux (1991) réveille le sous-genre du film de tueur en série, en partie grâce à l'interprétation d'Anthony Hopkins dans le rôle d'Hannibal Lecter, qui remporte l'Oscar du meilleur acteur alors qu'il n'apparaît que seize minutes à l'écran[85]. Son succès provoque une vague de films qui essaient de copier son personnage de tueur en série charismatique, le plus réussi étantSeven (1995)[63].
En 1992,Bernard Rose réaliseCandyman, adaptation d'une nouvelle deClive Barker qui est l'un des films d'horreur les plus réussis de la décennie. Le personnage du Candyman, allégorie des légendes et peurs naissant dans un milieu urbain, est aussi vu comme un symbole social, celui des difficultés d'intégration de la minorité afro-américaine[86]. Deux ans plus tard,Entretien avec un vampire propose une réflexion similaire avec une autre minorité, celle des homosexuels[86].
Toujours en 1992,Peter Jackson réalise le filmgoreBraindead. Jackson n'en est pas à son coup d'essai, ayant réaliséBad Taste – une comédie gore – en 1987. À l'instar deBad Taste,Braindead est avant tout une comédie utilisant le gore comme élément comique. Il n'en est pas moins qualifié à l'époque de« film le plus sanglant de l'histoire du cinéma »[87].
Trauma (1993), considéré comme le dernier film de qualité de Dario Argento, etDellamorte Dellamore (1994),« réjouissante histoire de morts-vivants » deMichele Soavi, sont le chant du cygne du cinéma d'horreur italien qui décline ensuite rapidement[81].
AprèsThe Thing (1982) etPrince des Ténèbres (1987),John Carpenter donne une fin à sa « trilogie de l'Apocalypse » avecL'Antre de la folie (1995). Proche des écrits deH. P. Lovecraft, le film bascule dans une dimension où les repères spatio-temporels ont disparu, favorisant l'apparition de créatures mythologiques et plongeant son héros dans les méandres de la folie.
La sortie duslasher deWes CravenScream en 1996, permet de renouveler ce sous-genre en le détournant sur un mode satirique tout en conservant« les ingrédients classiques de l'épouvante »[63].Scream boucle la boucle duslasher avec ses personnages principaux qui connaissent très bien les films d'horreur et s'y réfèrent régulièrement. C'est« le premier film d'horreur qui progresse en énonçant ses propres conditions de possibilité »[88].Scream et sa suiteScream 2 (1997), toujours réalisée par Craven, ainsi queSouviens-toi... l'été dernier (1997), deJim Gillespie, etHalloween, 20 ans après (1998), deSteve Miner, permettent une renaissance duslasher grâce à leurs« côtés délibérément réflexifs »[48].
En 1998 sortRing, deHideo Nakata, qui fait un carton au box-office.Ring etAudition (1999), deTakashi Miike, qui met en scène une autre représentante féminine du« panthéon des psychopathes »[84], popularisent le cinéma d'épouvante asiatique dans les pays occidentaux[89].
En 1999,Le Projet Blair Witch, deDaniel Myrick etEduardo Sánchez, devient le film le plus rentable de l'histoire, grâce à un budget dérisoire et à un effet d'annonce sans précédent sur Internet[90]. Présenté comme un documentaire amateur, il montre le parcours de trois étudiants en cinéma partis tourner un reportage sur la sorcellerie dans une forêt. La même année,Sixième Sens, deM. Night Shyamalan, est lui aussi très remarqué avec son« angoissant »retournement final[91].
La vague de slashers post-Scream qui vise principalement un public adolescent débuté dans les années 1990 se poursuit au début des années 2000, avec la série desJeepers Creepers ou celle desDestination finale.Freddy contre Jason en 2003 a aussi un certain succès, mais dans l'ensemble, la mode du slasher ado est en baisse et les années 2000 marquent un retour à des films d'horreur plus violents, moins « second degré », et résolument plus adultes, rappelant la crudité visuelle des films des années 1970 et début 1980.
Il y a aussi un retour auxfilms de zombies avec la sortie remarquée du film britannique28 jours plus tard (2002), deDanny Boyle, frappant par sa brutalité réaliste. Une suite,28 semaines plus tard, sort en 2007. En 2004,Zack Snyder réalise le remake duZombie (1978) deGeorge A. Romero, avecL'Armée des morts. La principale différence avec le film original réside dans le comportement des morts-vivants qui sont ici plus vifs et capables de courir contrairement aux zombies de Romero. Toujours en 2004, deux Anglais,Edgar Wright etSimon Pegg, profitant de la vague du cinéma de genre au Royaume-Uni réalisentShaun of the Dead (la réalisation étant attribuée à Wright, Simon Pegg jouant dans le film aux côtés deNick Frost).Shaun of the Dead est un film humoristique ayant pour toile de fond une invasion de zombies, mais aussi un hommage au genre et à ses réalisateurs. Romero profite de cet engouement pour les films de zombies pour continuer sa série « des morts-vivants » avecLe Territoire des morts (2005),Chronique des morts-vivants (2007) etLe Vestige des morts-vivants (2009).
Après un film de loups-garous (Dog Soldiers - 2002),Neil Marshall s'attaque ausurvival exclusivement féminin avecThe Descent (2005). Le film se déroule dans un réseau de grottes et marque les esprits grâce à son atmosphère claustrophobique. Il connaît le succès, aussi bien public que critique[92].L'Exorcisme d'Emily Rose (2005) offre pour sa part« un second souffle » aux films de possession démoniaque[93]. Les années 2000 sont aussi l'occasion pourPaul W. S. Anderson d'adapter le jeu vidéoResident Evil au cinéma, avec unfilm homonyme (2002), qui donne lieu à plusieurs suites.Christophe Gans fait de même avecSilent Hill (2006).
En 2007,Paco Plaza etJaume Balagueró réalisent en Espagne le film[REC] qui se distingue grâce à sa manière de filmer enfound footage. Sa suite directe,[REC] 2, sort en 2009.Paranormal Activity (2007) poursuit le genre du film d'horreur enfound footage, avec cette fois-ci des plans filmés principalement depuis des caméras de surveillance.
LaJ-Horror est popularisée parRing deHideo Nakata en 1998 et se trouve principalement portée par trois réalisateurs : Nakata, qui signe ensuite notammentRing 2 (1999) etDark Water (2002) ;Takashi Shimizu, avecJu-on: The Grudge (2002), etKiyoshi Kurosawa, qui réaliseSéance (2000) etKaïro (2001)[96]. De 2002 à 2006, elle fait l’objet de nombreux remakes américains (Le Cercle en 2002,The Grudge en 2004,Dark Water etLe Cercle 2 en 2005…), parfois dirigés par les réalisateurs de l’original, invités à venir tourner aux États-Unis : Nakata réaliseLe Cercle 2, remake de son film de 1999 ; Shimizu dirigeThe Grudge, le remake de sonJu-on: The Grudge. Même si le succès commercial demeure souvent au rendez-vous, le genre commence à s’essouffler, et les films d’épouvante asiatiques montrent leurs limites par leur absence de renouvellement thématique, voire visuel (ces films sont ironiquement appelés « films de filles aux cheveux sales »[97] par la presse spécialisée, en référence à la figure du fantôme présentée dansRing (1998), et repris dans quasiment tous les ersatz qui en ont découlé, qui est une jeune femme aux cheveux noirs, longs et sales qui lui masquent le visage).
La Corée du Sud suit également le mouvement avec notammentPhone (2002),Deux sœurs (2003),Cello (2005),The Wig (2005),Death Bell (2008), etc.The Host (2006) est un film de monstres coréen qui se démarque par son« subtil cocktail d'images de synthèse, de sensibilité originale et de personnages désespérément humains, le tout dans un contexte politique explicite »[98]
La mode des remakes se poursuit avecFreddy : Les Griffes de la nuit (2010), reboot desGriffes de la nuit, etEvil Dead (2013), deFede Alvarez, remake dufilm de Sam Raimi, lui-même producteur et coscénariste de la nouvelle version. Parmi les films à budgets importants, des œuvres originales se distinguent, commeInsidious (2010) ou encoreConjuring : Les Dossiers Warren (2013) et sa suiteConjuring 2 : Le Cas Enfield (2016), tous trois deJames Wan, qui redonnent un nouveau souffle à l'horreur paranormale, en réintroduisant une réalisation et des plans de caméra soignés que la tendance aufound footage avait occultés.
Ce nouveau souffle est également à trouver du côté du cinéma d'horreur indépendant et/ou à petit budget. Ainsi, le film australienMister Babadook (2014) est acclamé par la critique[101].It Follows, réalisé parDavid Robert Mitchell, sort en 2014, et reçoit aussi de très bonnes critiques. Le réalisateur y reprend les standards des classiques horrifiques dans une œuvre ouverte à différentes interprétations vue par la majorité comme une allégorie du SIDA[102].You're Next, sorti en 2013, revisite pour sa part le genre duslasher, genre dontLa Cabane dans les bois (2012) détourne les codes« pour mieux les railler »[103]. De nouveaux réalisateurs se font remarquer, notammentMike Flanagan qui signe des films aussi variés queThe Mirror (2013),Pas un bruit (2016),Ne t'endors pas (2016),Ouija : les origines (2016) etJessie (2017)[104].
Le genre est depuis ses débuts une cible privilégiée de lacensure. Aux États-Unis, lecode Hays est appliqué du début des années 1930 jusqu'en 1966. Il insiste sur la mise en avant des valeurs morales et interdit toute représentation prolongée d'actes de violence comme les meurtres et les mauvais traitements. Cependant, seules les grandes sociétés de production le respectent, les films indépendants commeOrgie sanglante (1963) ayant tout loisir de l'ignorer[106]. Constatant son inefficacité, laMotion Picture Association of America met en place en 1968 un système de classification des films comportant quatre degrés et qui n'a que très peu été modifié depuis lors. Afin d'éviter laclassification X (devenue plus tard NC-17), de nombreux réalisateurs de films d'horreur pratiquent l'autocensure avant le passage devant la commission ou coupent des scènes si la classification n'est pas celle voulue[107].
En Europe, la France et l'Italie ont dans les années 1970 et 1980 des comités de censure relativement indulgents, mais au Royaume-Uni, leBritish Board of Film Classification est beaucoup plus strict, notamment en matière de violence. Beaucoup de films d'horreur écopent ainsi d'une interdiction aux moins de18 ans, ou vont jusqu'à être interdits totalement par le refus de leur accorder un certificat. Les films qui contournent cette interdiction sur le marché vidéo, désignés sous le nom devideo nasties, font l'objet d'une campagne de poursuites qui bat son plein au début des années 1980[108]. La censure s'assouplit considérablement, du moins dans les pays occidentaux, à partir de la fin des années 1990.
Autour du genre : festivals et magazines spécialisés
L'Écran fantastique, fondé en 1969, etMad Movies, créé en 1972, sont les deux magazines spécialisés phares en France[111]. Aux États-Unis,Famous Monsters of Filmland, publié de 1958 à 1983,Cinefantastique, en circulation de 1967 à 2006,Fangoria, fondé en 1979, sont les revues les plus connues, alors queRue Morgue, créé en 1997, tient ce rôle au Canada.
↑Alex Pereira deAraújo et NiltonMilanez, « The Memory of Horror in the Filmic Body and the Writing of the Event »,International Journal of Advanced Engineering Research and Science,vol. 6,no 10,,p. 237–241(DOI10.22161/ijaers.610.36,lire en ligne, consulté le)
MartineRoberge,L'Art de faire peur : des récits légendaires aux films d'horreur, Québec, Presses Université Laval,, 233 p.(ISBN2-7637-8198-5,lire en ligne).
Philippe Rouyer,Le Cinéma gore : une esthétique du sang, Paris,Cerf,, 256 p.(ISBN2-204-05787-8).