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Filicophyta

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Fougères

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«  Fougère » redirige ici. Pour les autres significations, voirFougère (homonymie).

Filicophyta
Description de cette image, également commentée ci-après
Fougères arborescentes auConservatoire botanique national de Brest.
Classification
RègnePlantae
Sous-règneViridiplantae
Infra-règneStreptophyta
Super-divisionEmbryophyta
DivisionTracheophyta
ClassePolypodiopsida

— non classé —

Filicophyta

LesFougères ouFilicophytes (Filicophyta) sont unesous-division decryptogamesvasculaires. Elles comportent environ 13 000 espèces, le plus grandembranchement végétal après lesAngiospermes. On rencontre environ les trois quarts des espèces dans les régions tropicales et une bonne proportion de ces fougères tropicales estépiphyte. Leurs modes de reproduction les confinent dans les milieux humides.

L'ancienne division (paraphylétique) des Ptéridophytes(Pteridophyta) comprend, outre les fougères à proprement parler, les Psilophytes(Psilophyta) qui sont aujourd’hui rapprochées desOphioglossophytes, mais aussi lesSphénophytes et lesLycophytes.

Description

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Crosses d'une fougère.

Morphologiquement, le sporophyte des fougères présente une assez grande diversité. Certaines fougères arborescentes peuvent dépasser 20 m de hauteur, mais leurstipe ne présente pas de croissance secondaire en épaisseur.

Le sporophyte est la fougère telle que nous la connaissons. Legamétophyte est une génération indépendante, qui prend la forme d'une lame aplatie de taille réduite, appeléeprothalle, qui disparaît au cours de la croissance du sporophyte. La plupart des fougères actuelles sontisosporées, c'est-à-dire que lesporophyte ne donne qu'une seule sorte de spores asexuées qui, après germination, produisent le prothalle asexué portant des organes reproducteurs sexués :archégones femelles etanthéridies mâles. De la fécondation des archégones naît le sporophyte. Le sporophyte produit des macrospores femelles, produisant des gamétophytes femelles porteurs d'archégones, et des microspores mâles, produisant des gamétophytes mâles porteurs d'anthéridies.

Appareil végétatif

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Racines et tige

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Les racines, fibreuses, sont reliées à la base de latige qui se présente sous forme derhizome ou desouche. Ce rhizome peut être rampant ou dressé, et porte lesfrondes. Il est de dimension variable et peut porter des écailles (feuilles avortées). Chez certaines espèces (ex :Pteridium aquilinum), ce rhizome peut participer à une importante reproduction asexuée parmultiplication végétative. La tige peut être à la surface du sol (hémicryptophytes) ou souterraine, le plus souvent à faible profondeur (géophytes)[1].

Tiges et racines possèdent des vaisseaux conducteurs (xylème etphloème), ce qui place les Fougères parmi lesvégétaux vasculaires, contrairement auxmousses. Cependant, les Fougères ne produisent pas detissus secondaires.

Frondes

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Article détaillé :fronde.

Les feuilles bien développées, ou frondes, sont de grande dimension, souventcomposées pennées, àpréfoliationcircinée (c'est-à-dire en forme de crosse) et dotées d'unpétiole.

Fougère scolopendre, début du XXe siècle,Henri Bergé,musée de l'Ecole de Nancy.

Lelimbe foliaire peut être entier (ex :Asplenium scolopendrium), lobé (ex :Polypodium) ou divisé en pennes appelés segments ou divisions (ex : limbe penné deAsplenium trichomanes, limbe bi ou tripenné dePteridium aquilinum), les lobes et segments pouvant être décurrents ou confluents. Dans le cas d'une fronde divisée, le terme de pétiole est réservé à la partie inférieure avant le limbe ; il se prolonge par le rachis qui porte les segments[1].

Les frondes peuvent être toutes identiques, ou présenter undimorphisme entre les frondes stériles, structures végétatives dédiées à laphotosynthèse, et les frondes fertiles ou repoductrices portant les organes reproducteurs asexués, lessores (phénomène d'hétérophyllie)[2].

La tige peut être courte (la fougère a alors un portcespiteux avec des frondes groupées) ou longue (la fougère a un port rhizomateux avec des frondes espacées)[1].

Schéma d'une fougère type (Polypodiales).

Appareil reproducteur

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Les fougères ne produisent pas degraines, contrairement auxSpermatophytes (Gymnospermes etAngiospermes), mais se reproduisent grâce à desspores.

Les spores sont produites par des organes spécialisés. Le plus souvent il s'agit desores, qui sont des amas desporanges, situés sous le limbe des frondes ou regroupés enépi oupanicule sur des frondes fertiles (cas desOsmunda etOphioglossum).Un amas contient 80 sporanges dans lesquels il y a 64 spores[réf. nécessaire][3]. Les Hydropteridales ne portent pas de sores, mais dessporocarpes.

Les spores peuvent être de forme variée : linéaire, circulaire ou en forme de U (ou réniforme). Elles peuvent être ou non protégées par uneindusie.

Les Fougères disposent d'un mécanisme original d'éjection des spores, qui sont projetées par une sorte de fronde microscopique[4].

Écologie

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Fougères arborescentes (Cyathea intermedia) de la forêt de La Thy (Nouvelle-Calédonie)
Dicksonia antarctica (Palm House,jardins botaniques royaux de Kew, Londres, Royaume-Uni)
Cystopteris fragilis (Pologne)

Les fougères ont généralement besoin d'une assez grande quantité d'eau, toutefois certaines espècesxérophiles supportent bien lasécheresse. Certaines montrent même un phénomène derevivescence : elles semblent mortes par grande sécheresse, mais reprennent leur croissance lorsqu'elle sont réhydratées. L'eau est néanmoins indispensable dans le cycle de développement des fougères car les sporanges ne peuvent s'ouvrir qu'en présence d'un taux d'humidité atmosphérique suffisant, les spores ne peuvent germer que sur un substrat humide et sans eau la fécondation est impossible. C'est pourquoi les précipitations constituent le principal facteur qui détermine la répartition géographique des Fougères.

Certaines espèces font partie desplantes pionnières après uneéruption volcanique, sur les glissements de terrain, telles lesCyatheaceae[5].

Les Fougères sont plus représentées dans les pays chauds, tout en recherchant à la fois la chaleur et l'humidité. Ce sont plutôt des plantes d'ombre et elles colonisent surtout des sols àpH neutre à faiblement acide, mais il existe aussi des espèces acidophiles et d'autres basiphiles. Dans les forêts équatoriales ombrophiles, on trouve plusieurs espècesépiphytes.

Un lieu colonisé par les fougères est appelé une « fougeraie ».

Systématique

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Taxonomie

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Panicules de sores d'Osmunda regalis
Fronde de fougère.
Phymatodes scolopendria
Azolla pinnata, une fougère aquatique

L'étude de la formation des sporanges conduit à classer les fougères en deux grands groupes :

Les relations phylogénétiques entre les différentes familles de fougères font encore l'objet de discussions et la classification suivante est donnée à titre d'exemple:

Les études récentes ont conduit à séparer lesOphioglossales des autres fougères et à créer l'embranchement desOphioglossophyta.

Phylogénie

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Phylogénie desPtéridophytes actuelles d'après lePteridophyte Phylogeny Group (2016)[6] :

 Tracheophyta  
      (Lycopodiophytina)  →
  Lycopodiopsida 


  Lycopodiales  –  Lycopodes




 Isoëtales      –      Isoètes



 Selaginellales     –     Sélaginelles






 Euphyllophytina 
  Polypodiopsida  

    Equisetidae 

  Equisetales    –    Prêles





Ophioglossidae  

  Psilotales – Psilotes



  Ophioglossales 





   Marattiidae 

  Marattiales 


 Polypodiidae  

 Osmundales




 Hymenophyllales




 Gleicheniales




 Schizaeales




 Salviniales




 Cyatheales



 Polypodiales  







 




(Spermatophyta)
les plantes à graines

 





Histoire évolutive

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Les plus anciennes Fougères (Osmundaceae,Hymenophyllaceae) apparaissent auDévonien. LeCarbonifère supérieur est dominé par desfougères arborescentes commePsaronius (en) ou des fougères aux formes variées comme lesZygoptéridales (en). Après le Carbonifère, se développe le groupe éteint desPteridospermatophytes (fougères à graines)[7].

Génétique

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Les fougères ont de nombreuxchromosomes et de très grandsADN, ce qui a retardé leurséquençage. Legénome de la Fougère de Richard (Ceratopteris richardii (en)) a été séquencé en 2022 :7,46 milliards depaires de bases réparties sur39 chromosomes. Les gènes fonctionnels sont noyés parmi lesséquences répétitives (85 % de l'ADN), qui se dupliquent de façon autonome. Parmi l'ADN codant on trouve des gènes d'originebactérienne (acquis partransfert horizontal), souvent proches les uns des autres, qui protègent la plante desherbivores[8],[9].

Les fougères et l'Homme

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Religions, croyances et traditions

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Cyathea dealbata est considérée comme un symbole de la Nouvelle-Zélande.

En Europe de l'Est, dans la mythologie slave et dans les mythologies des pays baltes, il existe une légende de lafleur de fougère, qui fleurirait une fois par an, la nuit, et conférerait des bienfaits magiques à qui la découvre. Dans le folklore d'Estonie, elle est liée aux croyances et aux rites de lafête de la Saint-Jean[10]. Cette légende apparaît dans des romans inspirés par le folklore estonien, notammentLa Fiancée du loup d'Aino Kallas (1928) ouL'Homme qui savait la langue des serpents d'Andrus Kivirähk (2007). Au cinéma, elle a fait l'objet du court-métrage d'animationFleur de fougère.

Les peuples autochtones (indiens Potawomi, Makah, Meskwa) tiraient du rhizome de lafougère femelle un médicament servant à faciliter l'accouchement. Le rhizome de lafougère mâle fut autrefois utilisé comme abortif et taenifuge (vermifuge) tandis que ses frondes pilées étaient employées pour garnir les matelas pour les enfants atteints de rachitisme et pour les rhumatisants[11].

Cyathea dealbata est considérée comme un symbole de la Nouvelle-Zélande. Appeléesilver fern (« fougère d'argent » en raison de l'aspect argenté de la face inférieure de la fronde), les maoris l'utilisaient en forêt lors des nuits de pleine lune, en posant ses frondes à l'envers sur le sol pour retrouver leur chemin[12].

Le rhizome de laFougère-Aigle mélangé à celui du gingembre était employé comme aphrodisiaque. La cendre de cette fougère, riche en potasse, était utilisée en Europe pour la fabrication du savon et du verre[13].

La ptéridomanie

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En Grande-Bretagne, à l'époque victorienne, les fougères ont fait l'objet d'un phénomène de mode qui commence dans les années 1830 et culmine dans les années 1860-1870[14]. Il s'explique par le fait que les fougères avaient été peu étudiées jusque-là et provoquent un soudain regain d'intérêt[14]. Les gens de milieux sociaux divers, en majorité des femmes, parcouraient les campagnes et les bois afin d'observer les fougères, dans l'espoir d'en découvrir de nouvelles espèces ; beaucoup rapportaient chez eux, dans des paniers, des plants de fougères qu'ils replantaient dans les jardins ou dans des terrariums[15]. Les nouvelles découvertes étaient publiées dans des périodiques commeThe Phytologist lancé en 1841[14]. À la même époque, les fougères ont été fréquemment utilisées comme motifs décoratifs dans l'architecture (comme motif de façades ou sur des pierres tombales) et dans les arts décoratifs comme la céramique, la vaisselle ou l'ébénisterie[14],[16]. Ce phénomène a été baptisé « ptéridomanie » (« folie des fougères ») par l'écrivainCharles Kingsley dans son livreGlaucus en 1855[14].

Symbolique

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Alimentation humaine

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Le rhizome de fougère aigle,Pteridium aquilinum, a été consommé en Europe, au Japon, en Nouvelle-Zélande, et par les Indiens d'Amérique. Il constituait parfois une nourriture de base. Bien que toxique cru, une fois cuit, il devient comestible[18].[source insuffisante] LesKorowai mangent des feuilles de fougère[19].[source insuffisante]

Notes et références

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  1. ab etcJean-Claude Rameau, Dominique Mansion, Gérard Dumé,Flore forestière française : guide écologique illustré, Forêt privée française,,p. 177.
  2. Robert Gorenflot,Biologie végétale. Appareil végétatif, Masson,,p. 38.
  3. Association le Jardin sauvage, « Fougeres Appareil reproducteur Les fougères ne produisent pas de graines, contrairement aux Spermatophytes (Gymnospermes et Angiospermes), mais se reproduisent grâce à des spores....Un amas contient 80 sporanges dans lesquels il y a 64 spores. »[doc], surLE JARDIN SAUVAGE Association dédiée à l’environnement natureldu Sud-Corrèze,(consulté le)
  4. Tela Botanica,L'ingénieuse catapulte des fougères, en ligne mercredi 9 mai 2012 Association - Brèves Vidéo / Les fougères dispersent leurs spores grâce à une catapulte efficace, et pourtant sans butée ], d'après Xavier Noblin (Laboratoire de physique de la matière condensée de l'Université de Nice Sophia Antipolis (UMR 7336 CNRS), et ses collègues)
  5. Walter S. Judd, Christopher S. Campbell, Elizabeth A. Kellogg, Peter Stevens,Botanique systématique. Une perspective phylogénétique, De Boeck Supérieur,,p. 145
  6. (en)Pteridophyte Phylogeny Group et Germinal Rouhan, « A community-derived classification for extant lycophytes and ferns »,Journal of Systematics and Evolution,Wiley-Blackwell,vol. 54,no 6,‎,p. 563–603(ISSN 1674-4918 et1759-6831,DOI 10.1111/JSE.12229).Voir et modifier les données sur Wikidata
  7. Francis Hallé,Aux origines des plantes. Des plantes anciennes à la botanique duXXIe siècle, Fayard,,p. 100-147
  8. I. B., « La fougère obèse et cleptomane »,Pour la science,no 541,‎,p. 13.
  9. (en) D. Blaine Marchant, Guang Chen, Shengguan Cai, Fei Chen, Peter Schafranet al., « Dynamic genome evolution in a model fern »,Nature Plants (en),vol. 8,‎1er septembre 2022,p. 1038-1051(DOI 10.1038/s41477-022-01226-7Accès libre).
  10. Eva Toulouse (2002),p. 195.
  11. Boumehdi Mimoudi,La médecine par les plantes, Société d'édition et diffusion al madariss,,p. 46
  12. (en) David Hackett Fischer,Fairness and Freedom. A History of Two Open Societies : New Zealand and the United States, Oxford University Press,,p. 17
  13. Légumes, Backhuys Publishers,,p. 494
  14. abcd eteP. D. A. Boyd (1993a)[lire en ligne].
  15. David Elliston Allen (1969).
  16. Catégorie d'objets inspirés par la ptéridomanie sur la base de données britannique Darwin Project. Page consultée le 18 janvier 2014.
  17. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine,Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française,p. 26.
  18. FrançoisCouplan,Le régal végétal : plantes sauvages comestibles, Paris, Editions Ellebore,, 527 p.(ISBN 978-2-86985-184-9,lire en ligne)
  19. Les animaux du Monde, « Papouasie - Nouvelle-Guinée - Korowai, les hommes libres - Papua Barat »,(consulté le)

Annexes

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Bibliographie

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Ouvrages de botanique

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Sur les fougères dans la culture

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Liens externes

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