Lefeu grégeois (du latingræcus,grec) est unmélangeinflammable, brûlant même au contact de l'eau, employé auMoyen Âge pour la fabrication d'enginsincendiaires utilisés au cours dessièges et descombats navals[1],[2]. Soninvention est datée de la fin duVIIe siècle et est attribuée àCallinicus d'Héliopolis[3], unarchitecte réfugié àConstantinople[4]. LesByzantins employèrent cet ancêtre du lance-flamme lors des batailles navales avec des effets dévastateurs pour la marine adverse. Cela leur procura un avantage technologique qui contribua à leur faire remporter plusieurs victoires décisives, notamment lors despremier etdeuxième sièges de Constantinople par lesArabes, qui permirent d'assurer la survie de l'Empire.
L'impression faite par le feu grégeois sur lescroisés occidentaux est telle que le terme est utilisé pour n'importe quelle sorte d'arme incendiaire, y compris celles utilisées par les Arabes, lesChinois et lesMongols. Cependant, celles-ci sont différentes et ne reprennent pas la formule du feu grégeois byzantin, qui était un secret militaire très bien gardé, au point qu'elle s'est perdue. La composition du feu grégeois reste purement spéculative : l'hypothèse la plus probable est qu'il ait été principalement constitué depétrole et/ou denaphte moins visqueux, bien que d'autres évoquent des mélanges derésine de pin, denaphte, d'oxyde de calcium (chaux vive), desoufre ou dusalpêtre. L'utilisation par les Byzantins de mélanges incendiaires se distingue par l'usage de siphons pressurisés pour projeter le liquide contre l'ennemi.
Les Byzantins désignaient le feu grégeois par diverses appellations engrec médiéval. La plus ancienne[7] estπῦρ θαλάσσιον[8] (« feu maritime » ou« marin »)[8],[9],[10]. La plus courante[8] estπῦρ ὑγρὸν[11] (« feu liquide »)[11],[9],[10] quidénote sa consistance[10] de même queπῦρ μαλθακόν[11] (« feu mou »)[11],[10]. Une autre appellation estπῦρ μηδικόν[11] (« feu médique » ou« mède »)[11],[9],[10] qui dénote la provenance[10] de la naphte[12]. Les autres sontπῦρ σκευαστόν (« feu artificiel »)[9],πῦρ ῥωμαϊκός (« feu romaïque » ou« romain »)[9],πῦρ ἐνεργόν (« feu énergique »).
Siphon à main (χειροσίφωνες, « cheirosiphōnes ») pour la projection du feu grégeois. Détail d'illustration de laPoliorcétique deHéron de Byzance,Xe siècleReconstitution (en partieconjecturelle) d'undromon d'après les descriptions de l'empereurLéon VI le Sage : à l'avant, la plate-forme portant le siphon à feu grégeois, sous laquelle se trouvait le chaudron contenant la mixture.
Les armes incendiaires et inflammables sont utilisées en guerre bien des siècles avant l'apparition du feu grégeois. Parmi ces armes figurent plusieurs mélanges à base desoufre, depétrole ou debitume. Les flèches enflammées et les pots contenant des substances combustibles sont utilisées dès leIXe siècle av. J.-C. par lesAssyriens ainsi que dans le monde gréco-romain.
Cependant, le feu grégeois proprement dit est décrit aux alentours de672 et son invention est attribuée parThéophane le Confesseur àKallinikos, un architecte originaire d'Héliopolis (une ville située aujourd'hui auLiban) dans l'ancienne province de Phénicie, conquise par la suite par lesmusulmans[15]. L'exactitude et la précision chronologique de ce récit sont sujettes à caution car Théophane rapporte l'utilisation de navires transportant du feu grégeois disposant de siphons[16] chez les Byzantins quelques années avant l'arrivée supposée de Kallinikos à Constantinople. Si cette approximation n'est pas causée par la confusion chronologique concernant les événements du siège, elle pourrait suggérer que Kallinikos a simplement développé une version améliorée d'une arme existante[17]. L'historien James Partington va plus loin et pense qu'il est probable que le feu grégeois n'ait pas été créé par une personne en particulier mais« inventé par des chimistes de Constantinople qui ont hérité des découvertes de l'école de chimie d'Alexandrie »[18]. Ainsi,Georgios Kedrenos, le chroniqueur duXIe siècle, rapporte que Kallinikos vient d'Héliopolis enÉgypte mais la plupart des historiens considèrent que c'est une erreur. Kedrenos mentionne aussi l'histoire, considérée là encore comme peu probable par les historiens modernes, des descendants de Kallinikos. Ceux-ci (une famille nomméeLampros ce qui signifie « brillant ») détiendraient le secret de la production du feu grégeois et cela encore à l'époque où Kedrenos écrit[17].
Le développement du feu grégeois par Kallinikos intervient à un moment critique de l'histoire byzantine. En effet, l'empire est affaibli par ses longues guerres avec lesSassanides alors qu'il doit faire face aux invasions musulmanes contre lesquelles il ne parvient pas à résister efficacement. En une trentaine d'années, laSyrie, laPalestine et l'Égypte tombent aux mains des Arabes. Vers 672, ceux-ci décident de prendre d'assaut la capitale impériale. Le feu grégeois est alors utilisé avec une grande efficacité contre les flottes musulmanes. Lors des deux sièges arabes de Constantinople (en 674-678 eten 717-718), cette arme joue un rôle majeur dans la victoire byzantine[19]. Par la suite, les mentions de l'utilisation du feu grégeois dans des batailles navales contre les Arabes sont plus sporadiques. Cependant, il permit encore de remporter plusieurs victoires, notamment lors de l'expansion byzantine à la fin duIXe siècle et au début duXe siècle[20]. Son utilisation est aussi très courante dans les guerres civiles byzantines, notamment lors de la révolte des flottesthématiques en727 et lors de la grande rébellion deThomas le Slave en 821-823. Dans les deux cas, les flottes rebelles sont vaincues par la flotte impériale de Constantinople qui se sert du feu grégeois[21]. Enfin, les Byzantins ont aussi fait usage de cette arme avec des effets dévastateurs contre les différents raids de laRus' dans leBosphore et plus particulièrement ceux de941 et 1043 ; ainsi que durant la guerre contre l'Empire bulgare en 970-971 quand des navires utilisant du feu grégeois servent à bloquer leDanube[22].
L'importance prise par le feu grégeois dans lesguerres arabo-byzantines conduit à ce que sa découverte soit attribuée à une intervention divine. L'empereurConstantin VII Porphyrogénète, dans son livreDe administrando Imperio, enjoint à son fils et héritierRomain II de ne jamais révéler les secrets de la production du feu grégeois qui furent« montrés et révélés par un ange au grand et saint premier empereur chrétienConstantin » et que l'Ange lui fit jurer« de ne préparer ce feu que pour les Chrétiens et seulement dans la cité impériale ». Constantin VII rajoute comme avertissement qu'un dignitaire aurait été frappé par des flammes venues du ciel en entrant dans une église après avoir dévoilé des éléments sur le feu grégeois aux ennemis de l'empire. Néanmoins, le récit de cet événement illustre le fait que les Byzantins ne parviennent pas à éviter que leur précieuse arme ne tombe aux mains de leurs ennemis. Ainsi, en 827, les Arabes parviennent à s'emparer d'au moins un navire incendiaire intact et les Bulgares s'emparent de plusieurs siphons et de la substance elle-même vers 812-814. Toutefois, il semble que cela soit insuffisant pour permettre à leurs adversaires de reproduire le feu grégeois. Les Arabes emploient effectivement plusieurs substances incendiaires similaires à celle des Byzantins mais jamais ils ne réussirent à copier la méthode byzantine de projection par un siphon. À la place, ils utilisèrent des catapultes et des grenades.
Le feu grégeois est encore mentionné auXIIe siècle :Anne Comnène donne ainsi une description éclatante de son usage lors d'une bataille navale contre lesPisans en1099. Toutefois, bien que l'utilisation d'un navire incendiaire hâtivement improvisé lors dusiège de Constantinople en1203 par laQuatrième croisade soit rapportée, il n'est plus fait que de rares mentions de l'usage du feu grégeois. Cela pourrait être dû au déclin militaire de l'empire lors des vingt ans qui précédèrent le siège ou encore à la perte par les Byzantins des territoires dont sont issues les matières premières nécessaires à la production de cette arme.
Le 20 avril 1453, lors de l'ultimesiège de Constantinople, une flottille de renforts, d'armes et de vivres composée de trois galèresgénoises affrétées par le papeNicolas V et d'un navire de transport impérial, parvient dans leBosphore. Lamarine ottomane tente de l'intercepter, et le navire byzantin, qui transportait plusieurs tonneaux de liquide inflammable, fait usage du feu grégeois, occasionnant d'importants dommages à ses ennemis[23].
La composition du feu grégeois fut perdue après la chute de la ville, en mai 1453.
Comme le montre l'avertissement de Constantin Porphyrogénète, les ingrédients et le processus de fabrication et de déploiement du feu grégeois sont précieusement gardés secrets. Celui-ci est si bien conservé que la composition exacte du feu grégeois a été perdue. De ce fait, le mystère de la formule a longtemps été l'élément clé des recherches autour du feu grégeois[24]. Toutefois, malgré cette forte préoccupation, le feu grégeois est mieux connu comme un système d'arme complet comprenant plusieurs éléments. Tous devaient fonctionner ensemble pour que le feu grégeois soit efficace. Ces éléments divers comprennent d'autres éléments que la formule exacte de la composition comme desdromons spécialisés permettant de le transporter pour la bataille, le mécanisme permettant de préparer la substance en la chauffant et en la pressurisant, le siphon pour la projeter et l'entraînement spécial dessiphōnarioi qui manient ces siphons[25]. La connaissance du fonctionnement de l'ensemble du système est très compartimentée. Ainsi, les personnes affectées à une tâche en particulier n'ont connaissance que des secrets propres à cette mission pour éviter que l'adversaire ne puisse acquérir une parfaite connaissance du feu grégeois et de son maniement[26]. Ainsi, lorsque les Bulgares s'emparent deMesembria et deDebeltos en 814, ils prennent possession de 36 siphons et de feu grégeois mais sont incapables d'en faire un quelconque usage[27],[28].
Les informations disponibles sur le feu grégeois sont exclusivement indirectes et fondées sur des références dans lesmanuels militaires byzantins ainsi que sur des sources historiques secondaires comme le texte d'Anne Comnène ou les chroniqueurs occidentaux. Cependant, ces textes manquent souvent de précision. Dans sonAlexiade, Anne Comnène fournit une description d'une arme incendiaire qui a été utilisée par la garnison byzantine deDyrrachium en 1108 contre lesNormands. Ce texte a souvent été perçu comme la formule au moins partielle du feu grégeois[29].
Les écrits des chroniqueurs occidentaux de la même époque ne sont guère fiables car l'ignis graecus est le nom donné à toutes les formes de substances incendiaires.
Dans le but de reconstruire le système du feu grégeois, les preuves concrètes qui apparaissent dans les références littéraires contemporaines fournissent les éléments suivants :
Le feu grégeois brûle sur l'eau et selon certaines interprétations, c'est l'eau qui déclenche la combustion. En outre, de nombreux textes témoignent du fait que le feu ne pouvait être éteint que par certaines substances comme le sable (qui prive le feu d'oxygène), du vinaigre fort ou de la vieille urine, probablement par le biais d'une réaction chimique particulière. Cette caractéristique amène à penser qu'il s'agit de magnésium.
C'est une substance liquide et non une forme de projectile comme le prouvent les descriptions et le nom parfois donné au feu grégeois de« feu liquide ».
En mer, il était généralement projeté par des siphons bien que les pots en terre ou des grenades remplis de feu grégeois ou d'une substance similaire aient aussi été utilisés.
La projection de feu grégeois est accompagnée d'un « fracas » et de beaucoup de fumée.
Il est possible que le feu grégeois fût constitué en partie par de la sciure de bois, imbibée de pétrole, et qui de ce fait, pouvait flotter sur l'eau, et projetée en grande quantité, pouvait constituer un brasier apte à détruire des navires, le feu partant duniveau de la mer touchant rapidement le bois des coques des navires.
La première théorie qui fut aussi durant de nombreuses années la plus populaire sur la composition du feu grégeois établissait que son principal ingrédient était lesalpêtre, ce qui en ferait un ancêtre de lapoudre à canon[30]. Cette théorie s'appuie sur le fait qu'une décharge de feu grégeois est accompagnée d'un fracas et de fumée ainsi que sur le fait que la distance à laquelle il pouvait être projeté à l'aide d'un siphon suggère une décharge explosive[31]. À l'époque d'Isaac Vossius, plusieurs érudits adhèrent à cette théorie et notamment ceux de l'école française duXIXe siècle incluant le célèbre chimisteMarcellin Berthelot[32]. Cependant, cette vision a depuis été rejetée car le salpêtre n'apparaît pas avoir été utilisé dans le domaine militaire en Europe ou au Moyen-Orient avant leXIIIe siècle et est complètement absent des sources arabes qui sont les chimistes les plus réputés du monde méditerranéen avant leXIIIe siècle[33]. De surcroît, le résultat d'un tel mélange aurait été radicalement différent de la substance décrite par les sources byzantines[34].
Une autre théorie, fondée sur le fait que le feu grégeois ne peut être éteint par de l'eau (d'autres sources suggérant même que l'eau intensifierait les flammes), suggère que son pouvoir destructeur est le résultat d'une réaction explosive entre l'eau et l'oxyde de calcium. Cependant, si l'oxyde de calcium est bien connu et utilisé par les Byzantins et les Arabes dans le domaine militaire, la théorie est réfutée par lespreuves empiriques et littéraires. Une substance basée sur l'oxyde de calcium devrait entrer en contact avec l'eau pour se mettre à brûler, or, lesTactica de l'empereur Léon VI le Sage indiquent que le feu grégeois est versé directement sur le pont des navires ennemis. Cependant, les ponts sont laissés humides du fait du manque d'étanchéité. De même, Léon décrit l'usage de grenades ce qui renforce l'idée que le contact avec l'eau n'est pas nécessaire pour que la substance s'enflamme[35],[36]. De plus, C. Zenghelis montre que les résultats fondés sur l'expérimentation indiquent que le résultat d'une réaction entre l'eau et l'oxyde de calcium serait négligeable en pleine mer[37]. Une proposition similaire suggère que Kallinikos aurait découvert lephosphure de calcium. Au contact avec de l'eau, le phosphure de calcium relâche de laphosphine qui s'enflamme spontanément. Toutefois, des expériences plus poussées n'ont pas réussi à reproduire l'intensité décrite du feu grégeois[38].
En définitive, si la présence d'oxyde de calcium ou de salpêtre dans la substance ne peut être entièrement exclue, ce n'en sont pas les principaux ingrédients. La plupart des historiens modernes s'accordent pour dire que le feu grégeois est constitué principalement de pétrole qu'il soit brut ou raffiné, ce qui le rapproche dunapalm moderne. Les Byzantins ont un accès facile au pétrole brut grâce aux champs naturels de pétrole présents autour de lamer Noire (celui deTmoutarakan est mentionné par Constantin Porphyrogénète) ou à divers endroits dans le Moyen-Orient. Un des noms du feu grégeois est le« feumède » (μηδικὸν πῦρ) et l'historien duVIe siècleProcope de Césarée rapporte que du pétrole brut appelénaphte (en grec, νάφθα (naphta), dumoyen-perse نفت (naft)) par les Perses est connu sous la dénomination d'« huile mède » (μηδικὸν ἔλαιον) par les Grecs. Cela semble corroborer l'usage du naphte comme ingrédient basique du feu grégeois. En outre, il existe un texte en latin duIXe siècle, gardé àWolfenbüttel, enAllemagne, qui mentionne les ingrédients de ce qui semble être le feu grégeois ainsi que le fonctionnement des siphons servant à le projeter. Bien que ce texte contienne quelques imprécisions, il identifie clairement le naphte comme le principal composant[39]. Des résines sont probablement ajoutées comme épaississant (lePraecepta Militaria y fait référence en parlant de πῦρ κολλητικόν, « feu collant ») ainsi que pour accroître la durée et l'intensité des flammes[40],[41].
Si le fort potentiel destructeur du feu grégeois est incontestable, il ne peut être considéré comme une arme miracle permettant à la marine byzantine d'être invincible. Selon l'historien John Pryor, la capacité du feu grégeois à détruire les navires adverses ne peut être comparée à celle deséperons[43]. Si le feu grégeois reste une arme puissante, il existe bon nombre de circonstances qui empêchent son utilisation à la différence des autres armes d'artillerie traditionnelles. Ainsi, lorsqu'il est projeté à l'aide d'un siphon, sa portée est limitée, et il devait être utilisé sur une mer calme et dans des conditions venteuses favorables[44]. Si ces conditions étaient souvent réunies enmer de Marmara et à proximité de Constantinople, le feu grégeois était beaucoup plus difficile d'utilisation en haute mer. Les musulmans se sont rapidement adaptés à ces limitations en gardant leurs navires à une distance suffisante des bateaux incendiaires byzantins et en élaborant des méthodes de protection en recouvrant les coques de feutre ou de peaux imprégnées devinaigre.
Cette anecdote a été considérée comme douteuse par de Grandmaison[46] lui-même, qui n'ajouta la référence qu'après quelques hésitations. L'identification du« chimiste Dupré » à l'orfèvregrenobloisAntoine Dupré est discutée[46],[47] : en effet, s'il est acquis que le« commissaire ordinaire de l'artillerie » mourut le[54], l'« orfèvre » serait mort la nuit du au[47],[55], comme l'attesterait sonacte de décès[46]. Enfin, aussi « philanthrope » que fut le roi, il est douteux qu'en pleine deguerre de Sept Ans, il eût renoncé à expérimenter l'usage d'une arme aussi prodigieuse sur le terrain pendant que le conflit s'enlisait.
Le filmKingdom of Heaven deRidley Scott (2005) montre de façon spectaculaire l'utilisation du feu grégeois par les troupes deSaladin assiégeant Jérusalem en 1187. Il est à préciser qu'historiquement, rien ne prouve que le feu grégeois ait été utilisé à cette occasion[56].
DansGame of Thrones, série télévisée tirée de la saga deGeorge R. R. Martin, pendant la bataille de la baie de la Néra, à Port-Réal, on voit une substance similaire au feu grégeois à l'œuvre en image, détruisant de nombreux navires de la flotte deStannis Baratheon (saison 2, épisode 9)[57]. Elle est également utilisée plus tard parCersei Lannister pour faire exploser le grandseptuaire de Baelor où sont rassemblés ses principaux ennemis (saison 6, épisode 10)[58]. Cette substance est alors fabriquée par les alchimistes royaux, et sa mise au point implique l'utilisation de la magie. Dans la version originale de la série, cette substance est désignée par le motwildfire (littéralement « feu sauvage »), et nongreek fire (qui est le terme anglais pour « feu grégeois ») ; la traduction française a choisi de rendre cewildfire par « feu grégeois », respectant en cela la traduction des livres d'où est tirée la série (voirci-dessous).
DansCopper, série télévisée américaine deTom Fontana et Will Rokos, avec Tom Weston-Jones, le feu grégeois est utilisé à deux reprises pour démontrer sa capacité à s'enflammer sans présence d'étincelle (saison 1, épisode 7).
DansPlus belle la vie, feuilleton télévisé français, un feu grégeois est utilisé par Lara Belveze pour tuer Jean-Noël Latour (saison 10), afin de protéger le domaine des Casteygnac, qui était un lieu sacré où des sorcières ont été brûlées vives. Lara serait une descendante ou une réincarnation d'une de ces sorcières.
DansSleepy Hollow, série télévisée américaine, le feu grégeois est utilisé pour combattre l'armée zombie du général Howe (saison 3, épisode 5).
Dans la sérieKnightfall, le feu grégeois est utilisé (saison 1, épisode 5).
Dans la sérieVikings, le feu gregeois est utilisé à plusieurs reprises pour attaquer les navires.
Dans la sérieUyanış büyük selçuklu, le feu grégeois est utilisé par les batinis et les Byzantins.
Le roman "Prisonniers du temps" deMichael Crichton, met en scène une variante du feu grégeois : le "feu automatique" ou "feu d'Athênaios de Naukratis". Dans son adaptation en film (voir ci-dessus), par contre, il s'agit effectivement du "feu grégeois" en tant que tel.
Dans le roman deSteve BerryLa Conspiration du temple, le feu grégeois, dont la formule originelle est censée avoir été redécouverte, est aussi l'un des ressorts de l'action.
DansLe Trône de fer, la saga deGeorge R. R. Martin, une substance similaire au feu grégeois a une place importante dansA Clash of Kings, lors de la défense du port de la cité de Port-Réal ; en version originale, l'auteur utilise l'expressionwildfire (littéralement « feu sauvage ») pour désigner cette substance, et nongreek fire (qui est le terme anglais pour « feu grégeois ») ; la traduction française a choisi de rendre cewildfire par « feu grégeois ».
Dans la série de romansPercy Jackson deRick Riordan, les demi-dieux utilisent à plusieurs reprises le « feu grec » pour tuer le plus grand nombre de monstres à la fois, notamment pour faire sauter le navirePrincesse Andromède dans letome 5.
DansLe Chemin de Sarance, premier tome deLa Mosaïque de Sarance deGuy Gavriel Kay, le feu sarantin qui fait référence au feu grégeois est utilisé lors d'un assassinat.
DansLes Fables de sang d'Arnaud Delalande. Le feu grégeois est au cœur de l'intrigue. On y retrouve également les références à Dupré et à Louis XV.
Dans le romanLa Nef des damnés deViviane Moore (2007), le feu grégeois est utilisé en 1156 par des piratessarrazins originaires d'Oran dans un combat naval opposant undromon et un navire marchand, leKnörr. Celui-ci, escorté d'uneesnèque normande de la flotte du roiHenri II Plantagenêt, gagne finalement la bataille malgré l'arme redoutable de ses adversaires (chapitre « Une mer de feu »).
Dans le romanLe Septième Guerrier-mage dePaul Beorn, le feu grégeois est utilisé par une unité de l'armée ostéroise — les « sorciers » — pour venir à bout du village Skavien qui leur résiste. On retrouve le fait que l'eau est impuissante, ou presque, à l'éteindre.
Le feu de Satan, un roman dePaul C. Doherty, série Hugh Corbett, relate l'utilisation répétée du feu grégeois par un criminel dans le milieu des Templiers à la fin duXIIIe siècle enAngleterre.
Dans le romanLa religion deTim Willocks (2009 pour l'édition française), le feu grégeois est utilisé en 1565 par les chevaliers de l'Ordre de Malte lors du siège de Malte par les armées deSoliman le magnifique. Il le décrit comme un mélange de soufre, de salpêtre, d'huile de lin, de sel d'ammoniaque, de térébenthine, d'asphalte et de naphte. Le tout additionné d'encens et d'étoupe par les turcs et de verre pillé et d'eau de vie par les vénitiens.
Dans le romanLore d'Alexandra Bracken, le personnage Ire, archonte des Cadmides et Arès réincarné compte utiliser le feu grégeois pour faire sauter la gare de Grand Central à New York.
Le feu grégeois est utilisé dans les séries de bande dessinéeAlix (albumL'Île maudite),Le Chevalier blanc (albumL'agresseur inconnu),Barbe-Rouge (albumLe Vaisseau de l’enfer),Vasco (albumsPoussière d’Ispahan etLes Chiens de Bâhrâm Ghör),Les Aigles décapitées(albumLa Main du prophète) et Elfes (album Le goût de la mort) .
Dans l'extension Kingdoms du jeuMedieval 2: Total War, les lanceurs de feu grecs sont utilisables par les Byzantins et les Croisés lors des batailles terrestres. De plus, lesdromons byzantins utilisent aussi le feu grec lors des batailles navales.
Dans le jeu gratuit en ligneIkariam, les chercheurs peuvent débloquer la technique du « feu grec ».
Dans le jeuAge of Empires II, les « navires d'incendie » sont équipés de la technologie du feu grégeois, qui leur sert à détruire les navires à courte portée.
Dans le jeuRise of the Tomb Raider, une amélioration de l'arc permet l'utilisation du feu grégeois après que Lara Croft en ait découvert la formule dans un ancien tombeau. Un groupe d'ennemis, lesAthanatoi (qui dans ce jeu sont littéralement immortels) en font également une utilisation plus qu'intensive.
Dans le jeuGrepolis, les joueurs peuvent construire des « bateaux-feux » reprenant le principe des dromons byzantins, c'est-à-dire des bateaux pourvus à l'avant d'un siphon a feu grégeois
Le feu grégeois est une arme utilisable lors d'une unique mission dans le jeu vidéoAssassin's Creed: Revelations d'Ubisoft, et le titreOdyssey permet à l'Adrestia, latrirème du personnage principal, d'être équipée d'un feu grégeois dans le DLC « Le legs de la Première lame ». De plus, la mission « Jouer avec le feu » présente dansAssassin's Creed Origins demande au joueur de récupérer la formule permettant de produire du feu grégeois.
Au cours de la 5e saison du jeuConqueror's Blade,Legacy of Fire, apparait une unité 5 étoiles appelée « Siphonaros », faisant usage d'un équivalent du feu grégeois, appelé « Feu infernal ».
[Reinaud 1850] Joseph ToussaintReinaud, « Nouvelles observations sur le feu grégeois et les origines de la poudre à canon »,Journal asiatique,no 7,(OCLC918987602,SUDOC109534565).
[Martin de Clansayes 1803] Jean-ClaudeMartin de Clansayes,« Notice sur le chimiste Dupré », dans Jean-Claude Martin de Clansayes,Précis de la vie de madame de Châteaudouble :suivi de Notice sur le chimiste Dupré,et de Vie du président Expilly, Grenoble, J.-H. Peyronard,, 16 p., in-8o(BNF30896827).