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| Festival international de la bande dessinée d'Angoulême | ||
Logo | ||
L'Espace Franquin, une exposition, le monde des bulles, le Musée de la BD, un stand d'éditeur et un auteur en dédicace. | ||
| Type | festival debande dessinée | |
|---|---|---|
| Pays | ||
| Localisation | Angoulême | |
| Coordonnées | 45° 38′ 56″ nord, 0° 09′ 21″ est | |
| Date de la première édition | 1974 | |
| Fréquentation | 200 000 visiteurs | |
| Site web | www.bdangouleme.com | |
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LeFestival international de la bande dessinée d'Angoulême, plus communément appeléfestival d'Angoulême ouFIBD, est le principal festival debande dessinée francophone et le plus important au monde de par sa notoriété et son taux de participation. Il a lieu enFrance, dans la ville d'Angoulême.
Il a lieu tous les ans en janvier depuis1974 et associe expositions, débats, rencontres et nombreuses séances dedédicace, les principaux auteurs francophones étant présents. De nombreux prix y sont décernés, dont legrand prix de la ville d'Angoulême, qui récompense un auteur pour l'ensemble de son œuvre, et leFauve d'or, récompensant un album paru l'année précédente.
De sa création à 1996, il s'appelaitSalon international de la bande dessinée d'Angoulême.
Ville industrielle sur le déclin, Angoulême n'a aucune relation particulière à la bande dessinée dans lesannées 1960[1]. À cette époque, labande dessinée commence à avoir une image plus adulte, les grands médias se mettent à en parler et les premières expositions consacrées à ce support apparaissent[2], à l'instigation de clubs d'amateurs de bande dessinée comme leCeleg (1962-1967) ou laSocerlid (1964-1977)[1]. Parmi les figures de cefandom naissant figurent les CharentaisFrancis Groux,Pierre Pascal ouMichel Baron[3]. En 1969, Groux, impliqué dans le tissu associatif local, organise dans deuxMaison des jeunes et de la culture de la région angoumoisine une « Semaine de la bande dessinée »[4]. Dans les mois suivants, il continue à animer des soirées débat consacrées à la bande dessinée dans desMJC[5]. Devenu après les élections municipales de 1971 président des commissions des Affaires culturelles et des Affaires sociales d'Angoulême, il se rapproche du maire-adjoint à la culture,Jean Mardikian[6]. Tous deux organisent en juin 1972 une manifestation culturelle pluridisciplinaire, Angoulême Art Vivant[7], à l'occasion de laquelle Groux fait présenter àClaude Moliterni devant une salle comble« un montage audiovisuel à base de reproduction de cases sur fond musical et son exposition à succès « 10 millions d'images », centrée sur l'âge d'or américain »[8].
En novembre 1972, Groux et Mardikian organisent en concertation avec les librairies d'Angoulême et toujours grâce à l'aide de Moliterni une « Quinzaine de la bande dessinée » où plusieurs auteurs célèbres (deFranquin àGotlib) viennent dédicacer aumusée d'Angoulême les jeudi et samedi[9]. Face au succès public et aux réactions positives des auteurs, Groux suggère à Moliterni de mettre en place à Angoulême un festival inspiré parcelui de Lucques, que Moliterni avait co-fondé en 1965[9] et qui était alors le principalfestival de bande dessinée d'Europe[10]. Moliterni accepte et fait inviter Groux et Mardikian à l'édition suivante du festival de Lucques, prévue pour le début de l'automne 1973[11]. Bien qu'entre temps des passionnés regroupés derrièreJean-Paul Tibéri aient organisé àToulouse le premierSalon national de la bande dessinée[12], Groux et Mardikian se rendent bien à Lucques où ils obtiennent des organisateurs du festival l'autorisation d'en fonder un à Angoulême sur le modèle du leur[11]. De retour en France, ils se lancent alors avec Moliterni dans la préparation de la première édition, prévue quelques semaines plus tard, en janvier.
La première édition du salon international de la bande dessinée se déroule du 25 au 27 janvier1974 dans l'aile désaffectée d'une partie dumusée d'Angoulême. L'association organisatrice est présidée par Groux, Mardikian en est le secrétaire général, tandis que le festival lui-même est dirigé par Pierre Pascal.Hugo Pratt signe la première affiche etBurne Hogarth,Harvey Kurtzman,Maurice Tillieux,André Franquin,Claire Bretécher,Gotlib,Fred,Tibet,Peyo,Jean Roba,Jean Giraud sont présents. Cette première édition est un succès immédiat et accueille dix mille visiteurs[13].
Au fur et à mesure des années, le festival multiplie les « choix souvent judicieux[1] » : ouverture à toutes les bandes dessinées, décentralisation des activités, multiplication des colloques et conférences. Dès l'année suivante, chaque édition a un thème, idée aux résultats mitigés, ceux-ci étant trop restreints ou trop larges.
Pour sa deuxième édition, l'équipe dirigeante hausse son ambition : un chapiteau, plusieurs conférences, des expositions et des animations. Ce deuxième salon est également marqué par la présence de 70 dessinateurs étrangers venant de 16 pays, afin de donner à l'évènement une dimension et une image internationale[14]. La durée est aussi revue, passant de trois à quatre jours. La participation est en augmentation, avec 15 000 festivaliers[15]. Les retombées économiques étant très positives pour la ville et le département, la municipalité accroit sa mobilisation pour assurer le succès de l'évènement. Ainsi, en1976, le salon est présent aux quatre coins de la ville. Pour la première fois, la manifestation se dote d’un magazine qui lui sert également de programme officiel,BD Bulles, créé et animé par Pierre Pascal[16]. Et puisque ces années-là sont à la contestation, il y aura dès le vendredi 23 janvier un débat virulent opposant quelques anciens (Rob-Vel,Marijac,Pellos) aux jeunes provocateurs d’alors :Gotlib,Mandryka,Mœbius. Environ 80 scénaristes et dessinateurs venant de 17 pays sont présents durant les quatre jours, et 30 000 personnes se déplacent[14].
L'édition de 1977 marque la consécration du festival avec la présence d'Hergé, qui accepte de présider le salon et d'en réaliser l'affiche[17]. L'arrivée d'Hergé, le samedi 22 janvier, déplace les foules et donne une couverture médiatique nationale au festival. 45 000 visiteurs affluent pour voir le père deTintin[18].
En 1977, à la suite du changement d'équipe municipale, les subventions ne sont pas renouvelées[1]. Le festival craint pour sa survie mais finalement le député-maireJean-Michel Boucheron, amateur de bande dessinée soucieux d'améliorer l'image de sa ville sinistrée par la désindustrialisation apporte à partir de l'édition de 1979 tout son soutien au festival ; néanmoins, l'entrée devient payante[19]. La même année, à la suite d'un conflit entre Pascal et l'administrateur du festival Mardikian, Groux se retire. Alain Beauregard est président par intérim de l'édition de 1980 avant que Boucheron ne le devienne courant 1980[19], ce qui suscite les critiques de Groux.
En 1981, deux ministres sont présents, Boucheron voulant montrer que le festival a dépassé le stade de l'amateurisme[1]. Il veut également qu'Angoulême devienne une « capitale permanente de l'image en France », au-delà de la seule bande dessinée. Ainsi, un atelier-école de bande dessinée et la Maison de la bande dessinée (centre de documentation et de recherche) sont ouverts en 1982, ledépôt légal des bandes dessinées à la bibliothèque municipale est instauré en juillet de la même année. En mai 1983, le musée des Beaux-Arts municipal ouvre la GalerieSaint-Ogan afin d'exposer une sélection des planches qu'il a acquise depuis le milieu de la décennie précédente. Lors du festival 1984,Jack Lang annonce la création d'unCentre national de la bande dessinée et de l'image, à la fois musée, médiathèque et centre de recherche. Rapidement, les retombées économiques à long terme se font ressentir : en 1983, deux sociétés de dessin animé et devidéopostes s'installent, créant 300 emplois[20].

Cette professionnalisation est accompagnée d'une hausse du budget (quatre millions defrancs en 1984[21], soit 1 130 000 € de 2017[22]). Elle implique également une certaine marchandisation du festival, qui se marque dans la croissance du nombre d'éditeurs présents et la diminution des conférences et tables rondes (de 20 en 1975 à 2 en 1984), tandis que le nombre d'expositions reste stable autour de la vingtaine[20].
En 1985, leprésident de la République française,François Mitterrand, visite le festival[23].
En1988,Jacques Glénat soutient Pierre Pascal pour déplacer le salon àGrenoble, où se trouve le siège de sa maison d'édition[24]. Craignant qu'Angoulême perde son festival, le maire Boucheron décide d'augmenter le budget de l'édition 1989[24]. En1989, le successeur de Boucheron,Georges Chavanes, tranche en proposant d'alterner chaque année entre Angoulême et Grenoble malgré les protestations de Francis Groux[24]. La subvention du salon à Angoulême est alors divisée en deux mais le financement est complété par un partenariat avecE.Leclerc[24].
En1996, le Salon international de la bande dessinée change de nom pour devenir le Festival international de la bande dessinée (FIBD).
Le festival a connu des reports de dates et une annulation (en 2021) en raison de lapandémie de Covid-19 et des mesures sanitaires prises à son égard : ainsi, en 2021, le festival est reporté de janvier à l'été avant d'être annulé, puis, en 2022, le festival connaît un report de dates de fin janvier à mi-mars (du jeudi 17 au dimanche 20)[25],[26]. En 2021, ont tout de même eu lieu une remise du Grand Prix de la ville d'Angoulême, une cérémonie de récompense des meilleures bandes dessinées de 2020 et une exposition sur l'auteur récompensé par le grand prix en 2020[25].
La période habituelle d'organisation du FIBD correspond à la fin janvier, chaque année ; toutefois, les dates ont été modifiées en 2021 et 2022 en lien avec le contexte de pandémie de Covid-19[25],[27].
Depuis 2008, le festival est organisé par l'entreprise privée9eArt+[28],[26].

Le FIBD accueille des expositions, des conférences, des séances de dédicaces par des auteurs et différents stands[44]. Ont aussi lieu plusieurs cérémonies, dont celles de remise des prix.
Le FIBD est organisé selon différents pôles, tels que le pôle Jeunesse ou le pôle Asie ; de plus, certains services sont dédiés, par exemple, à l'animation et aux conférences[35].
Le FIBD compte plusieurs concours.
Les participants doivent avoir au moins 17 ans et ne jamais avoir été édités de façon professionnelle[45].
Concours créé en 2021[46].
Ce sont des élèves dépendant d'établissements scolaires sous tutelle duministère de l’Éducation nationale français, situés dans le pays comme à l'étranger, ou des enfants pris en charge dans certaines structures sociales et structurelles qui peuvent y participer[47]. Ce prix comporte plusieurs partenaires, dont le ministère de l’Éducation nationale, celui de la Jeunesse et des sports, et l'Unesco ; il existe aussi un partenariat avec la MGEN[47].

Dès sa première édition, le festival d'Angoulême a constitué un jury pour remettre différents prix à des auteurs de bande dessinée. Le seul prix remis depuis les débuts du festival est legrand prix de la ville d'Angoulême qui récompense un auteur pour l'ensemble de son œuvre. D'abord remis par le jury, il l'a ensuite été de 1989 à 2012 par les anciens lauréats regroupés en Académie. À partir de 2013, le vote de l'ensemble des auteurs ayant publié un album en français est progressivement imposé. Régulièrement entouré de polémiques, le grand prix a récompensé quasi-exclusivement des hommes, et surtout des auteurs de langue française, bien qu'une internationalisation prononcée ait été entamée depuis 2011.
Les prix remis par le jury officiel, actuellement appelé « grand jury[48] », ont récompensé au fil des années auteurs et albums dans de nombreuses catégories et ont régulièrement changé d'appellation[49]. Jusqu'en 1980, ce sont principalement des auteurs qui ont été récompensés pour leur travail récent, sans mention d'album en particulier, sauf entre 1976 et 1978. En 1981, la refonte du festival entraîne un renommage des prix qui deviennent les « Alfred », en hommage aupingouin d'Alain Saint-Ogan dansZig et Puce, et ne récompensent plus que des albums[50]. À partir de cette date, le jury est présidéex officio par le grand prix de l'année précédente. En1989, alors que le jury perd le choix du Grand Prix, les prix sont rebaptisés les « Alph-Art », en hommage àTintin et l'Alph-Art, histoire inachevée d'Hergé[50]. De 2004 à 2006, les prix n'ont plus de nom particulier, deviennent des « Essentiels » de 2007 à 2009. En 2007, le présidentLewis Trondheim crée le « Fauve », nouvelle mascotte du festival, qui conduit à appeler le meilleur album le « Fauve d'or » à partir de 2008. Tous les prix officiels deviennent ensuite des « Fauves d'Angoulême » à partir de 2010. Depuis 2015 et le refus deBill Watterson de s'impliquer dans le festival le jury n'est plus présidé par le grand prix en exercice mais par l'un des membres du jury. En 2016,Hermann obtient le Grand Prix, après l'avoir manqué en 2015[51] et ne l'espérant plus étant donné "ses propos au sujet du Jury du Grand Prix"[52].
Ces prix maintiennent un équilibre en distinguant à la fois des œuvres élitistes, plus expérimentales et bandes dessinées plus accessibles au grand public[53]. Si ces changements permanents ont pu limiter leur lisibilité et diminuer leur impact, notamment sur les ventes, ce procédé d'attribution de prix, à l'imitation des grandes manifestations cinématographiques, a participé à la légitimation de la bande dessinée[54]. En 2018, ces prix sont leFauve d'or : prix du meilleur album, le plus ancien et le plus prestigieux, leprix spécial du jury, leprix de la série, leprix Révélation et leprix du patrimoine.
Parallèlement aux prix remis par le jury, divers prix officiels non décernés par le « grand jury » sont également remis dans le cadre du festival, notamment par ses partenaires. En 2018, ces prix sont leprix du public Cultura, remis par un vote public, « suspendu » fin 2018 faute de sponsor[55] ; leprix jeunesse, remis par un jury d'enfants ; leFauve Polar SNCF, remis par un jury de personnalités et leprix de la bande dessinée alternative, remis par un jury d'acteurs de la scènealternative.
D'autres prix sont également décernés durant le festival par des institutions locales ou par diverses entités profitant du fait que la période du festival d'Angoulême est l'une des seules où les médias généralistes évoquent la bande dessinée. En 2018, entrent dans cette catégorie le prix duJury œcuménique de la bande dessinée, remis depuis 1990 à une œuvre pour ses valeurs humaines et esthétiques, leprix Tournesol, remis depuis 1997 à un album défendant des valeurs proche de l'écologie, leprix de l'École de l'image, remis par l'école des Beaux-Arts d'Angoulême depuis 1995, ou encore leprix Schlingo, récompensant depuis 2009 une œuvre dans l'esprit deCharlie Schlingo.
Au fil du temps, l'organisation du choix du Grand Prix du Festival d'Angoulême a été sujette à différentes critiques ; elle a aussi évolué[38]. Le Grand Prix est créé en 1974 ; dès lors, il est remis parcooptation[56], celle-ci étant faite par le jury du festival d'Angoulême ; dans les faits, sur la période allant de 1989 à 2013 — à l'exception des années 1997, 1998 et 1999 —, ce sont les membres de l'Académie des grands prix (récipiendaires de celui-ci) qui l'attribuent[38]. Entre 1997 et 1999, le vote avait été ouvert à« l’ensemble [des] pairs [du vainqueur] »[38]. En 2013, le processus connaît une modification : un vote est effectué par un« collège élargi des professionnels de BD » à partir d'une liste de noms d'auteurs choisis par les directeurs artistiques du FIBD, puis l'Académie formée par les auteurs ayant eu précédemment le prix choisit le gagnant parmi les élus[38]. En 2014, le processus d'attribution du Grand prix connaît un changement d'organisation : au lieu de la cooptation, une présélection d'auteurs est faite par la direction artistique du FIBD[56]. Ensuite, deux collèges de votants, l'Académie des grands prix d'une part, les « professionnels de BD » d'autre part, établissent chacun un vote : les deux votes comptent chacun pour moitié dans le résultat final de l'élection[38]. Une nouvelle modification a lieu, à la suite d'une polémique, en 2016[57].
En 2022, le jury du Grand Prix se compose de l'autriceFanny Michaëlis (présidente du jury), l'auteurPierre Alary, la libraireMathilde Llobet, le réalisateurMichel Hazanavicius, la chanteusePomme et des journalistesFlorence Aubenas (Le Monde) etRomain Brethes (Le Point)[58].
Ce prix, créé en 1982, s'intéresse à la bande dessinée alternative, sur un plan international[59]. Son édition de 2022 est la41e pour ce prix[59].
Le FIBD comporte le Prix deslycées, le Prix descollèges et le Prix desécoles, en lien avec l'académie de Poitiers et plus particulièrement celle du département de laCharente : dans ce dernier département, des élèves des différents types d'établissements d'enseignement choisissent des albums qu'ils priment[60].
Le comité de sélection général du festival choisit, parmi les titres de la compétition Officielle, 10 bandes dessinées représentatives de la diversité de la production et adaptées à un public de lycéens. Chaque classe participante désigne ses trois albums préférés. Les cinq bandes dessinées qui ont recueilli le plus de voix, sont soumises au jury national, composé de lycéens des classes votantes tirés au sort[61].
Ce prix est créé pour l'édition 2022 du FIBD ; il s'intéresse aux bandes dessinées traitant d'écologie[58].
Leprix René Goscinny - Jeune scénariste est créé pour l'édition 2022 du FIBD ; il s'intéresse aux scénaristes de bande dessinée qui commencent à être connus[58].
Chaque année, le FIBD organise notamment une exposition sur l’œuvre de l'auteur récompensé par le grand prix l'année antérieure[25].
En 2016, le festival organise une grande exposition consacrée à l'artisteHugo Pratt, et notamment son œuvre principaleCorto Maltese[62].
En 2022, les expositions majeures concernent les travaux des auteursChris Ware (Grand Prix 2021),René Goscinny,Christophe Blain,Shigeru Mizuki etTatsuki Fujimoto[26],[27]. Le personnage principal de la série BDMortelle Adèle a également sa propre exposition[26],[27].
Dans les années 2010-2020, le FIBD fait partie des plus grandsfestivals de bande dessinée européens[44], mais aussi mondiaux[63].
En 2012, la population de visiteurs attendue est d'environ 200 000 personnes sur quatre jours[44].
En 2022, le FIBD rassemble environ 1 500 auteurs[64].
« Ce prix n’est pas seulement honorifique, il a un impact économique évident : les auteur(e)s vont être mis en avant médiatiquement, la distinction aura un impact sur la chaîne du livre dont bénéficieront libraires, éditeurs… et l’auteur(e) primé(e) », selon leCollectif des créatrices de BD contre le sexisme[65].
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En janvier 2016 éclate une polémique autour de la sélection des auteurs pour le Grand Prix du festival et le FIBD est accusé de sexisme[66],[57],[56]. En effet, cette sélection, qui comporte trente noms d'auteurs, ne compte aucune femme, bien que celles-ci concourent également à la production de bandes dessinées : des auteurs de bande dessinée — dont certains faisant partie de la liste de la sélection — s'insurgent alors contre ce manque total de représentation des auteurs femmes dans la sélection[66],[57],[56],[67],[68]. En signe de protestation, certains des auteurs sélectionnés demandent alors à être retirés de la liste[66],[57],[69], tandis que d'autres appellent au boycott de la cérémonie de remise du Grand Prix[57],[65]. Le peu de femmes citées pour le Grand Prix depuis la création du FIBD en 1973 est aussi relevé : deux dessinatrices en environ quatre décennies, selon leCollectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme[66],[57]. Plusieurs responsables politiques français soutiennent ces revendications, dont la ministre de la Culture[57],[67].
Le délégué général du FIBD, Franck Bondoux, indique en réponse que la sélection ne se veut pas sexiste et argumente en relevant le principe de la sélection du Grand Prix, destiné à être remis à un auteur pour l'ensemble de son œuvre ; selon lui :« quand on regarde le palmarès, on constate que les artistes qui le composent témoignent d'une certaine maturité et d'un certain âge. Il y a malheureusement peu de femmes dans l'histoire de la bande dessinée. C'est une réalité. Si vous allez au Louvre, vous trouverez également assez peu d'artistes féminines »[56],[57] et indique par ailleurs que« l'histoire de la BD jusqu'aux années 1980 est essentiellement d'obédience masculine »[57]. L'Américaine Liza Donnelly indique dans leWashington Post que c'est mal considérer laplace des créatrices (littéraires ou artistiques) dans l'histoire : peu reconnues malgré leur présence dans ces domaines[68]. L'Association des critiques et journalistes de BD (ACBD) indique en 2016 que la seuleBD francophone compte 12,4 % de femmes parmi ses professionnels[57]. Joanne Schiffer, du Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme indique de son côté que« les femmes sont présentes depuis fort longtemps dans la bande dessinée. Le problème est qu’elles n’arrivent jamais au finish, on ne mise pas sur elles. La bande dessinée n’échappe pas à l’entre-soi qui règne dans les milieux artistiques et culturels, où les hommes s’élisent entre eux »[56].
Entre 1973 et 2016, soit 42 ans, le FIBD n'a récompensé par le Grand Prix de la BD qu'une unique femme :Florence Cestac (en 2000)[56],[57]. Une autre autrice a eu un prix spécial en 1983 : le « Grand prix du dixième anniversaire » pourClaire Bretécher[57],[56]. En ce qui concerne les nominations pour le Grand Prix, en 2014, la liste des nommés compte parmi ses noms ceux de deux autrices :Marjane Satrapi etPosy Simmonds[57],[56] ; la première étant aussi sur la liste de 2015[56].
En réaction à cette polémique, l'organisation du FIBD pense augmenter la liste des nommés de 2016 pour comprendre des autrices, puis décide de supprimer la liste et indique que« le Festival a pris la décision d'inviter l'ensemble des auteur(e)s de bande dessinée à voter librement pour désigner comme lauréat(e) l'auteur(e) de leur choix »[57],[69],[70],[71].
Quelques années plus tard, d'autres autrices sont primées, telles les récipiendaires du Grand PrixRumiko Takahashi (en 2019) etJulie Doucet (en 2022)[72].
Le Prix Éco-Fauve, tourné vers la bande dessinée traitant d'écologie et nouvellement instauré pour l'édition 2022 du FIBD, connaît une polémique, la démission de plusieurs membres de son jury, puis celle d'auteurs sélectionnés pour ce prix[73],[74]. Ceci en considération de craintes degreenwashing par le sponsor principal du festival, qui est une entreprise spécialisée dans l'emballage, et dont le nom est associé à ce prix spécifique[73],[74].
En décembre 2022, l’annonce par le Festival d’une exposition consacrée à l’auteurBastien Vivès (« Dans les yeux de Bastien Vivès ») a déclenché une vive polémique publique et professionnelle. Plusieurs personnalités du monde de la BD, des associations, des militants et des internautes ont dénoncé cette mise à l'honneur, cet auteur étant accusé de banaliser dans ces romans graphiques lapédocriminalité, l'inceste et leviol[75]. Face aux mobilisations et aux critiques, le festival a finalement décidé de déprogrammer l’exposition initialement prévue. Cette polémique a alimenté un débat national sur la liberté d’expression, les limites de la fiction et la protection des mineurs[75]. L’affaire a été largement commentée dans la presse, mais également par la classe politique et les acteurs culturels[76]. À la suite de l'affaire Vivès, un mouvement #MeTooBD est lancé concernant le sexisme dans la bande dessinée[77].
Après les dysfonctionnements dans la gestion du festival par la société9eArt+ et son directeur Franck Bondoux et une enquête parue dansl'Humanité sur le sujet en janvier 2025[78], plusieurs centaines d’auteurs et professionnels du livre ainsi que le Syndicat des Travailleur·euses Artistes-Auteur·ices et MeTooBD appellent en avril 2025 à la fin du contrat entre l’association FIBD et la société 9eArt+, et au boycott de l'édition 2026 si jamais le contrat est reconduit[79],[80].
L'association FIBD sélectionne en octobre 2025 le prestataire privé qui sera à la tête de l'organisation du festival à partir de 2028 pour une durée de neuf ans[81],[82]. Suite à l'annonce de la reconduction de 9eArt+ le samedi 8 octobre, des professionnels du livre appellent au boycott de l'édition 2026, dont 22 lauréats du Grand Prix signataires d'une tribune dans l'Humanité[83] et plusieurs structures dans une lettre ouverte aux financeurs du festival[84]. Cet appel au boycott est ensuite suivi par de nombreux éditeurs[85],[86].
Les affiches du FIBD sont créées par les récipiendaires de certains des prix : le lauréat d'une année réalise une affiche du festival de l'année suivante[87]. Durant plusieurs années, c'est le dessinateur ayant eu le grand prix qui la réalise — mais cela n'a pas toujours été le cas[87]. Une revue des affiches au fil des décennies permet aussi une relecture de leur époque de création[87].
L'affiche du Salon international de la bande dessinée d'Angoulême (ancien nom du FIBD) de 1974 est dessinée parHugo Pratt, encore peu connu en France mais dont le travail est déjà reconnu par certains professionnels du milieu et amateurs[87]. Celle de 1977, la première en couleurs, est signéeHergé, qui visite le salon, qui gagne également en renommée en France[87].Moebius signe l'affiche de l'édition 1982, sous-titrée « La B.D. et son avenir », au début d'une décennie au cours de laquelle la BD prend du galon dans la culture[87]. L'affiche de 2000, réalisée par le subversifRobert Crumb qui la titre « Fuck Off Festival, Angoulême », est censurée — et remplacée par une affiche au caractère institutionnel[87]. L'affiche de 2012 est réalisée parArt Spiegelman, avec, entre autres, unemise en abyme de l'affiche et de l'évolution de l'édition du papier vers le numérique[87].
À partir de 2019, ce sont trois dessinateurs qui créent les illustrations des affiches ; selon l'organisateur :« pour les cinq années à venir, elles seront ainsi confiées à trois artistes de nationalités différentes, célébrant, symboliquement, toute la richesse de la bande dessinée »[87]. Ainsi,Richard Corben (grand prix 2018),Bernadette Després etTaiyō Matsumoto sont-ils les auteurs des affiches du FIBD 2019, avec, pour thème commun imposé« un autoportrait de l’artiste en enfant, découvrant la ou les bandes dessinées fondatrices de sa passion, voire de sa vocation »[87]. Selon le journaliste Tewfik Hakem deFrance Culture, cette diversité peut aussi permettre davantage de reconnaissance pour les artistes femmes primées au festival, en lien avec la polémique de 2016, et aussi contribuer à la communication du FIBD à l'international[87].
Plusieurs événements ont lieu en marge du FIBD, tels que le Spin-Off, festival de micro-édition, qui regroupe en 2014 environ soixante collectifs[88] ou le Festival International de la Bande Dabrutis d’Angoulême (pas uniquement parodique) du Off of Off — qui remet notamment lePrix Schlingo et lePrix Couilles au cul[89],[90],[91],[92].
LePrix Tournesol est une distinction attribuée chaque année depuis 1997, en marge du FIBD ; il met en avant une œuvre traitant de thématiques liées à l'écologie[73]. Il a été créé à l'initiative du parti politiqueLes Verts, ce pour quoi les organisateurs du FIBD considèrent qu'ils ne peuvent y associer le festival[73].
LePrix Charlie-Schlingo, créé en 2009 à l'initiative de la bédéasteFlorence Cestac et Yves Poinot[93] — qui a aussi été président du FIBD entre 1996 et 2006[92] —, s'intéresse à la bande dessinée humoristique de style « gros nez »[89],[94],[92]. Le magazine spécialiséFluide Glacial en est un partenaire[89].
Le Grand prix Angoumixte est une distinction non officielle qui est attribuée en marge du FIBD ; en 2015, il est attribué à l'autriceCatel Muller[56].
Remis pour la première fois en 2016, lePrix couilles au cul du Courage Artistique est décerné en hommage au courage artistique d'un dessinateur humoriste international (en bande dessinée, dessin de presse…)[89],[91],[95],[94],[92]. Le dessinateur de presse et auteur de bande dessinéeYan Lindingre en est l'initiateur, après que le FIBD ait hésité à mettre en place en son sein un prix relatif à la liberté d'expression[89],[94]. Ce prix est décerné en partenariat avec l'associationCartooning for Peace, le journalSud-Ouest, et les magazines spécialisésFluide Glacial etActuaBD[89]. Sa première récipiendaire, en 2016, estNadia Khiari, artiste d'origine tunisienne, créatrice deWillis from Tunis[92].
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