Une partie de sa population est originaire deCatalogne et la ville préserve l’usage de lalangue catalane, reconnue comme officielle par la République italienne et par la région, sous le nom dedialecte alguérois (alguerès).
La ville est l’une des principales en Sardaigne, étant la cinquième en population et une des portes d’accès à l’île grâce à l'aéroport d'Alghero-Fertilia. L’artisanat et la vente de corail sont l’un des moteurs économiques de la ville.
Alghero est située dans le nord-ouest de l'île deSardaigne, sur une petite péninsule. Sa côte est longue de 68 km en raison de sa géographie assez complexe, avec plusieurs petitesbaies et petits fleuves. Lecap Caccia, situé à 24 km de la ville, fait partie d'une zone protégée.
La ville se situe sur la « côte du corail », connue pour sescoraux rouges, très prisés.
Le climat d’Alghero est humide à cause de la présence de la mer, ce qui donne des températures moins froides en hiver. Les étés sont chauds et agréables, comme dans la plupart de la Méditerranée. Au nord de la ville se trouvent des observatoires météorologiques où des prévisions pour tout le nord de l’île sont établies.
Alghero est nomméL'Alguer encatalan,S'Alighéra ensarde etL'Aliera ensassarese. Les origines du toponyme sont incertaines, il dériverait desalgues (desposidonies), mais il s'agit sans doute d'une étymologie populaire, même si le même phénomène et le même radical existent pourAlgajola et sa voisineL'Île-Rousse (ancienneAlgilla), enHaute-Corse. D'autres revendiquent une originearabe, de « al giaz ira », qui veut dire « péninsule ».
Cathédrale d'AlgheroPlaque en catalan indiquant l'ancienne rue des JuifsVue panoramique de l'Isola Foradada
Le territoire d'Alghero fut tout d'abord peuplé il y a environ 6 000 ans pendant lenéolithique : de nombreux monuments, dont desnécropoles ditesipogeiche à Santu Pedru et à Aghelu Ruju, et les villages nuragiques dePalmavera et Sant'Imbenia sont dus à laculture nuragique. LesPhéniciens y construisirent l'un de leursports les plus importants grâce aux nombreuses ressources, surtout d'eau douce.
Alghero garde peu de traces de l'époque romaine, dont le village de Santa Imbenia, le sanctuaire de la Purissima et le pont sur l'étang du Calich.
La ville subit plusieurs dominations de pays plus puissants. La vieille ville fut fondée dans la première moitié duXIe siècle par les nobles de la famillegénoise des Doria. Sa position stratégique et la présence d'eau souterraine (alimentant encore des puits dans la vieille ville) attira de nombreuses convoitises. En 1283, lesPisans essayèrent d'en prendre le contrôle mais échouèrent et, en 1354, la ville fut conquise par leroyaume d'Aragon, qui expulsa la population locale et y installa massivement des familles catalanophones deCatalogne. C'est à la même époque que la ville est frappée par lapeste noire.
L'économie se trouve en crise en 1492 lors de l'expulsion des Juifs du territoire (il y avait une grande communauté juive) ; elle restera faible jusqu'en 1503 et l'édit papal.
La peste frappa de nouveau en 1652 lors de l'arrivée d'un navire provenant de Catalogne ; de nombreuxAlgheresi tentant d'échapper à l'épidémie en fuyant la ville répandirent la maladie sur tout le territoire. L'épidémie ne s'éteindra qu'après quatre années.
En 1720, lamaison de Savoie prit le contrôle, mais Alghero et sa culture catalane résistèrent aux changements imposés par lessavoisiens.
La région fut bombardée pendant laSeconde Guerre mondiale et occupée par lestroupes allemandes. Les Algheresi réussirent à se révolter, surtout parce que la ville elle-même ne fut pas trop endommagée par les bombes. Les habitants qui perdirent leurs maisons furent logés dans le collège desJésuites et l'église San Michele ; ces lieux gardent encore des traces de leur passage.
Pendant lesannées 1960, Alghero vit une période de grande croissance accompagnée d'une forte spéculation immobilière, et la construction de plusieurs hôtels le long de la côte.
Monument à l'unité de la langue catalane à AlgheroPlaque de signalisation bilingue
Alghero est un îlot linguistique, la seule ville d’Italie où lecatalan est officiel et où l’on parle ledialecte alguérois depuis des siècles en raison du repeuplement par desCatalans auXIVe siècle. Pendant longtemps, la plupart de la population parlait catalan alguérois. Mais après laSeconde Guerre mondiale, l’immigration des personnes parlant le sarde a réduit la proportion de la population catalanophone, cependant que l’école, la télévision et les journaux en italien ont pour effet que moins de familles ont transmis le catalan aux nouvelles générations. Depuis 1997, le catalan est légalement reconnu, cependant des organismes commeÒmnium Cultural ou Obra Cultural de l’Alguer promeuvent la langue et culture propres. Environ 30 % de la population parle encore alguérois et un nombre plus élevé de personnes le comprennent.
Alghero est la troisième ville universitaire de la région aprèsCagliari etSassari, elle abrite le département d’architecture de l’université de Sassari.
Le marchétouristique représente une grosse partie des activités de la dixième ville plus visitée d’Italie en 2012, qui doit son nom à la grande présence de coraux rouges de la qualité la plus précieuse[2], et bénéfice de sa situation le long d'un des axes de larandonnée en Sardaigne. Elle est appelée Barcelone de Sardaigne pour ses influences catalanes encore présentes dans la langue et dans les aspects historico-culturelsa[2].
Plage de Pelosa
Elle est à environ une heure de route de la plage de Pelosa, baptisée souvent les Maldives d'Europe. Pelosa est une plage payante et à capacité limitée. Elle est connue pour sa qualité d'eau exceptionnelle et l'organisation des accès via un système de réservation et paiement en ligne[3].
Le centre-ville est considérée comme attractif pour la corniche qui longe la mer, les endroits ayant une vue imprenable decoucher de soleil et enfin les activités pour tous les âges.
Quoique située sur une île, Alghero bénéficie d'un bon réseau de communications : des routes la relient à Sassari, la capitale de la province, au port principal à Porto Torres ou encore à l’aéroport de Fertilia, qui fait d’Alghero l’une des villes plus visitées d'Italie grâce aux vols nationaux et internationaux.
Alghero possède une gare ferroviaire située dans le quartier de la Pietraia, d'où partent plusieurs liaisons journalières avec Sassari, capitale de la province.
La ville a un port moderne et équipé pour lesplaisanciers. La liaison par bateau de passagers, par contre, est assurée àPorto Torres, à quelque 30 kilomètres au nord, où l'on peut rejoindreGênes,Civitavecchia, Toulon, Marseille ouBarcelone.
L'aéroport international d'Alghero – Fertilia (code AITA : AHO) est situé à quelque 10 kilomètres du centre-ville et constitue la principale liaison entre le nord-ouest de l’île, l’Italie continentale et l’Europe.
Les plusieurs étapes historiques que Alghero a vécues ont créé une variété de monuments, bâtiments et lieux d’intérêt très riche. Depuis le néolithique, époque dont on conserve encore beaucoup de vestiges, jusqu’au présent, dans les dernières décennies Alghero s’est développée tant que ville touristique pas juste grâce aux plages et beautés naturelles mais aussi par le patrimoine bien préservé.
Il existe de nombreux sites archéologiques extra-urbains : la nécropole d'Anghelu Ruju et celle de Santu Pedru, une villa de l'époque romaine, Santa Imbenia, le lieu-ditPurissima (peut-être l'emplacement de la cité perdue de Carbia), et les complexes nuragiques de Palmavera et Santa Imbenia, ainsi que plusieurs monuments nuragiques éparpillés dans le territoire. Il y a aussi une tombe de la famille royale d'Aragon.
Alghero est l'une des seules villes italiennes à avoir gardé environ 70 % de ses fortifications (il manque la partie qui va du fort de la Maddalena à la Tour de l'Esperò Rejal). Récemment restaurés, les tours et le mur offrent une promenade sur la côte qui continue avec un chemin construit pendant lesannées 1950, et qui va de la plage deBosa au port d'Alghero, où il rejoint larambla. Les bastions qui défendent la vieille ville sont de l'époque catalano-aragonaise ; partant de la piazza de Sulis, ils portent tous des noms d'explorateurs :Marco Polo,Pigafetta,Magellan,Maddalena. Il y a plusieurs portes et tours à partir de la piazza di Porta Terre :Torre di Porta Terra oudegli Ebrei, construite grâce aux contributions de l'importante communauté juive,Torre di San Giovanni,Torre del 'Esperó Reial oudello Sperone,di San Giacomo oudei cani (« des chiens », parce qu'elle servait autrefois de fourrière),della Campana,della Polveriera,di Sant'Elena,di Garibaldi oudella Maddalena, où se trouve le fort de la Maddalena, aujourd'hui en ruines. Au port se trouve une petite tour qui servait à saluer et à protéger les marins qui partaient, la tourdella Madonnina (« petiteMadone »), où l'on prie encore pour une bonne prise et du beau temps. Il existe plusieurs autres tours à Alghero, dontdel Lazzaretto,Nuova,del Bulo,Pegna,del Porticciolo, et deBantini Sale à Porto Ferro.
Il n'y a pas que des fortifications catalanes ; pendant laSeconde Guerre mondiale furent construits plusieurs forts et fortifications à Alghero et dans toute la Sardaigne. Beaucoup furent utilisés comme habitations temporaires ; certains le sont encore, provoquant des tensions avec les bases de l'Otan proches. Plusieurs sont encore visitables.
Il y a de nombreux palais à Alghero, de styles les plus variés. Les ruines de la maison de Giuseppe Manno, un homme politique italien, ont été démolies il y a plusieurs années. L'ancienhôpital, longtemps abandonné, abrite aujourd'hui la faculté d'architecture de l'université de la Méditerranée.
Nicole Yrle,Couleur corail : sept siècles plus tard, le passé bouscule le présent, Perpignan, Éditions Cap Béar,, 236 p.(ISBN978-2-35066-122-3,BNF43710509) : une grande partie du roman se déroule à Alghero.
↑abc etd"Les 9 Plus Belles Villes de Sardaigne" par BluAlgheroSardinian, site web consacré au tourisme et aux attractions locales, le 24 janvier 2018[1]