Pour les articles homonymes, voirAbal.
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| Fratrie | Juan Manuel Abal Medina(en) |
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Fernando Luis Abal Medina (1947–1970) était unmilitant argentin, fondateur desMontoneros, groupepéroniste de gauche, catholique et nationaliste, qui s'engagea dans lalutte armée contre la dictature militaire issue de la « Révolution argentine » de 1966.
Fernando Luis Abal Medina est né dans une famille bourgeoise catholique et nationaliste. Son frère,Juan Manuel Abal Medina, deviendra dans les années 1970 secrétaire général duMouvement national justicialiste. Fernando Luis Abal Medina fit ses études secondaires auCollège national de Buenos Aires, en compagnie deMario Firmenich et deCarlos Gustavo Ramus, qui deviendront également membres de la direction des Montoneros.
Adolescent, il admiraitLéon Bloy, cet écrivain et pamphlétaire converti à la mystique catholique. Son frère, Juan Manuel, était secrétaire de la rédaction de la revueAzul y Blanco, dirigée parMarcelo Sánchez Sorondo et parRicardo Curutchet, tenants d'une ligne éditoriale soutenant la hiérarchie militaire. Sánchez Sorondo se présenta en tant que candidat duFREJULI (es) auxélections de 1973 pour le poste de gouverneur de Buenos Aires, mais fut défait parFernando De la Rua (UCR), notamment en raison du passé fasciste du candidat péroniste. Cette revue était hébergée dans les bureaux deJorge P. Ramos Mejia,Francisco Uriburu Quintana (sous-secrétaire du Ministère de l'Intérieur de 1966 à 1970) et Marcelo Sánchez Sorondo, dans le quartier deRetiro àBuenos Aires. Fernando Abal Medina vendait des abonnements pour cette revue, ce qui le fit entrer en contact, très jeune, avec le milieu politique et militaire nationaliste de droite.
Fernando adhère à laJeunesse étudiante catholique (JEC), la branche juvénile de l'Action catholique, en 1964. Mais, la même année, âgé de17 ans, il rencontre, avec son ami Ramus, un voisin, le jésuiteCarlos Mugica, habitué de lavilla 31, unbidonville très proche. Il abandonne alors la JEC, les œuvres sociales de Mugica, proche duMouvement des prêtres pour le Tiers Monde, l'incitant à douter de ses convictions de droite.
Fin 1966, alors que l'armée s'est emparé du pouvoir par un coup d'État instaurant une dictature qui dissout toute vie politique démocratique, Fernando se rapproche de la revueCristianismo y Revolución (es), et rencontre son directeurJuan García Elorrio, ex-séminariste et fondateur duComando Camilo Torres. Il intègre ce cercle de militants en 1967, aux côtés de ses camarades de classe Firmenich et Ramus. C'est là qu'il rencontreNorma Arrostito, de sept ans son aînée, qui deviendra sa compagne jusqu'à leur mort. À partir de 1967, il ne voit plus Mugica, parti enBolivie pour essayer de récupérer la dépouille duChe.
Fernando participe le à une action du Comando Camilo Torres: l'interruption d'une messe à laCathédrale métropolitaine de Buenos Aires, à laquelle assistait le général-dictateurOnganía. L'action visait à dénoncer la complicité de la hiérarchie cléricale envers la dictature et à appeler les catholiques à se joindre aux luttes révolutionnaires. Ceci lui valut d'être arrêté, avec García Elorrio, Norma Arrostito, et d'autres.
Il participe ensuite, avec l'intellectuel péronisteJohn William Cooke, à la première conférence internationale de l'Organisation latino-américaine de solidarité (OLAS), qui se tient le àLa Havane. Il revient àCuba en 1968, avec Norma Arrostito, mais cette fois pour y s'entraîner militairement. Le généralJuan Perón soutenait alors, depuis son exil, la lutte armée, et la Tendance révolutionnaire du péronisme fut créée en à un congrès assisté, entre autres, par le fondateur de laJeunesse péroniste,Gustavo Rearte, et par J.W. Cooke.
À son retour en Argentine, le couple tenta de former un groupe militant avecCarlos Alberto Maguid, son épouse Nélida Arrostito de Maguid, et Mercedes Arrostito et son époux, qui s'en détachent mi-1969.
Par ailleurs, Fernando participait, en 1969, aux réunions du Círculo del Plata, cofondé par son frère Juan Manuel et présidé parJuan M. Palacios, marié avec la secrétaire de Ramos Mejia et de Sánchez Sorondo.
Fernando Abal Medina, sa compagne Arrostito, Mario Firmenich, Carlos Ramus etCarlos Capuano Martínez effectuent leur première action armée le, en attaquant le détachement policier deSan Miguel (Grand Buenos Aires). Ils ne rencontrent qu'un policier en service, lui prennent son arme ainsi qu'une mitraillette, et taguent des slogans péronistes. Le groupe d'Abal Medina était alors composé d'une douzaine d'activistes, qui peuvent être considérés comme les membres fondateurs desMontoneros. Ils s'emparent à nouveau d'armes et d'uniformes policiers le, puis cambriolent un garage le, volant unePeugeot 404 et une camionnette.
Deux jours plus tard, ils enlèvent le généralPedro Eugenio Aramburu, qui avait participé aucoup d'État de 1955 ayant déposé Perón et ordonné lemassacre de León Suarez. Celui-ci futexécuté, Fernando Abal Medinal étant chargé d'appliquer la sentence du « tribunal révolutionnaire » (cf.Montoneros#La première action publique : l'enlèvement d'Aramburu et l'attaque de La Calera).
Fernando Abal Medina participa ensuite au hold-up du contre laBanco de Galicia àRamos Mejía (province de Buenos Aires), au cours duquel les Montoneros « exproprièrent » 36 000 dollars.
Fernando mourut le au cours d'une fusillade avec la police (ou l'armée). Le patron du bar où ils avaient rendez-vous, àWilliam C. Morris (localité de laprovince de Buenos Aires), aurait averti la police, reconnaissant les personnes recherchées par la police. Sabino Navarro et Capuano Martínez réussirent à s'enfuir, tandis que Luis Rodeiro se rendit et qu'une grenade explosa dans la main de Ramus, le tuant sur-le-champ. Norma Arrostito et Mario Firmenich, arrivés 20 minutes en retard, firent retraite immédiate.
Des organisations, tant du camp nationaliste que du camp péroniste, participèrent au deuil d'Abal Medina et de Ramus, dont l'Alianza Libertadora Nacionalista, lesFuerzas Armadas Peronistas, leMovimiento Nacionalista Tacuara, les62 Organizaciones (syndicat péroniste). L'intellectuelArturo Jauretche, qui s'était exilé à la suite des menaces de la dictature, était aussi présent à l'enterrement, ayant connu les Abal Medina à l'hebdomadaireAzul y Blanco et auCírculo del Plata. Les prêtresCarlos Mugica etHernán Benítez, qui avait été le confesseur d'Evita, célébrèrent les funérailles à l'église San Francisco Solano deMataderos (Buenos Aires), ce qui leur valu d'être arrêté et incarcéré quelques jours pour « incitation à la violence ».
Par la suite, le7 septembre, fut institué par la direction du groupe armé « Journée du Montonero » en honneur de son fondateur.