Abū-l-Qāsim Manṣūr ibn Ḥasan al-Ṭūṣī, (enpersan :أبو القاسم منصور بن حسن طوسی) surnomméFerdowsi (enpersan :فردوسی) (transcrit aussiFerdowsî[1],Firdawsi[2],Ferdawsi[3],Firdousi[4],Ferdousi[5] ouFerdauci[6]) est un poètepersan duXe siècle. Surnommé « le recréateur de la langue persane », il écrivit la plus grande épopée enlangue persane intitulée leLivre des Rois. Il est né dans le village de Badji à côté de la ville deTous (Khorassan,Iran), vers940. Il est mort probablement vers1020.
Ferdowsî (dupersanpardis : paradis, que l'arabe a compris comme un plurielfarâdîs dont le singulier estfirdaws oufirdaous, revenu en persan sous la formeferdows) est né dans une famille dedihkans (propriétaires terriens). SelonNizami, il aurait été de religion musulmane, mais des chercheurs pensent qu'il pouvait aussi suivre les riteszoroastriens[7]. En effet, sa famille s'employait à perpétuer les épopées perses anciennes et zoroastriennes compilées sous lesSassanides enpehlevi[8]. De plus, sa poésie s'inscrivait dans le mouvement de lashu'ubiyya, hostile aux Arabes et à leur préséance dans lemonde musulman[9].
À partir de ses vingt-cinq ans et pour quarante années, il consacra sa vie à l'écriture de l'épopée nationale persane, pour laquelle il n'obtint de son vivant que peu de reconnaissance, alors même qu'elle allait devenir l'un des textes les plus importants de la littérature persane.
Il se rendit, alors âgé de 65 ans, àGhazni, enAfghanistan où sa constante recherche d'un protecteur le mit en contact avec l'un plus grands hommes politiques de son temps, le sultanMahmoud de Ghazni. Il composa, à sa demande, leShâhnâmeh, histoire des anciens rois de Perse.
Mais tandis qu'il se livrait au travail dans la retraite, ses ennemis le perdirent dans l'esprit du roi.
Celui-ci aurait promis une pièce d'or par vers au poète, mais l'œuvre finale en comptant plus de 60 000, le sultan n'accepta de payer qu'en pièces d'argent. Mal récompensé par ce monarque, il lança contre lui une vive satire et s'expatria. Ils se disputèrent donc pour des questions d'argent mais aussi de religion, et Ferdowsî fut contraint de fuir vers d'autres cours. Sa réputation lui valut la protection du califeabbasside deBagdad.
Il composa aussi plusieurs poèmes lyriques. UnYoussouf etZouleïkha, qui narre les aventures deJoseph et de la femme dePutiphar et contient 9 000 vers lui a parfois été attribué[8] ; néanmoins, certains spécialistes estiment qu'il est plutôt de la main d'un poète de la seconde moitié duXIe siècle[10].
Bien plus tard, Ferdowsî regagna sa ville natale. Regrettant son ingratitude, Mahmoud aurait ordonné qu'il soit finalement payé au juste prix. Quand le convoi arriva àTous, il en croisa un autre : c'était le cortège funéraire du plus grand poète qui venait de mourir dans le dénuement complet.
C'est le livre des rois des anciens temps, Évoqués dans des poèmes bien éloquents Des héros braves, des rois renommés Tous un par un, je les ai nommés Tous ont disparu au passage du temps Je les fais revivre grâce au persan Tout monument se détruit souvent À cause de l'averse, à cause du vent J'érige un palais au poème persan Qui ne se détruira ni par averse ni par vent Je ne mourrai jamais, je serai vivant J'ai semé partout le poème persan J'ai beaucoup souffert pendant trente ans Pour faire revivre l'Iran grâce au persan
Histoire de Minoutchehr selon le Livre des Rois, traduction de Jules Mohl, illustrée par Michel Simonidy, L'édition d'art H. Piazza, 1919(lire en ligne)
Le Livre des Rois, extraits de la traduction de Jules Mohl choisis parGilbert Lazard, Éd. Sindbad, Actes Sud, 2002,(ISBN978-2742-73832-8)
Shâhnâmeh: Le Livre des Rois, Introduction et traduction (intégrale) de Pierre Lecoq, Préface de Nahal Tajahood, Paris, les Belles Lettres, 2019, 1740 p.(ISBN978-2-251-45029-2) /(Feuilleter le début du livre)