Ne doit pas être confondu avecHippolyte Monpou.
Mompou y Dencausse est unnom espagnol. Le premier nom de famille, en général paternel, est Mompou ; le second, en général maternel, souvent omis, est Dencausse.
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| Fratrie | Josep Mompou(en) |
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Frederic Mompou i Dencausse, né le àBarcelone et mort le dans la même ville, est uncompositeur etpianisteespagnol.

Frederic Mompou est né àBarcelone le[1], dans une Barcelone artistique et industrielle en pleine mutation, que ce soit en poésie (Sagarra), en architecture (Gaudí) ou en peinture (Picasso,Miró)[2]. Il étudie lepiano à Barcelone, auconservatoire du Liceu avec le professeur Pedro (Pere) Serra[1]. Il donne son premier récital en 1908[3]. C'est en1909, à la suite d'un concert donné parGabriel Fauré, qu'il décide de devenircompositeur[4].

Son premier contact avec les études musicales est difficile. En 1911, il arrive àParis avec une lettre de recommandation d'Enrique Granados afin d'entrer auconservatoire, alors dirigé parGabriel Fauré, afin d'étudier principalement la composition. Mais sa timidité le pousse à s'enfuir avant son tour. Il s'engage alors comme auditeur libre au conservatoire et assiste aux leçons deLouis Diémer (piano) etÉmile Pessard (composition), qu'il juge trop formel et incapable de rendre possible son épanouissement[5].
Il se présente ensuite àIsidor Philipp, qui le recommande à Ferdinand Motte-Lacroix, avec qui une amitié réciproque va s'établir. Parallèlement, il prend des leçons d'harmonie avecMarcel Samuel-Rousseau, mais, là encore, l'enseignement trop rigide le rebute et il décide de ne pas continuer dans cette direction[6].
En 1913, leservice militaire le contraint à rentrer à Barcelone, où il reste jusqu'en 1920. C'est à cette période qu'il compose ses premières œuvres pour piano :Impresiones íntimas,Cants Màgics,Scènes d'Enfants,Pessebres,Suburbis,Fêtes lointaines,Charmes,Trois variations etL'Hora grisa[1] et la première « chanson et danse ». C'est également durant cette période que ses idées esthétiques prennent forme. Il s'oppose au « cérébralisme » et cherche la clarté, le naturel, la sincérité et le dépouillement. Il utilise beaucoup de quintes répétées au caractèreprimitiviste[7].
Il revient à Paris en 1921, où il donne sa première audition le 15 avril. Le jour suivant voit la publication d'un article enthousiaste d'Émile Vuillermoz[8] dansLe Temps. En1923, il s'installe à Paris où il restera jusqu'en 1941 sans pour autant changer son mode de vie ni mener une existence mondaine. Il est cependant en relation avec la « haute société » et des personnalités des arts et des lettres commePaul Valéry, dont il utilisera les textes dans certaines de ses compositions[9], ouHeitor Villa-Lobos,Francis Poulenc etDarius Milhaud[10].
Durant ce séjour, sa production se ralentit[11], mais il compose néanmoins lesChansons et dansesno 1 à 4, lesPréludesno 1 à 6,Dialogues,Souvenirs de l'Exposition, lesVariations sur un thème de Chopin,Cançoneta incerta,Trois comptines etQuatre mélodies[1].

En 1941, il retourne définitivement à Barcelone où il termine son œuvre[1] à la suite d'une nouvelle période de création[12] liée notamment à sa rencontre avec la pianiste catalaneCarmen Bravo[13], qu'il épousera en 1957. En 1978, unehémorragie cérébrale le contraint à cesser de composer. En 1980, il reçoit laMédaille d'or du mérite des beaux-arts par leMinistère espagnol de l'Éducation, de la Culture et des Sports[14].
Federico Mompou meurt le[15] à l'âge de 94 ans. Son épouse meurt en 2007.
Sa musique est principalement dédiée au piano. Son écriture parcimonieuse se situe à l'opposé de la musique grandiose deRichard Wagner, mais plutôt dans les traces deJohannes Brahms etCésar Franck[16], et desnationalismes musicauxrusses (commeAlexandre Scriabine qui fascinait Mompou[17]) et espagnols (démarrés parFelipe Pedrell, musicologue du folklore, puis repris parEnrique Granados,Manuel de Falla etIsaac Albéniz[18]).Claude Debussy et sesdissonances[19] ainsi queMaurice Ravel[20] etErik Satie[21] ont également eu une influence importante. Tout comme eux, il n'aime pas le développement[22] et le remplissage. Cependant, il « fuit le plus possible l'impressionnisme »[23], bien que ses pièces composées de 1914 à 1921 aient conduit Émile Vuillermoz à le surnommer « le Debussy espagnol »[24].
Il ne se définit pas comme un compositeur, mais comme un musicien[11]. Il refuse lamusique atonale et lamusique sérielle à la mode dans lesannées 1940 et popularisées parArnold Schönberg[25]. Au contraire, il compose une musique intimiste de manière instinctive, avec comme idéal esthétique le critère debeauté[26]. Il se décrit également comme un « primitif », et n'hésite pas à supprimer lesarmatures et lesbarres de mesure[24].
Roger Prevel dit de lui qu'il est« sans doute le plus grand musicien espagnol depuisManuel de Falla[27]. », et que sa musique est« aussi colorée que réduite à l'essentiel[28]. »Vladimir Jankélévitch quant à lui relève plusieurs points communs avec la musique deDéodat de Séverac, en particulier la présence d'accords avec sixte ajoutée[29] ou le thème despaysages[30]. Sa musique joue beaucoup avec la résonance desharmoniques qui dégagent lesfondamentales[31].
Les grands-parents maternels de Mompou, originaires deTarbes, étaientfondeurs de cloches[32]. On retrouve dans son œuvre de nombreuses allusions à ce thème, comme dans « La fontaine et la cloche », « Música callada » (numéros 5, 8 et 9) ou encore dans le dernier « charme », « Pour appeler la joie »[33].

LesImpresiones íntimas sont les premières œuvres composées par Frederic Mompou, entre1911 et1914[34], lors de son premier séjour à Paris. Elles sont caractérisées par l'utilisation de latransposition pour éviter la monotonie[35]. On peut y distinguer l'influence d'Erik Satie, particulièrement dansSecreto[24].
La première, intitulée initialementAdeu (« Adieu ») a été renomméePlanys (« Plainte »), est composée d'un thème unique exposé trois fois avec des variations, et ne comporte pas debarres de mesure, contrairement aux pièces suivante du même recueil. Les trois pièces suivantes portent le même nom et sont suivies dePajaro triste (« Oiseau triste »), inspirée par l'histoire d'unchardonneret,La Barça (« La barque »), rappelant « le balancement sans véhémence d'une embarcation[36] » selon Roger Prevel, puisCuna (« Berceau »), une berceuse,Secreto, une danse obstinée, et finalementGitano, qui est la seule pièce du recueil à utiliser le folklore méridional, et est inspirée d'un accident de voiture sans gravité avec un vieil homme bon et résigné[37].
LesPessebres (« Crèches »), composées de 1914 à 1917[34], décrivent une tradition catalane semblable auxsantons de Provence. Les trois pièces, constituées d'inflexions modales, sont assez homogènes. La « Danse », soutenue et vive, évoque un motif populaire, alors que lePastor (« Berger ») est un personnage de la crèche qui avance « d'un pas mesuré [vers] un lieu reposant. » Finalement, l'« Ermitage » est serein et contemplatif, laissant deviner des sons de cloches[38].
Mompou a composé lesScènes d’enfants entre 1915 et 1918[34] pour « éterniser ses promenades d'autrefois[39]. » Réminiscences de chansons populaires catalanes, elles sont divisées en trois parties : « Cris dans la rue », « Jeux sur la plage » et « Jeunes filles au jardin »[40], évoquant un monde ludique[41].
Dans « Cris dans la rue », on retrouve trois thèmes populaires : un mouvement perpétuel rigoureux et obsédant, une chanson des rues et finalement une valse lente sur la mélodie populaireFilla del Marxant. Jeux sur la plageI,II etIII évoquent des appels et des balles lancées sur une plage. Finalement, « Jeunes filles au jardin », reprenant le thèmeFilla del Marxant, évoque un pas de danse en rêvant d'unprince charmant. Elle est inspirée par un souvenir de Mompou : une balade en montagne dans le lit d'un torrent. En haut du ravin, un mur, derrière lequel il imaginait l'existence du jardin et des jeunes filles. Plus tard, l'auteur découvrira un jardin romantique duXIXe siècle[42].
Jeunes filles au Jardin, avecLa Rue, le Guitariste et le vieux Cheval (extrait deSuburbis) a été enregistré en mars 1930 parMagda Tagliaferro. C'était le premier disque consacré aux œuvres de Mompou (pour Gramophone P855). Plus tard, en 1935,Jeunes Filles au Jardin est l'objet d'une Cinéphonie, réalisée parDimitri Kirsanoff. Les interprètes sont Magda Tagliaferro, piano, et Clotilde Sakharoff, danse.
LesScènes d’enfants ont étéorchestrées en1936 parAlexandre Tansman, ami fidèle de Mompou. La pièceJeu a également ététranscrite pourviolon parJoseph Szigeti et jouée par leRoyal Ballet deCovent Garden[43].
Suburbis (1916-1917[34]), l'un des ouvrages les plus connus de Mompou, représente lesfaubourgs deBarcelone au début duXXe siècle tout comme lesScènes d'enfants et est écrit sansbarres de mesure.El carrer, el Guitarrista i el Vell Cavall (« La rue, le guitariste et le vieux cheval ») est inspiré par l'image et les sons d'un quartier ouvrier. Viennent ensuite les « Gitanes »I etII, évoquant probablement ses amies gitanes la Fana et la Chatuncha[43] ; puisLa Cegueta (« La petite aveugle ») dont le thème est involontairement analogue à la dansePortant et Pila a Balco duXiquet de Valls. Finalement,L'Home de l'Aristo (« L'Homme à l'ariston »), évoque une sorte d'orgue de barbarie désaccordé joué par un mendiant lorsque Mompou était adolescent, sur un rythme dehabanera, danse populairecubaine[44].
Suburbis a étéorchestré en1936 parManuel Rosenthal, à la suite d'un récital donné par Magda Tagliaferro[43].
La série desCants màgics a été écrite entre 1917 et 1919. Il s'agit de la première œuvre de Mompou à être publiée, dès 1920, par Francisco Martí de l’Unión Musical de Barcelona grâce à Augustín Quintas, malgré son style non conformiste caractérisé par l'absence de barre de mesure et l'utilisation de deux ou trois portées. Elle est dédiée à F. Motte-Lacroix, le maître de Mompou, qui fut immédiatement enthousiasmé et le présenta à Émile Vuillermoz, critique du journal « Le Temps ». Mais Mompou, toujours trop timide, reprend le train pour Barcelone, trop embarrassé par la perspective d'une interview[45].
Le style desCants màgics estprimitiviste, avec de nombreux accords prolongés[46].
Écrites en 1920[34], peu avant son retour àParis, les « Fêtes lointaines » sont, selon Prével,« une des plus belles œuvres de Mompou »[47]. Il s'agit de six danses non titrées, de diverses rapidités de mouvement, raffinées et écrites avec une grande économie de moyens.
Dédiées à Émile Vuillermoz etRicardo Viñes, les six courtes pièces composant « Charmes » ont été écrites entre 1920 et 1921[34], en référence aux poèmes dePaul Valéry[24]. Selon leur compositeur, il s'agit d'« une forme primitive d'incantation » dans laquelle il cherche à détruire toute idée de composition. Aucune ne dure plus de deux minutes[48]. Elles sont comparables aux sixépigraphes antiques deClaude Debussy[30].
Le premier « charme » s'intitule « Pour endormir la souffrance ». Le deuxième, « Pour pénétrer les âmes », se termine par un son de cloche. Le troisième, « Pour inspirer l'amour » est très délicat et rappelle « Jeunes filles au jardin ». Dans le quatrième, « Pour les guérisons », les nombreux trilles se transforment progressivement en un champ élégiaque sur fond de marche funèbre. Le cinquième s'intitule « Pour évoquer l'image du passé » et est dansant et séducteur. Finalement le sixième et dernier charme, « Pour appeler la joie », est jubilatoire, empli de gazouillis et frôlements d'ailes[49].
Les « Trois Variations » (1921) autour d'un thème personnel de Mompou sont dédiées au père de Mompou[50]. La première variation est intitulée « Les soldats » et un souvenir du père de Mompou qui l'emmenait à une messe dans laquelle des soldats jouaient de latrompette lorsqu'il était petit.

La deuxième s'intitule « Courtoisie » alors que la dernière variation, « Nocturne », s'appelait d'abordEl sapo (« Le crapaud ») puisLa rana (« la grenouille ») et évoque un nocturne de Chopin, faisant entendre un animal nocturne,crapaud,grenouille ouchouette, « irréel mais qui existe » selon Antonio Iglesias. L'œuvre est de proportion réduite et comporte des indications inspirées d'Erik Satie, comme « répétez, je vous prie » à la place desbarres de reprise[51].
LesCanciones y Danzas[52] ouCançons i danses[34], composées entre1921 et1962, sont caractérisées par une grande unité. Elles restituent (sans le transcrire[24]) lefolklorecatalan, mais contiennent aussi quelques thèmes originaux. Chaque chanson, élégiaque et parfois mélancolique, est suivie d'une danse plus vive[53].
| No | Année[54] | Dédicace | Chanson | Danse | Références |
|---|---|---|---|---|---|
| I | 1921 | La filla del Carmesí | Dansa deCastellterçol | [55] | |
| II | 1918–24 | Senyora Isabel | Galop e Cortesía | [56] | |
| III | 1926 | Frank Marshall | Noi de la Mare (berceuse deNoël) | Sardane originale en 6/8 et 2/4 | [57] |
| IV | 1928 | El Mariner | Ball del Ciri (la danse du cierge), originaire de la région deCastellterçol | [58] | |
| V | 1942 | Maria Canals | Chant original d'inspirationcastillane | Ronde originale ettrio | [59] |
| VI | 1942 | Arthur Rubinstein | Chant triste originale d'inspiration tropicale | Danse originale sur des rythmesantillais. | [60] |
| VII | 1944 | Muntanyes regalades | L'hereu Riera | [60] | |
| VIII | 1946 | El testament d'Amelia | La Filadora (« La Fileuse », berceuse ou air galant) | [61] | |
| IX | 1948 | Gonzalo Soriano | Rossinyol que vas a Franca | Barretomaore de Prats de Mollo et motifs originaux | [61] |
| X | 1953 | Deuxcantigas inspirés deDon Alfonso X | [61] | ||
| XI | 1961 | Rafael Puyana | Motifs du spectacle de laPatum de Berga | [62] | |
| L'àliga | Moros i Cristians (« Maures etChrétiens ») | ||||
| XII | 1962 | Léon-Paul Fargue | La Dama d'Arago (« La Dame d'Aragon») au rythme altéré | La mala nova (« La mauvaise nouvelle »), à la fin de laquelle résonnent des appels deglas. | [62] |
Le compositeur a dédié à la guitare une treizième pièce et la quatorzième, de nouveau pour le piano, a été publiée en 1980.
Mompou a composé les « 12 Préludes » entre1927 et1960. Au contraire des « Chansons et danses », ils n'ont aucun rapport aux traditions populaires, mais on y trouve des traces deromantisme[63]. Contrairement à ce qu'indique leur nom, il s'agit de pièces de caractère indépendant, comme Chopin ou Debussy ont pu en écrire[51].
Le premier cahier a été écrit entre1927 et1928[51] :
Le deuxième cahier a été écrit entre1930 et1951[51] :
« Souvenirs de l'Exposition » est une œuvre commandée par Marietti des éditions Max Eschig en1937 à la suite de l'exposition spécialisée de 1937 àParis en hommage àMarguerite Long. Elle se compose de quatre morceaux : « Entrée », « Tableau de statistiques », « Le Planétaire » et « Pavillon de l'élégance ». Elle apparaît aux côtés d'œuvres deTcherepnine,Martinu,Rieti,Honegger,Halffter,Tansman,Mihalovici etHarsanyi[67].
La partie de Mompou est divisée en quatre numéros ironiques, suggestifs et élégants. Après l’Entrée, qui représente le portique d'entrée dans la foire, leTableau de statistiques traduit en musique les chiffres de la production d'acier, de bétail, etc., que toute exposition mondiale se doit de présenter. Le troisième numéro,La planétaire reflète la voute sur laquelle le monde astral en mouvement est projeté dans leplanétarium. Finalement, lePavillon de l'élégance rappelle undéfilé de mode avec son motif lyrique initial, puis des chiffres encore, comme dans leTableau de statistiques, mais ceux de lasoie ou ducoton cette fois-ci ; avant de finir sur obsédante cadence de notes graves, on revient brièvement au défilé de mannequins[51].
Composé entre1938 environ et1957[68], les variations sont écrites autour du thème du7eprélude de Chopin enla majeur. Au départ, il devait s'agir de variations pourvioloncelle et piano, écrites avec le violoncelliste espagnolGaspar Cassadó. Mais le projet ne voit jamais le jour, et dans un premier temps seuls quatre fragments (I,II,III etV) sont écrits. Mais en1957, leRoyal Ballet duCovent Garden de Londres lui propose d'écrire unballet autour de ces variations. Il les écrit pour piano, « dans l'idée qu'un jour elles pourraient être transformées en ballet[51]. »
Contrairement aux trois variations de 1921, dans lesquelles le thème n'était pas modifié, les variations sur un thème de Chopin modifient et transforment le motif de diverses manières. On trouve des variations brillantes ou plus émotives, des rythmes devalse (noIX) ou demazurka (noV), dans un rythme ternaire (celui du thème) ou binaire. Le thème est suivi de douze variations et d'un épilogue lent[51] :
Le recueil desPaisajes (« Paysages ») est un recueil de trois pièces écrites entre1942 et1960[69] :
LaMúsica callada (en français « Musique tue », « Musique silencieuse » ou « Musique du silence[24] ») est un recueil de vingt-huit pièces, réparties en 4 cahiers et composées entre1959 et1967. Elles ont été inspirées par les vers duCanto espiritual entre el alma y Cristo su Esposo deSaint Jean de la Croix :
« La música callada | « La musique tue |
Ces pièces contiennent, selon l'auteur, « l'essentiel de [sa] conception esthétique ». Il s'agit en quelque sorte d'un résumé de sa pensée musicale, exaltant les possibilités expressives du piano mais sans superflu. Elles traduisent les sentiments les plus profonds de l'auteur et, selon lui, sont sa réussite la plus complète, l'œuvre étant exactement comme il souhaitait qu'elle soit[71]. Elles sont d'une grande concision et d'une brièveté qui est une forme d'ascétisme[22]. SelonFrançois-René Tranchefort, elles représentent lechef-d'œuvre du compositeur[24].
Pastoral, la « Pastorale pour orgue » a été composée en1972. Elle est séparée en deux mouvements : le premier est serein et pastoral alors que le second provient d'une danse populaire catalane. L'auteur indique qu'il aurait pu s'agir d'une des « chansons et danses »[72].
Deux pièces pourguitare ont été composées par Mompou. LaSuite compostelana, écrite en (1962), est dédiée àAndrés Segovia.
LaCançó i dansano 13 a quant à elle été composée en1972. Comme lesCançons i danses pourpiano, elle est composée d'une chanson (El cant dels ocells) suivie d'une danse (El bon caçador)[34].
Les pièces pour piano et voix ont été écrites par Mompou durant toute sa carrière. La première,L'Hora grisa, date de1915. Le piano ne tient pas le rôle d'accompagnement, mais il est intégré à la voix de manière homogène et mettent en valeur la beauté de la voix et la qualité de l'interprétation plutôt que la tessiture du chanteur ou de la chanteuse. L'harmonie est semblable aux pièces pour piano, même si les modulations sont plus développées[73].
L'Hora grisa est la première œuvre vocale écrite par Mompou, en1915 sur les paroles deManuel Blancafort. Elle évoque des bruits de cloches[74].
Le « Combat du rêve » (Combat del somni), composé entre1942 et1948 sur des poèmes pudiques et poignants de Josep Janés, a la préférence de Roger Prevel[75]. Les trois premiers poèmes ont été transcrits pourvoix et orchestre en1965[43].
Becquerianas a été composé en1971 sur six des poèmes romantiques andalousRimas deGustavo Adolfo Bécquer :
Mompou utilise une tessiture de voix plus étendue que dans ses œuvres vocales précédentes[77].
En 2006 a été créée par la pianiste Carmen Bravo, veuve du compositeur, entre autres personnes, laFondation Frederic Mompou ayant pour but la diffusion de l'œuvre du compositeur. En 2008, la Fondation a rendu publiques une quarantaine de pièces pour le piano encore inédites, composées entre 1911 et 1920, ainsi que quelques pièces des années 1940.
En 2001,George Mraz,Richie Beirach etGregor Hübner (de) sortent un disque intituléRound about Mompou où ils réinterprètent certaines pièces demúsica callada dans un stylejazz au piano, auviolon et à labasse[86].