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Fascisme

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Benito Mussolini etAdolf Hitler en 1940.

Lefascisme est un système politiqueautoritaire qui associepopulisme,nationalisme[1] ettotalitarisme[2] au nom d'un idéal collectif suprême. Mouvement d'extrême droite[3]révolutionnaire, il s'oppose frontalement à ladémocratie parlementaire et aulibéralisme traditionnel, et remet en cause l'individualisme codifié parla pensée philosophique des Lumières[4],[5]. Issu de diverses composantes de la philosophie européenne duXIXe siècle[6], le fascisme a trouvé dans les circonstances économiques et historiques de l'après-Première Guerre mondiale le contexte qui lui a permis d'accéder au pouvoir, d'abord enItalie dans lesannées 1920 avecMussolini, puis sous une variante accentuée,militariste, enAllemagne dans lesannées 1930 avec lenazisme d'Adolf Hitler.

Le terme fascisme s'applique au sens strict à lapériode mussolinienne de l'histoire italienne et au sens large à un système politique aux caractéristiques inspirées par l'exemple italien et allemand mais qui a pu prendre des aspects différents selon les pays. Des débats existent entre les historiens quant à la qualification de certains régimes (France de Vichy,Espagne franquiste[7]...). La différence entre fascisme et totalitarisme fait l'objet de nombreux débats[8].

Opposé à l'individualisme[note 1] et repoussant l'idéologie démocratique au nom de la masse incarnée dans un chef providentiel, le fascisme embrigade les groupes sociaux (jeunesse, milices) et justifie la violence d'État menée contre les opposants, assimilés à des ennemis intérieurs, l'unité de la nation devant dépasser et résoudre les antagonismes des classes sociales dans unparti unique. Dans ledomaine économique, l'État conduit une politiquedirigiste mais maintient le système économique et les activités professionnelles[9].

En même temps, le fascisme rejette la notion d'égalité au nom d'un ordre hiérarchique naturel : il définit un« homme nouveau », un idéal de pureté nationale et raciale qui nourrit en particulier l'antisémitisme, l'homophobie, l'exclusion des personnes atteintes d'unhandicap et exalte les corps régénérés ainsi que les vertus de la terre, du sang et de la tradition, tout comme il affirme une hiérarchie entre les « peuples forts » et les « peuples faibles » qui doivent être soumis. De façon générale, le fascisme exalte la force et s’appuie sur les valeurs traditionnelles de lamasculinité, reléguant les femmes dans un rôle maternel. Il célèbre dans cet esprit les vertus guerrières en développant une esthétique héroïque et grandiose[10].

Révélateur d'une crise de la modernité et luttant contre le sentiment de décadence de la civilisation, le fascisme s'appuie aussi sur une vision idéalisée du passé et sur l'émotion collective qu'il met en scène dans la théâtralité dynamique d'unereligion civile (culte du chef, uniformes, rassemblements, propagande) et suscite ainsi une fascination idéologique et esthétique avérée[11],[12].

Dans sonacception la plus large, le terme est employé pour qualifier l'ensemble de l'extrême droite. Le fascisme est d'ailleurs encore revendiqué par certaines mouvances d'extrême droite (lesnéofascistes) comme le parti italienCasaPound dont les membres aiment se faire appeler« Fascistes du troisième millénaire »[13].

Prononciation et étymologie

Le mot fascisme estprononcé[fa.ʃism], calque de la prononciation italienne[faˈʃizmo] ; ou plus rarement[fa.sism][14],[15],[16].

Le mot (enitalienfascismo) vient de l'italien« fascio » (« faisceau »), faisant référence auxfasces lictoriae[17],emblème de l'autorité créé sous la République romaine, qui fut ensuite repris notamment sous laRévolution française, puis vers 1919, par les milicessquadristes deBenito Mussolini, qui avaient initialement groupé des anciens combattants de laPremière Guerre mondiale, déçus et épris d'ordre.

Idéologie

Lapertinence de cette section est remise en cause. Considérez son contenu avec précaution.Améliorez-le oudiscutez-en, sachant quela pertinence encyclopédique d'une information se démontre essentiellement par des sources secondaires indépendantes et de qualité qui ont analysé la question.(avril 2023)
Motif avancé : Citations primaires de Mussolini. Affirmations tendancieuses et non sourcées
L'emblème duparti national fasciste comprenant unfaisceau de licteur.

Au sens le plus strict, il désigne donc le régime deBenito Mussolini. Si historiquement lenazisme apparaît proche du fascisme, bien d'autres régimes politiques ont été qualifiés, à tort ou à raison, de fascistes par leurs opposants, comme l'Égyptenassérienne, le régime desTalibans, lestalinisme, lepéronisme, etc. Dans le débat politique contemporain, les adhérents à certaines idéologies politiques tendent à associer le fascisme avec leurs ennemis, ou le définissent comme étant l'opposé de leurs propres visions politiques.

En son sens large, le fascisme se définit comme une réaction aux valeurs de l'humanisme démocratique dusiècle des Lumières. Issu des frustrations engendrées par ce nouveau modèle de société, le fascisme rejette lesdroits de l'homme, lecommunisme, l'anarchisme, leslibertés individuelles et lelibéralisme politique.

« Le fait est que leXIXe siècle était le siècle du socialisme, du libéralisme, de la démocratie, ceci ne signifie pas que leXXe siècle doit aussi être le siècle du socialisme, du libéralisme, de la démocratie. Les doctrines politiques passent ; les nations restent. Nous sommes libres de croire que ceci est le siècle de l'autorité, un siècle tendant vers la « droite », un siècle fasciste. Si leXIXe siècle était le siècle de l'individualisme (le libéralisme implique l'individualisme), nous sommes libres de croire que ceci est le siècle « collectif », et ainsi le siècle de l'État. »

— Benito Mussolini, La Doctrine politique et sociale du fascisme (1933)[18].

Lors d'un discours du 2 avril 1924,Benito Mussolini reprend une citation duphilosopheFriedrich Nietzsche : « vivre dangereusement », citation qui doit être la règle pour le fascisme, sa définition ; Mussolini déclare ainsi :

« Vivre dangereusement : je voudrais que ce fût là le mot d'ordre du fascisme italien. Vivre dangereusement, cela veut dire être prêt à tout, à quelque sacrifice, à quelque danger possible, à quelque action que ce soit, quand il s'agit de défendre sapatrie. La vie telle que le conçoit le fasciste est grave, austère et religieuse : elle est vécue tout entière dans un monde porté par les forces responsables etmorales de l'esprit. Le fasciste doit mépriser la vie commode. Son credo est l'héroïsme tandis que celui dubourgeois est l'égoïsme. Le fascisme est enfin une conception religieuse qui considère l'Homme dans son rapport sublime avec uneloi et une volonté qui dépasse l'individu. Pour le fascisme, le monde n'est pas ce monde matériel qui apparaît à la surface, où l'homme est un individu isolé de tous les autres, existant en soi, et gouverné par une loi qui le mène à ne vivre qu'une vie deplaisir égoïste et momentanée. Le fascisme est né d'une réaction contre le siècle présent et contre lematérialisme dégénéré etagnostique[19]. »

Le fascisme souhaite être pragmatique avant tout, c'est ce qu'explique Mussolini dans son quotidienIl Popolo d'Italia le 23 mars 1919 :« Nous nous permettons le luxe d'être aristocrates et démocrates, conservateurs et progressistes, réactionnaires et révolutionnaires, légalistes et illégalistes, selon les circonstances, le lieu, le cadre dans lequel nous sommes contraints de vivre et d'agir »[20].

Origine

Les origines du fascisme font l'objet d'un débat parfois âpre parmi les historiens.

« Définir le fascisme, c'est avant tout en écrire l'histoire. »

— Angelo Tasca, La naissance du fascisme

PourZeev Sternhell et ses partisans, l'idéologie fasciste a principalement été forgée enFrance, entre les années 1880 et 1914, par conjonction entre une radicalisation antidémocratique de certains mouvements d'extrême gauche (notamment lesyndicalisme révolutionnaire) avec une nouvelle droite nationaliste, formant la « droite révolutionnaire », dont est issue le fascisme[21].Zeev Sternhell souligne pour sa part :

« Pour l'étude du préfascisme, plus tard du fascisme, la France fournit un champ d'observation quasi idéal. Non seulement l'idéologie fasciste y atteint sa maturité plus rapidement qu'ailleurs, mais encore son expression intellectuelle y est d'une qualité exceptionnelle. L'œuvre deGiovanni Gentile mise à part, l'Europe n'a rien donné de comparable à la production idéologique et littéraire du fascisme français. »

— Zeev Sternell, Ni droite ni gauche, l'idéologie fasciste en France

Henri Michel est d'avis que le« fascisme […] est à la fois un et multiple ». Il ajoute :« Dans chaque pays, il trouve dans le passé national quelques-uns de ses éléments, mais il puise aussi dans son fonds commun pour modeler le présent et façonner l'avenir » ; cherchant des antécédents au fascisme français, il remonta jusqu'aubonapartisme :« Napoléon Ier etNapoléon III ont frayé la voie au fascisme, par la dictature, le culte du grand homme, la recherche de l'appui populaire par le plébiscite, la restructuration du corps social – par une nouvelle noblesse ou par la promotion d'une classe d'hommes d'affaires »[22],[23].

Une opinion très répandue est que le fascisme français des années 1930 puisa sa source dans un courant intellectuel qui s'était développé à la fin duXIXe siècle et au début duXXe siècle. Parmi ceux qui concourent ainsi à sa formation, on peut mentionner :Édouard Drumont,Paul Déroulède,Gustave Le Bon,Joseph Arthur de Gobineau,Gustave Tridon,René de La Tour du Pin,Charles Maurras,Maurice Barrès,Georges Sorel,Julius Evola,Joséphin Péladan,Georges Valois,Robert Brasillach,Eugène Deloncle,Blanc de Saint-Bonnet,Henri Martin,Georges Thiébaud,Jules Guérin,Lucien Rebatet et plusieurs autres. Les conceptions caractéristiques de ce courant exprimaient unnationalisme exclusif, unantisémitisme agressif, unracisme marqué, un goût prononcé de l'autoritarisme et une violente opposition à des valeurs comme :révolution,république,libéralisme politique,démocratie,parlementarisme etsocialisme[24].

Toutefois, la doctrine économiquelibérale ne s'oppose pas au fascisme. Il y eut des connivences dans une perspective anticommuniste avec lesquels Mussolini parvient à posséder le soutien financier d’industriels et de grands propriétaires qui financent les groupes fascistes encouragés à faire le coup de poing contre la gauche pour défendre la propriété privée[25] :

« Giolitti, entre juin 1920 et juin 1921, veut voir dans les fascistes une organisation que l’on peut intégrer à la démocratie libérale. Soucieux comme il le dit, de « constitutionnaliser le fascisme » en l’associant au fonctionnement de la vie politique italienne, il fait associer des fascistes aux listes des partis libéraux lors des élections municipales d’octobre 1920, puis lors des législatives de mars 1921. »

Mussolini déclare, lors de son premier discours en tant que député au Parlement italien, le 21 juin 1921 : « Je suis un libéral […]. Il faut abolir l’État collectiviste tel que la guerre nous l’a transmis, par la nécessité des choses, et revenir à l’État manchestérien »[26].

Pour des auteurs commePierre Milza, laPremière Guerre mondiale est tout à fait essentielle dans la formation de l'idéologie fasciste, bien qu'il ait nuancé son point de vue en reconnaissant que Sternhell avait partiellement raison en soulignant la parenté entre certains idéologues français d'avant 1914 et les théoriciens du fascisme. Traitant de la France du début duXXe siècle,Pierre Milza etMarianne Benteli soulignent[27] :

« Nous avons vu, en étudiant les préfascismes, qu'il existait en France, depuis les premières années du XXe siècle, deux courants de ce type. L'un, de tradition "jacobine" et plébiscitaire, représenté par Barrès et par les partisans attardés d'une solution césarienne (bonapartisme et boulangisme). L'autre, d'inspiration monarchiste et traditionaliste, incarné par Maurras et par l'Action Française. Ni l'un ni l'autre ne débouchèrent, au lendemain de la guerre, sur un véritable mouvement fasciste. »

— Pierre Milza et Marianne Benteli, Le fascisme au XXe siècle

Cependant, pourErnst Nolte, il est évident que« l'Action française a été la première organisation de quelque importance et de statut intellectuel à révéler des traits caractéristiques fascistes »[28] et« qu'il faudrait qualifier l'Action française de fascisme précoce, et que d'un certain point de vue, elle est plus proche dunational-socialisme que dufascisme italien »[29]. Cette prise de position d'Ernst Nolte à l'égard de l'Action française est la seule de son espèce[30]. Toutefois, afin de défendre sa thèse Ernst Nolte insiste[31] :

« Elle se créa, avec lesCamelots du roi, une troupe qui sut s'imposer par la violence […] Elle chercha et trouva des contacts avec le syndicalisme révolutionnaire et attira un temps sur ses voies un homme de la taille deGeorges Sorel […] Il faut reconnaître que l'Action française s'en distinguait nettement, par le fanatisme avec lequel elle rendait responsable de tout "protestants, juifs, francs-maçons et métèques", et voyait dans la révolution non pas la voie d'une restauration, mais le retablissement de la tradition, enfin affranchie de toutes menaces.

L'Action française préfigure en fait dans une certaine mesure le fascisme, et pas seulement dans le domaine subtil de l'idéologie. Ceci est bien démontré par le fait que, des multiples formations que la gauche française taxa de fascisme, certaines des plus importantes sortirent de l'Action française comme d'une matrice et qu'elles ne surent renchérir sur l'Action française que par quelques détails extérieurs, tout en restant bien loin derrière elle du point de vue de l'efficacité réelle. »

— Ernst Nolte, Les mouvements fascistes, l'Europe de 1919 à 1945

Sous l'occupation nazie, la doctrine de l'Action française eut une énorme influence idéologique sur le gouvernement de Vichy.Charles Maurras appuya avec zèle la « révolution nationale » guidée par lemaréchal Pétain[32].

PourRobert Paxton, leKu Klux Klan (KKK) constitue la première forme de mouvement fasciste, ou protofasciste[33], et il rejoint en partie Sternhell sur les origines françaises de l'idéologie.

Un groupe dePiccole Italiane, organisation fasciste pour la jeunesse féminine.

Pour l'historien américain, le fascisme se développe selon cinq phases :

  1. Des penseurs politiques dissidents, extrémistes de droite méprisant la modération des conservateurs, et anciens extrémistes de gauche reniant ladémocratie, forment une critique commune du libéralisme politique, au nom d'une synthèse nationale et sociale. L'idéologie se forme ainsi dans des pays de vieille tradition démocratique, comme la France, et, paradoxalement, un pays où naît l'idéologie fasciste a peu de chance de voir arriver rapidement un parti fasciste au pouvoir ;
  2. Ces mouvements, jusque-là marginaux, prennent de l'importance, car ils apparaissent, aux yeux des grands industriels et des grands propriétaires terriens, comme le seul moyen de rétablir l'ordre, notamment contre l'agitationcommuniste. À ce moment, le fascisme abandonne ses revendications sociales avancées pour un libéralisme économique strict ;
  3. Le parti fasciste accède au pouvoir ;
  4. Le pouvoir fasciste se consolide ;
  5. La phase de radicalisation n'a été pleinement accomplie que par lenazisme, avec laShoah et la création d'espaces où l'État protecteur disparaît absolument : lescamps de concentration, et plus encore lescamps d'extermination[33].

Son modèle social est davantage centré sur la nation que sur les individus qui la composent. Il cherche à créer un groupe uni et solidaire, qui ait une identité forte. Pour cela, il faut que cette collectivité partage une histoire et un destin communs et qu'elle se construise sur la volonté de perpétuer son ciment culturel. Il est donc primordial pour les fascistes de préserver l'homogénéité (ethnique,religieuse ou declasse) de cette collectivité nationale.

Totalitarisme

Le fascisme se définit lui-même comme« totalitaire », et peut se résumer par une formule deMussolini :« Tout dans l'État, rien hors de l'État, rien contre l'État ! »[34],[35].Mussolini expliqua que« pour le fasciste, tout est dans l’État, et rien d’humain ni de spirituel n’existe eta fortiori n’a de valeur, en dehors de l’État. En ce sens, le fascisme est totalitaire, et l’État fasciste, synthèse et unité de toute valeur, interprète, développe et domine toute la vie du peuple »[36]. Toutefois, il précisa :« qu'on ne pense pas que l'État, tel que nous le concevons et le voulons, prenne le citoyen par la main comme le père prend celle de son jeune fils pour le guider »[37]. De plus,Julius Evola expliqua que« lorsque le fascisme présenta un caractère totalitaire, on doit donc penser à une déviation par rapport à son exigence la plus profonde et la plus valable »[37]. En outre, pourHannah Arendt, connue pour ses travaux sur letotalitarisme, le fascisme italien ne fut pas un régime totalitaire[38].

Excluant toutcontre-pouvoir, le fascisme italien est un système qui se veut totalitaire. Il s'est appuyé sur des groupes de choc, lesChemises noires, qui ont été complètement militarisées après la prise du pouvoir. À la différence d'autrestotalitarismes, le fascisme a cherché cependant à obtenir l'adhésion populaire plutôt que de recourir à des méthodes coercitives. Utilisant des techniques comme ladémagogie et lepopulisme, il lui est arrivé d'obtenir un fort soutien populaire et même de maintenir certaines formes démocratiques, comme le suffrage universel (pendant deux années). Tout comme Hitler, Mussolini a été « invité » au pouvoir par l'assentiment des autorités de l'époque avec la célèbreMarche sur Rome.

Il s'agit pour cela de mobiliser des valeurs comme lepatriotisme, les idéaux de « rénovation » nationale et de pureté. Croire, obéir, combattre deviennent des valeurs, analyser et critiquer de l'insubordination. Il est donc nécessaire de faire naître un sentiment d'urgence, de désigner un ennemi commun cherchant à détruire le collectif et contre lequel le groupe tout entier doit se mobiliser.

Cette mobilisation permet de réprimer sévèrement toute contestation sans perdre la caution populaire. Il suffit de désigner l'homme à abattre comme « ennemi », « traître », « sous-homme ». Mais le fascisme italien n'a pas pratiqué les massacres de masse de type hitlérien, même s'il n'a pas hésité à faire exécuter des opposants politiques, y compris exilés (Carlo etNello Rosselli) et à les reléguer (îles Lipari notamment).

Rapports avec la Révolution française

« Nous représentons un principe nouveau dans le monde, nous représentons l’antithèse nette, catégorique, définitive de la démocratie, de la ploutocratie, de la maçonnerie, en un mot, de tout le monde des immortels principes de 1789 »[39]

— Benito Mussolini, La Doctrine du fascisme

L'historien italienRenzo de Felice et l'historien françaisFrédéric Le Moal renvoient pour leur part le fascisme « à sa nature révolutionnaire et à son lien avec la Révolution française » dans sa périodejacobine[40], ce qui n'est pas le cas d'autres historiens commeJohann Chapoutot, lequel pense que le projet politiquenazi est un projetcontre-révolutionnaire voulant détruire l'héritage de laRévolution française[41].Ralph Schor observe également que cette thèse« semble contredite par bien d’autres aspects du régime comme l’exaltation des traditions et de la Rome antique, la défense de l’ordre moral, de la société patriarcale, du monde rural et de ses valeurs, le maintien du pouvoir représenté par le capital, les mesures prises pour supprimer la lutte des classes, la relative liberté laissée aux intellectuels et aux artistes », ce qui conduit ce dernier auteur à considérer queLe Moal« finit par quasiment nier la complexité du mouvement qu’il étudie et par minorer ou oublier les emprunts faits par le fascisme aux droites »[42].

La notion de hiérarchie

Un autre point caractéristique du fascisme est la prégnance de la hiérarchie sociale : le groupe doit être mené par un chef, surnommé en Italie leDuce (« le Guide »), dont l'autorité ne saurait être remise en question. C'est au cours de sa période socialiste que Mussolini fut qualifié pour la première fois de Duce, selon un terme en usage dans la gauche italienne[43]. Avec le fascisme, l'emploi du terme est systématisé et le Duce devient le conducteur de la révolution fasciste. Néanmoins, ce n'est qu'après le congrès de Vérone de novembre 1921 qui permit la transformation du mouvement en parti que Mussolini fut reconnu comme Duce du fascisme, même si ce titre n'impliquait pas l'autorité dictatoriale qu'obtint cette même année Hitler au sein du parti national-socialiste[43]. En effet, avant ce congrès, Mussolini dut faire face à une révolte des principaux chefs squadristes contre sa prétention à être reconnu comme fondateur et Duce du fascisme.

Fascisme et racisme

Le fascisme, à la différence du nazisme, n'était pas raciste à l'origine. Il adopte un discours ouvertement raciste à partir de 1935 (la conquête de l'Éthiopie est justifiée par l'infériorité raciale des Éthiopiens), et légifère en ce sens à partir de 1937 (interdiction du concubinage et du mariage entre colons et Africains), en se radicalisant de plus en plus. « Il est temps que les Italiens se proclament franchement racistes. Toute l'œuvre que jusqu'à présent a fait le régime en Italie est au fond le racisme. Dans les discours du Chef, la référence aux concepts de la race a toujours été très fréquente. La question du racisme en Italie doit être traitée d'un point de vue purement biologique sans intentions philosophiques ou religieuses. », extrait deLa difesa della razza, dirigée parTelesio Interlandi, année I, numéro 1, 5 août 1938, page 2 (In Dossier Cliotexte sur le Fascisme italien).

Ce racisme devient ouvertement antisémite à partir de 1938 (Lois raciales fascistes), dans un contexte d'alliance avec l'Allemagne deHitler[44]. Encore ces lois d'exclusion étaient-elles moins dures et comportaient-elles beaucoup plus de dérogations que les lois antisémites de Hitler et dePétain.

Toutefois, à une période où l'on ne peut certainement pas supposer des influences hitlériennes, c'est-à-dire en avril 1921, lors d'un discours prononcé àBologne,Benito Mussolini mit la naissance du fascisme en relation avec « un profond et constant besoin de notrerace aryenne etméditerranéenne qui, à un moment donné, s'est sentie menacée dans les fondements mêmes de son existence »[45]. De plus, dans le programme duParti national fasciste du 27 décembre 1921, la nation est comparée à la race :« La nation n’est pas la simple somme des individus vivants ni l’instrument des fins des partis, mais un organisme comprenant la série indéfinie des générations dont les individus sont des éléments passagers ; c’est la synthèse suprême de toutes les valeurs matérielles et spirituelles de la race… »[46],[47],[48]. L'affirmation selon laquelle « c'est avec la race qu'on fait l'histoire » est de la même année, la phrase suivante de 1927 :« il faut veiller sérieusement sur le destin de la race ; il faut prendre soin de la race »[49]. En 1938, durant le congrès général du parti fasciste, Mussolini rappela ces antécédents précis pour repousser l'accusation selon laquelle le fascisme singeait simplement lesallemands, ajoutant même que toutes les fois où il avait parlé de lignée il avait voulu« se référer à la race »[49].

Il faut également différencier le racisme biologique dunazisme avec le racisme italien.Mussolini lut l'ouvrageSynthèse d'une doctrine de la race deJulius Evola, et a approuvé les thèses duphilosophe traditionaliste italien de manière inconditionnelle et voulut prendre en s'appuyant sur elles des initiatives, qui n'ont pas pu être réalisées[50].Evola voulut donner à l'Italie fasciste une doctrine raciale s'inspirant des enseignements traditionnels et non des« aberrations du scientisme moderne »[50]. Il tente de définir une conception « traditionnelle » de la race[51], défendant une approche « spirituelle » de celle-ci[52] et créant le concept de« race de l’esprit » qui innove par rapport aux théories biologistes raciologiques issues duXIXe siècle en proposant une doctrine raciste psychologisante[53].

Roger Griffin, historien britannique spécialiste du fascisme, présente ce système politique comme une «palingénésie ultranationaliste populiste». Il serait basé sur le mythe d’un nouveau commencement, radical, survenu après une période de décadence présupposée, engendré par une élite racialeou spirituelle[54].

Fascisme et religion

Article détaillé :Fascisme et religion.
Article connexe :Mysticisme nazi.

Les rapports des fascismes avec les religions, et des religions avec le fascisme, sont hétéroclites. Lefranquisme, l'impérialisme japonais ou lefascisme italien, ont mobilisé ou utilisé la religion dominante (catholicisme, shinto) pour se fortifier[55].

La nazisme au contraire dans sa tension interne visait à essayer de supprimer les religions préexistantes afin de leur substituer un néopaganisme commereligion politique, celle de l’État total.

Histoire

Origines du fascisme italien

Article détaillé :Histoire de l'Italie fasciste.
Filippo Tommaso Marinetti, artiste futuriste auteur duManifeste du futurisme et coauteur duManifeste fasciste (1919).

Le fascisme est d'abord le nom que le mouvement et le régime deMussolini se sont donné. Le terme provient de la fondation après laPremière Guerre mondiale, par Mussolini, du mouvement« Fasci italiani di combattimento » (« faisceaux italiens de combat »), à l'origine des termes « fasciste » et « fascisme ». Le motfasci lui-même est une référence à laRome antique (les magistrats romains étaient précédés d'un certain nombre de gardes, les licteurs, chargés de ces faisceaux, symboles d'autorité, de violence de la loi[56]) et auxfasci, mouvements etsociétés secrètes des années 1890, composés de paysans révolutionnaires italiens[note 2].

Il naît en tant que mouvement décentralisé en mars 1919, sur les frustrations d'une « victoire mutilée », thème agité par les nationalistes en raison de la tournure des négociations lors duCongrès de Versailles, concernant le sort desterres irrédentes deDalmatie, d'Istrie, deFiume/Rijeka, mais aussi en réaction aucommunisme en pleine expansion. Le fascisme est alors le mouvement exalté, le mouvement d'un pays qui tente de retrouver une puissance perdue, un empire perdu, un honneur perdu. Lenationalisme, soutenu par la plupart des artistes de l'époque (Gabriele D'Annunzio, lesfuturistes italiens, telsFilippo Tommaso Marinetti) devient le fer de lance du fascisme. Lepopulisme de Benito Mussolini et la passivité (due à la pacification des milices desfascios, soutenues par les classes dirigeantes etIvanoe Bonomi, le ministre de la Guerre deGiovanni Giolitti de 1920 à 1921[57]), vont permettre à la dictature de s'installer doucement, de laMarche sur Rome du à l'assassinat deGiacomo Matteotti le qui va déboucher sur la déclaration de la dictature et la promulgation deslois fascistissimes en 1926.

À l'origine, sans réelle idéologie, le fascisme est influencé par les lectures de Mussolini et des opinions politiques de son père[58]. Ainsi intègre-t-il une version remaniée de concepts tels que l'obéissance entière à l'État d'Hegel, ledarwinisme social deJoseph Arthur de Gobineau, la vénération du héros deFriedrich Nietzsche et la violence deGeorges Sorel[58].

Frustrations de la guerre

Benito Mussolini en 1917, pendant laguerre.
Article détaillé :Histoire de l'Italie pendant la Première Guerre mondiale.

En 1914, leroyaume d'Italie, membre de laTriple-Alliance aux côtés des empires allemand et autrichien, reste d'abord hors de la guerre. Le peuple italien, qui vient de vivre de dures luttes sociales, estpacifiste dans son immense majorité.Benito Mussolini, réputé très radical, est le rédacteur en chef d’Avanti!, le quotidien du Parti socialiste italien.

Lorsque la guerre s'étend à l'Europe, il engage soudain son journal pour l'entrée en guerre aux côtés de laFrance. Exclu du parti socialiste, entraînant une partie de la fractionanarcho-syndicaliste qui voit dans le conflit le point de départ d'une révolution mondiale[59], il fonde lePopolo d'Italia, avec des subsides des services secrets français et du patronat italien. LePopolo d'Italia milite pour une guerre rédemptrice qui doit régénérer l'Italie. En 1915, après avoir signé lePacte de Londres avec la France et le Royaume-Uni, l'Italie déclare la guerre à l'Autriche. Mais le front des Alpes est difficilement tenable, etVenise est menacée (défaite deCaporetto, 1917). Cependant, au prix de souffrances inouïes, l'armée italienne remporte la victoire deVittorio Veneto, qui précipite la défaite et l'éclatement de l'Autriche-Hongrie en octobre 1918.

Aux traités de 1919-1920, l'Italie repousse sa frontière jusqu'aux Alpes duTyrol, mais la côte dalmate, qu'elle considère comme italienne, est donnée à laSerbie pour former un nouvel État, laYougoslavie. L'opinion italienne est déçue :« tous ces sacrifices pour rien » ; c'est la thématique de la « victoire mutilée ». À la tête de volontaires armés de toutes tendances politiques, le poèteGabriele D'Annunzio occupeFiume (Rijeka) et y règne plus d'un an. Il y invente un folklore que les fascistes copieront (par exemple le cri de ralliement« Eia, Eia Alala ! ») en même temps qu'un certain romantisme utilisé par le futur régime. Dans ce sens, d'Annunzio est un précurseur du fascisme.

Conflits sociaux d'après-guerre

En 1920, l'agitation sociale monte d'un cran : les ouvriers occupent les usines et forment desconseils ouvriers afin de gérer par eux-mêmes les usines et la distribution. Le 21 janvier 1921, leParti communiste d'Italie est fondé. Mais les organisations ouvrières et lessyndicats sont attaqués par des « cogneurs » payés par certains patrons, et le pouvoir en place reste complaisant face à cette milice qui combat des« organisations subversives ». Les squadristes, après s'être ligués sous la direction de Mussolini forment eux aussi un parti, leParti national fasciste, en novembre 1921. Le mouvement ouvrier italien sera décapité en 1922 malgré la résistance du mouvement desArditi del Popolo telle qu'àParme, les partis socialiste et communiste n'ayant pas pris la direction des mouvements insurrectionnels.

L'équipement fasciste comporte une chemise noire (issue de la tenue des troupes de choc de l'armée italienne créées en 1917 : lesArditi), divers types de matraques, dont un gourdin appelémanganello, et un purgatif puissant, l'huile de ricin, qu'ils font avaler de force à certains de leurs adversaires. Bientôt, les fascistes tiennent le haut du pavé et Mussolini les groupe en un parti, avec une idéologie musclée, qui profite de l'échec de la gauche et de la peur de la droite.

Politique et société du régime fasciste italien

Mussolini lors de lamarche sur Rome, avec sesquadrumviriEmilio De Bono,Italo Balbo etCesare Maria De Vecchi.

En 1922, le parti national fasciste a 35 députés au Parlement,élus en 1921 sous l'étiquette deBlocs nationaux (en), et plus de 700 000 membres.

Après avoir chassé les organisations de gauche des villes du nord de la péninsule, les milices fascistes menacent de lancer unemarche sur Rome. À peine celle-ci débute-t-elle que le roiVictor-Emmanuel III nomme Mussoliniprésident du conseil. Mussolini respecte d'abord le jeu démocratique, en étant à la tête d'unelarge coalition allant jusqu'aucentre droit.

Assassinat de Matteoti - Instauration des lois fascistissimes (1926)

Mais en mai 1924, le chef de file duparti socialiste italien,Giacomo Matteotti, par ailleurs député, dénonce lesélections législatives, remportées avec succès par le parti fasciste en partie à la suite d'une modification des modalités de scrutin, et réclame leur annulation : il est assassiné le 10 juin, assassinat qui est revendiqué par Mussolini dans un discours devant le Parlement le 3 janvier 1925 (« Si le fascisme a été une association de criminels, je suis le chef de cette association de criminels »). Pour couper court à toute agitation, Mussolini instaure un régime d'exception : leslois fascistissimes (1926) ; les autres partis politiques sont interdits, leurs députés sont déchus, la presse estcensurée, une police secrète, l'OVRA (organisation de vigilance et répression de l'antifascisme), est instaurée ainsi qu'un fichier de suspects politiques et un « Tribunal spécial ».

Vers 1929, la dictature du parti fasciste imbibe toute la société (seule la vie culturelle reste relativement libre, à condition de ne pas critiquer le régime). Des milliers de démocrates s'exilent pour échapper à la prison ou à la déportation sur des îles. Le papePie XI signe lesaccords du Latran avec l'État fasciste italien qui lui concède l'existence de l'État duVatican.

L'idéologie fasciste est fondée sur :

  • Lenationalisme et l'impérialisme, restaurer l'Empire romain : le régime construit des stades avec portiques, des statues colossales, avec des faisceaux partout. L'Italie, outre sa colonie (laLibye italienne), doit contrôler laMéditerranée : elle revendique laCorse, l'Albanie, laDalmatie, laSavoie,Nice, fait laguerre en Espagne, enGrèce, enÉgypte, etc. ;
  • Le culte du chef : Mussolini estDuce (« guide »). Son image monopolise l'attention des Italiens, dans des postures qui le montrent soit soucieux du peuple, soit très courageux : en train de moissonner, de parader, de rejoindre des lions en cage, etc. Quelques slogans :Credere, obbedire, combattere (« Croire, obéir, combattre » ; pour les fascistes, l'homme ne doit pas trop réfléchir, il ne se réalise que par la guerre),Il Duce ha sempre ragione (« Le Duce a toujours raison ») ;
  • L'encadrement de la population ;
  • Le haut centralisme de l'État : le parlement n'a qu'un rôle mineur après 1928, puisque choisi par le Grand Conseil du fascisme, véritable pouvoir ;
  • L'embrigadement des masses : dès la maternelle, lesBalilla (ou Fils de la louve) défilent en uniforme noir, saluent à la romaine, assistent aux manifestations du régime, s'entraînent avec des fusils de bois. La force, la violence sont exaltées. Les syndicats sont remplacés par des corporations contrôlées par l'état et le patronat. Le droit de grève est aboli ;
  • Lapropagande : les emblèmes et slogans fascistes, les chansons de marche, les monuments en béton néo-romains fleurissent partout. Le régime fasciste exalte ses grands travaux : le drainage des marais pontins, les premières autoroutes. On instaure même uneère fasciste (l'An I = 1922).

Économie du régime fasciste italien

Faisceau sur lafaçade de lagare centrale de Milan. La date « ANIX » (ducalendrier fasciste) correspond à la période du 29 octobre 1930 au 28 octobre 1931. (Photo prise en 2006.)
Article détaillé :Histoire économique de l'Italie sous le régime fasciste.

Les fascistes définissent leur conception économique comme une « troisième voie » entrecapitalisme etmarxisme. Leur politique se traduit par une extension considérable du contrôle gouvernemental de l'économie sans toutefois d'expropriation massive de la propriété des moyens de production. Le gouvernement nationalise les industries clés,contrôle les changes et fait investir massivement l'État. Il essaie entre autres de créer des corporations puissantes qui regroupent plusieurs entreprises d'un même secteur, le tout supervisé par l'État. Les fascistes instituent le contrôle des prix, le contrôle des salaires et autres mesures deplanisme économique, ils instituent une affectation des ressources dominée par la régulation étatique, spécialement dans les secteurs financiers et des matières premières. L'économie est mise au service de l'État[60].

Le refus du capitalisme et du marxisme se traduit par une politique économique d'abord fluctuante. Le premier né des régimes fascistes aura à affronter le problème du déficit alimentaire global du pays, autant qu'une immense population de paysans sans terres, dans une Italie encore majoritairement rurale. Les thèmes du discours de Mussolini sur la question agricole deviendront des exemples classiques pour les dirigeants autoritaires ouest-européens de la période 1930-1960 : ils consistent d'abord à glorifier la terre et le travail qu'elle requiert. Puis à promettre des améliorations significatives des conditions de vie des paysans et enfin de développer de coûteuses mesures destinées à contrebalancer les importations alimentaires. La réalité ne correspondit jamais complètement aux envolées lyriques des fascistes sur ce sujet.

Le discours mussolinien ne s'embarrasse pas de finesse : les paysans y sont décrits comme une« population robuste et saine »,« source d'équilibre » pour l'État et enfin« fleuve de sang nouveau ». Les premières mesures publicisées entre 1923 et 1933 sont les suivantes : intensification du programme existant de colonisation intérieure par de grands travaux de drainages des zones humides, d'enrichissement mécanique des sols et d'apports massifs d'intrants agricoles, d'irrigation, d'électrification et de percement de routes rurales destinées à désenclaver les anciens centres de production. L'ensemble des mesures est détaillé dans laBonifica Integrale et adopté par les lois et décrets du 30 décembre 1923, du 18 mai 1924, du 24 décembre 1928 et du 13 février 1933. Entre « bataille du blé » et assèchement desmarais pontins promus par une abondante campagne cinématographique, les efforts fascistes aboutissentde facto à une auto-suffisance céréalière au début des années 1930.

L'effort de laBonifica Integrale aura coûté 6 milliards 200 millions delires entre 1923 et 1934, soit plus que le total de 1 milliard 800 millions dépensés jusque-là par le jeune État italien : il s'agit d'un effort considérable pour les finances publiques, sachant que les coûts sont supportés de 75 à 92 % par l'État, le reste incombant aux propriétaires. Ceux-ci sont expulsés s'ils ne peuvent s'acquitter de leur part : les plus petits pour l'essentiel. Habituellement, les terres nouvelles créées par ces efforts sont concédées en parcelles de tailles moyennes. Dans l'exemple des Marais Pontins, les45 000 hectares de terres insalubres depuis la plus haute Antiquité sont lotis par parcelles de10 à30 hectares.

LaBataille du blé lancée en pleine session de nuit le 25 juin 1925, sur le registre mélodramatique, par Benito Mussolini lui-même, va par le biais de concours de productivité, de compétitions quantitatives, occuper le devant de la scène médiatique italienne durant dix étés. Elle est aussi l'opportunité pour les petits paysans de livrer leurs récoltes à des organisations coopératives et à un prix avantageux fixé par l'État. Les grands propriétaires du Sud bénéficient quant à eux d'un appareil de subventions à l'exportation de leurs productions extensives, oléagineuses ou viticoles.

En revanche, la condition des paysans sans terre s'améliore moins nettement : leur salaire journalier fixé réglementairement ne s'élève qu'à 7,5 lires/jour, pas les 8 lires promises par leDuce. Les syndicats de Braccianti sont remplacés par des syndicats fascistes. La loi sur l'assurance chômage du 30 décembre 1923 les exclut du système. Le premier décret agraire et fasciste, du 11 janvier 1923, les avait déjà privés de la protection du décret Visochi, lequel avait sanctionné positivement les occupations des terres inemployées des latifundiaires durant l'immédiat après-guerre. Ces domaines cultivés souvent collectivement retournent donc à leurs anciens propriétaires. Par ailleurs, la loi du 8 juin 1924 annulera les droits d'usage collectif des biens communaux établis sur les anciens domaines féodaux, rendant ceux-ci aux anciens seigneurs.

Les dirigeants de la Confédération Fasciste de l'Agriculture ne se recrutent pas chez les Braccianti. Ils autorisent ainsi le retour au paiement du salaire en nature. La proposition mussolinienne de partage des revenus des récoltes entre plusieurs métayers, la « comparticipation », remporte un vif succès là où elle est mise en œuvre, puisque les « journaliers sans terre » reçoivent 30 % des produits de l'exploitation. En échange, les agrariens peuvent toujours licencier leurs journaliers sans préavis ni indemnités. Les dirigeants de la Confédération réduisent progressivement la part des métayers de 70 à 50 % avant 1929. Les agrariens sont dans ce secteur également bénéficiaires de la politique fasciste. Cette dégradation de la condition de vie des plus modestes paysans italiens n'est pas surprenante, puisqu'historiquement les bandes fascistes primitives servaient aussi de milices aux grands latifundiaires, durant les désordres de l'après guerre: Brisant les piquets de grève, incendiant les locaux syndicaux et nettoyant les domaines occupés de leurs occupants sans titres de propriété. Dans la mesure où les principaux soutiens du fascisme naissant sont ces latifundiaires, on conçoit qu'ils aient été les principaux bénéficiaires des politiques agricoles du fascisme.

Programme fasciste révolutionnaire de 1919
Article détaillé :Faisceaux italiens de combat.

Lesfaisceaux de combat apparaissent en réaction aux troubles sociaux, notamment ceux deMilan. Le programme révolutionnaire du mouvement en 1919 est d'inspiration nationaliste et socialiste dans un mélange particulièrement progressiste et confus.

La défaite aux élections de 1919 amène les groupements les plus à gauche à se retirer desfascios. Avec l'évolution du mouvement, nombre des idées du programme seront rejetées.

Dans un climat social difficile (grèves et agitations) qui fait craindre à la démocratie libérale un soulèvement social révolutionnaire comme enRussie (révolution d'Octobre), enAllemagne (révolution allemande), et d'autres pays dans lequel des troubles révolutionnaires existent, Mussolini annonce en 1921, avant son accession au pouvoir, son soutien au libéralisme et au capitalisme :

« Je suis un libéral. La nouvelle réalité de demain, répétons-le, sera capitaliste. La vraie histoire du capitalisme ne commence que maintenant. Le socialisme n'a plus une chance de s'imposer. […] Il faut abolir l'État collectiviste, tel que la guerre nous l'a transmis, par la nécessité des choses, et revenir à l'État manchestérien (Mussolini au Parlement le 21 juin 1921). »

Rocca et Corsini établiront, par la suite, un programme pour lePNF favorable aulibéralisme économique « manchestérien ».

Phase libérale de la politique de Mussolini (1921-1925)

Arrivé au pouvoir, allié à une vaste coalition, le gouvernement de Mussolini, sous l'impulsion du libéralAlberto De Stefani (en), qui succède aux libéraux, poursuit la politique économique libérale du précédent gouvernement :« Nous voulons dépouiller l'État de tous ses attributs économiques : assez de l'État cheminot, de l'État postier, de l'État assureur » (Benito Mussolini, 1922[61]).

Le tournant s'opère dans la deuxième moitié des années 1920 : Alberto De Stefani démissionne en 1925[62], promulgation des lois fascistissimes en 1926, vote des lois sur le corporatisme en 1927, et en 1929 crise économique mondiale[61].

Corporatisme fasciste, mis en place à partir de 1925
La doctrine du fascisme, B. Mussolini, 1938, trad. Ch. Belin

Les fascistes monopolisent petit à petit le pouvoir. Après l'assassinat deGiacomo Matteotti le 10 juin 1924, ils établissent une dictature, les lois fascistissimes sont promulguées en 1926 et Mussolini donne au fascisme la célèbre formule :« Tout dans l'État, rien hors de l'État et rien contre l'État » ; il désavoue et attaque (dans le sillage de laConfindustria[réf. nécessaire]), à la suite d'une crise économique, le libéralisme économique :

« Le fascisme est absolument opposé aux doctrines du libéralisme, à la fois dans la sphère politique et dans la sphère économique. […] L'État fasciste veut gouverner dans le domaine économique pas moins que dans les autres ; cela fait que son action, ressentie à travers le pays de long en large par le moyen de ses institutions corporatives, sociales et éducatives, et de toutes les forces de la nation, politiques, économiques et spirituelles, organisées dans leurs associations respectives, circule au sein de l'État. »

— Benito Mussolini, La Doctrine du fascisme (1935).

Mussolini mène alors unepolitique dirigiste : grands travaux,protectionnisme, stimulation de la consommation, constitution de monopoles, encadrement et restriction des droits des ouvriers,bataille du blé.

Lecorporatisme est institué : système deguildes qui encadre les relations patrons/ouvriers et salariés afin qu'ils planifient l'économie dans l'intérêt général, ministère des Corporations, Conseil national des Corporations, Chambre des Faisceaux et Corporations.

Au premier abord, ce corporatisme fait songer à la doctrine de l’Action française, à la théorie des corps intermédiaires ; aussi la doctrine de Mussolini était-elle mentionnée avec éloges par toute une fraction de la droite française qui ne dissimulait pas son hostilité à l’Allemagne hitlérienne. En fait, le corporatisme fasciste ne ressemblait que superficiellement au corporatisme de l’Action française, qui était essentiellement un moyen de contrebalancer l’influence de l’État. Les corporations italiennes, au contraire, sont au service de l’État. Comme ditGaëtan Pirou,« il s’agit beaucoup moins d’un système auto-organisateur des intérêts économiques que d’une ingénieuse présentation derrière laquelle s’aperçoit le pouvoir politique, qui exerce sa dictature sur l’économie comme sur la pensée ». Il s’agit moins d’un corporatisme analogue à celui de l’Ancien Régime que d’une théorie de l’État corporatif. Les institutions corporatives ne font qu’attester la domestication des intérêts économiques. Le mot de corporation, pour Mussolini, doit être pris dans son sens étymologique de « constitution en corps », cette constitution en corps qui est la fonction essentielle de l’État, celle qui assure son unité et sa vie.

Lepalais de la civilisation italienne dans le quartier de l'EUR àRome, exemple d'architecture fasciste des années 1930.

Le 2 octobre 1925, le Pacte (du palais) Vidoni, signé entre laConfindustria et les représentants du régime fasciste abolit les unions catholiques, socialistes dont laCGIL ou indépendantes, les remplaçant par celles contrôlées par le fascisme[note 3]. La Confindustria et la Confédération des Corporations fascistes se proclament représentants exclusifs des industriels et le monopole syndical fasciste est approuvé, un tel pacte comprend deux autres demandes, la limitation du droit de grève (qui sera supprimé le 3 avril 1926), et l'auto-fascisation de la Confindustria[63].

Le régime reçoit son appui des grands industriels, des petitscapitalistes, des classes moyennes, des petits fonctionnaires, mais aussi des paysans et des ouvriers les plus pauvres (lumpenprolétariat dans la théorie marxiste).

Dans les années 1930, l'Italie récupère de laGrande Dépression et connaît une croissance économique. Mais elle est contrariée par les sanctions internationales suivantl'invasion de l'Éthiopie en octobre 1935, par le soutien militaire coûteux auxnationalistes espagnols etin fine par l'échec de la politique d'autarcie.

République de Salò (1943-1945)
Article connexe :Histoire militaire de l'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Article détaillé :République de Salò.

À côté d'une politique totalitaire sanglante et antisémite sous la direction allemande, laRépublique sociale italienne (RSI), ou « République de Salò », tente de mettre en œuvre une politique de nationalisation. Choix d'autant plus aisé que les élites économiques et culturelles, par conviction ou par opportunisme, prennent de plus en plus leurs distances avec le fascisme.

Partis fascistes ou proches pendant l'entre-deux-guerres

Jeunesses duParti franciste,Paris,1934.

Le fascisme italien va susciter des imitateurs dans plusieurs pays à travers le monde desannées 1930 et 1940. Plusieurs d'entre eux vont demeurer des mouvements minoritaires tandis que d'autres, au pouvoir, sont en général considérés par les historiens davantage comme autoritaires que comme véritablement fascistes, bien qu'ils puissent avoir des inclinations fascistes. Parmi ceux-ci, on peut citer :

Benito Mussolini a tenté de fédérer des partis politiques européens favorables à sa politique à travers les CAUR, lesComitati d'Azione per l'Universalità di Roma.

Néo-fascisme après 1945

Article détaillé :Néofascisme.
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France

L'historien américain spécialiste de VichyRobert Paxton estimait que« c'est dans l'administration publique, dans la modernisation et la planification économique que les mesures — et le personnel — de Vichy se perpétuent avec le plus d'évidence après 1945 »[66].

Italie

Après la défaite, une partie des anciens fascistes se sont organisés en opposition légale dans leMouvement social italien, qui se référait explicitement à la mémoire de Mussolini. Ce parti a obtenu des scores électoraux appréciables (sans atteindre la majorité), surtout dans les régions pauvres du Sud[67]. Toléré par les gouvernementsdémocrates-chrétiens, qui y voyaient un dérivatif au communisme, il a cependant toujours été exclu des combinaisons gouvernementales.

Dans sa nouvelle formule, l'Alliance nationale deGianfranco Fini, le parti a abjuré ses anciens principes totalitaires[68] et a pu participer aux gouvernements deSilvio Berlusconi. Un certain nombre de nostalgiques duDuce ont quitté le parti pour fonder leMouvement social - Flamme tricolore. D'autres, commeAlessandra Mussolini, sont initialement restés au sein d'AN mais l'ont progressivement quitté. Alliance nationale a fini par abandonner toutes ses références au fascisme et s'est fondu en 2009 dansLe Peuple de la liberté.

Espagne

EnEspagne, le néofascisme est surtout représenté par les mouvements politiques se réclamant dufranquisme, commeFuerza Nueva, créé en 1966 et les différents partis se présentant comme héritiers de laPhalange espagnole, organisation fasciste ayant appuyéFrancisco Franco dans son ascension au pouvoir.

Amérique du Sud

Articles connexes :Réseaux d'exfiltration nazis etOpération Condor.

Pendant les années 1930, un certain nombre d'autocrates sud-américains avaient déjà manifesté une sympathie ouverte à l'égard des régimes fascistes, commeJosé Félix Uriburu etAgustin Pedro Justo enArgentine, où le parti nazi local compte 1 400 membres (et encore plus de sympathisants) en 1938, et où se nouent des relations étroites avec le régime hitlérien[69],[70].

Après laSeconde Guerre mondiale, desRéseaux d'exfiltration nazis sont mis en place, en grande partie à destination de l'Amérique latine, parfois avec la complicité au moins passive de laCIA[71],[72]. Plusieurs importants dignitaires nazis commeAdolf Eichmann,Josef Mengele,Klaus Barbie ouHerberts Cukurs et au moins 12 000 autres nazis[69] vivent ainsi après-guerre en toute liberté dans des pays comme le Brésil ou surtout l'Argentine[70],« où ils mirent leurs services à la disposition des dictatures militaires »[72].

En effet, alors que débute laguerre froide, les Américains redoutent plus que tout que l'Amérique latine, misérable et très inégalitaire, ne soit tentée par le communisme : larévolution cubaine de 1953 donne corps à ces inquiétudes. Les États-Unis vont alors soutenir une succession de coups d’État militaires sur tout le continent, aboutissant à des dictatures autoritaires d'extrême-droite plus ou moins directement inspirées par le fascisme européen[70] : auBrésil à partir de 1964, en Argentine en 1955, 1962, 1966 et surtout1976, ou encoreen Uruguay et auChili en 1973, avec presque à chaque fois le recours à des assassinats politiques et la constitution d'« escadrons de la mort ». Cette collaboration culminera dans l'opération Condor, nom donné à la coordination de ces régimes avec l'appui de la CIA[73], ouvrant des années 1960 à 1980 (parfois plus dans certains pays) une ère de totalitarisme militaire sur presque tout le continent connue sous le nom de« guerre sale » ou d'« années de plomb »[74].

Toutefois, les dictatures militaires sud-américaines ne répondent pas forcément aux critères du fascisme ; certaines notamment ressemblent davantage à des dictatureslibérales-autoritaires et n'ont pas de visioncollectiviste de la nation. Elles sont d'ailleurs souvent établies avec l'aide desÉtats-Unis qui promeuvent l'internationalismelibéral. Roger Griffin a inclus Pinochet dans un groupe de despotes pseudo-populistes, distincts du fascisme, qui comprenait des gens commeSaddam Hussein,Suharto etFerdinand Marcos. Il soutient que de tels régimes peuvent être considérés commepopulistes mais manquent de la rhétorique de la renaissance nationale, oupalingenèse, nécessaire pour les rendre conformes au modèle de l'ultranationalisme palingénétique[75]. Robert Paxton considère que le régime de Pinochet est plutôt comparable à celui deMobutu Sese Seko dans l'ancienZaïre (aujourd'hui larépublique démocratique du Congo), arguant que les deux n'étaient que des États clients qui manquaient d'acclamation populaire et de capacité d'expansion. Il a en outre soutenu que si Pinochet avait tenté de construire un véritable fascisme, le régime aurait probablement été renversé ou du moins forcé de modifier sa relation avec lesÉtats-Unis[76].

LeWorld Fascism: a Historical Encyclopedia note que« Bien qu'il soit autoritaire et gouverné de manière dictatoriale, le soutien de Pinochet aux politiques économiquesnéolibérales et sa réticence à soutenir les entreprises nationales le distinguent des fascistes classiques »[77].

AuXXIe siècle, certains politiciens ouvertement« nostalgiques » de cette époque comme le président brésilienJair Bolsonaro (qui s'affiche« misogyne, homophobe, raciste, entouré de partisans d’un retour au pouvoir des militaires »[78]) sont régulièrement qualifiés de fascistes ou néo-fascistes par la presse politique[79], et ne semblent pas s'en émouvoir.

Monde arabe

Critiques

Le fascisme a été largement critiqué et condamné dans les temps modernes depuis la défaite des puissances de l'Axe lors de laSeconde Guerre mondiale.

Antidémocratique et tyrannique

L'une des critiques les plus courantes et les plus fortes adressées au fascisme est qu'il s'agit d'une tyrannie. Le fascisme est délibérément et entièrement non démocratique etantidémocratique[80],[81],[82].

Opportunisme sans principes : le fascisme italien

Certains critiques du fascisme italien ont déclaré qu'une grande partie de l'idéologie n'était qu'un sous-produit de l'opportunisme sans principes de Mussolini et qu'il avait fait des volte-face sur ses positions politiques simplement pour renforcer ses ambitions personnelles tout en les déguisant en objectifs utiles au public[83].

Malhonnêteté idéologique : le fascisme italien

Le fascisme a été critiqué pour sa malhonnêteté idéologique. Des exemples majeurs de malhonnêteté idéologique ont été identifiés dans la relation avec le nazisme allemand[84],[85].

Les positions officielles de l'Italie fasciste en matière de politique étrangère utilisaient couramment des hyperboles rhétoriques idéologiques pour justifier ses actions, bien que pendant le mandat deDino Grandi en tant que ministre des Affaires étrangères de l'Italie, le pays se soit engagé dans unerealpolitik exempte de telles hyperboles fascistes[86]. La position du fascisme italien envers le nazisme allemand a fluctué entre la fin des années 1920 et 1934, lorsqu'il a célébré l'accession au pouvoir d'Hitler et la première rencontre de Mussolini avec Hitler en 1934 ; à l'opposition de 1934 à 1936 après l'assassinat du leader allié de l'Italie en Autriche,Engelbert Dollfuss, par les nazis autrichiens, et de nouveau un soutien après 1936, lorsque l'Allemagne était la seule puissance importante à ne pas dénoncer l'invasion et l'occupation de l'Éthiopie par l'Italie.

Après l'explosion de l'antagonisme entre l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste à la suite de l'assassinat du chancelier autrichien Dollfuss en 1934, Mussolini et les fascistes italiens ont dénoncé et ridiculisé les théories raciales du nazisme, notamment en dénonçant sonnordicisme, tout en promouvant leméditerranéisme[85]. Le fascisme italien a été influencé par la tradition desnationalistes italiens méprisant les affirmations des nordicistes et fiers de comparer l'âge et la sophistication de la civilisation romaine antique ainsi que la renaissance classique de la Renaissance à celle des sociétés nordiques que les nationalistes italiens décrivent en comparaison comme des « nouveaux venus » dans la civilisation[87]. Au plus fort de l'antagonisme entre les nazis et les fascistes italiens sur la race, Mussolini affirma que les Allemands eux-mêmes n'étaient pas une race pure et nota avec ironie que la théorie nazie de la supériorité raciale allemande était basée sur les théories des étrangers non allemands, comme le FrançaisArthur de Gobineau[88].

Après que la tension dans les relations germano-italiennes a diminué à la fin des années 1930, le fascisme italien a cherché à harmoniser son idéologie avec le nazisme allemand et a combiné les théories raciales nordicistes et méditerranéistes, notant que lesItaliens étaient membres de la race aryenne, composée d'un mélange nordique en tant que sous-type méditerranéen.

En 1938, Mussolini déclara, lors de l'adoption de lois antisémites par l'Italie, que le fascisme italien avait toujours été antisémite[85]. En fait, le fascisme italien n’a approuvé l’antisémitisme qu’à la fin des années 1930, lorsque Mussolini craignait de s’aliéner l’Allemagne nazie antisémite, dont le pouvoir et l’influence grandissaient en Europe. Avant cette période, il y avait eu desJuifs italiens notables qui avaient été de hauts responsables fascistes italiens, notammentMargherita Sarfatti, qui avait également été la maîtresse de Mussolini[85]. Contrairement également à l'affirmation de Mussolini en 1938, seul un petit nombre de fascistes italiens étaient résolument antisémites (commeRoberto Farinacci etGiovanni Preziosi), tandis que d'autres commeItalo Balbo, originaire de Ferrare qui comptait l'une des plus grandes communautés juives d'Italie, était dégoûté par les lois antisémites et s'y opposait[85]. Le spécialiste du fascisme Mark Neocleous note que même si le fascisme italien n'avait pas d'engagement clair envers l'antisémitisme, des déclarations antisémites occasionnelles ont été publiées avant 1938, comme celle de Mussolini en 1919 déclarant que les banquiers juifs de Londres et de New York étaient liés par la race. aux bolcheviks russes et que huit pour cent des bolcheviks russes étaient juifs[89].

Usage péjoratif du termefasciste

Article connexe :Fasciste (insulte).

Le terme« fasciste » est souvent utilisé à gauche pour qualifier péjorativement les mouvances d'extrême droite, ou plus généralement réactionnaires.

Le« rassemblement populaire » de 1935 qui est élu sous le nom de« Front populaire » s'est constitué aussi pour combattre le« fascisme »[90]. L'historienMichel Winock estime que le« fascisme » en France n'a pas vraiment existé dans une forme structurée[91], alors que d'autres commeZeev Sternhell,Ernst Nolte ouRobert Soucy estiment que la France a bien connu des mouvements fascistes entre les deux guerres mondiales[92].

En 2011,Marine Le Pen, alors candidate à l'élection présidentielle de 2012, a intenté un procès àJean-Luc Mélenchon, lui aussi candidat, pourinjure publique. En 2014, letribunal correctionnel de Paris relaxe le candidat, estimant que l'usage du terme « fasciste » était« dépourvu de caractère injurieux lorsqu'il [était] employé entre adversaires politiques sur un sujet politique ». En 2017, lepourvoi en cassation formé par Marine Le Pen est rejeté[93].

D'aprèsDamon Mayaffre, spécialiste de l'analyse du discours politique,« le reproche que l'on a pu faire aux forces de gauche après guerre de manier l'invective « fasciste ! » à tort et à travers (notamment en 1958 contre le pouvoir gaulliste) peut être fait dès le départ pour l'entre-deux-guerres. La confusion dans la pensée de la gauche entre mouvementréactionnaire, mouvementautoritaire ou mouvement fasciste est originelle ; elle a toujours été entretenue pour mobiliser. Par simplification et par manichéisme le « fascisme » est souvent, dans une conjoncture donnée, l'ennemi à combattre, comme la « droite » ou la « réaction » le sont dans d'autres conjonctures »[94].

LeParti communiste français dans sa période stalinienne a aussi utilisé cette qualification à l'encontre de ses concurrents à gauche, les membres de laSFIO[95], mais il s'agit là de diffamation pure et simple. Le terme « fascisme » utilisé en tant qu'injure est souvent raccourci en « facho » (apparu à partir de 1968).

Historiographie

Articles détaillés :Théories du fascisme etHistoire politique des fascismes.
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Plusieurs explications divergentes ou opposées ont été données du phénomène fasciste, depuis sa création.

École des totalitarismes liant fascisme, nazisme et stalinisme

Article détaillé :Comparaison entre le nazisme et le communisme.

Dans la foulée de la crise dumarxisme, des historiens[96],[97] ont proposé une autre grille de lecture, assemblant dans une même catégorie le « communisme stalinien » et le fascisme : le totalitarisme. Les totalitarismes ont en commun un régime total d'un parti gouvernant les actions et les pensées des personnes. La notion a aussi connu un certain succès en raison des convergences historiques comme celle dupacte germano-soviétique. Outre les historiens, la notion de totalitarisme se trouve chezFriedrich Hayek (La Route de la servitude en particulier), etHannah Arendt. Elle est cependant critiquée comme étant une arme idéologique, reliquat de laGuerre froide. Les points communs sont généralement présentés comme les suivants :

  • l'existence d'un parti unique ;
  • la volonté de créer une société sans rapports conflictuels entre lesclasses ;
  • un régime de terreur ou de contrôle des opposants ;
  • la volonté de contrôler totalement les individus.

Fascismes et brutalisation

Dans les années 1990, l'historienGeorge Mosse développe l'idée que les sociétés européennes seraient devenues brutales dès laPremière Guerre mondiale, et auraient connu par la suite un processus de brutalisation dont le fascisme serait une illustration dans certains pays européens.

Tout d'abord, le retour à la normalité de l'avant-guerre se fait de manière lente, comme en Allemagne. Les escadrons perpétuent cet état de violence latente, au moins jusqu'en 1922. Mais, à la différence desCorps Francs, durant la période squadriste, les fascistes n'auraient jamais appelé à exterminer physiquement leurs adversaires, qu'ils se contentaient de chasser ou de réduire au silence[98].

En outre, il développe l'idée que le mythe du surhomme fasciste ne se veut pas un retour à une étape antérieure, mais une création révolutionnaire, entendue au sens de rupture avec un ordre existant[99].

Analyses de l'historien Emilio Gentile

Emilio Gentile, professeur à Rome, estime que la question du fascisme italien a été « sous-exposée » après 1945 afin de reconstruire l'Italie sur le mythe d'une Italie résistante. En 2008, il estime que Hannah Arendt n'avait pas les informations nécessaires pour affirmer que le régime fasciste n'était pas un État totalitaire[100]. Il y a donc eu une relecture historiographique au fil desXXe et XXIe siècles. Il a ensuite été étudié comme la« voie italienne vers letotalitarisme ». Mais, dans tous les cas, la question des racines italiennes aurait été occultée, empêchant la construction d'une Italie réconciliée avec sonidentité nationale[101].

Analyse de l'historien Ernesto Galli Della Loggia

Ernesto Galli Della Loggia (it), professeur d'histoire à l'université de Milan spécialiste notamment de l'antifascisme, estime, contrairement àEmilio Gentile, que l'Histoire du fascisme a été« sur-exposée » car instrumentalisée par certains partis issus de laRésistance italienne au fascisme, notamment par leParti communiste italien, ce qui aurait conduit selon lui à une certaine banalisation du fascisme dans la vie politique italienne[101].

Interprétations marxistes

En 1929,August Thalheimer, alors militant duParti communiste d'Allemagne - opposition, écrit que« le fascisme écarte le suffrage universel, opprime la presse ouvrière et les organisations ouvrières. […] Il représente la dictature ouverte de la bourgeoisie sur la classe ouvrière »[102].

Léon Trotski a écrit des textes sur le fascisme de 1922 à 1940, notamment dans leBulletin de l'opposition, aujourd'hui rassemblés dans un livre intitulé "Contre le fascisme" où il apporte une analyse du fascisme en Europe et en particulier en Allemagne.

Analyse du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes

En 1935, leComité de vigilance des intellectuels antifascistes publie une brochure intituléeQu'est-ce que le fascisme ? Le comité y propose l'analyse suivante :

« L'exemple de l'Italie ou de l'Allemagne nous montre que la confusion des idées est la condition même du succès fasciste. Le fascisme se sert de toutes les jongleries verbales.

Il n'y a pas une doctrine fasciste définie et cohérente. Il y a une démagogie fasciste qui varie selon les pays et pour chaque pays selon les classes et les circonstances. Il importe peu au fascisme d'accumuler les contradictions dans sa propagande, dont l'objet est d'entraîner les mécontents dans une action aveugle, et qui s'emploie en conséquence à exciter les passions aux dépens de la raison[103] »

Notes et références

Notes

  1. Il rejette l'intérêt privé et l'individualisme, au profit de la collectivité.
  2. L'historienRobert Paxton rappelle ainsi, dans son introduction à son ouvrage,Le Fascisme en action (Éditions du Seuil, 2004), que les paysanssiciliens qui s'étaient soulevés contre leurs seigneurs en 1893-1894 s'appelaient eux-mêmes lesfasci siciliani
  3. traduit deConfindustria

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  10. « Son but est de modeler l'individu et les masses par une révolution anthropologique destinée à régénérer l'être humain et de créer un homme nouveau […] », dansEmilio Gentile,Les Religions de la politique. Entre démocraties et totalitarismes, SEUIL,, 304 p.(ISBN 978-2-02-058045-8),p. 107-109.
  11. « Fondé sur le régime à parti unique, ce nouvel État a pour principal objectif de réaliser la conquête de la société, c'est-à-dire la subordination, l'intégration ou l'homogénéisation des gouvernés […] sous la forme d'une religion politique », dansGentile 2005,p. 107-109.
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Bibliographie

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Encyclopédies

Ouvrages d'ordre général

En Italie

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