Tableau représentant l'infanterieprussienne en 1745.
L'infanterie est l'ensemble desunités militaires qui combattent à pied. Lesoldat est appeléfantassin. Le mot est emprunté de l'italieninfanteria, dérivé deinfante (« enfant ») qui prit auXIVe siècle le sens de « jeune soldat, fantassin »[1].
L'infanterie de l'armée de terre peut être acheminée par divers moyens sur le lieu des combats depuis leXXe siècle :
les troupes de l'infanterie motorisée se déplacent et combattent à pied et sont transportées par des véhicules à roues (blindés ou non) sur le lieu de la bataille. Ils ne disposent pas de véhicules blindés de transport pour assurer leur progression ;
les troupes de l'infanterie mécanisée sont transportées par des véhicules de transport blindés chenillés ou à roues et accompagnent la progression des blindés afin de réduire les nids de résistance qui entraveraient le passage deschars d'assaut ;
les troupes aéroportées et les unitésparachutistes, entraînées pour effectuer des missions spéciales en terrain ennemi, sont transportées par voie aérienne (avions ou hélicoptères de transport de troupes et planeurs).
Elle se différencie traditionnellement de lacavalerie, même s'il a existé des unités d'infanterie montée, les troupes se déplaçant à cheval, mais combattant à pied.
Le mot latin « infantem » s'est construit avec le préfixe « in », signifiantnon, et « fari », signifiantparler (falar enportugais)[3]. Le termefantassin a la même origine étymologique.
L'évolution du fantassin s'est faite par l'évolution de la technologie embarquée (armes à feu, équipement de protection, decamouflage) et les conditions de mise en œuvre (ordre serré, transport, unités motorisées).
Les évolutions les plus récentes pour les armées des pays développés consistent à intégrer des équipements électroniques permettant la coordination et la mise en œuvre dans des conditions de visibilité nulle :jumelles de vision nocturne, fusil muni de caméra permettant de « tirer dans les coins »… Cela entraînant une nette augmentation du coût de formation et d'équipement des fantassins et,de facto, la diminution du nombre de soldats de « base » dans ces armées.
Ainsi, laBritish Army comptant le 73 446 militaires d'actives opérationnels dispose à cette date de 18 023 fantassins[4].
Hoplites : Formant le noyau de l'armée, ils étaient destinés à agir en masse. Ils portaient une cuirasse, un casque et un bouclier de fer. Ils étaient armés d'une épée et d'une pique longue de plusieurs mètres.
Gymnètes : ils ne portent pas d'armure, mais seulement unchiton ; son nom signifie « nu ». Ils ne sont armés que d'unarc, d'unefronde ou dejavelots.
Peltastes : armés légèrement de plusieursjavelots, uneépée, un bouclier, il combat en masse ou en corps détaché.
Psilites : armés de javelots, d'arc ou de fronde, ils combattaient en tirailleurs
Peu avant la Première Guerre mondiale, 65 % des conscrits de la classe 1914 avaient été affectés dans l’infanterie (67 %, en prenant en compte les troupes coloniales). Et ce taux monta à 91 % pour celle de 1915. Si cette tendance s’amenuisa après l’armistice de 1918, notamment au profit d’autres armes, comme l’artillerie, l’infanterie absorbait encore 50 % des appelés en 1922[6].
L'armée de dispose lors de lamobilisation française de 1914 de173 régiments d'infanterie d'active (numérotés de 1 à 173) de 2 000 hommes, de 59 d'infanterie coloniale et indigène (aux effectifs généralement moindres que les unités métropolitaines) tandis que 145régiments d'infanterie territoriaux se forment.
Au début duXXIe siècle, toute l'infanterie de l'armée de terre française est dite « blindée » (hormis lesforces spéciales). En effet, l'infanterie est dotée de véhicules de combat blindés de typeVAB livrés à partir de 1976 pour l'infanterie motorisée (véhicules de l'avant blindé, quatre roues motrices, ungroupe de combat embarqué), ou de typeVBCI livrés entre 2008 et 2015 pour l'infanterie mécanisée : onze soldats peuvent prendre place à bord du véhicule qui est équipé de tous les moyens de communication et dispose d'un canon OTANM811(en) de 25 mm) qui équipe au total huit régiments.
Les régiments d'infanterie équipés de VBCI en 2015 :
La France a lancé un projet d'équipement du combattant débarqué (ECAD) nomméFELIN, pour « le fantassin à équipement et liaisons intégrées » entrant en service à partir de 2010.
Le système ECAD a pour but de favoriser la communication au sein d'un groupe de combat et d'informer en temps réel la hiérarchie sur l'ensemble des paramètres environnementaux. Ce système intègre des caméras, des radios, ce qui requiert de l'énergie électrique : le fantassin supporte donc le poids de batteries supplémentaires, ce qui limite son autonomie.
En 2012
En2012, l'infanterie représente environ 20 % des effectifs des forces terrestres, dont 20 régiments sur les 81 que compte alors l’armée de terre. Ces régiments peuvent fournir 80compagnies de combat, soit une force de 14 000 fantassins. Ils sont tous organisés sur le même modèle, dit quaternaire : 4 compagnies de combat, plus une compagnie d’éclairage et d’appui, elles-mêmes organisées en 4 sections, composées chacune de quatre groupes.
À ces régiments, il faut ajouter une série de formations et d’unités de taille variable. Au total, l’infanterie représente environ 20 000 personnes dont 2 % defemmes[7].