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Familles de Butler (olimButler) désigne quatre familles originaires d'Irlande installées enFrance auXVIIe siècle. Deux d'entre-elles obtinrent en France en 1744 et 1757 une reconnaissance de noblesse d'ancienne extraction irlandaise et une autre obtint en 1760 de Louis-Pierre d'Hozier un certificat de noblesse d'ancienne extraction irlandaise; toutes trois comme issues de l'anciennefamille irlandaise Butler.
Une famille Butler, vicomtes de Galmoye, issue d'un fils illégitime deThomas Butler,10e comte d'Ormond dit «Thomas Le Noir» († 1614), se fixe auXVIIe siècle àSaint-Germain-en-Laye où elle accompagne le roi d'AngleterreJacques II lors de son exil. Elle est reconnue noble en France en1757. Cette famille est éteinte.
Une famille Butler, originaire deKilkenny, s'établit en Bretagne àLorient. Elle est reconnue noble en France en1744 en la personne de Richard Butler, commandant de vaisseaux de la Compagnie des Indes. Cette famille est éteinte.
Une famille Butler originaire deNew Ross, s'établit en Bretagne àSaint-Malo en en la personne de Richard Butler, écuyer, capitaine de vaisseau du roi de Suède puis commandant de vaisseaux de la Compagnie des Indes. Cette famille est éteinte.
Une famille Butler, originaire deGalway , s'établit àLa Rochelle en 1665 avec Jean Butler (1641-1704), marchand et banquier à Galway. A La Rochelle, ses membres sont négociants[1], banquiers[2] et armateurs[3]. En 1760,Louis Pierre d'Hozier, juge d'armes de la noblesse de France, certifie au roi qu'au vu d'« une généalogie en langue latine » attestée en 1750 par l'archevêque de Dublin attestant qu'elle était issue de « Thomas Butler, appelé Thomas le Noir (...) issu de la très noble et très illustre famille de Butler (...) » cette famille doit « être considérés comme des Gentilshommes d’ancienne extraction duRoyaume d’Irlande »[4]. Ce certificat de noblesseirlandaise a été enregistré le 1er mai 1770 à Saint-Domingue[5]. Cette famille subsiste de nos jours.
Cette famille d'origine Irlandaise est issue de Piers-Fitz-Thomas Butler (+ 1601), fils illégitime deThomas Butler dit « Thomas Le Noir » (+ 1614),10e comte d’Ormond, qui reçut de son père, en 1597 à sa majorité, les terres de l’abbaye de Duiske dans leComté de Kilkenny. Piers-Fitz-Thomas Butler épousa Katherine Fleming fille de Lord Slane et eut deux fils dont l’aîné Edward Butler (+ 1653), chevalier, fut créé en 1646 pair d’Irlande et premier vicomte de Galmoye. Il épousa Ann, fille d’Edmund, vicomte Montgarret, d’où deux fils : Piers Butler, colonel de dragons (+ 1650), marié Lady Margaret Netterville et Thomas Butler, qui n’eut qu’une fille[6].
Edward Butler,2e vicomte de Galmoye (1627-1667), fils de Piers Butler et de Lady Netterville épousa Lady Eleanor Aston et en eut deux fils : Piers Butler (qui suit) et Richard Butler (né vers 1654 + 1725 àSaint-Germain-en-Laye), garde du corps du roi d'AngleterreJacques II, qui eu entre autres de son mariage avec Lucia Kavanagh James (Jacques) Butler,4e vicomte de Galmoye (qui suivra)[6].Piers Butler,3e vicomte de Galmoye (1652-1740), suivit le roi d’AngleterreJacques II lors de son exil en France auchâteau de Saint-Germain-en-Laye et reçu de celui-ci le titre de comte de Newcastle[6]. Il leva à ses frais un régiment de cavalerie, The Galmoy’s horse, au service de la cause jacobite, lors des batailles de La Boyne, d’Aughrim et du siège de Limerick (1690). Louis XIV le fait en 1698 colonel d'un régiment français à son nom, et en 1705lieutenant général des armées. À la bataille de Malplaquet il perd six officiers, dont Edward Butler, son fils né d'un premier lit. Il participe aux sièges de Douai, du Quesnoy, de Bouchain et se distingue à nouveau au siège et à la prise de Barcelone en 1713. À la fin des hostilités, son régiment est licencié en janvier 1715 et il est incorporé dans le régiment de Dillon. Il est alors nommé colonel mestre de camp du régiment de Bulkeley[7]. Il meurt sans postérité en 1740 et son neveu James (Jacques) Butler lui succède comme4e vicomte de Galmoye[6].
James (Jacques) Butler (1692-1770),4e vicomte de Galmoye (neveu du précédent et fils aîné de son frère Richard Butler et de Lucia Kavanagh), fut colonel dans laBrigade irlandaise au service de la France. Marié deux fois, il meurt sans postérité en 1770[6].
Piers-Louis-Antoine Butler né en 1741 àArras et mort en 1826 àBoulogne-sur-Mer (neveu de James Butler,4e vicomte de Galmoye et fils légitimé par mariage en 1745 de son frère Francís-Pier Butler, capitaine dans laBrigade irlandaise avec Catherine de Valory), devint5e vicomte de Galmoye. Capitaine commandant au régiment de grenadiers de Walsh, il épouse àDunkerque en 1780 Julie Kavanagh, dont il eut deux filles[6].
La famille Butler, vicomtes de Galmoye portait pour armes : « Ecartelé, au premier d'or au chef endenté d'azur à la bordure de sinople ; au second de gueules à trois coupes couvertes d'or ; au3e d'argent au lion de sable, au chef de gueules chargé d'un cygne d'argent entre deux annelets d'or ; au4e d'hermine au sautoir de gueules.»[8].
Devise : « Comme je trouve »[6].
Richard Butler (v. 1696- av.1749), originaire deKilkenny en Irlande et installé vers 1720 àLorient[9], commandant des vaisseaux de la Compagnie des Indes, obtint le 29 mars 1744 des lettres de reconnaissance de noblesse qui le font descendre de Théobald Butler, baron de Caher, son quatrième aïeul, vivant en 1600. Les barons de Caher appartenaient a une branche naturelle de lafamille irlandaise Butler d'Ormonde[10].
De son remariage le 23 juin 1740 àSaint-Malo avec Marie-Françoise Duvelaër, fille de Joseph Duvelaër (+1748), capitaine marchand et armateur, et de Françoise Henry, il eut une fille Françoise de Butler née en 1741 àLorient qui épousa en 1758 Étienne Baude, marquis de la Vieuville[10], possesseur d'un riche patrimoine dans la région de Dinan auquel elle a apporté lechâteau du Lude dont elle avait hérité de son oncleJoseph Duvelaër (1709-1785) qui avait été co-directeur de la Compagnie des Indes en Chine[11]. Françoise de Butler fait construire l'aile classique de style Louis XVI en 1787, et conserve le château durant la Révolution. Sa fille, Élisabeth (1764-1814), épouse Louis Céleste de Talhouët-Bonamour (1761-1812), marquis de Talhouët.
En avril 1744, Richard Butler obtint le règlement de ses armoiries : « écartelé aux 1 et 4 d'or à un chef d'azur endenché de deux pièces et deux demies ; aux 2 et 3 de gueules à trois coupes couvertes d'or, posées 2 et 1. »[10].
Cette famille originaire deNew Ross[12] en Irlande, se fixa àSaint-Malo avec Richard Butler (né à New Ross vers 1690- mort vers 1747)[13],[14], écuyer, capitaine de vaisseau du roi de Suède[15] puis capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes[16].
Rchard Butler qui est le fils de Thomas Butler et d'Elizabeth Malbranch[12] est selon John Hawkins, héraut d'armes de toute l'Irlande, un descendant au10e degrés deJames Butler,3e comte d'Ormond[12].
Réfugié irlandais, il devient Malouin par son mariage en 1721 à Saint-Malo avec Marie Anne Walsh, fille dePhilippe Walsh, capitaine marchand et corsaire[17], lui aussi irlandais catholique réfugié en France avec son père, James Walsh (?-1683), et naturalisé en 1670, et de Anne White.En 1735 Richard Butler est le commandant du navire de la Compagnie des Indes leDuc de Bourbon, de 850 tonneaux et armé de 32 canons sur lequel embarqueBertrand-François Mahé de La Bourdonnais alors nommé gouverneur de lIle Bourbon[17]. Aussiarmateur, Richard Butler arme notammentLa Catin etle Conti[18]. Il arma 13 navires corsaires parmi les 55 navires qui composaient alors la flotte malouine[19].
Fortement engagé dans le mouvement Jacobite notamment par sa femme Marie Anne Walsh[18], Richard Butler fut décoré par le prétendant jacobite pour fidélité à sa cause[16]. De son mariage avecMarie Anne Walsh, il eut 7 enfants, nés àSaint-Malo dont Thomas Louis Butler, né en 1728[12], écuyer[20].
En 1752, John Hawkins, hérault d'arme d'Irlande accorde à Richard Butler, écuyer, de Saint-Malo les armes : « Écartelé aux 1 et 4 d'or à un chef endenté; aux 2 et 3 de gueules à trois coupes couvertes d'or »[21].
Cette famille Butler (puis de Butler) est originaire deGalway enIrlande où ses membres étaient marchands. Elle s'installe en 1665 àLa Rochelle avec Jean Butler (1641-1704), marchand et banquier à Galway puis à La Rochelle[22],[23],[24], fils de John Butler, aussi marchand et armateur à Galway et de Jeanne Bodkin (fille d'un marchand et maire de Galway)[25]. Il épousa à La Rochelle le 19 février 1675 Marguerite Butler (fille de Richard Butler (1610-1680), marchand à La Rochelle, originaire deNew-Ross en Irlande, et de Magdeleine Courcoison). Emile Garnault dansLivre d'or de la Chambre de commerce de la Rochelle (1902) écrit à son sujet : « Descendant de noble famille, Jean de Butler, époux de Marguerite ou Marie de Butler, était marchand-banquier à la Rochelle. Il fut inhumé, le 13 février 1704, paroisse Saint-Jean du Perrot, étant âgé de 63 ans. C'est avec regret que nous ne pouvons nous étendre longuement sur cette famille, qui a eu à la Rochelle une grande renommée.»[2].
En mars 1760,Louis Pierre d'Hozier, juge d'armes de la noblesse de France, établit à l'intention du roi un certificat de noblesse irlandaise en faveur des « Sieurs Butler » au vu notamment d' « une généalogie en langue latine certifiée et attestée le trente novembre mil sept cent cinquante par l’archevêque de Dublin » d’après laquelle ils sont issus de « Monsieur Thomas Butler, écuyer, vulgairement appelé Thomas le Noir, à cause de sa chevelure, a tiré son origine de la très noble et très illustre famille de Butler dans la Momonie, autrement le Munster où elle est encore aujourd'hui en grande distinction, car c'est d'elle que sont sortis les très excellents duc d'Ormond, les comtes de Carrick, d’Ossery et de Arran, les vicomtes de Mountgarret et Ikerine et les barons de Caher et de Dunboyne ». Il conclue « certifions au roy que les actes dont il est fait mention dans le présent inventaire sont conformes aux originaux qui nous ont été représentés, et qu’en conséquence les dits Sieurs Butler doivent être considérés comme gentilshommes d’ancienne extraction du Royaume d’Irlande »[4].
À propos de ce certificat de noblesseirlandaiseGustave Chaix d'Est-Ange écrit qu'il « ne saurait toutefois avoir la valeur ni d'un jugement de maintenue de noblesse, ni de lettres patentes de reconnaissance de noblesse »[24], il ajoute que la famille de Butler « fit enregistrer ses titres de noblesse » auprès du Conseil Supérieur deSaint-Domingue[24] . André Borel d'Hauterive dansAnnuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe (1869) dans une « Notice Historique sur la Noblesse Française aux Colonies » établi une « liste des familles nobles de Saint Domingue dont les preuves ont été enregistrées » et indique « Butler (de); 1er mai 1770; Irlande ». Il ajoute « Le comte de Butler figure en 1788 parmi les colons résidant à Paris qui élurent un député aux état-généraux en 1789. Le vicomte de Butler est aujourd’hui sous-préfet à Nogent-Le-Rotrou »[26]. Ces titres de noblesse de « comte » et « vicomte » n'ont pas de base légale[27].
Le titre de noblesse enregistré au registre du Conseil supérieur du Cap le1er mai 1770 est un certificat de noblesseirlandaise signé d'Hozier qui atteste que « les dits Sieurs Butler doivent être regardés comme gentilshommes d'ancienne extraction duRoyaume d'Irlande »[5].
Louis-Ambroise d'Hozier dansIndicateur Nobiliaire, ou Table alphabétique des noms de familles nobles susceptibles d'être enregistrées dans l'armorial général de feu M. d'Hozier (1818) écrit : « Butler. - d'Armailli. - de Gouzanpré (dans le certificat de d'Hozier de 1760, Jean-Bapiste Butler est appelé « seigneur deGouzangré ») - de Caher.- de Kiscop.»[28][réf. obsolète].
Emile Garnault écrit en 1902 : « Cette famille était originaire d'Irlande (Angleterre)et tirait son nom de la charge de bouteiller, exercée par ses premiers auteurs auprès des rois d'Angleterre »[réf. à confirmer][2].
Albert Révérend dans l'Annuaire de la Noblesse de France (1896)[29] écrit sur les Butler de Galway : "Un rameau s'établit à Saint Domingue où plusieurs frères et soeurs ont été maintenus dans leur noblesse le 1er mai 1770".
Albert Révérend dans l'Annuaire de la Noblesse de France (1908) écrit sur les Butler de Ross (qui est la branche de Robert Butler mentionné par cet auteur en tête de sa notice), homonymes de ceux de Galway, eux-aussi marchands à La Rochelle auXVIIe siècle : « Cette famille Butler est bien originaire d’Irlande où ce nom est très répandu, mais ne se rattache historiquement en aucune façon à l’illustre maison des Butler, ducs et comtes d'Ormonde, comtes de Galmoy etc. »[30].
Gustave Chaix d'Est-Ange dans sonDictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin duXIXe siècle (1909), écrit que cette famille qui vint auXVIIe siècle deGalway, en Irlande, s'établir àLa Rochelle « revendique une origine commune avec la puissantefamille irlandaise Butler ». Il ajoute « Ce ne fut seulement dans la seconde moitié duXVIIIe siècle que les représentants de cette famille Butler commençèrent à porter les qualifications nobiliaires »[24] (en 1744-1747 Jean-Baptiste et Pierre Antoine Butler sont juste qualifiés « bourgeois » dans une affaire qui les oppose devant la Cour ordinaire du présidial de La Rochelle à Jean Butler, qualifié lui « négociant et ancien maire de la Rochelle »)[31].
Henri Jougla de Morenas dans leGrand Armorial de France (1938) reprend la filiation donnée par la généalogie en latin vue parLouis Pierre d'Hozier pour établir son certificat en 1760[32].
Philippe du Puy de Clinchamps (alias Charondas) dansÀ quel titre (1970) écrit que la famille Butler porte un titre de vicomte « emprunté » de courtoisie et indique « Noblesse 1774 »[27].
Diarmuid Ó Cearbhaill dansGalway: Town and Gown, 1484-1984 (1984) écrit que la famille Butler qui appartenait à la communauté des marchands de Galway installée à la Rochelle, descend du plus jeune fils d'un Butler d'Ormond, connu comme Thomas le Noir, qui à cause d'un meurtre qu'il commit, dut se réfugier dans leComté de Mayo où son père lui donna une terre. Il ajoute que cette branche est ensuite restée dans leConnacht, où ses descendants se sont mariés avec les Lynch de Galway et les Bodkin et que Jean Butler, fils de Jean Butler et de Jeanne Bodkin s'installa finalement à la Rochelle où il épousa en 1675 Marguerite Butler, fille de Richard Butler et de Madeleine Courcoison[25].
Régis Valette dan sonCatalogue de la Noblesse française (2007) indique pour cette famille : « Irlande, Aunis; ancienne extraction irlandaiseXIIe siècle »[33].
Brice Martinetti dansLes Négociants de la Rochelle au XVIIIè siècle (2013) écrit : « Si les liens de filiation entre Richard et Jean Butler sont ignorés, les origines familiales de Jean sont toutefois connues grâce à un certificat obtenu en 1760 par son arrière-petit-fils Jacques-Pierre-Charles-Patrice Butler, « attestant que les Sieurs Butler son gentilshommes d’ancienne extraction du royaume d’Irlande ... » [contenu du certificat]. Établie dans la ville de Galway vers 1527, la famille prospère jusqu’à ce que Jean Butler, marié à Jane Bodkin, fille du préfet et gouverneur de Galway, « ne fit aucune difficulté de prendre les armes contre le perfide et rebelle Cromwell, usurpateur des Royaumes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande ; et après avoir combattu courageusement et sans relâche pour son Roi, et sa patrie, il perdit enfin ses biens et la vie » [contenu du certificat]. Ce Jean Butler ne laisse alors qu’un fils unique, prénommé Jean, qui fixe son domicile à La Rochelle où il devient négociant. Au demeurant, l’histoire de Jean Butler luttant contre Oliver Cromwell et la migration de son fils vers la France expliquent sans nul doute les origines de la devise familiale :Depressus Extollor -Abattu je me relève »[1]
La famille de Butler est membre de l'Association d'entraide de la noblesse française depuis 1935.
La famille française de Butler subsistante est issue de :