Famagouste (engrec moderne :Αμμόχωστος/aˈmːoxostos/ ; enturc :Gazimağusa/ɡaːzimaˈusa/) est une ville portuaire située sur la côte est deChypre. Sa population est de 42 000 habitants.
Le nom grecΑμμόχωστος /Ammóchostos signifie « caché dans le sable »[réf. souhaitée].
Le nom turc fut « Mağusa » pendant la période ottomane, l'épithète « Gazi » (« la victorieuse ») fut ajoutée après l'occupation du nord de Chypre par la Turquie.
Famagouste est une ville située à l'est deChypre, centre administratif du secteur du même nom, sous administration de larépublique turque du Nord de Chypre depuis 1983.
Son port maritime est un lieu d'exportation d'agrumes et autres produits agricoles.
Sous le règne desLusignan (1192-1489), elle est capturée par larépublique de Gênes en 1372. En 1402, le roiJanus tente vainement de la reprendre.
Elle échoit en1489 auxVénitiens. En1570, alors qu'elle est leur plus formidable forteresse enMéditerranée orientale, la ville est assiégée par lesTurcs. Au terme d'unlong siège, le commandant de l'expédition turque,Lala Moustafa Pacha, exige deMarcantonio Bragadin les 50 otages encore en sa possession (pour la plupart des pèlerins en partance pourLa Mecque). Il découvre que ce Bragadin les avait exécutés. Moustafa pacha devenu sûr que Bragadin est un criminel et bien que le traité de reddition garantisse aux rescapés militaires et civils une retraite àCandie, le gouverneur est arraché de sa monture et sa garde massacrée. Il finit écorché vif.L'outrage conduit à la formation de la flotte de laSainte-Ligue[2], qui remporte labataille de Lépante en 1571. En dépit de cette victoire, et pour obtenir quelques garanties de tranquillité dans leur commerce, les Vénitiens reconnaissent la souveraineté des Ottomans sur Chypre lors de la paix du7 mars 1573.
Durant la période ottomane (1572-1878), l'île est utilisée comme lieu debannissement pour dignitaires déchus ou personnages indésirables, et en particulier la ville de Famagouste devient« little more than a prison » (« guère plus qu'une prison »)[3]. Au nombre de ses prisonniers les plus célèbres, il faut compterSubh-i Azal[4], le successeur duBab (fondateur dubabisme).
Passée sous domination britannique de1878 à1960, la ville nouvelle (Varosha) devient un grand centre touristique balnéaire jusqu'àl'intervention militaire turque sur l'île en1974. Les habitants hellénophones fuient la ville nouvelle de Varosha, qui devient dès lors une ville fantôme car située dans unno-man's-land. Famagouste (tant l'ancienne ville que la nouvelle) est depuis administrée par larépublique turque de Chypre du Nord. Ses dirigeants ont décidé de rouvrir Varosha malgré son statut juridique deNo man's land, ce qui a conduit à une condamnation par leConseil de sécurité des Nations unies[5].
Weyl Carr, Annemarie (ed.),Famagusta, Volume 1. Art and Architecture (=Mediterranean Nexus 1100-1700. Conflict, Influence and Inspiration in the Mediterranean Area 2), Turnhout: Brepols Publishers, 2014.(ISBN978-2-503-54130-3)
Michael J. K. Walsh,City of Empires: Ottoman and British Famagusta, Cambridge, 2015.